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  • 09/06/2025
La vie de Jean-Yves Le Gallou témoigne de soixante ans d'engagements pour l'identité et la liberté d'expression. Énarque dissident, haut-fonctionnaire à Beauvau, élu politique, lanceur d'alerte et théoricien de la préférence nationale, il nous livre la somme de ses souvenirs et réflexions à contre-courant dans ses "Mémoires identitaires - 1968-2025 : les dessous du Grand Basculement". De la guerre culturelle de Mai 68 à la révolution woke, de Pompidou-Giscard à la Nouvelle Droite, des fraudes de la gauche à l'émergence du Front National, de la manipulation de Carpentras aux dessous de "l'affaire du détail" ou de la scission de Bruno Mégret en 1998, c'est le théâtre de la vie politique, économique, judiciaire, idéologique et sociétale que décrypte Jean-Yves Le Gallou à l'appui de son expérience et de portraits de ses contemporains capitaux.

A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée :"Nucléaire : la bourde (pas si) innocente des politiques français ?".

Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.

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Transcription
00:00:00TV Liberté est la cible d'une offensive politique sans précédent.
00:00:09Nos comptes bancaires ont été brutalement fermées.
00:00:12Cette censure déguisée vise à nous étouffer financièrement
00:00:15et à briser notre indépendance éditoriale.
00:00:18Mais face à cette agression, la riposte s'organise.
00:00:22Deux actions, deux, sont aujourd'hui prioritaires
00:00:24pour défendre la liberté d'informer.
00:00:27Faire un don immédiatement pour compenser l'asphyxie financière programmée.
00:00:31Nous avons mis en place une solution totalement sécurisée.
00:00:35Et ensuite, et ensuite, signer la pétition lancée
00:00:38pour dénoncer la censure bancaire qui menace tous les médias libres.
00:00:42C'est ensemble que nous tiendrons bon.
00:00:45Ne laissons pas le pouvoir, c'est lui le responsable.
00:00:47Le pouvoir et l'extrême-centre faire taire une voix dissidente du paysage audiovisuel français.
00:00:53Ils nous coupent les vivres, on se relève.
00:00:55Ils nous censurent, on parle plus fort.
00:00:56Alors, à vous d'agir.
00:00:58Signez, résistez, ripostez.
00:01:00Aidez-nous financièrement.
00:01:01Ce n'est pas du chiquet.
00:01:02On a vraiment besoin de vous.
00:01:26Bonjour à tous.
00:01:40Bienvenue sur le plateau de Politique-Économie.
00:01:42Aujourd'hui, je reçois quelqu'un que tout le monde connaît bien à TV Liberté.
00:01:47Il s'agit de Jean-Yves Le Gallou.
00:01:49Bonjour Jean-Yves.
00:01:50Bonjour Olivier Pichon.
00:01:50Je me réjouis de votre présence dans cette émission parce que vous venez de publier un livre qui m'a tout à fait passionné, tout à fait intéressé et qui intéressera certainement nos internautes et téléspectateurs.
00:02:05Mémoires identitaires.
00:02:07Mémoires identitaires.
00:02:09Les dates sont importantes.
00:02:1168-2025.
00:02:14Vous écrirez les mémoires après 2025.
00:02:17Vous avez certainement encore beaucoup de choses à dire car le livre est en effet très dense.
00:02:21mais tout à fait passionnant parce qu'avant de faire un portrait de vous-même, je voudrais quand même dire à nos spectateurs que s'il s'agit de 50 années de vie politique française,
00:02:34une contribution à l'histoire de cette Ve République un peu finissante, il faut bien le dire, et en mauvais état.
00:02:43Mais 50 années d'histoire dans laquelle vous avez été un acteur relativement décisif, contrairement d'ailleurs à ce que certains pensent.
00:02:53Alors, qui êtes-vous Jean-Yves Le Gallou ?
00:02:55Les téléspectateurs vous connaissent comme le responsable de l'émission consacrée aux médias.
00:03:04Et c'est d'ailleurs un fil conducteur de votre livre.
00:03:06Sur les médias, vous nous apprenez beaucoup de choses très intéressantes, les techniques utilisées.
00:03:10Vous êtes connu pour vos engagements pour l'identité, la liberté d'expression.
00:03:16Vous êtes un énarque, mais un peu défroqué quand même, car dissident.
00:03:22Dissident, dissident.
00:03:25Haut fonctionnaire à Beauvau, élu politique, lanceur d'alerte et théoricien de la préférence nationale.
00:03:30Et dans ce livre, vous nous livrez la somme des souvenirs et des réflexions à contre-courant.
00:03:34Évidemment, depuis votre entrée en 1954 à l'école républicaine.
00:03:41Alors, nous allons commencer par là.
00:03:43Parce que le chapitre sur le monde d'avant, celui de l'école républicaine, celui de l'élitisme républicain,
00:03:50auquel nous devons, vous et moi, tant...
00:03:53Eh bien, cet élitisme républicain, il est mort, que je sache.
00:03:58Ah, il est mort.
00:03:59L'école, si vous voulez.
00:03:59Moi, je suis, comme vous l'avez dit, rappelé, un pur produit de l'école publique,
00:04:04de la méritocratie républicaine, des concours républicains.
00:04:08Mes quatre fils ont fait pour l'essentiel leur scolarité à l'école publique.
00:04:15Et si je regarde maintenant du côté de mes petits-enfants, ils sont à l'école privée.
00:04:23Ou pour ceux qui sont, pour le moment, à l'école publique, ils seront dans un an ou deux ans à l'école privée.
00:04:28Et donc, je considère que...
00:04:30Et pourquoi ? Ce n'est pas forcément les choix des parents ou les raisons des choix des parents qui ont changé.
00:04:37C'est l'école publique qui s'est effondrée.
00:04:39En même temps, d'ailleurs, malheureusement que l'école privée, qui est en dehors des écoles hors contrat,
00:04:45a eu plutôt tendance à suivre l'école publique, mais avec un certain retard et avec un certain maintien.
00:04:55Ce qui fait qu'aujourd'hui, même l'école privée sous contrat, qui a suivi les dérives de l'école publique,
00:05:03est supérieure à l'école publique.
00:05:05Et je vais plus loin. Je pense, aujourd'hui, qu'on ne sortira pas en dehors de la privatisation de l'école.
00:05:13Ce qui est exactement à l'inverse de ce qui a été ma formation, de ce que j'ai reçu, mais à une époque différente.
00:05:21Je constate aujourd'hui que l'école publique est morte.
00:05:24Absolument. C'est ce que j'avais dit dans un bouquin il y a un temps déjà, les dernières nouvelles du mammouth.
00:05:29Oui, il est mort, il y a plus de 20 ans, je crois, Olivier.
00:05:31Le mammouth, il est mort, il s'est enfoncé dans l'effondrière de la toundra du pédagogisme et des pédagogos maniaques.
00:05:41Bon. Alors, cette école républicaine vous a permis aussi d'accéder au plus haut niveau,
00:05:47puisque vous êtes un ancien élève de l'ENA.
00:05:49Et vous êtes passé aussi par des concours généraux.
00:05:52Vous avez eu des résultats très brillants. C'est important. L'histoire, pour vous, c'est très important.
00:05:57Oui, l'histoire m'a toujours passionné dès la petite enfance, dès le lycée.
00:06:03Et j'étais très heureux d'avoir été présenté et lauréat du concours général en histoire et en géographie.
00:06:10Et je pense que c'est un élément structurant de ma pensée, avec un goût pour la synthèse,
00:06:18parce que moi, j'ai la nostalgie des grandes épreuves des concours,
00:06:23c'est-à-dire le concours général ou les concours type séance Poena, en tout cas à l'époque.
00:06:29Et l'agrégation, s'il vous plaît. L'agrégation d'histoire aussi.
00:06:31Oui, je ne l'ai pas passé. Bien sûr, les grandes agrégations, c'est-à-dire les épreuves où vous êtes seul face à une copie
00:06:40pendant 5 heures ou 6 heures, ce sont des épreuves qui nécessitent du fond.
00:06:46Il faut de la durée, du fond, et puis il faut du fond aussi intellectuel et la capacité à la synthèse.
00:06:52Ce sont des grandes épreuves qui ont aujourd'hui quasiment disparu, d'ailleurs, des concours,
00:06:56puisqu'on préfère remplacer l'épreuve dite de culture générale qui était censée avantager
00:07:02les gens qui avaient fait de bonnes études ou qui venaient de milieux avantagés
00:07:07par une épreuve de motivation où, en général, on demande de reproduire les conventions idéologiques du moment,
00:07:18dominantes, c'est catastrophique.
00:07:19Et c'est là qu'il y a l'hétérotélie. Vous utilisez souvent ce terme.
00:07:27Oui, c'est un terme de Jules Monron, le sociologue Jules Monron,
00:07:29qui a été président du Conseil scientifique du Front National à l'époque
00:07:34et qui était un penseur tout à fait éminent.
00:07:39Et cet hétérotélie, c'est l'école républicaine. Je m'explique.
00:07:44Aujourd'hui, on a renoncé à l'élitisme républicain. On a voulu, par souci démocratique,
00:07:52que les milieux les plus populaires puissent accéder à l'école.
00:07:56Ce faisant, on a baissé le niveau. Et le résultat est exactement le contraire,
00:08:00puisqu'aujourd'hui, seuls les fils de famille réussissent dans les grandes écoles.
00:08:04Absolument. On a réussi une contre-sélection.
00:08:07On a réussi une contre-sélection. Alors, je dois dire, je cite l'anecdote de ma mère
00:08:16au moment des élections, pas des élections, des événements de mai 68,
00:08:20qu'elle avait interprétés de manière extrêmement rustique sur le thème.
00:08:25Ce sont les fils de bourgeois qui ne sont pas prêts à leurs examens
00:08:28qui mettent le bazar pour éviter d'avoir les passés.
00:08:31C'était une vision de classe.
00:08:33Ils ont parvenu du ski.
00:08:34Ils ont parvenu du ski. C'est une vision de classe qui était peut-être un peu complotiste,
00:08:40un peu simpliste, mais sur la durée assez vraie.
00:08:44Parce que, comme vous l'avez dit, aujourd'hui, ne peuvent accéder
00:08:47aux grandes écoles de commerce ou autres que les enfants qui sont issus
00:08:54de milieux bourgeois, de la bourgeoisie.
00:08:57Les autres n'ont aucune chance de passer.
00:09:00Parce qu'au fond, aujourd'hui, ce qui permet la réussite,
00:09:04c'est les choix scolaires des parents.
00:09:07Il faut faire les bons choix scolaires à l'école primaire, à l'école secondaire.
00:09:12Et ça, tous les parents ne peuvent pas le faire.
00:09:15Ils n'ont pas la possibilité de le faire parce que soit ils ne connaissent pas les codes,
00:09:18soit ils n'ont pas l'accès géographique aux bons endroits.
00:09:22Et on a un système qui se voulait égalitaire et qui est, en fait,
00:09:28qui a produit davantage d'inégalités.
00:09:32– De fils d'eux.
00:09:33– De fils d'eux, voilà.
