Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 17/06/2025
Les députés débutent l'examen de la proposition de loi portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l'énergie, dans l'hémicycle. Le texte, adopté par le Sénat le 16 octobre dernier, prévoit notamment d'actualiser la programmation de l'énergie, de simplifier les procédures pour les projets d'énergie nucléaire et renouvelable et de protéger davantage les consommateurs dans le cadre de la transition énergétique. Les députés examinent la version adoptée par la commission des affaires économiques le 4 juin dernier, avant un vote solennel prévu le 24 juin prochain.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00:00Générique
00:00:00...
00:00:00Ravie de vous retrouver sur LCP.
00:00:09C'est Madame Séance qui vous parle.
00:00:11Et aujourd'hui, je vous parle du futur énergétique de la France.
00:00:14Une proposition de loi venue du Sénat
00:00:16en attendant la feuille de route du gouvernement
00:00:19qui tarde à venir.
00:00:21Alors, pourquoi ce texte ?
00:00:22C'est une demande des députés du Rassemblement National
00:00:24qui avaient agité la menace d'une censure
00:00:27si la discussion sur le sujet n'avait pas lieu.
00:00:31Alors, quelle est la part entre le nucléaire et les énergies renouvelables ?
00:00:34Quel est le bon mix ?
00:00:35La parole au ministre.
00:00:37Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés,
00:00:41Monsieur le rapporteur,
00:00:42Madame la Présidente de la Commission des Affaires Économiques,
00:00:45avant de débuter mon propos,
00:00:47je veux saluer l'initiative du groupe Les Républicains au Sénat
00:00:51et le travail qui a déjà eu lieu sur cette proposition de loi.
00:00:54Le débat sur ce texte est bienvenu.
00:00:56Je dirais même qu'il est indispensable,
00:00:59car l'énergie n'est pas un sujet sectoriel.
00:01:01L'énergie, c'est le nerf de notre économie,
00:01:03c'est le cœur battant de notre souveraineté.
00:01:06Et parfois, soyons clairs,
00:01:08l'énergie peut devenir un talon d'Achille.
00:01:10Ce débat est donc lourd d'enjeux.
00:01:12Nous devons prendre dès aujourd'hui
00:01:13des décisions qui s'inscrivent dans le temps long,
00:01:15des décisions qui engagent notre système énergétique
00:01:17sur des décennies, voire sur le siècle à venir.
00:01:20Il nous faut collectivement les peser
00:01:21avec toutes les incertitudes qui entourent l'avenir.
00:01:23Et surtout, ce débat reflète une méthode,
00:01:27une méthode que j'assume,
00:01:28celle du dialogue, de l'écoute,
00:01:30de la construction commune.
00:01:32Nous avons ouvert ce chantier au Sénat
00:01:33en octobre 2024.
00:01:35Et je remercie le travail réalisé
00:01:37par ma prédécesseure, Holga Givernais,
00:01:38qui est désormais présente sur ses bancs.
00:01:41Nous l'avons poursuivi ici même,
00:01:42dès le mois d'avril,
00:01:43et nous continuons avec la même boussole.
00:01:46Les faits, rien que les faits.
00:01:47Nous allons ensemble, au-delà du dogme et de la posture.
00:01:51Et sur l'énergie, on ne peut pas se payer de mots.
00:01:55Car au-delà d'un sujet qui est indéniablement technique,
00:01:58nous parlons ici d'un bien commun,
00:02:00d'un levier stratégique,
00:02:01d'un socle industriel et social.
00:02:04L'énergie, c'est un enjeu existentiel.
00:02:07C'est ce qui alimente les usines,
00:02:08ce qui éclaire les foyers,
00:02:09ce qui forge notre place dans le monde.
00:02:11Elle irrigue tout.
00:02:13La facture de nos concitoyens,
00:02:14la compétitivité de nos entreprises,
00:02:16notre diplomatie, notre sécurité.
00:02:19Et je me dois de le répéter,
00:02:20car c'est ma conviction profonde,
00:02:22celle sur laquelle il ne faut rien lâcher.
00:02:24L'énergie est au cœur de notre souveraineté,
00:02:26de notre cohésion et de notre prospérité.
00:02:29L'énergie n'est pas un luxe.
00:02:32C'est pourquoi je veux redire ici
00:02:33les ambitions du gouvernement.
00:02:34Elles tiennent en deux axes, deux convictions.
00:02:37La première conviction,
00:02:38c'est qu'il faut sortir de la dépendance
00:02:40aux énergies fossiles importées,
00:02:42celles que l'on importe chères
00:02:43et qui nous rendent vulnérables.
00:02:44Décarbonées, diversifiées, maîtrisées,
00:02:48voilà notre ligne.
00:02:49Pour ce qui concerne l'électricité,
00:02:51il faut rappeler, et plus encore convaincre,
00:02:54que nucléaires et renouvelables ne s'opposent pas.
00:02:58Ces énergies se complètent et elles nous protègent.
00:03:01Ma deuxième conviction,
00:03:02c'est qu'il faut mettre l'énergie au service de la France,
00:03:05de ses citoyens, de ses entreprises,
00:03:07de ses territoires.
00:03:09Cela veut dire une énergie compétitive,
00:03:11prévisible, décarbonée.
00:03:12Une énergie qui renforce,
00:03:14pas une énergie qui freine.
00:03:16Voilà notre cap,
00:03:18voilà notre cohérence.
00:03:19Et c'est ce cap que je viens défendre ici
00:03:21avec détermination.
00:03:23Nos choix énergétiques
00:03:24sont des choix de long terme,
00:03:25des choix d'avenir.
00:03:26Ils engagent notre pays sur plusieurs décennies
00:03:28et ils répondent à quatre impératifs.
00:03:30Souveraineté,
00:03:31résilience,
00:03:32décarbonation,
00:03:34compétitivité.
00:03:35Le constat est sans appel.
00:03:37Notre dépendance aux énergies fossiles
00:03:38nous coûte cher.
00:03:39Ce sont 70 milliards d'euros
00:03:41qui pèsent négativement
00:03:42dans notre balance commerciale en 2023.
00:03:44C'est encore bien davantage
00:03:45en période de crise,
00:03:47lorsqu'un acteur comme la Russie
00:03:48décide d'instrumentaliser le gaz
00:03:50ou lorsque l'OPEP décide
00:03:51de réduire sa production
00:03:52pour faire monter les cours.
00:03:54Cette vulnérabilité stratégique,
00:03:56exploitée sans hésitation
00:03:57par des puissances concurrentes,
00:03:59nous ne souhaitons plus la subir.
00:04:01Désormais, nous la combattons.
00:04:02Mais ce combat du gouvernement,
00:04:03nous le menons par des actions concrètes,
00:04:05structurées en deux axes.
00:04:06D'une part, décarboner massivement nos usages
00:04:09et les électrifier dès que possible.
00:04:11D'autre part,
00:04:12s'appuyer sur un mix énergétique souverain
00:04:14combinant nucléaire et énergie renouvelable.
00:04:18Pourquoi ?
00:04:19Parce que l'énergie nucléaire,
00:04:20c'est un atout historique de la France
00:04:21et un pilier de notre souveraineté.
00:04:23Et parce que les énergies renouvelables
00:04:24sont des leviers de diversification
00:04:26et d'implantation locale.
00:04:28Nous avons besoin des deux
00:04:29pour atteindre les objectifs
00:04:30que nous nous sommes fixés.
00:04:33Vous le savez,
00:04:33les ambitions de décarbonation
00:04:35portées par le gouvernement
00:04:36sont importantes.
00:04:38Nous visons 58% d'énergie décarbonée
00:04:40en 2050.
00:04:41Pour y parvenir,
00:04:42nous agissons sur tous les leviers.
00:04:44Dans l'industrie, par exemple,
00:04:45France 2030 consacre des moyens massifs
00:04:47à la décarbonation de nos sites stratégiques.
00:04:50En 2025,
00:04:51c'est 1,6 milliard d'euros
00:04:52qui ont été ajoutés en loi de finances.
00:04:55Nous soutenons aussi
00:04:55les industriels électrointensifs
00:04:57avec des dispositifs ciblés.
00:04:59Nous leur appliquons des taux réduits d'accise
00:05:00et leur proposons des mécanismes
00:05:02d'aide à la décarbonation.
00:05:04Dans le domaine de la mobilité,
00:05:05le bonus automobile
00:05:06et la location,
00:05:07le leasing social,
00:05:08sont des soutiens à la demande
00:05:09en véhicules électriques.
00:05:11La loi de finances pour 2025
00:05:12a permis d'aller plus loin
00:05:13avec le verdissement
00:05:15des flottes professionnelles
00:05:16qui représentent un véhicule neuf sur deux.
00:05:19Le déploiement des 2,5 millions
00:05:20de bornes de recharge
00:05:21dans 160 000 librements accessibles
00:05:23y contribue également.
00:05:25Et là aussi,
00:05:26nous avons décidé d'accélérer
00:05:27et d'aller plus loin.
00:05:28Dans le domaine du logement,
00:05:30nous finançons la rénovation,
00:05:31pompe à chaleur,
00:05:32biogaz,
00:05:33chaleur renouvelable.
00:05:34Aucun levier n'est oublié.
00:05:35La planification écologique
00:05:36passe aussi par là.
00:05:38Nous continuerons à financer
00:05:39la rénovation thermique
00:05:40filière par filière,
00:05:42territoire par territoire.
00:05:44Décarboner,
00:05:45électrifier,
00:05:46mais encore faut-il produire.
00:05:48Produire une énergie compétitive,
00:05:50abondante et souveraine.
00:05:52Pour cela,
00:05:52il faut dépasser,
00:05:53je le disais,
00:05:54le clivage apparent
00:05:55entre nucléaire et renouvelable.
00:05:57Ce n'est pas une opposition,
00:05:57c'est une complémentarité.
00:05:59Les renouvelables,
00:06:00ce n'est pas que l'électricité,
00:06:01c'est aussi la chaleur,
00:06:02les gaz verts,
00:06:03les carburants du futur.
00:06:04Et surtout,
00:06:05ce sont des énergies
00:06:06produites ici,
00:06:07sur notre sol,
00:06:08au service de nos territoires.
00:06:10C'est pourquoi
00:06:10nous soutenons l'approche
00:06:12de votre rapporteur
00:06:13par les d'énergies décarbonées,
00:06:15sans les opposer,
00:06:17mais en les additionnant.
00:06:18Vous l'aurez compris,
00:06:19mais je souhaite insister
00:06:20sur ce point,
00:06:21l'équilibre que nous recherchons
00:06:22au carrefour de nos objectifs
00:06:23de souveraineté,
00:06:24de décarbonation,
00:06:25de résilience
00:06:25et de compétitivité,
00:06:27se trouve dans ce bouquet énergétique.
00:06:29Commençons par notre force historique,
00:06:31le nucléaire.
00:06:32Le nucléaire,
00:06:32c'est la France,
00:06:33une énergie bas carbone,
00:06:35stable,
00:06:35compétitive,
00:06:37un atout stratégique,
00:06:38un pilier de notre souveraineté.
00:06:40Il est au cœur
00:06:40de la stratégie du gouvernement,
00:06:41une stratégie
00:06:42qui vise à retrouver
00:06:43les standards de production historiques
00:06:44et à prolonger
00:06:45le fonctionnement du parc
00:06:46au-delà de 50,
00:06:48voire au-delà de 60 ans.
00:06:50Cette stratégie,
00:06:51je souhaite le mentionner,
00:06:52s'inscrit dans le sens de l'histoire,
00:06:53car l'histoire,
00:06:54aujourd'hui,
00:06:55rattrape les dogmes d'hier.
00:06:57L'histoire redonne au nucléaire
00:06:58la place qu'il mérite.
00:06:59Ce n'est pas la France seule
00:07:00qui le dit.
00:07:01Je veux ici saluer
00:07:02un signal fort,
00:07:03le partenariat inédit
00:07:04entre la Banque mondiale
00:07:05et l'Agence internationale
00:07:07de l'énergie atomique.
00:07:08C'est un tournant,
00:07:09car quand le monde s'électrifie,
00:07:11le nucléaire
00:07:12redevient un bien commun.
00:07:14Pour revenir en France,
00:07:15nous investissons également
00:07:16dans nos nouveaux réacteurs.
00:07:17Le programme EPR2 est lancé.
00:07:19Six réacteurs sont confirmés
00:07:20et une seconde tranche
00:07:21de huit réacteurs supplémentaires
00:07:22est envisagée
00:07:23pour une décision en 2026.
00:07:26Conformément aux décisions
00:07:27prises en Conseil
00:07:27de politique nucléaire,
00:07:29nous avons engagé
00:07:30les échanges
00:07:30avec la Commission européenne
00:07:31sur les modalités
00:07:32de soutien au nouveau nucléaire.
00:07:34Le schéma de financement
00:07:35des EPR2
00:07:35est en cours de validation.
00:07:37Il prévoit notamment un prêt
00:07:38pour au moins la moitié du devis.
00:07:40Sur ce sujet,
00:07:40comme sur tous les autres,
00:07:42nous avançons avec méthode,
00:07:43avec détermination
00:07:44pour sécuriser l'avenir du nucléaire.
00:07:46Et nous ne lâcherons rien.
00:07:48Nous investissons aussi
00:07:49dans l'avenir.
00:07:50Nous soutenons le développement
00:07:50dans les petits réacteurs modulaires,
00:07:52les SMR.
00:07:53Et nous voulons avancer
00:07:54sur la fermeture du cycle
00:07:55avec la perspective
00:07:56des réacteurs à neutrons rapides.
00:07:58Une feuille de route
00:07:59sera présentée
00:07:59d'ici la fin de l'année.
00:08:01Ici, le message
00:08:02du gouvernement est clair.
00:08:03Nous croyons
00:08:04à l'innovation nucléaire française.
00:08:06Il est important
00:08:07que la loi reprenne
00:08:08cette ambition.
00:08:09C'est ce qui figurait
00:08:09dans l'article 3
00:08:10de cette proposition de loi
00:08:11qui a été supprimée
00:08:12lors de l'examen en Commission.
00:08:14Nous ferons une proposition
00:08:15de rétablissement
00:08:16prenant en compte
00:08:17les amendements
00:08:17qui ont également
00:08:18été adoptés sur le sujet.
00:08:20La relance nucléaire
00:08:21suppose une filière mobilisée,
00:08:22un cadre clair.
00:08:24C'est ce que nous avons pu constater
00:08:25lors de la signature
00:08:25du contrat de filière
00:08:26la semaine dernière
00:08:27avec le ministre Éric Lombard.
00:08:29Pour réussir,
00:08:30il faut une filière solide,
00:08:32pas un monopole.
00:08:33C'est pourquoi
00:08:33nous nous opposons
00:08:34à l'article 1er
00:08:35de la PPL Grimier,
00:08:361er A pour être plus précis,
00:08:38qui réinstaure
00:08:39un monopole d'EDF,
00:08:40y compris sur les SMR,
00:08:42car la filière nucléaire
00:08:43doit rester un écosystème.
00:08:44J'y reviendrai
00:08:45dans quelques instants.
00:08:46Mais le nucléaire seul
00:08:47n'est pas suffisant
00:08:48pour sortir de notre dépendance
00:08:50aux importations
00:08:51d'hydrocarbures.
00:08:52Nous investissons également
00:08:53dans les énergies renouvelables
00:08:54avec force
00:08:55et avec discernement.
00:08:56Conformément aux objectifs
00:08:58de la programmation pluriannuelle
00:08:59de l'énergie,
00:09:00nous avons réduit
00:09:01la part carbonée
00:09:01de notre électricité
00:09:02de 9% à 5% en 5 ans.
00:09:05Le gouvernement se tient
00:09:06aux objectifs
00:09:07qu'il s'est fixés.
00:09:08Les renouvelables
00:09:09remplacent les fossiles,
00:09:11ils ne remplacent pas
00:09:11le nucléaire.
00:09:12C'est pourquoi nous avons fait
00:09:13un choix clair pour 2050,
00:09:15un mix équilibré
00:09:16entre nucléaire
00:09:17et énergie renouvelable.
00:09:19C'est cet équilibre
00:09:20qui garantit notre sécurité,
00:09:22notre compétitivité
00:09:23et notre indépendance.
00:09:25Nous fixons aussi
00:09:25des ambitions claires
00:09:26pour la chaleur,
00:09:27le biogaz,
00:09:28les carburants,
00:09:29ainsi que pour l'éolien,
00:09:30l'hydroélectricité,
00:09:31l'hydrogène vert.
00:09:32Ces objectifs
00:09:33ont été inscrits
00:09:33dans les articles 5,
00:09:356 et 7
00:09:35de la proposition de loi.
00:09:37Et nous agissons
00:09:38avec pédagogie
00:09:38pour l'acceptabilité locale
00:09:40au plus près des territoires.
00:09:41Chaque projet
00:09:42doit être anticipé,
00:09:43discuté,
00:09:44compris.
00:09:45Les retombées locales,
00:09:46industrielles et fiscales
00:09:47doivent être mises en valeur
00:09:48auprès des élus
00:09:49comme des riverains,
00:09:50car la transition
00:09:50ne se décrète pas,
00:09:52elle se construit.
00:09:53Le décret de la PPE
00:09:54attendu dans les prochaines semaines
00:09:55viendra décliner ce cap.
00:09:57Il donnera la visibilité
00:09:58attendue par les filières,
00:10:00les élus,
00:10:00les citoyens
00:10:01et les territoires.
00:10:02Il doit permettre
00:10:03aux industriels
00:10:03d'investir,
00:10:04aux collectivités
00:10:05de planifier
00:10:06et aux citoyens
00:10:07de comprendre.
00:10:07Parce que la transition énergétique,
00:10:09ce n'est pas une question technique,
00:10:10c'est une bataille collective,
00:10:12une bataille pour la souveraineté,
00:10:13pour la prospérité,
00:10:15pour l'avenir.
00:10:16Mais il est important
00:10:17de garder de la flexibilité
00:10:18dans les objectifs
00:10:19par filière,
00:10:20pour nous adapter
00:10:21aux dynamiques,
00:10:21sur la consommation,
00:10:22sur la production.
00:10:23Et ce,
00:10:24avec une seule boussole.
00:10:25Assurer notre sécurité
00:10:27d'approvisionnement.
00:10:28C'est pourquoi
00:10:29nous ne souhaitons pas figer,
00:10:30au niveau de la loi,
00:10:30des objectifs
00:10:31filière par filière.
00:10:32C'est l'orientation
00:10:33qu'a donnée le rapporteur
00:10:34et que nous soutenons.
00:10:36La seconde ambition
00:10:37du gouvernement est simple.
00:10:38Il s'agit de mettre
00:10:39l'énergie au service
00:10:40des Français
00:10:40et de l'industrie.
00:10:41Une énergie plus propre,
00:10:42plus stable,
00:10:43moins chère.
00:10:44Une énergie qui libère,
00:10:45pas une énergie qui contraint.
00:10:47Pour les particuliers,
00:10:48nous avons trois priorités.
00:10:49Protéger,
00:10:50clarifier
00:10:51et stabiliser,
00:10:52protéger les consommateurs
00:10:53des à-coups du marché,
00:10:54clarifier les règles du jeu
00:10:55pour qu'enfin chacun
00:10:56comprenne sa facture,
00:10:58stabiliser un cadre
00:10:59qui donne confiance.
