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  • 10/06/2025
En cette période où nous commémorons les 75 ans du championnat du monde, on se rappelle facilement du nom de Giuseppe Farina, premier champion de l'histoire. Pourtant, on ne se rappelle pas de lui pour ses exploits ou pour ce qu’il a apporté à la discipline...

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Merci à Le cuircit pour son interprétation studio du vrai Farina. ‪@LECIRCUIT‬
Merci Stadurst, la chaine espèce d'air pour le sublime doublage ‪@StardustYT‬

SOURCES : https://www.formule-blabla.fr/post/giuseppe-farina-1

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00Portrait de légende
00:02Découvrir ce qui fait d'un simple individu un personnage,
00:06une figure incontournable de l'histoire de la Formule 1.
00:09Avec une trentaine de champions du monde à travers l'histoire,
00:12il est compréhensible de ne pas connaître beaucoup plus que quelques noms éparpillés au fil des décennies.
00:17Fangio, Loda, Senna, Schumacher, Weber...
00:22Quoi ?
00:24Bref.
00:24Pourtant, tout bonheur de connaît celui de Giuseppe Farina,
00:30premier nom de cette longue et prestigieuse liste
00:34qu'on ne peut que glorifier en cette période où nous commémorons les 75 ans du championnat du monde.
00:40Mais on le connaît simplement car c'est le premier.
00:43On se rappelle de ses successeurs comme Fangio, Ascari ou Brabham pour leur réussite,
00:48mais on ne se rappelle pas de Farina pour ses exploits
00:51ou pour ce qu'il a apporté à la discipline et les statistiques encouragent à ignorer le pionnier.
00:57Avec 5 victoires, 5 pôles positions, un seul titre et une retraite en 1955,
01:02on en vient même à se dire qu'on ne se rappellerait pas de lui
01:04s'il avait gagné son titre juste après Fangio ou Ascari.
01:09Toutefois, c'est bien sur cette accroche peu flatteuse
01:12que je vous invite à percer les mystères du premier champion du monde de Formule 1
01:18dans Portrait de Légende.
01:21Sous-titrage Société Radio-Canada
01:51Je suis très content d'avoir vécu ici à Lausanne la première fois que j'ai fait.
01:56Vous trouvez le circuit très bien ?
01:58Très bien, très bien.
01:59Très content.
02:00Très content et bien, vous donnez l'utilisation.
02:02Merci, vous venez d'entendre à Farina.
02:04Félifitons-le encore de la très belle courte qu'il a accomplie
02:08alors que les photographes le mitraillent.
02:1112 mai 1940, sur le circuit de Tripoli en Libye.
02:27Giuseppe Farina remporte le deuxième Grand Prix automobile de sa carrière avec Alfa Romeo.
02:32Pourtant, l'ambiance n'est pas à la fête.
02:35Deux jours plus tôt, l'Allemagne envahissait l'Europe de l'Ouest.
02:39Ce sera le dernier Grand Prix d'avant-guerre.
02:4113 mai 1950, Silverstone, Angleterre.
02:46Dix ans et un jour plus tard, Giuseppe Farina remporte la première manche du championnat du monde de Formule 1,
02:52toujours au volant d'une Alfa Romeo.
02:54Si ce n'était pour quelques rides sur le visage du pilote italien,
02:58on pourrait croire qu'il ne s'était rien passé.
03:00Mais la Deuxième Guerre mondiale n'était pas un simple cauchemar.
03:03Voir des Italiens paradés en Angleterre était loin d'être anodin.
03:07Même si l'Italie avait changé de camp après la chute de Mussolini,
03:11les souvenirs étaient encore à vif.
03:13Chez certains britanniques, la cicatrice était bien trop fraîche pour célébrer leur présence.
03:19Pourtant, il fallait avancer.
03:21Et le divertissement offert par la course automobile était un prétexte idéal pour réunir les Anglais,
03:27les Italiens, les Français et tout le monde, même les Allemands, sous une bannière unique.