00:09:33Fils d'archevêque, on disait fils d'archevêque.
00:09:35– Et votre maman tombait d'accord avec un personnage qui s'appelait Georges Marchais,
00:09:41qui, caractérisant 68, disait, c'est une révolte de petits bourgeois.
00:09:45– Oui, mais qui a réussi.
00:09:47– Oui, la révolte qui a réussi.
00:09:48Alors justement, votre entrée dans la politique, votre préoccupation politique
00:09:52vient certes de l'histoire, mais aussi de l'expérience que vous faites de 68.
00:09:56Et vous le dites dans le livre, la lâcheté des élites qui laisse tout, nous tous, tout tomber.
00:10:02C'est, je crois, si je vous ai bien lu, sur cette lâcheté des dirigeants
00:10:08au moment de la révolte des petits bourgeois en question,
00:10:11qui vous amène à vous poser un certain nombre de questions.
00:10:14Est-ce que je me trompe ?
00:10:14– Oui, absolument.
00:10:16Moi, je souhaite à l'époque, je suis à Sciences Po, en deuxième année de Sciences Po,
00:10:20je prépare les nages, je souhaite m'intégrer aux élites.
00:10:23Voilà, on va dire les choses.
00:10:24Et je vois que ce monde dans lequel je souhaite m'intégrer se liquéfie.
00:10:31– Oui, c'est celui.
00:10:33– C'est minable, c'est lamentable.
00:10:36Et à partir de là, je vais avoir un regard,
00:10:40je ne vais jamais cesser d'avoir un regard critique
00:10:42sur les élites, sur les autorités,
00:10:47parce que je sais que derrière le masque de rigueur, de sérieux, d'autorité,
00:10:53eh bien, il peut y avoir la lâcheté à la première occasion.
00:10:57Et je raconte une anecdote au Conseil national d'Île-de-France,
00:11:00où nous avons été ensemble,
00:11:02ce que je considère comme la pire anecdote.
00:11:04Un élu RPR de l'époque, on dirait LR aujourd'hui,
00:11:08qui vient me voir et qui me dit,
00:11:10l'amendement de votre groupe, là, il est bien,
00:11:12je voudrais le voter, demander un scrutin public.
00:11:15Je demande le scrutin public, et il n'a pas voté pour.
00:11:20Uniquement les élus du FN ont voté pour, il n'a pas voté pour.
00:11:23Je le vois à la buvette, qui est le lieu normal dans les assemblées,
00:11:27par excellence, je lui dis, mais pourquoi ?
00:11:29Eh bien, il me dit, je n'ai pas compris.
00:11:31Je voulais un scrutin secret,
00:11:34qui évidemment était impossible en la circonstance,
00:11:36puisque un vote sur un sujet, c'est un vote public.
00:11:39Je lui dis, mais non, ce n'était pas possible.
00:11:40Et il me répond, oh, il ne faut pas m'en vouloir.
00:11:45Je suis lâche.
00:11:47Et ça, je trouve ça terrifiant,
00:11:50parce qu'au 18e, au 19e siècle,
00:11:53il y avait des gens qui se levaient à 5h du matin,
00:11:55ils ne savaient pas manier l'épée,
00:11:57ils ne savaient pas manier le pistolet,
00:11:58mais ils étaient convoqués à un duel.
00:12:00Ils y allaient, ils risquaient de mourir,
00:12:03ils allaient mourir, mais c'était mieux que de perdre l'honneur.
00:12:06Et là, on ne lui demande pas ça.
00:12:08On ne lui demande pas ça.
00:12:10Mais il prend la lâcheté...
00:12:13– De dire qu'il est à lâcheté.
00:12:14– La lâcheté comme excuse.
00:12:16– Oui, c'est la pire des excuses.
00:12:17– Oui, mais ça, ça signe notre époque.
00:12:19– Ah ben, ça signe notre époque,
00:12:20et ça explique la situation politique
00:12:22depuis 40 ans ou 50 ans,
00:12:26par le cumul de lâcheté.
00:12:28– Alors, vous évoquez 68,
00:12:30et qui va déterminer votre attitude,
00:12:33parce que Jean-Yves Le Gallo, à l'origine,
00:12:35quand il sort de son lycée, vous l'avez dit,
00:12:37il veut s'intégrer dans les élites,
00:12:38mais vous l'avouez plus ou moins entre les lignes,
00:12:42vous êtes un modéré, vous êtes quelqu'un de raisonnable.
00:12:47– Oui, oui, oui.
00:12:48– Et votre radicalisme relatif, tout relatif,
00:12:52tient justement au fait que la société n'est plus ce qu'elle était,
00:12:56ce qu'elle devient, une société de lâcheté,
00:12:58puisque c'est temps-là.
00:13:00– Alors, vous citez Enoch Powell.
00:13:03– Oui.
00:13:03– Je crois que c'est très important.
00:13:05Pouvez-nous dire un mot sur Enoch Powell ?
00:13:06– Alors, Enoch Powell, c'est encore 68.
00:13:08– Oui.
00:13:08– Ça fait près de 60 ans.
00:13:11– Oui, oui, oui.
00:13:12– Bon.
00:13:13Enoch Powell, je le découvre dans Le Monde,
00:13:17parce que j'ai lu Le Monde pendant 50 ans,
00:13:20jusqu'au Covid, on va dire.
00:13:21Et je le découvre, Le Monde, je le découvre dans un article du Monde
00:13:26assez important, où on apprend que Enoch Powell,
00:13:30qui est l'un des espoirs du Parti conservateur britannique,
00:13:33a fait un discours très rude à Birmingham,
00:13:38dans sa circonscription de Birmingham,
00:13:41pour dénoncer les dangers de l'immigration pakistanaise
00:13:47en Grande-Bretagne.
00:13:48Et donc, il voit avant tous les autres le sujet de l'immigration,
00:13:55et il est immédiatement diabolisé.
00:13:58Immédiatement diabolisé.
00:13:59Alors que c'est un homme extrêmement brillant,
00:14:02latiniste, héléniste, oxford, qui a fait une très belle guerre.
00:14:06– On le voyait Premier ministre.
00:14:07– On le voyait Premier ministre,
00:14:10la route de Downing Street lui était ouverte.
00:14:12– T'étais ouverte.
00:14:12– Elle est fermée, le public britannique le soutient,
00:14:16il reçoit 300 000, 400 000 lettres, pas des courriels,
00:14:20des lettres à la main du public britannique qui le soutient.
00:14:24Les dockers organisent une manifestation de soutien,
00:14:28et les médias le démolissent, la finance le démolit,
00:14:32sa carrière est terminée.
00:14:33Et moi, je suis frappé par cette découverte,
00:14:39en quelque sorte, de l'immigration,
00:14:42parce que j'étais allé en Angleterre quelques années plus tôt,
00:14:44je n'avais pas vu cela.
00:14:46Mais lui, il le voit, et il annonce ce qui va suivre en Grande-Bretagne,
00:14:51et malheureusement, dans tout le reste de l'Europe.
00:14:53– Et vous citez…
00:14:53– Inok Powell, le prophète diabolisé.
00:14:55– Le prophète diabolisé.
00:14:56Et vous citez à quatre reprises dans votre livre,
00:14:59la phrase de Peggy,
00:15:01« Dire ce que l'on voit,
00:15:02mais surtout, voir ce que l'on voit ».
00:15:06– Je pense que c'est une phrase qu'il faut méditer et reméditer.
00:15:10Je vais faire une intervention à l'université d'été de Sofiapolis l'été prochain.
00:15:17J'ai choisi ce thème, j'ai choisi de commenter ce thème.
00:15:21Je le commenterai à la fois par rapport au passé,
00:15:23qu'est-ce qu'on ne voulait pas voir,
00:15:26qu'est-ce qu'on ne disait pas qu'on voyait,
00:15:28qu'est-ce qu'on ne voulait pas voir par rapport au passé,
00:15:30et par rapport à maintenant,
00:15:31parce que la situation se pose aussi maintenant.
00:15:34– Bien sûr, plus gravement encore,
00:15:36et plus aveuglément encore.
00:15:38– Plus aveuglément encore.
00:15:39– Et que certains ne voient toujours pas,
00:15:40enfin ne veulent pas voir.
00:15:41– Ne veulent pas voir.
00:15:42– Alors, vous voyez, ça c'est le mai 68,
00:15:45Enoch Powell, c'est en effet le deuxième chapitre de votre livre.
00:15:51Si vous voulez bien, Jean-Yves Le Gallou,
00:15:52nous allons poursuivre le parcours de votre livre,
00:15:57parfois chronologiquement, parfois thématiquement,
00:15:59parce qu'il y a des thèmes très importants,
00:16:01mais vous allez chercher d'abord des lieux intellectuels pour réfléchir,
00:16:07pour donner du concret, en quelque sorte,
00:16:11à votre expérience de 68.
00:16:15C'est le Grèce, c'est le club de l'horloge.
00:16:17Alors, en quelques mots, comment considérer ces organismes ?
00:16:22– Le Grèce est un cercle de pensée intellectuel,
00:16:28qui fait des travaux à l'époque assez révolutionnaires, on va dire,
00:16:36ou qui fait connaître des travaux à l'époque assez révolutionnaires
00:16:39sur la question de l'hérédité, de l'hérédité de l'intelligence,
00:16:44ce qui est évidemment très tabou.
00:16:46– Très sulfureux, déjà.
00:16:47– Très sulfureux, mais qui est essentiel, et qui reste évidemment essentiel,
00:16:52et sur l'héritage, notamment avec une volonté de retrouver l'héritage européen,
00:16:58à la fois l'héritage grec et latin,
00:17:00qui à l'époque n'est pas encore détruit comme il l'est aujourd'hui,
00:17:04mais aussi l'héritage chelpe, l'héritage germanique, voilà.
00:17:08Et à travers notamment, c'est le Grèce notamment,
00:17:11qui contribue à faire connaître les remarquables travaux de Dumézil
00:17:16sur, on va dire, la cosmogonie indo-européenne.
00:17:21– La tripartition fonctionnelle.
00:17:21– La tripartition fonctionnelle, la souveraineté, la défense, la production, voilà.
00:17:27Et donc, entre autres, il y a beaucoup d'autres choses,
00:17:30mais c'est une très belle école intellectuelle en fait.
00:17:33Et puis, le Club de la Roche est un peu différent,
00:17:35c'est un cercle de réflexion politique,
00:17:38donc qui disent, qui à l'époque cherchent à faire de l'influence politique
00:17:43auprès de la droite de gouvernement.
00:17:46La droite à l'époque est au gouvernement.
00:17:47– Ah oui, bien sûr.
00:17:48– C'est Giscard, c'est Chirac, c'est le Parti républicain,
00:17:52c'est l'UDF, c'est le RPR.
00:17:56Et donc, nous cherchons à influencer à droite,
00:18:00ce qui est un exercice qui s'avérera de plus en plus difficile,
00:18:03parce que la pente est vers la gauche.
00:18:05La pente est d'après 68.
00:18:07La pente est de plaire aux médias.
