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  • il y a 3 jours
Cette semaine, Morgane Osyssek est dans La victoire est en elles. La pensionnaire de l'INSEP, sort tout juste d'un championnat d'Europe 2025 réussi : médaillée de bronze par équipes avec les Bleues, mais également plusieurs quatrièmes places très convaincantes, notamment sur la nouvelle épreuve en double mixte ou encore au concours général, son meilleur résultat individuel. De quoi faire oublier des JO de Paris 2024 très compliqués pour l'équipe de France de gymnastique.

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Sport
Transcription
00:00Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport, soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:22Alors, bienvenue dans La Victoire est en elle, avec encore cette semaine une grande championne française qui brille et qui brillera encore, j'en suis certain.
00:31Elle était au JO de Paris et elle vient de briller aux Europes. C'est Morgane Aussisse qui est avec nous. Bonjour Morgane.
00:36Bonjour.
00:36Je suis ravi de t'accueillir, ça me fait vraiment plaisir parce qu'on va parler aujourd'hui de gymnastique.
00:41Et avant qu'on comprenne tout ton parcours, qu'on revienne sur ton palmarès, tu es championne de France en titre à la poutre, vie championne de France au concours général.
00:48Je voudrais que tu nous rappelles quelques basiques sur la gymnastique artistique. Il y a le concours général et les agrés.
00:55C'est ça.
00:56Les agrés, lesquels ?
00:57Le saut, la barre, la poutre et le sol.
01:01Celui que tu préfères ?
01:02Le sol, mais j'aime bien la poutre aussi.
01:04Et celui que tu n'aimes pas ?
01:06Les barres.
01:07Et ça c'est...
01:08Je ne sais pas des barres.
01:09Comment on fait ? On compense ?
01:11Oui, on compense. En fait, on fait selon nos points forts, selon nos capacités physiques, selon là où on est le plus à l'aise aussi tout simplement.
01:21Parce que je sais que moi j'ai plus peur aux barres que sur les autres agrés. Donc je compense avec les autres.
01:25Parce que c'est complètement dingue quand on y pense. Et je ne suis pas en train de valoriser certains ou de valoriser d'autres.
01:31Mais bon, tu joues au tennis, tu joues au tennis. Vous, vous avez quatre agrés qui n'ont rien à voir.
01:38Oui, c'est sûr.
01:38Et pourtant, tu les trimballes.
01:42Il faut tout travailler. C'est comme ça. La gymnastique, c'est un sport très complet.
01:46Avec de l'artistique, avec de la force, avec les mouvements sur les quatre agrés à travailler.
01:51Donc c'est comme ça depuis jeune, on s'habitue et après on fait avec.
01:55Mais ça rend tout tellement complexe. Parce qu'on va revenir tout à l'heure.
01:59Et j'imagine l'aspect mental. On sait qu'on est meilleur sur certains. On est moins bon sur d'autres.
02:04Et je fais une super perf au sol ou à la poutre. Mais je sais que j'ai les barres derrière. Est-ce que ça va m'affecter ?
02:11Comment on fait ?
02:13Il faut trouver un équilibre. Moi, je sais que j'ai plus de mal aux barres.
02:17Donc en fait, aux barres, je vais chercher plus la stabilité. Avoir quelque chose d'assez propre sur lequel je peux être confiante.
02:24Et après, je vais essayer de chercher de la difficulté et du risque sur les agrés où j'ai plus de choses à jouer.
02:30Où je me sens mieux. Et au final, on trouve un équilibre.
02:32Tu es originaire d'Alsace. Tu es née à Colmar. Tu es toujours licenciée là-bas à l'Union Agno.
02:37Même si tu t'entraînes aujourd'hui à l'INSEP.
02:39C'est ça.
02:40Où tu habites.
02:42Comment tu as découvert la gym ? Comment ça s'est passé ? Tu avais quel âge ?
02:45J'avais deux ans. J'ai commencé en baby gym en fait.
02:48J'étais très très active quand j'étais petite.
02:51Et c'était une bonne manière en fait de me dépenser la baby gym.
02:54On va canaliser.
02:55Voilà, c'est ça.
02:56Elle n'a pas dormi cette nuit. Mettez-la là-haut baby gym.
02:58C'est à peu près ça, oui.
03:00Et donc j'habitais pas très loin du club de gym.
03:03C'était dans la ville. C'était pratique pour mes parents.
03:05Ils connaissaient un peu de monde là-bas.
03:07Donc tout simplement, j'ai commencé en baby gym.
03:10Et après, au fur et à mesure, j'ai bien aimé. J'ai continué.
03:13Mais tu te souviens de tes premiers souvenirs ?
03:15Tu as quel âge ? Parce que deux ans, tu ne dois pas t'en souvenir.
03:17Non, je ne me souviens pas vraiment.
03:18Je ne sais pas, trois, quatre, cinq ans ?
03:20En fait, j'ai quelques photos qui font que je me souviens un peu, oui.
03:24Mais c'est vrai que ça, cet âge-là, on n'a pas trop de souvenirs quand même.
03:26C'était du jeu ?
03:27Oui.
03:28En fait, c'est des parcours de motricité.
03:30On grimpe, on saute, on joue avec des ballons dans le gymnase.
03:35Et en fait, je voyais du coup quand même du coin de l'œil les filles qui s'entraînaient.
03:38Et petit à petit, du coup, j'ai commencé à faire de la gym en loisir.