03:32L'ACF, Automobile Club de France, organisa un championnat du monde
03:37selon la réglementation Formule 1 instaurée en 1947.
03:41Les plus grands pilotes furent appelés, les plus grands constructeurs aussi.
03:46Alfa Romeo fut naturellement sollicité,
03:48mais beaucoup de choses avaient changé entre le 12 mai 1940 et le 13 mai 1950.
03:54Farina et Alfa Romeo avaient coupé les liens.
03:57Et surtout, les trois pilotes vedettes de l'équipe étaient morts.
04:00Carlo Felice Trossi succomba à une tumeur au cerveau.
04:04A Cilevardi, légende d'avant-guerre et Jean-Pierre Vimille,
04:08espoir de l'après-guerre, trouvèrent la mort en piste.
04:11Farina, malgré les différents passés,
04:13accepta de revenir chez Alfa Romeo, l'équipe de ses débuts.
04:17Il avait 44 ans, l'âge de la plénitude pour un pilote à l'époque
04:21et pour un Espagnol des temps modernes,
04:24ainsi qu'un statut de favori naturel.
04:26Il était le numéro 1 désigné.
04:29Luigi Fagioli, 51 ans et le seul pilote né au XIXe siècle
04:33à avoir pris part à une course du championnat du monde,
04:36serait son coéquipier.
04:37Inutile de préciser que sa réputation a lieu aussi
04:40et avait été faite bien avant la guerre.
04:44Et pour compléter le trio,
04:45un petit Argentin de 38 ans seulement
04:48arrivait en Europe l'année précédente
04:50grâce au soutien du gouvernement argentin,
04:53Juan Manuel Fangio,
04:54qui s'était illustré avec pas moins de 7 succès en un an.
04:59Il avait été remarqué en Argentine par Achille...
05:01Il avait été remarqué en Argentine par Achille Vardzi.
05:13Achille Vardzi, qui avait convaincu Alfa Romeo
05:16de lui faire une place avant son accident fatal.
05:18Farina, lui, était le protégé de Tadzio Novolari,
05:21désormais à la retraite.
05:23Les années 30 avaient vu s'affronter Vardzi et Nouveau-Larry,
05:26les années 50 auraient Fangio et Farina.
05:37Les jeudis 11 et vendredis 12 mai,
05:40les essais à Silverstone se concluent par un quadruplet Alfa Romeo.
05:44Farina étant Paul,
05:45Pourtant, le Turinois aborde cette première manche du championnat du monde
05:49avec une clavigule cassée à cause d'un accident
05:52au Grand Prix de Marseille deux mois plus tôt.
05:55Il a l'habitude de rouler avec des blessures,
05:57mais ça, on y reviendra juste après.
06:00Pour cette dette historique,
06:02les Ferrari sont absentes,
06:03ayant préféré participer à une course de Formule 2 en Belgique,
06:07jugée plus lucrative.
06:08Quant au Maserati et au Talbolago,
06:11elles sont bien trop loin en termes de rythme
06:13pour inquiéter les Alphas
06:14et leur fabuleux moteur suralimenté.
06:17Le samedi 13 mai,
06:19le départ de la première manche du championnat du monde est donné.
06:22Fagioli jaillit en tête,
06:23mais Farina reprend les commandes.
06:25Fangio, lui, ne les lâche pas d'une roue.
06:28Le trio se tient en moins d'une seconde
06:29pendant une dizaine de tours,
06:31puis Fagioli attaque.
06:32Il passe, Farina riposte.
06:34Fangio s'intercale,
06:35Farina reprend enfin l'avantage.
06:38Passé la mi-course,
06:39les écarts se sont stabilisés à moins de deux secondes.
06:42Farina mène devant Fagioli et Fangio.
06:45A dix tours de l'arrivée,
06:46l'Argentin accélère.
06:48Il dépasse Fagioli,
06:49remonte sur Farina,
06:50mais commette une erreur au 63e tour.