00:18:11Et la pente naturelle des dirigeants politiques
00:18:16va être de tirer vers la gauche,
00:18:19alors que nous, avec nos petits moyens,
00:18:22au Club de l'horloge,
00:18:23nous essayons à tirer vers la droite, voilà.
00:18:26– Mais l'infestation des idées de gauche,
00:18:29de l'opinion et d'une partie,
00:18:31remontent aux années 60,
00:18:33les fameux intellectuels français
00:18:37qui ont exporté en partie d'ailleurs la French Theory aux États-Unis,
00:18:41qui est à l'origine du wokisme.
00:18:42– Oui, et si on regarde le déclin scolaire,
00:18:48il remonte extrêmement loin,
00:18:51parce que le fondement,
00:18:52c'est le plan Langevin-Vallon socialo-communiste,
00:18:55de 1946-1947,
00:18:58on est à 80 ans,
00:19:00et on en a encore les conséquences,
00:19:04les effets délétères,
00:19:05et il commence, pour être tout à fait honnête,
00:19:09je parle, je reprends une formule
00:19:10qui n'est pas la mienne d'origine,
00:19:12les chevaliers du déclin,
00:19:13en parlant de Giscard, de Pompidou,
00:19:20de tous les présidents de la République,
00:19:22mais objectivement,
00:19:23si on veut être tout à fait honnête,
00:19:25les premières réformes scolaires nuisibles,
00:19:30elles commencent…
00:19:32– Sous De Gaulle.
00:19:33– Sous De Gaulle.
00:19:33– Absolument.
00:19:34– Voilà, parce qu'il est emporté
00:19:36par l'élan du plan Langevin-Vallon.
00:19:39– Oui, mais il y a aussi parce qu'il y a une division du travail.
00:19:42– Oui. – On laisse à la gauche
00:19:43la culture et l'éducation,
00:19:45et nous on prend la diplomatie et l'économie.
00:19:47– Oui. – Bon, ce qui est une erreur.
00:19:49– Une erreur majeure.
00:19:49– Considérable.
00:19:50– Une erreur majeure.
00:19:51– Puisque Gramsci avait montré
00:19:53que le pouvoir culturel est la clé du pouvoir.
00:19:55– Oui. – Voilà.
00:19:56Bon, alors, vous nous faites un chapitre
00:19:59sur du haut du toboggan,
00:20:00la chute de la cinquième commence.
00:20:03Alors ça, c'est magnifique.
00:20:04– C'est magnifique, c'est triste.
00:20:05– C'est magnifique, non mais c'est magnifiquement décrit,
00:20:07parce que vous avez le sens de la formule.
00:20:10Et votre expérience de départ,
00:20:12va vous faire de vous un homme plus radical
00:20:16dans ses convictions.
00:20:18Mais en réalité, je voudrais insister
00:20:20auprès de nos téléspectateurs
00:20:21pour qu'ils comprennent que Jean-Yves Le Gallou
00:20:23s'est exposé très très souvent
00:20:24à l'opprobre générale,
00:20:27et que c'est une situation très difficile, très dure.
00:20:29Moi, j'admire que vous ayez tenu 40-50 ans
00:20:32face à la vindicte générale.
00:20:36Vous avez un tempérament qui incline sans doute…
00:20:39– Oui, vous aussi, vous avez connu ce genre de situation.
00:20:42– J'ai connu, c'est pour ça que je peux vous en parler.
00:20:44– Alors après, c'est un peu une affaire d'entraînement,
00:20:47si vous voulez.
00:20:47– Oui, c'est vrai.
00:20:48– Voilà, bon, c'est comme quand on fait un sport.
00:20:50Moi, je fais beaucoup de comparaisons avec l'alpinisme
00:20:52que j'ai préparé, que j'ai pratiqué, tout exactement.
00:20:55C'est un peu une question d'entraînement.
00:20:58Bon, voilà, vous savez que, bah oui, il peut faire froid,
00:21:03vous savez qu'il peut y avoir du vent,
00:21:05qu'il peut neiger, voilà, bon, vous le savez,
00:21:08après, vous vous entraînez, et puis vous supportez, voilà.
00:21:12– Alors, puisque je fais une parenthèse sur la montagne,
00:21:15il faut dire à nos téléspectateurs que vous êtes un très grand montagnard.
00:21:18– Très grand, non, non.
00:21:19– Non, si, si.
00:21:19– J'ai beaucoup pratiqué, voilà.
00:21:20– J'ai un peu pratiqué, et moi, je sais.
00:21:23– Oui, vous avez une page magnifique sur l'ascension de la Meige.
00:21:26– Oui.
00:21:26– Ça, c'est magnifique.
00:21:27– Très beau sommet, très peu connu, sauf des initiés,
00:21:31qui est un des plus beaux sommets des Alpes, oui.
00:21:32– La description de la destinée de votre guide,
00:21:35et l'énumération de tous les sommets que vous avez fait,
00:21:38c'est une page magnifique, vraiment, c'est superbe.
00:21:40Alors, évidemment, c'est une respiration,
00:21:43dans un contexte de combat perpétuel,
00:21:46car vous êtes un combattant permanent,
00:21:49que ce soit en politique ou en métapolitique, vers la fin.
00:21:51Mais restons aux années qui suivent 68.
00:21:55Pompidou, à un moment, on pense qu'il va trancher le nœud gordien,
00:21:59et puis pas du tout, comme vous dites,
00:22:01il sert le nœud coulant de 68.
00:22:03– Oui.
00:22:03– Bon.
00:22:04Peut-être des excuses liées à sa santé, je ne sais.
00:22:08– Non, je ne serais tenté de dire que sa santé
00:22:11aurait dû le pousser à agir, plutôt.
00:22:13– Ah oui, et vite, le vite possible.
00:22:14– Bah oui, je ne suis pas sûr que la…
00:22:17Si vous voulez, en fait, Pompidou, il symbolise toute la suite.
00:22:20– Oui.
00:22:21– C'est-à-dire qu'il écrit, juste après mai 68, le nœud gordien,
00:22:26où il dit tout ce qu'il faudrait faire,
00:22:28et on pourrait relire le nœud gordien aujourd'hui,
00:22:30c'est d'actualité, 60 ans après, ou près de 60 ans après,
00:22:35et il ne fait rien, il ne fait rien de ce qu'il a dit
00:22:39qu'il serait nécessaire de faire,
00:22:40mais tous ses successeurs feront pareil.
00:22:43Tous ses successeurs feront pareil.
00:22:45Ils diront, en campagne électorale,
00:22:47ils diront des choses très fortes,
00:22:50dont ils ne feront pas le centième une fois élus.
00:22:53– Alors à droite, il y a quand même un grand spécialiste,
00:22:55c'est quand même Chirac.
00:22:57– Oui, mais Chirac, de ce point de vue-là,
00:22:59Chirac a été un Pompidolien à l'origine.
00:23:01– Oui, oui, bien sûr, bien sûr.
00:23:03Mais c'est une trahison, trahison permanente, Chirac.
00:23:07– Alors une trahison sympathique, parce qu'il avait un côté…
00:23:10– Chaleureux.
00:23:11– Chaleureux, sympathique, les vaches en savent quelque chose d'ailleurs,
00:23:15qui leur donnaient des bonnes claques.
00:23:17– Les vaches ne se sont jamais remises,
00:23:19les vaches du salon de l'agriculture ne se sont jamais remises de son départ.
00:23:22– Voilà, non, sérieusement, donc la pente continue,
00:23:27la droite va quand même relever un peu la tête,
00:23:30dans les années 70, vous le dites, mais le problème reste l'immigration.
00:23:41Surtout ne pas parler d'immigration, sous Giscard déjà.
00:23:45Et puis surtout, Giscard et Chirac nous font le regroupement familial.
00:23:49– Alors, l'histoire du regroupement familial, c'est quand même assez intéressant,
00:23:53parce que Giscard et Chirac le font, puisqu'en 74, on arrête l'immigration,
00:23:58on dit, ah oui, mais c'est dur d'arrêter l'immigration,
00:23:59et donc on va faire une compensation pour les immigrés qui sont là,
00:24:03on va permettre le regroupement familial.
00:24:04Donc ça, c'est Chirac, Giscard, 75.
00:24:08Et puis très vite, Giscard, qui a changé de Premier ministre entre-temps avec Barre,
00:24:14et qui a changé de ministre de l'Intérieur avec Bonnet,
00:24:17découvre que le regroupement familial, c'est une erreur,
00:24:21et ils prennent un décret, en 1977, d'interruption du regroupement familial.
00:24:28Et ce décret est cassé par le Conseil d'État.
00:24:31Le Conseil d'État prend le pouvoir en 1978, en imposant le regroupement familial.
00:24:39– Donc c'est le coup d'État.
00:24:40– C'est le coup d'État des juges.
00:24:41– Et ça va continuer.
00:24:42– Ça va continuer, et c'est le coup d'État des juges.
00:24:44– Giscard a eu beaucoup le regret, il l'a dit,
00:24:46de ne pas avoir tenté de contourner par la loi la décision du Conseil d'État
00:24:52qui avait cassé un décret.
00:24:54Il ne l'a pas fait, il en a eu le regret, il l'a dit tout au long de sa vie,
00:24:58pour toute la suite de sa vie.
00:24:59– Le décret peut être…
00:25:01– Le décret peut être contourné par la loi.
00:25:03Giscard ne l'a pas fait, il en a eu le regret.
00:25:05– Après, je pense qu'il n'aurait pas pu le faire,
00:25:09parce que s'il avait contourné le décret par la loi,
00:25:14alors le Conseil constitutionnel aurait cassé la loi
00:25:17en s'appuyant sur la jurisprudence du Conseil d'État.
00:25:21Et le Conseil constitutionnel s'est arrangé par un coup d'État, là aussi,
00:25:26la possibilité de contrôler le contenu de la loi en 1971.
00:25:31Et quand on parle de la Ve République,
00:25:33en fait, la Ve République, elle est morte.
00:25:35– Voilà.
00:25:35– En 1971, quand le Conseil constitutionnel a décidé
00:25:39qu'il avait pris le contrôle de la loi.
00:25:42Et le seul changement qui serait indispensable aujourd'hui,
00:25:50c'est de revenir sur ce pouvoir du Conseil constitutionnel.
00:25:55– Il y a quand même un précédent dans notre monarchie,
00:25:59c'est la réforme de Mopou.
00:26:01– Oui.
00:26:01– Louis XV et Mopou cassent le Parlement
00:26:04exilent les parlementaires,
00:26:06rachètent leurs charges,
00:26:09pour qu'enfin, ce Parlement accepte d'enregistrer les lois de l'État,
00:26:13c'est-à-dire du roi.
00:26:14– Oui.
00:26:14– Et ce pauvre Louis XVI, il y perdra la tête.
00:26:17– Il y perdra la tête.
00:26:18– Ben ouais.
00:26:18– Il y perdra la tête.
00:26:19Alors que son aïeul, Louis XIV, avait fait un lit de justice
00:26:25en revenant de la chasse, en botte, avec le fouet,
00:26:31il avait convoqué les parlementaires,
00:26:33il leur avait dit c'est comme ça et c'est pas autrement.
