- 11/06/2025
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00:00Europe 1 soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec mes camarades de la première heure, bonsoir Catherine Ney.
00:06Bonsoir Pierre, bonsoir à tout le monde, bonsoir Monsieur le Président.
00:10Bonsoir Olivier d'Artigol.
00:11Bonsoir Pierre.
00:12Et bonsoir à Patrick Martin.
00:13Bonsoir.
00:13Merci d'être là, vous êtes président du MEDEF.
00:16Dans quelques jours, mardi précisément, s'achève le fameux conclave sur les retraites.
00:22Nous sommes dans une situation économique à tout le moins difficile, on va en parler également.
00:27Ce conclave, sur quoi va-t-il se conclure et qu'est-ce qui va en suivre ?
00:33Très difficile de faire un pronostic à ce stade.
00:35Nous, ce qu'on a mis en perspective et qui est corroboré, je dirais, par un récent sondage Ipsos,
00:39c'est que les priorités des Français, c'est le pouvoir d'achat et l'avenir des régimes sociaux.
00:44Donc nous, on a fait des propositions.
00:44En matière d'économie aussi, il y a aussi la lutte contre l'insécurité.
00:48Alors, en matière de...
00:49Pardon, j'ai cité les deux priorités, les deux premières priorités, si l'on peut dire.
00:53Donc nous, on a voulu prendre ça en compte.
00:54On a voulu prendre en compte notre souci que la démocratie sociale fonctionne mieux que la démocratie politique à ce jour,
01:00donc qui a assumé nos responsabilités,
01:02mais en ne perdant jamais de vue que notre pays est dans une situation de grande fragilité financière,
01:07nos finances publiques,
01:09et donc il n'était pas question pour nous de contribuer à creuser les déficits.
01:12Voilà, donc on a fait des propositions, je pense, très ouvertes, très constructives,
01:17sur l'usure au travail, sur la gouvernance des régimes de retraite,
01:21sur les carrières des femmes, sur la prise en compte des incapacités permanentes.
01:25Je pense que c'est une offre qui est recevable.
01:27Est-ce que...
01:29Enfin, ce qui est quand même marquant, c'est que vous refusez de reculer sur l'âge de départ à la retraite à 64 ans.
01:36Pourquoi ?
01:36Et est-ce que vous ne pensez pas que c'est le marqueur principal,
01:39et que ce que vous proposez, ce sont des lots de consolation ?
01:42Écoutez, nous on essaie de prendre en compte une logique économique,
01:45et il est évident qu'il faut qu'on travaille plus.
01:47Envoyer un signal et appliquer une réalité qui conduirait à travailler moins,
01:52et bien ça ne répondrait pas, c'est pour ça que je les citais,
01:54ces deux attentes de nos concitoyens,
01:56le pouvoir d'achat, l'avenir des régimes sociaux.
01:58Ce n'est pas compris par tout le monde comme ça.
02:00Non, mais je voudrais insister sur un point qui, de notre fait, pour partie,
02:04n'est pas suffisamment pris en compte dans le débat.
02:06Un des avantages du report de l'âge de départ en retraite,
02:09c'est qu'on génère plus d'emplois, on génère un taux d'emploi supérieur,
02:12donc on génère plus de richesse.
02:14Notre pays a besoin de créer de la richesse.
02:16Et ça c'est automatique, parce qu'Emmanuel Macron, lui,
02:19il a compté sur la croissance.
02:20Aujourd'hui on a une croissance de 0,1,
02:21et comme dirait une de mes amies qui est chef d'entreprise,
02:240,1 de croissance, c'est essayer de faire du surf sur un étang.
02:27Il y a un peu de ça, et surtout par comparaison avec ce qui se passe à travers le monde.
02:30Et moi je voudrais insister sur les bonnes performances
02:33qu'ont un certain nombre de nos pays voisins à l'intérieur de l'Europe,
02:36parce que c'est trop facile d'accabler l'Europe.
