00:00Et c'est le dernier sprint les amis dans ce conclave pour les retraites lancé par François Béroux.
00:05Est-ce qu'on va trouver un accord sur l'âge légal de départ, 64 ans ou pas, les discussions patinent.
00:11Et pour Xavier Iacovelli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine, la balle est dans le camp des partenaires sociaux.
00:18Encore une fois, ça passe par le dialogue social. Les partenaires sociaux doivent prendre leurs responsabilités aussi.
00:22Le Premier ministre a fait un choix de passer par les syndicats et les partenaires sociaux.
00:27Donc c'est ce qu'ils demandent depuis des années. Donc maintenant, il faut qu'ils soient en responsabilité et qu'ils fassent des propositions.
00:34Si les partenaires sociaux ne peuvent pas faire des propositions, dans ces cas-là, on repassera par des décisions du Parlement.
00:41Et dans tous les cas, il faudra quand même qu'on aille vers une évolution.
00:45Et un conseil d'organisation des retraites qui préconise de repousser l'âge de départ à la retraite de 64 ans jusqu'à 66 ans et demi en 2070.
00:54Et cette préconisation a suscité de nombreuses critiques, notamment celle de Sandrine Rousseau, la députée écologiste de Paris, qui était au micro de Sud Radio ce matin.
01:02On a vu que le corps, le conseil d'orientation des retraites a déjà proposé que nous travaillions jusqu'à 66 ans et demi.
01:09Et en fait, quand j'ai vu ça, je vais vous dire, j'en ai ri.
01:12C'est-à-dire que je me suis dit, oui, c'est vrai que si on travaille jusqu'à la mort, en fait, on n'a plus de problème de retraite.
01:17C'est vrai, d'une certaine manière.
01:19Si on travaille jusqu'à ce qu'on meurt, après, il n'y a plus de problème de retraite.
01:22Voilà, l'issue de ce conclave est improbable, tout comme l'âge de départ à la retraite voulu par François Bayrou.
01:27Oui, mais il faut quand même rappeler que rien n'obligeait François Bayrou à remettre ses discussions, ou d'ouvrir ses discussions sur l'âge de départ à la retraite.
01:39Rien, rien. En même temps, il y avait la pression quand même du Rassemblement National.
01:43Non, mais c'était d'abord une opportunité tactique, c'est-à-dire que c'était pour gagner du temps, s'éviter à la fois la censure du Parti Socialiste et du Rassemblement National de l'autre côté,
01:53qu'il en est passé par l'invention de ce conclave.
01:57Après, d'une certaine manière, en maintenant autour de la table les principaux syndicats réformistes et le patronat,
02:07d'une certaine manière, François Bayrou, il fait une bonne affaire.
02:10Parce que si la CFDT reste et qu'elle signe quelque chose, je vois mal le Parti Socialiste demain déposer une motion de censure contre le gouvernement.
02:22parce qu'ils sont intimement liés avec la CFDT.
02:25Donc, d'une certaine manière, François Bayrou, je ne dis pas que c'est glorieux, mais a assez bien joué le coup jusqu'à présent.
02:34Sur l'issue de ce conclave, les 64 ans...
02:37Pour une fois, je vais être assez modeste, je connais moins le problème que Raphaël.
02:42La notion de partenaires sociaux, quand on a la CGT et d'autres, et Sud, ça me paraît un peu particulier.
02:50L'âge de la retraite tel que prévu, je vous mentirais en disant que ça me choque quand je compare avec les autres...
02:58Alors, l'Espagne, 65 ans, le Portugal, 66, l'Ontario, 65, la Belgique, 65, les Pays-Bas, 67, je m'arrête là, la Grèce, 67...
03:08Il n'y a que la Finlande qui est à 64.
03:10C'est peut-être des gens beaucoup plus courageux et résistants que les Français, je ne sais pas.
03:15Quant à l'opinion de Mme Rousseau, qui milite pour le droit à la paresse,
03:20je vous mentirais en disant que ça m'inspire beaucoup sur le plan intellectuel.
03:24Et François Béraud est-il sous la menace d'une censure ?
03:28Eh bien, on va l'écouter, le Premier ministre qui a déclaré hier en marge du Salon Vivatèque
03:32croire en un accord entre les syndicats et le patronat qui négocient depuis plusieurs mois sur cette réforme.
03:38J'étais, je suis et je demeure confiant parce que pour moi, les organisations syndicales et les représentants d'entreprises,
03:49je sais, je crois qu'il existe un chemin pour qu'ils se mettent d'accord.