00:26:36– Voilà.
00:26:36– Et c'est ce qu'il va falloir faire si on veut reprendre la main,
00:26:42si le pouvoir politique, c'est-à-dire les élus,
00:26:45c'est-à-dire derrière les élus, le peuple veut reprendre la main,
00:26:48il faudra briser le pouvoir des juges.
00:26:51– D'autant qu'à l'époque de Mopou, la loi venait du roi,
00:26:54elle descendait, alors que maintenant, la loi vient du peuple, théoriquement.
00:26:58– Par l'intermédiaire de ses représentants.
00:27:00– Du Parlement.
00:27:01– Ou par référendum.
00:27:02– Ou par référendum.
00:27:03Et donc, il est assez facile d'argumenter que le peuple n'a plus la parole,
00:27:09puisque vient se superposer le pouvoir des juges non-élus, bien sûr.
00:27:14C'est le grand problème de la Ve République.
00:27:17Et vous dites qu'elle est morte à ce moment-là.
00:27:19En tout cas, la démocratie a pris un sérieux coup dans l'aile.
00:27:23– Oui.
00:27:23– Parce que les épisodes…
00:27:25– Alors évidemment, après, les décisions allant toujours dans le même sens,
00:27:30parce que le pouvoir des juges s'est articulé sur le pouvoir des médias.
00:27:35Et donc, pour prendre le pouvoir, les juges avaient tendance à prendre
00:27:40des décisions progressistes, donc vues de manière favorable par les médias
00:27:46et donc répercutées par les médias.
00:27:49Le juge, c'est un homme.
00:27:51Il aime bien avoir de bons articles sur lui.
00:27:54Et donc, pour avoir un bon article, il faut qu'il fasse un bon jugement.
00:27:59Enfin, pas un jugement en termes de droit, en termes de convenance.
00:28:04– Bien sûr.
00:28:05Et il y a déjà, le politiquement correct est déjà partout.
00:28:08Et alors, ce qu'il y a d'intéressant, c'est que vous évoquez les médias.
00:28:12C'est un fil conducteur de votre livre.
00:28:15Tout au long de votre livre, on voit la surenchère des médias,
00:28:20leur enfermement dans le déni du réel
00:28:23et le basculement du pouvoir, du pouvoir institutionnel,
00:28:29vers le pouvoir médiatique.
00:28:30Ça, c'est très bien souligné.
00:28:32Mais je crois que nos téléspectateurs n'ont pas assez mesuré
00:28:36et la puissance de ce pouvoir des médias.
00:28:41Alors, vous établissez même une typologie de la stratégie des médias.
00:28:46C'est intéressant.
00:28:48Il y a un temps de latence, quand il y a une déclaration plus ou moins heureuse
00:28:51ou plus ou moins réputée…
00:28:54– Controversée.
00:28:55– Controversée, réputée politiquement incorrecte.
00:28:58Un temps de latence, puis le déchaînement de la diabolisation.
00:29:01C'est une machine de guerre qui va tourner jusqu'à nos jours.
00:29:04– Oui.
00:29:04– Alors, son degré d'efficacité, aujourd'hui, peut-être…
00:29:09Je ne sais pas, la preuve s'est quand même libérée.
00:29:11– Je crois que ça reste très efficace.
00:29:14– Ça reste très efficace.
00:29:15– Ça reste très efficace.
00:29:17Alors, c'est vrai qu'il y a un peu de presse alternative,
00:29:21il y a un peu de médias de transition,
00:29:23il y a moins de monopole, comme il y a eu.
00:29:27Et si on regarde d'ailleurs sur la période,
00:29:30on est passé d'une période où il y avait quand même un certain pluralisme
00:29:33jusque dans les années 80, voire même 90,
00:29:39il y avait un certain pluralisme.
00:29:39Je vais vous prendre un exemple qui peut surprendre.
00:29:41Moi, je publiais des tribunes libres dans le monde
00:29:44jusque dans les années, au début des années 90,
00:29:47y compris en étant au Front National.
00:29:50– Oui, c'est important.
00:29:51– Et un jour, j'envoie une tribune libre,
00:29:55bon, et puis elle ne passe pas.
00:29:57Alors, j'appelle mon correspondant au monde,
00:30:00qui me répond,
00:30:03ben oui, nous avons décidé de ne plus vous passer.
00:30:07Bon, voilà, terminé.
00:30:09Je veux dire, aujourd'hui, je ne passe même plus au Figaro,
00:30:11donc c'est de vous dire.
00:30:12Mais on va fermer la parenthèse pour ne pas être désagréable.
00:30:15– Mais, si vous voulez, il y avait un certain pluralisme.
00:30:18Le pluralisme a disparu.
00:30:20Et puis, il y a eu une petite bouffée de pluralisme
00:30:23avec l'expérience de la 5, de Berlusconi,
00:30:27dans les années, là aussi, 90.
00:30:29Puis la 5 a disparu, elle a été tuée.
00:30:33Et puis, alors là, on arrive dans les âges sombres,
00:30:36où il n'y a plus de pluralisme,
00:30:39il n'y a même plus d'accès aux médias.
00:30:41Vous vous souvenez sans doute,
00:30:42vous qui avez aussi une expérience politique, Olivier,
00:30:45il pouvait arriver, à l'époque du Front National,
00:30:49qu'on fasse énormément de travail,
00:30:52et sur les marchés, les gens vous disaient,
00:30:53mais on ne vous entend pas, vous ne faites rien.
00:30:56Ben oui, parce que les médias n'en parlaient pas.
00:30:59Il y a eu un âge sombre,
00:31:01et puis, à partir des années 2005-2010,
00:31:04grâce à Internet, grâce à Internet,
00:31:06il y a un nouveau, un certain pluralisme qui est arrivé,
00:31:10par les médias alternatifs,
00:31:13par les réseaux sociaux,
00:31:14et par maintenant, un certain nombre de médias de transition,
00:31:17ce qu'on appelle la bolosphère.
00:31:19Voilà.
00:31:19Et TV Liberté, bien entendu.
00:31:21TV Liberté est le phare des médias alternatifs.
00:31:25Pas le phare, le navire amiral.
00:31:27Voilà, le premier navire amiral des médias alternatifs.
00:31:30– Alors, Jean-Yves Le Gallo, vous êtes dans la mouvance, disons,
00:31:34RPR-UDF à l'époque,
00:31:36et vous décidez de franchir le pas,
00:31:38de quitter la droite classique pour le FN.
00:31:40– Vous êtes, en ce sens, proche d'un monsieur qui s'appelle Griotray,
00:31:47qui est un grand monsieur,
00:31:49que nous avons connu sur Radio Courtoisie, notamment,
00:31:51et qui va s'efforcer de faire l'union des droites,
00:31:55sans succès, bien sûr.
00:31:58Et là, le livre, d'ailleurs, est plein de portraits,
00:32:01de personnages, parfois répugnants, parfois très attachants.
00:32:04– Griotray de cela, plutôt, attachants.
00:32:07– Oui, mais, alors, il y a beaucoup plus de portraits attachants.
00:32:09– Attachants, c'est vrai.
00:32:10– Je réserve, alors d'abord, je précise que je réserve les rafales à l'ennemi,
00:32:15et donc, je ne tire pas sur mon camp.
00:32:18Je suis, on va être tout à fait honnête,
00:32:20je suis un peu critique sur Marine Le Pen,
00:32:24mais sinon, je vois plutôt le bon côté de mes amis politiques.
00:32:30Voilà.
00:32:31Et puis, parfois, je la griffe un peu plus dure,
00:32:33pour le camp d'en face.
00:32:36– Alors, vous êtes aux côtés de Jean-Marie Le Pen,
00:32:38vous menez les élections municipales,
00:32:42les élections régionales,
00:32:45vous goûtez les délices proportionnalistes au conseil régional.
00:32:51– Oui, oui.
00:32:51– Vous êtes élu en 1986,
00:32:53sous la présidence de Pierre-Charles Krieg.
00:32:58– Oui, il y a d'abord Giraud pendant deux ans,
00:33:01puis Pierre-Charles Krieg, oui.
00:33:02– Et là, vous lui rendez hommage.
00:33:04– Oui, alors, Pierre-Charles Krieg était un homme politique gaulliste,
00:33:09résistant, au fond de lui-même, légitimiste,
00:33:13c'est-à-dire attaché à la monarchie et à la monarchie de la branche aînée,
00:33:22c'est-à-dire les Bourbons d'Espagne.
00:33:25C'était un homme assez cultivé, détaché, courageux.
00:33:30Vous savez qu'il a interdit, après son passage à la région,
00:33:34il était resté maire du quatrième arrondissement,
00:33:38et il avait interdit le drapeau arc-en-ciel dans le quatrième arrondissement,
00:33:43ce qui, compte tenu du public du quatrième arrondissement de Paris,
00:33:48ne manquait pas d'un certain panache et d'un certain courage.
00:33:50– Je vois très bien les barres du quatrième.
00:33:54– Oui, les barres du quatrième, maintenant, sont un peu colorées, voilà.
00:33:56– Oui, alors, évidemment, le FN apparaît, vous dites, vous-même,
00:34:04dans ces années-là, 86-88, le pouvoir d'effraction,
00:34:07c'est-à-dire qu'il s'agit de bousculer la classe politique,
00:34:13mais un certain nombre d'événements vont se produire,
00:34:16et notamment, alors, c'est typique de ces 40 années,
00:34:21il y a un événement qui va être exploité et qui va nuire,
00:34:25en général, à toutes les droites, mais à la droite nationale,
00:34:28c'était, bon, le cas de la mort de Malik Ousekine,
00:34:32après les manifestations contre la loi de Vaquet.
00:34:36– Alors, si vous voulez, la mort de Malik Ousekine est absolument déterminante.
00:34:39La mort de Malik Ousekine, qu'est-ce qui se passe ?
00:34:41En 1986, le gouvernement Chirac a entrepris un certain nombre de réformes.
00:34:47Avant l'été, il a entrepris la privatisation
00:34:50et le rétablissement du scrutin majoritaire.
00:34:52Et il a gardé, pour après l'été, ce qui n'était pas une très bonne idée,
00:34:56deux réformes de société importantes,
00:34:58qui allaient plutôt clairement dans le bon sens,
00:35:00clairement dans le bon sens, c'est-à-dire la réforme des universités,
00:35:03qu'on a appelée la réforme de Vaquet,
00:35:05et la réforme du code de la nationalité.
00:35:07Ils gardent ça pour, après l'été, et donc pour la rentrée universitaire.
00:35:12Évidemment, l'UNEF, les trotskistes, Julien Drey, les agents de Mitterrand,
00:35:19lancent une série de manifestations.
00:35:22Le pouvoir tient bon pendant un certain temps,
00:35:26réprime les manifestations,
00:35:28et puis arrive un malheur, début décembre 1986,
00:35:34lors de la répression d'une manifestation.
00:35:38Un jeune étudiant de Dauphine meurt.
00:35:41Il était malade, mais enfin, il meurt sous les coups de la police.
00:35:46Et en plus, il s'appelle Malik Ousekine.
00:35:49Donc, ça devient un crime raciste.
