SOMMET DES LEADERS DE LA FINANCE - INTERVIEW : Sébastien Courbe (PRIMEXIS)

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04/06/2025

Mercredi 4 juin 2025, retrouvez Sébastien Courbe (Directeur Général, PRIMEXIS) dans SOMMET DES LEADERS DE LA FINANCE, une émission présentée par Mathieu Meffre.

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00:00Les entretiens exclusifs de cette 15e édition, le 15e anniversaire déjà du sommet des leaders

00:11de la finance, c'est parti. Un premier invité de marque, Sébastien Courbe, bonjour. Bonjour Mathieu.

00:17Merci Sébastien d'être avec nous, vous êtes directeur général de Primexis. On va revenir

00:22dans un instant dans ce que vous faites, mais d'abord on va parler un petit peu du contexte

00:25dans lequel on se trouve. Alors, on le sait depuis des années que les évolutions réglementaires,

00:30les transformations sont nombreuses, les réalignements, les pivots, le macro, mais j'ai l'impression

00:35quand même, on a tous l'impression que depuis un an ou deux, ces tensions, ces transformations,

00:41cette situation dans laquelle on se trouve, même réglementaire, on n'a pas fait la pause

00:45côté réglementaire, ça devient de plus en plus complexe et accéléré. C'est un vrai

00:49sujet pour les DAF. Et vous, votre job chez Primexis, c'est justement d'accompagner les

00:54directions financières. Est-ce que vous pouvez nous éclairer un petit peu sur, dans tout

00:57ce marasme économique, politique, géopolitique que l'on vit, dans quelle mesure vous vous

01:03accompagnez vos clients ? Alors, Primexis est un cabinet d'expertise

01:07comptable spécialisée et de conseil opérationnel. Donc, on est reconnu depuis plusieurs années

01:12dans notre capacité à accompagner la direction financière. Notre rôle principal, c'est de faire

01:18du support opérationnel. Donc, globalement, on vient remplacer des ressources vacantes

01:23dans l'entreprise, mais pas seulement. Nous sommes aussi en mesure d'accompagner ces entreprises

01:29dans la mise en place d'un certain nombre de projets. Et donc là, les contextes réglementaires

01:33que vous évoquez tout à l'heure en font partie. Donc, nous avons 400 collaborateurs

01:37qui sont là pour... 400 collaborateurs ? 400 collaborateurs. En France et international ?

01:41Principalement en France, principalement en Ile-de-France, puisque nous accompagnons

01:44beaucoup de grandes entreprises. Plutôt Grand Compte, SBF, CAC ?

01:49Plutôt sur le SBF et le CAC 40. Et nous sommes capables de couvrir l'ensemble des métiers

01:53de la direction financière, à savoir la comptabilité, puisque c'est notre ADN d'origine

01:57d'experts comptables, mais également les départements du contrôle de gestion, de la consolidation

02:01et puis les métiers périphériques qui consistent à mettre en place des systèmes d'information,

02:06des systèmes de gestion pour ces directions financières.

02:08Vous le disiez à l'instant, vous venez seconder, ou quand il y a un trou dans la raquette

02:14dans la direction financière, vous apportez les ressources nécessaires.

02:17On en parlait en préparant cette émission, vous parliez un peu de tension dans les ressources

02:20et dans les ressources humaines au sein des directions financières.

02:24C'est une réalité, ça, aujourd'hui ?

02:26C'est notre quotidien. Il est extrêmement difficile depuis quelques années de recruter

02:32pour les directions financières, dans toutes ces divisions.

02:36Pour avoir un poste de vacances, ce n'est pas simple.

02:38À cela s'ajoute un certain nombre de pressions sur les équipes.

02:42Il y a énormément de projets à mettre en place.

02:44Vous avez aussi des contextes de restructuration, des contextes d'acquisition.

02:48Donc ça, c'est bon pour notre environnement économique.

02:51Mais tout ça, ça crée énormément de charges de travail dans les équipes,

02:54de surcharges même parfois de travail.

02:55Et ces tensions, quelque part, elles accélèrent aussi le turnover.

03:00Donc c'est une vraie difficulté pour eux.

03:02Et donc on est là pour les accompagner et les soutenir sur ces sujets.

03:07D'autant plus que la direction financière est de plus en plus sollicitée.

03:11On a les nouveaux contextes réglementaires évoqués tout à l'heure.

03:14On a de plus en plus de reporting à produire.

03:16On demande des délais de production de plus en plus courts.

03:19Et donc quelque part, si j'utilise une image,

03:22c'est un petit peu comme si vous demandiez à une équipe de rugby

03:24de marquer encore plus d'essais, de transformer encore plus d'essais avec moins de joueurs.

03:29Donc nous, notre rôle, c'est certes d'apporter ces joueurs,

03:31mais c'est aussi de travailler aux côtés de cette direction financière

03:34pour penser et réfléchir sur l'organisation de leurs différents processus,

03:39sur leur stratégie pour atteindre leurs différents objectifs.