00:11:00Et pour cela,
00:11:01nous avons besoin
00:11:01d'un EDF solide,
00:11:03capable d'investir,
00:11:04de maintenir,
00:11:04d'innover.
00:11:05Nous avons besoin
00:11:06de fournisseurs d'énergie
00:11:06responsables
00:11:07qui répondent
00:11:08aux besoins de leurs clients.
00:11:10Plusieurs textes réglementaires
00:11:11sont attendus
00:11:11dans les prochains mois
00:11:12afin de mettre en œuvre
00:11:13le dispositif post-AREN
00:11:15adopté en loi de finances.
00:11:17Je peux vous assurer
00:11:17de mon engagement,
00:11:18de celui de mes services,
00:11:19à faire de ce dispositif
00:11:20un outil de clarté,
00:11:22de certitude
00:11:22au profit des ménages
00:11:23et au profit
00:11:24de tous les citoyens français.
00:11:26Pour l'industrie,
00:11:27c'est un combat
00:11:28que je mène chaque jour.
00:11:29Ce combat,
00:11:29c'est celui
00:11:29de la compétitivité,
00:11:31celui de l'électricité
00:11:31moins chère,
00:11:32grâce à notre parc nucléaire.
00:11:34Vous connaissez
00:11:35ma conviction profonde,
00:11:36l'énergie doit être
00:11:37un outil
00:11:38au service
00:11:38de notre industrie
00:11:39et de sa compétitivité.
00:11:41En 2022,
00:11:42nos entreprises
00:11:42ont payé
00:11:43leur électricité
00:11:4435% de moins
00:11:45que la moyenne européenne.
00:11:46Notre énergie nucléaire
00:11:47est une arme industrielle.
00:11:48Et comme toute arme,
00:11:50elle doit être
00:11:50entretenue,
00:11:51affûtée
00:11:52et protégée.
00:11:54Nous devons faire
00:11:54de l'énergie
00:11:55une force au service
00:11:56de la réindustrialisation.
00:11:57C'est la mère des batailles,
00:11:58comme l'a récemment déclaré
00:11:59le président de la République.
00:12:00Et c'est tout l'objet
00:12:01de l'accord passé
00:12:02entre l'État et EDF
00:12:03en novembre 2023.
00:12:04Et là-dessus,
00:12:05je veux saluer
00:12:06le travail engagé
00:12:07par Bernard Fontana
00:12:07et ses équipes
00:12:08à la tête d'EDF
00:12:09pour relancer
00:12:09les négociations
00:12:10des contrats de long terme
00:12:11avec les industries
00:12:12électro-intensives.
00:12:14C'est concret,
00:12:15c'est stratégique.
00:12:16L'énergie,
00:12:17ce n'est pas
00:12:18qu'une ligne comptable.
00:12:19Nos choix énergétiques
00:12:20ne sont pas abstraits,
00:12:21ils façonnent les existences.
00:12:22Et c'est pourquoi
00:12:23nous avons une responsabilité
00:12:24immense,
00:12:25faire de l'énergie
00:12:25un levier de puissance
00:12:26industrielle
00:12:27et de justice sociale.
00:12:29Enfin,
00:12:30et je terminerai par cela,
00:12:31je veux rappeler
00:12:31que l'énergie
00:12:32n'est pas qu'un levier
00:12:32pour produire.
00:12:34C'est une filière industrielle
00:12:35à part entière,
00:12:35avec des emplois,
00:12:36des savoir-faire,
00:12:37des chaînes de valeur.
00:12:39C'est un pilier
00:12:39de notre réindustrialisation
00:12:40et c'est un gisement d'avenir.
00:12:42Le nucléaire,
00:12:44ce sont 200 000 emplois qualifiés.
00:12:45Les renouvelables,
00:12:46ce sont des milliers
00:12:46d'emplois territorialisés,
00:12:48non délocalisables.
00:12:49Ensemble,
00:12:50ils forment une filière stratégique
00:12:51à haute valeur ajoutée,
00:12:53une filière qui a besoin
00:12:53de bras,
00:12:54de tête,
00:12:55de formation,
00:12:56de perspective.
00:12:57C'est pourquoi
00:12:57j'ai signé
00:12:58deux contrats de filière,
00:12:59deux engagements clairs.
00:13:00Le premier,
00:13:01en février,
00:13:01pour les nouveaux systèmes énergétiques.
00:13:03Ça représente
00:13:04plus de 50 milliards d'euros
00:13:05de chiffre d'affaires
00:13:06et 250 000 emplois.
00:13:07C'est un contrat
00:13:08qui formalise
00:13:08les engagements réciproques
00:13:09de l'État,
00:13:10des industriels
00:13:11et des syndicats.
00:13:12Avec une ligne directrice,
00:13:13une ambition réaffirmée,
00:13:15faire de la transition énergétique
00:13:16une opportunité
00:13:17de réindustrialiser la France.
00:13:18Pas une charge,
00:13:19mais une chance.
00:13:21Le second contrat,
00:13:22signé la semaine dernière
00:13:23avec le ministre Éric Lombard,
00:13:24concerne le nucléaire.
00:13:25C'est un soutien clair
00:13:26du gouvernement
00:13:27à l'ensemble des acteurs
00:13:28de la filière,
00:13:29sans aucune exclusivité
00:13:30ni aucun monopole.
00:13:32Car oui,
00:13:33EDF est un atout national,
00:13:35mais non,
00:13:36le monopole
00:13:36n'est pas la condition
00:13:37de l'excellence.
00:13:38J'en profite pour répéter
00:13:39notre position
00:13:40concernant l'article 1er A
00:13:42de cette proposition de loi.
00:13:44Une filière ne progresse
00:13:45que lorsqu'elle respire,
00:13:46qu'elle innove,
00:13:46qu'elle coopère.
00:13:47Notre filière nucléaire
00:13:48devrait recruter
00:13:49100 000 personnes
00:13:50dans les dix prochaines années.
00:13:51C'est un défi,
00:13:52mais aussi une opportunité
00:13:53pour toute une génération.
00:13:55Et je peux vous dire
00:13:55qu'elle est là.
00:13:56Elle existe.
00:13:57Elle attend cette génération.
00:13:58Je l'ai rencontrée
00:13:59au lycée Léon Blum du Creusot,
00:14:01des jeunes passionnés,
00:14:01engagés,
00:14:02qui veulent être utiles
00:14:03à leur pays.
00:14:04Alors donnons un cap clair,
00:14:06donnons une vision,
00:14:06donnons une promesse.
00:14:08Formons-les,
00:14:09valorisons-les,
00:14:11reconnaissons-les.
00:14:12C'est ça une politique
00:14:13industrielle digne de ce nom.
00:14:14Et c'est ce que
00:14:15cette proposition de loi
00:14:16plus la programmation
00:14:16pluriannuelle de l'énergie
00:14:17doivent impulser.
00:14:19Mesdames et Messieurs
00:14:20les députés,
00:14:21nous vivons un moment
00:14:21charnière,
00:14:22une décennie où se joue
00:14:23bien plus que notre
00:14:24trajectoire énergétique.
00:14:26Il s'agit de souveraineté,
00:14:27de cohésion,
00:14:27de prospérité.
00:14:29Et dans ce moment,
00:14:29les Français n'attendent pas
00:14:30de nous des demi-mesures.
00:14:32Ils attendent de la clarté,
00:14:33du courage.
00:14:34Ils attendent un cap.
00:14:36Produire une énergie
00:14:37abondante,
00:14:37décarbonée,
00:14:38compétitive,
00:14:39souveraine,
00:14:40ce n'est pas un slogan.
00:14:41C'est un engagement.
00:14:42Un engagement envers
00:14:43les citoyens,
00:14:43les entreprises,
00:14:44les territoires.
00:14:46Un engagement
00:14:46envers notre avenir commun.
00:14:48Alors oui,
00:14:49cela suppose de planifier,
00:14:51de simplifier,
00:14:52de co-construire,
00:14:53mais surtout,
00:14:54d'oser.
00:14:55Oser regarder loin,
00:14:56oser sortir des blocages.
00:14:57Notre boussole,
00:14:59c'est la réindustrialisation.
00:15:00Notre carburant,
00:15:02c'est l'énergie.
00:15:03Notre mission,
00:15:04c'est de garantir
00:15:04à chaque Français
00:15:05une énergie propre,
00:15:06souveraine,
00:15:07abordable.
00:15:08A nous de prouver
00:15:09que sur ce sujet crucial,
00:15:11nous pouvons faire nation.
00:15:13Je compte sur vos débats,
00:15:14je compte sur votre engagement,
00:15:16les Français aussi.
00:15:17Je vous remercie.
00:15:17Merci, Monsieur le Ministre.
00:15:19Merci, Monsieur le Ministre.
00:15:21Alors,
00:15:22c'est la tradition
00:15:22dans une discussion
00:15:23comme celle-ci.
00:15:25On entend les rapporteurs
00:15:26du texte,
00:15:27puis place à la présidente
00:15:29de commission,
00:15:30la députée insoumise
00:15:31Aurélie Trouvé,
00:15:32en charge des affaires économiques.
00:15:34Alors,
00:15:34l'un des rapporteurs
00:15:35à prendre la parole,
00:15:36vous le connaissez sans doute,
00:15:37c'est Antoine Armand,
00:15:39député macroniste.
00:15:41Il avait été ministre
00:15:42et il a été rapporteur
00:15:44d'une commission d'enquête
00:15:45sur la souveraineté énergétique
00:15:47de la France,
00:15:48une commission d'enquête
00:15:49qui avait fait beaucoup de bruit.
00:15:51Eh bien,
00:15:51dans ce débat,
00:15:52il a déposé
00:15:52une série d'amendements
00:15:53pour une relance massive
00:15:55du nucléaire.
00:15:57La parole est à
00:15:58M. Antoine Armand,
00:16:00rapporteur de la commission
00:16:01des affaires économiques.
00:16:06M. le ministre,
00:16:07vous avez la parole.
00:16:10Merci, M. le Président.
00:16:12Heureux de vous retrouver ici
00:16:14pour un sujet
00:16:14que vous connaissez bien.
00:16:16M. le ministre,
00:16:17Mme la présidente
00:16:18de la commission
00:16:19des affaires économiques,
00:16:20M. le rapporteur,
00:16:21chers collègues,
00:16:22mes chers collègues,
00:16:23nous examinons aujourd'hui,
00:16:24vous le savez,
00:16:25la proposition de loi
00:16:26du sénateur Daniel Grémillet.
00:16:27J'en profite à nouveau
00:16:28pour saluer son travail,
00:16:30pour saluer celui
00:16:30des deux rapporteurs
00:16:31au Sénat,
00:16:32M. Kadek et Chauvet.
00:16:35Je vais le redire
00:16:36à cette tribune,
00:16:36M. le ministre,
00:16:37puisque vous n'étiez pas
00:16:38en commission,
00:16:38vous le savez,
00:16:39ce débat que vous avez
00:16:40qualifié d'indispensable
00:16:42et je le partage,
00:16:42c'est un débat
00:16:43qui vient combler une lacune,
00:16:45qui vient combler une carence,
00:16:46qui est celle de l'exécutif,
00:16:48non pas une responsabilité morale
00:16:50ou une responsabilité abstraite,
00:16:52mais une responsabilité légale,
00:16:54celle qui est inscrite
00:16:54dans la loi énergie-climate 2019,
00:16:57qui, je cite,
00:16:57prévoit que,
00:16:58avant le 1er juillet 2023,
00:17:00puis tous les 5 ans,
00:17:01une loi détermine les objectifs
00:17:03et fixe les priorités d'action
00:17:04de la politique énergétique nationale
00:17:06pour répondre
00:17:07à l'urgence écologique
00:17:08et climatique.
00:17:09L'instauration de cette loi
00:17:10quinquennale de programmation
00:17:12permet de garantir
00:17:13que le Parlement
00:17:14puisse se prononcer
00:17:15à échéance régulière
00:17:16sur ses grands objectifs
00:17:17de politique énergétique.
00:17:18Alors oui,
00:17:21oui,
00:17:21un projet de loi
00:17:22aurait permis
00:17:22de disposer
00:17:23d'une étude
00:17:23d'impact approfondie,
00:17:25d'un croisement
00:17:26de différentes études
00:17:27scientifiques et techniques
00:17:28et évidemment
00:17:29des consultations
00:17:30attenantes
00:17:31à ce type de disposition.
00:17:33Et nous étions
00:17:33assez près du but,
00:17:34au fond,
00:17:35M. le Président,
00:17:35on s'en rappelle peut-être
00:17:36d'ailleurs,
00:17:38sous votre ministère,
00:17:39M. Lescure,
00:17:40sous le ministère
00:17:41de Mme Pannier-Runacher,
00:17:42avec des avant-projets
00:17:44de loi
00:17:44qui ne demandaient
00:17:45qu'à être convertis,
00:17:46mais ça n'a pas perduré.
00:17:48Et depuis,
00:17:48ça n'a pas été repris
00:17:49par aucun gouvernement.
00:17:51Et c'est donc
00:17:51l'initiative parlementaire
00:17:52qui vient combler ce manque,
00:17:54après d'ailleurs
00:17:54une première initiative parlementaire
00:17:56de notre collègue
00:17:57Julie Lernous
00:17:58au printemps dernier.
00:17:59Et je vous remercie
00:18:00cependant,
00:18:01M. le ministre,
00:18:02pour le gouvernement
00:18:03d'avoir inscrit
00:18:04cette proposition de loi
00:18:05à l'ordre du jour
00:18:06de l'Assemblée nationale.
00:18:07Je regrette évidemment
00:18:08que la procédure accélérée
00:18:10n'ait pas été actionnée.
00:18:11Ça aurait permis
00:18:12de trouver une issue
00:18:13plus rapide,
00:18:14alors même que
00:18:14le Premier ministre,
00:18:15je le rappelle,
00:18:16a annoncé son souhait
00:18:17de publier rapidement,
00:18:18comme vous l'avez fait récemment,
00:18:19une programmation pluriannuelle
00:18:21de l'énergie
00:18:22d'ici la fin de l'été.
00:18:23Mais je profite
00:18:24de cette discussion générale
00:18:26peut-être
00:18:27pour vous demander,
00:18:28M. le ministre,
00:18:29des précisions
00:18:29sur vos propos hier
00:18:30disant que
00:18:31le gouvernement
00:18:32ne souhaitait pas
00:18:33attendre la fin
00:18:34de la navette parlementaire
00:18:35pour prendre le décret
00:18:36de programmation pluriannuelle
00:18:37de l'énergie.
00:18:39Je crois comprendre
00:18:41que le gouvernement
00:18:41souhaite
00:18:42que le Sénat
00:18:43puisse examiner
00:18:44la proposition de loi
00:18:45une fois qu'elle sera examinée,
00:18:46une fois qu'elle aura été adoptée
00:18:47ou non,
00:18:48d'ailleurs,
00:18:48ici,
00:18:49dans cette Assemblée nationale.
00:18:51Et je peux tout à fait entendre
00:18:53qu'au fond,
00:18:54si les différences
00:18:55sont extrêmement importantes
00:18:56et qu'un nouveau passage
00:18:58à l'Assemblée nationale
00:18:59est nécessaire,
00:18:59que ce nouveau passage
00:19:00ne se fait pas
00:19:01avant l'automne
00:19:02ou avant la fin de l'année,
00:19:03peut-être même au début
00:19:04de l'année prochaine,
00:19:05qui sait,
00:19:06eh bien l'urgence,
00:19:07vous en avez décrit
00:19:07certains des traits,
00:19:08commande la prise
00:19:10d'un décret
00:19:11de programmation pluriannuelle
00:19:12de l'énergie,
00:19:13certes.
00:19:14Mais il y a une hypothèse
00:19:14qu'on ne peut pas évacuer.
00:19:16Imaginons qu'il y ait
00:19:16des points de convergence
00:19:17entre l'Assemblée nationale
00:19:18et le Sénat.
00:19:19Et imaginons que,
00:19:20dans quelques jours,
00:19:21nous adoptions une loi
00:19:22qui ressemble à grands traits
00:19:24à la loi qui a été votée
00:19:27telle qu'elle au Sénat.
00:19:28Alors pourquoi le gouvernement
00:19:29irait-il se priver
00:19:31d'une assise aussi solide
00:19:32que celle d'une loi
00:19:33pour cinq ans
00:19:35et du cadre
00:19:36que cela impose ?
00:19:38Je le dis parce que
00:19:39nous avons ici,
00:19:40dans cette loi,
00:19:41une opportunité unique.
00:19:44Jamais aucune loi
00:19:45n'a ancré aussi clairement
00:19:47la possibilité
00:19:48de matérialiser
00:19:50l'attachement du Parlement
00:19:51à notre parc industriel,
00:19:52nucléaire,
00:19:54mais pas que nucléaire,
00:19:55et jamais aucune loi
00:19:56n'a acté une telle relance
00:19:58du nucléaire dans notre pays.
00:20:00Non seulement du nucléaire
00:20:01industriel,
00:20:01mais aussi du nucléaire
00:20:02de recherche
00:20:02à travers la quatrième génération.
00:20:05Donc, c'est une proposition de loi.
00:20:07Elle a ses défauts,
00:20:07les collègues l'ont pointée,
00:20:09comme moi.
00:20:10Mais elle donne une opportunité
00:20:11dans un cadre politique
00:20:12extrêmement fragmenté,
00:20:13y compris au gouvernement,
00:20:15d'arriver à un cadre général
00:20:17démocratique.
00:20:18On peut être pour ou contre
00:20:19le nucléaire,
00:20:20mais juger que des investissements
00:20:21aussi lourds
00:20:22et une décision aussi importante
00:20:24pour notre pays
00:20:25nécessitent l'aval
00:20:26de la représentation nationale.
00:20:28Et je ne crois pas,
00:20:29très honnêtement,
00:20:29qu'il soit sage
00:20:30de se dire, au fond,
00:20:32on verra plus tard,
00:20:33prenons d'abord un décret
00:20:34alors que le Parlement
00:20:35est en train de discuter.
00:20:36Et peut-être que si les divergences
00:20:38sont massives
00:20:38entre l'Assemblée et le Sénat,
00:20:40votre position peut s'en pendre.
00:20:42Mais peut-être que vous pourrez
00:20:43préciser dans quelques instants,
00:20:44M. le ministre,
00:20:45que s'il y a des convergences
00:20:46entre l'Assemblée et le Sénat,
00:20:47alors le gouvernement
00:20:48pourra sursoir
00:20:49de quelques semaines encore
00:20:50à l'adoption d'un décret.
00:20:53Parce que oui,
00:20:53le contexte a changé.
00:20:55Je ne vais pas ici
00:20:56me couvrir de ridicule
00:20:58et vous faire un exposé géopolitique
00:20:58pour expliquer à quel point
00:21:00le contexte a changé
00:21:01en quelques mois
00:21:02au Moyen-Orient,
00:21:03en Ukraine,
00:21:04aux Etats-Unis.
00:21:05Même les scénarios
00:21:06de RTE type
00:21:07mondialisation contrariée
00:21:08qui faisaient figure
00:21:09d'épouvantail
00:21:09il y a quelques années,
00:21:11on figure aujourd'hui
00:21:12de scénarios optimistes.
