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  • 09/06/2025

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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite.
00:03Sylvain Cariot, vous, donc je le disais, vous avez travaillé 15 ans dans des cabinets de conseil.
00:08Oui, exactement.
00:09Dans la finance aussi ?
00:10Non, dans le conseil, plutôt dans la grande distribution, les services, les télécoms.
00:16J'ai monté mon cabinet aussi, de conseil.
00:18Donc ce n'est pas votre première boîte, Christa Shein ?
00:20Non, c'est la deuxième.
00:21C'est la deuxième.
00:22Elle existe encore, la précédente ?
00:24Oui, mais elle est dormante.
00:26Bon, elle existe encore.
00:27Elle est toujours, il y a toujours un cavice, mais elle est dormante.
00:29Vous connaissez-vous à l'origine la technologie de la blockchain ?
00:32Je rappelle, vous êtes ingénieur, la finance l'utilise énormément.
00:35Qu'est-ce qui a fait que vous avez souhaité l'appliquer, notamment, parce que ce n'est pas seulement dans le textile,
00:39mais notamment dans l'univers du textile ?
00:41Et après, vous allez pitcher pour qu'on comprenne ce que vous faites.
00:44Alors l'histoire, c'est en 2016, j'avais un cabinet de conseil avec un associé.
00:48Il y a un ami de mon associé qui est venu.
00:50Il y a un super truc qui est sorti.
00:52La blockchain, c'est vachement bien, on peut faire plein de trucs.
00:54Alors moi, je suis ingénieur, donc les trucs un peu techniques, ça m'intéresse.
00:57Et j'ai creusé le sujet.
01:00Et puis après, je suis allé voir plein de gens de mon réseau, des clients ou des gens de mon réseau professionnel ou d'études,
01:06pour savoir ce qu'on pouvait en faire ensemble.
01:08Et il y a deux secteurs qui se sont montrés très intéressés.
01:11L'alimentaire, la grande distribution d'un côté, et puis le textile de l'autre.
01:16Parce que les deux avaient besoin, l'alimentaire c'était plutôt prouver aux consommateurs d'où viennent les produits,
01:22quels sont les labels derrière.
01:25Et puis le textile, c'était pour vérifier l'origine.
01:28L'alimentaire en général s'est produit en France, le textile s'est produit très très loin.
01:32Donc on a besoin de savoir d'où ça vient.
01:34Et on a eu un premier client qui nous a fait confiance, Carrefour,
01:39qui voulait mettre en place justement une blockchain sur ses filières propres.
01:44Et puis un deuxième client qui est dans l'haleine qui s'appelle Charger,
01:47qui doit être un groupe originaire du Nord, je crois aussi.
01:50Voilà, peut-être que ça vous parle.
01:51Ils sont très forts, les nordistes.
01:52Ils sont très forts, je suis sûr qu'ils ont dans le Nord.
01:56Je travaille pour Jules, Rouge Gorge, qui sont aussi des marques du Nord.
01:59Saint-Gemme, qui n'est pas du Nord, mais...
02:01C'est plutôt du côté de la Normandie, du Mont-Saint-Michel.
02:03Exactement, c'est en Normandie, oui, effectivement.
02:05Et eux se sont montrés très intéressés.
02:07On a commencé à développer le logiciel qui permet de cette traçabilité,
02:11et puis l'offre de services qui va avec, pour ces deux secteurs d'activité.
02:15Effectivement, le Covid a été une période un peu difficile,
02:18même pour l'agroalimentaire, et puis on est reparti.
02:21Et en fait, on est poussé par une tendance générale
02:23qui prend un peu plus de temps que ce que j'avais imaginé.
02:26C'est le besoin de transparence.
02:27Il y a une pression des consommateurs, une pression des ONG,
02:30et une pression des journalistes, et aussi une pression réglementaire
02:32qui va un peu plus lentement que ce qu'on imaginait.
02:37Mais vous savez, quand il y a une pression, c'est parce qu'il y a un doute.
