- 10/06/2025
Cyclisme - Paris/Roubaix -
Avril 1982 -
Comm FRA
Avril 1982 -
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00:00A mes côtés Bernard Hinault qui est le grand baroudeur de ce Paris-Roubaix.
00:05Et puis nous avons également à nos côtés Yvon Bertin qui est le premier français de Paris-Roubaix.
00:10Il a terminé en deuxième position, c'est beau, il faut le féliciter.
00:13Et nous avons un invité qui est Jean Amadou qui a suivi aujourd'hui son premier Paris-Roubaix
00:17et qui a quelques petites questions à poser à Bernard Hinault.
00:21Alors je vous dirai tout de suite que nous n'avons pas vécu un grand Paris-Roubaix, c'est vrai.
00:25Nous avons eu tout de même un très beau final, ça c'est vrai en revanche.
00:28Un vainqueur qui ne va certainement pas déparer au palmarès.
00:31Et puis alors je vous l'ai dit, un superbe Bernard Hinault.
00:34Vous n'êtes pas trop déçu Bernard ?
00:37Non, je crois qu'il n'y a pas de déçu, c'est la course.
00:39Chacun prend ses initiatives comme il le veut.
00:42Sur une course d'un jour, quand on est un peu l'homme à battre, tout le monde court contre vous.
00:48Mais je pense que maintenant que vont arriver les grands tours, ça va un petit peu changer j'espère.
00:53Alors on va voir le gros travail que vous avez effectué dans ce Paris-Roubaix
00:57avec les images qui vont suivre, en précisant tout de suite que deux hommes ce matin ont été les grands animateurs
01:04de cette première partie de Paris-Roubaix.
01:06Il s'agit de votre coéquipier, mon cher Bernard, il s'agit de Patrick Bonnet.
01:09Et il s'agit également d'un Allemand qui était totalement inconnu, qui s'appelait Aïne.
01:14Voilà, nous sommes partis et le premier grand malchanceux est Francesco Mauser dans ce Paris-Roubaix.
01:20Et Francesco Mauser, victime d'une crevaison, ne reviendra pas. Vous l'avez vu crever ?
01:24Non, je ne l'ai pas vu. J'ai vu qu'il changeait de roue et je pensais que c'était sur ce changement de roue qu'il avait été détaché.
01:31Alors nous sommes ici à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée.
01:33Une trentaine d'hommes se sont regroupés.
01:35Une sélection par l'arrière, en quelque sorte.
01:37Tous les favoris sont là. Il va manquer cet homme, il va manquer Francesco Mauser.
01:41Il y a une course véritablement à l'élimination et Duclos-Lassalle sera également victime de crevaisons tout comme Kuiper.
01:49Voici le dernier ravitaillement ici qui se situe dans la zone industrielle de l'Equin.
01:54Et en dernière position, vous aviez Marc-Sergeant Lebelge.
01:58Ludo Peters est parti à l'avant.
02:00Et celui-là y a cru un bon moment.
02:02Et c'est vous précisément Bernard qui êtes allé le chercher.
02:04J'ai été le chercher, fouillé, non, je crois que c'est le parcours qui a fait qu'on est revenu dessus.
02:13On voit effectuer un gros travail.
02:14Si personne ne roule sur le pavé, il n'y a personne qui va bouger et puis il va partir.
02:20Mais le pavé c'est le seul endroit où on peut, je pense, distancer, ou toujours essayer de distancer les adversaires.
02:30Donc là on fait le maximum et puis on voit après la sortie des pavés ce qu'il reste.
02:34Nous aurons vu il y a un instant Yvon Bertin qui se trouvait à la fin de ce groupe.
02:39Et nous allons apercevoir aussi Stéphane Roche qui non seulement était le grand malchanceux,
02:43mais qui s'est sacrifié pour son coéquipier Gilbert Duclos-Lassalle.
