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  • 17/06/2025
On termine en évoquant le vainqueur du Dauphiné : Tadej Pogacar. Ce dernier a été critiqué pour une forme d’arrogance, lui qui évoquait par exemple son envie de finir une course plus rapidement pour voir l’arrivée du Tour de Suisse féminin.

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🥇
Sport
Transcription
00:00Chez UAE, Stéphane, vous étiez présent sur place.
00:03On a notamment lu dans certaines colonnes, dans certains articles, via certaines presses,
00:09que Pogacar était un petit peu différent dans son comportement.
00:12On l'a ressenti, ça, c'est vrai ?
00:13Oui, oui, tout à fait. Pas certaines presses. D'ailleurs, la mienne, j'assume.
00:17Oui, oui, oui, complètement. Il m'a surpris parce qu'il n'est pas comme ça d'habitude.
00:22Il était irrité, irritable, alors qu'il avait simplement des obligations protocolaires
00:29qui sont liées à un vainqueur d'étape ou à un maillot jaune.
00:32Et on l'a senti un peu distant par rapport, en tout cas, à nous, la presse,
00:37alors qu'il n'y avait rien de particulier qui avait été écrit de négatif.
00:41Et s'il aborde le Tour dans cet état d'esprit-là, il va s'exposer à de gros soucis
00:47parce qu'au Tour de France, c'est la grande vitrine mondiale du vélo
00:51où débarquent la moitié de représentants de la presse qui ne suivent jamais de course
00:56et qui viennent pour faire autre chose et qui posent souvent des questions qui fâchent.
01:01C'est chaque année la même chose au Tour de France.
01:03Vous allez voir, je vais ma main couper.
01:05Dans quelques semaines, on va commencer à reparler.
01:07Qu'est-ce qui se passe ? On a des doutes ? Il marche à quoi ? Etc.
01:11Donc voilà, dans sa communication, en tout cas, il devra revenir à ce qu'il faisait avant,
01:16c'est-à-dire que ce qu'il fait très bien, c'est quelque chose d'essentiel pour lui.
01:22Oui, par exemple, cette phrase-là, elle exprime une prétention extraordinaire.
01:27Il y avait eu la première étape, en tout cas lorsqu'il avait un petit peu été à l'avant,
01:33gagnant avec facilité, où il avait parlé d'Urska Zygert, notamment sur le Tour de Suisse,
01:37en disant « J'ai hâte qu'on en termine, comme ça je pourrais aller regarder l'étape ».
01:41Alors cette déclaration-là était très sympa.
01:43Le lendemain, Philippe, c'est un peu moins chouette comme on a pu le dire.
01:46Oui, voilà la phrase qui vient d'être mise sur l'écran.
01:49Non, ça dérange, c'est clair, il faut se mettre à la place des adversaires.
01:52On voit Vingegaard qui finit, qui s'allonge sur son guidon, qui n'en peut plus, qui n'arrive plus à retrouver son souffle.
01:59On a Lipovic qui arrive au bout de sa vie, on a Remco qui arrive à son tour, il n'en peut plus, ils sont en transpiration totale.
02:06Et on ne parle que des meilleurs.
02:07Derrière, il y a des coureurs qui se battent pour rentrer dans les délais.
02:11Et quand eux lisent une phrase pareille, ça choque, clairement, ça choque.
02:15Et moi, ce que j'ai peur pour Vingegaard, c'est qu'il va commencer à énerver.
02:19Il énerve déjà parce qu'il écrase, il domine, il se permet, on va dire, d'aller battre les meilleurs sur les classiques,
02:26de battre les meilleurs coureurs sur les courses à étapes, évidemment.
02:29Donc, il commence à déranger dans le milieu.
02:33Et ce que j'ai peur, c'est qu'il y ait une réaction négative.
02:36On voit, les médias commencent à moins l'apprécier.
02:41S'ils continuent comme ça, ça va être de plus en plus.
02:43Ça peut être une spirale négative qui se déclenche.
02:45Ça peut être une spirale négative.
02:45Et moi, par exemple, lors de ma carrière, je l'ai connu avec Chris Froome,
02:49qui, au début, est arrivé de nulle part.
02:53Il a commencé à gagner des courses.
02:55Tout le monde était fan.
02:55Tout le monde s'est dit, c'est bien.
02:57Un mec qui a été élevé au Kenya, qui n'avait aucune culture de cyclisme.
03:03C'est magnifique.
03:03On va avoir une nouvelle ère qui va arriver dans le cyclisme.
03:08Et puis, du jour au lendemain, il s'est fait huer.