02:38La Pologne va être à 3,5% de croissance cette année,
02:41l'Espagne à 3%,
02:42l'Allemagne est en train de redémarrer d'une manière assez spectaculaire.
02:45Et nous, parce que le gouvernement a mis en place des dispositifs d'attractivité et de compétitivité,
02:51il vient d'annoncer 46 milliards d'euros de mesures de soutien aux entreprises.
02:56Et où est-ce qu'il les trouve ?
02:57Alors les Allemands ont eu la sagesse de bien gérer leurs finances publiques.
03:00J'insiste là-dessus.
03:03Au même moment où en France, en 2025,
03:05les entreprises ont été accablées de 13 milliards d'euros de charges et d'impôts supplémentaires,
03:10les Allemands annoncent donc 46 milliards de soutien aux entreprises.
03:13Un taux d'impôt sur les sociétés qui va descendre à 10%
03:16des mesures d'amortissement accélérées sur les investissements.
03:19Je pense qu'ils sont dans la bonne trajectoire.
03:21Et nous, il faut qu'on soit très attentifs à ne pas aller à revers
03:24de tout ce que font de biens, d'efficaces les autres pays.
03:26Et ces autres pays travaillent plus.
03:27Je comprends ce soir que vous voudriez être Allemand, Patrick Martin.
03:30Olivier d'Artigolle.
03:31Que proposez-vous, Monsieur le Président,
03:34concernant le taux d'activité des seniors ?
03:36Parce qu'une chose est de proposer de travailler plus longtemps,
03:40mais nous sommes, en comparaison à d'autres pays européens,
03:43très en retard sur le taux d'activité, par exemple, des plus de 60 ans.
03:46Et une part très importante de salariés,
03:49quand ils liquident leurs droits,
03:50quand ils partent à la retraite,
03:51ne sont déjà plus en activité.
03:53Est-ce que vous avez de nouvelles propositions
03:55à mettre sur la table sur ce dossier-là ?
03:57Je vais me permettre déjà de rectifier un petit peu ce que vous avez dit.
03:59On était en retard également sur les 55-60 ans.
04:02Grâce aux précédentes réformes des retraites,
04:04mais à un certain nombre d'autres dispositifs,
04:05j'y reviendrai.
04:06C'est pour cela que j'ai fait partie à 60 ans.
04:07Nous avons dorénavant un taux d'emploi
04:09chez les 55-60 ans supérieur à la moyenne européenne.
04:12Les mêmes causes produisant les mêmes effets.
04:14Le fait de reporter l'âge de départ en retraite,
04:16c'est mécanique, ça accroît le taux d'emploi,
04:19en l'occurrence chez les seniors,
04:20parce qu'il y a ce qu'on appelle l'effet horizon.
04:22Pour l'entrepreneur et pour le salarié lui-même,
04:25le fait de se projeter dans l'avenir,
04:27ça incite à travailler plus longtemps.
04:28Et par ailleurs, encore en novembre dernier,
04:31nous avons signé un accord que je trouve assez puissant
04:33avec les organisations syndicales,
04:35qui permet de mieux anticiper les fins de carrière
04:38sur le plan de la santé,
04:39sur le plan des compétences.
04:41Donc oui, il y a un faisceau de dispositifs à mettre en place,
04:44mais moi je suis très confiant.
04:45Et je vais vous dire pourquoi je suis très confiant.
04:46De toute façon, la démographie fera qu'on aura de plus en plus besoin des seniors.
04:51Catherine Ney.
04:52Aujourd'hui, si la gauche, notamment la CGT, veut mobiliser,
04:57je veux dire, il n'y a qu'un mot d'ordre, c'est les retraites.
04:59Pour faire sortir, alors ça n'a pas été un grand succès,
05:02bon, mais je veux dire, c'est incroyable,
05:04c'est une maladie française, ça, pour les syndicats.
