Arthur dénonce avoir été « traîné au sol avec son vélo » par des policier après avoir commenté une interpellation qu'il jugeait trop violente. Vidéos à l'appui, il a saisi la police des polices.
00:06J'ai deux policiers là autour de moi, puis on me balaye pour être sûr que je finisse par tomber.
00:16Arthur Béal dénonce avoir été injustement interpellé et malmené par la police le 22 mai dernier au soir.
00:22On est jeudi soir, je reviens d'un pot de départ d'une collègue à l'agence.
00:27Et là, pile là, je vois trois jeunes qui sprintent dans l'autre sens.
00:33Ce sont trois jeunes hommes racisés qui paraissent mineurs.
00:37Je ralentis, je ralentis jusqu'au moment où de l'autre côté de la rue, je vois un groupe à la fois de policiers et de jeunes gens.
00:49Deux policiers autour de lui qui lui attrapent les mains qu'il avait mis en l'air,
00:54qu'ils lui mettent dans le dos et tout de suite on le balaye. Il est au sol, il mange de la poussière.
01:02Je suis exactement là avec le bras tendu en leur disant vous n'avez pas le droit de faire ça,
01:05on n'avait pas le droit de les balayer. Ils étaient en train de collaborer.
01:08Il ne me dit pas bonjour, il ne m'explique absolument rien, on marche de mon vélo.
01:17Le vélo il fait comme ça, il tombe exactement là. On me balaye pour être sûr que je finisse par tomber et qu'ensuite on puisse me passer les menottes, on me maintient au sol.
01:29J'atterris en dessous de la voiture, très proche du caniveau, en re-regardant les vidéos, en plus je ne suis pas loin de prendre le trottoir dans la tête.
01:42J'aurais pu avoir plus de dommages physiques de cette scène.
01:45Et ensuite je suis mis là, d'abord debout, et on me pose des questions et je collabore, même si je suis très énervé et que je le dis très fort, on me dit maintenant assieds-toi.
02:01Puis il me balaye de nouveau et je finis assis là, je suis resté à peu près 20-25 minutes au sol.
02:05On ne connaît pas les raisons de l'interpellation de ces jeunes, mais une fois qu'ils sont identifiés, Arthur est relâché.
02:11T'as eu peur ?
02:12Non. En soi c'est violent, c'est-à-dire qu'en plus c'est pas justifié.
02:14Moi je ne l'ai pas vécu comme une scène aide d'une extrême violence sur ma personne, je n'ai pas de bleu, je n'ai pas de séquelles, j'ai des légères dégratignures au genou.
02:22Seulement, ce sont des méthodes qui ne doivent pas être utilisées.
02:25Porte plainte gars, porte plainte ! Comment tu t'appelles ?
02:29Je m'appelle Arthur Béal !
02:31Je suis né le 22-01-94 !
02:35Ils ont aucun droit de faire ça, j'ai rien fait !
02:38Tout de suite, j'ai qu'une idée en tête, c'est d'aller au commissariat que je connais du 19ème.
02:42J'explique donc que je dois porter plainte contre la police en raison d'une interpellation abusive et la personne qui est à l'accueil marque un blanc.
02:50La hiérarchie arrive et je l'entends dans le dos 30-40 secondes après pour dire il faut aller à l'IGPN.
02:56Le soir même, Arthur fait alors un signalement en ligne à l'IGPN, la police des polices.
03:01Puis le lendemain, il retourne sur place pour récolter les vidéos prises par les voisins afin de déposer plainte par courrier à la procureure de Paris.
03:08Je sais que c'est déjà affligeant en fait. En tout cas, le dossier est assez long pour qu'on puisse s'en saisir à la fois du côté de la procureure et aussi de la part de l'IGPN.
03:16Contacté ce mardi, le parquet précisait ne pas encore avoir trace d'un enregistrement informatique de la plainte.
03:22Les vidéos de l'interpellation d'Arthur ont aussi beaucoup ému les réseaux sociaux, jusqu'aux politiques, le cycliste étant aussi militant écologiste.
03:29Sarah Legrain, qui est députée LFI dans le 19ème, a envoyé un courrier à Laurent Nunez.
03:3840 élus du 93 qui sont écologistes ont envoyé le même, enfin pas le même courrier, mais un courrier directement à Laurent Nunez.
03:44C'est une scène qui choque les personnes qui ne sont pas habituées au rapport police-population dans les quartiers populaires
03:51ou qui en ont simplement marre de voir encore et encore et encore les mêmes vidéos.
03:56Et sachant que là, on ne va pas se mentir, c'est aussi pour une fois, c'est un blanc en fait.
04:00D'habitude, c'est des personnes racisées, notamment des jeunes, qu'on a tendance à voir comme des fauteurs de troubles.
04:06Et c'est malheureux à dire, mais ça choque moins.
