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  • 10/06/2025

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Transcription
00:00Mais d'abord, votre signature européen Eugénie Bastier est avec nous. Bonjour Eugénie.
00:04Bonjour à tous.
00:04Vous voulez revenir ce matin sur la sortie d'Emmanuel Macron en marge du sommet sur les océans à Nice
00:08lorsqu'il a déploré que l'on oublie la thématique écologique et qu'on se focalise trop sur des faits divers en lien avec l'insécurité.
00:15Oui, citons exhaustivement les mots du président car il vaut la peine d'y revenir.
00:19Voilà ce qu'il a dit.
00:20Politiquement, nous sommes dans un moment extrêmement compliqué où certains voudraient faire oublier le combat pour le climat.
00:26Certains préfèrent pendant ce temps-là brainwasher sur l'invasion du pays et les derniers faits divers.
00:31Alors à quoi fait référence exactement le président de la République ?
00:35Aux barbares qui ont envahi la capitale pour célébrer la victoire du PSG ?
00:38Aux rapports sur les frères musulmans ?
00:40Aux meurtres de jeunes adolescents par des délinquants récidivistes ?
00:45Je pense que cette déclaration est l'une des plus graves qu'Emmanuel Macron n'ait jamais faite.
00:49Un président qui voudrait sauver le climat alors qu'il n'est pas capable d'assurer la sécurité minimale de ses citoyens
00:54ne devrait pas dire ça.
00:55Parce que qu'est-ce qu'il nous dit ?
00:57Il nous dit que les sujets d'immigration et d'insécurité sont en réalité secondaire
01:01par rapport à la seule grande angoisse de notre temps,
01:04qui serait celle du réchauffement climatique.
01:06Que ces sujets seraient délibérément agités pour détourner les yeux du vrai problème.
01:10Il y a quelque chose de presque complotiste.
01:12Utiliser l'inquiétude écologique pour délégitimer l'insécurité physique et culturelle est profondément méprisant.
01:19C'est un signe de plus d'une sécession avec les Français ordinaires.
01:23Le mot de fait divers vous a particulièrement heurté, Eugénie.
01:26Oui, parce que ce mot signifie qu'on parlerait d'un fait exceptionnel, isolé,
01:30qui ne dirait rien de la société française.
01:33Il suggère d'ailleurs un certain fatalisme.
01:35On ne peut rien contre un fait divers.
01:37C'est un vocabulaire très méprisant qui relativise la douleur des victimes
01:40et nie la réalité d'une décivilisation qu'Emmanuel Macron avait pourtant su reconnaître.
01:45On s'entend, or les affaires se suivent et se ressemblent, je pense en ce jour et suite à ces mots,
01:52à la mère d'Elias, tuée à coups de machette en plein Paris,
01:55qui se demandait dans le Figaro, je saurais qu'il s'est moqué de nous.
01:58Au père de Benoît, 17 ans, fauché à Dax, en marge de la victoire du PSG,
02:03qui dit sa rage et sa colère contre, je le cite, la racaille de merde qui a tué son fils.
02:08Aux parents de Thomas, lardé de coup de couteau lors d'un bal,
02:10qui s'efforce chaque jour, là aussi je les cite, de choisir la vie plutôt que la haine.
02:14Mais pourquoi, d'après vous, Emmanuel Macron a-t-il fait une telle déclaration ?
02:18En reprenant cette rhétorique du fait divers, Emmanuel Macron souscrit à l'idéologie d'extrême-gauche,
02:24qui considère que l'insécurité n'est qu'un sentiment artificiellement gonflé par les médias et par les politiques.
02:30Vous savez ce que disait Pierre Bourdieu, le sociologue, dans son essai de la télévision ?
02:34Les faits divers, ce sont des faits qui font diversion.
02:37Cette attitude d'Emmanuel Macron est à contraster avec celle d'autres hommes politiques.
02:42Rappelez-vous par exemple la manière dont a réagi Bruno Retailleau au meurtre d'Aboubacar Sissé,
02:47ou Jordan Bardella à celui d'Hichem, tué par un voisin raciste dans le Var.
02:51Ils n'ont pas qualifié ces événements de faits divers,
02:53pour se mettre en porte-à-faux avec l'extrême-gauche qui les a instrumentalisés.
02:57Ils les ont condamnés sans hésiter.
02:59Emmanuel Macron lui-même n'a pas qualifié de faits divers la mort du jeune Naël,
03:04qui a suscité des émeutes dans tout le pays.
03:07Jamais il n'aurait qualifié de faits divers un féminicide, par exemple.
03:10C'est simple, on appelle faits divers en France les faits susceptibles de remettre en cause le récit de la diversité.
03:17Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.
03:19Voilà ce qu'avait dit Jacques Chirac en 2002 en parlant du climat.
03:23En 2025, c'est la France qui brûle et c'était Emmanuel Macron qui regarde ailleurs.
03:28Signature Europe 1, Eugénie Bastier.
03:30Merci beaucoup.

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