03:11Il s'est pris de l'urine régulièrement sur l'école.
03:15Il s'est fait, limite, pousser dans l'école.
03:19Donc, il a vécu quand même des expériences très, très négatives.
03:23Alors, ça s'explique également par son comportement.
03:25On se rappelle son attaque dans le Mont Ventoux à 140 tours minutes.
03:30Il met tout le monde à bloc.
03:34Tout le monde loin, dans les écarts.
03:37Et pareil, il réagissait comme si c'était normal.
03:40Je veux dire, il ne faut jamais oublier de rester humble et de respecter ses adversaires.
03:47On peut comprendre qu'il y a des jours exceptionnels dans une carrière.
03:50Pogacar vit des années de très, très haut niveau.
03:53Il écrase la concurrence. Pour lui, ça devient peut-être normal.
03:56Mais il ne faut jamais se dire que c'est normal.
03:59C'est caricaturale, ce que je vais dire.
04:01Mais puisqu'on parlait d'Eddie Merckx en début d'émission,
04:05le public français, la caricature, elle est là.
04:07Le public français, s'il n'y a pas un coureur français qui domine et qui fait quelque chose,
04:11il va tout de suite se braquer sur l'élément dominant.
04:13Et il peut être, à force de journées au pastis, au soleil, caricature deuxième, devenir méchant.
04:21Et ce qui s'est passé, il dit Merckx, n'a pas fait le tour en 73,
04:24parce que celui de 72, il s'était fait insulter partout, dans toutes les étapes.
04:30En plus, il s'était alimenté par des coureurs français comme Cyril Guimard.
04:33En 75, idem, il perd le tour pour, sans doute, et même certainement,
04:39pour ce fameux coup de poing dans le Pouy-de-Dôme.
04:41Donc, il ne faudrait quand même pas qu'on en arrive là avec Pogacar.
04:44Oreddy n'était pas arrogant, il n'avait pas cette attitude un peu de suprématie et d'arrogance
04:52comme peut l'avoir Pogacar.
04:54Donc, je l'invite vraiment, enfin, je ne pense pas qu'il va nous écouter,
04:57mais je l'invite vraiment à revenir en arrière, à revenir à ce qu'il est,
05:00c'est-à-dire quelqu'un de sain, d'abordable.
05:02On sait qu'il domine, il le sait, il n'a pas besoin de faire ce qu'il a fait
05:07pour dominer Vingegaard, qui l'a littéralement, je trouve, humilié dans ce Dauphiné.
05:12Parce qu'on n'en parle pas assez, mais Vingegaard, le grand perdant de ce Dauphiné,
05:15ce n'est pas Remco du tout, c'est Vingegaard, qui n'est pas prêt,
05:19qui n'a pas couru depuis le 13 mars, c'était peut-être un mauvais choix,
05:23parce qu'on dit, ouais, Pogacar, il a fait toutes les classiques,
05:25il est déjà là au Dauphiné.
05:26Ben oui, peut-être que Vingegaard a dû faire la même chose.
05:29Je pense que Vingegaard est prêt.
05:32Franchement, quand on voit sa performance sur le Contre-la-Monde
05:35par rapport à Remco, qui est la star du Contre-la-Monde,
05:38ne prendre que 20 secondes, et les écarts en montagne,
05:42c'est simplement que Vingegaard est excellent par rapport au reste du peloton,
05:45mais il y a un gars qui, aujourd'hui, joue littéralement avec lui,
05:49donc oui, c'est plutôt inquiétant.
05:51Ce n'est pas pour rien qu'on le nomme comme étant le nouveau cannibale, Philippe.
05:54On a d'ailleurs pu apercevoir sur les réseaux sociaux une petite, non pas une pique,
06:00mais en tout cas un petit avertissement en vert à Dave Pogacar, qui a suscité quelques réactions.
06:05Alors Twitter, on sait, X est limité à 80 caractères,
06:07donc ce n'est pas facile de pouvoir en dire plus.
06:10On sait évidemment que c'est hyper positif, le message que vous essayez d'envoyer là.
06:13Oui, bien sûr, c'est vrai, le voilà, le message que j'avais écrit,
06:17parce que c'est clairement, pour moi, de la maladresse de sa part,
06:22parce qu'on le connaît, il est entier.
06:27Moi, les images que j'ai de lui, c'est quand il donne son maillot et ses lunettes à Pelizzari
06:31à l'arrivée du Giro, quand il fait des photos avec des gamins,
06:35quand il répond aux journalistes à l'arrivée d'Estra de Bianca,
06:39vous êtes le premier vainqueur, champion du monde,
06:41il répond non, c'était l'autre Kopecky l'année avant.
