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Johann Dionnet signe ce qui est annoncé comme « la comédie de l’été », déjà multi-récompensée au dernier festival de l’Alpes d’Huez. « Avignon » met à l'affiche Baptiste Lecaplain et Alisson Wheeler.

Retrouvez « Nouvelles têtes » présenté par Mathilde Serrell sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

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Transcription
00:00Place aux nouvelles têtes, Mathilde Serrel, ce matin, votre invitée a entre 39 et 42 ans,
00:07ça dépend de l'âge demandé pour le rôle.
00:09L'acteur, réalisateur, scénariste, Johan Dioné est dans notre studio.
00:15Fanny ?
00:16Mais oui Stéphane !
00:17Oui Stéphane, c'est ça.
00:18Attends, tu joues dans le site ?
00:19Pardon ?
00:19C'est incroyable, c'est ma pièce préférée, tu joues qui ?
00:22Bonjour Johan Dioné.
00:24Bonjour.
00:25Dans votre prou et long métrage Avignon qui sort demain, Baptiste Le Capelin,
00:28qu'on vient d'entendre, fait croire qu'il joue le CID.
00:30Et vous, j'ai vu dans votre questionnaire pour Nouvelle Tête que vous vous arrangez avec votre date de naissance.
00:34Donc ça dépend des rôles.
00:36Oui voilà, ça dépend des rôles.
00:38Vous avez 28 ans ?
00:39Parfois oui, parfois 28.
00:4128 ça se voit maintenant, donc 32, 33.
00:43Même en se rasant de près.
00:45Le quiproquo et le mensonge qui s'en suit, c'est une structure théâtrale par excellence, bien sûr.
00:50On le comprend dans le film, c'est aussi la structure de Ruy Blas par exemple.
00:53C'est un film sur le théâtre, précisément sur ceux qui en font.
00:56Avec la passion qu'il faut avoir pour coller des affiches par 40 degrés et pour être payé une date sur deux.
01:02Vous l'avez vécu ça, en faisant Avignon, Johan Dioné ?
01:05Alors, tout ce que vous avez dit avant, oui.
01:07Une date sur deux, je l'ai vécu, mais pas forcément Avignon.
01:11Avignon, ça s'est toujours plutôt bien passé.
01:14J'ai eu la chance d'avoir des gens qui me payent à chaque fois.
01:16Mais c'est vrai que la première fois, quand j'ai commencé le métier d'acteur,
01:20moi je faisais des spectacles pour enfants et la première fois, oui, j'étais payé un cachet sur trois à peu près.
01:27Et on le fait parce qu'on veut absolument le faire ?
01:30On le fait parce qu'on est passionné, parce que de toute façon, il fallait bien commencer par faire quelque chose.
01:34C'est un métier passion, hein, Paulson ?
01:36C'est avant tout un métier passion, on est payé par le passion.
01:38Il y a ceux qui vendent des ogives et puis il y a ceux qui sont payés une date sur trois.
01:41Voilà, votre souvenir d'Avignon, le pire, le meilleur ? Parce que vous en avez fait quand même quelques ans.
01:46C'est marrant parce que le pire, c'est aussi un peu le meilleur.
01:49J'en ai eu, bon, il y a eu le premier qui a été très éprouvant, mais qui était évidemment, qui restera à jamais gravé parce que c'était le premier.
01:56Mais il y en a eu un particulièrement compliqué qui a été, c'était à peu près il y a une dizaine d'années.
02:01Justement, j'avais plus de travail, j'avais plus de copines, j'avais plus rien.
02:04Et justement, j'ai un ami qui m'a dit, mais viens avec nous faire une pièce de boulevard qui s'appelait « Je la sens bien cette histoire ».
02:10Qui se joue au palace, justement, et Mathieu Burnel, qui l'avait écrit, qui m'avait dit de venir.