03:42Mais quand tu les voyais, tu te disais quoi ?
03:44Waouh, c'est chouette, je voudrais faire ça ?
03:45Oui, c'est ça. J'avais envie d'essayer ce qu'elle faisait aussi parce que j'étais sur, entre guillemets, mon petit parcours dans un coin.
03:52Et je me disais, tiens, ça a l'air sympa là-bas, j'aimerais bien y aller.
03:55Tu bossais ?
03:56Tu avais l'impression de bien travailler, de bien écouter ?
03:59Tu avais des envies de progrès ?
04:01Oui, quand même.
04:02Après, c'était beaucoup du feeling.
04:05C'était beaucoup…
04:06Oui, mais est-ce que tu te souviens que tu avais envie d'être la meilleure ?
04:09Petite, pas forcément. Non, je m'en rends…
04:11C'était plaisir.
04:12Oui, j'étais très têtu, mais plus envers moi-même.
04:15Ce n'était pas une envie d'être la meilleure, mais plus une envie de faire tout parfait parce que j'avais envie que tout soit parfait et voilà.
04:21Ah oui, quand même.
04:22Oui.
04:23Donc, tu voulais que ce soit parfait, mais ce n'était pas la victoire, l'objectif.
04:26L'objectif, c'était bien faire.
04:28C'est ça.
04:28En fait, je pouvais réussir et ne pas être contente d'avoir réussi parce que je voulais que ce soit mieux que ça, alors que c'était fait au final.
04:36Mais est-ce que ce n'est pas ça aussi la base d'une grande compétitrice ?
04:40Ah si, forcément, ça passe par là, par l'exigence.
04:42C'est génial ça.
04:44Sauf que je ne faisais pas ça pour gagner.
04:46Je faisais parce que je voulais que ce soit bien.
04:47C'est ça.
04:47Tes premières compétitions, tu as quel âge ?
04:49Très bonne question.
04:50Je devais avoir 7-8 ans, je pense.
04:53Mais c'était une catastrophe, mes premières compétitions.
04:56Oui, enfin bon, à 10 ans, en 2012, tu es repérée lors des championnats de France.
05:00Il se passe quoi ? Tu te souviens ?
05:02C'était en fait les premiers France élites que je faisais.
05:06J'y allais sans vraiment savoir ce qui m'attendait.
05:10J'ai fait une très bonne compétition et au final, je finis sur le podium, je me fais détecter.
05:17Et là, ça a été le début de beaucoup d'aventures, en fait, tout simplement.
05:22Parce que détecter, ça veut dire quoi ? Qu'on te propose d'aller au pôle ?
05:25C'est ça.
05:26Qui est où ?
05:26Qui est à Dijon, au Krebs de Dijon.
05:29Donc loin de chez toi ?
05:30Loin de chez moi.
05:31On rappelle, elle a 10 ans.
05:33Au début, je ne voulais pas forcément partir.
05:35Parce que, attends, c'est quoi ? C'est un détecteur qui va voir tes parents ? Comment ça se passe ?
05:39En fait, on a des tests de sélection qui sont faits déjà pour le sport-études, etc., dans les clubs.
05:45Mais on m'a toujours qu'à de se goriser comme une gymnase trop raide pour pouvoir faire de la gym de haut niveau.
05:50Donc je faisais du sport-études, mais je n'étais pas non plus l'espoir sur qui on misait.
05:55Tu le vivais comment, ça ?
05:57J'étais un peu frustrée, mais je ne me posais pas trop de questions.
06:01OK.
06:01Donc tu continues ?
06:02Oui, je continue.
06:03Il y a les francs, tu as 10 ans, t'es détectée ?
06:05C'est ça, je fais ça parce que j'aime ça, je suis contente.
06:08On me dit que je peux aller faire ça ailleurs avec d'autres entraîneurs et faire des compétitions encore plus grandes.
06:15Donc sur le moment, moi, je dis, non merci, ça ne m'intéresse pas, je fais de la gym pour me faire plaisir.
06:19Et je suis très bien chez moi.
06:20Et en fait, mon coach me dit, écoute, moi, je dois partir du club.
06:24On m'offre un poste au Canada, donc je ne peux pas rester et t'entraîner.
06:29Et je pense que le mieux pour toi, c'est de partir.
06:30A quoi ça tient ?
06:33Il dit ça à une petite gamine de 10 ans.
06:35De 10 ans.
06:36Donc il explique la situation à mes parents.
06:38Mes parents ne sont pas très contents que je quitte la maison.
06:41Mais moi, je me dis, d'accord, moi, j'y vais, j'ai envie de tester l'aventure.
06:45Au pire, ça ne me plaît pas, je reviens.
06:46Donc tes parents disent oui ?
06:47Oui.
06:48Mes parents m'ont toujours dit, tente, vis tes aventures et si ça ne va pas, tu reviens à la maison.
06:53Donc pour aller au Pôle espoir à Dijon, c'est à combien de kilomètres de la maison ?
06:57Très bonne question.
06:58300 ?
06:58Je ne sais pas, je me prenais le train, tu as deux heures et demie de train.
07:01Oui, bon, c'est ça.
07:02Mais ça veut dire qu'on ne rentre pas tous les soirs, on ne rentre même pas tous les week-ends ?
07:06Je rentrais environ toutes les deux semaines, oui.
07:07Oui, toutes les deux semaines.
07:08Tu te souviens du jour où tu es partie à 10 ans avec ton sac ?
