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  • 06/06/2025

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00:00J'admire le courage et les mots, parce qu'il n'y a pas de langage guerrier,
00:03les mots d'Élie Lemel, malgré cette double agression en l'espace de 7 jours.
00:08Évidemment, Franck Tapirot, vous êtes avec nous dans ce studio.
00:12C'est terrible ce qui s'est passé, mais vous n'êtes pas étonné.
00:17Non, Élie Lemel m'a appelé juste après d'ailleurs son agression aujourd'hui.
00:21Je suis arrivé sur les lieux, il y avait déjà la police municipale
00:24et les pompiers qui ont fait un boulot formidable à Neuilly.
00:26Moi, en fait, ce qui me choque énormément, et c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:30quand on entend les mots d'Élie Lemel, il est pour moi le symbole même de la résistance face à la haine.
00:35Le symbole même de la résistance de cette lumière, comme il dit, face à cet obscurantisme incroyable.
00:40Et son courage, tout en son honneur, de continuer, comme je disais tout à l'heure,
00:44à s'affirmer en tant que juif, en tant que chrétien, en tant que musulman.
00:47Et personne ne doit reculer face à cette haine et cette violence.
00:50Parce que, n'oublions pas qu'aujourd'hui, et on le sait toujours,
00:53malheureusement, on dit que les juifs sont les canaris de la bande.
00:55C'est-à-dire qu'on commence par les juifs pour ensuite toucher tout le monde.
00:58N'oublions pas que même le terrorisme islamique, depuis 20 ans,
01:01fait beaucoup plus de victimes musulmanes que d'autres religions, par exemple.
01:06On oublie qu'il y a 92% de victimes qui sont musulmanes.
01:08Donc, au même temps, face à cette haine, il faut agir exactement,
01:11comme vient le lire Elie Lemel, être fier, être digne, sans revendication particulière.
01:16Mais d'abord, on dit souvent qu'il faut garder ce courage, cette dignité,
01:22parce que la peur n'exclut pas le danger.
01:24Donc, c'est toujours facile à dire, mais quand on écoute Elie Lemel,
01:29qui a subi une double agression, même pas une semaine,
01:30on se dit que c'est ça le modèle à suivre, c'est ça l'exemple à suivre.
01:34Donc, moi, ce qui me choque aussi, c'est que, bien entendu,
01:36et c'est tout en l'honneur d'Elie, mais il y a un contexte aussi qui est totalement délétère,
01:39il faut le dire.
01:40Et d'ailleurs, hier encore, je le disais, je postais les choses sur les réseaux sociaux,
01:43dans tous les médias.
01:44Il y a un climat épouvantable qui a été créé par Emmanuel Macron,
01:47avec cette probable virtualité de cette reconnaissance de l'État palestinien.
01:53Il y a aussi quand même, hein ?
01:54Oui, bien sûr, avec des conditions, mais ça ne peut pas qu'on parle de conditions a posteriori.
01:58C'est-à-dire qu'on dit qu'on va d'abord reconnaître un État, mais il y a des conditions.
02:01On ne comprend plus rien, en fait, alors que c'est d'abord quand les conditions sont rendues possibles,
02:05c'est-à-dire la libération de tous les otages vivant et mort.
02:08Je l'ai dit déjà ici.
02:09Ça l'a précisé Emmanuel Macron, hein ?
02:10Oui, bien sûr, sauf qu'il faut y arriver.
02:12Il faut y arriver.
02:13Deuxièmement, sortir le Hamas, le démilitariser,
02:16sortir ces escrocs de l'autorité palestinienne qui refusent toute élection depuis 20 ans,
02:22qui ont piqué tout l'argent, et redonner une chance aux Palestiniens.
02:25Et en fait, en déclarant ou en donnant cette espèce de reconnaissance virtuelle à cet État,
02:30d'abord on va contre le peuple palestinien.
02:32Parce que, de quel gouvernement on parle ? De quel gouvernant ? Avec quelle frontière ?
02:37Quel capital ? Quel projet politique ? Quelle attitude vis-à-vis d'Israël ?
02:41Et en fait, on est en train de jeter tout le monde dans un bain qui est vicié à l'avance.