03:41Vous parliez donc de réglementation à l'instant.

03:46Les enjeux CSRD, douaniers,

03:49alors douaniers, on en parle dans un second temps,

03:50parce que ça c'est du macro,

03:52mais CSRD, on nous dit depuis trois ans, on y va,

03:56on a un retour en arrière,

03:57pas forcément heureux par rapport à ces sujets justement

04:01de professionnalisation de la direction financière,

04:03de la PME au grand groupe, du reporting CSRD.

04:08Omnibus arrive, on ne sait même plus où on va.

04:10Et alors, vous le disiez, en fait, ils ne savent même plus s'ils ont besoin de ressources,

04:14parce que a-t-on besoin de ressources pour la thématique CSRD aujourd'hui ?

04:17Réellement, oui, puisque vous avez quand même la vague 1 qui était concernée par la CSRD,

04:23qui a été en train de publier son premier rapport de durabilité à la début de 2025.

04:28Donc la CSRD, c'est un vrai changement de paradigme.

04:30Et ça a lieu, ce n'est pas remis en cause.

04:32Ce n'est pas remis en cause, après il y a des assouplissements qui sont en train d'être adoptés par l'Union Européenne.

04:38On est face à un changement de paradigme,

04:40on parle d'exercice de communication autour de la RSE ou de marketing autour de la RSE,

04:44et là on a mis en place le reporting de durabilité CSRD,

04:48qui lui, certes, est plus exigeant, il contraint, il a été normé,

04:52pour qu'on puisse aussi comparer les entreprises les unes aux autres.

04:57Cet exercice-là, il contient un certain nombre d'excès.

05:01Le législateur est allé assez loin sur certaines thématiques,

05:04et c'est ce qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps.

05:07Donc il y a des excès normatifs.

05:09Le régulateur, il en prend compte, puisque quelque part, avec la directive Omnibus,

05:14il y a eu des allègements qui ont été décidés, notamment pour les entreprises de la vague 2,

05:18donc pour simplifier plutôt les PME et en remontant les seuils à mes salariés.

05:24Donc en différé de 2 ans, on remonte les seuils à mes salariés.

05:26C'est tout le sujet compétitivité qu'on entend en ce moment du gouvernement,

05:30de l'exécutif, du patronat, lâchez-nous, laissez-nous bosser.

05:33Exactement. En même temps, ça reste un enjeu stratégique.

05:36Et mon avis, moi, personnel, c'est que c'est quand même une bonne opportunité pour la direction financière,

05:40puisqu'on voit au travers notamment des entreprises qui ont fait partie de la première vague,

05:45les directeurs financiers ont été sollicités,

05:47ou en tout cas les organisations financières,

05:49ont été sollicités pour l'établissement de ce reporting,

05:51c'est-à-dire qu'on a eu confiance en la direction financière,

05:54à son expertise, à sa capacité à aller chercher de l'information dans les filiales,

05:58à structurer cette information, la rationaliser pour, en bout de course,

06:02établir un rapport de durabilité qui soit auditable.

06:04Et ce savoir-faire de la direction financière,

06:06il a été crucial dans les premiers exercices de CSRD.

06:11Alors c'est un travail à quatre mains qu'ont eu à faire les DAF

06:13avec les directions de la RSE.

06:17Mais quelque part, c'est ce qui permet aussi d'éclairer le DAF,

06:20puisqu'en travaillant avec la RSE sur des stratégies à long terme en matière de RSE,

06:26ça permet aussi d'avoir une meilleure vision de là où on veut projeter l'entreprise,

06:30le long terme, quelque part, c'est rendre l'entreprise durable.

06:33Et alors justement, sur les sujets d'outils, parce qu'on parle de CSRD,

06:38donc de réglementation d'adaptation, vous me parliez également d'EPM,

06:43donc tout l'axe, plutôt conso, reporting,

06:46c'est un petit peu la dictature du reporting dans les grands groupes cotés,

06:50c'est on attend, on doit produire très très vite.

06:52Sur l'EPM, qu'est-ce qu'un DAF qui nous écoute doit savoir aujourd'hui ?

06:57Alors sur ce que vous faites, je pense qu'on a compris,

06:59mais qu'est-ce qu'on doit avoir en tête en 2025 par rapport à l'EPM ?

07:01Ce qu'il faut avoir en tête, et je pense que tous les DAF de grandes entreprises l'ont bien en tête justement,

07:06c'est qu'on est face à une situation assez particulière,

07:09puisqu'en fait vous aviez deux éditeurs qui se partageaient le marché depuis maintenant quasiment 20 ans,

07:14ces deux éditeurs ont des solutions qui arrivent en fin de vie à 2030,

07:18donc vous avez un certain nombre de nouveaux acteurs sur le marché qui se sont positionnés,

07:23donc aujourd'hui potentiellement vous avez 4, 5, 6 prétendants qui se positionnent sur cette thématique,

07:29des personnes de ces qui sera sur le podium.

