Vainqueur du Tour de France à 5 reprises, Bernard Hinault parle du Tour de l'Avenir, des soupçons de dopage, du Critérium du Dauphiné, Maia aussi du comportement des cyclistes dans les grandes villes....
00:00Le Tour de l'Avenir, les jeunes, c'est quelque chose d'important aujourd'hui dans le cyclisme ?
00:05Oui, parce que si on ne les encourage pas à venir, on ne les aura pas après.
00:10Et puis je crois que pour ceux qui sont amateurs encore, c'est un but de pouvoir venir faire le Tour de l'Avenir,
00:15parce que c'est l'entrée du secteur professionnel.
00:19Bon, à certains l'ont, ils sont déjà des professionnels, il faut le savoir.
00:21Mais il y en a d'autres qui, s'ils se montrent sur le Tour de l'Avenir, ont une chance d'être professionnels après dans les grandes équipes.
00:28Avec de beaux exemples.
00:30Bon, il y a des beaux exemples, Pogacar, Bermal, Del Toro, non, non, on a un paquet de beaux champions
00:38qui nous ont fait rêver depuis un certain nombre d'années, parce qu'avant, il y avait eu quelques trous.
00:43Mais là, on les retrouve tout de suite dans la grande classe, comme je dis.
00:47On est actuellement dans le Crétérium du Dauphiné, que vous avez gagné, avant de gagner votre premier Tour de France, de mémoire.
00:55C'est une course importante, le Dauphiné, plus importante que Paris-Nice pour vous ?
01:00Toutes les courses sont importantes.
01:02Mais Paris-Nice, c'est tout près du Tour de France, c'est à trois semaines du départ du Tour de France.
01:06Le Dauphiné.
01:07Le Dauphiné.
01:08On est à trois semaines du départ du Tour, donc on sait déjà si on a la condition ou si on ne l'a pas.
01:15Parce que si on n'est pas performant déjà au Dauphiné, je ne crois pas que ce soit facile pour être au départ du Tour dans une bonne condition.
01:22Vous faites partie de ceux qui ont gagné cinq Tours de France. Il y a beaucoup de personnes. Alors chaque fois qu'il y a un champion qui gagne, c'est le cas aujourd'hui avec Pogacar, il y a des commentaires un petit peu désagréables.
01:37Quel est votre regard par rapport à cette défiance vis-à-vis de ceux qui gagnent ?
01:42C'est facile parce que c'est nous qu'on lutte le plus possible. Il faut savoir qu'il y a un tiers des contrôles antidopage qui sont faits dans le vélo. Donc il faudrait peut-être aller voir ailleurs.
01:52Vous avez le sentiment ?
01:53Bien sûr, bien sûr, il faut arrêter. Il faut arrêter. Et je trouve ça dommage qu'on mette la suspicion toujours, toujours sur le vélo. C'est vrai qu'il y a eu des erreurs. Mais quand les autres n'ont pas lutté, ils n'ont pas eu de soucis.
02:06Quand on cherche, on le trouve.
02:08Il faudrait qu'on m'explique quand Nadal, on lui fait une piqûre de cortisone à Roland-Garros devant tout le monde devant la télévision, il n'est pas suspendu. Pourquoi ? Ça aurait été un coureur assistrice ? Il avait le droit à deux ans.
02:23Je ne sais plus quel, le tennisman qui a négocié pour avoir que quatre mois de suspension. De quel droit ? De quel droit ? Il faudrait peut-être arrêter de juger les cyclistes comme des pestiférés. Je crois qu'il y en a beaucoup d'autres.
02:38Quels sont pour vous les champions de demain dans le cyclisme ? Vous en voyez poindre aujourd'hui ?
02:44On a tous ceux qui sont déjà présents parce qu'il y en a quand même beaucoup de jeunes. Si on regarde Pogacar, il a 26 ans.
02:52L'Île-de-Garde, il en a 27 ou 28. Del Toro, il en a 23. Ayuso, il en a autant, 23. On en a plein. Et ceux qui sont venus autour de l'avenir, je pense qu'on va les retrouver rapidement dans la grande cour.
03:10Est-ce que vous regrettez que les champions d'aujourd'hui délaissent les cyclocross ?
03:18C'est leur choix. C'est leur choix. Moi, je pense que le cyclocross permet de garder la condition physique l'hiver.
03:25Et puis, l'avantage du cyclocross, c'est qu'on devient très adroit parce qu'on ne sait jamais ce qu'il y a sous les roues.
03:30Si ça dérape, il faut récupérer le vélo. Et ça peut servir quand on est sur la route.
03:34On est dans un département qui aime le vélo. C'est important que des collectivités s'engagent comme la Seine-et-Loire ?
03:42Bien sûr. Bien sûr. C'est la promotion du département par le biais du cyclisme.
03:47Et c'est peut-être d'encourager des jeunes à venir faire du vélo plutôt que d'aller faire des bêtises.
03:53C'est quand même pas si mal. Et surtout, actuellement, il y a quand même beaucoup, beaucoup de gens...
03:57Bonjour. Il y a quand même beaucoup, beaucoup de gens qui font du vélo.
04:01Donc, c'est un peu, je dirais, un peu les récompensés en leur amenant une belle épreuve cycliste.
04:07Pourtant, on voit que dans des villes, aujourd'hui, les cyclistes se sont montrés du doigt.
04:13Est-ce que c'est la faute des politiques ?
04:16Il faut savoir que la France n'a pas été conçue, les routes n'ont pas été conçues pour faire du vélo.
04:22On n'est pas en Hollande, on n'est pas dans les pays nordiques où il y a énormément de voies cyclables.
04:27Là, on fait des voies cyclables. Donc, on diminue peut-être la part des voitures.
04:32Donc, c'est obligé que ça s'accroche. Et puis, ça m'arrive de circuler dans les villes.
04:38Je suis coureur cycliste. Et quand on voit comment certaines personnes en vélo se comportent,
04:45on peut dire, OK, les voitures, il faut aussi les respecter.
04:51Et ça, on a oublié un petit peu, parfois. Quand on brûle les fleurs rouges, quand on n'a pas de casque,
04:56quand on n'a rien du tout. Mais il faut arrêter, quoi. Respectons-nous les uns les autres.