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  • 17/06/2025

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00:00Et bienvenue dans les informes et l'émission de décryptage de l'actualité de France Info et ce matin pour vous aider à tout comprendre
00:15Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé et on vous retrouve aussi pour l'interview politique à 7h45 sur le canal 16 de la TNT.
00:22Bonjour Alix. Bonjour Salia. A vos côtés Étienne Girard, directeur adjoint de la rédaction de L'Express. Bonjour Étienne. Bonjour Salia.
00:28Et évidemment Renaud Daly. Bonjour Renaud. Bonjour Salia. Bonjour à tous.
00:31Renaud, on commence tout de suite par évoquer la position de la France dans le conflit Israël-Iran.
00:36Et oui, la guerre qui continue entre Israël et l'Iran au cinquième jour de bombardements réciproques.
00:42Dans cette guerre, Paris considère qu'Israël peut légitimement se défendre contre la menace nucléaire iranienne.
00:50Mais pour autant, Emmanuel Macron a fixé, en arrivant au G7 au Canada, une limite.
00:57C'est la question du renversement du régime qui ne fait pas à ses yeux partie des buts de guerre légitimes d'Israël.
01:03Écoutons le chef de l'État.
01:04Tous ceux qui croient qu'en frappant avec des bombes depuis l'extérieur, on sauve un pays malgré lui-même ou contre lui-même, se sont toujours trompés.
01:14Je pense que les peuples sont souverains, ils changent leurs dirigeants par eux-mêmes.
01:19Et que tous ceux qui ont voulu par le passé changer des régimes par des frappes ou des opérations militaires ont commis des erreurs stratégiques.
01:27Alors que Benjamin Netanyahou a reconnu qu'il pouvait envisager d'éliminer le guide suprême iranien Ali Khamenei.
01:38Et que cela, d'ailleurs selon le premier ministre israélien, pourrait mettre fin à la guerre.
01:42Donc la France soutient Israël lorsque Israël veut éliminer la menace du nucléaire iranien.
01:49Mais pas si les frappes, et c'est le cas, vont plus largement, si les cibles s'élargissent et visent à renverser le régime.
01:55Et puis par ailleurs, Donald Trump a quitté lui précipitamment la réunion du G7 au Canada pour entrer à Washington.
02:02Alors pour quelle raison ? Au passage d'ailleurs, il a manifesté son courroux à l'endroit d'Emmanuel Macron.
02:07Qui avait laissé entendre le chef de l'État que peut-être que le président américain pourrait négocier, discuter, un cessez-le-feu entre l'Iran et Israël.
02:16Emmanuel ne comprend jamais rien à asséner Donald Trump en expliquant qu'il n'allait pas travailler un cessez-le-feu.
02:23C'est, je cite, beaucoup plus gros que ça.
02:26Ça, ce sont les dernières informations sur le G7 qui a lieu au Canada en ce moment.
02:30Alix Bouyagé, on a entendu le président de la République. Il est hors de question de décapiter le régime iranien.
02:35Et en même temps, François Bayrou dit, la menace iranienne sur Israël est immédiate et vitale.
02:40Israël a le droit de se défendre. Comment comprendre cette position française ?
02:44Emmanuel Macron, il essaie d'avoir une position d'équilibriste avec, effectivement, une double approche.
02:49À la fois dire, oui, Israël est en droit de se défendre. Ils vont bientôt avoir la bombe atomique.
02:54Et ça, c'est un énorme préjudice à la fois pour Israël et la région, mais aussi pour les autres pays.
03:00Et donc, effectivement, Israël a le droit de se répondre.
03:03Et puis, le deuxième volet, c'est de dire qu'il faut la désescalade et que ce n'est pas non plus à Israël de changer un régime.
03:12Mais ce qui est intéressant, c'est de savoir, est-ce que cette voix porte ?
03:16Emmanuel Macron, il dit qu'il peut apporter sa protection en défense Israël s'il y avait des représailles iraniennes.
03:23On se souvient qu'il n'y a pas si longtemps, en 2024, depuis sa base en Jordanie, la France avait réussi à intercepter des drones, des missiles,
03:31il avait apporté son aide à Israël lors d'attaques iraniennes.
