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00:00Monsieur le Gouverneur, les prévisions de la BNB pour l'économie belge sont un peu moins positives qu'il y a quelques mois ?
00:04Un petit peu moins, mais ça on pouvait s'y attendre puisqu'on a quand même le choc qui vient des Etats-Unis, les tarifs ou les menaces de tarifs.
00:12Alors on a dû faire une hypothèse technique parce qu'en fait on ne sait pas, on n'a pas encore un accord entre les Etats-Unis et l'Europe.
00:18On a fait une hypothèse de 10% de tarifs. Dans le cas belge c'est important, on a fait l'hypothèse qu'il n'y avait pas de tarifs sur le secteur pharmaceutique,
00:24qui était à priori ce qui avait été annoncé et ça conduit en effet sur la croissance cumulée sur trois ans de 0,8%
00:31mais qui est en partie compensée par une baisse des prix de l'énergie, par quand même un petit peu de la relance en Allemagne
00:36mais aussi en Belgique en matière de dépenses de défense. Donc au final on a revu nos prévisions à la baisse
00:42mais d'une manière qui n'est pas trop forte. On reste avec une croissance proche de 1%, légèrement plus de 1% en fin de période.
00:49Donc ça ne se passe pas si mal au final.
00:50Un tel niveau d'incertitude internationale, ça complique fortement votre travail ?
00:55Oui, alors pour le coup c'était un exercice européen mais c'est vrai que les équipes qui ont travaillé là-dessus
00:59ont du travail presque chaque jour, des jeux d'hypothèses différents et c'est un des éléments qui est important.
01:06C'est qu'il faut interpréter cette provision avec quand même une pincée de sel, c'est que l'incertitude reste très importante.
01:13Les mesures du gouvernement fédéral, elles ont un impact positif sur l'économie belge ? On peut déjà le mesurer ?
01:19Alors probablement que la mesure que vous avez en tête c'est la mesure en matière d'emploi, donc la limitation des allocations de chômage.
01:24On a fait l'hypothèse technique que ça permettrait de créer 30 000 emplois supplémentaires sur une centaine de milliers de personnes touchées.
01:32Je crois que ce type de mesures, d'abord un, c'est très difficile d'en prévoir les impacts parce que c'est du jamais vu d'une certaine manière.
01:38Je crois que ça aura plus d'impact à moyen et à long terme parce qu'ici vous avez une population qui a été au chômage pendant très longtemps,
01:43dont une partie ne va pas pouvoir facilement se réintégrer sur le marché du travail, mais on va arrêter d'alimenter la pompe.
01:48Donc on aura, avec un peu de chance, si ça fonctionne, moins de gens qui se retrouvent finalement en situation de chômage longue durée
01:55où finalement ils s'écartent du marché du travail de manière durable.
01:59Bon, le reste, c'est qu'il y a quand même des économies qui sont prises par le gouvernement et ça, ça pèse plutôt dans l'autre sens.
02:05Donc c'est un effet plutôt négatif sur la croissance, à peu près 1% d'efforts qui sont pris dans le domaine pour faire simple des dépenses sociales.
02:13En fait, il faut savoir que les dépenses sociales ne vont même pas baisser parce que ça va juste suffire à limiter la croissance,
02:20en fait à la stabiliser, proche de zéro, parce que sinon on a le coût du vieillissement qui joue et qui fait que sans ces mesures,
02:28les dépenses auraient fortement augmenté.
02:30Donc il faudra d'autres mesures pour avoir un impact réel sur le déficit ?
02:34Nous, on a une augmentation au final du déficit puisqu'on a l'augmentation du poids des charges d'intérêt,
02:40on a les mesures qui sont prises en défense et donc les mesures qui sont prises en sécurité sociale ne suffisent pas.
02:45On a une détérioration du déficit sur l'ensemble de la période de 4,5 à 5,6, moins que ce qu'on avait il y a trois mois
02:51parce qu'il y a des mesures qui ont été prises, mais on reste à un niveau de déficit qui est insoutenable
02:55et donc il faudra des mesures supplémentaires, pas simplement au niveau fédéral mais aussi dans les régions et communautés.
03:00En parlant de régions, le fait que la région bruxelloise n'ait toujours pas de gouvernement,
03:04c'est quelque chose qui a un impact négatif sur son économie, c'est quelque chose que vous pouvez mesurer aussi ?
03:09Alors sur l'économie bruxelloise, on n'a pas un modèle de l'économie bruxelloise.
03:12Je crois qu'à ce stade-ci, l'impact économique n'est pas encore très important.
03:15Mais on peut s'inquiéter certainement pour les finances publiques.
03:18Et puis à terme, effectivement, une région qui n'est pas gérée, ce n'est pas un scoop, ce n'est pas une bonne nouvelle.
03:24L'inflation qui poursuit sa baisse, c'est quand même quelque chose de positif ?
03:26Oui, certainement, parce que ça permet aussi de diminuer les taux d'intérêt.
03:29Donc ça, ça va contribuer à la marge, mais à soutenir la croissance.
03:33Et puis surtout qu'on avait effectivement connu une inflation très importante.
03:36Maintenant, on est dans une situation de normalisation et ça, c'est positif.
03:40C'est un peu notre métier aussi, donc pour nous, c'est une bonne nouvelle.