07:10Oui, je m'en souviens et ça m'a même assez choquée parce que moi j'étais super contente de partir et de rejoindre des copines et d'aller voir ce qui se passait.
07:19Et mes parents étaient beaucoup moins contents que je parte et limite en fait c'est plus mes parents qui ont eu du mal à me voir partir dans le train.
07:26Et moi j'aurais fait coucou en mode allez à bientôt, je reviens plus tard.
07:30Ça pleurait beaucoup ?
07:31Moi je n'ai pas pleuré, mon père n'a pas voulu le montrer, il m'était très touché, ma mère aussi.
07:38T'imagines.
07:39Mais oui justement ça m'a assez marquée parce que moi j'étais très contente de partir.
07:43En fait je ne réalisais pas que je ne rentrerais plus jamais chez moi.
07:47Pour moi à cet âge-là j'allais voir ce qui se passait.
07:49Depuis tu n'as plus jamais habité chez tes parents.
07:51Depuis je n'ai plus jamais habité chez mes parents.
07:5210 ans, le cordon il faut le couper c'est violent.
07:54C'est ça, quelques mois c'est tout, par-ci par-là.
07:57Et puis ça va bien se passer là-bas.
07:58Oui.
07:58La progression va se faire de manière régulière, constante, avec des performances, des résultats ?
08:04Oui, ça n'a pas toujours été très constant parce que j'étais jeune.
08:08Quand on est jeune c'est un peu instable, des fois ça marche, des fois ça ne marche pas.
08:10Oui, surtout à 10 ans, 11 ans, 12 ans, 13 ans.
08:12Oui c'est ça, des fois on arrive en compète, on fait un carnage, on ne comprend pas pourquoi.
08:16Et des fois on arrive ça marche et c'est compliqué quand on est jeune de savoir
08:20qu'est-ce qui fait que ça marche mentalement ou pas.
08:23Et petit à petit j'arrive à créer de la confiance avec le staff.
08:27J'arrive à en créer envers moi-même aussi sur les agréés.
08:31Et ça monte, ça monte et je commence à faire des compétitions internationales.
08:36Chez les juniors en 2015, tu as quel âge ?
08:3913 ans sur mes premières.
08:4113 ans en junior.
08:41C'est de la sur-sur-sur-sur, comment on dit, catégorisation ?
08:47On commence très jeune.
08:50Les compètes, tu les vivais comment ? Tu avais de la pression ?
08:52Oui, j'étais beaucoup stressée quand j'étais jeune.
08:54J'ai eu du mal à gérer ça sur les premières compètes.
08:57Parce que je me disais, je travaille autant d'heures pour un passage, genre imagine, je rate.
09:02Qu'est-ce qui se passe ?
09:03Et en fait du coup, quand j'étais jeune, j'avais beaucoup de mal à gérer ça.
09:06Parce que je me disais, c'est maintenant qu'il faut réussir.
09:08Et en fait, je me mettais beaucoup trop de pression.
09:10Mais Morgane, il faut que je comprenne une chose.
09:11Tu te disais, ça c'est ma vie, ça sera ma vie, je ne peux plus me rater ?
09:13Ou tu disais, bon, si je n'arrive pas, je repartirai ailleurs ?
09:16Non, je suis toujours restée dans l'optique de, si je n'arrive pas, je repartirai ailleurs.
09:20J'ai compris très très tard que je pouvais vraiment faire quelque chose.
09:23Vraiment, même quand je suis rentrée au pôle, c'était plus en mode, j'aime ça, j'ai envie de vivre des aventures, j'ai envie de voir ce qui se passe.
09:29Et on verra.
09:29Mais je ne me disais jamais que j'allais faire une médaille à l'international. Jamais.
09:34Comme tu as fait la semaine dernière.
09:35Voilà.
09:352016, premier championnat d'Europe à Berne en Suisse avec les juniors.
09:41Tu fais 6 au général, 5e au saut.
09:44C'est à ce moment-là que tu décides un peu de tes spécialités, de comment ça va se passer ?
09:49Oui, en général, on travaille un peu tout quand on est jeune.
09:52Mais j'avais déjà des facilités sur certains agrès.
09:56Donc, dès le début, je savais que j'avais des jambes.
10:00Donc, le saut et le sol pourraient être mes agrès forts.
10:03Après, avec le temps, c'est plus le sol qui s'est marqué que le saut.
10:06Mais oui, forcément.
10:082017, ça s'enchaîne.
10:09Tu arrives à l'INSEP.
10:10Oui.
10:10Tu commences à avoir tes premières compétitions senior.
10:12C'est ça.
10:13Toujours pas de pression ?
10:14Toujours, si ça ne marche pas, je m'en vais ?
10:16Non, quand je rentre à l'INSEP, j'avais déjà un peu plus des idées.
10:20Je ne peux pas dire que je visais les Jeux à ce moment-là parce que c'était trop loin et trop flou.
10:27Mais je voulais refaire des Europes, je voulais faire des championnats du monde.
10:31Parce qu'attends, en 2017, tu as quel âge ?
10:33J'avais 15 ans.
10:3515 ans.
10:36On est à 7 ans de Paris.
10:38À quel moment ça a commencé à résonner dans ta tête, ça, Paris ?
10:42Après 2020.
10:43Quand j'ai vu que je n'étais pas loin justement de pouvoir être dans l'équipe en 2020,
10:50je me suis dit que c'était faisable.