03:35Là, en l'occurrence, à ce stade, c'est ce que semble dire Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères,
03:40personne n'a rien demandé à la France.
03:41Oui, la demande n'a pas été faite par les Israéliens.
03:43Et ça veut bien dire qu'on est aussi dans un contexte de dégradation, de grande dégradation entre la France et Israël,
03:50et notamment Benjamin Netanyahou, depuis le blocus de Gaza.
03:55Et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron, aujourd'hui, clairement, il n'est pas au centre du jeu.
04:00Ce n'est pas le médiateur.
04:02On se souvient, en 2015, qu'il avait été, que la France avait joué un rôle dans l'accord sur le nucléaire iranien.
04:08Là, objectivement, la France n'est pas en pointe sur le dossier.
04:13La question de la position française, est-ce qu'elle est entendue ou pas ? Est-ce qu'elle est audible ou pas ?
04:17Là, avec ce qui vient de se passer ce matin au G7,
04:21Donald Trump qui quitte le G7,
04:23Emmanuel Macron dit c'est pour acter un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran,
04:27et puis le chef d'État américain qui dit mais alors pas du tout, il raconte n'importe quoi.
04:32Moi, je prévois quelque chose de plus grand, sans dire ce que c'est.
04:35Ça veut dire que déjà, il désavoue le président français.
04:39Ce qui est sûr, c'est que la France n'est pas en pointe sur ce dossier.
04:41Elle est totalement en retrait, voire en dehors du jeu.
04:44La vérité, c'est que la France ne souhaitait pas qu'il y ait des frappes sur l'Iran.
04:49Ce n'était pas l'agenda français.
04:51On voit bien que la France se retrouve piégée dans un conflit de priorité.
04:54La France souhaitait mener à bien une grande entreprise de reconnaissance de la Palestine,
04:59avec l'Arabie saoudite, d'aller vers des solutions pour Gaza.
05:03Et la guerre entre Israël et l'Iran percute totalement cet agenda.
05:08Maintenant, il y a un côté pragmatique dans la position française.
05:13Soit Israël a décidé d'entreprendre cette guerre, ces frappes.
05:18Alors la France s'adapte.
05:20Est-ce que c'est audible ? Ça dépend par qui.
05:21Il semble que, dans l'opinion publique, on comprend bien.
05:24D'ailleurs, c'est des propos plutôt de bon sens.
05:27On prend acte de la situation.
05:29Et on prend acte aussi du fait qu'on demande
05:31à ce que le renversement d'un régime n'ait pas lieu par voie militaire d'un pays étranger,
05:35ce qui n'a jamais marché nulle part.
05:37Et ce qui, partout, dans tous les pays du monde, produit une réaction nationaliste.
05:42C'est facile à comprendre.
05:43Maintenant, est-ce que la France a un coup à jouer ?
05:45Est-ce que la France pèse dans ce dossier ?
05:47Plus du tout.
05:47Parce que la base en Jordanie, on le voit bien pour l'instant,
05:52les Israéliens n'en ont pas besoin.
05:54Ils ont préparé cette opération.
05:56Ils se débrouillent avec...
05:57Ils sont, eux, à la manœuvre, ce qui est toujours plus facile,
06:00sur le plan militaire.
06:01Ils ne se sont pas en réaction.
06:02Ils ne sont pas surpris.
06:03Donc, ils ont tout préparé.
06:04Ils se débrouillent avec leurs propres moyens
06:06et avec l'aide, semble-t-il, des Américains.
06:09La France aura un rôle à jouer sur le plan diplomatique.
06:12Mais on n'est pas du tout, et on voit le bien dans les fins de nos recevoirs
06:15qui sont opposées à Emmanuel Macron,
06:16on n'est pas du tout dans le moment des négociations diplomatiques.
06:19A ce stade, la France a une position cohérente, mais peu audible.
06:22Les Etats-Unis, c'est l'inverse.
06:24Les Etats-Unis affichent une position à travers Donald Trump assez incohérente,
06:27soufflant le chaud et le froid.
06:28Mais par définition, au regard de la puissance américaine
06:31et de son poids dans la région,
06:32Donald Trump est, par définition, beaucoup plus audible.