02:19Mathieu qui joue d'ailleurs dans le film, et vraiment, j'ai passé…
02:22On l'a remercié.
02:23On l'a remercié.
02:24C'est parce que oui, c'est un ami.
02:26Je la sens bien cette histoire.
02:27C'est un super comédien, oui, c'était avec Caroline Froissart et Patrick Chanfray, entre autres.
02:34Et c'est vrai qu'on s'était bien marrés, mais il m'est arrivé beaucoup de choses.
02:39Pendant cet avignon, je me suis battu avec un aveugle quand même.
02:42Ah oui, d'accord.
02:43Voilà, bon bref, il y a quelqu'un aussi qui est venu dormir dans ma chambre à cette heure du matin.
02:47Il s'est trompé, je pense que c'était un ami de Patrick.
02:50Votre dame est arrivée, pour reprendre une réplique spéciale, débronzée.
02:54En tout cas, ça sent le vécu, vous avez joué à la fois dans des pièces de boulevard et dans des classiques à Avignon.
02:59Et on va retrouver cette thématique dans votre film, Björn Dioné.
03:02Vous l'avez écrit ce film, vous l'avez réalisé, vous y jouez également.
03:05C'est l'histoire de cette troupe, celle de Baptiste Lecaplin et Alison Wheeler qui jouent la pièce de boulevard.
03:09Cette fois, je la sens bien cette histoire, mais ma sœur s'incruste.
03:12Par hasard, il croise Fanny, qui est incarnée par Elisa Erka, une comédienne montante qui joue dans un classique.
03:18Et à qui il fait croire, Baptiste Lecaplin, qui joue dans le Cid.
03:20Le théâtre classique rencontre le théâtre de boulevard, je le disais.
03:23Et en fait, il y a des a priori des deux côtés, c'est ça que vous vouliez raconter ?
03:26Oui, exactement, il y a des a priori des deux côtés.
03:28Moi, j'ai eu la chance justement de jouer dans des classiques et dans des pièces de boulevard.
03:33Et à chaque fois, j'ai rencontré des gens incroyables.
03:35Et j'ai eu vraiment des très très bonnes expériences.
03:39Mais j'ai pu aussi avoir des a priori au début.
03:43Même la première fois où j'ai abordé les textes classiques, je me suis demandé si c'était pour moi,
03:48si ce n'était pas un peu trop poussiéreux.
03:49Et en fait, pas du tout.
03:50Et je suis allé au théâtre voir des choses incroyables.
03:54Et j'ai vu des acteurs jouer des pièces classiques.
03:58Et ça m'a vraiment mis une claque.
03:59Et pareil, pour le boulevard, j'ai rencontré vraiment à chaque fois des gens
04:05qui étaient en fait passionnés par ce qu'ils faisaient.
04:08Et je crois que c'était mon envie de faire ma déclaration d'amour au spectacle vivant,
04:13peu importe son genre, peu importe son style.
04:14Il y a une définition assez minimale qui est donnée par votre personnage.
04:17D'ailleurs, en mettant une claque à Baptiste Lecaplan,
04:20qui est en fait, on est sur un plateau, il y a des fauteuils rouges, on éteint la lumière.
04:23C'est du théâtre.
04:24On va écouter un extrait de ce débat sur théâtre classique, théâtre de boulevard.
04:28Ils sont en terrasse à Avignon.
04:29C'est parti.
04:30Encore une fois, le rire, immense, oui.
04:32Donc bien sûr le divertissement, bien sûr le rire, mais pas à n'importe quel prix.
04:35Ce qu'on fait, c'est sérieux.
04:36C'est un acte sacré de monter sur scène, d'accord ?
04:38Ça, ce n'est pas du théâtre.
04:40On ne peut pas appeler ça du théâtre.
04:43Je suis d'accord.
04:45Et tu as déjà vu ce genre de pièce, comme tu dis ?
04:48Eh ben, je...
04:50Non ?
