Avec Didier Raoult, co auteur du livre "Les cold cases de l'Histoire : quand la microbiologie révèle les mystères du passé" aux éditions Michel Lafon.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso.
00:16Et oui, générique de la série américaine « Call Case » sur des crimes non élucidés, André Bercoff.
00:22Et bien aujourd'hui sur Sud Radio, c'est des « Call Case » de l'histoire,
00:25des maladies infectieuses dont nous allons parler avec le professeur Didier Raoult, André.
00:31Alors moi je vais vous dire, ça fait 5 ans que je converse avec le professeur Didier Raoult,
00:36ici sur Sud Radio, et je dois dire, vous allez voir, miraculo, miraculo,
00:41c'est la première fois qu'on ne parlera pas d'hydroxychloroquine, tout de suite.
00:45C'est la première fois qu'on ne va pas parler de Big Pharma,
00:48c'est la première fois qu'on ne va pas parler de ce qui s'est passé,
00:50et Dieu sait si on en avait besoin au moment où on disait ce qu'on disait,
00:55et on ne voyait pas ce qu'on devait voir.
00:57Et bien on va parler de quelque chose de passionnant,
00:59c'est un livre passionnant, « Les Cold Case » de l'histoire,
01:02vous en parliez Céline,
01:03« Quand la microbiologie révèle les mystères du passé ».
01:05Et oui, c'est-à-dire qu'au fond, il y a des entrées, voilà.
01:09Didier Raoult, vous avez écrit ce livre avec Michel Drancourt,
01:12professeur de microbiologie à l'Université de Marseille,
01:14spécialiste diagnostique au sein du laboratoire de l'IJHU,
01:17des Méditerranées Infections, on le connaît, vous l'avez fondé.
01:21Donc cette étude des maladies infectieuses anciennes,
01:25et bien il révèle comment les virus, les bactéries emprisonnées
01:28dans des fossiles de l'aléen humain au décédiment plurimillénaire,
01:32plurimillénaire, éclairent l'évolution de la santé moderne.
01:35Et alors Didier Raoult, je ne savais pas que vos études vous portaient
01:39vers le Caravage et vers Saint-Louis,
01:41comment Saint-Louis est tombé malade et a-t-il sous-gombé à la peste,
01:45mais aussi les causes de la syphilis, de la tuberculose, du paludisme,
01:49de la lèpre et de la grippe.
01:51Oui, au moment de ça, il n'y avait pas encore totalement Big Pharma avec la peste,
01:55et il y a eu tout ce qu'il y a eu ensuite, c'est une enquête.
01:58C'est vraiment, vous avez joué les Christophe Colomb,
02:00mais la découverte, ce n'était pas l'Amérique,
02:02c'était ces virus au goût étrange venus d'ailleurs.
02:05Et c'est un livre absolument passionnant à lire,
02:08que je vous conseille, auditeurs de Sud Radio.
02:10Eh oui, l'histoire des maladies infectieuses anciennes,
02:13on va vous la raconter dans un instant sur Sud Radio,
02:15avec le professeur Didier Raoult.
02:18Alors restez avec nous.
02:19Sud Radio, la culture dans tous ses états,
02:24André Bercoff, Céline Alonso.
02:26Ma grippe vous va très bien,
02:30m'a dit mon amant ce soir,
02:33ça vous donne un joli teint,
02:36ça vous va mieux que le noir,
02:39ma grippe vous va très bien.
02:41Eh oui, Jacques Higelin et Brigitte Fontaine,
02:44dans ce duo légèrement fébrile André Bercoff,
02:47la grippe et tant d'autres maladies infectieuses.
02:50Eh bien, nous allons en parler avec Didier Raoult,
02:52qui est notre invité aujourd'hui en direct sur Sud Radio jusqu'à 14h.
02:55Alors bonjour à vous, professeur.
02:58Bonjour.
02:59Alors vous publiez chez Michel Laffont,
03:00les cold cases de l'histoire,
03:02quand la microbiologie révèle l'histoire du passé.
03:04C'est un livre vraiment passionnant dont vous êtes le co-auteur
03:08et dans lequel, eh bien, vous racontez comment il y a 28 ans,
03:10vous êtes devenu un pionnier de la paléomicrobiologie,
03:14à savoir l'étude des maladies, des épidémies anciennes.
03:17Et comment donc ce nouveau chapitre scientifique
03:19vous a permis donc d'en découvrir les véritables causes.
03:24Racontez-nous quelle est la genèse de cette découverte scientifique, professeur ?
03:28– Comme la plupart des découvertes, j'ai passé mon temps à expliquer ça,
03:34les découvertes ne se font jamais par déduction, par induction.
03:39Elles se font par hasard, dans la plupart des cas.
03:42Et là, c'était un hasard qui était assez amusant.
03:46J'avais dans mon laboratoire, en réalité, je m'étais moqué pendant quelques années
03:52de mon collègue, je suis responsable de la recherche médicale à la faculté de médecine,
03:57et je me moquais de mon collègue qui était le responsable de la recherche
04:02à la faculté dentaire, en disant que leur recherche n'était pas sérieuse.
04:07Et puis, au bout d'un moment, il m'a dit, arrête de te moquer de moi,
04:10je t'envoie à un de mes étudiants dentaires, tu lui fais passer une thèse,
04:14et comme ça, tu ne pourras pas dire que ce n'est pas sérieux.
04:16Donc, j'ai été piégé, j'ai dû dire oui.
04:18Et cet étudiant dentaire, qui travaille toujours avec moi,
04:21qui est devenu bête de con, qui a fait une très belle carrière,
04:23était dentiste installé, il faisait ça en plus.
04:28Donc, il avait deux demi-journées disponibles, il ne pouvait pas passer
04:31beaucoup de temps à ça, et donc, il fallait que je trouve un moyen
04:35de lui faire travailler sur les dents, je ne pouvais pas lui faire faire
04:38que de la biologie moléculaire.
04:40Et puis, une coup de chance, un autre ami arrive, qui était lui anthropologue,
04:44et il y avait des travaux à Marseille sous la major,
04:47dans lequel on a découvert un charnier, et ce charnier a très rapidement
04:51été identifié comme étant un charnier de peste, de la peste de 1720.
04:55Vous savez que c'était traité à l'Hôtel Dieu, à Marseille,
04:58et que, en plus, ça a été très très bien identifié,
05:00il y a beaucoup d'archives là-dessus, et il est arrivé dans mon bureau
05:03avec une caisse de carton dans laquelle il y avait des crânes et des os,
05:06en me disant, il se disait, il faut que tu prouves que c'est la peste.
05:08Donc, ça a commencé comme ça, j'ai appelé Michel Drancourt,
05:11qui était mon tout premier collaborateur, j'ai appelé Gérard Raboutaram,
05:15et je lui ai dit, écoute, tu vas chercher la peste dans les dents,
05:17et puis, ça a commencé comme ça.
05:21Alors, quelle technique, justement, avez-vous inventée
05:23pour faire parler ces dents anciennes, professeur ?
05:26Le fait, on a eu beaucoup de chance, encore une fois, d'avoir ce dentiste,
05:30mais moi, je crois que la découverte est, la plupart du temps, basée sur la chance.
05:33Oui, le hasard.
05:35La première fois, on a regardé la pulpe dentaire.
05:38Et pour ça, il fallait avoir un dentiste,
05:40parce que c'est difficile de récupérer la pulpe dentaire.
05:42Expliquez-nous déjà, c'est quoi cette pulpe dentaire ?
05:45La pulpe dentaire, c'est un petit organe, si vous voulez,
05:48qui a la même composition que la rate.
05:53Vous voyez, c'est plein de sang,
05:54c'est organisé comme un organe lâche, si vous voulez,
06:00et on ne savait pas tout ce qu'on sait dessus maintenant,
06:04mais on savait qu'à la mort, le petit canal qui fait communiquer avec les vaisseaux se ferme,
06:10et il reste enfermé, à l'intérieur de là-dedans,
06:14un peu de ce tissu qui va se dessécher, mais qui va tout garder.
06:18Et on ne savait pas à quel point ça gardait tout.