06:34Mais Donald Trump, depuis quelques jours,
06:35ce n'est pas nouveau, vous me direz,
06:37mais souffle le chaud et le froid.
06:38D'un côté, il soutient, en fait, Israël.
06:42Il invite en même temps les Iraniens à revenir à la table de négociation.
06:45Il y avait un nouveau cycle de négociation qui était prévu dimanche à Oman.
06:50Et il explique en même temps,
06:51mais ils l'ont bien cherché, les Iraniens,
06:53parce qu'ils n'ont pas signé en 60 jours l'accord que leur proposait.
06:55Bref, il dit un peu tout et son contraire.
06:58Et d'ailleurs, c'est encore le cas en ce moment même.
07:00On ne sait pas du tout pourquoi est-ce qu'il est rentré précipitamment à Washington.
07:04C'est le feu où, à l'inverse, d'autres évoqueraient l'hypothèse
07:07d'une entrée d'une façon ou d'une autre des États-Unis en conflit.
07:11Bref, à ce stade, on n'en sait rien,
07:12parce que Donald Trump, de façon voulue ou non,
07:15en tout cas, entretient ce brouillard.
07:17Mais tout dépend, une fois de plus encore,
07:19dans ce conflit, en grande partie, on va dire,
07:22parce qu'on a vu aussi que Benjamin Netanyahou et Israël
07:24se sont largement autonomisés par moment, justement, de la tutelle américaine.
07:28Mais tout dépend quand même en grande partie des États-Unis.
07:30Ce qui n'est pas le cas de la France.
07:31La position de la France est assez cohérente depuis l'objectif
07:34qui était celui de la reconnaissance de l'État de Palestine
07:36qui a été mis à bas, en tout cas pour l'instant,
07:37cet objectif par ce nouveau conflit,
07:39jusqu'aux propos de François Bayrou et d'Emmanuel Macron
07:42qui distinguent les deux dimensions.
07:44C'est-à-dire que la protection par rapport à la menace nucléaire iranienne
07:47semble légitime au regard du gouvernement français.
07:51Il est légitime aux yeux du gouvernement français
07:52qu'Israël s'en protège,
07:54parce que c'est une question de survie pour Israël.
07:55Mais en revanche, le fait de vouloir renverser le régime
08:00et le fait est que Benjamin Netanyahou,
08:02maintenant, reconnaît que c'est aussi l'un de ses objectifs,
08:05ça, c'est non seulement illégitime aux yeux de la position de la France,
08:07mais de surcroît, c'est vrai que ça n'a jamais fonctionné,
08:09ça a toujours été inefficace,
08:10ça a même produit des effets boomerang inverses.
08:12Et juste un tout dernier point,
08:14de surcroît, là, il n'y a pas, fort heureusement,
08:16mais il n'y a pas de guerre au sol,
08:18c'est-à-dire qu'il n'y a pas de troupes au sol.
08:20Ce serait, ce renversement surviendrait
08:23par simplement l'envoi de fusées
08:25depuis plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres.
08:28C'est totalement irréaliste
08:30et ce serait politiquement et diplomatiquement
08:33extrêmement dangereux d'entrer dans cette voie.
08:35Il y a l'idée de médiateur quand même
08:36pour essayer d'enclencher cette désescalade.
08:39Deux hommes, deux chefs d'État, Erdogan
08:41et Vladimir Poutine.
08:43Et sur Vladimir Poutine, la France dit non, c'est impossible.
08:45Oui, c'est compliqué de faire intervenir.
08:48C'est vrai que c'est Donald Trump
08:49qui a posé cette option sur la table.
08:51C'est assez surprenant.
08:52Comment faire intervenir quelqu'un
08:54qui est lui-même belligérant dans une guerre
08:56que l'Europe et la France, notamment,
08:58essayent désespérément d'éteindre ?
09:00Donc non, c'est vrai que Vladimir Poutine,
09:03oui, grand allié iranien,
09:05mais ne peut pas être l'homme de la situation.
09:08Je reviens un moment à Trump
09:09parce que la petite phrase, le tweet,
09:12le message sur X,
09:14il est cinglant vis-à-vis du chef de l'État.