05:09D'ailleurs, la CGT n'a pas assisté au conclave.
05:14Au début.
05:14Au début, puis elle n'est pas...
05:15Oui.
05:16Et là, est-ce que vous avez l'impression que les discussions
05:18qui ont eu lieu, où il y avait la CFDT,
05:20là, il y a des...
05:22Première centrale de France, la CFDT.
05:24Oui.
05:24Est-ce que vous sentez qu'une évolution des esprits
05:28et que l'exemple des autres pays européens
05:30fait réfléchir l'ensemble des participants au conclave ?
05:34Patrick Martin.
05:35Le MEDEF s'y applique, dans le débat public,
05:39mais s'il n'y a pas cette prise de conscience généralisée
05:41qu'on finit par être dans un monde d'illusions avec l'argent magique,
05:44on va être rattrapé par la patrouille,
05:46c'est évidemment ce que le MEDEF veut prévenir,
05:47c'est-à-dire qu'on prenne des mesures sérieuses,
05:50autant que possible partagées,
05:51inspirées par ce qui se passe de bien, je le redis,
05:53dans des pays voisins, qui sont des démocraties libérales,
05:56pour certaines socialistes, je tiens à le souligner.
05:59Ce que je viens d'indiquer en Allemagne,
06:01il y a une coalition qui inclut les socialistes.
06:03Donc voilà, nous, on ne demande pas,
06:05de faire des triples salto arrière.
06:07Et si, par malheur,
06:09on doit en arriver à l'extrémité
06:11d'une mise en défaut de la France,
06:13parce que ses finances publiques
06:14seraient encore plus délabrées,
06:16eh bien, on ne pourra s'en prendre qu'à nous-mêmes.
06:18J'insiste sur un point,
06:19si on revenait aux 63 ans,
06:21je ne parle même pas des 62 ans,
06:23on creuserait encore le déficit des retraites
06:25de 10 milliards d'euros par an.
06:27Je reviens à ce que je disais tout à l'heure,
06:28deuxième préoccupation de nos concitoyens,
06:30l'avenir des régimes sociaux.
06:31Il y a une chose que vous ne changerez pas,
06:33Patrick Martin,
06:33c'est les socialistes français.
06:35Les socialistes français ne sont pas
06:36les socialistes allemands,
06:37de la même façon que les grunens
06:38ne sont pas les écolos,
06:39vous l'aurez bien compris.
06:40Comment ça s'est passé dans le conclave ?
06:42J'allais dire, l'ambiance,
06:43vous savez, on aimerait tous être
06:44une petite souris cachée derrière un mur
06:47pour voir comment est-ce que le patron du MEDEF
06:49discute avec la CFDT,
06:51avec les quelques autres syndicats
06:54qui sont restés,
06:55parce que Catherine a eu raison,
06:56Madame Binet est partie pratiquement immédiatement.
06:58Le MEDEF est parti, le premier.
07:01Mais pour des raisons, comment dire,
07:02de désaccord sur l'organisation de ce conclave.
07:05Vous n'aurez préféré, moi y compris.
07:06Quelle est la teneur des discussions ?
07:08Vous auriez préféré, vous compris, quoi ?
07:10Qu'on nous laisse discuter entre nous.
07:12Oui, c'est la parité.
07:13Mais là, les ministres s'en sont moins mêlés,
07:15quand même, de ce conclave-ci,
07:17où il y avait Matignon derrière.
07:19Non, ne soyez pas offensés,
07:20mais le fait qu'à la sortie de chaque réunion,
07:22il y ait des micros tendus,
07:23immanquablement s'affichent les postures,
07:26et donc ça nuit un petit peu à la spontanéité,
07:28et je dirais à la sincérité.
07:29Il fallait un vrai conclave, quoi.
07:30On ne dit rien.
07:31Voilà.
07:32La chapelle Sixtine.