10:52En fait, plus 2021 du coup, je me suis dit que c'était faisable.
10:55Je rembobine deux secondes.
10:562017, tu arrives à l'INSEP et là, il y a quand même une génération assez sympa
10:59avec Marine Boyer, Colline de Villars, Auréane et d'autres.
11:04Le rythme change ?
11:06Oui.
11:06L'INSEP, c'est quoi ?
11:07L'entraînement, c'est combien d'heures par jour aujourd'hui par exemple ?
11:09Environ 6 heures par jour.
11:116 heures par jour ?
11:12Oui.
11:13Répartis comment ?
11:156 jours sur 7, on fait 2 journées complètes, une demi-journée.
11:20Et où est-ce qu'il y a de la muscu ?
11:23Où est-ce qu'il y a de, je ne sais pas quoi, du fond, de la technique ?
11:27Un peu tout le temps.
11:28Il y a un peu de muscu tous les jours, en fonction de l'intensité qu'on va mettre dans le gymnase.
11:32Soit on met plus d'intensité en muscu, soit on met plus d'intensité dans le gymnase.
11:36Et après, c'est réparti tout au long de la semaine.
11:39Il y a une séance globalement le lundi, le mercredi et le vendredi.
11:42Et après, c'est que du technique presque.
11:446 heures par jour ?
11:46Oui.
11:47Tu fais des siestes ?
11:48Oui, quand même.
11:49Tu t'écroules ?
11:50Non, ça dépend.
11:52Ça dépend des périodes.
11:52Tu dors bien la nuit ?
11:53Ça dépend aussi.
11:55Bon.
11:56Et puis, tu vas arriver dans la catégorie reine.
11:58Et les débuts vont être un peu difficiles.
12:01Oui.
12:02Jusqu'à 2022, on va dire.
12:05Ça fait quoi ? 4 ans ?
12:07Un peu compliqué ?
12:08Un peu près, oui.
12:08Moi, déjà, quand je suis rentrée à l'INSEP, je m'étais blessée sur la dernière année junior.
12:14Donc déjà, je rentre dans une nouvelle structure en n'étant pas 100% apte.
12:19Donc déjà, je dois me remettre de mes blessures.
12:21Il y a le corps qui change parce que c'est l'âge.
12:23C'est une femme.
12:24Donc forcément, il y a beaucoup de choses dans le quotidien qui vont changer.
12:28Et après, je commence petit à petit à retrouver du niveau.
12:31Et à chaque fois, je passe pas loin des sélections.
12:33Je suis remplaçante, remplaçante ou dans le collectif de fin, mais j'ai jamais prise.
12:39Et donc, forcément, je commence à me poser des questions.
12:42Bah oui.
12:42Je me dis qu'il serait peut-être temps d'arrêter aussi.
12:44Oui, parce que t'as 17, 18, 19.
12:47Oui, c'est ça.
12:47Les années, elles passent.
12:48Et je vois qu'à chaque fois, je suis pas loin, mais que j'y arrive pas.
12:51Et puis, il y a le choix des études qui arrive.
12:53Je finis le bac.
12:54Il faut que je décide ce que je vais faire après.
12:56Donc, je me dis qu'il serait pas temps, tout simplement, de commencer mes études et d'arrêter.
12:59Et en fait, après de longues discussions avec mes coachs, mes parents ou quoi, je me dis, vas-y, je continue encore un an, je vois.
13:07Et en fait, je commence à avoir petit à petit le déclic et à me rapprocher vraiment beaucoup des études.
13:11Attends, déclic de quoi ?
13:13En fait, dans ma gym, je commence à réussir à apprendre en maturité et à être plus stable.
13:20Ça veut dire quoi ?
13:21Ça veut dire qu'en compétition, j'arrive mieux à faire ce que je faisais à l'entraînement.
13:25Jusqu'à présent, il y avait un décalage.
13:28Tu t'entraînais très bien, mais en compétition, tu étais un peu en plus.
13:30C'est ça.
13:30Et donc, je commence à travailler sur la partie mentale, à me demander pourquoi j'y arrive en junior, j'y arrive plus maintenant, qu'est-ce qui a changé ?
13:39Et petit à petit, du coup, j'arrive à avoir ce déclic de réussir à faire en compétition ce que je faisais à l'entraînement.
13:44Et ça commence à payer, tout simplement.
13:47T'es accompagnée psychologiquement ?
13:50Oui.
13:50Ça a beaucoup fait, au-delà de ton expérience, ce travail-là ?
13:55Oui, quand même.
13:56Je pense qu'il est primordial pour tout le chemin que j'ai parcouru et pour arriver là où j'en suis aujourd'hui.
14:022022, c'est quoi le déclic ? C'est quelle compétition ? Qu'est-ce qui se passe ?
14:052022, j'arrive à faire ma première sélection en championnat d'Europe senior, où je suis réellement dans l'équipe, du coup, ni remplaçante, ni à moitié.
14:13J'ai ma place.
14:15Ça ne se passe pas comme je voudrais.
14:17J'arrive quand même à rentrer en finale seule, qui est mon agréé fort.
14:20Mais le CG ne se passe pas comme j'aurais aimé.
14:23Je fais une chute, donc forcément, je me retrouve un peu loin dans le classement.
14:28Mais je me dis que c'est un bon début.
14:31C'est faisable.
14:32Maintenant, déjà, j'ai réussi à me rentrer dans l'équipe.
