- 18/06/2025
Ce soir l'After Foot met face à face deux nations historiques en Europe et dans le monde, les Pays-Bas et l'Allemagne.
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00:00Bon, j'ai peur que ce débat soit très déséquilibré. J'ai fait un thèse dans la rédaction tout à l'heure d'RMC.
00:08Je donnerai le résultat après. Je commence avec toi Daniel parce qu'en fait, tu es l'arbitre.
00:13Non mais après Daniel alors ? Mais d'abord les deux côtés, les demi-temps, et puis après Daniel est l'arbitre.
00:18J'ai envie que Daniel donne ses arguments, sa sensibilité, et vous après vous le tombez dessus l'un l'autre si vous n'êtes pas d'accord.
00:23C'est comme ça la logique.
00:25Alors moi...
00:26Fais gaffe Daniel.
00:28Ben non mais en fait, entre la façon que j'avais de voir le foot à dos, et aujourd'hui, moi j'ai énormément évolué sur plein plein plein de choses dans le foot.
00:38Moi il faut savoir qu'à dos, dans les années 80, par exemple, je détestais Maradona. Maradona, je l'ai aimé quand il a arrêté de jouer.
00:44J'ai compris à rebours. Parce que pour moi, il représentait quelque chose qui n'était pas de la vérité, il y avait le côté tricheur, sale mec, à Naples, et tout ça.
00:55C'était pas réellement ma culture. J'aimais les choses un peu plus proprettes et tout ça. Je l'ai élevé au rang de légende bien plus tard.
01:03Et à dos, ben, c'était très difficile à notre époque d'aimer l'Allemagne. Parce que l'Allemagne, ben, t'allais à l'école en cours d'histoire, c'était les méchants.
01:12Le film, c'était... Tu regardais les films, on regardait tous les films de guerre et tout, faits par les Américains, c'était les méchants.
01:18Et sur le terrain, ben, on peut pas dire que leur style était dingo.
01:22C'était les méchants aussi.
01:23C'était les méchants parce qu'en plus...
01:24En France.
01:25Parce qu'en plus, on avait eu 82. Et 82, ben, ajouter à 76, c'était que des souffrances pour moi. C'était à chaque fois un coup de couteau.
01:35Donc, évidemment que je pouvais pas les blairer.
01:37Et le virage, enfin, c'est même pas un virage. En fait, c'est juste un rééquilibrage. Repenser à quel point, en fait, ils étaient forts, ils avaient confiance en eux, il y avait des très bons footballeurs.
01:52En fait, mes yeux se sont ouverts qu'après 20 ans. Et notamment, si, dans la Coupe du Monde 90, dans justement ce huitième contre les Pays-Bas que moi, j'élevais au rang de héros.
02:01Gamin, j'avais le maillot orange parce que ça jouait bien au foot. Ben, tu vois, pour le coup, j'ai pas été élevé dans « Il faut avoir raison pour gagner ».
02:08Parce que, ben, la finale 78, j'adorais les Pays-Bas, ils ont perdu. Bon, j'ai pas vu 74, mais on m'a raconté qu'ils étaient plus forts.
02:15Moi, je croyais qu'ils étaient plus forts, mais ils avaient perdu. Ils étaient plus forts, mais ils avaient perdu.
02:18C'est ça, c'est ça, les Pays-Bas.
02:20Et puis, j'avais peur d'eux en 81, mais la France les avait battus. Donc, en fait, ils faisaient peur. Les Pays-Bas, c'était une sélection, il n'y avait que des bons joueurs.
02:27Et puis, 88, c'est leur sélection fantastique. Enfin, la récompense. Et puis, on m'avait raconté la Jacques. Et puis, on m'avait raconté Cruyff.
02:34C'est vrai, c'était beau. Les Pays-Bas, c'était beau. Le orange, il était beau. Il y avait un trip romantique, il y avait quelque chose et tout.
02:44Alors qu'en fait, après, j'ai découvert non seulement que c'était pas des bons gars, qu'il y avait une tonne de sales mecs dans cette équipe des Pays-Bas.
02:50C'était des types arrogants, prétentieux. Il y a plein de matchs où, en fait, tu t'aperçois que, tu sais, t'avais les clans.
03:00Les clans, tu sais, Van Der Sar, c'était en plus un peu des clans ethniques.
03:05Ah ouais, il y avait complètement.
03:06C'était des clans ethniques, les Pays-Bas.
03:08Les surinamés.
