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  • 19/06/2025
Pascal Obispo évoque sans filtre ses rapports privilégiés avec Johnny Hallyday : "Il a fallu que je le remette en phase"

Catégorie

🎵
Musique
Transcription
00:00J'y pense tous les jours, en tout cas quand je monte sur scène, c'est vrai que je pense souvent à lui,
00:04parce qu'on fait du rock'n'roll et c'est vrai qu'il m'a appris beaucoup de choses dans la musique,
00:09il m'a appris des choses de ce métier, du comportement des gens, comment il fallait se comporter,
00:14qu'il fallait être à l'écoute de tout, et voilà, Johnny était un taiseux,
00:20mais c'était quelqu'un de diablement intelligent, diablement je précise,
00:23qui était extrêmement touchant, et ça m'a manqué, effectivement,
00:29à un moment donné, vous savez, vous rentrez dans des cercles,
00:33et puis vous ne comprenez pas pourquoi vous vous êtes écartés,
00:35et c'est vrai que ça m'a un peu manqué, parce qu'on était vraiment copains comme cochons.
00:40Est-ce que vous avez eu l'impression d'être écartés de la famille, c'est ça ?
00:43Pas de lui, non mais c'est comme ça, oui, ça s'est passé comme ça.
00:48Moi j'ai toujours été avec Laura, on a tissé une amitié depuis très longtemps,
00:52en plus elle habite au Cap-Ferret, et David aussi,
00:56moi j'ai rapidement choisi mon camp, parce que je suis un papa,
00:59et c'est vrai qu'il est hors de question pour moi que mon fils ne soit pas,
01:04comment dire, respecté, parce qu'il a été quelqu'un d'important dans ma vie,
01:09et c'est vrai que j'ai été choqué de tout ce qui s'est passé il y a 7 ans,
01:14mais bon, bref, c'est comme ça, c'est la vie,
01:17je suis resté proche de David et Laura.
01:19Et il y a une raison particulière, parce qu'on ne comprend pas très bien
01:22pourquoi vous auriez été comme ça, écartés, ou rayés de la carte, j'ai vu ça.
01:26Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat.
01:28Peut-être venir à l'avocat, si vous voulez.
01:30Bon, écoutez, je ne sais pas, moi je n'ai pas envie de faire de polémiques,
01:33vous savez, j'aime pas dire du mal des gens.
01:35Mais non, non, mais l'important c'est de faire de la musique,
01:39et de se souvenir de Johnny, et de toujours en parler,
01:42il est toujours là, il manque profondément aux Français,
01:45on ne l'a pas remplacé,
01:49beaucoup cherchent un peu à remplacer Johnny.
01:54On voit, oui, les sades de France, etc.,
01:57ils en ont fait deux, ils en ont fait trois, on s'en fout.
02:00L'important c'est que sa voix est unique,
02:03le lien qu'il avait avec les Français était unique,
02:06il a touché à peu près cinq générations,
02:10nos arrière-grands-parents, nos grands-parents,
02:11enfin bref, et...
02:13C'est incroyable cette carrière.
02:14Et c'est absolument incroyable de cette pérennité,
02:19et c'est vrai que l'année dernière j'avais envie,
02:21parce que je vais sortir un disque Héritage dans quelques mois,
02:25et j'avais envie de lui rendre hommage,
02:27parce que j'avais fait cet album en 97,
02:31avec Allumé le feu,
02:32avec ma camarade Zazie,
02:34et c'est vrai que j'avais envie dans cet album
02:38de pouvoir marquer un petit peu
02:42toutes les personnes qui m'ont inspiré,
02:45et lui, vraiment, c'était une très très grande inspiration.
02:48Moi j'étais petit quand je suis arrivé,
02:50enfin j'avais 32 ballets,
02:52mais quand vous êtes avec Johnny pour la première fois,
02:54et qu'il vous fait...
02:55Il en avait quoi, 54 je crois ?
02:56Ouais, c'est ça, 56, un truc comme ça.
02:58Quand il vous a proposé de faire cet album.
02:59Ouais, enfin bon, le seul truc,
03:01c'est que c'est moi qui avais 50 ballets,
03:02c'est lui qui avait 16 ans.
03:03C'est lui le gamin ?
03:04Ben oui, bien sûr,
03:05Johnny c'est ça,
03:06c'est le rock'n'roll,
03:07c'est la provocation,
03:08c'est la zizanie,
03:09mais c'est vraiment, c'est...
03:11Vous étiez comment ?
03:11Vous étiez très impressionné la première fois que vous l'avez rencontré ?
03:14Au début j'étais impressionné,
03:15jusqu'au moment où il m'a un peu fait chier,
03:16il a fallu que je le remette en phase.
03:20Vous pouviez vous permettre ça,
03:21de vous engueuler un peu avec lui ?
03:22Ben non, mais sinon on foutait en l'air un disque.
03:24Ah, ça n'avançait pas quoi ?
03:25Non.
03:26Parce qu'il ne bossait pas ?
03:27Non, c'est pas ça,
03:29c'est parce qu'en fait il avait l'habitude d'avoir des gens qui lui disaient...
03:32C'est génial ?
03:33Oui,
03:34qui allaient dans un sens qui n'était pas forcément le meilleur pour le travail.
03:40Donc moi j'étais quelqu'un qui balançait des vérités,
03:46et j'étais surtout sincère et honnête,
03:47moi je suis comme ça,
03:48vous me voyez,
03:49on se croise beaucoup,
03:50moi je suis assez cash,
03:51ça passe, ça passe pas.
03:53Et Johnny,
03:54il aimait bien quand on lui disait,
03:56parce qu'il en avait plein le cul,
03:57d'avoir des gens autour qui lui montaient quoi.
03:59Donc moi la première fois que je l'ai vu,
04:00bon ben en deux secondes,
04:01c'est vrai qu'il a fallu que je le regarde pour lui montrer.
04:04Moi je ne suis pas un sniper,
04:06je suis de ton côté,
04:07et je te dirai toujours la vérité,
04:10et je ne la fais pas à l'envers.
04:11Et au moins ça crée un climat de confiance entre vous ?
04:12Et tout de suite,
04:13et tout de suite,
04:14quand on s'est parlé d'homme à homme,
04:16ah oui,
04:17et puis on a été copains comme cochons,
04:19et c'est vrai que c'est ce qui me manque,
04:20c'est ce qui me manque,
04:21parce qu'après,
04:22il y a les intérêts,
04:25l'industrie et tout ça,
04:27qui prend le dessus,
04:29et il a été un peu happé par ça,
04:32et c'était quelqu'un qui avait besoin,
04:34profondément besoin d'avoir des vrais amis autour de lui,
04:38et des gens qui lui parlaient vrai.

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