00:35:54Et donc, il y a une émotion immense,
00:35:58montée évidemment en mayonnaise par tous les médias.
00:36:01Et Chirac renonce à la réforme des universités dans un premier temps,
00:36:09de la nationalité dans un deuxième temps.
00:36:11C'est le début de la marche arrière, c'est le début de l'abandon.
00:36:14Et après cette affaire, il n'y aura plus une seule réforme de droite.
00:36:20Entendez bien ?
00:36:20– Plus une seule réforme de droite.
00:36:21– Une seule réforme de droite un peu conséquente,
00:36:24qui sera menée à bout.
00:36:26Et à chaque fois qu'il y aura une tentative de réforme,
00:36:31il y aura des manifestations.
00:36:33Et le pouvoir cédera aux manifestations.
00:36:35Alors qu'à contrario,
00:36:37quand il y aura des manifs de droite contre des projets de gauche,
00:36:42eh bien, le pouvoir ira jusqu'au bout en utilisant la répression.
00:36:46Y compris la répression violente, moyennement violente, on va dire,
00:36:52lors de l'affaire de la Manif pour tous.
00:36:54Extrêmement violente lors de l'affaire des Gilets jaunes.
00:36:57Mais si vous voulez, on peut établir une loi de science politique.
00:37:01La loi de science politique est la suivante.
00:37:04« Toute manifestation de droite contre une mesure de gauche
00:37:08est condamnée par les médias et n'obtiendra pas satisfaction. »
00:37:14Et l'autre volet, c'est « Toute manifestation de gauche
00:37:17contre une mesure de droite soutenue par les médias
00:37:19obtiendra satisfaction. »
00:37:22Et vous avez la situation actuelle,
00:37:24puisque toutes les mesures de gauche avancent,
00:37:27elles sont irréversibles,
00:37:28et aucune mesure de droite ne peut aboutir.
00:37:30Et même, on a fait, ce qui est assez extraordinaire,
00:37:33Netflix a fait une série en 4 épisodes
00:37:40de la vie de Malik Ousekine,
00:37:42qui est un garçon qui a eu une vie malheureuse.
00:37:46Il est mort de manière tout à fait...
00:37:48Mais il était sous le dialyse.
00:37:50Mais il était sous le dialyse.
00:37:51On en a fait une série, on en a fait un héros,
00:37:54mais d'un certain point de vue,
00:37:55c'est un personnage qui a compté dans l'histoire.
00:37:58Ben oui.
00:38:00Malgré lui, d'ailleurs, bien sûr.
00:38:01– Ça avait été un petit peu la même chose,
00:38:04mais il n'y avait pas le FN à l'époque,
00:38:06au moment de Copernic, l'attentat de Copernic.
00:38:08Alors...
00:38:08– Alors, c'est quand même la même substance,
00:38:11virtuellement, c'est...
00:38:12– Alors, l'attentat de Copernic,
00:38:14c'est une manipulation médiatique absolument odieuse.
00:38:18Qu'est-ce que l'attentat de Copernic ?
00:38:20Ça se passe en 1980.
00:38:21– Alors, en 1980, il y a un attentat devant la synagogue de la rue Copernic,
00:38:27qui est une synagogue libérale.
00:38:29– Oui, ça va très bien.
00:38:30– Et plusieurs passants sont tués.
00:38:35C'est un attentat antisémite,
00:38:38et donc qui soulève une émotion légitime,
00:38:41mais qui est exploité en disant,
00:38:45c'est l'extrême droite.
00:38:46Et alors, on fait tout un aval de gamme.
00:38:48On dit, c'est l'extrême droite,
00:38:50il y a eu une manipulation, une fausse revendication.
00:38:53On dit, c'est l'extrême droite.
00:38:56Derrière l'extrême droite,
00:38:57ce sont les théoriciens de la nouvelle droite au Figaro Magazine,
00:39:02et Giscard est complice.
00:39:06Et donc, on réussit, dans cette opération,
00:39:09à faire une opération de diabolisation de ce qu'on appelle l'extrême droite,
00:39:13une opération d'épuration du Figaro Magazine,
00:39:16qui était un journal de droite,
00:39:19et une opération de diabolisation, de dénigrement de Giscard,
00:39:24qui va perdre la présidentielle quelques mois plus tard,
00:39:26au profit de François Mitterrand.
00:39:28Et qui a commis l'attentat de la rue Copernic ?
00:39:31– Palestini.
00:39:31– On le sait aujourd'hui, c'est un palestinien libanais, je crois,
00:39:34qui est réfugié au Canada,
00:39:37qu'on continue de poursuivre.
00:39:38– Oui.
00:39:39– Combien ?
00:39:39– 40 ans après ?
00:39:40– Soit 60 ans.
00:39:40– Bon, voilà, peu importe.
00:39:42– 45 ans.
00:39:43– Mais la manipulation a été totalement, totalement efficace.
00:39:48– Alors pourtant, 88, ce sont les élections présidentielles.
00:39:50Bon, en effet, à la fin de la décennie,
00:39:55Jean-Marie Le Pen fait une assez bonne campagne,
00:39:58malgré un dérapage verbal,
00:40:01la fameuse affaire du détail.
00:40:04– Bon, dans le livre, vous êtes assez critique parfois
00:40:09sur les écarts de langage du président du FN,
00:40:13en disant que parfois, ils ont des accents potachiques,
00:40:16un peu comme le Durafour, Crématoire et compagnie,
00:40:19et que c'est en effet malheureux.
00:40:20Mais en 88, le score n'est pas négligeable.
00:40:22– Alors, si vous prenez l'histoire telle qu'elle est écrite aujourd'hui,
00:40:28telle que, je pense vraiment, la majorité des observateurs politiques
00:40:32et la majorité des acteurs politiques le croient,
00:40:35ils croient que la diabolisation du FN est venue de l'affaire du détail.
00:40:39C'est à mon avis faux, je le démontre de différentes manières.
00:40:43La première, c'est que la diabolisation, elle commence avant le détail.
00:40:46– Bien avant.
00:40:46– Moi, j'ai basculé au FN en 85,
00:40:49j'étais parfaitement conscient de sauter dans le chaudron de la diabolisation.
00:40:53Il n'y avait pas du tout ce type de problème à ce moment-là.
00:40:56qu'après le détail, qui est une campagne qui s'est déclenchée
00:41:01quand même avec 48 heures de délai, mais passons.
00:41:03– Oui, mais ça, c'est dans la typologie des médias.
00:41:07– Mais Le Pen, après le détail, il fait 15% à la présidentielle.
00:41:10Il explose les records précédents.
00:41:12Puisqu'il part de 10% législative, il monte à 15% à la présidentielle,
00:41:16après le détail.
00:41:18Et il y aura une autre opération de diabolisation qu'on a un peu oubliée,
00:41:22mais qui a pesé très lourdement.
00:41:23C'est l'affaire de Carpentras, qui est là aussi une manipulation,
00:41:27puisque c'est une profénation d'un simpien juif
00:41:29pour lequel le FN n'est en rien coupable, ni de près, ni de loin,
00:41:33mais qui lui est mis sur le dos et qui abîme aussi son image.
00:41:37Mais là aussi, c'est de la manipulation médiatique, ou politico-médiatique.
00:41:41– Et vous dites que dans le livre, qu'on a retrouvé les 4 ou 5 auteurs,
00:41:45que ce sont des excités genre extrêmes, extrêmes, extrêmes droites,
00:41:53que finalement, l'un d'entre eux a fait des aveux,
00:41:57qu'un autre a été plus ou moins exécuté, ou cingué.
00:42:02– Il est mort, il y a eu une série de morts, vous savez, il y a eu une série de morts.
00:42:04– Oui, c'est celui qui l'a tué, il est retrouvé au fond de l'eau.
00:42:06– Voilà, voilà, et Eric Branca, qui a fait un livre,
00:42:10le journaliste de Valeurs Actuelles, qui a fait un livre de mémoire
00:42:14avec Yves Bertrand, l'ancien patron d'HERGÉ,
00:42:16il lui demande comment vous expliquez qu'il y ait un mort,
00:42:19puis que celui qui a tué le mort soit mort aussi.
00:42:23Il répond, je ne me l'explique pas, ce qui est charmant.
00:42:27– Je ne me l'explique pas, mais je sais.
00:42:29– Ah, on ne sait pas.
00:42:31– Alors, on ne sait pas.
00:42:32Alors, après 88, il y a une petite dépression.
00:42:34– Une grosse dépression.
00:42:35– Une grosse dépression, oui, oui.
00:42:37En plus, Jean-Pierre Cierdois meurt dans un accident de la route,
00:42:42vous l'évoquez, et à ce moment-là,
00:42:44vous faites un petit intermède monarchique et révolutionnaire.
00:42:49J'ai aimé ce petit intermède, un hommage au légitimiste,
00:42:52alors, un hommage au duc d'Anjou aussi, qui se tue au ski.
00:42:57– Et décapité.
00:42:58– Décapité par un câble.
00:42:59– Décapité en 1989, deux siècles après.
00:43:02– Oui, c'est curieux.
00:43:03– Le petit intermède, deux mots sur Jean-Pierre Cierbois,
00:43:07qui l'a cité.
00:43:09Ça a été un homme politique qui a fait entrer le thème de l'immigration dans le débat.
00:43:15C'est lui qui a fait les premières campagnes sur l'immigration,
00:43:18à Dreux, et donc, il a marqué le paysage politique.
00:43:22Ensuite, effectivement, c'est en 1988 qu'il se tue,
00:43:26et on a ce que vous appelez, effectivement, ce que j'appelle dans le livre,
00:43:30l'intermède républicano-monarchique,
00:43:32et qui est très important, je pense,
00:43:35dans la manière dont la pensée politique a pu évoluer à droite.
00:43:40D'abord, il y a le millénaire capétien,
00:43:44capétien, en 1987, qui fait revenir le souvenir de la France monarchique.
00:43:53Effectivement, il y a le duc d'Anjou,
00:43:58qui est une très belle figure du légitimisme.
00:44:01Et puis après, il y a le bicentenaire de l'Avolution,
00:44:05où là, on met, on insiste, c'est la volonté de Mitterrand,
00:44:10avec les fastes du bicentenaire,
00:44:13on insiste sur le côté révolution universelle,
00:44:17révolution mondiale, avec les tambours du Bronx
00:44:20qui occupent Paris lors de la cérémonie.
00:44:23Mais, d'un certain point de vue,
00:44:25le millénaire capétien fait revenir la longue histoire de France,
00:44:31et le bicentenaire de la Révolution fait apparaître,
00:44:35toutes les critiques avec Furet, notamment, avec d'autres auteurs,
00:44:38fait apparaître une vision critique de la Révolution française,
00:44:42à contrario de celle de l'historiographie traditionnelle.
00:44:45Donc, il y a un double basculement.
00:44:47– C'est intéressant parce que Furet,
00:44:49c'est le premier, un des tout premiers intellectuels,
00:44:52enfin, il y avait Raymond Rond déjà,
00:44:53mais il était moins radical dans sa critique.