07:33Donc on demande à ce que les DAF finalement puisse comprendre les forces,

07:39les faiblesses de ces différentes solutions,

07:41tout en intégrant la nécessité d'avoir une bonne agilité,

07:45puisque les outils EPM, ils servent à faire des reportings,

07:48mais il y a constamment des nouveaux reportings à produire.

07:50Dans les appels d'oeuvres qui sont actuellement en cours,

07:52on vous demande d'intégrer forcément la brique CSRD,

07:56on en a parlé tout à l'heure,

07:57mais vous avez aussi des reportings fiscaux,

07:59on vous demande, vous avez entendu parler de la réforme Globby ou Piliers 2,

08:03l'impôt mondial,

08:04donc on demande à ce que ces outils EPM puissent s'intégrer à cette dimension.

08:08Donc pour le DAF aujourd'hui,

08:10il y a quand même une certaine interrogation à avoir pour se positionner.

08:15Et votre conseil, lorsqu'on est en deux mots,

08:18parce que le temps file,

08:19mais en deux mots, qu'est-ce qu'un DAF doit garder en tête

08:22quand il a ces six solutions,

08:23qu'il n'y en a pas plus que deux,

08:25mais six, comment on fait pour choisir face à l'inédit ?

08:28Pas évident, vous allez lui demander de choisir la marque de chaussures

08:31avec laquelle, quelque part,

08:33il va être obligé de courir pendant 10 ans, voire 20 ans.

08:37Les dernières solutions, elles ont tenu quasiment deux décennies,

08:40avec des évolutions.

08:41Donc on peut comprendre qu'il y a une sorte de frilosité

08:45dans cette phase de choix,

08:47mais le pire des choix serait de ne pas en faire rapidement.

08:51Parce que ce sont des projets qui nécessitent souvent

08:53des durées de déploiement d'au moins deux années,

08:56voire trois ans dans certains grands groupes.

08:57Donc en tout cas, le vrai conseil, c'est qu'il faut réfléchir,

08:59il faut y aller.

09:00Il faut s'y mettre.

09:01Bon, et puis évidemment,

09:02je l'ai rapidement évoqué,

09:05le macro, le géopolitique,

09:07vient rajouter une couche aux DAF

09:10qui doivent être transformateurs, bâtisseurs, stratèges,

09:13pilotes, gardiens du temple,

09:14la totale.

09:16On a un petit sujet sur la partie

09:18prise de décision internationale,

09:19inflation, géopo, douanier.

09:22Et là aussi, vous intervenez.

09:24Exactement.

09:24Alors, les sujets sont vastes et complexes,

09:27mais si on illustre très simplement,

09:29on n'arrête pas d'entendre parler,

09:30effectivement,

09:31des allers-retours sur les droits de douane,

09:34comment voulez-vous qu'aujourd'hui,

09:35une direction financière puisse faire

09:37des prévisions fiables

09:39de son niveau d'activité

09:41dans tel ou tel pays

09:42avec ce niveau d'incertitude.

09:44C'est quasiment impossible.

09:46On ne sait pas à quelle sauce

09:47on va être mangé chaque semaine.

09:48On ne saura pas à quelle sauce

09:49on va être mangé.

09:50Donc, ce qu'on va demander

09:51aux équipes finances

09:52et plus particulièrement

09:53aux équipes contrôle de gestion,

09:55pilotage de la performance,

09:57c'est d'être capable

09:57de mettre en place

09:58des modèles de pilotage

09:59qui soient extrêmement dynamiques.

10:01Il faut qu'on soit capable

10:02de réviser les hypothèses

10:04quasiment en temps réel.

10:06Et ça, ça ne nécessite

10:06qu'une transformation

10:07dans les organisations.

10:09Donc, c'est vrai que l'époque

10:10où on focussait sur le plan à 5 ans,

10:12il est toujours d'actualité.

10:14Mais le quotidien,

10:15c'est surtout de savoir

10:16ce qui va se passer

10:17dans les prochains mois.

10:18Donc, il faut de l'agilité

10:19dans les process

10:20et dans les systèmes d'information,

10:22les systèmes de pilotage.

10:23Donc, des ressources

10:24et c'est bien ce que propose Primexys.

10:26Nous étions avec son directeur général.

10:28Merci infiniment

10:29d'être passé avec nous,

10:31cher Sébastien.

10:32On vous retrouve certainement

10:33tout au long de cette journée

10:34pour cette 15e édition du Sommet.

10:36Vous intervenez, je crois ?

10:38Je n'interviens pas.

10:39Je vais assister

10:40à ces différentes conférences

10:41qui m'ont l'air très intéressantes.

10:43Et merci Mathieu

10:44pour ce moment passé ensemble.

10:45Merci beaucoup.

10:46A très bientôt.

10:46A très vite.

10:47On vous retrouve dans un instant

10:48pour la suite des entretiens exclusifs

10:50et des interviews

10:51pour cette 15e édition

10:52du Sommet des leaders de la finance.

10:54Vous êtes sur Bsmart.

10:54Merci à tous.

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