Selon une enquête du New York Times, la plateforme de Google n'a pas jugé bon de communiquer sur ce changement
Retrouvez « La chronique de Manon Mariani » dans Zoom zoom zen sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
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AmusantTranscription
00:00Vous écoutez France Inter, il est effectivement 17h45, je viens de le redire, mais il vaut mieux le redire deux fois pour être sûr que vous ayez bien entendu.
00:06L'heure de quitter la mer et ses reflets d'argent pour un détour du côté des réseaux sociaux.
00:10Manon, aujourd'hui dans votre veille sanitaire, une plateforme vidéo dans le viseur du New York Times.
00:14YouTube, la plus grande vidéothèque du monde, qui vient de fêter ses 20 ans cette année.
00:18Chaque jour, les internautes visionnent plus de 1 milliard d'heures de vidéos sur la plateforme.
00:23Et contrairement aux autres réseaux, elle se faisait plutôt discrète depuis la réélection de Donald Trump en novembre dernier.
00:30Pas de réaction de sa part en janvier, quand Meta a annoncé un changement dans ses règles de modération en supprimant son programme de fact-checking.
00:37Une copie du modèle instauré par Elon Musk évidemment sur X.
00:40Une fois l'élection passée, Mark Zuckerberg s'est lui aussi rangé derrière Donald Trump, ce qui a fait grincer, on le sait, pas mal de dents.
00:46Mais du côté de Google, à qui YouTube appartient, même si son PDG était à l'investiture du président réélu, c'était Silence Radio.
00:54C'est pourtant l'un des piliers des GAFAM.
00:57L'entreprise aurait pu en profiter pour tirer son épingle du jeu en se désolidarisant de ses concurrents concernant leur politique de modération.
01:04Mais malheureusement, c'est exactement l'inverse qui est arrivé.
01:08Une enquête du New York Times nous révèle qu'en fait, YouTube a aussi assoupli ses règles de modération, mais sans la moindre communication.
01:16Mais c'est quoi cette histoire ?
01:17Et bien comme Meta ou X, YouTube a demandé à ses modérateurs d'encourager la liberté d'expression.
01:22Cette fameuse phrase qu'Elon Musk et ses alliés utilisent à tout va pour justifier de laisser passer des messages complotistes ou haineux.
01:29On découvre dans le quotidien que YouTube aurait pris cette décision avant Meta.
01:34Donc en décembre dernier, un mois après la réélection de Donald Trump.
01:38Des documents internes prouvent que YouTube a encouragé ses modérateurs à laisser en ligne certains contenus en freignant ces règles s'ils sont jugés d'intérêt public.
01:46C'est-à-dire s'ils abordent des sujets politiques, sociaux ou culturels.
01:50Concrètement, ça veut dire que le volume de contenu offensant accepté dans une vidéo a augmenté.
01:55Avant, il suffisait qu'un quart de la vidéo enfreigne les règles de la plateforme pour que YouTube la supprime.
02:00Aujourd'hui, il faut que ce soit la moitié.
02:03Un assouplissement qui s'applique particulièrement au contenu politique.
02:07Le New York Times nous donne quelques exemples.
02:10Une vidéo qui affirme que les vaccins contre le Covid modifient l'ADN a pu rester en ligne car elle aborde aussi des actions du ministère de la Santé.
02:18Une autre vidéo avec une insulte transphobe est maintenue car il s'agit de la seule infraction sur 43 minutes d'une discussion sur des nominations ministérielles.
02:26Pareil pour une vidéo sud-coréenne où un commentateur dit qu'il faudrait guillotiner l'ex-président.
02:32YouTube a estimé que la menace était irréaliste et que le reste de la vidéo était donc d'intérêt public parce qu'elle parlait de politique.
02:39Et ce ne sont que trois exemples parmi beaucoup d'autres.
02:42Et pour quelles raisons Google a décidé de jouer comme ça le jeu de Donald Trump ?
02:45On ne sait pas.
02:46On peut y voir une manière pour Google de se faire bien voir car l'entreprise, on le sait, est actuellement menacée de démantèlement par le ministère de la Justice américain.
02:53Ce qui est assez paradoxal, c'est que YouTube a toujours été une entreprise qui communique beaucoup sur sa modération.
02:59Pendant le Covid, par exemple, elle se vantait de mener un véritable combat face aux vidéos complotistes.
03:04Pareil quand il s'agit de démonétiser les chaînes de YouTubers accusés d'harcèlement ou de viol.
03:09Pour contre-attaquer, la plateforme affirme qu'au cours du premier trimestre de l'année,
03:13elle a tout de même supprimé plus de 190 000 vidéos pour contenu haineux ou abusif, une hausse de 22% comparée à l'année précédente.
03:21Mais ce chiffre révèle quand même autre chose.
03:23Les contenus problématiques sur YouTube sont donc de plus en plus nombreux.
03:27Et avec cette nouvelle modération, ça ne va pas aller en s'améliorant.
03:30Merci Manon pour cette triste nouvelle.