03:09Voilà, alors que je continuais à adorer leurs joueurs, que ce soit Bergkamp, je surkiffais.
03:15Et puis, Sidorf, c'était toujours un joueur fantastique à mes yeux.
03:18Moi, j'avais pas ce côté-là que, tu sais, je les voyais entre eux, tout ça.
03:23Et puis, ça commençait à m'agacer le côté, ah, on est fort, mais soit on gagne pas, soit, ah, il y a toujours un truc contre nous.
03:31Évidemment, summum du summum l'Euro 2000, la demi-finale à la maison contre l'Italie, où là, j'ai tellement surkiffé la leçon qu'on leur a donnée.
03:39Non, mais tout ça, c'est construit aussi au 74, avec Cruyff, qui, je sais plus quelle était sa phrase précise, mais il dit, en fait, ce n'est pas la plus belle équipe qui a gagné cette Coupe du Monde.
03:48Et alors après, voilà, mais ça, ça a été finalement...
03:51Nous avons gagné les cœurs, c'est ce qu'il avait dit, Cruyff, exactement.
03:53Moi, ça a été une pensée qui m'anime encore aujourd'hui.
03:56Alors, gagner n'est pas forcément, évidemment que j'adore ça, mais j'aime aussi le côté romantique de certaines défaites,
04:02une des plus fortes images de foot pour moi, c'est Bajo94 qui rate, voilà.
04:06Alors, maintenant que j'ai dit ça, je vais dire pourquoi l'Allemagne a basculé pour moi.
04:09Parce qu'avec le recul...
04:10Mais ça n'a pas fini ! Tu fais l'eau, Daniel, là, quand même !
04:12Je vais dire pourquoi l'Allemagne a changé à mes yeux.
04:14Parce qu'avec le recul, revoir 82, ok, le truc de Schmacher, c'est dégueulasse, ça continue de me faire horrible et tout.
04:22Sauf que ce qui se passe après, ce qu'ils sont capables de faire après,
04:26mais en fait, on a oublié que juste Rummenigge qui rentre, il fout les jetons à tout le monde.
04:31Que juste le but de Fischer, il est incroyable, mettre un retourné comme ça dans une prolongation de Coupe du Monde.
04:36Que 86, ils sont encore là.
04:38Que déjà, je reviens en arrière, 80, ils gagnent l'euro, ils se baladent.
04:4182, ils sont encore en finale.
04:4386, ils sont en finale.
04:46Et à chaque fois, en fait, c'est l'équipe qui fout les jetons aux autres.
04:49Qu'ils ont des bons joueurs.
04:5190, ils gagnent même, ouais.
04:5190, en fait, leur espèce de domination,
04:54de puissance qu'ils dégagent,
04:57ça a fini par me séduire.
04:59J'ai aimé ça.
05:00Donc Pays-Bas ou Allemagne ?
05:01Au final, l'Allemagne, ça me plaît bien.
05:03Ça me plaît de plus en plus, parce qu'en plus, après, ils sont devenus beaux.
05:06Même en 2006, quand ils perdent contre l'Italie,
05:08je trouve que c'est une magnifique équipe, en fait.
05:10A leur Coupe du Monde,
05:12à leur belle Coupe du Monde, d'ailleurs.
05:13Donc maintenant, naturellement, je me tourne vers Kevin,
05:16puisque tu vois, je choisis l'Allemagne.
05:17Ils sont plus beaux qu'on le pense.
05:19Après Kevin prendrait une deuxième couche, celle de Polo Brechtner.
05:23Après, avec une déception infinie pour feu, Daniel Rigolo.
05:28Ça y est, il y aura un avant, un appel, les Pays-Bas.
05:31J'adore, il y aura un avant, un appel, c'est pour toi.
05:33T'as choisi l'Allemagne.
05:34Mais j'ai l'impression qu'il a choisi sous la pression de Polo.
05:36C'est physiquement plus impressionnant que toi, en réalité.
05:39C'est un rééquilibrage de l'histoire.
05:41On a trop décrié les Allemands en France.
05:43On les a trop décriés.
05:44Moi, je manque d'objectivité.
05:46Bien sûr, c'est un pays qui a beaucoup compté pour moi.
05:48Mais moi, je pense que les Pays-Bas, rapport quantité au football, je pense que c'est
05:53le plus grand pays de football de l'histoire du foot.
05:55En fait, c'est le plus grand pays de l'histoire du foot.
05:57Ce qu'ils ont en nombre de Coupes d'Europe.
05:59Honnêtement, je ne suis pas loin de penser à un peu pareil.