06:53Sa course est terminée.
06:55Après 2h13 de lutte,
06:57Farina franchit la ligne en vainqueur,
06:59inscrivant 8 points,
07:00avec 1 point bonus pour le meilleur tour en prime,
07:031 minute 56 et 6 dixièmes.
07:06Derrière lui,
07:06Fagioli prend la deuxième place.
07:08La quatrième Alfa,
07:10pilotée par Reg Parnel,
07:11complète le podium.
07:13La manche suivante à Monaco
07:14est dominée par Fangio,
07:16alors que Farina se met dans le mur
07:18dès le premier tour
07:18et cause un des plus gros carambolages de l'histoire,
07:21impliquant 9 voitures,
07:23sans drame heureusement.
07:25La lutte italo-argentine se poursuit en Suisse.
07:27Farina, Fangio et Fangio,
07:29sont quelque peu embêtés
07:30par les Ferrari de Villoresi et Ascari,
07:33mais les Alfa restent au-dessus.
07:35En abandonnant à 9 tours de la fin,
07:37Fangio offre un peu de répit à Farina,
07:40qui mène le championnat,
07:426 points devant Fagioli
07:43et 9 devant Fangio.
07:44En Belgique, cette fois,
07:45c'est Fangio qui s'impose devant Fagioli
07:47et Farina qui tombe en 4ème place
07:50à cause d'ennuis mécaniques.
07:52Il garde l'avantage au championnat,
07:53mais les choses se compliquent en France.
07:55Fangio mène un nouveau doublé devant Fagioli
07:57et Farina abandonne à quelques tours de la fin.
07:59Tout se décidera à Manza à domicile.
08:03Fangio mène avec 26 points,
08:05Fagioli est 2ème avec 24 et Farina 3ème avec 22.
08:10C'est Fangio qui signe la pole position
08:12avec un souffle d'avance,
08:14un dixième devant un invité surprise,
08:17Alberto Ascari qui a qualifié sa Ferrari en 2ème place.
08:20Farina est 3ème,
08:21Fagioli 5ème.
08:24Nino prend la tête au départ
08:25et mène devant Ascari et Fangio.
08:27Pour ce dernier,
08:28la 3ème place suffirait à décrocher le titre
08:31à condition de contenir Fagioli.
08:34Aux avant-postes,
08:34Farina doit résister à Ascari
08:36qui profite du nouveau châssis Ferrari
08:38qui présente une réelle menace
08:40pour la première fois cette année.
08:42Mais derrière un coup de théâtre,
08:44Fangio abandonne,
08:45trahi par sa boîte de vitesse.
08:48Il récupère alors la voiture d'Into
08:49et ses coéquipiers
08:50pour espérer marquer quelques points.
08:52Mais cette fois,
08:53c'est la soupape qui lâche Fangio.
08:55Il est définitivement hors course.
08:57Fagioli ne peut pas revenir sur Ascari
08:59et Farina doit à tout prix gagner
09:01pour prendre le titre.
09:03Mais à 5 tours de la fin,
09:05sa pression d'huile chute.
09:09Je crois au miracle.
09:11Quand j'ai vu mon voyant de pression d'huile,
09:13j'ai parlé à la Vierge.
09:15Pendant 5 tours,
09:16je priais,
09:17j'accélérais,
09:18je mettais au point mort
09:18et le moteur a tenu.
09:20Après la course,
09:23les mécaniciens d'Alpha
09:23n'ont jamais réussi à le faire redémarrer.
09:25Il avait expiré sur la ligne d'arrivée.
09:28Profondément croyant,
09:30Farina allait mettre un cierge
09:31et une offrande
09:32dans un sanctuaire dédié à la Vierge
09:34après chaque accident.
09:36Et je vous prie de me croire,
09:37il a allumé beaucoup de cierges.
09:39Ce 3 septembre 1950,
09:41il en allumera un de plus.