03:53Alors, ça ne s'est jamais fait, il n'y avait aucune chance au départ,
03:59mais moi, je suis confiant dans leur responsabilité, dans leur capacité de responsabilité.
04:04Je crois, peut-être je vais me tromper, si je me trompe, vous saurez me le dire,
04:10mais je crois qu'il existe un chemin.
04:13Voilà, il existe un chemin, ça c'est une expression qui revient souvent dans les prises de parole de François Béraud.
04:19Oui, alors le chemin est étroit, je ne sais même pas si c'est un GR, en tout cas c'est un GR escarpé.
04:27C'est un chemin vicinal.
04:29Oui, exactement.
04:30Non mais le pari de François Béraud, je me répète, mais c'est vraiment de pouvoir maintenir à la table de discussion la CFDT.
04:35S'il parvient à obtenir un accord avec l'un des syndicats réformistes, d'une certaine manière, il sauve sa tête et il le sait.
04:44D'où la dramatisation des enjeux, parce que la CFDT, encore une fois, ça veut dire qu'à l'Assemblée, le PS sera dans la quasi-impossibilité.
04:52Et le Rassemblement National.
04:53Oui, mais pour que cette motion de censure, il faut que, et le nouveau Front populaire dans son entier, c'est-à-dire avec le Parti Socialiste, vote la motion de censure avec le Rassemblement National.
05:06Si le Parti Socialiste s'abstient, d'une certaine manière, François Béraud s'offre un sursis.
05:13Selon vous, François Béraud, est-ce qu'il est sous la menace d'une motion de censure, sur ce coup-là, ses retraites ?
05:18Je n'en serais écouté, moi ça fait longtemps.
05:20En fait, c'est six mois aujourd'hui à Matignon.
05:21Franchement, j'ai des appartenances et des intégrés.
05:24Très sincèrement, depuis la dissolution, avec un gouvernement minoritaire, comment voulez-vous que ces choses-là, pardon, m'exaltent culturellement ?
05:35Ce que je reconnais quand même.
05:36Non mais c'est vrai, ce que je reconnais quand même.
05:38Vous êtes rarement exalté.
05:39Ah non, mais dans la triste situation où se trouve notre pays,
05:46M. Béraud, qui est centriste, est par essence un homme de compromis.
05:52Mais tu vas pouvoir continuer longtemps comme ça, aménager la chèvre le chou.
05:55En tous les cas, à mon avis, c'est le moins mauvais choix possible dans le cadre de cette politique,
06:03au jour le jour, boiteuse et pas très sexy, pardon de le dire.
06:09C'est pas sexy mais c'est efficace parce que, je le disais, je le répète, ça fait six mois qu'il est à Matignon et personne ne donne le chèvre de sa peau.
06:16Si vous considérez en sportif que vous êtes, que effectivement, c'est une course d'endurance et que peu importe finalement le but, moi je veux bien.
06:27C'est un 3 000 mètres qui t'allait beaucoup de rigueur.
06:29Il me semble que compte tenu des défis existentiels, pardon, en dehors même de la faillite économique,
06:37des défis existentiels qui guettent notre pays, pardon de vous dire que tout ça ne m'exalte pas beaucoup.
06:44Raphaël Stainville pour conclure.
06:45Oui mais je pense qu'en plus, au-delà de ces débats sur les retraites et de l'avenir politique de François Bayrou,
06:52moi ce que je constate c'est que même les lois qui ont été votées par cette Assemblée,
06:57lorsqu'elles le sont, elles sont partiellement détricotées par le Conseil constitutionnel.
07:02Donc on est en fait dans une sorte d'atomie, de surplace, on perd du temps en permanence et malheureusement on en est contraint d'attendre,
07:14d'espérer que cette présidentielle de 2027 arrive presque demain pour pouvoir que les choses puissent se décider.
07:20On perd du temps alors que c'est une course contre la montre et que vous m'arrêtez parce que voilà, c'est fini.
07:26Parce qu'on n'en a plus du temps, c'est bien le problème, c'est ça le vrai luxe, c'est d'avoir du temps.
07:28Et que ça devenait intéressant.
07:30Merci beaucoup Gilles-William-Gonadel, Raphaël Steinville, c'était passionnant.
07:34Ce soir c'est Pascal de la Tour du Pain qui vous informe dès 19h.
07:36Merci Géraldine.
07:37Merci Céline, bon week-end, c'était Céline Jérôme sur Europe 1.