06:44Je veux dire, ça, c'est Tadej Pogacar naturel.
06:47Il est spontané, il est jovial, il est souriant.
06:52Et ici, on a vraiment un changement de comportement brusque,
06:55parce que sur les classiques, il n'était pas du tout comme ça.
06:58Ici, on le voit, peut-être qu'il y a des raisons familiales,
07:00je ne sais pas, je ne connais pas exactement les raisons,
07:02mais en tout cas, il y a un vrai changement de comportement chez lui,
07:06un changement de communication également,
07:07et mon message, je sais qu'il va le lire,
07:11je sais qu'on va lui répéter,
07:13c'est plutôt un avertissement et peut-être un conseil.
07:18Un conseil, un conseil, exactement,
07:20parce que je n'ai pas envie,
07:22pour lui, je pense qu'il ne mérite pas justement
07:24de recevoir de l'urine comme l'a reçu Froome.
07:26Mathieu Van Der Poel, notamment.
07:27Ou Mathieu Van Der Poel régulièrement,
07:30je pense que Pogacar ne mérite pas ça,
07:32et je pense qu'il pourrait se rattraper très facilement,
07:35parce qu'il a une très bonne image,
07:37il pourrait rattraper le coup rapidement.
07:38– Stéphane, on parlait notamment de Eddy Merckx,
07:41à qui c'est arrivé, Mathieu Van Der Poel,
07:43il y en a eu plusieurs évidemment qui ont dû faire face à cela,
07:46on peut expliquer ça aussi par cet agacement,
07:49qui peut tourner autour de nombreuses suspicions à son sujet,
07:52il commence à être peut-être agacé, Pogacar,
07:54ça peut être aussi une des conséquences ?
07:56– Je pense qu'au niveau des suspicions,
07:58il n'a pas à se plaindre,
07:58c'est beaucoup moins évident qu'à l'époque de Festina,
08:05de Lance Armstrong, etc.
08:06– Tout de même, sur la toile,
08:08on voit beaucoup de personnes qui n'y connaissent pas forcément.
08:11– Quand un coureur domine, systématiquement,
08:14ceux qui ont un doute sur le dopage vont venir avec le sujet.
08:20Ça n'existe qu'en sectisme.
08:22Quand le finaliste de Roland Garros,
08:24Siner, prend trois mois de suspension pour dopage
08:26dans un dispositif,
08:29ça fait beaucoup moins d'écho
08:30et dans la presse et sur les réseaux sociaux.
08:33Donc c'est lié au vélo et il n'y a rien à faire.
08:37Le vélo traîne ces casseroles-là depuis l'affaire Festina,
08:40justement, c'est elle qui a déclenché toutes ces hostilités.
08:43Depuis, il y a une frange du public,
08:46et on peut le comprendre,
08:47qui n'est pas forcément d'accord avec ce qu'il voit.
08:50Pourquoi le regarde-t-il encore le cyclisme ?
08:53Ça, c'est une autre question.
08:54– On peut imaginer que ça l'agace.
08:56On a notamment vu Remco Evenepoel partager sur Strava
08:59un petit titre sur sa dernière sortie
09:01par rapport à ses détracteurs qui ont critiqué ses performances.
09:05On sent quand même que ça titille les champions, Philippe.
09:08Today Pogacar, il a X.
09:10Il regarde ce qui se passe,
09:11il regarde les messages négatifs à son sujet.
09:13Ça doit...
09:13C'est humain.
09:14Il n'a que 26 ans aussi, on le rappelait.
09:15On parlait d'Arnaud Delis, de Remco Evenepoel.
09:17Ils apprennent aussi, toujours, en termes de communication.
09:20– Oui, mais justement, c'est là qu'un athlète doit être fort.
09:22C'est qu'il doit faire la part des choses
09:24et transformer des fois des frustrations
09:27ou des colères en énergie positive.
09:31Donc, on parlait d'Eddie Merckx tout à l'heure.
09:34Edi, quand on lui faisait quelque chose qu'il n'appréciait pas,
09:38il le mettait le lendemain à cinq minutes.
09:40C'était ça, sa réponse.
09:40Il n'allait pas l'insulté.
09:41Il n'allait pas faire des articles par presse interposés.
09:44Et on a envie que Pogacar s'exprime plus
09:48comme il le fait depuis le début de sa carrière,
09:50c'est-à-dire en faisant des exploits
09:52et en étant toujours sympa comme il l'a été jusqu'à présent.
09:56Donc, on n'a pas envie de...

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