09:16Quand il dit que c'est un homme
09:18qui cherche à se faire de la publicité,
09:20qui est en quête de publicité,
09:22et il termine avec ce côté très paternaliste,
09:24Emmanuel Macron a toujours tort.
09:28Souvent, l'un des deux...
09:30Soit conscient ou inconscient.
09:31C'est quand même très très cruel.
09:32Ça dit quoi ?
09:33Ça dit aussi que...
09:35De deux choses.
09:36L'une, soit, effectivement,
09:38il y a eu des apartés au cours du G7
09:40qui nous ont échappés
09:41et des positionnements différents
09:43vis-à-vis de la gestion Israël-Iran.
09:46Soit, Donald Trump lui fait aussi payer
09:49sa petite visite au Groenland.
09:51Effectivement, on peut se demander
09:52qu'est-ce qu'allait faire le président français au Groenland.
09:54On n'a aucun intérêt là-bas,
09:55si ce n'est effectivement faire la leçon
09:57à l'ami américain pour lui dire
09:59que ce ne sera pas le 51e État.
10:01C'est l'Europe, quand même.
10:02Oui, c'est l'Europe,
10:04mais enfin, bon,
10:05il n'y avait jamais eu de visite récente au Groenland.
10:07Il n'y a pas une urgence à se rendre au Groenland.
10:10Et donc, ça dit quoi ?
10:11Ça dit que la relation risque un petit peu de se dégrader.
10:14C'est un coup de tonnerre
10:15parce que cette relation,
10:16elle était quand même quasi idyllique
10:17depuis le début de la présidence Trump.
10:21Dans un instant, on va se poser la question
10:25s'il est possible d'apercevoir
10:27la fumée blanche du conclave sur les retraites.
10:30C'est la question qu'on va se poser.
10:32Mais d'abord, le fil en faut à 9h15.
10:34Maureen Suignard.
10:35L'armée israélienne affirme ce matin
10:37avoir tué le nouveau chef d'État-major
10:40de l'armée iranienne.
10:41Il s'agit d'un proche d'Ali Ramenei.
10:43Hier, le Premier ministre israélien
10:45a estimé que la mort du guide suprême
10:47mettra fin à la guerre.
10:48Une guerre qui dure depuis 5 jours maintenant.
10:50Dans une déclaration commune,
10:52les pays du G7,
10:53les plus grandes économies mondiales,
10:55ont affirmé le droit d'Israël à se défendre
10:57tout en appelant à protéger les civils.
10:59En Ukraine, les frappes russes
11:01ont fait 14 morts à Kiev pendant la nuit.
11:03Le président ukrainien reproche,
11:05je cite,
11:06au monde civilisé de laisser les attaques russes
11:08sans réaction adéquate.
11:10La justice autorise le confinement définitif
11:12des déchets toxiques
11:13enfouis sur le site de Stokhamin,
11:16dans le Haut-Rhin.
11:17Des associations, des élus locaux s'y opposaient.
11:1942 000 tonnes de déchets toxiques,
11:21de cyanure, d'arsenic, de mercure,
11:24sont entassés à près de 600 mètres de profondeur
11:26dans cette ancienne mine de potassium
11:29de Viltessheim.
11:31Il peut y avoir encore quelques dysfonctionnements,
11:33mais globalement,
11:33le réseau Internet et téléphone
11:34est rétabli chez SFR.
11:36L'opérateur affirme que la panne massive d'hier
11:38est due à un problème de logiciel.
11:40Les informés continuent avec Alix Bouillaguet,
11:54éditorialiste politique à France Info Télé,
11:56Étienne Girard, directeur adjoint
11:58de la rédaction de L'Express.
11:59Et Renaud, c'est censé être aujourd'hui
12:01la fin du conclave sur les retraites ?
12:03La fin du conclave retraite,
12:05après 4 mois de discussion,
12:07pas de fumée blanche en vue alors qu'il est,
12:10mais rappelons que plusieurs organisations
12:11avaient claqué la porte, d'ailleurs,
12:13peu à peu, voire dès le début des discussions.
12:16Force Ouvrière et la CGT,
12:18dont vous receviez tout à l'heure
12:19Sophie Binet, la secrétaire générale,
12:21mais aussi côté patronal l'UDEP.