06:20Mais donc, on a dit, très bien, on va regarder si là-dedans,
06:24on peut trouver des restes, des probes qui étaient là quand les gens étaient morts.
06:31Donc, c'est l'équivalent d'une hémoculture, c'est-à-dire une culture de sang,
06:35qu'on a analysé, nous, par biologie moléculaire.
06:37Ça ne poussait plus, encore que les choses ne sont plus maintenant aussi simples que ça.
06:41Et ça a marché, parce que c'était le meilleur prélèvement qu'on puisse imaginer.
06:46D'ailleurs, beaucoup de gens ont travaillé ensuite sur l'ADN ancien,
06:48et ils ont trouvé qu'effectivement, c'était le même avec l'analyse du rocher,
06:53l'os que vous avez ici, et la pulpe dentaire,
06:55c'est là où on trouve le plus d'ADN conservé.
06:58Mais ça a été, du coup, ça a été, on a trouvé ça.
07:00Pour nous, c'était assez simple, parce qu'on faisait déjà des dizaines de milliers de PCR,
07:04on avait les dents, on n'avait jamais utilisé, jamais testé la peste,
07:08et donc le résultat ne pouvait pas être une contamination.
07:11Mais c'est toute l'histoire de la médecine.
07:13On a été empoisonnés pendant 15 ans avec des gens en Wikipédia
07:16qui disaient que ce n'était pas vrai,
07:17parce qu'il y avait des gens qui ne savaient pas le faire.
07:21Et donc, nous, on ne sait pas le faire, c'est que ce n'est pas vrai, vous voyez ?
07:24Vous voyez que je suis habitué à ces controverses.
07:27– Oui, ce n'est pas nouveau, Didier Raoul, juste,
07:29c'est extraordinaire quand même que cet ADN,
07:32en fait, l'ADN, ça peut tenir quoi ?
07:34Des siècles, voire des milliers d'années ?
07:36– Des milliers d'années, oui, oui.
07:37– Et oui, parce que vous, vous avez…
07:39– Et même dedans, il y a des images de Michel Drancourt,
07:42dont je pense qu'elles n'ont pas été publiées,
07:44ou qu'elles viennent d'être publiées,
07:46qui est une dent qui a 4000 ans, coupée en deux,
07:51et qu'on voit tout l'organe de la pupa dentaire,
07:55on voit même les globules, on voit les globules rouges
07:57qui ont été conservées, qui ont la même forme.
07:59Donc, les gens qui avaient échoué à faire de l'analyse de l'ADN
08:08disaient que ce n'était pas possible
08:09et que l'ADN ne pouvait pas durer plus de 100 ans.
08:11Donc, c'est ce que nous avons fait pendant des années,
08:12et puis c'est entièrement faux.
08:14Vous voyez, d'ailleurs, on reconstitue maintenant
08:16le génome du Néandertal.
08:17Donc, tout ça n'est pas fait.
08:18Mais il y avait une théorie,
08:20donc c'est pour ça que je suis très hostile aux théories en général,
08:22parce que les théories, c'est que des théoriciens qui disent ça,
08:25ce ne sont pas des praticiens,
08:26ce ne sont pas des gens qui ont essayé de faire les choses.
08:28En réalité, c'est plein d'ADN,
08:29et on peut tout reconstituer.
08:31Et puis, un jour, c'est l'histoire de la science,
08:34un jour, des Allemands ont fini par publier
08:37le génome complet de la peste
08:39que nous, on avait décrite 17 ans plus tôt
08:42dans le journal Nature,
08:43sans citer aucune des références
08:45des 17 publications qui avaient été publiées avant.
08:47Mais les scientifiques n'ont pas du tout des braves gens honnêtes.
08:52– Concrètement, professeur Raoult,
08:54l'analyse de la pulpe dentaire
08:56vous a permis de détecter quoi
08:58sur les vecteurs de la peste,
08:59notamment cette fameuse peste de Marseille en 1720 ?
09:04– Ah ben, on a découvert, si vous voulez,
09:06que la bactérie qui a été identifiée
09:08au cours de la peste de Hong Kong,
09:12si vous voulez, donc au début du XXe siècle,
09:15est une bactérie qui a été découverte par Yersin,
09:18qui s'appelle Yersinia pestis.
09:19Mais le délire sur les grandes maladies
09:24qui vont détruire l'humanité
09:26ne d'être pas d'hier.
09:28Quand j'étais en médecine,
09:30il y a eu le premier délit en 1776
09:32sur « il va y avoir Ebola,
09:33les fibres hémorragiques qui vont tuer tout le monde ».
09:35Et là, c'était devenu à la mode
09:37de dire que la grande peste du Moyen-Âge,
09:39qu'on a appelée la peste noire
09:40pour des connotations négatives,
09:43pour dire que c'était une peste épouvantable.
09:45Pas du tout, parce que les gens devenaient noirs.
09:47C'est une peste noire.
09:49Et les Anglais qui ne connaissaient absolument rien
09:52à la peste, ils n'avaient pas de texte.
09:53Nous, on avait beaucoup de textes en France,
09:56puisque le médecin du pape,
09:57qui s'appelait Guy Choyac,
09:58a parfaitement décrit la peste noire à Montpellier.
10:01Donc on savait très bien qu'ils avaient des bubons.
10:04La peste avait été décrite par Procope,
10:06au VIIe siècle,
10:07qui était le médecin de Justinien,
10:09avec des bubons aussi,
10:10et la seule maladie qui donne des bubons
10:12de toute l'histoire de l'humanité,
10:14c'est la peste.
10:14C'est la peste, oui.
10:16Donc nous, on savait que c'était la peste,
10:18mais à l'époque,
10:19il y avait des best-sellers
10:21qui disaient, vous savez,
10:22la presse a l'habitude de faire la science
10:24à notre place.
10:27Et donc, des best-sellers...
10:28Ça vous rappelle des souvenirs,
10:30ça vous rappelle des souvenirs récents.
10:32Très récents.
10:33Et il y avait toute une...
10:35C'est la raison pour laquelle
10:36on était tellement vilipendés,
10:37c'est au Willipédia, pardonnez-moi,
10:39pour cette plaisanterie.
10:42C'est parce qu'il y avait deux best-sellers
10:45qui étaient sortis,
10:46qui racontaient que la peste noire,
10:48en réalité,
10:48c'était une épidémie d'Ebola.
10:50Donc si vous voulez,
10:52bien sûr que ça explique
10:53le contexte du Covid,
10:55c'est que ça fait 40 ans
10:56qu'on nous explique
10:57qu'on va avoir une épidémie meurtrière
10:59qui va tuer 90% de l'humanité.
11:01Et vous savez bien que l'OMS
11:02en est toujours là.
11:03Les choses ne seraient pas passées comme ça
11:05si on n'avait pas préparé
11:06les esprits sans arrêt.
11:07Or, la peste,
11:09ce n'est pas drôle du tout
11:10de ce point de vue-là
11:10parce qu'avec deux comprises
11:12d'oxypsychines,
11:13vous soignez les champs.
11:14Donc ça enlève tout le charme
11:16de cette épidémie
11:17parce que c'est si facile à traiter
11:19que franchement,
11:20vous voyez,
11:21ça n'est pas rentable.
11:23On ne peut pas déclarer la guerre
11:26à la peste en disant
11:27écoutez, on va enfermer.
11:28Alors professeur,
11:30revenons au vecteur de transmission
11:32de cette peste
11:33parce que longtemps,
11:34des experts ont dit
11:35que la puce du rat
11:36était à l'origine
11:37de ces épidémies.
11:40Vous,
11:41quel résultat vous avez découvert
11:42à travers la paléomicrobiologie ?
11:46Si vous voulez,
11:49quand les gens,
11:50petit à petit,
11:51la connaissance
11:53finit toujours
11:54par se simplifier
11:55en particulier
11:56quand on veut parler
11:57au public.
11:59À la fin,
12:00on considère
12:00que la plupart des humains
12:02sont des shadoks,
12:03ce qui n'est pas faux.
12:04Vous savez,
12:04ils ont quatre cases
12:05et donc si on en remplit trois,
12:07on a fini notre travail.