09:43Comme nouveau Larry avant lui,
09:45sur une Alfa Romeo,
09:46il remporte le Grand Prix d'Italie
09:48et devient le tout premier champion du monde
09:50de l'histoire de la Formule 1.
09:52Alors que Fangio vient féliciter son coéquipier et rival,
09:56nul ne sait vraiment
09:57la portée qu'aura ce sacre.
09:59Après tout,
09:59ce championnat est dominé
10:00par un seul constructeur
10:02et l'envie de le porter au rang mondial
10:04ne tient que sur l'existence
10:06d'une manche américaine
10:07à laquelle personne ne participe.
10:09Sauf les Américains.
10:10On a beau dire que Fangio fut le meilleur pilote
10:13et qu'il a joué de malchance,
10:15ce dernier sait que son heure viendra.
10:17À cet instant précis,
10:19Giuseppe Nino Farina
10:21est le meilleur pilote du monde.
10:23Le 30 octobre 1906,
10:38on nomme à Giuseppe le nouvel enfant
10:39de la famille Farina.
10:41Parce que cette famille,
10:42un jour,
10:43une puissance divine
10:44leur a demandé
10:45de prendre la farine
10:47et de fariner
10:49la famille Farina.
10:50Et le même jour
10:53que la naissance
10:54de Giuseppe Farina,
10:55son papa,
10:56Giovanni,
10:57inaugure un atelier
10:59de carrosserie à Turin.
11:01Rapidement,
11:01l'entreprise familiale
11:02s'enrichit
11:03d'un nouveau talent,
11:04Gian Battista,
11:05le frère cadet de Giovanni,
11:07surnommé Pinin.
11:08Ensemble,
11:09ils bâtissent,
11:09ce qui deviendra
11:10l'un des noms
11:11les plus célèbres
11:12du design automobile
11:13Pinin Farina.
11:15Comme quoi,
11:15le succès était
11:16dans les gènes de la famille.
11:18Giuseppe gagna
11:19le sobriquet
11:20de Nino
11:20et alors qu'il rêvait
11:22d'amiter
11:22tonton et papa
11:23qui s'amusaient
11:24sur les circuits,
11:26eh bien,
11:26papa tenait
11:27à ce que le Petiot
11:28ait ce que lui
11:29n'avait pas eu
11:29des études.
11:31Une fois le cap
11:32des 18 ans passés,
11:33cela dit,
11:34Giuseppe s'essaye
11:35malgré tout
11:36à une course de côte.
11:38Résultat,
11:39un clavicule cassé
11:40et une grosse frayeur.
11:43Il raccroche
11:43temporairement le casque,
11:45termine un doctorat
11:46en sciences politiques,
11:47mais l'appel
11:48de la course
11:49est trop fort.
11:51Ainsi,
11:51docteur Giuseppe Farina,
11:53parce que oui,
11:54du coup,
11:54il a un doctorat,
11:55je ne sais pas,
11:56Helmut Marco,
11:57il insiste
11:57pour qu'on l'appelle
11:58docteur Helmut,
11:59donc peut-être
12:00que lui aussi
12:00voulait qu'on l'appelle
12:01docteur.
12:02Non,
12:02ce n'est pas vrai,
12:03il n'en avait rien
12:03à faire de ce que
12:04j'en sais.
12:05En tout cas,
12:05Farina revient
12:06au volant
12:06d'une Alfa Romeo
12:078C 2300,
12:09carrossé
12:10Pina Farina,
12:11et entre quelques
12:12sorties de route,
12:13il montre beaucoup
12:14de bravoure,
12:15ce qui plaît
12:15à Bindo Maserati,
12:17qui lui confie
12:17une Type 34,
12:19ce qui lui permet
12:19de participer
12:20à des Grands Prix
12:21de plus haut niveau.
12:22Le Grand Prix
12:23de Modène 1935
12:25marque un tournant.
12:26Il y affronte
12:27la légende
12:27Tazio Nouveau-Larry.