00:44:57Furet, c'est le début d'une série d'intellectuels
00:44:59qui vont, justement, ne pas tomber du côté
00:45:03où les intellectuels penchent, c'est-à-dire à gauche.
00:45:06Ils vont être révisionnistes de l'histoire de France.
00:45:10Et alors, on en aura toute une série,
00:45:12et aujourd'hui, on en a beaucoup.
00:45:13On a Marcel Gaucher, on a Sylvain Guggenheim,
00:45:17on a même Pierre Nora qui vient de nous quitter,
00:45:20qui vient de mourir, vous avez vu Pierre Nora et Gorrière.
00:45:23Il y a un certain nombre d'intellectuels
00:45:26qui ne sont plus du tout dans le sens.
00:45:27Et je crois beaucoup que ce basculement intellectuel,
00:45:32d'extragir, comme on dit,
00:45:34c'est pas sûr qu'ils aillent à droite d'ailleurs,
00:45:36et ce n'est pas important,
00:45:37mais ils ont un regard critique sur la société telle qu'elle évolue.
00:45:42Si les idées mènent au monde, à terme,
00:45:44ça devrait quand même aider au combat.
00:45:47– Oui, mais je crois qu'on peut être optimiste
00:45:49par rapport à l'évolution des idées
00:45:51et aussi par rapport à la prise de conscience des jeunes générations.
00:45:55La seule question, c'est la course de vitesse
00:45:58par rapport au grand emplacement démographique.
00:46:01Voilà, donc effectivement, je pense qu'il y a un ensemble d'évolutions positives
00:46:06dans l'évolution des idées,
00:46:08dans l'évolution d'une certaine libération des médias,
00:46:11au moins partielle, un certain retour au pluralisme des médias,
00:46:15et une prise de conscience d'un certain nombre de réalités
00:46:18par une jeune génération, par ailleurs,
00:46:20qui a été privée de son héritage intellectuellement.
00:46:22Et donc ça, c'est des éléments positifs.
00:46:24Évidemment, après, il y a la course de vitesse avec la démographie.
00:46:30– Alors, bien sûr, à partir des années 90,
00:46:33Jean-Yves Le Gallou, vous êtes courageux.
00:46:37Je le dis très simplement parce que j'ai vu aussi,
00:46:40je vous ai vu affronter des situations très difficiles.
00:46:43Et face aux médias, ne pas plier, ne jamais plier.
00:46:47Voilà, ça, c'est ce que vous avez fait avec beaucoup d'honneur,
00:46:50beaucoup d'ennemis, beaucoup d'honneur.
00:46:54Mais nous sommes pris dans une tonaille diabolique, dites-vous.
00:47:01Qu'est-ce que c'est que cette tonaille en question ?
00:47:03C'est entre les juges et les journalistes, c'est ça ?
00:47:06– Oui, la tonaille, juge-média,
00:47:10vous faites une déclaration qui n'est pas tout à fait politiquement correcte,
00:47:15on annonce des poursuites, les médias parlent des poursuites,
00:47:18les juges condamnent généralement en première instance,
00:47:22les médias parlent de la condamnation,
00:47:23on gagne parfois en appel ou en cassation,
00:47:26mais les médias n'en parlent pas.
00:47:27Et donc on est pris, voilà, c'est très très curieux.
00:47:29D'ailleurs, je le vis, mais en ce moment même,
00:47:33où dans un contentieux qui oppose l'Institut Iliade
00:47:37au préfet de police de Paris,
00:47:39qui avait interdit de manière absolument scandaleuse et liberticide,
00:47:43une réunion d'hommage à l'historien Dominique Vénère il y a deux ans,
00:47:46eh bien, à l'appui de son interdiction,
00:47:50qui va être jugée dans six mois ou un an,
00:47:53le préfet de police, ou plus exactement le grouillot
00:47:56de la préfecture de police qui a écrit le mémoire,
00:47:59explique que dans les raisons qu'il y avait d'interdire
00:48:04cette manifestation, ce colloque,
00:48:06c'est qu'il y avait des gens qui pouvaient tenir
00:48:08des propos contraires à la loi,
00:48:10en particulier votre serviteur,
00:48:13qui avait été condamné, tenez-vous bien,
00:48:15en 1990, il y a donc 35 ans,
00:48:20sous prétexte que j'aurais été condamné
00:48:21pour diffamation raciale il y a 35 ans,
00:48:25je serais interdit de parole aujourd'hui.
00:48:26Avec ce fait, tout de même important,
00:48:29c'est que la condamnation qu'il cite n'existe pas,
00:48:33puisqu'elle a été infirmée en appel,
00:48:35et qu'il est diffamatoire d'accuser quelqu'un
00:48:40d'avoir été condamné alors qu'il ne l'a pas été.
00:48:42Mais ça vous donne une idée de la puissance des médias,
00:48:47parce que vous voyez là, en l'occurrence,
00:48:49le grouillot de la préfecture de police,
00:48:50c'est-à-dire une forme de l'État profond français,
00:48:54où il puise ses sources dans le monde.
00:48:57Et de quoi parle le monde ?
00:48:59Il parle de la condamnation.
00:49:00Pour être tout à fait honnête,
00:49:02il a quand même parlé de l'infirmation en appel,
00:49:05mais, si vous voulez, c'est l'affaire du pâté et d'alouette.
00:49:10C'est un cheval de condamnation,
00:49:13une alouette d'infirmation.
00:49:14Voilà.
00:49:16Alors, ça n'empêche pas, évidemment,
00:49:17d'avoir des élus dans les régions.
00:49:20Ça, en 92, vous passez de...
00:49:24Combien ?
00:49:26De...
00:49:27On passe 15 à 37.
00:49:29Oui, 15 à 37, oui, absolument.
00:49:3015 à 37.
00:49:30Oui, c'est des périodes sympathiques.
00:49:32Oui, dont votre serviteur...
00:49:34Absolument.
00:49:35Et alors, vous...
00:49:39C'est tellement là qu'on voit monter la personnalité de Grenoble-Mégret,
00:49:43avec, bon, la délégation générale,
00:49:47les secrétariats généraux.
00:49:47Bon, il y a déjà un petit peu de tension, là.
00:49:49Mais il crée la revue Identité,
00:49:51et donc vous êtes aussi un des rédacteurs.
00:49:57C'est...
00:49:59Comment vous dire ?
00:50:02Le Front National se dote d'une structure, je dirais, pensante.
00:50:06Il l'avait déjà, avec le Conseil scientifique, etc.
00:50:08Mais manifestement, les idées continuent de se développer.
00:50:12Et puis, ça conduit aussi à des succès municipaux,
00:50:15puisque quatre villes sont emportées.
00:50:19Mais sont emportées dans la tourmente, aussi.
00:50:22Parce que seul le chevalier résiste.
00:50:28Il sera élu député, aussi.
00:50:30Oui.
00:50:30Autant que je me souviens.
00:50:31Bon.
00:50:32Et malheureusement, à la fin des années 90,
00:50:35arrive la fameuse grande crevasse.
00:50:36L'explosion entre Maigret et Le Pen.
00:50:43Alors, vous racontez tout ça dans le détail.
00:50:45C'est très précis.
00:50:46On ne va peut-être pas s'y étendre.
00:50:47Non, on va s'y étendre.
00:50:48Je le traite, je le dis, pour les spectateurs,
00:50:51que ça peut intéresser.
00:50:53C'est traité, je pense, de manière assez équilibrée.
00:50:55En tout cas, sans aucune acrimonie.
00:50:58Et avec, bon, on n'est jamais complètement objectif
00:51:03quand on a été partie prenante à une affaire.
00:51:06Mais avec, disons, un certain recul, un certain détachement.
00:51:10Et un regret global, parce que l'élan qui a animé
00:51:16le Front National, à la fois sur le plan de la construction intellectuelle
00:51:20et de l'enracinement territorial,
00:51:23a été assez largement brisé à la suite de cette crise.
00:51:27de cette crise.
00:51:28Et personnellement, ce que je regrette le plus, à posteriori,
00:51:31c'est que l'enracinement territorial ne se soit pas développé.
00:51:35Et même encore aujourd'hui, il est extrêmement faible,
00:51:39à part peut-être Perpignan,
00:51:42et avec des villes qui n'ont pas forcément des gestions
00:51:45où elles mettent vraiment en œuvre un programme un peu vigoureux,
00:51:51on va dire, voilà.
00:51:53Alors, avant d'arriver à la situation contemporaine,
00:51:55il y a un moment où vous posez, alors, une question thématique,
00:52:01c'est que vous regagnez vos fonctions de haut fonctionnaire
00:52:06dans un certain nombre de services.
00:52:08– C'est l'avantage d'avoir un parachute, oui.
00:52:09– Voilà.
00:52:09– Et je ne discuterai pas du parachute.
00:52:13Vous, vous avez des développements intéressants,
00:52:15un peu microcosmiques, pardon, pas microscopiques, bien sûr,
00:52:20sur un certain nombre de personnalités issues de l'ENA,
00:52:22la haute fonction publique, qui n'est pas sans intérêt non plus.
00:52:26Il y a une sociologie de la haute fonction publique.
00:52:27– Je pense qu'il y a un intérêt sociologique.
00:52:29– Alors, ce sont des personnages qui ne sont pas connus, d'ailleurs.
00:52:32Ils n'ont pas vocation à l'aide.
00:52:33– Ce n'est pas tout le monde non plus.
00:52:34Il y a des personnalités intéressantes.
00:52:36Mais, moi, ce qui m'intéresse, c'est la réflexion que vous faites,
00:52:40et qui intéressera nos téléspectateurs,
00:52:42sur le service de télé ou la destruction du modèle français.
00:52:46Du modèle français, oui.
00:52:47C'est-à-dire qu'on assiste à ce que vous appelez la RGPP.
00:52:52– Oui, la Revue Générale des Politiques Publiques,
00:52:54qui a été poursuivie, d'ailleurs, en MAP.
00:52:58– MAP, c'est ça.
00:52:59– MAP, modernisation de l'administration publique.
00:53:03– Alors là, c'est absolument effrayant.
00:53:05Mais je crois qu'on en mesure les effets aujourd'hui,
00:53:08en termes budgétaires, par exemple.
00:53:09– Oui.
00:53:10– Les agences gouvernementales,
00:53:11qui dépensent plus que le budget de l'éducation nationale, par exemple.
00:53:15Or, ce qui est très intéressant, c'est que vous montrez vraiment
00:53:18cette inflation des institutions.
00:53:23D'abord, nos concitoyens vont avoir 5 niveaux de représentation.
00:53:29La commune, la communauté de communes,
00:53:32et puis les regroupements de communes,
00:53:34puis le département, puis la région,
00:53:36enfin, sans compter l'Europe, bien sûr,
00:53:38et puis l'État entre les deux.
00:53:40En fait, ça correspond à quelque chose de…
00:53:42une espèce de gigantesque bordel, excusez-moi l'expression.
00:53:45– C'est-à-dire, c'est ainsi un système
00:53:48où tout le monde paralyse tout le monde.
00:53:50Je cite un exemple sur les questions de relations humaines
00:53:56à propos d'une mission que j'avais faite
00:53:59sur les hélicoptères de la sécurité civile.