14:34Tu as flirté avec le très haut niveau et tu te dis, je ne suis pas loin, il ne manque pas grand-chose.
14:38Il ne manque pas grand-chose.
14:39Parce qu'à ce moment-là, tu as conscience que c'est plutôt mental que physique, que technique ?
14:42Il y a un peu des deux.
14:43Il y a de la technique à améliorer quand je vois le niveau en face.
14:47Mais je sais que je suis capable de faire plus.
14:50En fait, là où je pensais stagner et où je me disais, j'ai peut-être fait mon temps,
14:55là, je vois un nouveau jour en me disant, en fait, non, j'ai des choses à faire encore.
14:59Est-ce que tu penses, comme j'allais dire toutes les grandes championnes,
15:04que tu as un mental fort qui fait que tu as, parce que c'est long, 4-5 ans,
15:10où tu es aux portes de l'équipe de France, tu es à l'INSEP, tu ne fais que ça,
15:13puis tu regardes les copines partir, salut, à la semaine prochaine.
15:16Ça doit être redoutable.
15:17Est-ce que tu penses que tu as un truc là-dedans qui est digne des grandes championnes ?
15:22Oui, c'est sûr.
15:23Le mental, il fait beaucoup et je pense que c'est surtout la persévérance.
15:26Et comme dit ça...
15:27Oui, mais la persévérance, si tu ne t'accroches pas, tu persévères et puis tu restes 12e.
15:30Oui, c'est sûr.
15:32Mais dès petite, je voulais ne rien regretter.
15:36Je voulais aller jusqu'au bout des choses dans tout ce que je faisais.
15:39Et forcément, du coup, même quand ça n'allait pas et je me disais que j'avais peut-être fait mon temps,
15:44j'avais une petite voix à l'intérieur qui me disait,
15:46et si tu avais encore des choses à faire, est-ce que tu ne partirais pas trop tôt ?
15:49Est-ce que tu n'appandonnerais pas trop tôt ?
15:51Mais Morgane, tu as cette ligne conductrice qui fait que tu veux bien faire les choses.
15:55Donc, tu te donnes les moyens de bien faire les choses.
15:57Tu es accompagnée par la FEDE, par les organismes, l'INSEP et compagnie.
16:00Et puis, tu as besoin d'aller…
16:02Mais est-ce que tu te rendais compte que pendant ces 4 ans,
16:04il y a des choses que tu ne faisais pas assez bien, du coup ?
16:07Tu vois, la prise de conscience…
16:09Alors, j'imagine que c'est un très long chemin
16:11et je ne sais pas comment tu as fait pour t'accrocher, mais bravo et félicitations.
16:14Merci.
16:15Mais est-ce que tu évalues à chaque fois ?
16:16Ah oui, c'est vrai, il y a ça.
16:17Ah oui, il y a ça.
16:18Ça se passe comme ça, là-haut ?
16:20Oui, moi, j'avais du mal à le percevoir par moi-même,
16:23déjà parce que je suis très exigeante envers moi-même
16:25et aussi parce que 4 ans, c'est long.
16:27Ah oui.
16:28Donc voilà, mes coachs m'ont bien aidée sur ça.
16:31Bravo.
16:322023, il y a un tournant avec l'équipe de France,
16:34avec une médaille de bronze mondiale.
16:36Oui.
16:38Par équipe, une performance historique
16:40que n'avait pas réalisée l'équipe de France depuis 1950.
16:43Raconte-moi, c'était où ? Comment ça se passe ?
16:45C'était en verre et du coup, c'était mes premiers championnats du monde
16:49en tant que titulaire réellement de l'équipe.
16:52Et on commence la compétition avec les qualifs.
16:56Avec Colline, avec Marine Boyer, avec Mélanie, avec Lorette.
16:58Avec Lorette, c'est ça.
17:00Et souvent, on avait une très bonne équipe lors des qualifs avec un bon tour
17:05et en finale, on avait un peu moins de réussite.
17:08Mais là, en fait, pas on loupe nos qualifs,
17:10mais on fait moins bien que d'habitude aux qualifs.
17:13Mais par contre, on était venus chercher la sélection pour les Jeux
17:16qui se faisaient lors de ces championnats du monde.
17:18Jeux de Paris.
17:19Exactement.
17:19Donc, on repart avec notre petit ticket.
17:21On est qualifiés aux JO.
17:22Pour nous, on avait déjà fini notre taf.
17:25J'ai compris.
17:26La qualif ne se passe pas hyper bien,
17:27mais vous avez votre ticket pour les JO de Paris un an après.
17:30C'est ça.
17:30Donc, vous abordez la finale libérée.
17:32De manière totalement libérée.
17:34En fait, on était là, on se disait qu'on allait se faire plaisir,
17:36on allait kiffer notre compétition.
17:38On a réussi à décrocher notre ticket pour les Jeux.
17:40Donc, c'est que du plus.
17:42Et en fait, on fait notre tour et on ne regarde pas du tout,
17:45mais pas du tout ce qui se passe ailleurs.
17:47Et on est en train de faire le match, clairement, de notre vie.
17:49On réussit toutes.
17:51On fait des pertes.
17:52Vous vous en rendez compte de ça ?
17:53Oui, ça, on s'en rend compte.
17:54Dès qu'il y en a une qui performe,
17:56l'autre se dit « waouh ».
17:58Oui.
