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  • 09/06/2025

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Transcription
00:00On va juste écouter Marine Le Pen, elle était dans le Loiret aujourd'hui, en compagnie d'autres dirigeants des droites nationales européennes.
00:07C'est une façon de fêter la victoire du scrutin européen. Le RN avait obtenu 31,37% des suffrages.
00:14Elle parle de l'Union Européenne, mon cher Henri Guénaud, comme d'un empire marchand wokiste ultra-libéral. On l'écoute et je vous passe la parole.
00:20L'Union Européenne coche toutes les cases. C'est un empire marchand wokiste ultra-libéral. Et parce que c'est sa nature, sa volonté, c'est un empire contre nos nations.
00:34C'est un empire qui manipule et menace, ordonne et désordonne, impose et opprime. Cette servitude programmée, nous ne l'acceptons pas.
00:45Discours souverainiste Henri Guénaud ou pas ?
00:49Pas vraiment ?
00:49C'est un mot que j'emploie très peu, mon souverainiste, parce qu'il est très ambigu en fait. Non, non, c'est pas ça. Il est très ambigu, mais je suis d'accord avec tout ce qu'elle dit, sauf que l'Europe n'est pas un empire, c'est un fantasme d'empire.
01:04Mais c'est pas un empire. Et ça ne le sera pas. Et puis, il ne dépend que de nous de faire en sorte que l'Europe ne nous ordonne pas et que nous n'obéissions pas.
01:16Voilà, il suffit de changer notre constitution, on en revient à un vieux débat, mais personne aujourd'hui n'assume clairement le fait de modifier la hiérarchie des normes juridiques en Europe.
01:30Et tant qu'on ne le fera pas, alors le Rassemblement National a fait des propositions, LR aussi.
01:33Quand on les regarde, c'est pas à la hauteur du sujet, mais parce que personne n'ose parler tout à l'heure de l'état de la société française.
01:42Mais le problème, c'est que les résultats des élections, il est le reflet de la déconnexion totale du système politique, au sens large, par rapport à l'état de la société.
01:58Donc, il donne des résultats qui n'ont rien à voir avec, au fond, ce que les Français pensent et ce que les Français veulent.
02:03Voilà, et personne n'assume rien, nous sommes dans une vraie crise politique, plutôt dans une crise de politique politicienne, face à un malaise social, économique, civilisationnel extrêmement profond.
02:16Et tout ça nous conduit à la catastrophe.
02:18Donc, oui, sur le diagnostic, sauf sur l'empire, si encore, si c'était un empire qui nous imposait sa force, mais cet empire n'est fort que de notre soumission.
02:27Et de notre faiblesse. Eugénie ?
02:29Oui, ce qui est intéressant, c'est qu'on a l'impression que Marine Le Pen renoue avec un discours un peu plus offensif, populiste, alors qu'elle était plutôt dans une phase de dédiabolisation, de lissage.
02:40Là, elle s'affiche quand même avec Orban, avec Abascal, avec Salvini en Italie, qui est sur des positions plus radicales que Méleni, en tout cas plus anti-système.
02:51Donc, renouée avec un discours plus choc, plus anti-système, plus anti-élitaire et anti-Union européenne, qu'elle avait un peu délaissé ces derniers temps en profit d'un discours beaucoup plus lisse,
03:01beaucoup plus pro-système, et peut-être d'ailleurs se démarquer de Jordan Bardella, qui lui a un discours plus droite classique.
03:07C'est d'ailleurs au cœur de la difficulté politique qu'on a évoquée depuis tout à l'heure.
03:13Ce n'est pas seulement en France. On le voit, regardez, la coalition qui s'est effondrée aux Pays-Bas.
03:17On le voit en Allemagne aussi. La fracture qui existe entre les partis de droite nationale, ou qu'on appelle, comme on veut, populistes, d'extrême droite, bref,
03:25et les partis de droite plus classiques, cette fracture-là, elle existe partout.
03:29Et il peine à salir, regardez, même au Royaume-Uni, même au Royaume-Uni.