06:00Bien sûr, avant l'arrêt Bosman.
06:02Pour un petit pays comme ça, 17 millions d'habitants à peu près.
06:04Moi, quand j'y étais, c'était 16 millions d'habitants.
06:07Et puis, à 30 ans, c'était 12.
06:08Et les coachs.
06:09Les coachs.
06:09Les coachs.
06:10Les coachs.
06:10Non, mais moi, vraiment, tu sais, souvent, les gens me disent, mais t'en fais trop avec
06:13les Pays-Bas.
06:14Aujourd'hui, aux Pays-Bas, donc, t'as 16 millions d'habitants, t'as des aussi gros stades que
06:18dans un pays comme la France, par exemple, des villes comme Angers, bien sûr, si le
06:24Parc des Princes, ce serait l'aréna, etc.
06:25Mais l'affluence par rapport à la taille du pays, elle est dingue dans les stades.
06:30Alors, en Allemagne, il y a aussi une énorme influence, mais en Allemagne, c'est plus grand
06:34pays, plus de population.
06:36Et les Pays-Bas, moi, j'y ai été pendant 7 ans et j'ai toujours gardé un lien énorme.
06:40Mais c'est des scientifiques du foot.
06:42La façon qu'ils ont de former les joueurs, je l'ai déjà dit ici, je le redirai.
06:46On fera, si vous voulez, un podcast.
06:48La façon qu'ils ont...
06:48Ça remonte à Rhenus Michel, Johan Krebs.
06:51C'est un vocabulaire, c'est un vocabulaire des pros jusqu'aux amateurs.
06:54C'est tout tes pensées foot.
06:56Le vocabulaire, les mots pour le foot.
06:59Comment tu te retournes, comment tu contrôles, quel pied tu utilises.
07:01Ils sont tellement précis.
07:04Et d'ailleurs, si Polo est honnête, avant de lui passer la parole, puisque je pense que...
07:08Les pays, l'Allemagne, l'Allemagne, l'Allemagne, l'Allemagne, l'Allemagne qui s'est réinventée,
07:23elle s'est inspirée aussi un peu de la méthode néerlandaise pour travailler.
07:27Mais comme elle s'est inspirée de tout le monde.
07:29Mais elle s'est quand même beaucoup inspirée du Barça, qui a tout pris à la Jax.
07:34Oui, mais ce côté des Allemands qui venaient pour te coller une tarte et pour te dire,
07:37arrête de l'ouvrir, j'allais un peu trop.
07:39L'Allemagne technique s'est inspirée des Pays-Bas.
07:40Moi, ça me plaisait.
07:41Polo, non !
07:42Encore une fois, pause.
07:441 minute 07, seconde.
07:46Et après, c'est à toi.
07:46Et vous, au 32-16, tu préfères Pays-Bas ou Allemagne ?
07:51On parlera aussi d'individualité, bien sûr.
07:53Celles qui vous ont tant fait vibrer, que ce soit Van Persie, Robben, d'un côté,
07:58ou alors de l'autre, Gert Müller, Toni Kroos, Klinsmann peut-être, Oliver Kahn.
08:04Reste avec nous.
08:05Lein Zer, Overmars.
08:06Oui, Overmars.
08:07Reste avec nous, à tout de suite sur AMC.
08:09Appelez-nous 32-16 pour en parler.
08:11Polo, alors ?
08:12Oui, déjà, avant de, non pas de répéter, mais d'expliquer ce que je viens d'entendre,
08:17il faudrait peut-être s'expliquer pourquoi il y a une opposition entre les Pays-Bas et l'Allemagne.
08:21Oui.
08:21Tu as raison.
08:22Et ça, évidemment, c'est la résultante de la Seconde Guerre mondiale.
08:26En 1974, il y a un joueur qui s'appelle Van Adenhagen, qui est sur le terrain,
08:31et qui a perdu, si ma mémoire ne fait pas défaut, son père, sa mère, ses deux petites sœurs
08:36qui ont tué, je crois que c'est des bombes qui sont arrivées lors des bombardements.
08:42Et Van Adenhagen, après la rencontre perdue, il est en pleurs et il dit « je les hais », quoi.
08:46Il dit « je les hais », en parlant des Allemands.
08:48Après la finale 1974.
08:49Après la finale 1974.
08:50Légende de Feyenoord, 30 ans après la fin de la guerre.
08:53Là où c'est intéressant, c'est qu'après, ça se transforme évidemment entre le petit contre le grand.