12:23Cinq partenaires sociaux ont discuté jusqu'au bout.
12:26La CFDT, la CFTC, la CFE-CGC côté syndicat.
12:30Le MEDEF et la CPME du côté patronal.
12:35La question de la remise en cause de l'âge légal
12:37à 64 ans a de fait été abandonnée en cours de discussion.
12:41En revanche, d'autres améliorations,
12:44d'autres aménagements de la réforme des retraites
12:46sont envisageables,
12:47notamment sur la question de la carrière des femmes.
12:51Haché, l'amélioration de la situation des femmes.
12:53Sur ce point, la CFDT estime avoir obtenu,
12:57être en train d'obtenir des avancées.
12:59Mais ce n'est pas le cas, selon Marie-Lise Léon,
13:01sur un autre point crucial aux yeux de la CFDT,
13:03c'est la question de la pénibilité.
13:05Sur ce point, la CFDT, qui fait partie de cette discussion,
13:10pose une ligne rouge à l'intention du patronat.
13:12Marie-Lise Léon, la secrétaire générale de la CFDT,
13:15chez nos confrères d'ARTL ce matin.
13:16On a mis une proposition, il y a deux mois sur la table,
13:19qui est simple, qui n'est pas une usine à gaz,
13:21qui permet une reconnaissance simple des métiers,
13:24comme les aides-soignantes, les ouvriers du bâtiment,
13:27les personnes qui travaillent en logistique,
13:29qui ont du port de charge lourde, etc.
13:30Donc là, je dirais, la balle est dans le camp du patronat.
13:33Si aujourd'hui, ils veulent un accord,
13:35ils prennent notre proposition.
13:36Sinon, il n'y aura pas d'accord avec la CFDT,
13:37c'est clair et net.
13:38Alors, peut-il y avoir un accord ?
13:40Est-ce que le patronat peut finalement approuver
13:42cette proposition de la CFDT sur la pénibilité ?
13:45Et est-ce que finalement, tout le monde a plus ou moins,
13:48parmi les participants, intérêt à un accord, ou pas ?
13:52Alix ?
13:53Alors, je pense que oui,
13:55pour répondre peut-être à votre question, Renaud,
13:58je pense qu'il y a quand même un intérêt conjoint
14:01de tout le monde
14:02à trouver un plus petit dénominateur commun,
14:05à la fois du côté du patronat
14:07et à la fois du côté des syndicats,
14:10de la CFDT notamment.
14:12Ça fait quatre mois qu'ils discutent.
14:14C'est compliqué de dire...
14:16De s'entendre dire par le Premier ministre
14:19« Je suis pour le dialogue social,
14:22allez-y, je vous donne les clés du camion »
14:24et à l'arrivée de dire « On n'a pas réussi à s'entendre ».
14:26Donc, je pense qu'effectivement,
14:29à l'exclusion, on va dire,
14:31du retour à l'âge sur la 64 ans,
14:35sur la table, il y a aussi peut-être
14:37jouer sur les durées de cotisation,
14:38il y a les carrières des femmes,
14:40on en parlait la pénibilité,
14:41on en parlait aussi des seniors.
14:42Alors, si, effectivement,
14:44ils arrivaient à trouver des points d'accord là-dessus,
14:47enfin, la voie de passage, elle existe.
14:49La voie de passage, elle existe.
14:51Après, l'idée est de savoir si on s'en contente.
14:53Parce que Sophie Binet, qui était sur ce plateau...
14:55Mais elle a claqué la porte.
14:57Donc, elle, forcément, elle dira non à tout.
14:59C'est un mauvais accord de toute manière.
15:01À partir du moment où, si, on s'en contente,
15:03c'est-à-dire quelque chose, oui,
15:05ce n'est pas le grand soir,
15:07mais c'est des petits pas décisifs.
15:09Excusez-moi, mais pour les femmes,
15:11je suis bien passée pour le savoir,
15:12quand on a des enfants,
15:13enfin, c'est vrai qu'on a été
15:15les principales victimes de cette retraite.
15:16Je ne veux pas lancer mon coup ce matin,
15:18mais de cette réforme, exactement.