02:40Oui, alors...
02:41C'est parce que ce n'est pas transparent.
02:43C'est pour ça qu'il y a une pression qui s'accumule.
02:45Quand tout est clair, il n'y a pas de pression.
02:47Voilà, effectivement.
02:49Et en fait, je suis très content qu'il y ait un débat sur Chine,
02:51parce que Chine, ce n'est pas bien, tout ça.
02:52Et ça, c'est un peu l'épouvantail, et tout le monde le regarde.
02:55Mais après, les marques se disent...
02:56Mais moi, il y en a qui savent comment ça se passe.
02:58Vous, vous venez de savoir comment ça se passe.
02:59Mais il y a des marques où c'est très loin.
03:01Les chaînes d'approvisionnement sont très lointaines.
03:02Elles ne peuvent pas faire autrement.
03:04Mais comment ça se passe ?
03:05Elles ont des engagements éthiques,
03:07ou des engagements imposés par la loi,
03:08mais elles ont besoin de savoir.
03:10Ok, les fabricants, elles les connaissent.
03:11Mais les tisseurs, et les filateurs, et les producteurs de coton, etc.
03:15Et comment ça se passe ?
03:17Et c'est là où on intervient.
03:17Et c'est là où vous intervenez.
03:18Et c'est là où j'interviens.
03:19Et c'est très bien, le préambule est très clair.
03:21C'est là où vous intervenez avec Crystal Chine.
03:23Justement, vous allez pitcher Sylvain.
03:25Vous avez vu une minute, vous aussi.
03:27Crystal Chine, c'est quoi ?
03:29Alors, les marques ont souvent des engagements éthiques,
03:32le respect de l'environnement, des travailleurs, des animaux.
03:36Mais ces engagements portent aussi sur leurs fournisseurs.
03:39Elles connaissent les fabricants,
03:40mais elles connaissent encore moins les fabricants de tissus, de fils, etc.
03:43Et l'idée, c'est de convertir les engagements de la marque,
03:48sociale, environnementale, etc.,
03:50sur les engagements visibles.
03:52Ce qu'elles demandent aux fournisseurs derrière.
03:54Et ce n'est pas toujours possible de savoir ce qui se passe.
03:56Là, Crystal Chine intervient en allant voir les fournisseurs,
03:59les contactant,
03:59et en leur demandant des informations
04:01sur leurs conditions de production,
04:04sur les lots qu'ils ont produits.
04:05Et nous, on fait la chaîne de traçabilité
04:07depuis le produit final,
04:08et en remontant, petit à petit,
04:10jusqu'à l'origine de la matière.
04:11Quand il y a des contrôles qualité qui sont faits par des tierces,
04:14on les vérifie.
04:15On vérifie la cohérence des flux.
04:17Si quelqu'un dit qu'il fait du coton bio,
04:19on va vérifier qu'il a les parcelles bio
04:21en quantité suffisante.
04:23Et donc, par cette analyse,
04:25cette collecte d'informations
04:26et cette analyse de cohérence,
04:28on peut, quelque part, dire à la marque,
04:29c'est bon,
04:30ou alors il y a un doute.
04:31Merci pour votre pitch.
04:33Merci d'être prêt à l'exercice.
04:34Sylvain Cario,
04:35cofondateur de Crystal Chain.
04:36Donc vous, si je comprends bien,
04:37c'est les fournisseurs
04:38qui vous adressez aux fournisseurs
04:40pour pouvoir établir
04:41toute la transparence.
04:43Vous arrivez à les joindre ?
04:44Vous arrivez à les identifier ?
04:45Oui.
04:45Comment ?
04:46C'est le gros du boulot, effectivement.
04:48C'est un travail de fourmis, ça ?
04:49C'est un travail de fourmis.
04:50Alors, dans certains cas,
04:51on travaille pour le luxe, par exemple.