00:21:13Même eux,
00:21:14dont on disait
00:21:14il y a quelques années
00:21:15qu'il est peu probable
00:21:16que même un jour
00:21:16ils adviennent
00:21:17s'il y a des crises géopolitiques,
00:21:18ont l'air dépassés.
00:21:19Et RTE, lui-même,
00:21:20nous a confirmé
00:21:21dans les auditions
00:21:21que nous avons menées
00:21:22avec les collègues
00:21:23qui étaient présents
00:21:24qu'il est tout à fait
00:21:25envisageable
00:21:25qu'un scénario
00:21:26encore plus dégradé
00:21:27soit présenté
00:21:28dans les prochaines semaines
00:21:29par RTE.
00:21:31Et je crois très honnêtement
00:21:32que ces évolutions
00:21:32absolument majeures,
00:21:34absolument fondamentales,
00:21:36mériteraient
00:21:37que le gouvernement
00:21:38s'interroge
00:21:38sur certaines des hypothèses
00:21:39de la programmation
00:21:40pluriannuelle
00:21:41de l'énergie.
00:21:42Et je pense que
00:21:42la mission que le Premier ministre
00:21:44a bien voulu confier
00:21:44au sénateur Grémy
00:21:46et à moi-même
00:21:46avec les collègues
00:21:47qui font l'amabilité
00:21:49d'y participer
00:21:50conduit à penser
00:21:51que certaines de ces hypothèses
00:21:53pourraient être
00:21:53revues.
00:21:56Enfin,
00:21:56il y a aussi
00:21:57une nécessité absolue
00:21:58d'avoir ce débat
00:21:59et l'adoption d'une loi.
00:22:00C'est que le cadre général
00:22:01de la programmation
00:22:02pluriannuelle
00:22:02de l'énergie,
00:22:03vous l'avez rappelé
00:22:04très justement en vigueur,
00:22:06n'est plus du tout
00:22:07d'actualité.
00:22:07Il est complètement obsolète.
00:22:09Il mentionne,
00:22:09figurez-vous,
00:22:10de fermer 14 réacteurs nucléaires
00:22:11à l'horizon 2035.
00:22:13Fort heureusement,
00:22:14je crois que
00:22:15ce n'est plus d'actualité.
00:22:18Pour autant,
00:22:20pour autant,
00:22:21si nous avons besoin
00:22:21d'un cadre législatif
00:22:22et d'un cadre légal,
00:22:24est-ce que vraiment
00:22:24c'est à nous,
00:22:25chers collègues,
00:22:25nous l'avons vu malheureusement
00:22:26en commission,
00:22:27surtout pour le pire
00:22:28plutôt que pour le meilleur,
00:22:30est-ce à nous
00:22:30d'avoir des débats
00:22:31à la décimale
00:22:32ou au centième près
00:22:33sur le niveau
00:22:35d'adoption,
00:22:36d'installation
00:22:37des énergies renouvelables,
00:22:38électriques ou thermiques
00:22:39d'ailleurs,
00:22:40dans la loi ?
00:22:41Est-ce que c'est nous
00:22:41qui allons décider
00:22:42que c'est plutôt
00:22:431,2 gigawatt
00:22:44d'éolien terrestre par an
00:22:45à partir de 2034
00:22:46et puis plutôt 1,3
00:22:48à partir de 2036 ?
00:22:49Ou est-ce que ce n'est pas
00:22:50le travail d'un décret
00:22:51pris après consultation
00:22:52des organes concernés,
00:22:54travailler avec les spécialistes,
00:22:56avec les institutions ?
00:22:57Et d'ailleurs,
00:22:57les débats que nous avons eus
00:22:58sur l'article 5
00:22:59sur les énergies renouvelables
00:23:01le montrent bien.
00:23:02ils ont fini au fond
00:23:03à ce qu'on aboutisse
00:23:05à une sorte de foire à tout
00:23:06où certains amendements
00:23:07sont rejetés pour le principe,
00:23:08d'autres sont adoptés
00:23:09parce que nous avons tous
00:23:10en circonscription
00:23:11quelqu'un qui nous a alertés
00:23:12sur l'emprise foncière
00:23:13du photovoltaïque
00:23:14et puis d'autres
00:23:15parce que c'est sympathique
00:23:16de soutenir les emplois
00:23:16pour l'éolien en mer
00:23:18comme s'il n'y avait pas d'emploi
00:23:19pour l'éolien terrestre,
00:23:20etc.
00:23:21Et donc la discussion
00:23:22que nous avons eue
00:23:23en commission montre
00:23:24mes chers collègues,
00:23:25ne vous énervez pas
00:23:25chers collègues insoumis,
00:23:26vous êtes d'accord
00:23:27avec ce que je dis.
00:23:27Et donc au fond,
00:23:30au fond,
00:23:32c'est lui qui est d'accord,
00:23:33pas l'inverse,
00:23:34au fond,
00:23:36sur les énergies renouvelables
00:23:37nous voyons bien
00:23:37que la meilleure garantie
00:23:39que nous pouvons donner
00:23:40y compris aux personnes
00:23:41que vous défendez
00:23:42et que nous défendons
00:23:43les industriels
00:23:43et les créateurs d'emplois
00:23:44dans ce pays,
00:23:45c'est de passer par un décret
00:23:46et c'est de se limiter
00:23:47au niveau de la loi,
00:23:48au niveau de la loi
00:23:49à des objectifs cadrés
00:23:50d'énergie décarbonée
00:23:52parce que je crois
00:23:52que c'est ce que nous partageons tous
00:23:54malgré nos divergences
00:23:55parfois profondes,
00:23:56c'est la décarbonation,
00:23:57la sortie des énergies fossiles
00:23:59qui représente
00:23:59deux tiers du mix énergétique actuel
00:24:02et qui, soit dit en passant,
00:24:03ne se concerne pas
00:24:04directement l'électricité
00:24:05et qui nécessite
00:24:06l'électrification des usages.
00:24:08Je finirai par deux points.
00:24:09Le premier,
00:24:10M. le ministre,
00:24:10que vous avez mentionné,
00:24:11je ne peux pas ne pas le mentionner
00:24:13dans le contexte politique,
00:24:16il est totalement logique
00:24:17dans une loi de programmation,
00:24:18nous en tenions
00:24:18à des objectifs
00:24:19industriels,
00:24:21énergétiques,
00:24:21économiques,
00:24:22c'est logique.
00:24:23Néanmoins,
00:24:24une grande partie
00:24:24des projections qui sont faites
00:24:25et qui sont faites
00:24:26au fond dans le scénario
00:24:27de RTE.
00:24:29Ce sont des projections
00:24:29qui se fondent
00:24:30sur l'électrification des usages,
00:24:32sur la décarbonation,
00:24:33sur notre capacité
00:24:34à faire des économies d'énergie.
00:24:36Et il faudra y adosser,
00:24:38d'une manière ou d'une autre,
00:24:39une loi de programmation,
00:24:40une loi de financement
00:24:40qui dit les mesures
00:24:42que l'exécutif est prêt
00:24:43à mettre en œuvre
00:24:44pour financer,
00:24:46par exemple,
00:24:47la rénovation des bâtiments
00:24:48de manière pérenne,
00:24:50stable et assurée,
00:24:52ou bien de faire
00:24:52des économies d'énergie,
00:24:53notamment dans des secteurs
00:24:55qui ont des difficultés
00:24:56à se décarboner.
00:24:58C'est un point
00:24:58qui me paraît important.
00:25:00Enfin,
00:25:00mes chers collègues,
00:25:01oui,
00:25:02nous ne sommes pas d'accord
00:25:03sur de très nombreux points
00:25:04sur tous ces bancs
00:25:05en matière énergétique.
00:25:06Mais nous avons quand même
00:25:07réussi à supprimer
00:25:08les articles non programmatiques.
00:25:10Nous avons resserré cette loi.
00:25:11Nous avons avancé,
00:25:12y compris sur l'article 5,
00:25:13en indiquant un objectif
00:25:15de production
00:25:15en volume d'énergie décarbonée
00:25:16sans distinction,
00:25:18en maintenant la suppression
00:25:18d'un objectif
00:25:19de pourcentage
00:25:20d'énergie renouvelable.
00:25:21Bref,
00:25:22nous avons avancé.
00:25:26Pour autant,
00:25:26cette commission
00:25:28a décidé de rejeter
00:25:29l'article 3.
00:25:30Cette commission,
00:25:32pour des raisons différentes
00:25:33d'ailleurs,
00:25:33manifestement parce que
00:25:34des intérêts de couloirs,
00:25:35de rideaux,
00:25:36de boutiques
00:25:36ont prévalu
00:25:37à l'abri
00:25:38des regards
00:25:38moins concentrés
00:25:39sur nos travaux parlementaires
00:25:40que ceux
00:25:41de notre hémicycle.
00:25:42J'espère que les amendements
00:25:43de rétablissement
00:25:44que nous portons ici,
00:25:45modifiés,
00:25:46enrichis
00:25:47des différents amendements
00:25:48des collègues,
00:25:49permettront de clarifier
00:25:50les positions
00:25:50de chaque groupe
00:25:51et qu'au moment
00:25:52de voter,
00:25:52la potentielle
00:25:53plus grande relance
00:25:54nucléaire de notre pays,
00:25:55personne ici
00:25:56ne se cachera
00:25:57derrière son petit doigt
00:25:58pour dire que
00:25:59c'est parce qu'il manque
00:26:00telle ou telle précision
00:26:01qu'on sort de la salle
00:26:02au moment de voter
00:26:02ou qu'on vote contre
00:26:03ce qui est une industrie
00:26:04souveraine,
00:26:05décarbonée
00:26:06et pourvoyeuse
00:26:07d'emplois.
00:26:08C'est en ce sens
00:26:09avec beaucoup de clarté
00:26:10et sans préjuger
00:26:11du résultat
00:26:11en comptant sur l'esprit
00:26:12de responsabilité
00:26:13de cet hémicycle
00:26:13que nous vous proposons
00:26:15d'examiner
00:26:15cette proposition de loi.
00:26:16Je vous remercie.
00:26:16La parole est à madame
00:26:19Aurélie Trouvé,
00:26:19présidente de la commission
00:26:20des affaires économiques.
00:26:23Sous vos applaudissements,
00:26:25madame la présidente,
00:26:26vous avez la parole.
00:26:27Monsieur le Président,
00:26:37Monsieur le Ministre,
00:26:38Messieurs les rapporteurs,
00:26:39mes chers collègues,
00:26:40enfin notre Assemblée légifère
00:26:42sur les priorités énergétiques
00:26:44pour le pays
00:26:45de manière cohérente,
00:26:46c'est-à-dire pas seulement
00:26:47dans des débats généraux
00:26:48ou des propositions de loi
00:26:49éparses.
00:26:51Et je m'inscris d'abord
00:26:52tout à fait dans les propos
00:26:53du rapporteur Antoine Armand.
00:26:55Les parlementaires pallient
00:26:56en fait une carence
00:26:57et je rajouterai
00:26:58une grave carence
00:26:59du gouvernement.
00:27:01Je remercie d'ailleurs
00:27:01les rapporteurs
00:27:02Antoine Armand
00:27:04et Monsieur Févé
00:27:05pour leur travail.
00:27:07Le gouvernement
00:27:08n'a en effet
00:27:09tout simplement pas voulu
00:27:10nous soumettre
00:27:11un projet de loi global.
00:27:13Alors même que la loi
00:27:14de 2019
00:27:15dite énergie climat
00:27:16fixe le principe
00:27:17d'une loi quinquennale
00:27:18sur l'énergie.
00:27:20Il s'en remet maintenant
00:27:21à une proposition de loi
00:27:22de nos collègues sénateurs,
00:27:23ce qui fait qu'il n'y a
00:27:24ni étude d'impact
00:27:26ni avis du Conseil d'Etat,
00:27:28ce qui peut quand même
00:27:29sembler absolument
00:27:30indispensable.
00:27:31On est d'accord sur
00:27:31des questions aussi stratégiques
00:27:33que l'énergie.
00:27:35Comme ça n'est pas
00:27:36un projet de loi
00:27:36du gouvernement,
00:27:37il y a dans cette proposition
00:27:38de loi
00:27:39de nombreux angles morts.
00:27:40Ce qui fait d'ailleurs
00:27:41que de nombreux amendements
00:27:42de collègues
00:27:43ont dû être déclarés
00:27:44irrecevables,
00:27:45alors même qu'ils auraient
00:27:46dû pouvoir être discutés
00:27:47dans le cadre
00:27:47d'une future trajectoire
00:27:49énergétique pour le pays.
00:27:50On est au fond
00:27:51malheureusement loin
00:27:52d'une loi de planification
00:27:54énergétique,
00:27:55surtout sachant
00:27:56qu'il y a des décisions
00:27:57dans le même temps
00:27:57qui sont prises
00:27:58par ce gouvernement
00:27:59et qui vont à l'encontre
00:28:00des objectifs fixés
00:28:01dans cette proposition de loi.
00:28:03Je pense à la diminution
00:28:04de la consommation d'énergie
00:28:05à l'heure où on apprend
00:28:06que par exemple
00:28:07ma prime rénov'
00:28:08est gelée
00:28:08avec son budget
00:28:09et donc les ambitions
00:28:10de la rénovation thermique
00:28:11des logements.
00:28:13La Commission des affaires économiques,
00:28:15vous le savez,
00:28:16a examiné cette proposition
00:28:17de loi du Sénat
00:28:18la semaine dernière.
00:28:19Elle avait délégué
00:28:20et nous les en remercions
00:28:21au fond
00:28:22la Commission du développement durable
00:28:24pour cinq articles
00:28:25qu'on a donc
00:28:25entérinés par principe
00:28:26et elle a ramené
00:28:28cette proposition de loi
00:28:29du Sénat
00:28:29à 14 articles.
00:28:31Sur proposition
00:28:32du rapporteur Antoine Armand,
00:28:33notre commission
00:28:34a en effet supprimé
00:28:35des dispositions éparses
00:28:37sur les normes énergétiques.
00:28:39Pourquoi ?
00:28:40Parce que notre commission
00:28:41a choisi
00:28:42à la majorité
00:28:43de se concentrer
00:28:45sur la programmation
00:28:46énergétique nationale.
00:28:47parce qu'aussi le gouvernement
00:28:48a tant tardé
00:28:49pour un calendrier
00:28:52défini dans loi
00:28:53et qu'il nous semble urgent
00:28:54d'en arriver à l'essentiel.
00:28:56Quelle production d'énergie
00:28:57nous voulons
00:28:57dans les dix prochaines années ?
00:28:59Quelle part du nucléaire ?
00:29:00Quelle part des énergies renouvelables ?
00:29:02Et comment on y arrive ?
00:29:03Vous savez aussi
00:29:04que le gouvernement
00:29:05envisageait de fixer
00:29:06par simple décret,
00:29:07donc sans débat parlementaire,
00:29:09sans vote,
00:29:11la programmation
00:29:11pluriannuelle de l'énergie.
00:29:13Il y a dorénavant
00:29:15et fort heureusement
00:29:16un examen parlementaire.
00:29:18Je le dis,
00:29:19ce décret devra tenir compte
00:29:20du cap que nous aurons fixé
00:29:22en tant que législateurs.
00:29:23Et je suis d'ailleurs
00:29:24fort étonnée,
00:29:25Monsieur le Ministre,
00:29:26de ver au propos
00:29:26quelques heures
00:29:27avant le début même
00:29:28de l'examen
00:29:29de la proposition de loi
00:29:29dans l'Assemblée.
00:29:31Le décret serait publié
00:29:32sans attendre
00:29:33l'issue de l'examen
00:29:34parlementaire
00:29:34de la proposition de loi
00:29:35sur laquelle nous,
00:29:37députés,
00:29:37sénateurs,
00:29:38nous aurons planché
00:29:39des dizaines d'heures.
00:29:40Et je trouve ça
00:29:41fort peu respectueux
00:29:42de notre travail
00:29:43et même de notre
00:29:44démocratie parlementaire.
00:29:46Et c'est d'ailleurs
00:29:46absolument contraire
00:29:47à l'engagement
00:29:48qu'a pris le gouvernement
00:29:49en conférence des présidents.
00:29:52Cette absence
00:29:52de prise en compte
00:29:53des élus de la nation
00:29:54et de leur travail,
00:29:55de leur vote,
00:29:56serait particulièrement
00:29:57irresponsable,
00:29:58continue,
00:29:58de l'importance
00:29:59de ces questions
00:30:00pour nos concitoyens
00:30:01et nos entreprises.
00:30:02Parce que ça concerne
00:30:03le pouvoir d'achat.
00:30:05Parce que ce serait
00:30:05aussi irresponsable
00:30:06au regard de la crise
00:30:07écologique
00:30:08et des dérèglements
00:30:09climatiques.
00:30:09Ce serait aussi
00:30:10irresponsable
00:30:11au regard des immenses
00:30:12sommes budgétaires
00:30:13qui sont en jeu.
00:30:14Vous le savez
00:30:15que rien que pour
00:30:15six nouveaux EPR,
00:30:17il s'agit tout simplement
00:30:18d'un choix
00:30:19à 80 milliards d'euros
00:30:20sans compter
00:30:21évidemment les coûts induits.
00:30:22Un choix qui,
00:30:23je le rappelle,
00:30:23n'a pas encore démontré
00:30:25sa fiabilité technique
00:30:26qui ne résoudra rien
00:30:27au problème avant 2038
00:30:28au mieux,
00:30:29mais peu importe,
00:30:30au moins,
00:30:30enfin si ça importe,
00:30:31mais il faut que le débat
00:30:32en tout cas ait lieu
00:30:33avec les élus de la nation.
00:30:36En tout cas,
00:30:36parmi les amendements
00:30:38adoptés lors des débats
00:30:39en commission,
00:30:40je citerai,
00:30:41et qui ne sont pas des moindres,
00:30:43à l'article 1er,
00:30:44la renationalisation
00:30:45d'EDF,
00:30:45c'est-à-dire le rétablissement
00:30:46de son statut initial
00:30:48d'EPIC,
00:30:49le rétablissement
00:30:50des tarifs réglementés
00:30:51de vente du gaz,
00:30:52qui montre aussi
00:30:53la volonté forte
00:30:54des parlementaires
00:30:55d'une forte régulation
00:30:56publique des marchés
00:30:57de l'énergie
00:30:58et d'extraire
00:30:59d'extraire l'énergie
00:31:01des chaos du marché.
00:31:03Vous savez aussi
00:31:04que à l'article 5
00:31:06a été votée
00:31:07la mise en service
00:31:08de 18 gigawatts
00:31:09de capacités éoliennes
00:31:10en mer,
00:31:11250 mégawatts
00:31:12pour les hydroliennes
00:31:13à l'échéance 2035,
00:31:14le développement
00:31:15de la biomasse,
00:31:15de la géothermie profonde,
00:31:16etc.
00:31:17Nous avons aussi voté
00:31:19pour une répartition
00:31:20territoriale,
00:31:21une planification
00:31:22des éoliennes terrestres
00:31:23ou encore
00:31:24une plus forte régulation
00:31:25des capacités photovoltaïques.
00:31:28Chers collègues,
00:31:29la planification énergétique,
00:31:30c'est sérieux,
00:31:31c'est pas du peut-être
00:31:32et encore moins
00:31:33de l'opinion.