17:58Et en fait, on est toutes les unes avec les autres.
18:00On saute dans tous les sens.
18:01On crie.
18:02On a failli se prendre des pénalités tellement de crier.
18:04Enfin, vraiment, c'était…
18:05Libérée.
18:06Oui, libérée.
18:07Et on a vraiment toutes apprécié, en fait,
18:10tout simplement cette compétition.
18:12Et on arrive en poutre.
18:13On passe, du coup, les deux premières.
18:15C'est moi qui commence et Marine qui passe après moi.
18:17Et Mélanie terminait.
18:19Et là, Marine, elle finit.
18:20Elle descend de la poutre.
18:21Et là, il y a Colline et Laurette qui commencent à faire des calculs
18:23et qui se disent « mais attendez, c'est peut-être faisable, en fait ».
18:26Et elle commence à calculer.
18:27Mais elle puissait calculer n'importe quoi.
18:28Parce qu'avec le stress, la pression, la compétition,
18:31on tombait sur des notes improbables.
18:34Et Mélanie a fait une très, très belle poutre.
18:37Elle pile la sortie.
18:37Et là, en fait, on savait.
18:39On lui saute dans les bras.
18:41On était super contentes de nous.
18:42Les entraîneurs aussi.
18:43Médaillée de bronze.
18:44Et voilà.
18:45Wow, mondiaux.
18:46Une perfe paréalisée par l'équipe de France Féminine depuis 1950.
18:50Arrivent les Jeux de Paris.
18:51Ça ne se passera pas aussi bien que tu l'espérais.
18:53Non.
18:54À cause d'eux ?
18:55C'était un tout.
18:56Il y avait la pression d'être à domicile.
19:00On a eu quelques soucis sur place qui ne sont pas passés comme on le voulait.
19:04On avait prévu des plans A, plans B, plans C.
19:06Mais forcément, ça ne se passe jamais comme on le voudrait.
19:10Donc, un début de compétition assez compliqué dès le premier agré.
19:14Et en fait, pour se remettre dedans, c'est toujours un peu difficile.
19:19On rattrape comme on peut ce qu'on a loupé sur les premiers agré.
19:22Mais au final, on passe à côté de ce match.
19:25Donc, forcément, beaucoup de déceptions pour toutes les filles.
19:29Et sur les individuels, il n'y en a aucune qui arrive réellement à se qualifier en finale.
19:34Donc, en fait, ça s'arrête au premier jour.
19:36Pour tout le monde.
19:37Pour tout le monde.
19:38Alors qu'on est censé avoir une semaine entière.
19:40Donc, très dur.
19:41Très dur.
19:42Mais tu as dû profiter de toutes les autres épreuves.
19:45Tu as vécu tes Jeux pleinement à la maison.
19:47Oui, c'est ça.
19:47En fait, j'étais extrêmement déçue.
19:50Forcément, il m'a fallu un ou deux jours pour me dire que c'est fini.
19:53C'est comme ça.
19:53Mais j'avais envie de garder un bon souvenir de ces JO.
19:56Enfin, je me dis, c'est des Jeux.
19:58En plus, à Paris, je ne peux pas repartir en pensant qu'à la perf.
20:01Bien sûr.
20:02Donc, tu as qui fait t'approfiter.
20:03Je suis allé voir plein d'autres sports.
20:04J'ai profité de tout.
20:06Est-ce que tu te sens plus forte pour Los Angeles 2028 ?
20:09Oui, déjà, j'ai vu ce que c'était de faire les Jeux.
20:13Et puis, je me dis qu'il faut l'aborder d'une autre manière.
20:16On a travaillé mentalement.
20:18C'est un renouveau ce cycle un peu.
20:20Donc, je l'aborde différemment.
20:22L'année post-JO va plutôt bien se passer.
20:26Tu es vice-championne de France du concours général, championne de France à la poutre.
20:29Et puis, surtout, tu rentres là à peine des Europes qui ont eu lieu à Leipzig avec trois quatrièmes places.
20:38Mais trois très belles quatrièmes places.
20:40Je t'écoute.
20:40Oui, c'est sûr.
20:41C'est un peu rageant de faire trois quatrièmes, mais c'est très beau.
20:45C'est très beau.
20:46Du coup, au général, sur la mixteam qui est une nouveauté et sur la finale poutre.
20:53La mixteam avec Anthony Mansart.
20:55C'est ça.
20:57Tu te dis quoi, suite à ces euros ?
20:59Alors, comme tu le dis, c'est frustrant.
21:01Il n'y a pas de podium.
21:02Oui, mais c'est très positif quand même.
21:03C'est jusqu'à présent mes meilleurs perfs en senior.
21:07Et c'est très encourageant pour la suite.
21:09Effectivement, ça ne passe pas loin à chaque fois.
21:11C'est frustrant.
21:12Mais je sais que j'ai des choses sur lesquelles je peux progresser.
21:16Et je ne peux faire que mieux sur ce qui va venir.
21:18Il y a le bronze en équipe quand même.
21:20Oui, ça c'est sûr.
21:21Celui-là, il est chouette.
21:23Les prochaines étapes.
21:26Il y a les internationaux de France à Bercy en septembre.
21:28Il y a les championnats du monde en octobre à Jakarta.
21:31L'objectif, c'est quoi, Jakarta ?
21:33La finale poutre.
21:35Parce qu'en ce moment, j'ai vu aux Europe que j'étais capable de faire des très belles notes en poutre.