04:53Les fournisseurs,
04:54quand il y a une marque de luxe
04:54qui s'adresse à ces fournisseurs,
04:56elle peut avoir les moyens
04:56de leur demander de l'information.
04:58et petit à petit, ça marche.
05:00Mais pour d'autres marques,
05:01c'est plus difficile
05:02parce qu'il y a énormément
05:03de fournisseurs.
05:04Et là, on a tout un ensemble
05:05de processus
05:07et d'outils logiciels
05:08pour contacter les fournisseurs,
05:10pour leur demander
05:10de fournir ces informations-là.
05:13Ça passe parfois
05:14par les contacter directement
05:15parce qu'un mail
05:16ou la mise à disposition
05:18d'un site internet
05:19pour collecter l'information,
05:20ça ne marche pas toujours.
05:21Parce qu'on se rend compte
05:22qu'établir un contact,
05:25même un quart d'heure,
05:26ça suffit à se comprendre.
05:27Parce que la finalité
05:28de nous,
05:29c'est la transparence,
05:30c'est la valorisation
05:31du métier du fournisseur
05:32et ça, les gens le comprennent.
05:33Donc, vous, vos clients,
05:35le fournisseur,
05:37donc le client,
05:38après,
05:39ce sont surtout des marques de luxe
05:41et pas des marques
05:42de fast fashion ?
05:43Alors, le luxe,
05:44je ne peux pas le citer.
05:44C'est très secret.
05:45Non, mais sans me donner le nom,
05:46mais vous n'allez pas travailler
05:47avec les entreprises,
05:50il n'y a aucune transparence.
05:51Bah non.
05:51Mais donc,
05:52ils n'ont aucune envie
05:53de se refaire
05:55une virginité.
05:56Bah non.
05:57Non, mais c'est moi,
05:58c'est très clair.
05:58C'est très clair,
06:00je ne peux pas vous voir.
06:01Donc aujourd'hui,
06:01vous travaillez avec
06:03des PME type Saint-Jam ?
06:06Oui, mais plus gros.
06:06Jules Rouge-Gorge,
06:07c'est le groupe Muliaise,
06:08derrière,
06:09je travaille pour des sociétés
06:10de luxe beaucoup plus grosses.
06:11On travaille pour Monoprix aussi.
06:13On fait la traçabilité du textile,
06:15mais pas que.
06:16Il y a un peu de tout.
06:16Il y a des petites boîtes
06:17comme des très grosses.
06:18Vous en pensez quoi
06:19autour de la table
06:19de la France Bouge ?
06:20Vos réactions ?
06:20Allez, Anne-Fleur Broudeau,
06:21fondatrice de Roséana
06:22ce soir sur Europe 1.
06:24Alors, je trouve ça passionnant
06:26complètement.
06:27Nous, on a fait
06:28un manifeste RSE,
06:30donc à notre échelle,
06:31on essaie également
06:32d'être le plus transparent possible.
06:35Et c'est vrai que
06:35ce n'est pas toujours évident
06:36d'obtenir toutes les informations.
06:38Nous, notre engagement,
06:39il est évidemment social,
06:40mais également dans la durabilité
06:41qui est un autre pan,
06:42je trouve,
06:43de l'engagement RSE.
06:44Je pense que des vêtements
06:45qui durent,
06:46ça a beaucoup de valeur aussi.
06:47parce que c'est vrai
06:48que les matières recyclées,
06:50recyclables,
06:51parfois sont moins durables
06:52que d'autres et tout ça.
06:53Donc nous,
06:53on essaie de panacher
06:54un peu tous nos efforts
06:55sur la responsabilité sociale,
06:59la durabilité
07:00et les produits upcyclés.
07:02Et maintenant,
07:03on développe de plus en plus
07:04de capsules aussi
07:04avec des non-assources
07:06et tous ces revendeurs
07:07de deadstocks.
07:09Voilà.
07:10Donc, favorable.
07:12Au-delà de favorable.
07:13Au-delà de favorable.