00:31:33Nous devons viser
00:31:34les besoins humains.
00:31:36Nos choix doivent être
00:31:37adossés aux limites
00:31:38des écosystèmes,
00:31:39aux études scientifiques,
00:31:40à des capacités
00:31:41techniques réalistes.
00:31:42J'espère que nous prendrons
00:31:43cette exigence
00:31:44au sérieux cette semaine
00:31:45et j'espère,
00:31:46Monsieur le ministre,
00:31:47que vous prendrez au sérieux
00:31:48nos débats
00:31:49et nos votes parlementaires.
00:31:50Je vous remercie.
00:31:51Les débats en séance publique
00:31:53s'annoncent vifs
00:31:54sur la relance
00:31:54du nucléaire.
00:31:55C'est la question qui fâche.
00:31:57La proposition de loi examinée
00:31:58amplifie les objectifs
00:31:59d'Emmanuel Macron
00:32:00de relancer le nucléaire
00:32:02avec la construction prévue
00:32:04de 14 nouveaux réacteurs
00:32:06EPR
00:32:06d'ici à 2030.
00:32:08Dans l'hémicycle,
00:32:09la bataille entre partisans
00:32:11et pourfendeurs
00:32:12de l'atome
00:32:13fait rage.
00:32:14Nous poursuivons
00:32:15par la discussion générale.
00:32:17Monsieur Julien Bruggerolle
00:32:19pour le groupe
00:32:19de la gauche démocrate
00:32:20et républicaine.
00:32:21Merci.
00:32:22Merci.
00:32:24Monsieur le Président,
00:32:34Monsieur le Ministre,
00:32:36Messieurs les rapporteurs,
00:32:38Madame la Présidente
00:32:39de la Commission,
00:32:39chers collègues.
00:32:41Les défis posés
00:32:42à notre société
00:32:43par le changement climatique
00:32:44sont connus.
00:32:46Le premier de ces défis,
00:32:48c'est de tenir
00:32:48nos engagements internationaux.
00:32:50C'est de sortir
00:32:52des énergies fossiles
00:32:53et d'atteindre
00:32:53la neutralité carbone
00:32:55d'ici 2050.
00:32:56Cet engagement,
00:32:57on le sait,
00:32:58nécessite des transformations
00:32:59économiques,
00:33:00sociales,
00:33:01territoriales
00:33:02et culturelles majeures.
00:33:03Des transformations
00:33:04à opérer
00:33:05dans un laps de temps
00:33:06si court
00:33:06qu'elles nécessitent
00:33:08de notre point de vue
00:33:09une planification rigoureuse
00:33:11qui doit mobiliser
00:33:12des moyens publics
00:33:13et privés
00:33:14considérables.
00:33:15Or,
00:33:16le débat
00:33:17que nous entamons
00:33:17aujourd'hui
00:33:18sur ce texte
00:33:19est marqué
00:33:20du manque
00:33:20de volonté
00:33:21et de courage
00:33:22politique
00:33:22d'un gouvernement
00:33:23qui s'est toujours
00:33:25refusé
00:33:25à présenter
00:33:26sa feuille de route
00:33:27et sa stratégie énergétique
00:33:29pour la décennie à venir.
00:33:31Au lieu de cela,
00:33:33l'exécutif
00:33:33nous propose
00:33:34une forme
00:33:35de voiture balai
00:33:36législative
00:33:36avec une proposition
00:33:39de loi
00:33:39d'origine sénatoriale
00:33:40dont on nous dit aussi
00:33:41en même temps
00:33:42qu'il ne sera pas
00:33:43tenu compte
00:33:44dans la prochaine
00:33:45programmation pluriannuelle
00:33:46de l'énergie
00:33:46dont le décret
00:33:48devrait paraître
00:33:48avant la fin
00:33:49d'un invête parlementaire.
00:33:51Il ne faut pas
00:33:52être grand clair
00:33:53pour comprendre
00:33:54qu'il y a de moins
00:33:55en moins de cohérence
00:33:56dans la construction
00:33:57de la politique énergétique
00:33:58de notre pays.
00:34:00La loi relative
00:34:01à l'énergie
00:34:02et au climat
00:34:03de 2019
00:34:03avait pourtant
00:34:05prévu expressément
00:34:06qu'avant le 1er juillet
00:34:082023,
00:34:09puis tous les 5 ans,
00:34:10le Parlement
00:34:11devait voter
00:34:11une loi
00:34:12de programmation
00:34:13quinquennale
00:34:13pour déterminer
00:34:15les grands objectifs
00:34:16de notre politique énergétique.
00:34:18Mais aucun
00:34:18des derniers gouvernements
00:34:19n'a présenté
00:34:20un tel texte.
00:34:22Nous avons eu droit
00:34:23à la place,
00:34:23à la juxtaposition
00:34:24des consultations publiques
00:34:26en 2022,
00:34:27en 2023,
00:34:28en 2024,
00:34:30avant que le Premier ministre
00:34:31ne nous confirme
00:34:32qu'il n'y aurait finalement
00:34:33pas de texte gouvernemental.
00:34:35En guise de l'eau
00:34:36de consolation,
00:34:37nous avons eu le privilège
00:34:38d'un débat sans vote
00:34:39ici même,
00:34:40avant que ne soit confirmée
00:34:41la décision d'inscrire
00:34:42la proposition de loi
00:34:43qui nous occupe aujourd'hui.
00:34:45Une telle façon
00:34:46de procéder
00:34:47et d'appréhender
00:34:48les grands choix stratégiques
00:34:49en matière énergétique
00:34:51et les conséquences
00:34:52qu'ils impliquent
00:34:53pour l'avenir
00:34:54de notre pays
00:34:54n'est pas à la hauteur.
00:34:56Le résultat se voit
00:34:58d'ailleurs dans les conditions
00:34:59d'examen de ce texte,
00:35:00son contenu
00:35:00et ses équilibres.
00:35:02Tout bouge,
00:35:03ça a été le cas
00:35:04en commission,
00:35:05sans que personne
00:35:05n'ait pu préalablement
00:35:06se positionner,
00:35:07faute d'études d'impact
00:35:08et de travaux préparatoires
00:35:09à la hauteur,
00:35:11sur les grandes trajectoires
00:35:12et prospectives
00:35:13énergétiques
00:35:14et climatiques
00:35:14qui ne cessent
00:35:16de bouger,
00:35:17vous l'avez rappelé
00:35:17monsieur le rapporteur,
00:35:19elles ne cessent
00:35:19d'évoluer
00:35:20ces prospectives.
00:35:22Son examen
00:35:23ne viendra donc pas
00:35:23combler le sentiment
00:35:24de navigation à vue
00:35:25que laisse
00:35:26la politique énergétique
00:35:28conduite ces dernières années
00:35:29par le président
00:35:29de la République.
00:35:31Nous avons examiné
00:35:32successivement
00:35:32en 2022 et 2023
00:35:34un projet de loi
00:35:34d'accélération
00:35:35des énergies renouvelables,
00:35:37puis d'accélération
00:35:38des procédures
00:35:39liées à la construction
00:35:40de nouvelles installations
00:35:41nucléaires,
00:35:42sans que jamais
00:35:43le gouvernement
00:35:43ne livre une trajectoire
00:35:44énergie-climat
00:35:46révisée et adaptée
00:35:47depuis 2019.
00:35:49Qui dit
00:35:49nouvelle trajectoire
00:35:50de référence,
00:35:52dit également
00:35:52anticipation
00:35:53et mesure
00:35:54des risques
00:35:55et des marges
00:35:55de manœuvre
00:35:56à conserver
00:35:56pour s'adapter.
00:35:58Qui dit
00:35:58trajectoire de référence
00:36:00devrait aussi dire
00:36:01niveau des soutiens
00:36:02publics et budgétaires
00:36:03nécessaires.
00:36:05Or,
00:36:05on nous propose
00:36:06de travailler
00:36:06aujourd'hui
00:36:08à une programmation
00:36:09sans aucune garantie
00:36:10budgétaire.
00:36:11Pire,
00:36:12la brutalité
00:36:13des arbitrages
00:36:13en cours
00:36:14et l'obsession
00:36:15de la baisse
00:36:16des dépenses publiques
00:36:17ont conduit
00:36:18à revenir
00:36:18sur les mesures
00:36:19les plus efficaces
00:36:20pour faire face
00:36:20à la précarité énergétique
00:36:22et pour faire baisser
00:36:23nos consommations.
00:36:25Suspension
00:36:25de ma prime rénov'
00:36:27suspension du leasing
00:36:28pour les véhicules électriques
00:36:29hausse des taxes
00:36:30sur l'électricité.
00:36:32Alors que nous sommes
00:36:33engagés dans une course
00:36:34de vitesse
00:36:34pour faire baisser
00:36:35nos émissions
00:36:36de gaz à effet de serre
00:36:37et pour accélérer
00:36:38l'électrification
00:36:38des usages,
00:36:40ces décisions
00:36:40ne font que ralentir
00:36:41et ralentir encore
00:36:43les transitions nécessaires.
00:36:45Il résulte
00:36:45de tous ses contresens
00:36:47une France
00:36:48surcapacitaire
00:36:49au niveau
00:36:49de sa production électrique
00:36:51qui produit
00:36:52bien plus d'électricité
00:36:53qu'elle n'en consomme
00:36:54et se retrouve
00:36:55à exporter
00:36:56des quantités
00:36:56records
00:36:57alors même
00:36:58que les deux tiers
00:36:59de son mix énergétique
00:37:00sont issus
00:37:01d'énergie fossile.
00:37:02Je le rappelle,
00:37:0337%
00:37:04pour le pétrole
00:37:05et 21%
00:37:06pour le gaz naturel.
00:37:08Des signaux d'alerte,
00:37:10Monsieur le Ministre,
00:37:10vous ont pourtant été envoyés
00:37:11par les différentes autorités
00:37:13indépendantes
00:37:14qui ont eu
00:37:14à donner leur avis
00:37:15sur cette politique
00:37:16erratique.
00:37:17Le Haut Conseil
00:37:18pour le Clément,
00:37:19il y a quelques semaines encore,
00:37:21s'alarmait,
00:37:21je cite,
00:37:22du manque de clarté
00:37:23et de planification robuste
00:37:25détaillant
00:37:25des mesures quantifiées,
00:37:27déclinées temporellement,
00:37:29pilotées
00:37:29et évaluées
00:37:30en termes
00:37:31de potentiel
00:37:31et d'efficacité.
00:37:33Il s'inquiétait
00:37:34lui aussi
00:37:34de l'insuffisante
00:37:35prise en compte
00:37:36de l'accompagnement
00:37:37nécessaire
00:37:37des ménages modestes.
00:37:39Sur ce dernier point,
00:37:41nous le répétons
00:37:42et le répétons encore,
00:37:44il n'y aura pas
00:37:45de transition
00:37:45juste et efficace
00:37:47sans un soutien
00:37:48massif
00:37:48à ceux
00:37:49qui n'ont aujourd'hui
00:37:50pas d'autre choix
00:37:51que de vivre
00:37:52dans des passoires énergétiques
00:37:53et de prendre
00:37:54leur véhicule thermique
00:37:55pour aller au travail
00:37:56ou se déplacer
00:37:57au quotidien.
00:37:58Plutôt que de raboter
00:38:00ou de supprimer
00:38:01à la va-vite
00:38:01des aides à la rénovation
00:38:02des logements
00:38:03et les soutiens
00:38:04à l'électrification
00:38:05des véhicules,
00:38:06nous devons faire le choix
00:38:07de les soutenir massivement,
00:38:09tout comme l'ensemble
00:38:09des transports publics
00:38:10et collectifs.
00:38:12Monsieur le ministre,
00:38:13le budget de 2026
00:38:14ne doit pas renforcer
00:38:16les inégalités sociales
00:38:17et territoriales
00:38:18comme vous l'envisagez,
00:38:19mais devrait marquer
00:38:20un tournant
00:38:21en faveur des classes populaires,
00:38:23en faveur des millions
00:38:23de ménages modestes
00:38:24condamnés à la précarité
00:38:25énergétique
00:38:26et à la précarité
00:38:27dans la mobilité.
00:38:29Autre autorité indépendante
00:38:30qui a eu à donner son avis,
00:38:32le Haut-Commissariat
00:38:32à l'énergie atomique.
00:38:34Il insiste lui aussi
00:38:35sur le besoin urgent
00:38:36de planifier les investissements
00:38:38et de reprendre la main
00:38:40sur la recherche nucléaire,
00:38:41notamment pour ne pas laisser
00:38:43à d'autres
00:38:43le déploiement industriel
00:38:44des créateurs
00:38:45de quatrième génération
00:38:46et les petits réacteurs
00:38:47modulaires.
00:38:48Il alerte surtout
00:38:50sur le fait
00:38:50que si la stratégie
00:38:52de l'offre énergétique
00:38:53repose sur l'idée
00:38:54que renouvelables
00:38:55et nucléaires
00:38:55sont complémentaires,
00:38:57cette complémentarité
00:38:58repose sur un équilibre
00:38:59pour le moins précaire
00:39:00qui risque de se solder
00:39:02non seulement
00:39:03par un sous-emploi
00:39:03du nucléaire,
00:39:05mais encore
00:39:05par des surcoûts
00:39:06pour les consommateurs
00:39:07et les industriels.
00:39:09Bien sûr,
00:39:11cette situation
00:39:11est d'abord
00:39:12la conséquence
00:39:13de la volte-face stratégique
00:39:14trop tardive
00:39:15intervenue sur le nucléaire
00:39:17après la fermeture
00:39:18en 2020
00:39:19de la centrale
00:39:20de Fessenheim
00:39:20et l'arrêt calamiteux
00:39:22du programme
00:39:22de recherche Astrid.
00:39:25Mais il n'est pas
00:39:25trop tard pour agir
00:39:26et si ce texte
00:39:27peut être utile
00:39:28sur ce point,
00:39:29il faut lui permettre
00:39:29de retrouver
00:39:30une ambition
00:39:30dans ce domaine.
00:39:32La même absence
00:39:33de vision affecte
00:39:33malheureusement
00:39:34le développement
00:39:34de nos filières
00:39:35industrielles.
00:39:37Nous nous interrogeons
00:39:38toujours sur l'absence
00:39:39de véritables plans
00:39:40de filières
00:39:41et de formations
00:39:41pour produire
00:39:42sur notre sol
00:39:43les panneaux solaires,
00:39:45les éoliennes,
00:39:46les pompes à chaleur,
00:39:47les batteries,
00:39:48les infrastructures électriques
00:39:49dont nous aurons
00:39:50tant besoin
00:39:50dans les années à venir.
00:39:52A quoi sert-il
00:39:53de sortir de notre dépendance
00:39:54aux importations
00:39:55de combustibles fossiles
00:39:56si c'est pour continuer
00:39:58à importer massivement
00:39:59de Chine,
00:39:59des Etats-Unis
00:40:00ou d'Europe du Nord
00:40:01ces productions
00:40:02essentielles à la transition ?
00:40:05Au-delà
00:40:06de ces critiques de fond
00:40:07sur la politique
00:40:08conduite par le gouvernement,
00:40:10nous nous réjouissons
00:40:11néanmoins
00:40:11que ce texte
00:40:12ait permis,
00:40:13notamment grâce
00:40:14aux travaux
00:40:14en commission,
00:40:15d'acter des évolutions
00:40:16majeures.
00:40:18L'affirmation d'abord
00:40:19du monopole public
00:40:20d'EDF
00:40:20sur la construction
00:40:21et l'exploitation
00:40:22des réacteurs électronucléaires,
00:40:25y compris,
00:40:25Monsieur le ministre,
00:40:26les petits réacteurs
00:40:27modulaires
00:40:28qui ne doivent pas
00:40:28être confiés
00:40:29pour nous
00:40:30à des acteurs privés.
00:40:32La révision
00:40:33du mode de calcul
00:40:34des tarifs réglementés
00:40:35de vente de l'électricité
00:40:36afin qu'ils relèvent
00:40:37vraiment
00:40:38les coûts de production.
00:40:40L'introduction
00:40:42du principe
00:40:43de la transformation
00:40:44d'EDF
00:40:44en EPIC,
00:40:45qui est pour nous
00:40:46une avancée majeure,
00:40:47tout comme
00:40:48le rétablissement
00:40:49des tarifs
00:40:49réglementés
00:40:50du gaz.
00:40:51Nous soutiendrons
00:40:52bien sûr
00:40:52le maintien
00:40:53de ces avancées
00:40:53en séance publique.
00:40:56Le texte
00:40:56redonne par ailleurs
00:40:57au Parlement
00:40:58la main
00:40:58pour fixer
00:40:59les objectifs
00:41:00de politique énergétique
00:41:01liés au réseau électrique,
00:41:02à l'hydrogène,
00:41:03au développement
00:41:04des capacités
00:41:05d'énergie éolienne,
00:41:06hydrolienne
00:41:07et photovoltaïque,
00:41:08avec toutes les limites,
00:41:09vous l'avez dit,
00:41:10monsieur le rapporteur,
00:41:11que ces chiffrages
00:41:11impliquent,
00:41:12puisque ceux-ci
00:41:13dépendent prioritairement
00:41:14de notre capacité
00:41:16à électrifier
00:41:16massivement
00:41:17les usages,
00:41:18d'une part,
00:41:19et à anticiper
00:41:19les besoins en énergie
00:41:20liés à la nécessaire
00:41:22réindustrialisation
00:41:23du territoire
00:41:24et à la réduction
00:41:25des émissions
00:41:25que l'on importe.
00:41:28A ce stade
00:41:28de son examen,
00:41:29nous avons en revanche
00:41:30plusieurs regrets.
00:41:32Le premier,
00:41:33la suppression
00:41:33de l'article 3
00:41:34du texte,
00:41:35qui proposait
00:41:36de définir les objectifs
00:41:37en faveur
00:41:37de l'énergie nucléaire.
00:41:39Répondre aux besoins
00:41:40d'énergie décarbonée
00:41:41au-delà de 2050
00:41:42nécessitera,
00:41:43nous le savons tous,
00:41:44de maintenir
00:41:45des capacités nucléaires
00:41:46importantes
00:41:47et d'éviter
00:41:48tout effet falaise
00:41:49dans la capacité
00:41:50de production.
00:41:51Nous devons donc
00:41:52réintroduire
00:41:53nos grandes ambitions
00:41:54dans ce domaine.
00:41:56Par ailleurs,
00:41:56et parce qu'ils répondent
00:41:57en partie
00:41:58au problème d'épuisement
00:41:59des ressources
00:41:59auxquelles devra faire face
00:42:00l'humanité
00:42:01dans les prochaines décennies
00:42:02et qu'ils permettent
00:42:03le traitement
00:42:04des combustibles usés actuels,
00:42:06nous nous devons
00:42:07de renforcer,
00:42:08comme le proposait cet article,
00:42:10l'effort de recherche
00:42:11et d'innovation publique
00:42:12en ce qui concerne
00:42:12les réacteurs nucléaires
00:42:13de quatrième génération.
00:42:15Nous soutiendrons donc
00:42:16l'inscription,
00:42:17dès à présent,
00:42:18d'une perspective
00:42:19de déploiement industriel
00:42:20des réacteurs
00:42:21à neutrons rapides.