21:41Et même avec un mouvement un peu pas raté, mais pas parfait, comme j'aurais pu le faire, je finis quatrième.
21:49Donc, je me dis qu'il y a des choses à jouer.
21:50Il y a la place.
21:52Est-ce qu'on voit déjà beaucoup plus loin, quand on a ton âge, qu'on est encore toutes jeunes ?
21:57Est-ce qu'on se dit, par exemple, est-ce que tu as Los Angeles en ligne de mire ou pas du tout, pas encore ?
22:02Oui, quand même.
22:03Forcément, vu que j'ai déjà fait des jeux et que je me réengage pour un cycle, je me réengage pour aller jusqu'au jeu.
22:08Mais après, je me dis que c'est encore long et qu'il y a d'autres étapes avant.
22:11Et la Morgane qui échouait toujours au Calife, qui n'était pas prise en équipe de France, qui regardait les copines partir, elle est très loin derrière.
22:19Ou tu as toujours un peu peur que ça rebascule ?
22:21Pour que j'essaie de comprendre ton cheminement.
22:23Je ne dis pas que tu n'as pas le niveau, attention, c'est ce que je dis.
22:26Non, non, aujourd'hui, elle est loin derrière.
22:28Je me dis que j'ai beaucoup évolué, que ce soit dans ma gym ou mentalement.
22:32Et c'est une autre Morgane aujourd'hui.
22:34Parfait, tu restes avec nous.
22:36On va parler avec Julie Caron d'une autre gymnaste au féminin.com.
22:41Ma chère Julie Caron, bonjour.
22:47Bonjour Alexandre et bonjour Morgane.
22:50Alors, vous le savez, la gymnastique, c'est une discipline qui demande de la rigueur, de la force mentale.
22:55Vous en avez parlé lors de votre échange.
22:56Et de la force physique.
22:57Et de la force physique, évidemment.
22:59Et l'athlète dont je vais vous parler aujourd'hui, elle n'en manque pas.
23:01Au contraire, elle a vraiment un parcours hors norme parce qu'elle est sortie du circuit élite
23:06pour s'épanouir dans un autre environnement de compétition.
23:10Cette gymnaste, c'est l'américaine Kathleen Ohashi, dont je vais vous parler aujourd'hui.
23:16Alors, au début, elle a vraiment une ascension fulgurante.
23:19C'est une jeune femme qui est originaire de Seattle.
23:21Elle grimpe les échelons très vite.
23:23Elle devient championne nationale junior en 2011.
23:27Mais surtout, elle va gagner l'American Cup en 2013.
23:32Et là, elle va battre une certaine Simon Biles lors de cette compétition.
23:37Donc, l'actuelle reine des Jeux Olympiques en gym.
23:40Et voilà.
23:40Donc, c'était vraiment un début prometteur.
23:42Un succès rempli d'espoir.
23:45Mais la suite, elle va être un peu plus difficile pour elle puisqu'après cette première victoire,
23:49elle a 16 ans.
23:50À ce moment-là, elle vit une période et des années plutôt chaotiques.
23:53Elle va subir des blessures très graves.
23:55Notamment, une fracture du dos, des épaules déchirées.
23:59Bref, son corps, il a lâché.
24:01C'est un vrai passage à vide.
24:03Elle a besoin de plusieurs opérations chirurgicales pour s'en sortir.
24:09Elle traverse une vraie période à vide dans une traversée du désert, loin des podiums,
24:14loin de la compétition et bref, loin de la gymnastique qui la passionne.
24:18Et en parallèle, ce qui va être terrible dans son parcours, c'est qu'à 16 ans,
24:21elle subit des critiques très cruelles sur son physique.
24:24Parce qu'en fait, Kathleen, elle a un physique qui n'est pas le physique classique d'une gymnase.
24:29Elle est notamment harcelée à cause de son poids.
24:32Et bref, autant de moments compliqués qui vont la conduire à développer des troubles du comportement alimentaire
24:38dont elle va parler plus tard, quand elle aura repris des forces.
24:43Et donc, liée à ça, à la baisse de ses performances, elle va finir par quitter ce circuit élite.
24:48Et c'est là que va naître une nouvelle aventure pour elle, sa grande aventure.
24:51Puisqu'en alliant ses études à l'université de UCLA, elle va concourir dans le championnat universitaire NCAA.
24:59Et là, elle est libérée de cette pression olympique.
25:02Et Kathleen, là, elle va accumuler les succès.
25:06Elle va être sept fois All-Américaine, championne au sol dès 2018,
25:10double championne NCAA au sol en 2019 et 2021.
25:14Elle collectionne des notes presque parfaites.
25:17C'est une vraie renaissance pour elle.
25:19Mais sans moment d'anthologie, celui dont on se souvient,
25:23il arrive en janvier 2019.
25:26C'est au Collegiate Challenge.
25:28Et sa routine au sol va recevoir la note parfaite de 10.
25:31Le public explose.
25:33Et cette vidéo, elle a accumulé plus de 45 millions de vues dans le monde.
25:37Et d'ailleurs, on en a un bon extrait.
25:39C'est une performance magique.
26:08Oui, et là, d'ailleurs, son grand écart avant, le drop split,
26:12avec son immense sourire, c'est devenu vraiment une image iconique.
26:16Elle montre toute cette joie liée à cette performance incroyable.