12:09Donc pour la peste,
12:10si vous voulez,
12:11dans les villes,
12:13les choses ont été,
12:14il a été montré
12:15que les puces du rat,
12:18en particulier
12:20la peste de Hong Kong,
12:21la première qui est vraiment
12:22félicite de la peste,
12:24il y a une grande mortalité
12:25chez les rats
12:26et les puces du rat
12:28préfèrent les rats.
12:29C'est comme ça.
12:30Si elles n'ont pas le choix
12:31parce que les rats sont morts,
12:32elles piquent les humains
12:33et elles peuvent leur transmettre
12:34la peste
12:35parce qu'au moment
12:36où le rat meurt,
12:37il a la bactérie dans le sang.
12:39Et donc,
12:39il y a eu un modèle
12:40qui a été démontré
12:41qui était très intéressant.
12:43Mais dès l'époque,
12:44Yersin,
12:45lui-même,
12:46celui qui a découvert,
12:47dit mais il y en a aussi
12:47dans les poux.
12:48Vous voyez ?
12:49Et donc,
12:49ça change tout.
12:50C'est-à-dire que
12:51si vous ramenez les choses
12:52à...
12:53Vous savez,
12:53la peste,
12:54c'est juste une maladie
12:55des rats,
12:56en particulier
12:57Eratus,
12:57Eratus,
12:58Eratus,
12:58Norvégicus,
12:59avec les puces du rat,
13:00eh bien,
13:01il n'y a que dans ces conditions-là
13:02que vous pouvez avoir
13:03des épidémies de peste.
13:04Mais les poux de corps
13:05ou les poux de tête ?
13:06Parce qu'il y a une différence.
13:07Oui,
13:08alors,
13:10on est sûr,
13:12depuis,
13:12parce qu'il y a eu
13:12beaucoup de travaux,
13:13mais beaucoup de travaux français.
13:15Un des problèmes de la peste,
13:16c'est que la plupart des travaux
13:18ont été faits dans le XXe siècle
13:19par des Français
13:20et qui n'ont pas été traduits
13:21en anglais.
13:22Les Anglais,
13:22ils ne connaissent pas.
13:24Et donc,
13:25le grand épidémiologiste
13:26de la peste,
13:27c'était quelqu'un
13:27qui travaillait
13:28à l'Institut Pasteur aussi,
13:29s'appelait Balthazar.
13:30Et Balthazar a fait
13:31un énorme travail
13:32juste avant
13:33la Deuxième Guerre mondiale,
13:34si vous voulez,
13:35en Tunisie,
13:36sur la transmission
13:37et sur le fait
13:38que l'on trouvait ça
13:38dans les poux de corps.
13:40C'est au moment
13:41où on venait de trouver
13:42un autre Français,
13:44un pasteurien,
13:44Charles-Nicolle,
13:45venait de trouver
13:46que le typhus
13:47était transmis
13:47par les poux aussi.
13:49Donc,
13:49lui,
13:50il dit,
13:50mais on trouve aussi
13:51la peste là-dedans.
13:52Et il décrit,
13:53un,
13:53il y a des foyers ruraux,
13:56en réalité,
13:57c'est les rats des champs,
13:59si vous voulez.
14:00Et de temps en temps,
14:01ces rats des champs
14:02infectent,
14:03leurs puces infectent
14:04les rats des villes.
14:05Les rats des villes
14:06infectent les humains
14:07et l'échelon,
14:09la chose qui manquait
14:10pour expliquer
14:11des épidémies
14:12d'une nature pareille
14:13qui ne peut pas être expliquée
14:14par des puces de rats
14:15parce que c'est des millions
14:16de gens qui attrapaient ça,
14:17c'est les poux de corps
14:18parce que ça,
14:19on sait qu'en revanche,
14:20c'est un vecteur
14:21d'épidémie monstrueux.
14:23On le sait avec le typhus,
14:24on le sait avec
14:25la fièvre des tranchées,
14:26on le sait,
14:26c'est un vrai vecteur énorme.
14:28Mais cette partie-là
14:29a fini par être oubliée
14:30parce que la peste
14:31a cessé d'être
14:32un problème général
14:33et finalement,
14:34il est resté juste un modèle
14:36qui est le rat,
14:37la puce et l'homme.
14:39Et ça ne pouvait pas
14:39expliquer des épidémies.
14:41On va essayer
14:42de comprendre
14:42ce qui se passait
14:43parce qu'une des raisons
14:46pour lesquelles
14:46les gens ne voulaient
14:47absolument pas croire
14:48notre travail,
14:49c'est qu'ils disaient
14:50qu'il y avait
14:50les rats,
14:52ratus ratus
14:53et ratus norvegicus
14:54sont apparus
14:54dans le nord de l'Europe
14:56seulement à partir
14:57du XVIe siècle.
14:58Et donc,
14:59puisqu'il n'y avait pas de rats,
15:00il n'y avait pas de peste.
15:02Mais en réalité,
15:03on a montré
15:03que ce n'était pas les rats
15:04et puis il y a des gens,
15:05une de mes anciennes collaboratrices
15:07a fait l'analyse en Norvège,
15:08on a trouvé ça,
15:09on a trouvé de la peste
15:103000 ans avant Jésus-Christ.
15:13Donc,
15:13tout ça,
15:14c'était basé sur,
15:15tout ça,
15:16c'est de la théorie
15:16et à chaque fois
15:17qu'on oppose la théorie
15:19à la réalité,
15:19vous savez,
15:20à la fin,
15:20ça finit pas.
15:21Ça,
15:22ça occupe beaucoup
15:22le narratif
15:23par rapport à la réalité,
15:24et vous le savez.
15:25Alors,
15:25professeur Hult,
15:27vous avez donc travaillé
15:28sur la pulpe dentaire
15:30mais plus récemment,
15:31vous avez étudié
15:32le tartre dentaire ancien.
15:35Vous dites que ce tartre
15:36conserve la mémoire
15:37précisément de la salive.
15:39L'analyse vous a permis
15:41de comprendre quoi précisément ?
15:44Alors,
15:44on n'a pas été le...
15:46Au bout d'un moment,
15:47je suis très fier
15:48avec Michel Dancourt
15:49d'avoir lancé ce champ
15:50qu'on a appelé
15:51la paléomicrobiologie
15:52qui a été...
15:53Au début,
15:54c'était très populaire.
15:55On avait fait une revue
15:55dans Nature
15:56et puis après,
15:57les gens ont dit
15:57non,
15:57non,
15:57c'est pas vrai,
15:58l'ADN,
15:59ça ne dure pas aussi longtemps.
16:00Puis c'est reparti
16:00et puis tout le monde
16:01s'y est mis.
16:02Et il y a une très bonne équipe
16:03qui était un très grand
16:05rival scientifique
16:07qui est le type
16:08qui dirige la science
16:09dans le Sanger Institute
16:10à Cambridge
16:11qui avait les plus grosses
16:12capacités de séquençage
16:14public
16:15et qui a lui regardé
16:18le tartre dentaire.
16:19C'est lui le premier
16:19à avoir regardé le tartre.
16:20Nous,
16:20on est les premiers au monde
16:21à avoir regardé la pulpe.
16:22Lui,
16:22il a regardé le tartre.
16:23Chacun ses spécialités.
16:25Et il a fait
16:26une chose très très simple.
16:28Il a fait de la PCR
16:29mais en cherchant
16:31toutes les bactéries.
16:32Il y a
16:32une technique de PCR.
16:35Nous,
16:35on cherchait juste
16:35les questions
16:36qu'on se posait au départ.
16:37Lui,
16:38il a regardé
16:38toutes les bactéries
16:39et il a regardé
16:40depuis le néolithique
16:42jusqu'à maintenant.
16:44Donc,
16:44il a repris
16:45un échantillon extraordinaire.
16:46Il a publié ça
16:46et il montre
16:48un phénomène incroyable,
16:49très très intéressant.
16:50c'est qu'à partir
16:52du XVIIIe siècle,
16:56la microbiologie
16:57qui est déposée
16:59sur les dents
16:59du tartre,
17:00la microbiologie de la bouche
17:01change d'un coup.
17:03Et qu'est-ce que l'on voit
17:04d'un coup ?
17:05On voit apparaître
17:06les streptococques,
17:07en particulier
17:07les streptococques mutantes
17:08qui sont à l'origine
17:10des caries.