07:14C'est complémentaire.
07:15Ah, mais non, mais c'est...
07:16En fait, il faut travailler
07:17main dans la main.
07:18C'est ça.
07:18Et je pense que ça revient
07:19au début avec ce qu'on se disait
07:20sur l'éducation.
07:21Je pense qu'il y a plein de gens
07:22qui, en fait,
07:23si on les avait mieux éduqués,
07:25toute humilité...
07:27Enfin, je ne parle pas
07:28de faire la leçon,
07:29mais bien au contraire,
07:30de mettre en lumière
07:31la fabrication.
07:32On ne le savait pas.
07:33Moi, je veux bien.
07:33Je pense qu'il y a beaucoup
07:34de gens qui ne le savent pas.
07:35On ne le savait pas.
07:36Certains ne le savaient pas.
07:36Non, mais c'est pour ça
07:37que je pense que ça doit être
07:38un travail...
07:40C'est un travail de longue haleine,
07:41constant, permanent.
07:43On n'a pas...
07:43Enfin, j'en parlais tout à l'heure
07:44avec Michel.
07:45On n'a pas encore un teint...
07:46C'était avant l'émission,
07:47tout à l'heure.
07:47Nous, on n'était pas là.
07:49Allez, je vous amène
07:51l'apparté ici.
07:52En fait, en stratégie
07:54d'entreprise ou de secteur
07:56d'activité, on parle
07:57de tipping point.
07:57C'est-à-dire le moment
07:58où il y a un point de bascule
07:59où tout le monde passe
07:59de blanc à noir,
08:00de A à B.
08:01Et en fait, il y a
08:02beaucoup de marques
08:03comme la vôtre
08:03et la vôtre qui sont sensibles
08:04aux aspects environnementaux,
08:06sociaux et bien-être animal aussi.
08:07Il ne faut pas l'oublier.
08:09Et qu'il y en a de plus en plus
08:10mais on n'a pas encore
08:11atteint de ce point de bascule
08:12où les marques
08:12qui n'y sont pas,
08:13elles se disent
08:13si je ne rentre pas là-dedans,
08:15si je ne suis pas plus transparent,
08:16je perds mon marché.
08:18Et le fait que Chine arrive
08:19et qu'il y a tout un débat là-dessus,
08:20ça va aider à ça.
08:21Ce point de bascule,
08:22c'est peut-être 20-30%
08:23des entreprises
08:24à partir duquel
08:25on passe de l'autre côté.
08:27Je l'attends.
08:28Ça va venir
08:28et vous êtes un peu là
08:29pour ça aussi.
08:30Oui, on est là pour ça
08:30ce soir sur Europe 1.
08:31Je me tourne vers le coach
08:32de ce soir,
08:33le coach de la France Bouge
08:34qui est Michel Kahn.
08:35Michel,
08:36les forces de Crystal Chain,
08:39vous avez étudié l'entreprise.
08:44Quelles sont les forces
08:44de ce que vous avez retenu, Michel ?
08:46Alors au niveau des forces,
08:50les points forts,
08:51c'est tout d'abord
08:51un large champ
08:53d'implication,
08:55d'application potentielle.
08:58Crystal Chain,
08:59oui, intervient
09:00auprès d'une diversité
09:01d'industries
09:03dont certaines sont
09:04omniprésentes
09:05dans le quotidien
09:06des consommateurs,
09:08offrant un fort potentiel
09:09de revenus.
09:11Il y a aussi
09:12une pertinence
09:13profondeur opérationnelle,
09:17par exemple,
09:17dans le secteur
09:18du prêt-à-porter.
09:19La plateforme adresse
09:20l'intégralité
09:22du cycle de vie
09:23du produit
09:23et trace chaque étape
09:25de production
09:26depuis la matière première
09:28jusqu'au produit fini.
09:29Vous arrivez à faire ça ?
09:30Oui.
09:31C'est fort.
09:31Et le consommateur le lit ?
