« Quand j’étais dans la zone au dessus de 8700 mètres, la bouteille d’oxygène a commencé à fuir »
De retour à Alger après son ascension au sommet de l’Everest, Nessim Hachaichi@ se confie à Liik.
Avec cet exploit, il souhaite entrainer des générations à la culture de la haute montagne.
Lui, qui a déjà repris son travail dans des bureaux, loin, très loin, de l’alpinisme.
De retour à Alger après son ascension au sommet de l’Everest, Nessim Hachaichi@ se confie à Liik.
Avec cet exploit, il souhaite entrainer des générations à la culture de la haute montagne.
Lui, qui a déjà repris son travail dans des bureaux, loin, très loin, de l’alpinisme.
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00:00Quand j'étais dans la zone au-dessus de 8700 mètres, l'un des endroits peut-être les plus dangereux, les plus délicats de l'Ascension,
00:07ma bouteille à oxygène a commencé à fuiter.
00:10Les drapeaux étaient pratiquement gelés et donc pour les planter, ça a été très difficile.
00:15Heureusement que j'ai pu brandir le drapeau.
00:17C'est la première fois que ça a été fait à partir d'Alger, c'est-à-dire fait par un Algérien d'Algérie qui s'est entraîné en Algérie,
00:24qui a été envoyé par des entreprises algériennes.
00:26Donc c'est une expédition un petit peu 100% algérienne.
00:30Cette année, la météo était très capricieuse, elle était très difficile.
00:34D'ailleurs, le jour de l'Ascension, le jour du sommet de Pouchon a eu une tempête,
00:37mais vraiment, je n'ai pas les mots pour la décrire, incroyable, qui a contraint un bon nombre d'alpinistes à rebrousser chemin.
00:43Moi, j'ai continué.
00:44Peut-être le moment où j'ai douté, c'est juste avant le sommet au Hilary Step,
00:48où j'ai eu un problème avec la bouteille à oxygène qui a commencé à fuiter.
00:51Donc à ce moment-là, j'étais un petit peu dans l'expectative parce que, vous savez, la bouteille à oxygène, c'est la vie.
00:57Donc j'étais avec mon Sherpa, il m'a donné sa bouteille à oxygène,
01:00parce que la mienne commençait vraiment à perdre beaucoup d'oxygène.
01:03Après, c'est lui qui était en difficulté.
01:05Après, on s'est changé la bouteille.
01:07Donc c'était vraiment un petit peu un moment de panique.
01:09Et c'est peut-être à ce moment-là que j'ai douté un peu parce que j'avais peur pour ma vie et celle du Sherpa.
01:14Mais tout le temps, je me disais, je dois avancer, je dois continuer, je ne dois surtout pas abandonner
01:20parce que c'est le rêve de milliers, voire de centaines de milliers de jeunes Algériens qui ont en jeu.
01:26Alors la descente n'était pas facile.
01:28Parce que quand on monte vers le sommet, on a cette excitation, on a cette adrénaline qui nous pousse,
01:34qui transcende un petit peu la fatigue physique.
01:36Mais au moment de redescendre, la fatigue revient comme un boomerang.
01:40Et c'était pour moi vraiment difficile et vraiment pénible.
01:43Parce que comme je vous l'ai dit, l'adrénaline étant passée,
01:46la fatigue est revenue me frapper, frapper mon organisme.
01:49Déjà très éprouvé.
01:51Et il y avait le problème de la bouteille qui persistait.
01:54Donc on était obligé, moi et mon Sherpa, un petit peu, de se passer la bouteille.
01:58Fort heureusement, j'ai pu rejoindre d'abord le camp 4, puis le camp 2, puis le camp de base, sans trop de dégâts.
02:04Effectivement. Donc je ne suis pas un alpiniste professionnel.
02:07Je le fais en parallèle de mon travail.
02:09Je travaille dans les ressources humaines.
02:11Et il faut savoir aussi que j'ai un doctorat en management.
02:15Donc j'enseigne aussi occasionnellement à l'université.
02:18Donc j'ai déjà repris effectivement, aujourd'hui même d'ailleurs, mes activités professionnelles.
02:24Le décalage est très difficile.
02:26Déjà le décalage horaire.
02:28Et surtout la différence des milieux.
02:30Là où j'étais il y a à peine une semaine.
02:32Et là où je suis maintenant, ça n'a absolument rien à voir.
02:36Donc c'est difficile de s'adapter.
02:38Mais bon, je me suis adapté dans le sens inverse.
02:41Donc je pense que je me réadapterai un petit peu à mon train-train quotidien.
02:45Je pense que c'est difficile de s'adapter à mon train-train quotidien.