09:01C'est-à-dire que l'opposition entre les Pays-Bas et la Nationalmannschaft, même si elle est réelle,
09:06c'est surtout Ange Olivier parle des Pays-Bas qui veulent toujours battre le grand.
09:11C'est le truc très classique du grand pays par rapport au petit pays.
09:14On va essayer de disparaître, mais si on peut les taper, c'est bien.
09:16Mais ce qui est intéressant, c'est comment ça se passe sur le terrain et comment ça se passe dans les tribunes.
09:22Parce que là, ce n'est pas du côté allemand, c'est du côté néerlandais le problème.
09:25Et ce qui est intéressant, en fait, c'est que ça s'est calmé.
09:29Cette opposition s'est calmée en 1988 lorsque les Néerlandais ont commencé à gagner.
09:33D'ailleurs, il y a quelques années, ça doit faire 15 ans maintenant,
09:35Van Basten a commencé à dire, pour nous, c'est réglé à partir du moment.
09:39L'opposition, la rivalité est beaucoup moins importante parce qu'on a gagné en 1988.
09:43Le problème, c'est que dans les tribunes, ça continue.
09:45On va vous donner des exemples.
09:47C'est par exemple le Tarmataos qui se retrouve habillé en Asie dans les tribunes
09:50lorsqu'il y a des oppositions entre la sélection allemande et les Pays-Bas.
09:56Rappelons qu'en 1988, avec la victoire à Munich des Néerlandais,
10:02vous avez Koeman qui prend le maillot, qui avait échangé son maillot avec l'Ofton
10:05et qui fait semblant de se torcher le cul.
10:07Il ne faut pas l'oublier, c'est très classe, en fait.
10:10Le Néerlandais, c'est super classe.
10:11C'est sûrement des scientifiques.
10:14Mais il faut quand même dire qu'il y en a eu des tonnes des Allemagnes-Pays-Bas
10:17qu'ont compté, c'est ça surtout.
10:19Entre 1974 et après, à l'Euro, en Coupe du Monde, il y en a eu.
10:23Tu as dit quelque chose de très important, c'est qu'évidemment,
10:26l'Allemagne post-45, c'est la nation noire du football.
10:30Et ce n'est pas qu'ils gagnent, c'est qu'ils empêchent les autres de gagner.
10:32En 1954, quand ils gagnent, évidemment, le miracle de Berne,
10:35ils empêchent la meilleure équipe de l'époque de gagner.
10:38Et en 1974, c'est évidemment la révolution à Jacques Chiennes.
10:41Je suis en train de donner une leçon à Kevin.
10:42Il a perdu 10 kilos, là.
10:44Il n'a pas resté beaucoup.
10:46Déjà que c'est un squelette, là.
10:48Ils empêchent les Néerlandais de gagner en 1974.
10:52En 2014, ils empêchent le Brésil en demi-finale, etc.
10:56Ils vont gagner.
10:57Donc, ce n'est jamais raconté d'une façon positive l'Allemagne.
11:00C'est vrai, c'est vrai, ça.
11:01Et en 1982, ils empêchent la France de gagner.
11:05De vivre son rêve pour la première fois.
11:07Exactement.
11:07Donc, les Français, tout le monde est pour l'Italie, évidemment,
11:10aussi pour une raison d'émigration, etc.
11:12Et en 1986, ils n'empêchent pas Maradona.
11:14C'est toujours comme ça.
11:15Et en 1990, ils regagnent.
11:18Mais ce qui est très intéressant, c'est le rapport,
11:20après, je vais revenir sur l'année,
11:21mais c'est toujours, en fait, la nation noire du football
11:23qui ne joue pas bien.
11:25Alors, ça, c'est un truc, moi, ça me révolte.
11:27Parce que c'est un peu comme si, pour les jeunes générations,
11:31on avait le fabuleux Barça de 2009-2011.
11:34Et en gros, le Manchester United de Ferguson n'existe pas.
11:38Ceux qui revoient les vieux matchs des années 70,
11:40vous regardez le Bayern, comment ils jouent,
11:42ce ne sont pas des peintres, les mecs.
11:43Donc, le côté rudesse et tout ça, en fait, il arrive en 82.
11:46Ce mythe arrive en 82.
11:47Pourquoi ?
11:48En 82, tu as une tonne de joueurs de très bons joueurs.
11:50Oui, mais il faut comparer.
11:52Ça, c'est quelque chose qui n'a jamais été fait, y compris en Allemagne.