09:33Parfois, le client nous demande
09:34de s'arrêter
09:34au tisseur, par exemple.
09:36Oui, mais est-ce que le client
09:37regarde ça attentivement ?
09:39Oui.
09:39Oui, oui.
09:40Oui, oui, effectivement.
09:41Il a besoin de savoir.
09:42Il a besoin de savoir.
09:43C'est quand même un risque.
09:44Ça dépend de Chine,
09:46on n'attend rien.
09:46Non, évidemment.
09:47Mais d'autres marques de luxe,
09:48on attend des choses,
09:49bien sûr.
09:51Le grand risque,
09:52c'est qu'il y ait quelqu'un
09:52qui passe derrière,
09:53une ONG ou un journaliste,
09:54qui dise,
09:55attendez,
09:55ça, ce tisseur,
09:57il fait n'importe quoi
09:58et en plus,
09:58il fournit telle ou telle marque.
09:59Donc, ça rejaillit.
10:01Et on responsabilise la marque.
10:02Bien sûr, bien sûr.
10:03Michel, pardon.
10:03Allez, allez-y.
10:04C'est ça.
10:05Donc, un large champ d'application.
10:06Ah oui, oui.
10:07Et puis, allez-y, pardon.
10:10Un contexte...
10:13Et la bonne chose,
10:15je trouve,
10:16dans la plateforme,
10:18elle aide les marques
10:19à cartographier
10:20l'ensemble
10:21de leur chaîne
10:22d'approvisionnement.
10:23Ça, c'est vraiment
10:24un point fort,
10:24y compris des fournisseurs
10:25de rangs éloignés.
10:26Oui, c'est ce que disait.
10:27Et qu'elle assure
10:28la conformité
10:29des réglementations
10:30avec la loi AGEC,
10:32l'anti-gaspi,
10:34les normes relatives
10:35au travail forcé, etc.
10:36Il y a un contexte
10:38historique
10:38et de marché propice,
10:40aussi.
10:41C'est...
10:43Ben oui,
10:44comme on le disait,
10:45On est complètement dedans,
10:46bien sûr,
10:47on est complètement dedans.
10:48Mais je rappelle
10:49que l'industrie textile
10:51est la plus polluante
10:52au monde.
10:53Donc, c'est pour ça
10:54qu'il faut qu'on trouve
10:54des solutions ?
10:55C'est pour ça
10:55qu'on est là ce soir ?
10:56C'est tout au mérite
10:57de ce qu'a entrepris Sylvain.
10:59Vous êtes le seul, Sylvain,
11:00sur ce créneau-là ?
11:02Vous avez beaucoup
11:02de concurrents ?
11:03Il y a des concurrents,
11:05oui.
11:05Sur le textile,
11:08il y en a,
11:08sur d'autres secteurs aussi,
11:09qui ne font pas
11:09tout à fait la même chose,
11:10il y a toujours
11:10des différenciations.
11:12Nous, on fait
11:12la traçabilité
11:13au plus fin,
11:14c'est-à-dire jusqu'au produit,
11:15au lot,
11:16et aussi plus grossier
11:18au niveau des fournisseurs.
11:19D'autres se sont spécialisés
11:20uniquement sur la cartographie
11:21fournisseur,
11:22ou sur tel type
11:25de matière première.
11:26Nous, on fait un peu tout.
11:27Si vous êtes parmi nous
11:28ce soir,
11:29c'est aussi parce qu'il y a
11:30toujours des besoins,
11:30même si l'entreprise
11:31est née en 2016,
11:34il y a neuf ans,
11:34il y a quand même des besoins.
11:37C'est quoi le plus gros sujet
11:38pour vous,
11:39Sylvain Cariot,
11:40pour Crystal Chain ?
11:41Le gros sujet,
11:42je pense qu'il y a
11:43ce qu'on appelle
11:45l'affichage environnemental,
11:47c'est-à-dire
11:47communiquer au consommateur
11:48l'impact du vêtement
11:49qu'il va acheter
11:50ou qu'il a déjà acheté.