17:11Et ça,
17:12c'est le sucre.
17:13Ce qui se passe,
17:14c'est qu'à partir
17:14du XVIIIe siècle,
17:15le sucre devient
17:16un aliment banal
17:18que tout le monde
17:18va commencer à manger.
17:20Mozart va dire
17:21j'aime mieux les bonbons
17:22que la raison.
17:23Vous voyez,
17:24la chanson de...
17:26Et nous,
17:28on va rebondir dessus
17:29en reprenant
17:30des anciens squelettes
17:31avec mon ami dentiste,
17:32toujours,
17:33pour regarder
17:33qu'était la présence
17:34des caries
17:35chez les gens
17:36avant le XVIIIe siècle
17:37et après le XVIIIe siècle...
17:39Et il y a vraiment
17:39un changement radical ?
17:40Il y a un changement radical.
17:42Radical.
17:43Et c'est vraiment le sucre.
17:44C'est le sucre qui fait ça.
17:45Ah oui,
17:45ce qui est incroyable.
17:46Donc ça permet vraiment
17:47d'analyser le tartre dentaire
17:49ancien,
17:50permet vraiment
17:50de décrypter en quelque sorte
17:51le régime alimentaire
17:53de l'individu.
17:54C'est impressionnant.
17:55Oui.
17:55Non seulement ça,
17:56mais on a des données,
17:57si vous voulez,
17:58il y a des choses
17:58qui nous paraissaient
17:59absolument invraisemblables
18:00quand on a commencé avec ça.
18:01Puis Michel Drencourt
18:02a continué à travailler
18:03avec Gérard.
18:03Et puis il y a plusieurs dentistes
18:05qui travaillent depuis ce temps
18:06avec nous,
18:07qui ont fait leurs thèses.
18:08Certains sont devenus
18:09des universitaires,
18:10des professeurs
18:10à la faculté d'endontologie.
18:12Donc on ne peut plus
18:12se moquer d'eux maintenant.
18:13C'est une fin de recherche
18:15de très très haut niveau.
18:16Et non seulement ça,
18:19mais on trouve aussi bien
18:20dans la pulpe dentaire
18:22que sur le tartre,
18:24on trouve les anticorps
18:26contre les microbes.
18:28Sur le tartre, oui.
18:31Et on trouve les protéines
18:32des microbes
18:34sur le tartre
18:35et dans la pulpe dentaire.
18:37Ah oui, c'est impressionnant.
18:41Juste un mot, professeur.
18:43Moi, j'ai une petite reproche
18:44à vous faire.
18:45C'est que vous n'avez pas cité
18:46un philosophe capital
18:47dans cette histoire.
18:48C'est Jean-Paul Tartre.
18:50Pardon, pardon.
18:51Mais à ce temps-ci,
18:52on est un peu fin.
18:53Non, passons.
18:54En tout cas, professeur Raoult,
18:56après la peste,
18:56vous avez mené des recherches.
18:59Jean-Solpartre.
18:59Jean-Solpartre.
19:00Oui, ça c'est Boris Vian.
19:01Ça c'est Boris Vian.
19:03Non, mais Jean-Paul Tartre,
19:04c'est le mot.
19:04Vous ne pouvez pas mettre
19:04au défi sans que je réalise.
19:06Oui, je disais,
19:07après la peste,
19:08vous avez mené
19:09plusieurs recherches,
19:10notamment sur le typhus
19:11qui a probablement
19:13joué un rôle
19:13dans beaucoup d'épisodes
19:15de guerre, dites-vous.
19:16Notamment lors des guerres
19:18napoléoniennes.
19:19On va en parler
19:20dans un instant
19:20sur Sud Radio.
19:21Alors restez.
19:21Sud Radio,
19:24la culture
19:25dans tous ses états,
19:26André Bercoff,
19:27Céline Alonso.
19:27À l'école,
19:28quand j'étais gamin,
19:30mon nom ne sonnait pas bien français.
19:32J'étais la risée des copains,
19:33ils m'appelaient la païonnée.
19:35Pas le fringuer dans ma peau,
19:36pas bien.
19:37J'étais bande à part des boudeurs,
19:39je bouffais les mots des bouquins.
19:41J'avais l'âme et la tête ailleurs.
19:43Napoléonien, Napoléonien.
19:45Serge Lama qui rend hommage
19:46à Napoléon.
19:47Eh bien, Didier Raoult,
19:49dans votre livre
19:49« Les cold cases »
19:51de l'histoire
19:52qui vient de paraître
19:53aux éditions Michel Laffont,
19:54eh bien, vous racontez
19:55que l'un de vos grands désirs historiques
19:57était de mettre en évidence
19:58le typhus
19:59chez les soldats de Napoléon.
20:02Et c'est une lecture
20:03qui a fait naître en vous,
20:05on peut le dire,
20:06ce désir.
20:07Quelle est cette lecture,
20:08professeur ?
20:10Ah, c'est Guérepé, bien sûr.
20:12Dans Guérepé,
20:13vous vous souvenez que Pierre
20:14est fait prisonnier,
20:18ramené avec les soldats français
20:20et il décrit que les soldats français
20:23enlevaient les poux
20:24de leurs vêtements
20:25qui les jetaient dans le feu
20:26et qu'on entendait des claquements
20:28dans les poux éclater au feu.
20:29Donc, ça m'a marqué.
20:32Et il se trouve que
20:33j'avais eu à prendre en charge
20:37la seule grande épidémie de typhus
20:39qu'il y a eu depuis
20:39la Deuxième Guerre mondiale
20:41qui a eu lieu au moment
20:42de la guerre civile,
20:43au Rwanda et au Burundi.
20:44Il y a probablement
20:44le centre de là.
20:45Donc, je me suis allé là-bas.
20:47Je les ai aidés
20:48à régler cette épidémie de typhus
20:50quand on voit ce que c'est
20:51qu'une épidémie de typhus.
20:52On pense que c'est
20:53qu'une vraie épidémie
20:53et comment ça tue.
20:54Ça tue à une vitesse folle.
20:56Ça avait tué beaucoup
20:57au Rwanda à ce moment-là.
20:58Il s'avait...
20:59On estime que ça a probablement
21:03tué une dizaine
21:04de milliers de personnes.
21:05Ah oui, vous dites
21:06que c'est vraiment
21:07l'une des maladies
21:08les plus épouvantables
21:09de l'histoire humaine,
21:10professeur.
21:12On considère qu'en Russie,
21:17au moment du stalinisme,
21:19si vous voulez,
21:19il y a peut-être
21:20eu 10 millions de morts
21:21par le typhus.
21:22Dans les camps allemands,
21:25la mortalité a été considérable
21:27et a continué,
21:29bien entendu,
21:30après la libération des camps
21:32parce que les gens
21:32n'ont pas pu changer
21:34leurs vêtements,
21:35n'ont pas pu laver
21:35leurs vêtements,
21:36il n'y avait pas d'hygiène.
21:37Et donc les gens
21:37sont partis sur les routes
21:38en partant des camps.
21:41Vous savez que la mère
21:41de Simone de Valle
21:42est morte de typhus
21:43en sortant du camp.
21:43Tout à fait,
21:44dans la marche,
21:45oui, dans cette marche.
21:46Terrible, oui.
21:47Donc, c'est un instant,
21:49c'est un point très important.
21:51Le typhus,
21:51c'est d'autant plus terrible
21:52qu'en réalité,
21:53là aussi,
21:53on donne deux comprimés
21:54d'oxycycline
21:55et tout le monde est sauvé.
21:56Mais du coup,
21:57ça m'intéressait beaucoup
21:58de voir ce qui se passait.
21:59Donc, pareil,
22:00je me suis retourné
22:01vers mon ami anthropologue
22:02en disant,
22:03écoute,
22:03il faut absolument
22:03que tu me trouves
22:04des soldats français
22:06morts pendant la campagne
22:07de Russie
22:08pour que ça
22:09soit passé.
22:10Et un jour,
22:11il revient tout heureux
22:12en disant,
22:12Didier,
22:13ça y est,
22:13j'ai trouvé.
22:14On a trouvé un charnier
22:16à Vilnius.