02:46Duclos-Lassalle, victime de crevaison, qui est un homme de Paris-Roubaix, comme on sait, parce qu'il a déjà terminé le deuxième.
02:51A donné sa roue, donc Roche a donné sa roue à Duclos-Lassalle et il a ainsi vu s'envoler toutes ses chances.
02:57Beaucoup de malchanceux donc dans ce Paris-Roubaix, mais c'est le lot de cette classique numéro 1.
03:02Nous allons voir en particulier dans quelques instants la chute, tiens la voici, de Jonathan Boyer qui a été votre équipier,
03:09qui est maintenant passé chez Jean-Legre Baldi. C'est particulièrement spectaculaire.
03:12Et Ludo Peters est toujours tout seul et vous allez encore une fois de plus essayer d'aller le chercher ici.
03:19Vous avez attaqué combien de fois ? C'est invraisemblable sur ce final.
03:26Je ne sais pas, je ne sais pas combien de fois. À chaque fois qu'il y avait un secteur pavé, j'ai essayé de le prendre en tête et de rouler le plus vite possible.
03:33Et surtout sur cette fin de parcours, ce dernier secteur pavé qui est quand même très dangereux,
03:41étant donné que de chaque côté il y a à peu près une bande cyclable et que dans les virages, il faut changer de côté.
03:49Il y a beaucoup de trous donc c'est celui qui est en tête souvent qui passe plus vite, qui peut éviter encore le trou.
03:55Et celui qui est quelques fois derrière, il passe dans le trou et c'est là qu'il est éliminé de la course.
04:01Alors bien entendu, ça n'est pas, voici le Suisse Stéphane Mütter,
04:04et ça n'est pas Rasse qui va aller chercher son coéquipier Ludo Peters,
04:09mais c'est un travail conjugué de Braun, mais surtout de vous-même.
04:13Alors là, c'est Rasse qui est parti. Rasse a contre-attaqué.
04:15Alors là, Ludo Peters va essayer de faire le travail derrière. Et vous, vous ne bougez pas Bernard ?
04:19Je crois qu'à partir d'un certain moment, il y en a d'autres dans la course.
04:23Il y en a qui ont fait toute la journée dans les roues.
04:27Ils n'ont pas su saisir leur chance pour aller devant.
04:30Ils ont attendu que ce soit moi qui aille le chercher pour me contrer.
04:36Moi, je ne bouge pas. Je sais perdre. Je sais aussi que dans les grandes courses à étapes,
04:43j'aurai plus de chance que sur une course d'un jour.
04:46Alors ici, Yann Rasse est entré au Vélodrome de Roubaix.
04:49Il effectue son dernier tour et il va emporter un beau vainqueur.
04:53Je lui ai dit qu'il ne va pas déparer au palmarès.
04:55Et vous, vous entrez à ce moment-là sur le Vélodrome à quelques secondes.
04:58Alors, on a l'impression que l'on va vivre un petit peu le sprint victorieux
05:02dans ce Paris-Roubaix que vous avez déjà connu.
05:05Et finalement, non, vous allez renoncer au sprint.
05:07Car pour vous, une place d'honneur ne compte pas finalement.
05:11Je pense que les places d'honneur étaient prises puisqu'il y avait 4 coureurs devant.
05:15Et de faire 5e ou 9e, ça ne change pas grand-chose.
05:18Voilà, victoire donc de Yann Rasse.
05:22Est-ce que cela vous réconcilie avec les pavés ?
05:25Pas plus.
05:27Je ne les aime pas plus.
05:29Bon, c'est la course, il faut la faire.
05:31Mais je crois que si un jour on me disait « tu ne la fais pas »,
05:34je serais très content de ne pas y aller.
05:37Alors, vous allez donc terminer tout de même à une place d'honneur.
05:41On dit que vous êtes un peu le héros de ce Paris-Roubaix.
05:45Cela vous fait-il quelque chose ?