11:54L'Euro 80, en fait, il y a encore cinq joueurs offensifs
11:58qui jouent en Nationalmannschaft et qui remportent l'Euro 80.
12:01Et c'est à partir de 82.
12:03D'ailleurs, à tort ou à raison, les philosophes allemands vont commencer à dire,
12:06comme par hasard, c'est le retour d'Almut Kohl, un conservateur,
12:09qui va dire que notre football devient conservateur.
12:12Mais en fait, c'est...
12:12Donc, brutal.
12:13Brutal, etc.
12:14En oubliant, évidemment, qu'en 1980, il y a un match entre les Pays-Bas et les Néerlandais.
12:20Et vous avez Johnny Repp, idole de Saint-Etienne,
12:23qui passe sa vie à foutre des coups de genoux à Schumacher.
12:26C'est-à-dire que moi, je veux bien qu'on critique Schumacher.
12:28Mais ils oublient ce qui s'est passé avant.
12:30C'est-à-dire que la période, on en revient déjà,
12:32l'histoire de Maradona à Barcelone,
12:34quand il y avait le match de coupe en Espagne contre Bilbao, etc.
12:39C'est-à-dire qu'il y a aussi une période qui est comme ça.
12:40Mais ce n'est pas grave, c'est Schumacher.
12:43C'est l'ennemi.
12:44Y compris en Allemagne.
12:45C'est-à-dire que j'étais devenu...
12:46– Vous-mêmez-à-dire que des coupeurs, il y en avait partout.
12:48– Il y en avait partout, mais la symbolique, c'est le football allemand.
12:53Donc là, je ne prends pas position.
12:54Et ensuite, on me parle des joueurs.
12:57Dans les années 70, il y avait Overmars.
13:00– Là, tu ne peux pas.
13:00– Tu avais deux numéros 10, Overmars et Gunther Netzer.
13:05Enfin, ça va, sois tranquille.
13:06C'est-à-dire qu'en gros, le beau joueur n'existe pas.
13:08Beckenbauer, évidemment, était une brute, c'est bien connu.
13:10Mais ce n'est pas grave.
13:12Il était le mec le plus élégant.
13:13– Tu vois, la litanie des joueurs néerlandais,
13:16fin techniquement, élégance sur le terrain.
13:17– Mais tu en as plein en Allemagne, mais tu ne les connais pas.
13:20– Alors, pourquoi on les connaît moins ?
13:21– Mais parce que, encore une fois, la France n'est pas leur storytelling.
13:24– Parce qu'il n'y a pas de storytelling.
13:25– Parce qu'il n'y a pas de storytelling, parce que la France...
13:26– Ce qui est fabuleux aujourd'hui, mais à l'époque,
13:31c'est qu'évidemment, je pense à Sheriff Guémour,
13:33je pense à d'autres personnes qui écrivent dans l'équipe,
13:36tombent amoureux du football néerlandais.
13:38Et forcément, quand tu tombes amoureux du football néerlandais,
13:41derrière, les autres n'existent pas.
13:44Et en fait, tous les journalistes, génération après génération,
13:47se passent le truc comme ça, sans réfléchir.
13:50Ce qui a changé dans le monde,
13:52et finalement, si les Allemands,
13:53je crois que les premiers à avoir en France,
13:56commençaient à parler de Gunther Neutzer-Overmars,
13:58je crois que c'est sauf-out,
14:00il y a plusieurs années maintenant, plus d'une décennie...
14:02– Ça veut dire qu'on avait oublié ces noms-là ?
14:03– On les mettait pas en avant.
14:05– Neutzer, il a jujoué au réel, quoi.
14:06Mais c'est pas grave.
14:07– Sur les 30 dernières années, quand même,
14:10il y a plus de talent qu'il était néerlandais.
14:11– Moi, je pose pas l'opposé.
14:13Ensuite, le problème, c'est qu'à partir de 88,
14:16les néerlandais, en fait, se calment sur le terrain.
14:18Ils ont réussi à gagner leur euro,
14:19en plus chez les Allemands, c'était très bien.
14:21Par contre, dans les tribunes, c'est toujours le bordel.
14:22Et c'est vraiment le bazar,
14:23parce que ça continue à être très tendu.
14:26Et au début des années 90,
14:28la fédération allemande et la fédération néerlandaise
14:30se réunissent en disant,
14:30« Eh, il faut qu'on arrive à pacifier ça,
14:32parce que c'est plus possible, quoi. »
14:33Et le problème, c'est qu'en fait,
14:35le cas de cette rivalité n'existe plus en Allemagne.