22:17Vilnius,
22:18c'est juste après
22:21c'est un désastre,
22:22il y a toutes les maladies
22:24qu'on veut.
22:26Paradoxalement,
22:27la bataille de la Bérezina
22:28est plutôt
22:28une victoire française.
22:29Et c'est tout de suite
22:30après,
22:30c'est un désastre.
22:31Alors qu'on dit
22:31la Bérezina
22:32en signe de défaite absolue.
22:35C'est pas vrai.
22:36La bataille elle-même
22:37est très bien menée,
22:39elle est gagnée.
22:39Mais après,
22:40ils arrivent à Vilnius,
22:41qui va prendre
22:42la capitale
22:43de la Lithuanie.
22:45Et il me dit,
22:46on a trouvé
22:47un charnier de catastrophes.
22:48C'est comme ça
22:49qu'on appelle ça
22:49quand les squelettes
22:50se sont empilées
22:51les uns sur les autres.
22:53Il y a au moins
22:5330 000 squelettes
22:54qui sont là.
22:56Au début,
22:56ils se sont posé
22:57la question
22:57de savoir
22:58si c'était
22:58un charnier stalinien
22:59ou un charnier...
23:00Mais en réalité,
23:01il y avait des uniformes
23:02qui étaient conservés,
23:03des boutons,
23:04et c'était les boutons
23:05des uniformes
23:05de l'Empire.
23:06Et donc,
23:07c'est comme ça
23:07qu'on a fait
23:08les soldats de Napoléon.
23:10J'ai dit,
23:11écoutez,
23:11je voudrais les dents
23:12des soldats de Napoléon,
23:13de savoir
23:13de quoi ils sont morts.
23:14Et donc,
23:15on nous a confié
23:15des dents
23:16en nous demandant,
23:16ce qui était très digne
23:18et très intéressant.
23:19On disait,
23:19écoutez,
23:20on vous prête les dents,
23:21mais vous prenez la pulpe
23:22et vous nous rendez les dents.
23:23Donc,
23:23on a pris les dents,
23:25on a gratté la pulpe,
23:26on a recollé les dents.
23:27C'est notre dentiste
23:27qui fait ça.
23:28Moi,
23:28je ne peux pas faire ça.
23:29Et on a rendu les dents
23:30qui ont été enterrées
23:31avec les autres soldats.
23:32Avec les autres soldats,
23:33oui.
23:34C'est fou.
23:34Et on a demandé
23:35en même temps
23:35qu'on nous envoie
23:36des débris de vêtements
23:37et du sable
23:38pour voir
23:39si on allait pouvoir
23:39retrouver
23:40des squelettes
23:41de poux aussi.
23:43Et donc,
23:43on a regardé
23:44un dans les dents.
23:47On a trouvé du typhus
23:48et une autre maladie
23:49qu'on s'est transmise
23:50par les poux
23:53qui s'appelle
23:53Bartolet Akantana
23:54qui est l'agent
23:55de la fièvre des tranchées.
23:57Et on a trouvé
23:58que 30% des soldats
23:59qui étaient morts
24:00à Vilnius
24:01étaient morts
24:01avec une de ces deux bactéries
24:02dans le sang.
24:04Donc,
24:04c'est vrai,
24:05c'est que Napoléon disait
24:06qu'il avait été vaincu
24:07par le général Hiver.
24:08Le général Hiver,
24:09c'est en partie
24:10les poux quand même.
24:11Et puis,
24:12on a fini par retrouver,
24:14on a essayé
24:15de trouver
24:15des scènes
24:16de flottaison
24:16pour faire flotter
24:18des morceaux
24:20d'insectes
24:21qui restaient
24:21dans ces vêtements.
24:22Et on a trouvé
24:22qu'avec le kérosène,
24:24on arrivait
24:24à les faire flotter.
24:25On a trouvé
24:25des squelettes de poux
24:26dans lesquelles
24:27on a trouvé
24:27Bartonella Quintana.
24:30Est-ce qu'on sait
24:31d'où venait
24:31cette épidémie
24:32en quelque sorte ?
24:34On croit.
24:37Parce que moi,
24:38je crois maintenant
24:39parce que c'est
24:39les éléments
24:40qu'on a,
24:40c'est une zoonose aussi.
24:42Les animaux
24:43qui sont infectés
24:44par cette bactérie
24:45sont des animaux
24:46américains.
24:47Donc,
24:47en particulier
24:48les écureuils
24:49volants américains.
24:50Et donc,
24:51il y a des cas humains
24:52encore de zoonoses,
24:53si vous voulez,
24:54dans le sud
24:54des États-Unis,
24:56de typhus autochtones
24:57qui sont dus
24:58aux piqûres
24:59liés aux insectes,
25:00aux poux
25:01d'écureuils volants.
25:02– Mais en Europe,
25:03ce n'était pas ça
25:04du tout en Europe.
25:05– Oui.
25:06– Bon,
25:06en Europe,
25:07mais une fois que la maladie
25:08est dans le sang,
25:09si vous mettez des poux
25:10là-dessus,
25:11les poux,
25:11ils transmettent ça
25:14dans la matière fécale.
25:15Les poux n'injectent
25:16rien du tout.
25:17Les poux,
25:17ce qui se passe
25:18avec les poux,
25:19c'est que les poux,
25:21la première fois
25:22que vous avez été piqué
25:23par un poux,
25:24je le sais,
25:24moi je me suis fait
25:25piquer par mes poux
25:26d'élevage
25:26pour savoir ce qui se passe.
25:28Ça ne vous gratte pas.
25:30Mais les poux injectent
25:31comme les moustiques,
25:32comme tout.
25:33Quand vous vous grattez
25:34parce que vous avez été piqué
25:35par un insecte,
25:36c'est parce que vous êtes
25:37allergique.
25:38Vous avez déjà été piqué
25:39et vous êtes devenu allergique.
25:41Et quand vous êtes allergique,
25:42vous vous grattez.
25:43Et quand vous grattez
25:44à l'endroit
25:45où le poux vous a touché,
25:49il défèque en même temps
25:51qu'il vous pique.
25:52Et dans ces matières fécales,
25:54il y a tous les microbes
25:55qu'il vous transmet,
25:56dont la peste.
25:58Donc on peut vous transmettre
25:59la peste,
26:00Bartonella Quintana
26:01ou le typhus.
26:02Mais c'est vous
26:03qui vous inoculez
26:04en vous grattant,
26:05si vous voulez,
26:06là où le poux vous a piqué.
26:10Aujourd'hui,
26:11faisons une petite parenthèse
26:12sur les poux
26:14parce qu'aujourd'hui,
26:15il y a encore beaucoup
26:15d'épinépi de poux.
26:18Quel est le traitement
26:19le plus efficace,
26:20professeur,
26:21aujourd'hui ?
26:22Pour ce que je sais,
26:24si vous voulez,
26:25de ce que nous avons traité,
26:27nous,
26:28les gens qui ont le plus
26:29traité les poux de tête,
26:31c'est Chaucido,
26:32dont je pense qu'il était
26:33à l'arthrite,
26:33qui était un professeur
26:34de dermatologie à Paris
26:35qui utilisait
26:36l'ivermectine,
26:37bien sûr.
26:38On retrouve l'ivermectine,
26:41c'est intéressant.
26:42Nous,
26:42on a testé
26:43l'ivermectine
26:44chez les SDF,
26:45d'accord ?
26:46Et on a éradiqué
26:47l'épidémie
26:49de Bartonella Quintana
26:50et de Pou,
26:51en grande partie
26:52chez les SDF
26:53de Marseille,
26:54si vous voulez,
26:55quand ils allaient
26:55dans des foyers,
26:56s'ils se grattaient,
26:57on leur demandait,
26:58on leur disait,
26:58prenez ça.
26:59Et il y a des gens
27:00qui s'attraètent
27:01en même temps la gale.
27:02Donc,
27:02il y a des gens
27:02qui,
27:03c'est la première fois
27:04depuis 10 ans
27:04que je ne me gratte plus,
27:05parce que quand vous
27:06les enlevez,
27:07on se gratte plus.
27:08Donc,
27:08c'est un traitement
27:10qui a été très efficace.