07:33Oui, oui.
07:33Pour répondre à votre question,
07:35on a des désaccords de fond,
07:36encore à ce jour,
07:37encore sur les retraites,
07:39mais moi je voudrais insister...
07:40Ils exorables ou...
07:41Non, non, ils sont surmontables,
07:42de mon point de vue.
07:43Mais moi je voudrais insister sur le fait
07:44qu'on se parle et on se respecte,
07:47y compris dans nos désaccords objectifs.
07:50Il n'y a pas de message,
07:50mais il y en a un quand même.
07:51Dans un instant avec Patrick Martin,
07:53le président du MEDEF sur Europe 1,
07:54on parle de la situation économique du pays.
07:56A tout de suite sur Europe 1.
07:5919h21, Europe 1 Soir.
08:01Europe 1 Soir.
08:0319h21, Pierre de Villeneuve.
08:05Toujours en compagnie de Catherine Ney,
08:06de Olivier d'Artigol,
08:07du président du MEDEF, Patrick Martin.
08:10Vous voyez dans le flash d'information
08:11de quelques secondes de Maëlle Hassani,
08:13on a un tour d'horizon de ce qu'est la France.
08:16Aujourd'hui on a un gamin de 14 ans
08:18qui tue une surveillante
08:18avec un couteau de 34 cm.
08:20On a des droits de douane avec Trump
08:23qui ne sont pas encore tout à fait décidés.
08:26On a la fermeture des magasins Casa,
08:28encore une liquidation judiciaire.
08:29Je ne sais pas,
08:30vous êtes meilleur comptable de ce sujet que moi
08:32sur le nombre de fermetures
08:35de magasins d'entreprises
08:35qui ferment chaque année.
08:38Vous parliez tout à l'heure de l'Allemagne
08:39qui sort d'un coup d'un seul 46 milliards
08:42pour, j'allais dire,
08:44faire un soutien aux entreprises.
08:46On compare l'incomparable, Patrick Martin.
08:49On cherche, j'entends ce chiffre de 40 milliards
08:52comme à l'époque il y avait Alibaba
08:54et les 40 voleurs.
08:55Là j'ai l'impression que c'est le gouvernement
08:56et les 40 milliards.
08:57On cherche ces 40 milliards
08:57sachant que vous et moi savons très bien
09:00que c'est beaucoup plus qu'il faut.
09:02Écoutez, si déjà ce sont 40 milliards,
09:04ça sera un commencement.
09:06On sait où les trouver.
09:08On sait où les trouver,
09:09on ne sait pas comment les trouver.
09:11Je veux dire, par là que ce paysage politique
09:13tellement fracturé,
09:14tellement sous pression
09:15de l'échéance présidentielle de 2027
09:17est en grande difficulté
09:18pour prendre des décisions éclairées
09:21et courageuses.
09:22Et pour nous entrepreneurs,
09:23je pense pour l'économie du pays
09:24d'une manière générale,
09:25tout ça devient extrêmement dangereux.
09:27Parce que relativement,
09:28on est en train de décrocher
09:30et moi je souhaite bon courage,
09:32c'est un peu provocateur ce que je dis,
09:33mais je l'assume,
09:34je souhaite bon courage
09:35à qui prendra la présidence,
09:37gagnera la présidence de la République en 2027
09:40parce que si les choses continuent comme ça,
09:42cette personne, quelle qu'elle soit,
09:43récupérera un pays en grande difficulté.
09:45Il faut prendre des décisions.
09:47Olivier Dertigal.
09:47J'ai souvenir que votre prédécesseur en 2017,
09:51au début du macronisme,
09:52avait évoqué un rêve éveillé.
09:54C'était le moment de la politique de l'offre,
09:56le moment des annonces sur la fiscalité,
09:58sur le capital.