15:20Donc, remettre des choses un peu d'équerre,
15:23ce n'est pas des petits pas pour des gens,
15:25c'est leur vie.
15:25Donc, je trouve que ce n'est pas inintéressant.
15:27Après, il y aura la traduction politique
15:29et là, c'est encore une autre affaire.
15:30Justement, Étienne Gérard, Sophie Binet,
15:32elle dit que tant que ça ne bouge pas
15:33sur les 64 ans,
15:34en fait, cet accord, il est mauvais de toute manière.
15:37Ça, c'est le point de vue de la CGT.
15:39Ils ne s'en sont pas cachés.
15:40Ils n'ont pas participé aux discussions.
15:41Donc, on ne peut pas leur reprocher.
15:43Parce qu'eux contestent depuis le début
15:45même l'idée d'une discussion
15:46qui ne reviendrait pas
15:48sur l'âge de départ à la retraite.
15:50Il y a un intérêt conjoint, c'est vrai,
15:51à la fois de la CFDT et du MUNES.
15:53Ça fait 8 ans que les deux organisations
15:55demandent qu'on leur redonne la parole,
15:57d'avoir la priorité.
15:59François Bayrou leur a donné
16:00ce qu'ils ont toujours réclamé.
16:02Donc, évidemment, il y a cet intérêt
16:04de trouver un terrain d'entente.
16:06Maintenant, pas à n'importe quel prix.
16:08Et c'est sur ça que pourraient achoper
16:10les discussions.
16:11Pour la CFDT, c'est quand même
16:13des avancées minimales.
16:14Alors oui, il y en aura de toute façon.
16:17Mais il y a quand même un intérêt
16:18à ce que les avancées soient substantielles.
16:20Si elles ne sont pas suffisamment substantielles,
16:22du point de vue de l'image de la CFDT,
16:25elles pourraient être écornées.
16:27C'est pour ça qu'elle tape du poing
16:28sur la table ce matin en disant
16:29qu'il faut vraiment que le MEDEF
16:32accepte nos propositions sur la pénibilité.
16:34Sinon, il n'y a pas d'accord.
16:36Ça s'appelle un rapport de force
16:38et un syndicat qui dirait
16:39moi, de toute façon, je signerai un accord
16:40et je suis prêt à n'importe quoi
16:42pour signer un accord ne sera pas crédible.
16:43Non, mais il pourrait être plus calme
16:44en disant on discute encore.
16:46Effectivement, mais ça s'appelle...
16:47On est dans la dernière ligne droite,
16:48les étudiants, c'est chaud forcément.
16:49Ça s'appelle la négociation
16:51et le rapport de force.
16:52C'est du grand classique.
16:53La position du MEDEF est intéressante aussi,
16:56vraiment tendue, de Patrick Martin,
16:58qui a un intérêt personnel aussi.
17:00Ce serait son premier grand accord.
17:02Il apparaîtrait comme un vrai négociateur,
17:04l'homme fort de la démocratie sociale française.
17:07Mais sur la pénibilité, il y a quand même un problème.
17:11C'est que, rappelez-vous, en 2017,
17:13le compte pénibilité était extrêmement tensé
17:16par le MEDEF et par les patrons
17:18qui avaient demandé et obtenu
17:20que certaines dispositions soient supprimées.
17:23Ces dispositions reviennent aujourd'hui
17:26dans les discussions.
17:27va-t-il, Patrick Martin,
17:29accepter ce que le MEDEF a refusé
17:32et ce pourquoi le MEDEF a combattu hier ?
17:35C'est toute la question.
17:36C'est difficile pour lui
17:37pour avoir des comptes à rendre
17:38vis-à-vis de ses adhérents.
17:41Donc, c'est soit faire un vrai compromis
17:43et l'expliquer ensuite à ses adhérents.
17:46C'est-à-dire, non, le prix à payer est trop lourd,
17:48mais ensuite, assumer l'échec
17:50et le MEDEF n'apparaîtrait plus
17:51comme un interlocuteur si central
17:53s'il n'arrive pas à s'entendre avec la CFDT.