14:38Les néerlandais n'existent pas.
14:40C'est le problème des néerlandais,
14:42et notamment de la presse néerlandaise,
14:44qui est quand même plus que sévère.
14:46Et j'ai écouté parfois,
14:47même si je parle pas néerlandais,
14:49ce qu'ils racontent de leur sélection
14:50dès qu'ils font un mauvais match.
14:51– Ah ouais, ça, aux Pays-Bas, on est incroyable.
14:54– Alors ça, ils sont d'une dureté sur le jeu,
14:56parce qu'eux, c'est carrément,
14:58il faut que ça joue.
14:58À la victoire, pour eux, c'est pas suffisant.
15:00– Mais en fait, on pourrait prendre différents jours.
15:02Le fameux crachat de Rijkaard sur Föller, etc.
15:04Il y a plein de choses.
15:05Mais ça, à la rigueur, par rapport à la grande classe…
15:06– Un pauvre Valar dans la gueule,
15:07il lui met un à la Coupe du Monde, le huitième.
15:09– Mais à la rigueur, par rapport à ce qu'a fait Ronald Koeman,
15:13c'est rien, c'est de la rigolade, un crachat.
15:15C'est-à-dire, c'est tellement classe…
15:16– Non mais les hollandais passent pour des gentils,
15:18mais c'est vrai, pardon.
15:18– Mais c'est faux !
15:19– J'imagine que tu te souviens forcément du Bordeaux-PSV de 88.
15:23– Exactement.
15:23– T'as quand même un mec,
15:25donc le frère Koeman, Erwin Koeman,
15:26qui rentre sur le terrain,
15:27qui le dit,
15:28je rentre sur le terrain pour péter Tigana.
15:30– Exactement.
15:31– Parce qu'à l'époque, dans les années 80,
15:32ça existait ce genre de choses.
15:34– Mais c'est génial.
15:34– Le mec qui rentre, il le casse en deux,
15:35et il est obligé de sortir.
15:36– Mais Kevin va dire, c'est génial,
15:38c'est scientifique, sûrement.
15:39– Mais ça, il n'était pas né,
15:40il se fait un homme.
15:41– Non mais ce qui est intéressant.
15:42– Martin Bommel, c'était pas mal dans…
15:44– Oui, mais…
15:44– Oui, mais c'est un batave.
15:46– Oui, mais ça, on n'en parle pas du côté des Pays-Bas,
15:48alors qu'il s'était capable de faire ce truc-là.
15:49– De Jong, au final, contre…
15:51– D'ailleurs, je ne crois pas que ce soit
15:52Arvin Koeman qui rentre pour buter Tigana,
15:54c'est un autre mec,
15:54un complètement sauvage néerlandais
15:57qui le casse en deux.
15:58Attends, je vais retrouver ça.
15:59– Et d'ailleurs, ça plombe Bordeaux,
16:02– Là, on parle plus loin.
16:04– Mais moi, j'ai joué aux échecs
16:04contre les Néerlandais au niveau international,
16:07c'est des connards finis.
16:09J'ai des copains qui sont…
16:11J'ai des copains qui sont…
16:12Parce que les mecs,
16:13ils ont l'impression d'avoir inventé le monde, quoi.
16:14J'ai des copains qui sont semi-pro au cyclisme et tout ça.
16:19Les seuls mecs qui ne peuvent pas blairer,
16:21c'est les Néerlandais.
16:22Mais, évidemment,
16:23on va continuer à dire que c'est un truc merveilleux.
16:25– C'est quand même un grand pays d'eau.
16:26– C'est quand même un grand pays d'eau.
16:28– Là, tu généralises, mon cher Polo.
16:29– On a les bécasses françaises
16:31qui racontent le truc
16:32parce qu'ils n'aimaient pas les Allemands
16:33et qui va se continuer de génération en génération.
16:36– Je te pose la question.
16:37Toi, tu préfères Allemagne ?
16:38– Attends, je rectifie.
16:39Je rectifie parce qu'en fait,
16:40non, c'était…
16:41Oui, maintenant, je me souviens,
16:42c'était Hans Gillauss.
16:43– En 88 ?
16:44– Qui est Hans, il crache sur Tigana.
16:47– Non, non, non, il ne rentre pas.
16:47Il le casse en deux.
16:49Il est obligé de sortir.
16:50Il arrive, il lui met le tacle
16:51et c'est terminé.
16:53Bon.
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