09:59Comment est-ce que vous pouvez aujourd'hui
10:01décrire la fin du macronisme,
10:03les deux dernières années qui s'annoncent,
10:05ce n'est plus le rêve éveillé ?
10:07De quoi cette période est-elle le nom pour le MEDEF ?
10:09J'observe que les pays voisins,
10:11finalement, ont des politiques de l'offre.
10:13Je ne sais pas si on peut les qualifier de macronistes.
10:15Donc moi, je ne...
10:17Comment ça va avec le président,
10:18pour parler plus clairement ?
10:19Écoutez, on se parle...
10:22Souvent ?
10:23Pas souvent,
10:23mais j'étais avec lui au Vietnam,
10:25par exemple,
10:26il y a dix jours,
10:26j'ai des contacts assez réguliers
10:28avec le secrétaire général de l'Elysée.
10:29On se parle.
10:30Enfin, il n'a échappé à personne
10:32que dorénavant,
10:33du fait de la dissolution,
10:34le président a beaucoup moins de prise
10:36sur les événements.
10:37Mais je pense qu'il a malgré tout
10:39une lecture assez lucide de la situation.
10:42Et...
10:43Lucide, ça ne veut pas dire
10:44qu'il a la puissance de...
10:46C'est ce que j'ai commencé par dire.
10:47Oui, oui.
10:48Il a moins de prise sur les événements.
10:50Donc pour moi,
10:51le sujet n'est pas tellement celui-là.
10:52Le sujet, c'est de faire avec
10:53le gouvernement qu'on a actuellement,
10:56avec le Parlement qu'on a actuellement,
10:57l'Assemblée nationale,
10:58parce que le Sénat reste lisible
11:00et prévisible.
11:01Et c'est très bien ainsi.
11:02Et donc, je ne vous cache pas
11:03que c'est une grande confusion
11:05et que ça n'est pas très rassurant pour nous.
11:08Catherine Ney.
11:08Est-ce que malgré tout,
11:09vous avez au moins
11:11une bonne nouvelle,
11:13quelque chose,
11:14un petit coin
11:15d'optimiste
11:16dans ce ciel nuageux ?
11:19Oui, parce que...
11:20Patrick Partin,
11:21président du MEDEF.
11:21Non, à nouveau,
11:22ce que j'observe
11:22dans les pays voisins
11:23est plutôt encourageant.
11:24C'est-à-dire qu'il y a
11:25une voie de passage,
11:26encore faut-il l'emprunter.
11:27Oui, Chine.
11:27Et c'est encore ténu,
11:29ça mérite à être confirmé,
11:30mais par exemple,
11:31on a un enjeu énorme
11:33sur le prix de l'énergie.
11:34C'est un enjeu de compétitivité,
11:35c'est un enjeu de souveraineté.
11:37Eh bien, il y a,
11:37sur les dernières semaines,
11:39des avancées intéressantes
11:41entre EDF
11:42et certains grands industriels
11:44électro-intensifs.
11:45Je pense à l'aluminium Dunkerque,
11:46mais il y a d'autres dossiers
11:47qui sont en voie d'avancement.
11:49Et croyez-le,
11:51pour les industries,
11:52c'est un signal très positif.
11:54Mais ça veut dire quoi ?
11:55Décoder ce que vous venez
11:56de nous dire ?
11:57Ah, c'est un peu codé.
11:58Non, ça veut dire que...
11:59Ça veut dire que le prix
12:00de l'énergie sera...
12:01Non, pardon,
12:01c'est un peu technique
12:02pour peut-être
12:03certains auditeurs.
12:05Mais il y a un dispositif
12:06de prix préférentiel
12:08sur l'énergie
12:09pour les industries,
12:10pour les entreprises
12:11qu'on appelle l'AREN
12:11et qui disparaît
12:13au 31 décembre 2025.
12:15Et pour l'instant,
12:15il n'y avait pas de solution.
12:17alternative.
12:18Et donc là,
12:19on est très intéressé par ça.