17:55C'est vrai que c'est sur la position du patronat
17:57et en particulier du MEDEF
17:58qu'il y a encore un doute, une interrogation
17:59au regard de ce que vient de poser
18:01comme contexte interne
18:04à l'organisation patronale Etienne Girard.
18:06Et puis, aussi, parce qu'il y a une corde de rappel,
18:09si j'ose dire,
18:10puisque François Bayrou avait posé
18:12comme règle dès le départ,
18:13effectivement,
18:14que si jamais il n'y a pas d'accord,
18:16eh bien, ce serait la réforme actuelle
18:17qui s'appliquerait
18:18puisqu'elle a été validée,
18:20elle est même entrée en vigueur.
18:21à partir de là,
18:23est-ce que le patronat va finalement se dire
18:25bon, peu importe,
18:26on revient à la situation initiale
18:29et donc à la réforme actuelle ?
18:31C'est ça tout l'enjeu.
18:32Parce que sinon,
18:33Patrick Martin, pour les raisons évoquées,
18:36a lui aussi, à titre personnel,
18:38intérêt à un accord
18:39en termes de légitimité
18:42de négociateurs, d'images.
18:44Et puis, la CFDT, évidemment,
18:46la CFDT, les autres syndicats,
18:47la CFTC,
18:48qui ont participé à ces discussions,
18:50s'ils y sont,
18:50et s'ils y sont restés pendant 4 mois,
18:52ils ont intérêt.
18:52Les socialistes aussi ont intérêt,
18:53de fait, à ce qu'il y ait un accord.
18:54Pourquoi ?
18:55Parce que s'il n'y a pas d'accord,
18:56va ressurgir le spectre
18:58d'une motion de censure
18:59susceptible de renverser François Bayrou.
19:02Et en fait,
19:02ils n'ont pas du tout envie,
19:03les socialistes,
19:04de renverser François Bayrou,
19:05tout simplement parce que
19:06ça ne serait pas leur intérêt,
19:07aujourd'hui,
19:08de renverser Bayrou.
19:09Il faut rappeler de surcroît
19:14l'Assemblée nationale
19:15qui n'a rien d'automatique
19:16en cas de chute du gouvernement,
19:17mais dont il pourrait,
19:18après tout,
19:18il l'a déjà fait une fois
19:19dans des circonstances
19:20assez baroques,
19:21donc il pourrait le refaire
19:22et ça ne serait pas du tout
19:23l'intérêt des socialistes.
19:25Donc, tout le monde,
19:27peu ou prou,
19:27a intérêt à un accord.
19:29Et puis, au passage,
19:30c'est vrai que ces 4 mois
19:30de discussion ont de fait
19:31enterré l'hypothèse
19:33d'une abrogation
19:35de l'âge légal à 64 ans,
19:37qui, de toute façon,
19:38ne peut pas avoir lieu
19:38dans la situation politique actuelle.
19:39Ça ne pourrait survenir
19:40que si une majorité,
19:42en 2027,
19:42portant l'abrogation
19:44des 64 ans,
19:46décidaient de la mettre en ordre.
19:47Il faut quand même dire
19:48que ça a été voté
19:49à l'Assemblée nationale.
19:50Oui, alors c'était symbolique.
19:52Oui, oui, c'est ça.
19:53C'était symbolique.
19:54Ce qui est intéressant,
19:55c'est...
19:55Ce n'est pas l'abrogation
19:55qui a été votée,
19:56c'est une notion symbolique.
19:57Si jamais il y avait accord
19:58sans mesure d'âge,
20:00il y aurait forcément
20:00du tangage,
20:02et ça continuerait,
20:03au Parti Socialiste,
20:04parce qu'il y a ceux
20:05qui vont dire,
20:07après tout,
20:08nous, on doit suivre
20:09le syndicat réformiste
20:11qui est la CFDT,
20:12c'est finalement la branche...
20:14On est la branche
20:14de l'émanagement politique
20:16de la CFDT,
20:17donc on doit valider ça
20:19en responsabilité.
20:20Puis ceux qui vont dire,
20:20maintenant,
20:21l'âge, la mesure d'âge,
20:22c'est un emblème,
20:23et ça, on ne peut pas
20:23le sacrifier.
