La parole raciste désinhibée en France est due à "deux causes”, selon Mathias Ott, délégué interministériel à la Dilcrah : l’extrême-droite depuis "les années 1980”, et “le développement des réseaux sociaux”. Pour lutter, “tout commence par l’école”, estime-t-il.
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00:00Cette désinhibition, elle a deux causes, deux facteurs. La première, évidemment, mais elle remonte à loin. Elle est évidemment un caractère politique. C'est le rôle de l'extrême droite dans ce domaine qui, depuis les années 80, a effectivement alimenté, d'une certaine manière, aujourd'hui, cette désinhibition de la parole raciste.
00:19Mais ça ne date pas d'aujourd'hui. Ça date des années 80 et ça a commencé à ce moment-là. Et le deuxième facteur qui est très important, c'est quand même le développement des réseaux sociaux avec ces sentiments d'impunité, ce pseudo-anonymat, comme on le dit, sur les réseaux sociaux qui fait que, désormais, on a le sentiment qu'on peut dire tout et n'importe quoi.
00:36Mais il faut rappeler que le racisme et l'antisémitisme, ce n'est pas une opinion, c'est un délit dans notre pays.
00:39Pour autant, sur le sujet du racisme, effectivement, vous avez évoqué l'importance de l'extrême droite, mais on le voit malgré tout, élection après élection, il peut y avoir une inquiétude qui peut émaner des Français qu'on peut voir dans leur vote.
00:55Est-ce que c'est possible d'arriver à parler du sujet migratoire sans aller vers du racisme, sans aller vers de la stigmatisation ?
01:04Bien sûr, il y a un travail fondamental. Tout commence par l'école et par l'éducation.
01:08Mais peut-être que les politiques ont aussi un rôle là-dedans.
01:11Bien sûr, tout le monde a une part de responsabilité. Les politiques, les citoyens, tout un chacun, évidemment, a une responsabilité.
01:19Mais ça commence par l'école. Moi, je suis très frappé de voir à quel point la question des stéréotypes et des préjugés, en ce qui concerne, par exemple, les Juifs, les étrangers, sont encore extrêmement prégnants à l'école.
01:29Et donc, je pense que c'est vraiment ce travail majeur qu'il nous faut mener, que l'on commence déjà à mener, évidemment, mais qu'il faut poursuivre. Et c'est évidemment essentiel.