04:51Alors, comment tu peux savoir que ce n'est pas du théâtre si tu parles d'un truc que tu n'as pas encore vu ?
04:55Enfin, tu as juste vu un titre, quoi.
04:56Mais un titre, ça peut être trompeur.
04:58Par exemple, toi, tu joues dans quoi ?
05:00Dans la solitude des champs de coton.
05:02Ok.
05:02Tu vois, là, par exemple, si je me fie au titre, j'imagine que je vais pas mal me faire chier.
05:06Alors que dans les 3h15, il y a sûrement 2-3 trucs qui sont pas mal.
05:08Alors, je crois que ça dure 3h47.
05:14Et alors là, Baptiste Lecapteur, dans cette scène, il dit « Mais tu n'as jamais vu une des pièces dont tu parles ? »
05:18C'est un peu vous ?
05:19C'est ce que vous avez ressenti parfois, Ian Johnnet ?
05:21Est-ce que j'ai déjà ressenti ça ?
05:24En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ce que dit le personnage de David, incarné par Henri de Créancourt.
05:30Grand acteur, d'ailleurs.
05:31Très grand acteur.
05:31Ça, je l'ai entendu, ça, par contre.
05:34Des gens qui disaient « Mais ça, c'est pas possible, c'est pas du théâtre, ça n'a rien à faire à Avignon. »
05:39Alors, ça, par pour le coup, j'ai jamais compris pourquoi ces gens disaient ça.
05:43Oui, évidemment, je pense que le regard de certaines personnes, quand vous êtes là en train de tracter avec un t-shirt rose,
05:49ou quand vous êtes habillé, comme si on était au XVIIIe siècle, en train de faire des parades.
05:56Il y a des parades où les gens vendent leurs spectacles dans la rue pendant ces 30 jours.
06:01Vous, vous avez eu une consécration depuis, déjà parce que les années en première se passent très très bien,
06:06et aussi parce que vous avez été multi-récompensé au Festival de l'Alpe Jazz.
06:10Vous avez raflé le Grand Prix, le prix coup de cœur des Alpes, le prix Canal+, du Meilleur Film.
06:15C'est Elsa Libertagne, la présidente du jury, qui a fait un très joli mot sur votre film.
06:19On écoute la remise des prix.
06:21Quand il y a un miracle, à chaque instant, pour chaque acteur, pour chaque scène,
06:27t'es émue, tu es bouleversée, tu ris, tout passe comme ça, comme si c'était une évidence.
06:35T'as envie de rester dans le film encore, t'as envie de t'accrocher au film,
06:39t'as pas envie que le film y termine, t'as envie d'être avec eux, dans leur aventure, dans leur folie,
06:43dans leur mythomanie, dans leurs amours.
06:48Et ce film, pour moi, c'était Avignon.
06:51Et la fanfare !
06:53Yohann Zionnet, vous vous souvenez de ça ?
06:56Vous montez sur scène, vous l'avez dédié à tous les galériens, cette victoire ?
07:00Oui, à tous les gens, toutes les compagnies de théâtre de France,
07:05ou même d'ailleurs, et tous les gens qui pensent qu'ils ne sont pas assez bien pour être aimés.
07:08Et voilà, on finit sur ça, parce que vous avez...
07:12On ne s'y attendait pas à celle-là !
07:14Non, on ne l'attendait pas et on l'apprend.
07:16On va vous faire un câlin !
07:17La petite larmichette de fin de vie.
07:20On n'y croit pas une seconde, mais...
07:22Nico est jeune !
07:23Comme votre personnage, le personnage de la jeune femme, dès qu'il y arrive quelque chose de bien,
07:28elle pense qu'il lui arrivera quelque chose de mal.
07:30C'est pas ce que je vous souhaite.
07:31Bonne route à vous, Yohann Dené.
07:32On va aller voir des films.
07:33Absolument, Avignon, c'est demain en salle.
07:35Avignon.

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