12:20Il commence à y avoir
12:21des contrats signés
12:22entre EDF
12:23et certains grands industriels
12:24parce que sinon,
12:25nos grands industriels
12:26partiront.
12:27Et on ne pourra même pas
12:28leur en vouloir.
12:28On ne pourra pas les accuser
12:30de ne pas être patriotes.
12:30C'est tout simplement
12:31parce que si on n'a pas
12:32appris l'énergie accessible,
12:34eh bien,
12:35ils seront en perte chronique.
12:37Mais c'est amusant
12:37parce que vous parlez
12:38de...
12:39d'industries,
12:40de grandes industries,
12:41de grands industriels
12:42en France,
12:42alors qu'on ne cesse
12:43de parler de ré-industrie
12:44des déceintes.
12:44C'est-à-dire
12:45qu'on met en parallèle,
12:48je cite toujours
12:48les films de Melville
12:49et de Claude Sautet
12:50quand on voit
12:50ces grandes aciéries,
12:51ces grandes industries françaises
12:53avec les hauts fourneaux.
12:54Et puis,
12:55la France d'aujourd'hui
12:56où on a décidé finalement
12:57de déléguer
12:58à l'Asie du Sud-Est
12:58tout ce qu'on avait
13:00en France
13:01et puis se limiter
13:03au luxe,
13:04à quelques secteurs
13:05français,
13:05le vignoble,
13:06etc.
13:07Sachant que,
13:08évidemment,
13:08le fameux knowledge,
13:09le savoir-faire
13:10peut être très vite pris
13:12et devenir un pays concurrentiel,
13:14c'est le cas de la Chine
13:14aujourd'hui.
13:16Comment est-ce que vous
13:17vous voyez cette ré-industrialisation ?
13:18Est-ce que vous comptez
13:19la France encore
13:20parmi les pays industriels
13:21ou est-ce qu'au même titre
13:23que sur l'éducation
13:24et sur d'autres sujets,
13:25on est au fond de la classe ?
13:27On est sur un point de bascule.
13:29Alors nous,
13:29évidemment,
13:29on est très...
13:30C'est-à-dire qu'il y a
13:33des investissements
13:33qui arrivent en France,
13:35on ne peut pas les contester,
13:36ils sont heureux et opportuns,
13:38mais en regard,
13:39parce qu'il y a eu
13:39des erreurs stratégiques
13:41de l'Union Européenne,
13:42de la France elle-même,
13:43on a des pans entiers
13:44de notre industrie
13:45qui sont en train
13:46de dépérir.
13:47Est-ce qu'il est encore
13:47temps de les redresser ?
13:49Sur l'automobile,
13:50il y a une urgence absolue.
13:52Sur le bâtiment,
13:53pardon de parler
13:53d'industrie pour le bâtiment,
13:54mais en amont,
13:55vous avez de la sidérurgie,
13:56vous avez les cimentiers,
13:58vous avez les fabricants
13:58d'équipement de la maison,
13:59etc.
14:00Il y a eu des erreurs,
14:01celles-là, françaises,
14:02qui ont conduit
14:03au dépérissement
14:03de cette filière.
14:04On peut parfaitement
14:05inverser la tendance.
14:06Donc c'est très nuancé
14:07d'un secteur à l'autre.
14:08Mais je vais vous parler
14:08du commerce
14:09et pas de l'industrie,
14:10mais vous allez voir pourquoi.
14:11L'offensive systématique
14:13violente
14:14des grands sites
14:15de e-commerce chinois
14:16sur...
14:17Chine et Temu, par exemple.
14:18Chine et Temu,
14:19met en péril
14:20ce qui existe encore
14:21en France
14:22et qui marche bien
14:22dans l'industrie du jouet
14:24et de la puriculture,
14:25dans le textile
14:25et l'habillement,
14:28cosmétique.