05:47Non, j'ai la grande satisfaction d'avoir fait ma course,
05:50de ne pas avoir compté sur les autres.
05:51J'ai fait ce que je pouvais.
05:54Je pense qu'il y en a d'autres qui pourraient prendre exemple là-dessus.
06:00Voilà, nous en terminons avec ce plan.
06:02Et nous allons maintenant poser une petite question à Yvon Bertin,
06:05qui est quand même l'homme aussi de ce Paris-Roubaix,
06:08qui a terminé en deuxième position.
06:09Vous vous attendiez à cette place au départ de Compiègne.
06:13J'avoue que je n'aurais pas trop parié sur vos chances.
06:16Mais je l'avoue humblement.
06:17Il y a beaucoup de gens qui pariaient pour son homme.
06:19Il y a trois semaines que la condition commence à venir.
06:22J'avais le pressentiment de faire quelque chose aujourd'hui.
06:24J'ai réussi.
06:25Vous auriez pu battre Yannras au sprint ?
06:28Oui, la première fois qu'il a attaqué, j'ai été.
06:30Et on s'est fait rejoindre.
06:32Deuxième fois, bon, j'ai hésité.
06:33J'ai arrêté y aller.
06:35Et peut-être là, ça a changé tout.
06:37Je crois qu'il faut souligner quelque chose aussi.
06:39Quand même que l'an dernier, Yvon, qui était tout prêt avec moi,
06:43puisque c'est lui qui me passe une roue,
06:45avait quand même pas mal de chances pour l'an dernier.
06:48Et ça, je crois qu'il ne faut pas l'oublier.
06:50Il s'est sacrifié de donner sa roue.
06:52C'était ses chances qui étaient perdues aussi.
06:55Alors que peut-être que l'an dernier, il aurait fait une place aussi.
06:58Cette année, il s'est rattrapé.
06:59Alors Jean-Amadou, il y a une petite question à vous poser.
07:01Il nous reste très peu de temps.
07:02Je suis sûr qu'il va vous dire que le vainqueur de Paris-Roubaix,
07:04c'est un vainqueur de crasse.
07:05Non, Jean-Paul, non.
07:06Je veux dire simplement d'abord que c'est formidable, Paris-Roubaix,
07:08parce que c'est la seule course cycliste
07:10où on peut venir après avec la poussière qu'il y a,
07:12la télé, sans se faire maquiller.
07:13Ça, c'est déjà extrêmement important.
07:15Et puis, ce qui est extraordinaire,
07:17c'est que juste hors antenne,
07:18j'entendais Bertin et Ino bavarder.
07:22Ils ont quand même fait 7 heures,
07:23un peu plus de 7 heures de vélo,
07:24280 kilomètres à près de 40 de moyenne.
07:27Et Ino, elle vient de dire à Bertin,
07:28à l'instant, vous voyez, c'est un...
07:29Je vous le dis, il lui a dit, tu as pas mal, toi.
07:31Et Bertin, il a répondu, si j'ai mal aux yeux.
07:32Ce qui est quand même extraordinaire, je veux dire,
07:34parce que, à faire ce qu'ils ont fait,
07:35ils ont pas mal aux jambes, ils ont mal aux yeux,
07:37c'est quand même assez étonnant, non ?
07:39Mais je suis quand même ravi d'avoir fait Paris-Roubaix,
07:40parce qu'on a beau, là, en avoir entendu parler énormément,
07:43c'est quand même...
07:44Je crois qu'il faut l'avoir vécu comme je l'ai vécu aujourd'hui
07:46pour voir à quel point c'est un monument que cette course.
07:48En tout cas, c'était donc le 80e Paris-Roubaix,
07:50victoire de Yann Ras.
07:51Aujourd'hui, l'homme du jour, c'était...
07:53Les hommes du jour, c'était Yvon Bertin et Bernard Hinault.
07:56Je crois que nous avons tout dit sur cette grande classique.
07:59À vous, Robert.
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