27:13Après,
27:13vous savez,
27:14toutes ces bestioles
27:15sont toutes capables
27:16un jour ou l'autre
27:17de découvrir
27:17un mécanisme de résistance
27:18si vous utilisez
27:19suffisamment.
27:20Bien sûr.
27:23Maintenant,
27:24il y a des gens
27:24qui l'utilisent en pommade.
27:25Je suis très hostile à ça
27:27parce que c'est ça
27:27qui va développer
27:28la résistance
27:29alors que si vous preniez
27:30une fois,
27:32et puis c'est spectaculaire.
27:33Quand vous avez
27:33des poux de tête,
27:34vous trouvez sur le coussin,
27:36c'est rempli de...
27:37C'est terrifiant ça.
27:39Ça va très vite.
27:43Alors,
27:43dans votre livre,
27:45professeur...
27:45C'est hors AMM.
27:46Il faut que vous sachiez
27:47que c'est hors AMM.
27:48Tout le monde sait
27:49que ça marche,
27:50mais comme aucun laboratoire
27:52qui est propriétaire de ça,
27:53c'est Bayer,
27:54n'a jamais voulu déposer
27:55de demande d'AMM.
27:57Les médecins n'ont le droit
27:58de le prescrire
27:59que dans les conditions d'AMM.
28:01Pourquoi ils l'ont mis ?
28:04C'est pas un médicament autorisé,
28:05je vous le donne quand même.
28:06Bien que ce soit
28:07quelque chose qui marche
28:08le mieux au monde.
28:09Donc ça fait longtemps
28:10qu'on se fait en désaccord
28:11avec l'AMM.
28:12Mais pas d'autorisation
28:13de mise sur le marché.
28:15Vous n'avez pas déposé
28:16vous-même de brevet ?
28:17Non, j'avais déposé un brevet.
28:22On s'est rendu compte.
28:24J'ai participé...
28:25Donc je suis un vieil amoureux d'époux.
28:28Donc j'avais participé...
28:30Chacun ses perversions.
28:31Chacun ses perversions.
28:33D'abord, on les élève.
28:35On avait un élevage très important.
28:38Et d'autre part,
28:39j'ai participé.
28:39C'est une de mes grandes joies.
28:41Moi, j'ai des réserves d'admiration.
28:43Je ne suis pas jaloux, moi.
28:45J'aime admirer les gens.
28:47Et j'avais beaucoup d'admiration
28:48pour le type qui avait bâti
28:50la plus grosse machine à séquencer
28:52qui s'appelle Greg Venter
28:53qui est un milliardaire
28:54et qui avait décidé
28:55moi tout seul,
28:56je vais être le premier
28:57à faire un génome humain.
28:58Et ça a rendu fou, évidemment,
29:00tous les gouvernements du monde
29:01qui se sont mis tous à se battre
29:03contre Greg Venter
29:04et à la fin,
29:04Greg Venter a fait machinule quand même.
29:06Il a fait lui contre
29:07le NIH aux Etats-Unis,
29:09contre le 5e guerre
29:10en allemande,
29:12contre...
29:12Tous tous seuls.
29:13C'est pas mal.
29:15Et il a séquencé son génome.
29:17Ce qui est juste...
29:18Le premier génome,
29:19c'était Greg Venter.
29:20Et donc,
29:21il ouvrait son laboratoire
29:22et il y a un collectif
29:24de chercheurs américains
29:26qui lui a demandé
29:26de séquencer le poux.
29:28J'ai été associé à ce travail.
29:30Donc, je suis très content
29:31que j'ai fait un travail
29:32avec Greg Venter.
29:33Et dans la séquence de ce poux,
29:35il y avait une bactérie
29:37qui est un symbionte
29:39qui fournit des vitamines au poux.
29:41Le poux ne sait pas
29:42faire les vitamines.
29:43La vitamine B en particulier.
29:44Et donc, il y a une bestiole
29:46là-dedans dans le poux
29:46qui s'appelle Riesa
29:47qui lui fournit la vitamine.
29:49Et s'il n'a pas sa vitamine,
29:50il ne peut pas vivre.
29:51D'accord.
29:51Et donc, je me suis dit,
29:52ça veut dire que le poux,
29:53en réalité,
29:54si je lui tue sa bactérie,
29:57Riesa,
29:58le poux va mourir.
29:59Et j'ai essayé.
30:00Donc, j'ai essayé
30:01plusieurs antibiotiques
30:02sur le poux
30:02parce que je vous ai dit
30:03que j'ai un élevage de poux
30:04et ça marche très bien.
30:05Aussi bien la doxycycline
30:06que l'azithromycine.
30:08Et donc, on a dit,
30:09mais tiens,
30:10regardons maintenant
30:11si on associe
30:12l'ivermectine
30:14toujours sur nos poux
30:14d'élevage.
30:15Avec l'azithromycine,
30:17ce qui se passe,
30:18ça marche très bien
30:19et ça évite les rechutes.
30:20Donc, l'association
30:21est synergique,
30:22vous voyez.
30:23Et donc, on avait pensé
30:24à un moment
30:24faire même une start-up
30:25avec ça,
30:26mais avec ce qui est arrivé
30:27avec le Covid,
30:28on a tout arrêté
30:29et on a abandonné
30:31ce projet
30:31et on a abandonné
30:33ce brevet.
30:34Donc, sinon,
30:34je voulais déclarer
30:35comme un conflit d'intérêt.
30:36Mais je n'ai plus
30:37de brevet là-dessus
30:38parce que je ne vais pas
30:39me confiter avec l'AMM
30:40sur l'évêque Mekin.
30:41J'ai assez dormi.
30:43Passionnant, passionnant.
30:44Oui, c'est clair.
30:45Alors, dans votre livre,
30:46professeur,
30:47vous consacrez dans votre livre
30:49un chapitre
30:50donc au coronavirus.
30:52Comment la paléomicrobiologie
30:54vous a permis d'avancer
30:55dans vos découvertes
30:57sur ces virus ?
30:59Alors, ça,
30:59c'est Michel Drancourt
31:00qui a fait ça.
31:01C'est-à-dire que c'est lui
31:02qui a inventé
31:03la paléocérologie,
31:05c'est-à-dire on prend
31:05de la pulpe dentaire
31:06et à l'intérieur de ça,
31:08je vous ai dit,
31:09il reste des anticorps
31:10et donc on peut mesurer
31:11si les gens
31:12ont des anticorps
31:14contre un certain nombre
31:15de maladies.
31:16Alors, une vraie question
31:18que Michel se pose
31:19et qu'on se pose
31:20depuis très longtemps,
31:21je ne suis pas sûr
31:22qu'on arrive à tout résoudre
31:24et c'est,
31:25là, je vous ai dit,
31:25le typhus,
31:26je pense,
31:27moi, mon hypothèse
31:27sur le typhus,
31:28c'est qu'il vient d'Amérique.
31:29Il a été importé d'Amérique
31:31par les Européens
31:33qui avaient des poux
31:34et qui avaient attrapé ça
31:36comme une zoonose
31:38et donc ça s'est transformé
31:39de zoonose
31:40en maladie humaine.
31:43En revanche,
31:44on pense aussi
31:45que la syphilis,
31:46au moins la syphilis vénérienne,
31:48on pense aussi,
31:49parce que c'est décrit
31:49même par Christophe Colomb
31:51qu'ils ont commencé
31:52à avoir des lésions vénériennes
31:53et puis on sait que...
31:54Mais la bactérie
31:56qui a donné ça,
31:57avant qu'on sache
31:59que c'est une maladie vénérienne,
32:00existait depuis très très longtemps.
32:02Elle donnait d'autres maladies,
32:03des tréponématoses.
32:06Tréponème,
32:06c'est le nom
32:06de cette bactérie.
32:09Mais la syphilis elle-même,
32:10on avait une vraie discussion
32:11avec mon ami anthropologue,
32:14Olivier Dutour,
32:15pour savoir
32:16si ça existait
32:18ou n'existait pas
32:19parce que tous les textes historiques
32:20montraient que la syphilis
32:22était post-colombienne.