14:29Et donc,
14:30à un moment donné,
14:30il faut que l'Europe,
14:31la France,
14:32prennent dans l'urgence
14:33des mesures de protection
14:34sans quoi on va balayer
14:35tout notre tissu commercial.
14:37Et on peut le faire ça ?
14:37Casa fait partie
14:38des conséquences
14:40de ce que j'évoque
14:41à l'instant.
14:41Bien sûr qu'on peut le faire.
14:43Mais c'est ce que j'ai dit
14:44à Ursula von der Leyen
14:45donc vendredi soir.
14:46Je l'ai dit
14:47au Président de la République.
14:48Je l'ai dit sans cesse
14:49à Éric Lombard
14:50et à François Bérou.
14:51Et vous le dites
14:52sur Europe 1 ce soir ?
14:53Et je le dis sur Europe 1.
14:54Une chose est de prendre acte,
14:56autre chose
14:56et de décider.
14:57Il faut décider.
14:58Il faut mettre en oeuvre
14:59ces mesures.
14:59Il y a urgence.
15:00Alors, sur le fait de décider,
15:01vous l'avez évoqué,
15:02est-ce qu'il n'y a pas aujourd'hui
15:03une sous-estimation
15:04de la gravité
15:05de ce qui s'annonce
15:06concernant la filière automobile,
15:09emploi direct
15:10et l'ensemble de la sous-traitance ?
15:11C'est un véritable tsunami
15:12qui va déferler.
15:14Quelle est la réflexion aujourd'hui
15:15de votre organisation
15:17sur ces échéances
15:18à très court terme ?
15:20D'abord,
15:20on est très présent à Bruxelles.
15:21J'ai renforcé les moyens
15:22du MEDEF à Bruxelles.
15:24Je pense qu'on a participé
15:25à ce que la Commission européenne
15:26suspende un certain nombre
15:27de dispositions absurdes
15:29qui conduisaient en particulier
15:31à appliquer des amendes colossales
15:34par milliard d'euros
15:34aux constructeurs européens.
15:36Tout ça a été suspendu.
15:37Je pense qu'on y était
15:37pour quelque chose.
15:38Les constructeurs eux-mêmes,
15:40évidemment.
15:40Et la filière automobile
15:41avec Mobiliance
15:42et d'autres syndicats automobiles.
15:43Voilà.
15:4413 millions d'emplois
15:45à l'échelle européenne.
15:46On voit la destruction d'emplois
15:47chez Volkswagen.
15:49Je pense qu'il faut
15:50dans l'urgence
15:51revenir sur un certain nombre
15:52de réglementations européennes
15:53dont l'inspiration était
15:54compréhensible
15:55mais dont les modalités
15:56et les calendriers
15:57sont suicidaires.
15:59Et c'est vrai
16:00pour la chimie aussi.
16:01Il y a une réglementation enrichie.
16:02Mais la voiture française
16:02c'est mort ?
16:03Non, je pense que ça n'est pas mort.
16:05Mais là aussi
16:05il faut de la stabilité.
16:06Enfin, on a une instabilité
16:08des dispositifs en particulier
16:09d'encouragement
16:10à l'achat de véhicules électriques.
16:11Mais c'est vrai
16:12des pompes à chaleur.
16:1314 changements
16:14de réglementation
16:15en deux ans
16:15sur ce qu'on appelle
16:16ma prime rénov'.
16:17Et donc ça devient
16:18très dissuasif
16:18pour les acheteurs
16:19professionnels ou particuliers.
16:21Donc à partir de là,
16:21il y a une conséquence
16:22le marché s'arrête.
16:24Les gens attendent de savoir.
16:25Eh bien il faut de la clarté
16:26il faut de la continuité
16:27il faut du soutien
16:28à ces filières.
16:29Merci beaucoup Patrick Martin
16:30président du Medef
16:31d'avoir été l'invité
16:32d'Europe 1 ce soir.