02:46Donc, finalement, c'est cette reconnaissance...
02:48Vous en voulez beaucoup Emmanuel Macron.
02:49J'en veux énormément, pourquoi ? Parce que ça fait des mois que je lui dis,
02:53je lui dis, là je vais le dire en vous voyant...
02:54Est-ce qu'il vous écoute ?
02:56Non, il ne m'écoute pas, j'espère qu'il m'écoute.
02:58Non, parce que vous échangez avec lui avant, vous, Tapirou.
03:00Est-ce qu'aujourd'hui, il y a un dialogue qui est établi entre le Président de la République et vous ?
03:03On va dire un dialogue distancié, un dialogue qui n'est pas immédiat,
03:07où j'ai des retours qui ne sont pas ceux que j'attends.
03:09Parce que j'essaie juste de lui dire que s'il veut créer, encore une fois,
03:13une vague de violence inouïe en France et un peu partout dans le monde,
03:16alors à ce moment-là qu'il aille reconnaître cet État palestinien.
03:19avant d'obtenir justement toutes ces conditions qui pourraient rendre possible,
03:24à ce moment-là, une première reconnaissance,
03:25mais surtout dans le sens avec des Palestiniens,
03:27avec des futurs gouvernants, avec un projet politique.
03:30Vous savez, la symbolique, ça ne marche pas à tous les coups.
03:32Un État métaphysique, ça ne marche pas.
03:34La virtualité, les Palestiniens n'en peuvent plus aussi.
03:37Les Israéliens, vous aimerez sûrement vivre avec un État.
03:39Vous le savez très bien qu'en Israël, il y a énormément de gens
03:42qui se battent depuis des années pour la création d'un État palestinien,
03:44mais qui vivent en paix, en sécurité, aux côtés d'Israël.
03:47Depuis le 7 octobre, on va dire qu'il y a une certaine crainte qu'on peut comprendre.
03:51Il y a, bien entendu, un Hamas qui dit tous les jours
03:53qu'il veut recommencer le 7 octobre.
03:54Donc si on commence à parler de la création d'un État
03:57avant de libérer les otages, avant de démilitariser Gaza,
04:00et de rendre l'autorité palestinienne honnête, on va dire,
04:04et surtout démocrate, on va dans le mur.
04:06Et c'est ça qui va créer une vague de violence énorme.
04:08Vous pensez que c'est seulement le discours d'Emmanuel Macron
04:11qui engendre ce genre de comportement ?
04:14C'est une symbolique, je vais vous dire pourquoi.
04:15Emmanuel Macron, c'est aussi le président de la France.
04:17La France a toujours eu une parole quand même très forte dans le monde,
04:20même si on a depuis quelques années un déficit, justement,
04:24en termes de présence, depuis 2003, avec ce fameux discours à l'ONU,
04:29où c'est vrai que là, la France a retrouvé un peu sa grandeur diplomatique.
04:32Là, on sent que depuis quelques années, on rame un petit peu.
04:35Mais ce n'est pas parce qu'on rame un petit peu
04:36qu'on doit se faire une place aux forceps.
04:39Et encore une fois, qui a dit qu'on était contre cette État palestinien ?
04:42Mais il y a tellement de choses à résoudre avant
04:44que le fait de donner une victoire,
04:46parce que ce serait une victoire du Hamas
04:47si on déclarait aujourd'hui une autorité à l'État palestinien.
04:50Oui, mais ce n'est pas le cas.
04:51Ça ne se présente pas.
04:53Écoutez les discours.
04:54Vous savez, il y a les discours, à priori, les actes.
04:56Mais j'ai très peur que ces discours provoquent, comme je l'ai dit hier,
04:59une vague de violences inouïes.
05:00Et ce qu'on voit aujourd'hui, avec un rabbin agressé deux fois d'une semaine,
05:03enfin en France, ça arrivait quand ça ?
05:05Il y a eu à Rennes, mais c'est vrai que depuis quelques temps,
05:07ça se rapproche, comme on dit.
05:09Mais attention, le fait d'annoncer cette...
05:12Je vous dis encore une fois, c'est une folie.
05:13Et c'est une erreur historique.
05:15Mais cette erreur historique va créer une vague de violences inouïes.