32:24Et donc,
32:24Michel a mis
32:25ce travail au point
32:26parce que
32:26pour pouvoir découvrir
32:29des traces
32:30du sérum
32:31dans le sérum
32:32de la sérologie syphilitique
32:34telle qu'on l'a fait maintenant.
32:35Et c'est le premier travail
32:36qu'il a fait.
32:37Il a trouvé des traces
32:38de sérologie positive
32:39dans des dents
32:41qui étaient pré-colombiennes.
32:42Toujours les dents,
32:43on parle des dents.
32:45Oui,
32:45on se contredit entre nous.
32:47Et puis,
32:48du coup,
32:49il a utilisé cette sérologie
32:50pour de multiples cas,
32:52y compris pour les coronavirus.
32:53Et il a trouvé
32:54des traces de corona,
32:55de bêta-corona
32:56au XVIe siècle.
32:57Au XVIe siècle.
32:58Avec la sérologie actuelle.
32:59Donc on sait
33:00que les coronas existaient.
33:01On a regardé
33:02dans le même temps
33:03pour la grippe,
33:04on a regardé ça
33:05sur des soldats
33:07du début de la guerre de 1914
33:09puisque la première grippe officielle
33:10c'est à la fin
33:11de la guerre de 1914.
33:12Et au début
33:13de la guerre de 1914,
33:14personne n'a d'anticorps
33:15contre la grippe.
33:16Donc on pense
33:17qu'en réalité
33:18la première épidémie de grippe,
33:19c'est notre conclusion actuelle,
33:20mais vous savez
33:21que dans la science,
33:22il faut savoir
33:23qu'on se trompe
33:24si on a de nouveaux éléments.
33:25Bien sûr.
33:26Mais pour l'instant,
33:27on pense
33:27que la première épidémie
33:29était l'épidémie
33:30de l'huile espagnole.
33:31Oui.
33:32Professeur Raoult,
33:32on va se retrouver
33:33dans un instant
33:34sur Sud Radio.
33:34On va continuer
33:35de parler des call cases
33:37de l'histoire
33:37et on va surtout
33:38parler du Covid.
33:39On nous parle
33:40d'un rebond
33:41depuis quelques semaines,
33:43de nouveaux variants seraient.
33:45Ils arrivent,
33:45ils arrivent,
33:46ils arrivent.
33:47Faut-il s'en inquiéter ?
33:48Vous nous direz tout
33:49dans un instant
33:50sur Sud Radio.
33:50Sud Radio,
33:53c'est vous
33:54qui donnez le ton.
33:56Sud Radio,
33:57la culture
33:58dans tous ses états.
33:59André Bercoff,
34:00Céline Alonso.
34:01Coronavirus.
34:04Connard de virus.
34:13Elle débarquait
34:15un jour de Chine.
34:16Retourne-y
34:17quand il confine.
34:18Dans ce pays
34:19où on bouffe du chien,
34:21des chauves-souris,
34:22des pangolins,
34:24moi devant ma télé pourrie,
34:26entre BFM et LCI,
34:28je me cogne sans cesse
34:29Arlène Chabot
34:31ou la pauvre Roselyne Bachelot.
34:33J'en peux plus
34:34être planté chez moi,
34:36je veux voir le monde
34:37comment il va.
34:38Je veux respirer
34:39de l'air bien pur,
34:41je veux retrouver
34:42la nature.
34:43En ce temps,
34:44ce brave
34:44d'auteur Raoult,
34:46on chie par des confrères
34:47à nous.
34:48Par des pentes,
34:49des sommités
34:50qui ont les moules
34:52de père du blé.
34:53Vous avez vu,
34:53Didier Raoult,
34:54que vous avez quand même
34:55déjà quelques défenseurs
34:56à l'époque comme Renaud.
34:58C'est la Corona Song
34:59de Renaud.
35:01Professeur,
35:01comment vous avez réagi ?
35:03La première fois
35:03que vous avez entendu
35:04cette chanson,
35:05comment vous avez réagi ?
35:06Attends.
35:08Allô ?
35:08Oui,
35:08on ne vous a pas entendu
35:09là,
35:10Didier Raoult.
35:10Ce n'est pas un hommage
35:12de n'importe qui.
35:13Moi,
35:13j'ai un grand respect
35:14pour Renaud,
35:16qui est un grand poète,
35:17et que je félicite
35:19pour cette magnifique poésie
35:21si attendrissante.
35:22C'est vrai.
35:24Professeur Raoult,
35:25alors depuis quelques semaines,
35:26on nous parle
35:26d'un rebond du Covid-19,
35:29de nouveaux variants
35:30qui seraient très contagieux.
35:31Faut-il s'en inquiéter,
35:33selon vous ?
35:36Je ne sais pas.
35:37Si vous voulez,
35:38si vous avez peur
35:39d'être malade,
35:40il faut être inquiet,
35:41parce que vous ne voulez
35:42sûrement pas être malade.
35:43Et si vous avez peur
35:44de la mort,
35:44il faut être inquiet aussi
35:45parce que vous allez mourir.
35:47Malgré ce que nous ont dit
35:48tous les fous de la GAFA,
35:50vous savez,
35:50à la fin,
35:50on meurt quand même.
35:53Est-ce que vous allez faire
35:54des maladies infectieuses ?
35:55Sûrement.
35:55Est-ce qu'il y aura
35:56de nouvelles maladies infectieuses ?
35:57Sûrement.
35:57la vie crée en permanence
36:01des nouveaux organismes.
36:03Les organismes se modifient.
36:04Vous savez,
36:06pour essayer de fixer les choses
36:07pour que vous compreniez bien,
36:10je parle à vous,
36:12dans votre corps,
36:13vous n'avez pas
36:13deux cellules identiques.
36:15Pas deux cellules identiques ?
36:18Non.
36:19Parce qu'à chaque fois
36:20que vous dédoublez
36:22de l'acide nucléique,
36:23il se cause
36:24un certain nombre d'erreurs.
36:25D'accord ?
36:26Ces erreurs,
36:27dans l'ARN
36:28et dans les virus ARN,
36:31il y en a
36:32100 fois plus
36:32que dans l'ADN.
36:33C'est pour ça
36:33que la vie a continué
36:35à se complexifier.
36:36C'est parce que l'ADN
36:37fixe un peu plus
36:39les erreurs
36:40et parce qu'il y a
36:41des mécanismes
36:42pour réparer un peu
36:43ces erreurs.
36:44Mais,
36:45c'est ce que l'on a vu
36:46à propos du coronavirus,
36:48un magnifique travail
36:49qui a été fait récemment
36:51sur l'analyse
36:52de toutes les séquences
36:53de chauves-souris
36:54des grottes
36:55en Chine,
36:57en Chine, oui.
36:57Il y a des milliers
36:59de virus qui vous attendent,
37:01qui sont tous différents
37:02et vous ne savez pas,
37:03vous ne pouvez pas prédire,
37:05c'est pour ça que,
37:06ça me paraît
37:07être de la fantaisie,
37:09les gains de fonction,
37:12vous ne pouvez pas prédire
37:13ce qui va être sévère
37:15ni ce qui va être contagieux.
37:16il n'y a que l'histoire
37:20qui vous le montre.
37:21Et d'ailleurs,
37:21vous voyez bien,
37:23pour parler que des coronavirus,
37:25il y a quatre coronavirus
37:26qui se sont installés
37:27depuis très longtemps
37:28et qui sont là
37:29depuis probablement des siècles
37:31et qui sont devenus
37:32des virus endémiques
37:33qui donnent des espèces
37:34de rhumes,
37:35si vous voulez.
37:35Oui, oui.
37:37Et puis,
37:37il y a eu deux
37:38coronavirus émergents
37:41ces dernières années.
37:43Le SARS-1
37:44qui s'est arrêté
37:45très très rapidement.
37:46Il y a eu juste
37:47une petite bouffée
37:48au Canada
37:49et puis qui s'est arrêté
37:50à Toronto
37:50sans qu'on sache pourquoi.
37:52Il y a eu le MERS-Corona
37:53dont lui,
37:54le réservoir est passé
37:55par le chameau.
37:56On ne sait pas
37:56d'où il vient originellement.
37:59Et là non plus,
38:00ça ne s'est pas étendu.