26:21Mais d'ailleurs, la gymnaste, dans cette performance, dans cette routine,
26:24elle va surtout imposer un style assez inédit.
26:27Donc, on l'entend, c'est un medley de chansons hyper entraînantes.
26:31On va des Jackson 5 à Earth, Wind & Fire.
26:33Et là, elle exécute des pas inspirés de Beyoncé.
26:36Elle fait des gestes de hip-hop.
26:39Elle va faire des moulinées de bras endiablées.
26:42C'est une chorégraphie qui est d'une audace rare,
26:44qui a littéralement dynamité un peu les codes de la gymnastique classique
26:48qu'on a l'habitude de voir en élite.
26:51Et puis surtout, pendant cette compétition,
26:53on la voit exulter, on la voit rire, on la voit ouvrir grand les bras.
26:56C'est un vrai contraste saisissant avec ces images habituelles,
27:01très rigoureuses de la gym.
27:04Cette gestuelle libre, c'est presque du cabaret qu'on a sur le praticable,
27:09qui charme en effet les spectateurs, mais aussi les juges,
27:12puisqu'elle a donc obtenu une note parfaite.
27:15Donc là, on la voit exploser.
27:18Et en fait, cette vidéo, dont je disais plus de 45 millions de vues,
27:21elle a fait le tour du monde.
27:22Et en fait, Kathleen, elle s'est servie de cette médiatisation
27:26pour devenir une porte-parole du mouvement Body Positif
27:30et aussi celui du bien-être mental.
27:33Elle n'a pas hésité à parler de son propre parcours,
27:35qui a été assez douloureux.
27:37Elle parle de cette période où elle a traversé une anorexie.
27:40Elle a aussi avoué avoir dû signer un contrat d'entraînement
27:44conditionné par sa perte de poids.
27:47Donc on voit à quel point ça a été quelque chose qui a marqué son parcours.
27:50Et donc, à forte de cette expérience,
27:53elle a enchaîné des interventions pour parler de harcèlement,
27:57d'amour de soi.
27:58Elle a collaboré avec l'association Project Heal,
28:01qui est une association de lutte contre les troubles alimentaires.
28:04Et elle insiste régulièrement sur l'importance
28:06de cet accompagnement psychologique dans l'univers du sport,
28:09un soutien qu'elle a elle-même reçu
28:11et qu'elle a jugé crucial dans son parcours.
28:13Bravo, c'est génial ça.
28:15Morgane, qu'est-ce que tu penses de tout ça ?
28:17Elle a un parcours qui est admirable de tout ce qu'elle a pu faire.
28:21Et ça fait du bien que des filles, justement,
28:23osent en fait tout simplement parler de ces problèmes
28:26qu'il y a dans la gym depuis des années.
28:28Bien sûr.
28:29Que ce soit au niveau du poids,
28:30au niveau tout simplement de la santé mentale
28:32et du lâcher-prise.
28:34Et on commence de plus en plus à voir des filles
28:36qui s'amusent en compète
28:37et qui prennent du plaisir à être là
28:38et qui le montrent.
28:39Et moi, je trouve ça génial.
28:41Un mot sur une chose qu'on n'a pas abordée.
28:43Et quand on voit ce que vous faites subir à votre corps,
28:47non mais vous êtes au-delà de la performance.
28:48C'est-à-dire que le risque de blessure,
28:49on a l'impression qu'il est partout.
28:51Je regardais toi tes images,
28:52je le regardais elle à l'instant,
28:54elle rebondit, elle rebondit.
28:55Enfin, c'est complètement dingo
28:56ce que vous faites subir à votre corps.
28:58Oui, c'est sûr.
28:59Et c'est aussi pour ça que pendant longtemps,
29:01les gymnases s'arrêtaient très très jeunes
29:03parce qu'en fait, le corps ne pouvait pas suivre plus.
29:06Au jour d'aujourd'hui,
29:07on essaye de faire de mieux en mieux
29:09avec des tapis un peu plus mous,
29:10avec des préventions à l'entraînement
29:12pour justement moins impacter le corps.
29:15On arrive à faire durer de plus en plus
29:17et ça ne peut être que de mieux en mieux.
29:21Génial.
29:21Merci.
29:21La photo du jour avec une très grande joueuse.
29:24Oui, c'est évidemment Grigge Mbok
29:26qui a donc été récemment nommée
29:28capitaine de l'équipe de France féminine de football.
29:31Donc la défenseuse originaire de Brest,
29:33la première fois qu'elle porte le brassard
29:35pendant ses préparatifs à l'Euro.
29:37Pour rappel, les Bleus,
29:39elles vont entamer la compétition le 5 juillet prochain
29:42face à l'Angleterre
29:43avant de rencontrer en poule le Pays de Galles
29:45et les Pays-Bas.
29:46Et évidemment, on est tous derrière elles.
29:48Et je me souviens de elles,
29:49débutante toute petite, toute gamine,
29:51arrivée en équipe de France aujourd'hui,
29:52les capitaines.
29:53Bravo Grigge.
29:54Merci mille fois.
29:54Merci Julie.
29:55Merci Morgane, c'était passionnant.
29:58Bel été.
29:59Et puis on suivra septembre
30:01les Internations de l'Ordre France à Bercy
30:02et les Championnats du Monde à Jakarta au mois d'octobre.
30:05A bientôt.
30:06Merci à vous.
30:07Merci pour votre fidélité.
30:08Et puis on se retrouve très rapidement.
30:10Salut.

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