03:32Les conservateurs sont maintenant extrêmement menacés par le parti UKIP.
03:37Et donc, cette fracture, elle existe partout.
03:39Et c'est vrai que ce genre de discours de Marine Le Pen, paradoxalement, il l'entretient,
03:42parce que les Français, ils savent ce qu'ils veulent, mais ils ne savent pas par quel chemin ils parvenirent.
03:46Donc, ils savent ce qu'ils veulent sur la sécurité, ils savent ce qu'ils veulent sur l'immigration.
03:49Ils ne voient pas comment, effectivement, détricoter cette échelle des normes.
03:52Et vous avez des offres politiques, dont certains qui peuvent facialement dire la même chose,
03:57mais certaines sont extrêmement radicales, et d'autres paraissent, justement, ne pas les tracées.
04:00Et ils ne parviennent pas, les électeurs, dans beaucoup de pays européens,
04:04ne parviennent pas, justement, à renouer les liens et à trouver le chemin qui leur permettrait.
04:09Et donc, c'est là, le nœud.
04:10Et c'est ça qui explique la fracture, alors que, comme le disait Joseph,
04:13il existe des majorités d'idées dans le pays.
04:15Non, je crois que la percée de Honorataio n'est pas étranger au virage de Marine Le Pen,
04:23qui, d'ailleurs, très souvent, fait des virages sur l'aile.
04:27Très souvent.
04:28Ce n'est pas la première fois que ça lui arrive de changer de pied.
04:32D'accord.
04:32Gauthier, un dernier mot là-dessus ?
04:33Non, mais je suis quand même d'accord avec Jean-Sébastien Ferjoux.
04:36Ça ne n'arrive pas, même s'il y a des accords, on le voit bien, autour de grandes idées.
04:40Je parlais des 70% qui demandent toujours plus de fermeté,
04:43et qu'on sent ce vent souffler en Europe.
04:47Parfois, ça ne se traduit pas toujours dans les urnes.
04:50Donc là, il y a eu une victoire de ce camp en Pologne à la présidentielle,
04:55mais il y a eu aussi une défaite en Roumanie après un scrutin qui a fait couler beaucoup d'encre.
05:01Viktor Orban, qui était là, le Premier ministre hongrois, à des élections l'année prochaine,
05:07il n'est pas certain de retrouver son siège de Premier ministre.
05:11C'est 20 ans qu'il est là.
05:12Oui, voilà, ça fait un petit moment, effectivement.
05:14Mais il est à nouveau candidat, et ce n'est pas fait qu'il soit élu.
05:18Et évidemment, le RN, qui était quasi sûr d'avoir la majorité absolue le soir du premier tour des élections législatives,
05:24ne l'a pas eu ensuite au moment du second tour.
05:28Ce meeting, c'était quand même aussi une manière de montrer aux détracteurs l'union entre Marine Le Pen et Jordan Bardella,
05:36tout en affichant évidemment tous leurs alliés derrière eux, européens.
05:41Et s'il y avait des moments où on pouvait penser que les deux discours se répondaient entre Jordan Bardella et Marine Le Pen,
05:49il y a eu des attaques frontales de Jordan Bardella à l'endroit de Bruno Rotaillot,
05:52où il a dit que Bruno Rotaillot aurait dû démissionner après la victoire du PSG à la Ligue des Champions et les émeutes dans les rues de France.
06:00Là, on a un avant-goût de la présidentielle 27.
06:02Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
06:06On prendra des nouvelles de ce bateau qui devait accoster Gaza, qui a été intercepté par l'armée israélienne.
06:14On verra ce qu'il advient des ressortissants français.
06:17Le ministre des Affaires étrangères a demandé qu'on restitue très vite ces citoyens français.
06:22On aurait aimé qu'il ait autant de diligence pour Boalem Sansal.
06:25Et qu'on verra qu'il y a une manifestation de LFI en ce moment à Paris pour dénoncer un acte de piraterie.
06:31A tout de suite.

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