38:01Il y a eu une bouffée
38:01en Corée du Sud
38:02qui ont des bouffées
38:03qui ne sont pas plus
38:04expliquées l'une que l'autre
38:05dans un hôpital.
38:06Un à Toronto,
38:07l'autre en...
38:07Et puis ça s'est arrêté.
38:09Pourquoi ça s'arrête ?
38:10Ça ne s'arrête pas.
38:10Moi, je pense
38:11que le Covid-19
38:12ça ne s'est pas arrêté
38:12parce qu'une des mutations
38:14s'est produite
38:15dans la machine
38:16à reproduire le virus
38:17et qui s'est mise
38:18à faire 100 fois plus d'erreurs
38:19et qui donc
38:20a multiplié les erreurs.
38:22Mais est-ce qu'aujourd'hui,
38:23Professeur Allerhout,
38:24les apparitions
38:25et les disparitions
38:27des épidémies,
38:28est-ce qu'on a
38:29des explications
38:30à ça ou pas ?
38:31On ne maîtrise pas ?
38:33Alors, on n'en comprend
38:34rien du tout.
38:35On ne comprend rien du tout.
38:37Ceux qui disent
38:37qu'ils comprennent,
38:38c'est qu'ils n'ont pas regardé.
38:40D'ailleurs, c'est pour ça
38:41que, si vous voulez,
38:42il y a un des multiples conflits
38:45qui sont nés là-dessus.
38:46C'est quand moi,
38:47j'ai commencé,
38:47je pense que j'étais
38:48le premier au monde
38:48à dire qu'il y avait
38:49des variants.
38:50Ce virus qui est une banalité
38:51quand on connaît les virus.
38:53Tout virus a des variants.
38:55Les gens disent
38:55non, ce n'est pas vrai
38:56parce que ça remettait en cause.
38:58Un, si ça bouge,
38:59ça veut dire qu'on ne sait pas
39:00si les vaccins vont marcher
39:01pour le prochain.
39:03Donc ça, c'est une vraie question.
39:05Et deux, ça remettait en cause
39:06cette espèce de balle
39:08de ping-pong du coronavirus
39:09qui allait faire des revances
39:10qui n'existent pas.
39:11On ne connaît pas
39:11de maladie comme ça.
39:12Ce qu'on connaît bien,
39:13en revanche, comme maladie,
39:14vous savez bien,
39:15c'est la grippe.
39:16Il y a plusieurs variants
39:17qui circulent à la fois.
39:19Généralement,
39:20il y a deux variants du A
39:21plus un variant du B
39:23qui circulent tous les ans.
39:25Et tous les ans,
39:25ils sont différents
39:26parce qu'ils ont changé,
39:27parce qu'ils ont muté.
39:28Et il y en a un
39:29qui prend le dessus
39:29et pourquoi celui-là
39:32prend le dessus ?
39:32On ne sait rien du tout.
39:33On ne sait même pas
39:34pourquoi des fois
39:34c'est des virus de la grippe A,
39:36des fois des virus de la grippe B.
39:38On ne sait pas prédire.
39:40Et donc ce qu'on fait,
39:41vous savez, pour la grippe,
39:42ça doit, bien sûr,
39:43les leçons de ce qui existe,
39:45c'est mieux que les leçons
39:46de ce que l'on invente quand même.
39:48Donc ce qui existe pour la grippe,
39:50c'est que pour faire du vaccin
39:51contre la grippe
39:51qui marche comme ça,
39:52pas moins,
39:54mais pas plus que celui du coronavirus,
39:56donc qui protège un peu,
39:57en particulier les sujets à risque,
39:59et la manière dont on le désigne,
40:02pardon, c'est un mot franglais,
40:05mais la manière dont on le construit,
40:07on le construit à partir
40:09des derniers variants
40:11de la grippe de l'hémisphère opposé.
40:14C'est-à-dire que,
40:15étant donné que la grippe
40:16dans l'hémisphère sud
40:17se produit pendant l'été,
40:19ça permet de voir
40:20quels sont les derniers
40:21qui sont là
40:21et de faire rapidement
40:23un vaccin pour d'autres grippes
40:24basés pour les derniers
40:26virus circulants
40:27de l'hémisphère nord
40:29et des virus qui circulent
40:31avant que la nouvelle grippe arrive.
40:34Et donc,
40:35on construit ça
40:35et ça marche
40:36ou ça ne marche pas.
40:36Ça dépend des années,
40:37vous voyez ?
40:38Pour limiter les risques,
40:40professeur Raoult,
40:41en un mot,
40:42parce qu'on arrive
40:42à la fin de cette émission,
40:44quelles seraient les mesures,
40:45selon vous,
40:45qu'il faudrait prendre,
40:46notamment en France ?
40:48Est-ce que restreindre
40:49les élevages intensifs
40:50est une des solutions ?
40:52En tout cas,
40:54il fallait les surveiller.
40:56Si vous voulez,
40:57les virus,
40:59la naissance d'une épidémie,
41:01la plupart des épidémies
41:03commencent par être
41:05des épisoses,
41:07c'est-à-dire des maladies
41:07des animaux.
41:09Et les épidémies,
41:10que s'agissent
41:10des épidémies des animaux
41:11ou des épidémies des hommes,
41:13il faut qu'il y ait
41:14beaucoup d'individus
41:15de la même espèce
41:16dans un même endroit.
41:18Donc,
41:18c'est la densité,
41:19le nombre
41:19qui condifèrent
41:21la possibilité d'épidémie.
41:22Il n'y avait pas
41:23d'épidémie
41:23avant qu'il y ait
41:24de villes.
41:25Ça n'existait pas.
41:26Il fallait des villes
41:26pour qu'il y ait
41:27des épidémies,
41:27sinon ça ne se transmet
41:28pas de berger en berger.
41:31Et donc,
41:31les réservoirs animaux
41:34qui peuvent générer
41:37actuellement
41:38des virus
41:39sont ceux
41:40qui sont les plus denses
41:41et les plus nombreux.
41:42Ça, c'est un,
41:44les chauves-souris,
41:45dans une grotte
41:46de chauves-souris
41:46pour avoir 4 millions
41:47d'individus.
41:48Et donc,
41:48le transfert là-dedans,
41:50en particulier,
41:50des coronas,
41:52mais pas que des coronas.
41:53Il y a un virus
41:55très proche
41:55de la rougeole,
41:56très proche
41:56des oreillons,
41:57très proche
41:57des virus de la grippe
41:59qui circulent là-dedans
42:00et un d'entre eux,
42:01demain,
42:01peut devenir épidémique.
42:04Le deuxième groupe
42:06d'animaux,
42:07comme ça,
42:07très très nombreux,
42:08ce sont les rats,
42:08les muridés.
42:10Et donc ça,
42:10c'est la jeunesse de ça.
42:11Et puis ensuite,
42:12il y a l'homme.
42:13L'homme a créé
42:14des concentrations
42:15animales monstrueuses.
42:16C'est pour ça que je pense
42:17que la grippe est apparue
42:18au XXe siècle,
42:19parce que je pense
42:20qu'elle est apparue
42:21à partir du moment
42:22où on sait que ça...
42:22Dans les grands rassemblements
42:23de la grande ville.
42:25On sait qu'à partir du moment
42:26où on a fait
42:27de l'élevage intensif
42:28de poules,
42:28c'est synchrone
42:29de l'apparition
42:30de la première
42:31grande épidémie de grippe
42:32parce qu'il y a probable
42:33que le nombre de variants
42:34était extraordinairement important.
42:35Merci Nidia Hoult.
42:37Merci.
42:37On pourrait en parler
42:38pendant des heures.
42:39Je dois dire
42:39que je ne savais pas
42:41une vocation
42:42de Sherlock Holmes
42:43de devenir
42:44l'hercule poireau
42:45de la microbiologie ancienne.
42:48C'est quand même pas mal.
42:49Mais dans ce livre,
42:49effectivement,
42:50on résout des cold cases.
42:52C'est très intéressant.
42:54Merci à vous.
42:55Tout de suite.
42:55Sud Radio.
42:56Sud Radio.
42:57Parlons vrai.
42:57Parlons vrai.
42:58Sud Radio.
42:59Parlons vrai.