12:29Il abandonne
12:30pendant la course,
12:31certes,
12:31mais cela suffit
12:32pour que Nouveau-Larry
12:33en fasse son protégé.
12:35Farina apprend
12:36et imite alors
12:36son héros.
12:37Même posture,
12:38les bras tendus,
12:39pilotage agressif
12:41à la limite
12:41dans chaque virage.
12:43L'année suivante,
12:44Farina conduit
12:44à nouveau
12:44des Alfa Romeo,
12:46mais cette fois
12:46en qualité
12:47de pilote professionnel
12:48engagé par la Scuderia Ferrari
12:50et c'est là
12:51que débute la légende.
12:53Oui,
12:54parce qu'en fait,
12:55à l'époque,
12:56la Scuderia Ferrari,
12:57c'était l'équipe sportive
12:58d'Alfa Romeo.
13:00Cherche pas.
13:01Cherche pas.
13:01Oh,
13:02et très très belle
13:03analogie
13:04de mon petit chat
13:05que vous entendez pas
13:06qui est juste là
13:06à tenir la perche,
13:08c'est un petit peu
13:08comme Alpine
13:09qui est l'équipe sportive
13:11de high-tech.
13:14Non,
13:14pas de Renault,
13:16de high-tech.
13:17Auto Union domine
13:18et Nouveau-Larry
13:19accomplit des miracles
13:20dans son Alfa
13:21pour résister.
13:22Farina tente
13:23de suivre ce rythme
13:24infernal
13:25mais surpilote
13:26enchaînant les erreurs.
13:28À Deauville,
13:29Marcel Lehou
13:30perd la vie
13:30dans un accident.
13:31En cause,
13:32une manœuvre dangereuse
13:33de Farina.
13:34Deux ans plus tard,
13:35à Tripoli,
13:36il percute
13:37Laszlo Hartmann.
13:39Le pilote hongrois
13:39succombe à ses blessures.
13:42Entre ces deux tragédies,
13:43Farina a remporté
13:44son premier grand prix
13:44à Naples
13:45en 1937.
13:47Il gagne malgré tout
13:48le statut
13:48de pilote dangereux.
13:50Cela n'effraie pourtant
13:51pas Enzo Ferrari.
13:52Il y voit au contraire
13:53un courage brut,
13:54presque téméraire.
13:56Et Farina n'a peut-être
13:57pas encore le niveau
13:58de Nouveau-Larry
13:59ou Vardy.
14:00Celle-là,
14:00je l'ai refaite
14:00plusieurs fois
14:01parce que niveau
14:01de Nouveau-Larry,
14:02c'est compliqué à dire.
14:04Mais bref,
14:05Farina n'est pas encore
14:06au niveau
14:06de ses deux légendes
14:07italiennes,
14:08mais il est très clair,
14:09Williams,
14:10qu'il est fait
14:10pour devenir
14:11un grand du futur.
14:13Le 12 mai 1940,
14:15il revient à Tripoli,
14:16théâtre du drame passé.
14:18Mais cette fois,
14:19il s'y impose
14:20et c'est sa deuxième
14:21grande victoire
14:22en course automobile.
14:25Pourtant,
14:26il faut attendre
14:32le 22 avril 1946
14:34au Grand Prix de Nice
14:35pour que la course automobile
14:36reprenne.
14:37Farina n'y participe pas,
14:39mais il brille
14:39à la coupe René-Lebeg
14:41où il abandonne
14:42tout en signant
14:43le meilleur tour.
14:44Il enchaîne
14:44avec une victoire
14:45au Grand Prix des Nations
14:46en Suisse
14:47et la grande épreuve suivante
14:48est chez lui
14:49le Grand Prix de Turin
14:511946.
14:53Ironiquement,
14:54ce Grand Prix
14:54est le premier
14:55à se tenir
14:56sous la nouvelle
14:57réglementation Formule 1
14:58prévue pour 1947.