00:42:22Ne laissons pas
00:42:23à d'autres,
00:42:24comme les Américains,
00:42:25les Chinois ou les Russes,
00:42:26dans les prochaines décennies,
00:42:27la capacité de concevoir
00:42:29et de nous vendre
00:42:30ces réacteurs.
00:42:31Nous proposerons donc
00:42:32le rétablissement
00:42:33de l'article 3,
00:42:35convaincus que nous ne pouvons
00:42:36assumer le risque
00:42:37d'une perte de souveraineté
00:42:38énergétique industrielle
00:42:39dans ce secteur clé
00:42:40pour notre avenir,
00:42:41comme nous devons construire
00:42:43de véritables filières
00:42:44dans les renouvelables.
00:42:46Notre second regret
00:42:47porte sur l'insuffisante
00:42:48prise en compte
00:42:49dans la programmation énergétique
00:42:51des enjeux liés
00:42:53à la réduction
00:42:53de notre empreinte carbone.
00:42:55Vous en avez parlé,
00:42:56monsieur le rapporteur
00:42:56de la Commission
00:42:57du développement durable.
00:42:58Selon un rapport conjoint
00:43:00de Carbone 4
00:43:01et du Stockholm Environment Institute,
00:43:04entre 1995 et 2002,
00:43:07l'empreinte carbone
00:43:08de la France
00:43:08a diminué de 7%.
00:43:10Mais cette baisse relative
00:43:12cache deux tendances
00:43:13totalement opposées.
00:43:15D'une part,
00:43:16une réduction de 33%
00:43:17des émissions nationales
00:43:18et territoriales
00:43:20et d'autre part,
00:43:21une augmentation
00:43:22de 32%
00:43:23des émissions importées.
00:43:25Environ la moitié
00:43:26de l'empreinte carbone
00:43:27de la France
00:43:27est ainsi liée
00:43:28aux importations,
00:43:29la Chine étant
00:43:30la plus grande source
00:43:31d'émissions importées
00:43:31suivie de l'Allemagne,
00:43:33des États-Unis
00:43:33et de l'Italie.
00:43:35Ce constat impose
00:43:36une politique volontariste
00:43:38de réduction
00:43:39de nos émissions
00:43:40à emporter
00:43:41qui passe en particulier
00:43:42par la réindustrialisation
00:43:44de notre pays
00:43:45en ciblant les secteurs clés
00:43:47et l'utilisation
00:43:48des technologies
00:43:49les moins émettrices.
00:43:51Elle suppose conjointement
00:43:52d'anticiper
00:43:53les besoins en énergie
00:43:54en l'articulant
00:43:55à une politique
00:43:56de planification
00:43:57industrielle rigoureuse
00:43:58qui fait malheureusement
00:43:59totalement défaut aujourd'hui
00:44:01et nous interdit
00:44:02de connaître
00:44:03avec précision
00:44:04les besoins énergétiques
00:44:05qui pourraient être
00:44:06ceux de notre pays
00:44:07à l'horizon 2050.
00:44:09Nous aurons au cours
00:44:10de nos débats,
00:44:11je l'espère,
00:44:11l'occasion de revenir
00:44:12sur ce sujet.
00:44:14Nous défendrons également
00:44:15par amendement
00:44:16la définition
00:44:17et la mise en oeuvre
00:44:17d'une stratégie nationale
00:44:19équilibrée
00:44:19de mobilisation
00:44:20de la biomasse.
00:44:22Comme le soulignait
00:44:23le Haut Conseil pour le climat
00:44:24dans son dernier avis,
00:44:26une stricte hiérarchisation
00:44:27des usages
00:44:28entre les différents usages
00:44:30de la biomasse
00:44:30nous paraît aujourd'hui
00:44:31absolument indispensable.
00:44:34Il va falloir arbitrer
00:44:35entre les usages agricoles
00:44:36en faveur du maintien
00:44:37de la fertilité des sols
00:44:38et de leur teneur en carbone,
00:44:40la production de chaleur
00:44:41ou de biocarburants
00:44:42et la production résiduelle
00:44:44d'électricité.
00:44:45Sans stratégie nationale,
00:44:47nous naviguons à vue
00:44:48dans ce domaine,
00:44:50sans prise en compte
00:44:50des réalités scientifiques
00:44:52et de la dégradation
00:44:53de nos puits de carbone
00:44:53forestiers et agricoles.
00:44:55Ce n'est pas tenable.
00:44:57Vous le voyez,
00:44:58chers collègues,
00:44:59si nous abordons
00:45:00cette discussion
00:45:01sans illusion excessive
00:45:03sur les effets concrets
00:45:04des mesures
00:45:04et de la traduction finale
00:45:06de notre texte
00:45:07dans la PPE,
00:45:08nous chercherons
00:45:09à améliorer
00:45:10ce qui a été fait
00:45:11en commission
00:45:12afin de définir
00:45:13un équilibre
00:45:14et une ambition
00:45:15qui lui manquent aujourd'hui.
00:45:18Espérons néanmoins
00:45:19que dans l'attente
00:45:19d'un projet plus construit
00:45:21et assorti
00:45:21de moyens budgétaires
00:45:22clairement identifiés,
00:45:24il permettra au Parlement
00:45:25de donner plus de corps
00:45:26à la programmation
00:45:27tant attendue
00:45:28de notre politique énergétique.
00:45:30Je vous remercie.
00:45:32Merci, monsieur le député.
00:45:34La parole est à monsieur
00:45:35Vincent Trébuchet
00:45:36pour le groupe UDR.
00:45:41Monsieur le Président,
00:45:47Monsieur le Ministre,
00:45:48Madame la Présidente
00:45:48de la Commission,
00:45:49Messieurs les rapporteurs,
00:45:50mes chers collègues,
00:45:52le plan ou l'anti-hasard,
00:45:54cette formule de Pierre Massé,
00:45:55commissaire au plan
00:45:56sous le général de Gaulle,
00:45:57incarnait une vision claire,
00:45:59celle d'un État
00:46:00capable de penser l'avenir,
00:46:01d'organiser l'effort national,
00:46:03de rendre l'économie prévisible
00:46:05au service du bien commun.
00:46:07En 2025,
00:46:07que nous reste-t-il
00:46:09de cette vision ?
00:46:10Nous sommes passés
00:46:11d'une planification stratégique
00:46:12à une gestion fragmentée,
00:46:14d'un cap à une succession
00:46:15d'arbitrages flous et idéologiques.
00:46:18Et cela se voit
00:46:18et cela se paye.
00:46:20C'est dans ce contexte
00:46:21que nous examinons enfin,
00:46:22grâce à la ténacité
00:46:23de Marine Le Pen,
00:46:24une proposition de loi
00:46:25essentielle,
00:46:26de programmation nationale
00:46:28et de simplification normative
00:46:30dans le secteur de l'énergie.
00:46:32Depuis la loi
00:46:33dite énergie-climate 2019,
00:46:35le Code de l'énergie
00:46:36impose en effet
00:46:37une loi de programmation
00:46:38tous les cinq ans.
00:46:39Cette loi doit fixer
00:46:40nos grandes priorités énergétiques
00:46:42et doit surtout servir de base
00:46:44à des textes réglementaires
00:46:46tels que la programmation
00:46:47pluriannuelle de l'énergie
00:46:48et la stratégie nationale
00:46:49bas carbone.
00:46:51Sauf que cette loi,
00:46:52censée être adoptée
00:46:53avant le 1er juillet 2023,
00:46:55n'a jamais été proposée
00:46:57par le gouvernement.
00:46:59C'est donc une proposition
00:47:00venue du Sénat
00:47:01qui n'entrerait en vigueur
00:47:02qu'après la publication
00:47:03du décret gouvernemental
00:47:05qu'on nous propose
00:47:06d'examiner aujourd'hui.
00:47:07Non seulement l'État
00:47:09ne planifie plus,
00:47:10mais il se met lui-même
00:47:11hors la loi
00:47:11en esquivant
00:47:12le débat parlementaire.
00:47:14Cette incurie révèle
00:47:15des désaccords
00:47:16plus profonds
00:47:16sur la trajectoire
00:47:18énergétique à suivre.
00:47:19Aussi,
00:47:20puisque le décret gouvernemental
00:47:22est apparemment
00:47:22déjà prêt
00:47:23à être publié,
00:47:25je vous propose
00:47:25de commencer
00:47:26par examiner
00:47:26ce qu'il contient
00:47:27et ce que cela impliquerait
00:47:29pour notre souveraineté énergétique.
00:47:31Premier constat,
00:47:32un objectif
00:47:33d'expansion massive
00:47:34des parcs éoliens.
00:47:35Le parc terrestre
00:47:36doit être doublé
00:47:37et l'éolien en mer
00:47:38atteint de 45 gigawatts,
00:47:40soit l'équivalent
00:47:40de 15 fois Fessenheim
00:47:42en puissance installée.
00:47:43Et à quel coût ?
00:47:45200 euros
00:47:45le mégawatt-heure
00:47:46garantit aux développeurs,
00:47:48soit environ
00:47:4810 fois le prix du marché.
00:47:50Le citoyen
00:47:51se retrouve donc
00:47:51deux fois contributeur,
00:47:53une première fois
00:47:53au titre de l'imposition
00:47:54et une seconde
00:47:55au titre de la consommation.
00:47:57Même punition
00:47:58pour ce qui relève
00:47:59du solaire,
00:47:59avec un objectif
00:48:00de surface d'occupation
00:48:01multiplié par 5,
00:48:03conduisant immanquablement
00:48:04à des conflits d'usage
00:48:05en zone agricole,
00:48:06des tensions foncières
00:48:07et toujours plus
00:48:08d'importation de matériaux
00:48:09en provenance d'Asie.
00:48:11Ce décret prévoit aussi
00:48:12une réduction
00:48:13de la consommation
00:48:14d'énergie finale,
00:48:15de l'ordre de 30%
00:48:16d'ici à 2035.
00:48:18Or, depuis 10 ans,
00:48:20cette consommation
00:48:20a déjà reculé
00:48:21de 11%
00:48:22du fait
00:48:23de la désindustrialisation.
00:48:25Réduire encore
00:48:26la demande
00:48:26et donc faire le choix
00:48:27délibéré
00:48:28de ne pas
00:48:29réindustrialiser
00:48:30notre pays
00:48:30revient tout simplement
00:48:32à planifier
00:48:32notre décroissance.
00:48:34Ce n'est plus
00:48:34une politique énergétique,
00:48:36c'est un programme
00:48:37d'appauvrissement économique.
00:48:39De Dominique Voinet
00:48:40à Nicolas Hulot,
00:48:41puis à Elisabeth Borne,
00:48:43sous Nicolas Sarkozy,
00:48:44François Hollande
00:48:45et bien sûr
00:48:45sous Emmanuel Macron,
00:48:47tous les gouvernements
00:48:48depuis 25 ans
00:48:49ont organisé
00:48:50la destruction
00:48:51de notre souveraineté énergétique
00:48:53en encourageant
00:48:54des énergies intermittentes
00:48:56au détriment
00:48:56de notre parc nucléaire.
00:48:57L'arrêt d'Astrid
00:48:59et de la filière
00:49:00des neutrons rapides,
00:49:01c'était vous,
00:49:02chers collègues macronistes.
00:49:04L'arrêt de Fessenheim,
00:49:05c'était encore vous.
00:49:06Le décret de fermeture
00:49:07a été paraffé
00:49:08en février 2020
00:49:09par la ministre
00:49:11de la Transition écologique
00:49:12Elisabeth Borne
00:49:12et par le Premier ministre
00:49:14Édouard Philippe.
00:49:15Édouard Philippe
00:49:16qui désormais
00:49:17le soin aux Français
00:49:17de payer aujourd'hui
00:49:19le prix de ces mensonges.
00:49:20Toutes ces décisions
00:49:21ont eu pour unique objectif
00:49:23de freiner
00:49:24le développement
00:49:25de notre premier atout économique,
00:49:26le nucléaire.
00:49:28Car oui,
00:49:29le nucléaire
00:49:29est bien
00:49:30le premier ennemi
00:49:31des décroissants
00:49:32en ce qu'il garantit
00:49:33une énergie pilotable,
00:49:35abondante,
00:49:36100% décarbonée
00:49:37et à bas coût.
00:49:39En matière
00:49:39de stratégie industrielle
00:49:40tout particulièrement,
00:49:42le en même temps
00:49:42nous a mené droit
00:49:43dans le mur
00:49:44et de même
00:49:44pour les consommateurs.
00:49:46Entre 2018
00:49:47et 2024,
00:49:49les factures d'électricité
00:49:50ont bondi
00:49:51de près de 60%.
00:49:52Disons-le clairement
00:49:54aux Français
00:49:55qui peinent
00:49:55à payer leurs factures.
00:49:57Si nous avions
00:49:58poursuivi
00:49:58le plan
00:49:59Messmer
00:49:59de 1974,
00:50:01nous disposerions
00:50:02d'une électricité
00:50:03quasi gratuite
00:50:04et la France
00:50:04aurait pu,
00:50:06comme c'est le cas
00:50:06pour la Norvège,
00:50:08faire de l'énergie
00:50:08une source
00:50:09presque inépuisable
00:50:11de revenus.
00:50:12Là-bas,
00:50:12les producteurs
00:50:13rémunèrent les citoyens.
00:50:15Chez nous,
00:50:15l'État et les citoyens
00:50:16surpayent les producteurs.
00:50:18Selon la commission
00:50:20de régulation
00:50:20de l'énergie,
00:50:21les prix négatifs
00:50:22dans l'éolien en mer
00:50:23ont représenté
00:50:24en 2024 une perte
00:50:26pour l'État
00:50:26évaluée à près
00:50:27de 30 millions d'euros.
00:50:29Et selon André Merlin,
00:50:30l'ancien président
00:50:31de RTE,
00:50:32les subventions
00:50:32pour les nouveaux parcs
00:50:34représenteront une addition
00:50:35de 18 milliards d'euros
00:50:37à horizon 2050.
00:50:39Ce système
00:50:40en dit long
00:50:40sur le modèle
00:50:41que nous subissons
00:50:42depuis des années.
00:50:44Nous subventionnons
00:50:45massivement
00:50:46les énergies intermittentes.
00:50:47Nous finançons
00:50:48les infrastructures
00:50:49alors que les impôts
00:50:50de nos parents
00:50:51et de nos grands-parents
00:50:52ont déjà financé
00:50:53les infrastructures
00:50:54du parc nucléaire actuel.
00:50:56De l'autre côté,
00:50:57nous garantissons
00:50:58les prix aux producteurs
00:50:59d'énergie intermittente,
00:51:01mais quand les profits
00:51:01explosent,
00:51:02rien ne nous revient.
00:51:04Les promoteurs éoliens
00:51:05encaissent
00:51:05pendant que l'État
00:51:06continue de subventionner.
00:51:08Un modèle
00:51:08où le risque est pris
00:51:10par la puissance publique,
00:51:11mais où les bénéfices
00:51:12reviennent
00:51:12aux promoteurs étrangers.
00:51:14Car oui,
00:51:15les panneaux solaires,
00:51:16les batteries,
00:51:17les composants électroniques,
00:51:18les éoliennes,
00:51:18demeurent majoritairement
00:51:19fabriquées en Chine
00:51:20et il nous faudrait
00:51:21des années
00:51:22avant de développer
00:51:22une filière 100% européenne.
00:51:24Ce décret,
00:51:26en misant sur des énergies
00:51:27intermittentes importées,
00:51:28en plus d'appauvrir
00:51:29les Français,
00:51:30creusera encore davantage
00:51:31le déficit extérieur
00:51:32sans créer d'emplois
00:51:33en France.
00:51:34Pour une meilleure
00:51:35transition écologique,
00:51:36mais nous sommes déjà
00:51:37l'un des pays
00:51:38produisant l'énergie
00:51:39la plus décarbonée au monde
00:51:40grâce au nucléaire.
00:51:41Le fameux principe
00:51:42de non-régression
00:51:43environnementale
00:51:44suppose d'ailleurs,
00:51:45dans les faits,
00:51:46une énergie disponible
00:51:47pilotable et décarbonée.
00:51:50Sans un nucléaire puissant,
00:51:51la transition
00:51:52restera totalement
00:51:53incantatoire.
00:51:54Il nous faut donc
00:51:55désormais sortir
00:51:56d'un modèle idéologique
00:51:57pour revenir
00:51:58à une électricité
00:51:59bon marché,
00:52:00décarbonée,
00:52:01facteur de compétitivité,
00:52:03de réindustrialisation
00:52:04et de puissance.
00:52:06Pour cela,
00:52:07premièrement,
00:52:07planifions dès aujourd'hui
00:52:08le nucléaire pour 2050
00:52:10à un prix acceptable
00:52:11pour le consommateur.
00:52:13Surtout,
00:52:13ne cédons pas
00:52:14aux sirènes
00:52:14de la décroissance
00:52:15relayée par les parties
00:52:16de gauche
00:52:17qui n'ont rien trouvé
00:52:17de mieux
00:52:18pour combattre
00:52:18le nucléaire
00:52:19désormais
00:52:19que de le renvoyer
00:52:20à plus tard.
00:52:22Cessons ensuite
00:52:22de subventionner
00:52:23indéfiniment
00:52:24des marchés
00:52:25prétendument
00:52:25immatures.
00:52:26S'ils ont besoin
00:52:27de subvention
00:52:27après 15 ans,
00:52:28c'est qu'ils ne sont
00:52:29pas compétitifs.
00:52:31Prenons au sérieux
00:52:33les signaux d'alerte
00:52:34comme l'a été
00:52:34le blackout ibérique
00:52:35et cessons de répéter
00:52:37que le nucléaire
00:52:38et les énergies
00:52:39intermittentes
00:52:40sont complémentaires
00:52:41quand dans les faits,
00:52:42c'est le nucléaire
00:52:43qui s'efface
00:52:43pour laisser place
00:52:44à l'intermittence
00:52:45au risque d'abîmer
00:52:46durablement nos centrales.
00:52:47Enfin,
00:52:48soyons,
00:52:49soyez ambitieux,
00:52:50faisons de l'énergie
00:52:51un revenu
00:52:52pour les Français.
00:52:53Que demain,
00:52:53les investisseurs
00:52:54choisissent la France
00:52:55pour son électricité
00:52:56abondante
00:52:57et abordable.
00:52:58Que demain,
00:52:58nous puissions vendre
00:52:59notre électricité
00:53:00décarbonée
00:53:01à nos voisins
00:53:01plutôt que de subir
00:53:02leur pic intermittent
00:53:03en période de vent
00:53:04et de soleil.
00:53:05Le groupe UDR
00:53:06vous rappelle
00:53:07que la mission première
00:53:09de l'État
00:53:09n'est pas de gérer
00:53:10la pénurie
00:53:10mais de créer
00:53:11les conditions
00:53:12de l'abondance.
00:53:13C'est à cette exigence
00:53:14que nous subordonnerons
00:53:15notre vote.
00:53:16Je vous remercie.
00:53:17Merci,
00:53:18Monsieur le député.
00:53:21La parole est à
00:53:22Monsieur Vincent Trébuchet
00:53:24pour le groupe
00:53:24du Rassemblement National.
00:53:27Oh, pardon,
00:53:27excusez-vous.