20:24Ce qui est intéressant,
20:25c'est que je pense que
20:26s'il y avait un texte
20:28un peu comme ça,
20:29bancal, sans mesure d'âge,
20:30pas suffisant
20:30pour les socialistes,
20:31la censure ne viendrait pas
20:32tout de suite,
20:33parce qu'en fait,
20:34ce texte,
20:35qui devrait se traduire
20:36effectivement
20:36à l'Assemblée nationale,
20:37ne sera...
20:38C'est un peu complexe,
20:39mais va utiliser
20:41le véhicule législatif
20:42qui est le texte
20:43sur la PLFSS,
20:44sur la Sécurité sociale.
20:46Donc c'est plus tard,
20:46c'est vraiment à la rentrée.
20:47Ça se jouera à la rentrée
20:48et donc ça va rentrer
20:49en collision aussi
20:50avec le texte plus général
20:52sur le budget.
20:53Donc, quoi qu'il arrive,
20:54je pense que
20:55François Bayreau
20:56aura un été tranquille.
20:57S'il y a un accord,
20:59on pourra dire,
21:00eh ben mon gars,
21:00toi, on pensait
21:01que tu faisais
21:01durer le suspense,
21:03une forme d'habileté politique,
21:05à traîner tout ça
21:05dans le temps,
21:06et en fait,
21:09la méthode était bonne
21:10et la méthode était gagnante.
21:11Si en revanche,
21:12il n'y a pas d'accord,
21:13on lui dira,
21:13ben oui,
21:14tu as fait perdre du temps
21:15à tout le monde.
21:16François Bayreau
21:16qui a quand même tenté
21:17une petite idée là hier
21:19avec cette prime
21:20pour l'emploi des seniors,
21:22il s'invite quelque part
21:23dans le débat,
21:24dans les négociations,
21:25dans cette dernière ligne droite.
21:27C'est l'idée
21:27de mettre du lubrifiant
21:28dans les débats
21:30et de permettre
21:30que s'il manquait
21:32ce petit détail,
21:33que les discussions
21:35puissent aboutir
21:36avec l'aide de l'État.
21:38Le MEDEF
21:39fera un effort,
21:40la CFDT,
21:41par définition,
21:41fera un effort,
21:42et vous ne voulez pas
21:43de cet âge de départ à la traite.
21:44Le gouvernement,
21:45lui aussi,
21:46mettrait la main à la patte.
21:47C'est ça l'idée
21:48de François Bayreau.
21:50Attention quand même
21:51à la grogne à droite
21:53si des mesures
21:55fortes sur la pénibilité
21:57sont décidées.
21:58C'est le camp
21:59qu'on n'avait pas vu.
21:59Mais il pourrait y avoir
22:01l'impression du côté
22:02de la droite
22:02de s'être un peu
22:03fait avoir
22:04par toutes ces négociations
22:05et de revenir
22:06à un État
22:06d'avant 2017,
22:08un État du quinquennat
22:09Hollande
22:10qui n'était pas souhaité.
22:13Une petite prime senior,
22:14finalement,
22:14comme quoi il reste
22:15de l'argent dans les caisses.
22:16Il reste un peu par contre.
22:18Merci beaucoup.
22:19La question de finance publique
22:19était inquiétante.
22:20Merci à tous les trois.
22:22Alix Bouillaguet,
22:23éditorialiste politique
22:24à France Info Télé.
22:26Le Canal 16,
22:26on le rappelle.
22:27Merci beaucoup,
22:28Étienne Girard,
22:28directeur adjoint
22:29de la rédaction de L'Express.
22:30Un coup d'œil
22:31à la une de cette semaine.
22:31Allez, on en profite.
22:33Les folies du management
22:33à la française
22:34avec un patron
22:35qui s'assoit
22:36sur la tête
22:36de son employé.
22:38C'est-à-dire ce matin.
22:39Et c'est important
22:40de parler du management.
22:43Merci Renaud.
22:44Merci, salut.
22:44Les informés du soir,
22:45c'est à partir de 20h.
22:46Sous-titrage Société Radio-Canada
22:48Sous-titrage Société Radio-Canada
22:49Sous-titrage Société Radio-Canada

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