15:00Et c'est Farina
15:01qui prend la première pôle
15:02de l'histoire
15:03de la Formule 1
15:03au volant
15:04d'une Alfa Romeo 158
15:06à l'issue des essais
15:07des 30 et 31 août.
15:09Sans même le savoir,
15:10il est destiné
15:11à être le pionnier
15:12de cette catégorie
15:13dans tous les sens du terme.
15:15Mais à la manche suivante,
15:16à Milan,
15:17Alfa lui intime
15:18l'ordre
15:19de laisser gagner
15:20son coéquipier
15:21Carlo Felice Trossi.
15:23Trahi,
15:24Farina quitte l'équipe.
15:26Jadis,
15:27il comprenait
15:27qu'il devait laisser place
15:28à nouveau Larry,
15:29mais à 40 ans,
15:30il méritait le respect.
15:32Mais peut-être
15:33n'était-il pas aussi
15:34exceptionnel
15:35que son héros.
15:36C'était juste
15:37un très bon pilote.
15:39Mais un très bon pilote
15:40flanqué d'accidents
15:41qu'on ne pouvait oublier.
15:44Il retourna tant
15:44à Pina Farina,
15:45mais le besoin
15:47de courir
15:47devient trop fort.
15:49Il reprend le volant
15:50en Argentine
15:50en 48,
15:52remporte une manche
15:53à Buenos Aires,
15:54puis s'impose
15:55à Mar del Plata,
15:56aux Nations,
15:57à Monaco.
15:58Enzo Ferrari,
15:59admiratif,
16:00le convainc alors
16:01de rouler
16:01dans ses propres voitures.
16:03Et Farina
16:04l'emporte encore.
16:05En 1949,
16:07avec sa Maserati privée,
16:08il ajoute
16:09Rosario
16:10et Lausanne
16:10à son palmarès.
16:11Cette victoire
16:12en 4 ans
16:13sans véritablement
16:14s'engager à plein temps,
16:16c'est honorable.
16:17Mais l'histoire
16:18les a presque oubliées,
16:20car quelque chose
16:20de plus grand
16:21se préparait.
16:22Le championnat du monde
16:34de Formule 1 1950
16:36fut le plus grand
16:37moment de gloire
16:37de Nino.
16:38Mais les projecteurs
16:39l'oublièrent vite.
16:41Sur ses 5 victoires officielles,
16:42il en gagna 3
16:43en 1950.
16:45Il y en a
16:46une petite dizaine
16:47en dehors du championnat,
16:48mais les statistiques
16:48ne comptent pas
16:49pour ses courses.
16:50En 1951,
16:51Farina tente
16:52de défendre sa couronne,
16:53mais cette fois,
16:54Fangio est lancé
16:55et rien ne l'arrête.
16:57En raison
16:57de la réglementation
16:58imposée à la F1,
17:00moteur atmosphérique
17:01de 4500 cm3
17:02ou suralimenté
17:03de 1500 cm3,
17:05peu de constructeurs
17:06s'engagent
17:07ou sont capables
17:08de rivaliser
17:08avec Alfa Romeo.
17:10En 1952,
17:11le championnat
17:12est donc disputé
17:13sous la réglementation
17:14de la Formule 2,
17:16avec des moteurs
17:16atmosphériques
17:17de 2000 cm3
17:18ou suralimenté
17:20de 500 cm3.
17:22Alfa Romeo
17:22se retire de la compétition
17:24et c'est avec un plaisir
17:25non dissimulé
17:26qu'Enzo accueille
17:27de nouveau Farina
17:28dans ses rangs.
17:29Mais à nouveau,
17:30il sent le parfum
17:31de la trahison.
17:32À la différence
17:33que cette fois-ci,
17:34il aurait dû le sentir venir.
17:36Ascari est désormais
17:37la coqueluche
17:37de l'écurie
17:38et il remporte
17:396 des 7 manches
17:40du championnat.
17:41En 1953,
17:42la concurrence
17:43se durcit encore.