00:54:02– Ah oui, vous racontez ça.
00:54:02– Donc, vous avez la fonction RH au niveau de la base d'hélicoptères.
00:54:08Vous avez la fonction RH au niveau du bureau des moyens aériens du ministère.
00:54:16Et puis, vous avez la fonction RH au niveau de la direction générale
00:54:21de la sécurité civile.
00:54:22Et vous avez en plus la fonction RH aux fonctions du ministère.
00:54:26Et donc, tout ça aboutit au fait,
00:54:29quand on dit que les fonctionnaires ne travaillent pas,
00:54:32ce n'est pas juste.
00:54:34En fait, ils se donnent du travail les uns aux autres
00:54:36parce que tout ça amène…
00:54:37Alors, je cite cet exemple-là, mais il y en a beaucoup d'autres.
00:54:41Dans l'RGPP, on va créer pour l'environnement, l'énergie,
00:54:48on va créer des directions générales.
00:54:50Quand vous créez une direction générale,
00:54:52vous avez une direction générale avec un cabinet.
00:54:53Et puis, derrière, il y a des directeurs avec des cabinets.
00:54:58Et tout ce petit monde joue au ping-pong et se donne du travail.
00:55:01Et se paralysent.
00:55:03– Oui.
00:55:04Et le résultat final, alors ça, c'est quand même très intéressant,
00:55:07c'est un, qu'on dépense plus, qu'on voulait dépenser moins,
00:55:11que depuis De Gaulle, on parlait de décentralisation
00:55:13et qu'on a plus de jacobinisme.
00:55:15Alors, vous faites une comparaison intéressante.
00:55:17Vous dites, il y a le bon cholestérol, le mauvais cholestérol.
00:55:19Il y a le bon jacobinisme et le mauvais jacobinisme.
00:55:21En l'occurrence, c'est le mauvais.
00:55:22– Alors, c'est vrai qu'il y a eu la politique de décentralisation
00:55:27qui ont amené à la multiplication des collectivités
00:55:30et donc à donner plus de pouvoir aux collectivités supérieures
00:55:34aux collectivités inférieures, ce qui est une forme de centralisation.
00:55:37Exemple typique, les communautés de communes
00:55:39ou les groupements de communes qui contrôlent les communes,
00:55:42les départements, les régions.
00:55:44Bon, et le fait que tout ça est nourri par une inflation réglementaire incroyable
00:55:53qui fait que celui qui prend la décision de base,
00:55:58il la prend en fonction des directions du sommet.
00:56:01D'où d'ailleurs le mécontentement croissant de l'opinion vis-à-vis des maires.
00:56:06Les maires étaient très populaires.
00:56:07Ils le sont moins parce que le maire est de moins en moins
00:56:11celui qui va traduire les aspirations de la population
00:56:14et de plus en plus celui qui va exécuter.
00:56:18Il va tomettre l'éolienne dont la population ne veut pas.
00:56:22Il va tomettre le foyer de migrants dont la population ne veut pas
00:56:25mais qui va lui être imposé.
00:56:27Et qu'il n'aura pas, on retrouve le courage, on retrouve la lâcheté
00:56:30et qu'il n'aura pas le courage de s'y opposer.
00:56:35– Alors, vous, après un certain nombre d'échecs politiques du MNR,
00:56:43vous regagnez le terrain de la métapolitique
00:56:46avec de très nombreuses créations
00:56:47puisqu'il y aura évidemment Polémien
00:56:52qui est un think tank très intéressant.
00:56:55– Qui est le premier think tank sur Internet.
00:56:57Alors aujourd'hui, évidemment, on se dit
00:56:58« Ouais, d'accord, c'était le Moyen-Âge, mais bon, voilà. »
00:57:01– Il y a la création des bobards d'or.
00:57:05Donc, ça, c'était la bonne idée.
00:57:07Très bonne idée.
00:57:08Puis, vous travaillez sur Radio Courtoisie.
00:57:10Décidément, nos chemins se croisent souvent
00:57:13puisque moi-même, j'étais sur Radio Courtoisie.
00:57:17Mais, comment vous dire…
00:57:18Et puis, il y a l'Institut Iliade.
00:57:21Alors là, parlez-nous un petit peu de l'Institut.
00:57:23Est-ce que c'est important ?
00:57:24– L'Institut Iliade, il est fondé en 2013.
00:57:28– Oui.
00:57:29– Objectivement, sur l'idée et à la demande de Dominique Vénère
00:57:33avant son geste sacrificiel,
00:57:36avec une idée qui est de transmettre la culture européenne.
00:57:45L'idée, c'est que nous pouvons devenir minoritaires sur notre terre.
00:57:51Les Européens peuvent devenir minoritaires sur notre terre.
00:57:53Mais, tant qu'ils garderont leur mémoire, leur esprit,
00:57:58les fondements de leur civilisation, alors cela pourra repartir.
00:58:01Et donc, l'objectif de l'Institut Iliade, c'est un objectif de transmission.
00:58:05Un objectif de transmission qui se fait à travers différentes activités.
00:58:12Un pôle études, un pôle édition.
00:58:14Nous avons publié 70 livres déjà.
00:58:16Des colloques, qui sont d'assez belles réussites,
00:58:21avec 1 500 personnes à la Maison de la Chimie,
00:58:23et surtout, une très belle esthétique,
00:58:25parce que l'esthétique, c'est un élément fondamental.
00:58:28Et puis, ce qui est le cœur du métier,
00:58:31des formations sur 5 week-ends,
00:58:35visant à redonner, mais 5 week-ends, c'est à la fois beaucoup,
00:58:39et c'est très peu, redonner, au fond,
00:58:42ce qu'on apprenait avec les humanités dans les ans entiers.
00:58:46– Vous, vous réparez ce que j'ai appelé le crime contre les humanités.
00:58:50– On répare, on essaye de réparer le crime contre les humanités,
00:58:54puisque là où il y avait 7 ans d'études au lycée,
00:58:57il y a maintenant 5 week-ends, évidemment,
00:59:00c'est un peu moins suffisant.
00:59:04Mais ça, c'est une activité tout à fait essentielle,
00:59:08et qui vise aussi à mettre un certain nombre de gens en réseau,
00:59:12puisqu'on est beaucoup plus efficace quand on agit en groupe.
00:59:17Et je crois que ça, c'est un élément,
00:59:19dans les éléments positifs qu'il y a dans la situation actuelle,
00:59:23il y a le fait qu'il y a d'un nouveau des institutions de formation
00:59:27dans les jeunes générations.
00:59:29Ça peut être l'Institut de formation politique,
00:59:32qui est plus politique, plus généraliste,
00:59:34ça peut être Academia Christiana,
00:59:35ou ça peut être l'Institut Iliade.
00:59:39– Voilà, ou l'ICEP.
00:59:40– Ou l'ICEP, ou l'ICEP.
00:59:42– Et ce qu'a créé Marion Maréchal aussi, à Lyon.
00:59:47Donc, je crois que c'est très important.
00:59:49– Ça, c'est très important, parce qu'il faut transmettre,
00:59:53et l'idée, c'est que l'Europe pourra repartir,
00:59:57la civilisation européenne pourra repartir,
00:59:59tant qu'il restera des Européens de sang
01:00:02et des Européens d'esprit.
01:00:04– Voilà, d'idées, voilà.
01:00:06Alors, Jean-Yves Le Galou, nous arrivons à la fin de cet entretien,
01:00:09et on aurait une heure de plus,
01:00:11nous pourrions en dire encore plus,
01:00:13parce qu'il y a beaucoup de choses dans votre livre.
01:00:15J'aimerais terminer, toujours dans l'action,
01:00:18vous allez soutenir en partie les Gilets jaunes,
01:00:20aider la pauvre petite Fiorina,
01:00:22qui a été éborgnée par M. Castaner.
01:00:26– Et peut-être M. Nunez,
01:00:29qui était ministre de la police auprès de M. Castaner.
01:00:32– Vous allez participer, mais sous forme de contribution,
01:00:36de réflexion à la campagne d'Éric Zemmour,
01:00:39et à la fin, vous esquissez des scénarios d'avenir.
01:00:46Premier, la France, l'Europe, arrive à sauvegarder ses frontières
01:00:50et constituer une entité qu'elle a toujours constituée.
01:00:54Deuxième, la communautarisation, les tâches blanches.
01:00:57– Vous inclinez plutôt pour la deuxième, je crois.
01:01:01– Non, alors, je préfère la remigration.
01:01:06– Oui, alors, oui.
01:01:07– Je préfère la remigration.
01:01:09J'ai participé au sommet de la remigration il y a 15 jours,
01:01:13en Italie, à Milan.
01:01:14J'ai fait une intervention sur la remigration
01:01:17auprès des jeunes de Zemmour, de génération Zemmour.
01:01:20Donc je préfère la remigration.
01:01:21Mais je sais que si la remigration ne se fait pas
01:01:26ou ne se fait pas suffisamment vite,
01:01:28alors le salut viendra de la communautarisation.
01:01:31– Alors, il y a un troisième scénario, mais c'est le pire,
01:01:33on ne va pas terminer sur le pire,
01:01:35mais vous avez eu souvent à Radio-Courtoisie,
01:01:36comme moi-même d'ailleurs, un invité, c'est Éric Werner.
01:01:39– Oui.
01:01:40– Et il a écrit un livre, c'est très pertinent,
01:01:42il est tout à fait passionnant,
01:01:44il a écrit un livre qui s'appelle « L'avant-guerre civile ».
01:01:46– Or, prions-t-il que…
01:01:51– On est dans une ambiance quand même assez…
01:01:55il y a une certaine remontée de la violence,
01:01:58de la violence symbolique,
01:01:59mais pas seulement de la violence symbolique,
01:02:01notamment de la part de l'extrême-gauche,
01:02:03qu'on a laissé se développer.
01:02:05Je vous raconte une anecdote sur l'extrême-gauche,
01:02:07si nous en avons encore le temps.
01:02:10Un des premiers dossiers de Polémia,
01:02:12en 2002, je crois, ou 2003,
01:02:14a été consacrés à la nouvelle extrême-gauche,
01:02:18à partir de l'analyse de leurs textes,
01:02:21de leurs actions, avec le forum social,
01:02:25avec les travaux de Négry et Arte, etc.
01:02:27Donc dossiers consacrés à la nouvelle extrême-gauche,
01:02:30et au rôle qui avait été théorisé par la nouvelle extrême-gauche,
01:02:33de jouer les minorités.
01:02:34Minorités ethniques, minorités religieuses, minorités sexuelles.
01:02:37C'est théorisé il y a plus de 20 ans.
01:02:39Et donc, à l'époque, du début de Polémia,
01:02:44sans doute étais-je encore trop naïf,
01:02:46mais j'essaye de porter l'idée
01:02:50auprès de certains dirigeants du RPR,
01:02:55et auprès du patronat, du MEDEF.
01:02:59– Oui, allez, je vois.
01:03:00– Et j'ai la même réponse des deux.
01:03:04Oh oui, mais l'extrême-gauche, ça nous arrange plus tôt.