11:52Donc, son bilan carbone,
11:53vous voulez dire ?
11:53Oui, il n'y a pas que ça.
11:54Il y a aussi l'impact
11:55sur la pollution des eaux,
11:56l'autrophisation des eaux,
11:57l'impact sur l'air
11:58de manière générale
11:59au-delà du carbone,
12:00les conditions de production sociale.
12:02Tous ces sujets-là,
12:04c'est une obligation
12:05qui devait s'imposer,
12:06je crois, cette année
12:06et puis ça a encore été décalé.
12:08Et ça, il y a beaucoup de boulot aussi
12:10pour pouvoir collecter l'information,
12:12pour pouvoir faire la mesure.
12:13La mesure, il y a des experts pour ça,
12:15ce n'est pas très compliqué,
12:16mais savoir d'où ça vient,
12:18dans quelles conditions
12:19ça a été tissé,
12:20tricoté, etc.,
12:22on a besoin de le savoir
12:22pour faire le calcul.
12:23Ça, c'est notre métier,
12:24aller collecter,
12:25vérifier l'information.
12:26On vous reste avec nous,
12:29Michel Kahn a étudié tout ça,
12:31il a sûrement des pistes
12:32à vous proposer dans un instant.
12:34On va prendre aussi
12:34des nouvelles de Céline Bosquet
12:36de sa marque CQFD.
12:37Elle prône le Quiet Luxury,
12:40la mode tranquille.
12:42On prend son temps,
12:43le temps long.
12:44Une entreprise fondée
12:45il y a trois ans,
12:46elle prend sa place petit à petit.
12:48Puis Élise Chalmin
12:48qui dit stop au code promo,
12:51c'est peut-être ça aussi
12:52la solution pour arrêter
12:53la fast fashion.
12:53Ce sera juste après
12:54une pause musicale
12:55avec Christophe Maé,
12:57tombé sous le charme.
12:58A tout de suite.
13:04Europe 1,
13:05la France bouge.
13:0621h-22h.
13:07Élisabeth Assayag.
13:08Elle presse beaucoup les musiques,
13:19j'ai l'impression.
13:19Bienvenue si vous nous rejoignez
13:21sur Europe 1.
13:22Dans cette France bouge
13:23dédiée à la fast fashion,
13:25on va peut-être avoir une loi
13:26qui va peut-être définir
13:28ce qu'est la fast fashion
13:30avec des critères basés
13:31sur des volumes,
13:32la vitesse de renouvellement
13:34des collections,
13:35encore la limitation
13:35de la durée de vie
13:36et surtout tenter
13:39de faire en sorte
13:41qu'on puisse mieux
13:42les réparer
13:42parce qu'on prend
13:43un vêtement,
13:45on le met trois fois
13:45et on va le jeter.
13:46Non, il n'en est pas question.
13:47N'est-ce pas,
13:48Anne-Fleur Brodeau ?
13:48Vous êtes la fondatrice
13:49de Roséana.
13:50Vous, on en parlait un petit peu
13:52en écoutant la musique
13:53à Christophe Maillet,
13:54vous disiez un coton bio
13:56labellisé,
13:56c'est combien de temps
13:57de fabrication aujourd'hui ?
13:58Ce que j'expliquais,
13:59c'est qu'il y a énormément
14:00de contraintes
14:00à vouloir être exemplaires.
14:03Nous, on n'aspire qu'à ça,
14:05sauf que la réalité,
14:06c'est que comme nous,
14:07on appartient à un calendrier
14:08commercial imposé par un secteur,
14:10c'est-à-dire que,
14:11voilà,
14:12et vous ne pouvez pas livrer
14:12votre été en dehors
14:13de calendrier
14:14et vice-versa pour l'hiver,
14:16c'est que quand vous commandez
14:17des matières,
14:18quand elles sont labellisées
14:20ou écotex ou que sais-je,
14:22on vous impose
14:23des délais supplémentaires
14:24très rallongés
14:25des fabrications
14:26plus un prix
14:27beaucoup plus important.