17:44Maserati sort de l'ombre,
17:46Fangio revient
17:47après une longue convalescence
17:48et Ascari domine
17:50les trois premières épreuves.
17:51Juste après,
17:52un jeune Anglais,
17:53Michael Thorne,
17:54s'impose en France
17:55en tenant tête
17:56à Fangio.
17:57Farina,
17:58déjà perçu
17:58comme un homme du passé,
18:00semble relégué
18:01au second
18:01ou même
18:02au troisième plan.
18:03A l'inverse
18:17de son mentor
18:18Nouveau-Lari
18:19ou de son rival
18:20Ascari,
18:21Farina n'était pas
18:22connu pour être
18:23le typique
18:24chaleureux
18:24gentilhomme italien.
18:26Il était agréable
18:27et bien éduqué,
18:28mais avait tracé
18:29un cercle clair
18:30entre sa vie
18:30sur les circuits
18:31et sa vie privée.
18:33Un jour,
18:33sa femme Elsa
18:34lui a dit
18:35« C'est la course
18:36ou moi ? »
18:37L'ultimatum
18:38n'alla pas dans son sens
18:39et elle l'accepta quand même.
18:42En retour,
18:43Farina lui promit
18:44de les préserver
18:45de la presse.
18:46Et c'est aussi
18:47peut-être pour cela
18:48que la presse
18:48avait fini par préférer
18:50l'intimidant
18:51mais paternel Fangio,
18:53le chaleureux
18:54et jovial Ascari
18:54où l'exubérant
18:56est bien habillé
18:57au forme.
18:58Mais Farina accepte
18:59ce coup porté
19:00à son orgueil
19:01car il aime la course
19:02et respecte Ascari
19:04qui a plus d'une fois
19:05démontré son immense talent
19:06et qui méritait amplement
19:08ces deux titres
19:08acquis coup sur coup.
19:10Qui plus est,
19:11malgré son attitude solitaire,
19:13Ascari et Farina
19:14s'entendaient bien
19:14et le respect mutuel
19:16n'en était que plus grand.
19:18Nino gagna
19:19une dernière épreuve
19:20de championnat du monde
19:21et pas n'importe laquelle.
19:22Sa première apparition
19:24sur le tracé
19:25du Nordschleif
19:26remontait en 1937
19:28année de la victoire
19:29de Caracciola
19:29au volant d'une Mercedes.
19:32Rosemeyer et Nouveau-Larry
19:33y avaient également triomphé
19:34mais après la guerre
19:36Ascari y régnait en maître
19:38avec trois victoires consécutives.
19:41Parti en pole position,
19:42Ascari domine à nouveau
19:43le circuit allemand
19:44jusqu'à ce qu'une roue
19:45avant ne se détache soudainement.
19:48Dans un geste de courage
19:49et de maîtrise rare,
19:50il ramène sa Ferrari
19:52sur trois roues
19:52jusqu'au stand.
19:54Il cède alors
19:54le commandement
19:55à Hawthorne
19:56engagé dans un nouveau
19:57duel acharné
19:58contre Fangio.
19:59Et c'est à ce moment-là
20:00que surgit Farina.
20:02Il remonte sur son coéquipier,
20:04dépasse la Maserati
20:05de son rival de toujours
20:06et prend les rênes
20:07de la course.
20:08Farina remporte
20:09non seulement
20:09la dernière victoire
20:10de sa carrière officielle
20:11mais peut-être aussi
20:13la plus belle.
20:14Une victoire
20:15sur le circuit
20:16le plus exigeant du monde
20:17face au meilleur
20:18âgé de 47 ans
20:20avec 90 secondes
20:22d'avance
20:22sur Fangio.
20:27Alberto Ascari
20:28est mort
20:28le 26 mai 1955
20:30lors d'essais privés
20:31avec Ferrari.
20:32Cette perte
20:33touche profondément
20:34Nino,
20:35lui qui avait
20:35tant de fois
20:36remercié la Vierge
20:38de l'avoir sauvée.