01:03:08– Mais oui.
01:03:09– Ça va diviser la gauche.
01:03:10– Bien sûr.
01:03:11– Ça nous arrange plus tôt.
01:03:12Un petit calcul politicien,
01:03:14et vous voyez, 20 ans après, les faits,
01:03:16parce qu'ils se sont développés.
01:03:18Ça nous arrange plus tôt.
01:03:19Alors, on leur laissait l'accès aux médias,
01:03:21on leur laissait les financements,
01:03:23on leur donnait des crédits,
01:03:24parce que tous ces gens-là sont financés sur des crédits publics.
01:03:27– Bien sûr.
01:03:27– Voilà le raisonnement, il y aurait des choses à dire sur le patronat.
01:03:33– Oui, est-ce que oui ?
01:03:34– Je pourrais, moi j'ai connu le patronat des années 70-80,
01:03:38qui était un patronat plutôt conservateur.
01:03:40– Avec quelques-uns de vos camarades de promotion d'ailleurs,
01:03:42comme Henri Proliau et d'autres encore.
01:03:45– Après, il y a eu le patronat des années 2000,
01:03:54depuis 2000 à peu près,
01:03:55– Mondialisateur et mondialisé.
01:03:57– Mondialisateur.
01:03:57– Mondialisateur est progressiste.
01:03:59– Eh oui.
01:03:59– Est progressiste, progressiste.
01:04:01Et puis maintenant, il y a quelques patrons
01:04:04un peu plus conservateurs qui sont sortis du bois,
01:04:08on pense à ce terrain où on a l'oreille.
01:04:09– Ah, c'est terrain.
01:04:09– Voilà.
01:04:10– Donc, il y aurait aussi une histoire du patronat à écrire.
01:04:13– Ah oui.
01:04:14Et nous allons terminer cet entretien,
01:04:18mais il y a un aspect aussi qui est dans notre livre,
01:04:20qui est très important,
01:04:22qui mériterait à lui seul une,
01:04:24c'est la défense des libertés.
01:04:25– Or, il faut reconnaître qu'aujourd'hui,
01:04:28jamais les libertés n'ont été à ce point menacées, atteintes.
01:04:33– Toutes les libertés.
01:04:34– Toutes les libertés.
01:04:34– Y compris celles des conversations privées avec la loi Lefebvre.
01:04:38– Circuler, les conversations privées, expression, oui.
01:04:42Mais j'ai tout un chapitre qui est effectivement presque l'un des plus préoccupants.
01:04:45Et, si vous voulez, ce qui est très important par rapport à ça,
01:04:49c'est le discours qu'a fait le vice-président Vance,
01:04:52vice-président américain à Munich, Vance,
01:04:55quand il a associé à la fois les deux dangers pour l'Europe,
01:05:02la perte de ses libertés et le développement de l'immigration,
01:05:05les deux étant liés,
01:05:07puisque c'est parce qu'il y a de moins en moins de libertés
01:05:09qu'on peut imposer de plus en plus d'immigration.
01:05:11– Bien sûr, bien sûr.
01:05:12– Et bien voilà, une conclusion toute provisoire,
01:05:15parce qu'encore une fois…
01:05:16– Le combat continue.
01:05:17– Voilà, et nous n'avons pas épuisé la substance libre.
01:05:19Merci Jean-Yves Legalou.
01:05:20– Merci Olivier Pichon.
01:05:21– Merci chers téléspectateurs et à très bientôt sur TV Liberté.
01:05:41Bonjour et bienvenue pour cette synthèse hebdomadaire
01:05:48de l'actualité économique et géopolitique en mode affranchi.
01:05:53Je salue tous les abonnés de TV Liberté
01:05:56pour cet épisode que je vais intituler
01:05:58« Réhabiliter Dreyfus » ou « Léser des feux »
01:06:04ou « Trahir le nucléaire français ».
01:06:08La thématique du jour, je vais commencer d'abord
01:06:15par ce détournement permanent de l'attention des Français
01:06:20avec des sujets complètement subalternes,
01:06:27mais qui vont à nouveau occasionner des débats enflammés.
01:06:31Et aujourd'hui, c'est « Doit-on réhabiliter le capitaine Dreyfus,
01:06:36l'élevé haute grade de colonel et le panthéonisé aux côtés de Jean Moulin ? »
01:06:44Et pendant ce temps-là, la France, elle, creuse ses déficits
01:06:49et l'écart entre l'Élysée et le peuple continue lui aussi de se creuser
01:06:56puisque Macron, déguisé en ouvrier avec veste orange et casque de chantier,
01:07:04affirme qu'il fera tout pour réhabiliter les fameuses ZFE,
01:07:09qui sont des instruments de discrimination des citoyens français
01:07:13qui se lèvent tôt pour aller bosser.
01:07:17Oui, tout ça pour sauver la qualité de l'air dans les villes
01:07:22au nom des 40 ou 48 000 morts par an liés à la pollution.
01:07:28Alors évidemment, c'est une sorte de légende urbaine
01:07:34qui existe depuis, je crois, plus de 20 ans.
01:07:37Une étude dont on n'a jamais véritablement connu la source,
01:07:42qui n'a jamais été revue, comme on dit, par les pairs,
01:07:46et qui affirme que chaque année, 40 000 personnes
01:07:50meurent prématurément à cause de la pollution,
01:07:55alors qu'il n'y a en fait dans les hôpitaux
01:07:57aucune unité de secours aux personnes suffoquées par la pollution.
01:08:03Mais surtout, pour battre notre coulpe
01:08:07et nous imposer des ZFE,
01:08:11est-ce que ceux qui l'ont conçu sont seulement allés,
01:08:13une fois, visiter une ville indienne,
01:08:17une métropole industrielle chinoise,
01:08:22où le soleil apparaît comme une orange à 13 heures
01:08:28à cause du nuage de pollution ?
01:08:31Là, oui, effectivement, il y a des pays
01:08:33où la qualité de l'air dans les villes
01:08:36est un véritable souci.
01:08:39En France, on a connu ce souci,
01:08:41notamment du côté de Lyon,
01:08:43avec la raffinerie de Faisin.
01:08:46Dans les années 60-70,
01:08:48il y avait aussi les usines
01:08:49qui marchaient au charbon dans le nord de la France.
01:08:52Donc l'air n'était pas forcément très très bon
01:08:54à respirer à Tourcoing, Valenciennes ou Forbach.
01:08:58Mais en réalité, l'enjeu de santé publique,
01:09:02c'est absolument négligeable,
01:09:04à côté des ravages causés, par exemple,
01:09:06par le sucre, l'excès de sucre et l'alcool.
01:09:10Mais ça, on ne va pas s'y attaquer.
01:09:11Non, évidemment, ce qu'il faut,
01:09:14c'est contraindre les gueux
01:09:15à acheter une voiture électrique,
01:09:18trois fois le prix d'une voiture thermique,
01:09:21avec une autonomie inférieure de moitié.
01:09:24Oui, c'est ça, le progrès.
01:09:27Donc les ZFE,
01:09:29ça repose d'abord sur une intox,
01:09:32sur une étude qui n'a rien de scientifique
01:09:35et qui est répétée comme un mantra
01:09:37depuis 20 ans,
01:09:38jusqu'à devenir une espèce de vérité
01:09:42que personne ne conteste.
01:09:45Bon, permettez-nous tout de même de le faire.
01:09:49En dehors des ZFE,
01:09:53il y a autre chose qui devrait nous préoccuper.
01:09:55Et oui, améliorer la qualité de l'air,
01:09:58il y a un bon moyen, évidemment,
01:10:00c'est de continuer de développer
01:10:01nos capacités nucléaires.
01:10:04Mais voilà qu'une députée PS,
01:10:10mais bon, qui soutient quand même
01:10:12la majorité, l'ex-majorité macroniste,
01:10:15vient de faire passer par erreur
01:10:19un amendement
01:10:23qui en fait invalide
01:10:26le projet de construction
01:10:28de 6 plus 8 EPR
01:10:32à l'horizon 2030
01:10:34et qui invalide également
01:10:36la mise en œuvre
01:10:38de petits réacteurs nucléaires.
01:10:40C'est exactement ce que les Américains,
01:10:42eux, viennent d'adopter pour,
01:10:46par exemple, alimenter les data centers
01:10:49et autres industries liées à l'IA.
01:10:54Donc aux États-Unis,
01:10:54on va développer ces petits réacteurs nucléaires
01:10:56d'une technologie que l'on connaît bien,
01:10:59puisque ce sont ces mêmes réacteurs
01:11:01qui équipent les sous-marins,
01:11:04les porte-avions
01:11:05et parfois les brise-glaces nucléaires.
01:11:09Eh bien, en France, il se trouve
01:11:11qu'une députée,
01:11:13Noël Pétel,
01:11:14a torpillé cela,
01:11:17soi-disant par erreur,
01:11:20alors que c'est le meilleur moyen
01:11:22de décarboner,
01:11:24puisqu'on veut passer absolument
01:11:26aux toutes électriques.
01:11:28C'est à n'y plus rien comprendre,
01:11:31sauf si, évidemment,
01:11:32cet amendement déposé par erreur
01:11:36serait en réalité une forme d'accord
01:11:40passé avec les écologistes
01:11:42dans je ne sais quel objectif
01:11:46de futur scrutin.
01:11:49Sinon, ça n'a absolument aucun sens.
01:11:51Mais ce qui n'a encore moins de sens,
01:11:53c'est que cet amendement
01:11:54n'aurait pas dû être adopté,
01:11:57et notamment par les députés de la majorité,
01:11:59puisque c'est un projet présidentiel
01:12:02que de construire de nouveaux EPR.
01:12:05Donc, on ne comprend vraiment plus rien
01:12:08à la façon dont fonctionne ce pays.
01:12:11Par contre, ce que l'on sait,
01:12:13c'est qu'on va continuer
01:12:14de donner de l'argent à l'Ukraine,
01:12:18l'Ukraine qui, la semaine dernière,
01:12:21a fait défaut sur le remboursement
01:12:24de sa dette,
01:12:25ce qui, techniquement,
01:12:28caractérise ce que l'on appelle
01:12:29un défaut.
01:12:30Et le défaut,
01:12:32dans le langage courant
01:12:34de n'importe quel citoyen français,
01:12:37ça signifie que l'Ukraine est en faillite,
01:12:40malgré les dizaines,
01:12:42les centaines de milliards
01:12:44qui lui ont été donnés.
01:12:46Alors, peut-être que si l'on retrouvait
01:12:48la moitié des sommes
01:12:50que M. Zelensky dit
01:12:52ne pas avoir perçues,
01:12:54peut-être que le défaut
01:12:55aurait pu être évité.
01:12:57Mais il se trouve que l'Europe
01:13:00ne s'est jamais vraiment préoccupée
01:13:02de savoir où était passée
01:13:03justement la moitié de l'argent
01:13:05des contribuables européens.
01:13:08En tout cas, ce qui est sûr,
01:13:10c'est que grâce aux ZFE,
01:13:12on va beaucoup mieux respirer.
01:13:14Nous avons conçu,
01:13:16à votre attention,
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