14:28Donc, c'est vrai
14:29qu'à un moment donné,
14:30tout revient quand même
14:30au prix,
14:31parce que si on parlait
14:31de la fast fashion,
14:32je pense que c'est aussi
14:33cette notion de prix.
14:35Et voilà,
14:36au fait que les délais
14:37sont encore allongés.
14:39Donc, c'est un vrai challenge
14:40pour nous
14:41d'avoir des matières
14:42et ce que ça veut dire
14:44que vu que le temps,
14:45c'est un temps long,
14:46vu que les matières,
14:48il faut une certaine
14:48main d'oeuvre
14:49pour les fabriquer,
14:50pour les tisser,
14:51ça veut dire que vous,
14:52vous affichez un prix juste
14:54ou un prix où vous êtes obligé
14:56d'aller un petit peu au-dessus
14:57pour pouvoir vous y retrouver ?
14:59En fait, parfois,
15:00on fait des efforts,
15:01clairement,
15:01sur nos marges
15:02pour offrir certains produits
15:04parce que, voilà,
15:05c'est le cas
15:05de la prochaine collaboration
15:07qu'on fait
15:07avec la maison Brun
15:08de Vientirant,
15:09c'est un 100% mohair
15:10fabriqué intégralement
15:12en France.
15:13De la filature
15:14à la teinture
15:15au tissage.
15:15Bon, ben là,
15:16on est sur des prix au mètre,
15:18je ne préfère même pas
15:19vous les annoncer.
15:20Je pense que c'est du luxe,
15:21de luxe,
15:22de luxe,
15:22c'est 80 euros du mètre.
15:24Est-ce que ça signifie,
15:25quand on vous entend parler,
15:26Anne-Fleur Bordeaux,
15:27qu'on va aller vers du luxe,
15:29l'ultra luxe
15:30et rien au milieu ?
15:31Parce que tout ça
15:32a un prix
15:33et si vous avez dit,
15:34vous avez utilisé ce mot
15:35exemplaire,
15:37si on a envie
15:37d'être exemplaire,
15:38est-ce que finalement,
15:39il va falloir aller
15:40sur du très haut de gamme
15:41et tout le temps,
15:43constamment,
15:43donc beaucoup moins de choses,
15:44évidemment,
15:45beaucoup moins de choses
15:45à s'acheter ?
15:46Dans tous les cas,
15:47à la fin,
15:48je pense que si on pouvait revenir
15:49sans être que dans le rétroviseur,
15:51mais sur la notion
15:52de collectionner des pièces,
15:55d'acquérir des pièces,
15:56de les valoriser,
15:58parce que je pense
15:58qu'elles valorisent aussi
16:00la personne que l'on est,
16:01je pense que porter
16:02de la fast fashion,
16:03il faut aussi remettre,
16:05je veux dire,
16:06ça vous positionne aussi.
16:07Et à un moment donné,
16:08moi, j'avoue,
16:09je suis complètement allergique
16:11à ces productions-là,
16:12je ne peux pas,
16:13c'est intrinsèque,
16:14je suis incapable
16:16d'acheter
16:16dans ces filières-là,
16:19pour moi,
16:19c'est trop lourd
16:20de conséquences,
16:21je ne vois que ça.
16:22Donc, tout ça pour dire
16:23qu'en effet,
16:24il y a un prix
16:24en face des choses.
16:25Qu'est-ce que vous voyez ?
16:26Ah, moi,
16:27je ne peux pas vous dire,
16:28je vais être très cliché,
16:30mais jusqu'aux enfants
16:30qui travaillent
16:31dans des conditions
16:32sans week-end,
16:32sans machin,
16:33des ouvriers
16:34qui parfois dorment
16:35sur leur lieu de travail
16:36et dans des conditions
16:37que je ne trouve pas du tout
16:38acceptables,
16:40humainement parlant,
16:40sans compter la pollution.