00:53:29Monsieur Trébuchet
00:53:30a terminé,
00:53:31donc je vais passer
00:53:31la parole à Monsieur
00:53:32Maxime Amblar,
00:53:33mais qui est bien
00:53:33du groupe
00:53:33Rassemblement National.
00:53:34J'ai confondu.
00:53:38Merci,
00:53:39Monsieur le Président.
00:53:40Monsieur le Ministre,
00:53:42chers collègues,
00:53:43j'aimerais à cette tribune
00:53:44pouvoir me réjouir.
00:53:46Me réjouir d'abord
00:53:47d'une prise de conscience
00:53:48tardive.
00:53:49Après des années
00:53:50d'errance,
00:53:51de renoncement,
00:53:51d'inconstance,
00:53:52de revirement,
00:53:53empreint d'idéologie,
00:53:54d'électoralisme,
00:53:55voire même de lâcheté,
00:53:57voilà enfin que l'on
00:53:57s'accorde à reconnaître
00:53:58que l'énergie
00:53:59n'est pas un sujet
00:54:00périphérique,
00:54:01mais l'ossature même
00:54:02de notre souveraineté.
00:54:03Me réjouir ensuite
00:54:05d'un tournant,
00:54:06tout du moins en apparence,
00:54:08car trois ans après
00:54:09la prétendue relance
00:54:10du nucléaire,
00:54:10nous sommes contraints
00:54:11de constater qu'au-delà
00:54:12des discours,
00:54:13rien n'avance vraiment.
00:54:15Et pouvait-il en être
00:54:16autrement de la part
00:54:17de ceux qui,
00:54:17deux ans auparavant,
00:54:18fermaient Fessenheim,
00:54:19l'une des centrales
00:54:20les plus sûres du pays,
00:54:21pour satisfaire à une idéologie
00:54:22hors sol ?
00:54:23Me réjouir enfin
00:54:25d'une victoire,
00:54:26celle d'avoir obtenu
00:54:27grâce à Marine Le Pen
00:54:28et au poids du politique
00:54:30du Rassemblement national,
00:54:31l'ouverture de ce débat
00:54:32indispensable.
00:54:38Indispensable car il n'y a
00:54:39pas de nation puissante
00:54:40sans un approvisionnement
00:54:41énergétique abondant,
00:54:44décarboné, durable
00:54:45et abordable.
00:54:46J'aimerais donc pouvoir
00:54:48me réjouir de tout cela
00:54:49mais hélas,
00:54:49les dogmes ont la peau dure.
00:54:51Les croyances absurdes,
00:54:52les raisonnements paresseux,
00:54:53les slogans creux,
00:54:54tous flottent encore
00:54:55dans cet hémicycle
00:54:56comme des vestiges
00:54:56d'une époque où l'on croyait
00:54:57que l'énergie pouvait
00:54:58se gouverner à coups
00:54:59de vœux pieux.
00:55:00Au centre,
00:55:01la majorité devenue minoritaire,
00:55:03incapable de choisir,
00:55:04gère notre avenir énergétique
00:55:06comme un gestionnaire
00:55:07de portefeuille boursier.
00:55:09Un peu de tout,
00:55:10sans hiérarchie ni cohérence,
00:55:11comme si toutes les sources
00:55:12d'énergie se valaient.
00:55:14De l'EPR,
00:55:15du SMR,
00:55:15du solaire,
00:55:16de l'éolien,
00:55:16de l'hydrogène,
00:55:17du biogaz,
00:55:18même de l'hydrolien.
00:55:19La Macronie saupoudre
00:55:20un argent essentiel
00:55:21et gaspille un temps précieux.
00:55:23A gauche,
00:55:24au moins,
00:55:24on a le mérite de choisir.
00:55:26De choisir la décroissance
00:55:27où le confort moderne
00:55:28devient presque un péché,
00:55:30où l'on rêve
00:55:30d'un monde 100% renouvelable
00:55:32comme s'il s'agissait
00:55:33d'un retour vertueux
00:55:34à un âge d'or pastoral.
00:55:36Soyez assurés,
00:55:37chers collègues de gauche,
00:55:38qu'en plus de partager
00:55:39votre objectif louable
00:55:40à la réduction
00:55:41de notre empreinte carbone,
00:55:43j'aimerais vraiment également
00:55:45vision.
00:55:46A ceci près
00:55:47que la vôtre fait l'impasse
00:55:48sur un point essentiel,
00:55:50l'appauvrissement de la France
00:55:51et des Français.
00:55:53Pour vous,
00:55:53cela semble un détail.
00:55:54Pour nous,
00:55:55au Rassemblement National,
00:55:56c'est inacceptable.
00:55:58Alors que vous vous enfermez
00:55:59dans une écologie
00:56:00de renoncement punitive,
00:56:02déconnectée du réel,
00:56:03fascinée par l'idée
00:56:04d'un monde sans industrie,
00:56:05sans machine,
00:56:06sans confort,
00:56:06sans ambition
00:56:07qui sonne davantage
00:56:08comme de la résignation
00:56:09et de l'abandon
00:56:10plutôt que du progrès
00:56:11et de la prospérité,
00:56:12nous décidons,
00:56:13nous,
00:56:13au Rassemblement National,
00:56:15d'emprunter un autre chemin,
00:56:17celui d'un approvisionnement
00:56:18énergétique abondant,
00:56:20décarboné,
00:56:20durable et abordable,
00:56:22celui qui redonnera
00:56:23à la France
00:56:24sa pleine et entière
00:56:25souveraineté énergétique,
00:56:27celui qui permettra
00:56:28de réindustrialiser le pays,
00:56:30de réduire une empreinte carbone
00:56:32aujourd'hui massivement exportée,
00:56:34de vivre confortablement
00:56:35dans une société moderne
00:56:37et de donner à notre nation
00:56:38les moyens de dépolluer,
00:56:39reboiser,
00:56:40recycler,
00:56:40préserver notre environnement,
00:56:42en somme,
00:56:43prospérer au lieu
00:56:44de régresser.
00:56:45Et pour cela,
00:56:46au Rassemblement National,
00:56:47nous ne rejetons
00:56:48aucune solution
00:56:49par principe.
00:56:50Mais ne pas exclure
00:56:52ne signifie pas
00:56:52pour autant
00:56:53tout accepter.
00:56:55La lucidité
00:56:56n'empêche pas
00:56:57le discernement.
00:56:58Non,
00:56:59ne vous en déplaise,
00:57:00toutes les sources
00:57:01d'énergie décarbonée
00:57:02ne se valent pas.
00:57:03Et quoi de mieux
00:57:04que d'en revenir
00:57:05à la physique
00:57:05pour nous éclairer
00:57:06sur un sujet
00:57:07éminemment scientifique ?
00:57:09La physique,
00:57:09elle,
00:57:10ne ment pas.
00:57:11Les énergies pilotables
00:57:12et concentrées
00:57:12sont et seront
00:57:13toujours bien plus efficaces
00:57:15et bien plus facilement
00:57:16exploitables
00:57:16que les énergies
00:57:17diffuses et intermittentes.
00:57:19Et oui,
00:57:20mes chers collègues,
00:57:20il faut 20 fois plus
00:57:21de matériaux
00:57:22pour produire
00:57:221 kWh d'électricité
00:57:23éolien ou photovoltaïque
00:57:24que pour produire
00:57:251 kWh nucléaire
00:57:27ou hydraulique.
00:57:28C'est comme ça,
00:57:28c'est un fait.
00:57:29Et là où certains
00:57:30trafiquent les chiffres,
00:57:31déforment les analyses
00:57:32et adaptent les hypothèses
00:57:33à leur idéologie,
00:57:35j'en suis désolé,
00:57:36la réalité,
00:57:37elle,
00:57:37est implacable.
00:57:38C'est pourquoi,
00:57:39au Rassemblement National,
00:57:41nous assumons pleinement
00:57:41de faire un choix,
00:57:43celui de prioriser
00:57:44les sources décarbonées,
00:57:45pilotables
00:57:46et concentrées.
00:57:48Nucléaire,
00:57:48hydraulique,
00:57:49biomasse,
00:57:50géothermie,
00:57:51aérothermie,
00:57:51biogaz,
00:57:52c'est cela
00:57:53qui rendra possible
00:57:54la prospérité
00:57:55sans culpabilité,
00:57:56la décarbonation
00:57:58sans punition.
00:58:00Mais il faut le dire,
00:58:02si la science
00:58:02nous éclaire
00:58:03la bêtise humaine,
00:58:04elle,
00:58:04a mis des années
00:58:05à l'obscurcir.
00:58:06Freins administratifs,
00:58:07normes absurdes,
00:58:08étouffements financiers,
00:58:09stratégies de désoptimisation volontaire
00:58:11qui ont transformé
00:58:12une énergie nucléaire
00:58:13à un mix électrique français,
00:58:15pourtant physiquement optimal
00:58:16et exemplaire,
00:58:17en victime expiatoire
00:58:18d'un sabotage organisé.
00:58:19Résultat,
00:58:21une filière freinée,
00:58:22des délais rallongés,
00:58:23des coûts gonflés
00:58:24avec comme seul effet
00:58:26une hausse des prix
00:58:27pour les Français,
00:58:28une décarbonation
00:58:29plus lente
00:58:29pour le pays
00:58:30et une souveraineté énergétique
00:58:32plus compromise
00:58:32que jamais.
00:58:34Une hausse des prix
00:58:35qu'il est désormais
00:58:36impératif d'enrayer.
00:58:38C'est pourquoi,
00:58:39dans ces débats
00:58:39qui s'ouvrent,
00:58:40nous nous opposerons
00:58:41fermement
00:58:42à toutes mesures
00:58:43qui pèseraient
00:58:43encore davantage
00:58:44sur la facture
00:58:45des Français.
00:58:45Qu'il s'agisse
00:58:47de nouvelles taxes,
00:58:52d'un prix du nucléaire
00:58:52artificiellement gonflé
00:58:54comme vous l'appréciez tant,
00:58:55de délais interminables
00:58:56pour déployer
00:58:57des capacités pilotables
00:58:58ou du gaspillage
00:59:00dogmatique
00:59:00de milliards
00:59:01dans des sources
00:59:02intermittentes
00:59:03et diffuses
00:59:04comme l'éolien
00:59:04ou le photovoltaïque,
00:59:06tout ceci serait juste
00:59:07inacceptable.
00:59:08Alors mes chers collègues,
00:59:09il est temps.
00:59:10Il est temps
00:59:11par ce débat
00:59:11qui s'ouvre
00:59:12d'en finir
00:59:12avec 30 années
00:59:13de politique énergétique
00:59:14absurde
00:59:15et d'enfin
00:59:15se doter
00:59:16d'une programmation
00:59:17énergétique
00:59:17à la hauteur
00:59:17des enjeux.
00:59:19Une énergie
00:59:19abondante
00:59:20pour produire,
00:59:21une énergie
00:59:21décarbonée
00:59:22pour préserver,
00:59:23une énergie
00:59:24durable
00:59:24pour stabiliser,
00:59:25une énergie
00:59:26abordable
00:59:27pour soulager
00:59:27parce que la France
00:59:29ne mérite pas moins,
00:59:30parce que les Français
00:59:31n'en attendent pas moins
00:59:32et parce qu'au Rassemblement
00:59:33national,
00:59:34nous n'accepterons
00:59:35pas moins.
00:59:39Merci,
00:59:40Monsieur le député.
00:59:41La parole
00:59:42est à Jean-Luc Fugit
00:59:44pour le groupe
00:59:44Ensemble
00:59:45pour la République.
00:59:45Merci.
01:00:01Monsieur le Président,
01:00:02Monsieur le Ministre
01:00:04de l'Industrie
01:00:04et de l'Énergie,
01:00:06Madame la Présidente
01:00:06de la Commission,
01:00:08Messieurs les rapporteurs,
01:00:09chers collègues.
01:00:11À l'occasion
01:00:12du débat
01:00:12du 28 avril dernier
01:00:13voulu par le Premier ministre
01:00:14au sujet
01:00:15de la souveraineté énergétique
01:00:16de la France,
01:00:17il est apparu
01:00:17que nous étions
01:00:18globalement d'accord
01:00:19sur l'idée
01:00:20que nous devons
01:00:21sortir de notre
01:00:22trop forte dépendance
01:00:23aux énergies fossiles.
01:00:25C'est un défi majeur
01:00:26qui dépasse
01:00:27l'équivage politique
01:00:28et que nous devons
01:00:29collectivement
01:00:30réussir à relever.
01:00:32Réussir à relever,
01:00:34ce défi,
01:00:34est une nécessité
01:00:35écologique
01:00:36et c'est être responsable
01:00:38envers les générations futures.
01:00:41C'est aussi
01:00:42un impératif économique
01:00:43et de souveraineté
01:00:44tant l'importation
01:00:45d'énergies fossiles
01:00:46affaiblit
01:00:46notre balance commerciale
01:00:48de 180 millions d'euros
01:00:49par jour.
01:00:51Et n'oublions pas
01:00:52que notre consommation
01:00:53énergétique globale,
01:00:54actuelle,
01:00:55reste dominée
01:00:56à 60%
01:00:57par les énergies fossiles.
01:00:5860%.
01:00:59Face à ce constat,
01:01:02notre pays
01:01:03s'est doté
01:01:03d'une stratégie
01:01:04énergie-climat
01:01:05que notre groupe soutient
01:01:06est basée
01:01:07sur quatre briques
01:01:08complémentaires.
01:01:10La sobriété énergétique,
01:01:12l'efficacité énergétique,
01:01:13le renforcement
01:01:14du nucléaire
01:01:15et le développement
01:01:16des énergies renouvelables.
01:01:18Une stratégie
01:01:19qui porte ses fruits
01:01:20au regard
01:01:21de l'accélération
01:01:21de la baisse
01:01:22de nos émissions
01:01:22de CO2
01:01:23constatées
01:01:24ces dernières années.
01:01:26Cette baisse
01:01:27doit se poursuivre
01:01:28et même
01:01:28s'intensifier.
01:01:30C'est l'urgence
01:01:31qui doit nous guider.
01:01:33Dans ce contexte,
01:01:35la France dispose
01:01:35d'un atout majeur,
01:01:37un mix électrique
01:01:38décarboné
01:01:39à 95%,
01:01:41reposant sur le nucléaire
01:01:42pour plus des deux tiers
01:01:44et sur les énergies renouvelables
01:01:45pour près d'un tiers.
01:01:46Ce sont les chiffres
01:01:47de 2024
01:01:48donnés par RTE.
01:01:49pour accélérer
01:01:51notre sortie progressive
01:01:52des énergies fossiles.
01:01:53Nous avons donc
01:01:54l'opportunité
01:01:54de nous appuyer
01:01:56à la fois
01:01:56sur l'énergie nucléaire
01:01:58et sur les énergies
01:01:59renouvelables
01:01:59électriques
01:02:00et thermiques
01:02:01pour développer
01:02:02un mix pluriel
01:02:03dans un système
01:02:04où toutes les opportunités,
01:02:06toutes les technologies,
01:02:08toutes ces énergies
01:02:08concourent
01:02:09à notre résilience.
01:02:12Nous pensons
01:02:13au sein de notre groupe
01:02:14que nous n'avons
01:02:14ni le luxe
01:02:16ni le temps
01:02:16d'opposer
01:02:17les solutions
01:02:17entre elles,
01:02:18d'opposer
01:02:19le nucléaire
01:02:19renouvelable
01:02:20car il n'y a pas
01:02:22et il n'y aura pas
01:02:23de solution unique
01:02:24pour remplacer
01:02:25progressivement
01:02:26les énergies fossiles.
01:02:28Le développement
01:02:28de ce mix
01:02:29est d'ailleurs
01:02:29largement soutenu
01:02:30par les Français
01:02:31comme l'indique
01:02:32une étude IFOP
01:02:32publiée en mai dernier.
01:02:35La diversification
01:02:37et la relocalisation
01:02:38sur le territoire français
01:02:39de notre production énergétique
01:02:41s'imposent donc
01:02:41comme une évidence.
01:02:43C'est le sens
01:02:44du projet
01:02:44de programmation
01:02:45pluriannuelle
01:02:45de l'énergie
01:02:46élaborée collectivement
01:02:48à la suite
01:02:48d'une large concertation
01:02:50qui a été lancée
01:02:51il y a 4 ans.
01:02:53Une PPE
01:02:53qui devrait
01:02:54selon nous
01:02:55comme je l'ai indiqué
01:02:56déjà lors du débat
01:02:57du 28 avril
01:02:58être publiée
01:02:59le plus rapidement
01:03:00possible
01:03:00pour donner aux filières
01:03:01la visibilité nécessaire
01:03:03à leurs investissements.
01:03:05Les acteurs
01:03:06sont en attente
01:03:06comme ils nous le disent
01:03:07régulièrement
01:03:08depuis plusieurs mois.
01:03:10Nous savons
01:03:10Monsieur le ministre
01:03:11que vous êtes conscient
01:03:12de la situation
01:03:12mais je tenais
01:03:13à vous rappeler
01:03:14notre demande
01:03:14d'agir vite.
01:03:16Dans le même esprit
01:03:17nous pensons
01:03:18que la publication
01:03:18de la PPE
01:03:19devrait aussi
01:03:20être accompagnée
01:03:21d'une stratégie
01:03:21pluriannuelle
01:03:22de financement
01:03:23alignée sur les grands
01:03:24objectifs
01:03:25de chaque filière.
01:03:28Au regard
01:03:28de ce contexte
01:03:29notre groupe
01:03:29considère
01:03:30que l'examen
01:03:30de cette proposition
01:03:31de loi sénatoriale
01:03:32doit être un moyen
01:03:33de préciser
01:03:34notre stratégie énergétique.
01:03:36C'est ce que nous avons
01:03:37en partie
01:03:38en partie seulement
01:03:39réussi à faire
01:03:41lors de nos débats
01:03:42en commission
01:03:42des affaires économiques.
01:03:43en effet
01:03:45en commission
01:03:45nous avons
01:03:46notamment
01:03:46suivi la proposition
01:03:48du rapporteur
01:03:48de conserver
01:03:49dans le texte
01:03:50principalement
01:03:51les articles
01:03:51faisant référence
01:03:52à la programmation
01:03:53énergétique
01:03:54avec une ligne
01:03:56claire
01:03:56que soit
01:03:58poursuivi
01:03:58et massifié
01:03:59le développement
01:03:59des énergies
01:04:00renouvelables
01:04:00en complément
01:04:02de l'énergie nucléaire
01:04:03qui doit
01:04:03elle aussi
01:04:04être fortement
01:04:05soutenue.
01:04:05Nous approuvons
01:04:08la volonté
01:04:08de simplification
01:04:09affichée
01:04:09par le rapporteur
01:04:10mais nous tenons
01:04:11à préciser
01:04:12que nous ne sommes
01:04:13pas opposés
01:04:13par exemple
01:04:14aux mesures
01:04:15de renforcement
01:04:16de la protection
01:04:16des consommateurs
01:04:17ou d'extension
01:04:18du champ
01:04:19des compétences
01:04:19de la commission
01:04:20de régulation
01:04:21de l'énergie
01:04:22la creux
01:04:22qui était initialement
01:04:24inscrite
01:04:24dans la proposition
01:04:25de loi.