05:18Vous avez vu comment on a fêté la fameuse Ligue des Champions du PSG la semaine dernière ?
05:22Vous savez comment on fait ça ?
05:23Imaginez comment la rue française fêtera la probable reconnaissance d'un État palestinien.
05:29Mais on n'y est pas, là, on n'y est pas.
05:30Vous savez quoi ? Je préfère le dire maintenant, justement, et faire pression.
05:33Et on doit tous faire pression pour éviter cette folie, et surtout ce ridicule.
05:36Et encore une fois, on condamne à terme les Palestiniens d'avoir un État qu'ils méritent depuis longtemps.
05:41Donc encore une fois, il y a un problème de timing.
05:43On libère les otages, on démilitarise Gaza, on enlève le Hamas, on les expulse,
05:49on change l'autorité palestinienne, et on trouve surtout des gouvernants palestiniennes,
05:53qui pourront discuter de cet État.
05:55Parce que là...
05:56Est-ce que les Palestiniens, ils souffrent de la situation ?
05:57Bien sûr qu'ils souffrent.
05:58Mais ils souffrent aussi d'idées comme celles-là, qui sont totalement farfelues,
06:02et qui jouent contre le peuple palestinien.
06:04Qu'est-ce qui vous arrive, Philippe Guibert ?
06:06Je vous vois.
06:07Qu'est-ce qu'il y a ?
06:08Sur le fond, je partage l'idée de De Franck que l'État palestinien, il est lointain.
06:14Bien sûr.
06:14Pour dire le plus simplement.
06:16Je pense que le climat insupportable, invivable, où il y a des rabbins qui sont agressés,
06:26où il y a des juifs qui vivent...
06:27Franchement, Philippe Guibert, c'est pas acceptable, on n'avait pas vu ça depuis quand.
06:30C'est inacceptable, et c'est tellement contraire à toute l'idée qu'on se fait de la France,
06:35quelle que soit notre opinion.
06:36C'est inalissible.
06:37Et donc, je ne suis pas sûr, c'est là où je voulais, pardon Franck, un peu lancer ton propos,
06:41je ne crois pas que ce soit les déclarations d'Emmanuel Macron qui ont créé ce climat.
06:46Je crois qu'il y a d'autres causes, hélas, plus profondes, et qui sont graves,
06:52et qui tiennent à une partie de l'immigration, ou des enfants de l'immigration,
06:57je dis une partie, hein ?
06:59Oui, bien sûr, on est vraiment d'accord.
07:00Qui tiennent à un nouveau gauchisme très pro-palestinien.
07:04Oui, c'est ce qu'on disait, bien sûr.
07:07Qui, aujourd'hui, est totalement hostile à Israël.
07:10Bref, il y a des causes de fond, au-delà d'Emmanuel Macron.
07:14L'accélération, en fait, en gros, il y a une explosion des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023,
07:19mais l'accélération inouïe, elle se passe depuis à peu près 15 jours, 3 semaines,
07:22avec cette, justement, possibilité.
07:24Et je suis convaincu, malheureusement, j'aimerais avoir tort.
07:27Mais je le disais encore hier, on me disait, ah bon, t'es sûr ?
07:29Je suis désolé, quand on voit, vraiment, deux agressions en 5 jours du même rabbin,
07:33à Neuilly et à Deauville, on se dit, bon, si, si, on va croire au hasard, maintenant ?
07:38Et puis, en plus, l'agresseur, il n'était pas afghan, comme on l'a dit,
07:41c'était la Palestine, il y a un air, enfin, en 97,
07:43qui avait un Coran dans la poche et qui a des papiers allemands.
07:47Oui, il n'avait pas ces papiers, ce que dit Bruno Retailleau.
07:49Voilà, donc ça fait beaucoup.
07:50Moi, je pense, au contraire, malheureusement,
07:52que cette idée, qui va avoir lieu le 13 juin à Paris
07:56et le 17 à New York,
07:58va créer une explosion d'actes antisémites,
08:00j'en suis convaincu, ici et partout dans le monde.
08:02Merci beaucoup, en tout cas, Franck Tapirou,
08:04d'être venu ce soir dans ce studio.
08:06Merci beaucoup, en tout cas.

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