16:42Et en effet,
16:42ce fait qu'on ne respecte
16:43plus la pièce
16:44qu'on vient de s'offrir,
16:45alors que c'est a priori
16:46un cadeau que vous vous faites
16:46et qu'en fait,
16:47vous la jetez au bout
16:48de trois fois.
16:48Donc, il y a tout ce truc
16:49que je ne comprends pas.
16:50Il y a quelque chose
16:51qui ne va pas.
16:51Nous sommes toujours
16:52avec Sylvain Cariot,
16:52le cofondateur de Crystal Chain,
16:54qui fait partie des solutions
16:55parce que Crystal Chain,
16:56c'est un logiciel finalement
16:58que vous vendez aux marques
17:00pour pouvoir accéder
17:03aux fournisseurs
17:03et avoir toute la transparence
17:05et la traçabilité
17:06de la marque,
17:09de la filature,
17:10du fournisseur.
17:12Est-ce que vous voulez
17:12ajouter quelque chose,
17:13Michel,
17:13avant qu'on prenne
17:14les nouvelles de Céline Bosquet
17:15et qu'on échange
17:17avec Élise Chalman ?
17:19Oui,
17:20c'est une petite question
17:21que je me suis posée
17:23en étudiant le dossier.
17:26Qui paye la solution ?
17:28Est-ce que c'est bien
17:29le fabricant ?
17:32Ensuite,
17:33quel est le montant ?
17:34Selon quelle modalité
17:36est-ce qu'il y a
17:36des abonnements ?
17:38Et alors,
17:38on est en plein dans le sujet,
17:39quel est l'impact tarifaire
17:41sur le consommateur
17:43au niveau du prix ?
17:43Alors,
17:44qui paye ?
17:45Ça n'est pas une question.
17:46On n'est pas juste
17:46qui paye déjà.
17:47Qui paye ?
17:48Ça dépend,
17:49en fait.
17:50Ça dépend
17:51qui veut valoriser.
17:53Ça dépend,
17:53en fait,
17:54qui est le client.
17:54Le client,
17:55ça peut être la marque
17:55en aval,
17:56ça peut être aussi
17:57le producteur
17:57en matière première.
17:58Donc,
17:58en général,
17:58c'est lui qui paye.
18:01Sur la tarification,
18:02il y a en général
18:04une...
18:05On facture
18:06un prix de mise en service.
18:09Voilà.
18:10Donc,
18:10ça peut être plus ou moins
18:11important en fonction
18:11de la complexité
18:12ou la standardisation
18:14de ce qu'on met en place.
18:15Ça dépend de la boîte aussi.
18:16Si c'est une boîte super luxe,
18:17je pense que vous affichez
18:18pas les mêmes tarifs
18:19que si c'est une petite boîte
18:20qui...
18:21Ben,
18:21c'est pas le même service
18:21non plus.
18:22Ouais,
18:22bien sûr.
18:23Voilà,
18:23une boîte super luxe
18:24qui va aller vraiment
18:25dans le détail.
18:26Ben si,
18:26c'est le même service,
18:27non ?
18:28Non,
18:28parce qu'on peut faire
18:29des choses un peu plus simples,
18:29un peu plus standardisées
18:32Si je fais le parallèle
18:33avec le luxe,
18:34vous avez le...
18:35Pas le prêt-à-porter,
18:36mais le semi-mesure
18:37ou sur-mesure.
18:38C'est ce qu'on fait
18:38pour les boîtes
18:39qui ont les moyens
18:39et ont envie
18:40d'aller très très finement.
18:41Et puis,
18:42on fait plutôt
18:42le prêt-à-porter
18:43pour d'autres marques.
18:44Quand on répond
18:45à la loi AJEC,
18:46par exemple,
18:46c'est un offre standard
18:47parce que ça répond
18:49à nos réglementations.

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