01:04:26Au contraire
01:04:26nous portions
01:04:27plusieurs amendements
01:04:28pour enrichir
01:04:28le texte
01:04:29sur ces points.
01:04:30Nous pensons
01:04:31monsieur le ministre
01:04:31que ces sujets
01:04:32méritent un débat
01:04:33à part entière
01:04:34et nous appelons
01:04:35le gouvernement
01:04:35à s'en saisir
01:04:36à travers
01:04:37un futur projet
01:04:38de loi.
01:04:39Ce débat
01:04:39serait d'ailleurs
01:04:40l'occasion
01:04:41de travailler
01:04:42ensemble
01:04:42sur la transformation
01:04:43des modes
01:04:44de consommation
01:04:44énergétique
01:04:45car nous avons
01:04:46une responsabilité
01:04:47à l'égard
01:04:47de nos concitoyens
01:04:48celle de leur garantir
01:04:50une énergie accessible
01:04:51et décarbonée
01:04:52quel que soit
01:04:53le territoire
01:04:54où ils vivent
01:04:54et quel que soit
01:04:56leur niveau de vie.
01:04:58Ce sont
01:04:59les conditions
01:04:59d'une transition
01:05:00socialement juste
01:05:01et ce débat
01:05:03dépasse
01:05:04le simple débat
01:05:05budgétaire
01:05:06que je n'ouvrirai
01:05:07pas ici
01:05:07même s'il y aurait
01:05:08beaucoup à dire
01:05:09sur ma prime
01:05:10rénov'
01:05:10le leasing social
01:05:11et autres mesures
01:05:12d'accompagnement
01:05:13nécessaires.
01:05:15Je reviens
01:05:15maintenant
01:05:16à nos travaux
01:05:16en commission
01:05:16sur le volet
01:05:17programmatique.
01:05:19Dans l'esprit
01:05:19qui est le nôtre
01:05:20de développer
01:05:20la complémentarité
01:05:21nucléaire
01:05:22énergie renouvelable
01:05:23nous avons soutenu
01:05:25et fait adopter
01:05:25l'inscription
01:05:26d'objectifs
01:05:26de développement
01:05:27des énergies
01:05:28renouvelables
01:05:28comme la traduction
01:05:29du pacte éolien
01:05:30en mer
01:05:30signée par l'État
01:05:31en 2022
01:05:32la valorisation
01:05:33de l'énergie
01:05:34hydrolienne
01:05:35et de l'hydrogène
01:05:35ou encore
01:05:36ceux de la production
01:05:37de chaleur
01:05:38renouvelable.
01:05:39Mais nous avons
01:05:40aussi eu
01:05:41la mauvaise surprise
01:05:42de voir
01:05:43que l'article 3
01:05:44a été supprimé
01:05:45alors qu'il proposait
01:05:46d'acter nos engagements
01:05:47sur le développement
01:05:48de l'énergie nucléaire.
01:05:50Ce n'est pas sérieux.
01:05:51C'est un mauvais signal
01:05:52à la fois
01:05:53pour les industriels
01:05:54et pour nos concitoyens.
01:05:56On ne peut pas
01:05:56sérieusement parler
01:05:57de stratégie énergétique
01:05:59sans s'appuyer
01:06:00sur le nucléaire
01:06:01et je le redis
01:06:02le débat nucléaire
01:06:03contre renouvelable
01:06:04est un débat stérile.
01:06:06Les enjeux
01:06:07sont bien plus importants
01:06:08notamment
01:06:08l'enjeu
01:06:09de défossiliser
01:06:10progressivement
01:06:11notre économie.
01:06:13Nous avons besoin
01:06:14monsieur le ministre
01:06:15d'une loi
01:06:16programmatique
01:06:16de raison
01:06:17qui permette
01:06:18de trouver
01:06:18un équilibre.
01:06:20Aussi notre groupe
01:06:20soutient la volonté
01:06:21du rapporteur
01:06:22de réintroduire
01:06:23cet article 3.
01:06:25Nous porterons
01:06:25par ailleurs
01:06:26des amendements
01:06:26de suppression
01:06:27de certaines mesures
01:06:28adoptées en commission
01:06:29comme le rétablissement
01:06:31des tarifs
01:06:31réglementés
01:06:32de vente du gaz
01:06:33qui s'ils devaient
01:06:34être enterrinés
01:06:35par la loi
01:06:35exposerait inévitablement
01:06:36l'état
01:06:37à une censure
01:06:38de la part
01:06:38des juridictions
01:06:39nationales
01:06:40ou européennes
01:06:40et engendrerait
01:06:41une insécurité juridique
01:06:42pour les consommateurs
01:06:43ou encore
01:06:45la transformation
01:06:46votée en commission
01:06:47d'EDF
01:06:48en EPIC
01:06:48qui déclencherait
01:06:49l'ouverture
01:06:50d'une procédure
01:06:50d'infraction
01:06:51par la commission
01:06:52européenne.
01:06:55Nous porterons
01:06:55aussi certaines propositions
01:06:58en faveur du développement
01:06:59de la production
01:07:00de chaleur
01:07:01issue de combustibles
01:07:02solides de récupération
01:07:03ou du froid renouvelable.
01:07:05Cela peut paraître
01:07:06des sujets techniques
01:07:07mais ce ne sont pas
01:07:08des petits sujets.
01:07:10Enfin,
01:07:11nous vous proposerons
01:07:11de débattre
01:07:12d'un amendement
01:07:13qui vise à enrichir
01:07:14l'objectif d'optimisation
01:07:15du système
01:07:16de réseaux électriques.
01:07:17Un amendement
01:07:18qui reprend
01:07:19les travaux
01:07:20de notre Parlement
01:07:21plus précisément
01:07:22l'OPEX
01:07:22sur l'adaptation
01:07:24des réseaux électriques
01:07:24travaux que j'ai
01:07:26récemment présentés
01:07:27avec le sénateur
01:07:28Daniel Salmon.
01:07:30Pour finir,
01:07:31je voudrais rappeler
01:07:31que le débat
01:07:32que nous engageons
01:07:33sur la stratégie énergétique
01:07:34ne doit pas nous faire oublier
01:07:36la nécessaire réflexion
01:07:37plus large
01:07:37à avoir
01:07:38sur la planification
01:07:39et le financement
01:07:40de notre modèle.
01:07:42Les sujets liés
01:07:42à l'accélération
01:07:43de l'électrification
01:07:44des usages
01:07:45notamment dans l'industrie
01:07:46ou la mobilité
01:07:47conduiront
01:07:47à des besoins
01:07:48en raccordement
01:07:49en forte augmentation.
01:07:51Ces évolutions
01:07:52impliquent
01:07:52des changements structurels
01:07:53dans les stratégies
01:07:54de développement
01:07:55des réseaux,
01:07:56du stockage
01:07:56et de la flexibilité.
01:07:59Sur ces sujets,
01:08:00comme sur le développement
01:08:01du nucléaire
01:08:02et des énergies renouvelables,
01:08:03nous avons aussi
01:08:04la chance
01:08:05de pouvoir nous appuyer
01:08:07sur un écosystème
01:08:07de recherche
01:08:08particulièrement performant
01:08:10et innovant
01:08:11qui doit avoir
01:08:12ses moyens
01:08:12d'agir préservés.
01:08:15J'insiste
01:08:16un petit peu
01:08:16sur ce point.
01:08:18Face à ces enjeux,
01:08:19comme face
01:08:20à celui
01:08:20de la sortie
01:08:21de notre dépendance
01:08:22aux énergies fossiles
01:08:23pour atteindre
01:08:24la neutralité carbone
01:08:25d'ici 2050,
01:08:27nous devons être
01:08:28à la fois
01:08:29déterminés
01:08:30et pragmatiques
01:08:30et en ayant
01:08:33toujours en tête
01:08:33un principe
01:08:34de réalité
01:08:35physique
01:08:35et économique
01:08:36qui donne
01:08:37tout son sens
01:08:38à la mise en œuvre
01:08:38progressive
01:08:39de la politique énergétique
01:08:40que nous souhaitons.
01:08:43C'est à ces conditions
01:08:44que notre pays
01:08:44pourra faire face
01:08:45à un triple impératif,
01:08:47affirmer sa souveraineté
01:08:48énergétique,
01:08:50renforcer la compétitivité
01:08:51de son industrie
01:08:52et accélérer
01:08:53la lutte
01:08:54contre le changement climatique.
01:08:56Je vous remercie.
01:08:56Merci monsieur le député.
01:09:02Et pas merci
01:09:03pour ce commentaire.
01:09:05Bien,
01:09:05la parole est à monsieur
01:09:06Mathias Tavelle
01:09:07pour le groupe
01:09:08de la France Insoumise
01:09:09Nouveau Front Populaire.
01:09:10Monsieur le Président,
01:09:27Monsieur le Ministre,
01:09:28Madame la Présidente
01:09:29de Commission,
01:09:30chers collègues,
01:09:31messieurs les rapporteurs,
01:09:32la France respectera-t-elle
01:09:34l'accord de Paris
01:09:34sur le climat
01:09:35ou bien
01:09:36allez-vous engager
01:09:37notre pays
01:09:38sur la voie
01:09:38du trumpisme énergétique ?
01:09:41La France produira-t-elle
01:09:42assez d'électricité
01:09:43dans 5 ou 10 ans ?
01:09:46Les Français
01:09:46pourront-ils encore
01:09:47payer leurs factures
01:09:48d'électricité
01:09:49ou de gaz ?
01:09:50Nos entreprises
01:09:51auront-elles accès
01:09:52à une électricité
01:09:53à prix stable
01:09:54et compétitif ?
01:09:56Voilà les grandes questions
01:09:57dont nous allons décider
01:09:58par cette loi.
01:10:00Enfin,
01:10:02serait-on tenté de dire,
01:10:03car nous aurions dû avoir
01:10:04ce débat au plus tard
01:10:05en 2023,
01:10:06mais le gouvernement
01:10:07macroniste
01:10:08a préféré
01:10:08se mettre hors la loi
01:10:09en ne présentant pas
01:10:11la loi de programmation
01:10:12sur l'énergie
01:10:12et le climat
01:10:13qu'il aurait dû présenter.
01:10:15Et il faut dire
01:10:16qu'il était assez ridicule
01:10:17d'entendre tout à l'heure
01:10:18un ancien ministre
01:10:19se plaindre
01:10:20de l'attitude
01:10:21du ministre actuel
01:10:22sous la présidence
01:10:23d'un autre ancien ministre,
01:10:25sachant que la responsabilité
01:10:26des trois
01:10:27est un minima engagée
01:10:28compte tenu
01:10:29de leurs fonctions
01:10:30passées,
01:10:30présentes
01:10:31et peut-être futures.
01:10:34Nous aurons à la place
01:10:35un ersatz,
01:10:36une proposition de loi
01:10:37issue de la droite sénatoriale
01:10:38qui constitue une base
01:10:40inacceptable
01:10:40tant sur la méthode
01:10:42que sur le fond.
01:10:43Nous avons commencé
01:10:44à y remédier en commission
01:10:45en la transformant,
01:10:47mais nous n'y sommes
01:10:47toujours pas.
01:10:49Nous n'avons pas
01:10:49d'étude d'impact,
01:10:50pas la discussion
01:10:51sur les enjeux fiscaux
01:10:52ou budgétaires,
01:10:53et sans même attendre
01:10:54le vote de notre Assemblée,
01:10:56le gouvernement
01:10:56s'est empressé
01:10:57de signer la semaine dernière
01:10:58un contrat
01:10:59avec la filière nucléaire
01:11:01au sujet d'un programme
01:11:02de nouveaux réacteurs
01:11:03que nous avions pourtant
01:11:04supprimés il y a 15 jours
01:11:05en commission.
01:11:07Avec la Macronie,
01:11:08c'est toujours la même méthode,
01:11:09le passage en force.
01:11:11Mais sur les retraites
01:11:13comme sur l'énergie,
01:11:14c'est toujours la marque
01:11:15des faibles.
01:11:16Le bilan de vos choix,
01:11:18c'est que la France
01:11:18est en retard
01:11:19sur la trajectoire
01:11:20de baisse des émissions
01:11:21de gaz à effet de serre
01:11:22pour limiter le changement
01:11:23climatique,
01:11:24en retard sur la sortie
01:11:25des énergies fossiles,
01:11:26en retard sur le développement
01:11:28des énergies renouvelables.
01:11:30Votre bilan,
01:11:31c'est des factures d'énergie
01:11:32qui font du yo-yo
01:11:33atteignant des sommets
01:11:34avec plus d'un million
01:11:35de coupures l'an dernier
01:11:36pour les Français.
01:11:38C'est toute l'économie
01:11:39dépendante du coût
01:11:39de l'énergie,
01:11:40des boulangers
01:11:41à la sidérurgie
01:11:42qui souffrent
01:11:43du manque de visibilité,
01:11:45de planification,
01:11:46de régulation.
01:11:48Monsieur le ministre,
01:11:49votre inaction
01:11:50coûte terriblement cher
01:11:51à la France
01:11:51et aux Français.
01:11:53Et vous voulez continuer
01:11:54dans cet impasse ?
01:11:55Ça suffit.
01:11:57Il y a urgence
01:11:58à faire tout autrement,
01:11:59urgence à prendre
01:12:00le chemin
01:12:01de l'intérêt général,
01:12:02de la bifurcation énergétique,
01:12:04de la reconquête
01:12:05de la maîtrise publique
01:12:06de l'énergie,
01:12:07bien commun,
01:12:08indispensable à tous
01:12:09et non marchandise
01:12:10comme les autres.
01:12:12L'intérêt général humain
01:12:13est clair.
01:12:14Il faut sortir
01:12:15des énergies fossiles
01:12:16pour tenir
01:12:16nos engagements climatiques.
01:12:18L'intérêt national
01:12:19va dans le même sens.
01:12:21Pétrole et gaz
01:12:21représentent encore
01:12:22les deux tiers
01:12:23de notre consommation
01:12:24d'énergie
01:12:24et plus de 60 à 70 milliards
01:12:27d'euros
01:12:27de déficit commercial
01:12:28chaque année.
01:12:29Il faut sortir
01:12:30de ces dépendances
01:12:31géopolitiques
01:12:32et énergétiques
01:12:33climaticides.
01:12:35Cela passe
01:12:36par une vraie
01:12:37planification écologique
01:12:38autour d'un triptyque clair.
01:12:40Sobriété,
01:12:42efficacité énergétique,
01:12:43notamment par
01:12:44l'électrification,
01:12:45développement
01:12:46des énergies renouvelables
01:12:47pour garantir
01:12:47la sécurité
01:12:48d'approvisionnement.
01:12:50Mais le gouvernement
01:12:51fait tout le contraire.
01:12:52Au lieu de sobriété,
01:12:53vous suspendez
01:12:54les aides
01:12:54à la rénovation énergétique.
01:12:56Au lieu d'efficacité
01:12:57et d'électrification,
01:12:59vous mettez
01:12:59le leasing social
01:13:00pour les véhicules électriques
01:13:01sur courant alternatif.
01:13:03Au lieu de développer
01:13:04les renouvelables,
01:13:05vous voulez une loi
01:13:06centrée sur le nucléaire
01:13:07et dont les renouvelables
01:13:08ne seraient qu'une variable
01:13:09d'ajustement.
01:13:11Heureusement,
01:13:11jusqu'ici,
01:13:12nous avons mis
01:13:12votre plan en échec
01:13:13en commission.
01:13:14Par nos victoires,
01:13:15nous avons fait
01:13:16la démonstration
01:13:16qu'une autre politique
01:13:17énergétique est possible,
01:13:19qu'une autre majorité
01:13:20sur ce texte est possible
01:13:22si nous continuons
01:13:22dans cette voie
01:13:23cette semaine.
01:13:23Nous avons rétabli
01:13:25le principe
01:13:26d'un objectif ferme
01:13:27de réduction
01:13:28des émissions de gaz
01:13:29à effet de serre
01:13:30car la lutte
01:13:31contre le changement climatique
01:13:32n'est pas une option
01:13:33ni une opinion
01:13:34parmi d'autres.
01:13:36Nous avons supprimé
01:13:37le programme
01:13:37de nouveaux nucléaires
01:13:38et préservé l'article
01:13:40sur les énergies
01:13:41renouvelables électriques.
01:13:43Nous avons,
01:13:43pour une politique énergétique
01:13:45véritablement souveraine
01:13:46et juste,
01:13:47pour protéger
01:13:48le pouvoir d'achat
01:13:48des Français,
01:13:50fait voter
01:13:51plusieurs amendements
01:13:52qui tirent
01:13:52les leçons
01:13:52de l'échec
01:13:53du marché
01:13:53de l'énergie,
01:13:55par exemple,
01:13:55pour le retour
01:13:56d'EDF
01:13:56en établissement public,
01:13:58pour le rétablissement
01:13:59des tarifs réglementés
01:14:00du gaz
01:14:01et le renforcement
01:14:02de ceux
01:14:02de l'électricité.
01:14:04Mais vous vous entêtez
01:14:05à vouloir revenir
01:14:06à un texte
01:14:07qui dirait en somme
01:14:08tout pour le nucléaire,
01:14:09rien pour les renouvelables,
01:14:11tout par le marché,
01:14:12rien pour le service public.
01:14:14Monsieur le ministre,
01:14:15on se demande même
01:14:16si ce n'est pas
01:14:16le Rassemblement national
01:14:17qui a écrit
01:14:18certains de vos amendements.
01:14:19Tout cela parce que
01:14:20vous êtes otage
01:14:21de la droite sénatoriale
01:14:22et de ses relais
01:14:23jusqu'au gouvernement.
01:14:25Vous voulez sacrifier
01:14:26l'intérêt du pays
01:14:27et sa politique énergétique
01:14:28à de petits calculs
01:14:29politiciens
01:14:30à courte vue.
01:14:32Mais à ce que je sache,
01:14:33ni Mme Le Pen
01:14:34ni M. Retailleau
01:14:35ne sont encore
01:14:36Premier ministre
01:14:37ni ministre de l'Énergie.
01:14:39Alors c'est l'heure
01:14:40des choix,
01:14:40collègues macronistes,
01:14:41si vous étiez là.
01:14:42Vous n'êtes pas obligés
01:14:43de courir derrière
01:14:44la droite sénatoriale
01:14:46et le Rassemblement national.
01:14:47Avez-vous vraiment
01:14:49l'intention
01:14:49de chercher une majorité
01:14:51avec le Rassemblement national
01:14:53qui prétend construire
01:14:5440 EPR2 en 20 ans
01:14:55quand on n'est même pas sûr
01:14:57que des F puissent
01:14:57en construire 6 ?
01:14:59Exploiter les gaz de schiste,
01:15:01noyer des vallées entières
01:15:02pour construire
01:15:03des barrages par dizaines
01:15:04comme il l'a assumé
01:15:05sans honte
01:15:05en commission.
01:15:07Allez-vous faire le choix
01:15:08du trumpisme énergétique
01:15:10en mendiant les voix
01:15:11des climato-sceptiques
01:15:12qui siègent
01:15:12à l'extrême droite
01:15:13de cet hémicycle ?