20:40Quelques jours plus tôt
20:40à Monaco,
20:42Ascari avait terminé
20:43sa course dans le port
20:44après une sortie
20:44de piste spectaculaire.
20:46Il en était ressorti
20:47avec tout juste
20:47quelques égratignures.
20:49Il semblait
20:49intouchable
20:50et pourtant.
20:52Elsa
20:53et son entourage
20:54en profitent
20:55pour le convaincre
20:56de renoncer.
20:57A 48 ans,
20:59Farina n'a plus rien
21:00à prouver
21:00et a tout à perdre.
21:02Deux semaines plus tard,
21:03au Grand Prix suivant,
21:04Farina monte
21:05sur son ultime podium
21:06à Spa-Francorchamps
21:07aux côtés
21:08de Fangio
21:09et de Moss.
21:10L'un,
21:10incarnation du numéro 1
21:12qu'il n'a jamais
21:12vraiment été
21:13et l'autre,
21:14incarnation d'un avenir
21:15qu'il n'a jamais
21:16pleinement représenté
21:17non plus.
21:19Et ce fut son dernier
21:20Grand Prix en Formule 1.
21:21Il tenta sans succès
21:22l'aventure d'Indianapolis
21:23en 56 et 57,
21:25puis se consacre
21:26à une succession
21:27Jaguar
21:27aux relations publiques
21:29de Pina Farina
21:30tout en restant
21:31un ambassadeur
21:32respecté
21:33du sport automobile.
21:35Giuseppe Farina
21:36est mort
21:36dans un vulgaire
21:37accident de la route,
21:38le 30 juin 1966,
21:40au volant
21:40de sa Lotus Cortina,
21:42en route
21:42pour assister
21:43au Grand Prix
21:43de France à Reims.
21:45Peut-être,
21:46encore une fois,
21:47avait-il été
21:48trop téméraire
21:49ou était-ce
21:50la Vierge
21:50qui avait estimé
21:51qu'elle l'avait déjà
21:52bien trop sauvée.
21:54Rares étaient
21:55les pilotes
21:56qu'Enzo Ferrari
21:56admirait.
21:58Le commandatore
21:58respectait le courage,
22:00la bravoure
22:00et pourtant même
22:01lui estimait
22:02parfois
22:03que Farina
22:04ne faisait pas
22:04la différence
22:05entre l'audace
22:06et la témérité.
22:08L'unique titre
22:08de Farina
22:09marque le champ
22:10du signe
22:10d'une génération,
22:12celle des pilotes
22:13de l'avant-guerre
22:14car il fut
22:15le seul
22:16de cette époque
22:16à décrocher
22:17un championnat du monde
22:18et paradoxalement,
22:20il incarne aussi
22:20cette génération
22:21de pilotes
22:22privés de leur temps
22:23avec l'interruption
22:25causée par la guerre.
22:26Avant,
22:26il était encore
22:27trop inexpérimenté
22:28et trop brouillon
22:29et après,
22:30il était tout juste
22:31capable de contenir
22:32la montée
22:33de la nouvelle vague.
22:35Sans cela,
22:35peut-être aurait-il
22:36mérité un palmarès
22:37plus riche.
22:38J'espère en tout cas
22:40qu'à présent
22:40vous ne considérez
22:41plus Giuseppe Farina
22:42comme le simple nom
22:43qui ouvre 75 ans
22:45d'histoire de Formule 1
22:46mais comme un trait
22:47d'union
22:47entre l'héritage
22:48de la course d'avant
22:49et le championnat
22:50que nous connaissons
22:51tous aujourd'hui.
22:52Et pour cette vie
22:53et cette carrière
22:54que je n'ai pu qu'effleurer
22:56et pour la bravoure
22:57et la combativité
22:58mais aussi la noblesse
23:00qu'il a affichée
23:00tout au long
23:01de sa carrière,
23:02je veux conclure
23:03en disant simplement
23:04merci Nino.

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