01:15:15Ou allez-vous faire le choix
01:15:16de la raison,
01:15:17de la décarbonation,
01:15:18de l'accord de Paris
01:15:19en rejoignant les positions
01:15:21que nous défendons
01:15:22sobriété,
01:15:24efficacité,
01:15:25énergie renouvelable ?
01:15:27Collègues,
01:15:28quelle que soit
01:15:28notre opinion
01:15:29sur le nucléaire,
01:15:30le programme
01:15:31de nouveaux réacteurs nucléaires
01:15:33n'a rien à faire
01:15:33dans une loi de programmation
01:15:34à horizon de 2035
01:15:36comme celle-ci.
01:15:38C'est un fait.
01:15:39Notre opinion est connue.
01:15:41Le nouveau nucléaire
01:15:41est à nos yeux
01:15:42trop lointain,
01:15:43trop cher,
01:15:44trop hasardeux
01:15:45d'un point de vue
01:15:45industriel et technologique,
01:15:47trop lourd de conséquences
01:15:48en matière d'approvisionnement
01:15:49en uranium
01:15:50et de gestion des déchets
01:15:51pour être une solution
01:15:52pertinente
01:15:53face à l'urgence climatique
01:15:54et aux besoins
01:15:55d'une électricité
01:15:56à prix accessible.
01:15:57Mais même si vous ne partagez
01:15:58pas cette opinion,
01:15:59vous devez bien admettre
01:16:00que le premier réacteur
01:16:02EPR-2
01:16:02ne sera pas prêt
01:16:03en 2035
01:16:04date d'échéance
01:16:05de cette loi.
01:16:06Ce n'est pas
01:16:07la France insoumise,
01:16:08les écologistes
01:16:08ou Greenpeace
01:16:09qui le disent.
01:16:09C'est le Conseil
01:16:11de politique nucléaire
01:16:12présidé par M.
01:16:13Macron lui-même.
01:16:14Il dit que ce sera
01:16:15au mieux 2038
01:16:17pour le premier réacteur
01:16:18si tout se passe bien
01:16:19et encore plus loin
01:16:21pour les suivants
01:16:21sans doute pas avant 2045
01:16:23voire 2050
01:16:24pour les six premiers.
01:16:26Et 2038
01:16:27ne vous en déplaise,
01:16:28a fortiori 2045,
01:16:30c'est bien après 2035.
01:16:32C'est donc hors
01:16:32du champ d'application
01:16:33de cette loi.
01:16:35Vos amendements
01:16:35en ce sens
01:16:36auraient presque dû
01:16:37être déclarés irrecevables
01:16:38pour manque de lien
01:16:39avec le texte
01:16:40dont nous discutons.
01:16:42Quant à figer
01:16:43cette semaine
01:16:43un engagement
01:16:44sur ce programme
01:16:45EPR2,
01:16:46c'est irresponsable.
01:16:48EDF ne donnera
01:16:49ses coûts et calendriers
01:16:50que dans plusieurs mois.
01:16:51La Cour des comptes
01:16:52elle-même
01:16:53alerte, je cite,
01:16:54sur l'accumulation
01:16:55de risques
01:16:56et de contraintes
01:16:57pouvant conduire
01:16:58à l'échec
01:16:59du programme EPR2.
01:17:01Être responsable
01:17:02aujourd'hui,
01:17:03ce n'est pas décider
01:17:04à l'aveugle
01:17:05sur des choix
01:17:06qui risquent fort
01:17:06de se transformer
01:17:07en fiasco industriel,
01:17:09en boulet budgétaire
01:17:10ou en machine
01:17:11à produire
01:17:12une électricité
01:17:12à plus de 100 euros
01:17:13le mégawatt-heure
01:17:14comme l'EPR
01:17:15de Flamanville 3.
01:17:17Ne lançons pas
01:17:18aujourd'hui
01:17:18un programme
01:17:19qui a tous les airs
01:17:20d'un Flamanville 4.
01:17:22Être responsable
01:17:23aujourd'hui,
01:17:24c'est faire au contraire
01:17:25des choix sûrs,
01:17:26efficaces,
01:17:27rapides,
01:17:28reposant sur des technologies
01:17:29maîtrisées.
01:17:31Être responsable
01:17:32aujourd'hui,
01:17:32c'est faire le choix
01:17:33de la sobriété,
01:17:34c'est engager d'urgence
01:17:35un plan massif
01:17:36de rénovation
01:17:37du bâti
01:17:37au lieu de suspendre
01:17:38ma prime rénov'
01:17:39comme vient de le décider
01:17:40le gouvernement.
01:17:41Vous prétendez
01:17:42qu'il n'y a pas d'argent
01:17:43pour cela,
01:17:44mais c'est parce que
01:17:45vous refusez de mettre
01:17:46à contribution
01:17:47les ultra-riches.
01:17:48Vous êtes en la matière
01:17:49les derniers dogmatiques.
01:17:51À moins que vous ne refusiez
01:17:52cette justice fiscale
01:17:54non seulement par idéologie,
01:17:56mais aussi par intérêt personnel.
01:17:58Quand on sait
01:17:58que les deux tiers
01:17:59des ministres du gouvernement
01:18:00sont millionnaires,
01:18:01alors nous vous disons
01:18:03clairement,
01:18:04si vous voulez trouver
01:18:04de l'argent
01:18:05pour la transition énergétique,
01:18:07commencez par regarder
01:18:08vos déclarations
01:18:09de patrimoine.
01:18:11Oui,
01:18:12être responsable
01:18:12aujourd'hui,
01:18:14c'est faire le choix
01:18:14de l'efficacité énergétique
01:18:16et en particulier
01:18:17du soutien massif
01:18:18à l'électrification
01:18:19de nos usages,
01:18:21du petit véhicule
01:18:22de tous les jours
01:18:23jusqu'au haut fourneau.
01:18:24Oui,
01:18:25nous devons maîtriser
01:18:26les usages de l'énergie
01:18:27pour réduire
01:18:27notre consommation globale,
01:18:30mais en parallèle,
01:18:30nous devons augmenter
01:18:32notre recours
01:18:32à l'électricité renouvelable
01:18:34pour remplacer
01:18:34le pétrole,
01:18:35le charbon,
01:18:36le gaz
01:18:36et leur émission
01:18:37de gaz à effet de serre.
01:18:40Et je veux le dire
01:18:40ici clairement,
01:18:41non,
01:18:41le problème de la France
01:18:42n'est pas de produire
01:18:43trop d'électricité
01:18:44aujourd'hui.
01:18:46Le problème de la France
01:18:47est qu'elle est en retard
01:18:48sur la hausse
01:18:48de la consommation
01:18:49d'électricité
01:18:50dont le pays
01:18:50et le climat ont besoin.
01:18:52Le problème de la France
01:18:54est de ne pas être sûr
01:18:55de produire assez
01:18:55d'électricité demain
01:18:57car elle dépend
01:18:58d'un parc nucléaire
01:18:59qui vieillit,
01:18:59qui a vocation
01:19:01à fermer
01:19:01et peut-être même
01:19:02brutalement
01:19:03si l'autorité
01:19:04de sûreté nucléaire
01:19:05n'autorise pas
01:19:05sa prolongation.
01:19:08Être responsable
01:19:09aujourd'hui,
01:19:10c'est faire clairement
01:19:11le choix
01:19:11du développement
01:19:12des énergies renouvelables,
01:19:13électriques
01:19:14comme thermiques
01:19:14pour remplacer
01:19:15les énergies fossiles
01:19:16rapidement.
01:19:18Alors,
01:19:18le Premier ministre
01:19:19nous dit
01:19:19que l'énergie française
01:19:20doit être compétitive,
01:19:22abondante,
01:19:22décarbonée
01:19:23et souveraine.
01:19:23Chiche,
01:19:25dans ce cas,
01:19:26le bon choix,
01:19:27c'est les renouvelables.
01:19:28Les renouvelables
01:19:29sont compétitives
01:19:30et c'est le nouveau nucléaire
01:19:31qui coûtera
01:19:31beaucoup plus cher.
01:19:33Les renouvelables
01:19:33sont abondantes
01:19:34et c'est elles
01:19:35dont la croissance potentielle
01:19:36est la plus rapide
01:19:37dans les années qui viennent.
01:19:39Les renouvelables
01:19:39sont décarbonées
01:19:40et en plus,
01:19:41elles ne produisent pas
01:19:42de déchets radioactifs
01:19:43pour des milliers d'années.
01:19:45Les renouvelables
01:19:46sont la garantie
01:19:46de notre souveraineté
01:19:47si le gouvernement
01:19:49veut bien donner
01:19:49la visibilité
01:19:51et les protéger
01:19:52de la concurrence déloyale
01:19:53car planification énergétique
01:19:55et politique industrielle
01:19:57doivent enfin
01:19:58aller de pair.
01:19:59Aujourd'hui,
01:20:01l'absence de planification,
01:20:02le retard
01:20:03dans la publication
01:20:04de la PPE 3
01:20:05menace des filières
01:20:06industrielles entières
01:20:07comme l'éolien en mer
01:20:08où General Electric
01:20:09a déjà supprimé
01:20:10800 emplois
01:20:11dans mon département
01:20:12de Loire-Atlantique.
01:20:14Je me réjouis
01:20:14que nous ayons adopté
01:20:15de façon transpartisane
01:20:17un amendement
01:20:18pour confirmer
01:20:18l'objectif
01:20:19de 18 gigawatts
01:20:20d'éolien en mer
01:20:21d'ici 2035.
01:20:22Nous vous proposerons
01:20:23de fixer aussi
01:20:24des objectifs
01:20:25pour le photovoltaïque,
01:20:27pour l'éolien terrestre
01:20:28et je vous invite
01:20:29à confirmer aussi
01:20:30le soutien voté
01:20:31en commission
01:20:32aux autres énergies
01:20:33de la mer
01:20:34et notamment
01:20:34au démarrage industriel
01:20:36de l'hydrolien.
01:20:37Collègues,
01:20:39refuser les énergies
01:20:39renouvelables
01:20:40comme le font
01:20:41le Rassemblement National
01:20:42ou la droite,
01:20:43c'est uniquement
01:20:44préparer la France
01:20:45soit à ne pas sortir
01:20:46des énergies fossiles,
01:20:47soit à manquer
01:20:48d'électricité.
01:20:50Refuser les énergies
01:20:51renouvelables,
01:20:52c'est un crime
01:20:52contre l'intérêt du pays,
01:20:54c'est avoir demain
01:20:55des coupures d'électricité
01:20:56et signer Marine Le Pen.
01:20:58Le nouveau nucléaire
01:20:59que vous voulez imposer
01:21:00arrivera de toute façon
01:21:01trop tard,
01:21:02car nous avons besoin
01:21:03de produire plus
01:21:04d'électricité
01:21:05dès 2030,
01:21:07dès 2035.
01:21:08Et tous les scénarios
01:21:10à horizon 2050
01:21:11faits par le gestionnaire
01:21:13du réseau RTE.
01:21:14Tous,
01:21:15sans exception,
01:21:17même ceux
01:21:17avec le plus de nucléaire,
01:21:19prévoient tous
01:21:20un développement massif
01:21:21des énergies renouvelables,
01:21:23ne vous en déplaise.
01:21:25Mais l'électrification
01:21:26ne pourra se faire
01:21:27sans un prix abordable
01:21:29et maîtrisé
01:21:29de l'électricité.
01:21:31Et pour cela,
01:21:32oui,
01:21:32il faut sortir
01:21:33l'électricité du marché.
01:21:35Le marché est incapable
01:21:36de planifier
01:21:37la transition écologique,
01:21:39incapable d'orienter
01:21:40les investissements
01:21:41vers le long terme.
01:21:43Depuis la libéralisation
01:21:44de l'électricité,
01:21:45les factures ont été
01:21:46multipliées par deux.
01:21:48Depuis que l'électricité
01:21:49est une marchandise
01:21:50comme les autres
01:21:51et non plus
01:21:52un service public,
01:21:53c'est simple,
01:21:54ça coûte plus cher
01:21:55et ça marche moins bien.
01:21:58Les directives européennes,
01:22:00la loi NOM,
01:22:01la privatisation de GDF,
01:22:02la transformation
01:22:03d'EDF en société anonyme
01:22:05n'ont fait qu'organiser
01:22:06l'impuissance publique
01:22:07en matière énergétique
01:22:08jusqu'à risquer
01:22:09la privatisation
01:22:10de nos barrages.
01:22:12Nous proposons
01:22:13au contraire
01:22:13de faire de cette loi
01:22:15la première étape
01:22:16du retour
01:22:17de la puissance publique
01:22:18dans l'énergie.
01:22:20Oui,
01:22:20la France a tous les atouts
01:22:21pour relever ces défis.
01:22:23Elle a les ingénieurs,
01:22:24les techniciens,
01:22:25les ouvriers,
01:22:26hommes et femmes
01:22:27attachés à l'intérêt général
01:22:28et aux services publics.
01:22:30Elle a encore,
01:22:31même s'il s'amoindrit,
01:22:32un savoir-faire énergétique
01:22:34et industriel
01:22:35qui ne demande
01:22:35qu'à se déployer.
01:22:37Elle a des sites
01:22:38qui peuvent être
01:22:39des points avancés
01:22:40de la bifurcation énergétique
01:22:41comme celui
01:22:42de la centrale électrique
01:22:43de Cordemais,
01:22:44sites qui ne demandent
01:22:45qu'à devenir
01:22:46un site pilote
01:22:46avec les projets
01:22:48tournés vers les énergies
01:22:49renouvelables
01:22:49et pour lesquels
01:22:50il est temps
01:22:51que le gouvernement
01:22:51et EDF
01:22:52renoncent à la fermeture,
01:22:54fassent respecter
01:22:55la parole
01:22:56du président de la République
01:22:57et ordonnent
01:22:58la conversion du site
01:22:59plutôt que son abandon.
01:23:02Oui,
01:23:02le défi climatique
01:23:03et énergétique
01:23:04peut être mortel
01:23:04pour la France
01:23:05si elle reste scotchée
01:23:07dans les énergies
01:23:07et les logiques
01:23:08du XXe siècle.
01:23:10Mais il peut être
01:23:11un formidable accélérateur
01:23:12de progrès écologique,
01:23:14industriel
01:23:15et social
01:23:16si nous le décidons.
01:23:17Alors en avant !
01:23:18Souveraineté,
01:23:23décarbonation
01:23:23et compétitivité.
01:23:26Souventré d'abord
01:23:27instruit des leçons
01:23:29de la guerre en Ukraine
01:23:30et face à la nouvelle
01:23:31guerre froide économique
01:23:32menée par la Chine,
01:23:33la Russie
01:23:34et désormais
01:23:34les Etats-Unis.
01:23:36Décarbonation ensuite,
01:23:38car nous libérer
01:23:39dès que possible
01:23:39des énergies fossiles,
01:23:41nous sortira
01:23:42de la dépendance
01:23:43de ces Etats concurrents,
01:23:45des risques inhérents
01:23:46à la volatilité
01:23:47des prix de ces énergies
01:23:48et permettra
01:23:49de faire coïncider
01:23:50priorité économique
01:23:52et priorité climatique
01:23:54dans le respect
01:23:55de nos engagements
01:23:56internationaux.
01:23:58Compétitivité enfin,
01:23:59car il n'y aura pas
01:24:00de souveraineté économique
01:24:01et de réindustrialisation
01:24:04que si nous parvenons
01:24:05à construire
01:24:06un mix énergétique
01:24:07et notamment électrique
01:24:09qui offre le prix
01:24:10le plus compétitif
01:24:11à nos entreprises
01:24:12et le plus à même
01:24:13de protéger
01:24:14le pouvoir d'achat
01:24:15des ménages.
01:24:16La réduction
01:24:17de nos besoins fossiles
01:24:19passe en premier lieu
01:24:20par le développement
01:24:21d'une politique
01:24:21de sobriété
01:24:22et d'efficacité
01:24:23énergétique
01:24:24ambitieuse
01:24:25permettant
01:24:26l'électrification
01:24:27des usages.
01:24:29Cela nécessite
01:24:29un effort public
01:24:30constant dans le temps
01:24:31et une visibilité
01:24:33donnée aux bénéficiaires
01:24:34comme aux acteurs
01:24:35économiques.
01:24:37Or,
01:24:37qu'il s'agisse
01:24:38de ma prime rénov',
01:24:40de la prime à la conversion
01:24:41ou du leasing social,
01:24:43avec les changements
01:24:43de critères
01:24:44et de niveaux
01:24:45de prise en charge
01:24:46incessants,
01:24:47où le stop and go
01:24:48sur les financements,
01:24:49Bercy semble activement
01:24:51vouloir saboter
01:24:52la transition énergétique
01:24:54qui est,
01:24:54je viens de le décrire,
01:24:56aussi une condition
01:24:57de notre souveraineté
01:24:58économique et industrielle.
01:25:00De ce point de vue,
01:25:01Monsieur le rapporteur,
01:25:02nos débats en commission
01:25:03sur les objectifs
01:25:04de rénovation thermique
01:25:05des bâtiments,
01:25:07deux heures à peine
01:25:07avant l'annonce
01:25:08de la suspension
01:25:09du guichet,
01:25:10ma prime rénov'
01:25:10avait quelque chose
01:25:12d'un peu absurde.
01:25:14Les conséquences
01:25:14ne sont pas neutres
01:25:15car le retard pris
01:25:16dans l'électrification
01:25:18des usages
01:25:18risque de créer
01:25:19un décalage
01:25:20entre la demande
01:25:21et l'offre d'électricité
01:25:22déjà ponctuellement
01:25:23perceptible aujourd'hui.
01:25:26Il est donc urgent
01:25:27que le gouvernement,
01:25:28Monsieur le ministre,
01:25:28mette en œuvre
01:25:29des moyens concrets
01:25:30dans l'électrification
01:25:31des usages
01:25:32afin que nos débats,
01:25:34ici,
01:25:34sur la production électrique
01:25:36ne soient pas,
01:25:37sans mauvais jeu de mots,
01:25:38déconnectés.
01:25:38J'en viens justement
01:25:40à ce débat
01:25:42qui concerne
01:25:42un bien commun
01:25:43qu'est l'énergie
01:25:44qui est au cœur
01:25:45de notre souveraineté.
01:25:47Suite à nos propres travaux,
01:25:48nous considérons
01:25:49que les énergies renouvelables
01:25:50constituent
01:25:51la réponse
01:25:52la plus adéquate
01:25:53aux trois piliers
01:25:54précités
01:25:54en étant moins coûteuse
01:25:56que les infrastructures
01:25:57nucléaires nouvelles,
01:25:59plus rapidement
01:25:59et aisément déployables,
01:26:01assurant une indépendance
01:26:03énergétique
01:26:03en matière de combustible
01:26:05et offrant
01:26:06une très faible
01:26:07empreinte carbone.
01:26:08Voilà pour le début
01:26:09de ce débat
01:26:10sur la programmation
01:26:11nationale de l'énergie
01:26:122025-2035,
01:26:15vaste chantier.
01:26:16Alors un chiffre
01:26:16avant de clore
01:26:17la séance,
01:26:18eh bien aujourd'hui,
01:26:19l'énergie consommée
01:26:20dépend à hauteur
01:26:21de 60%
01:26:22de combustibles
01:26:23fossibles
01:26:24majoritairement importés.
01:26:26A bientôt sur LCP.
01:26:27LCP.
01:26:27Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations