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00:00Le carrefour de l'info sur Arabelle
00:03Le 4 mai dernier, plusieurs quartiers de Bruxelles, notamment à Molenbeek, ont été le théâtre d'une violence inédite.
00:14Des supporters, des hooligans, ont agressé physiquement et verbalement des habitants en toute impunité.
00:19Ce qui aurait dû faire à la une n'a souvent été relayé que timidement, voire ignoré par une partie de la presse.
00:25Et face justement à cette banalisation de la violence, le collectif Je suis la Belgique a appelé récemment à une mobilisation citoyenne
00:33pour justement dire stop à l'indifférence, stop à l'impunité et stop au racisme décomplexé.
00:39On y reviendra dans quelques instants sur cette mobilisation.
00:41Et pour nous en parler justement, Younes Elmontaseur du collectif Je suis la Belgique. Bonjour.
00:46Bonjour.
00:46Merci d'être avec nous sur Arabelle.
00:48Alors, peut-être avant de revenir sur cette date, nous parler un petit peu de ce collectif Je suis la Belgique, une présentation peut-être.
00:54Oui. Alors le collectif Je suis la Belgique, c'est d'abord et avant tout une initiative citoyenne
00:57qui regroupe un large éventail d'acteurs de la société civile, structurés ou non d'ailleurs,
01:02donc des associations, des citoyens engagés, et qui se sont regroupés d'abord et avant tout dans le cadre d'une indignation collective.
01:09Et pour faire entendre des interpellations légitimes en lien avec ce qui a justifié qu'un incident de cette nature et de cette ampleur puisse se produire,
01:16et par ailleurs sur la réponse politique qu'on apporte à cet événement.
01:20Et donc c'est un collectif qui s'appelle, qui se nomme Je suis la Belgique d'abord et avant tout aussi parce qu'il incarne toute la diversité belge.
01:27On a toutes les sensibilités citoyennes qui sont représentées, des structures associatives qui défendent les droits LGBTQIA+,
01:33qui luttent contre le racisme et l'antisémitisme en faveur du vivre ensemble,
01:37des acteurs du monde culturel et académique qui décident de dire non.
01:40Il s'est passé quelque chose d'inadmissible le 4 mai.
01:42Et par ailleurs, la manière dont on a réagi à ça au niveau politique est tout à fait inadmissible.
01:47Alors justement, que répondez-vous à ceux qui minimisent les événements du 4 mai et n'y voient qu'à un débordement de supporters ?
01:55Je leur réponds que c'est totalement inadmissible.
01:57Il est impossible de minimiser ce qui s'est produit le 4 mai.
02:00Minimiser ce qui s'est produit le 4 mai, c'est nier le réel.
02:03Ce qui s'est produit le 4 mai, c'est d'abord et avant tout un large éventail d'individus motivés par une idéologie complètement raciste
02:12et qui ont décidé d'aller dans un quartier populaire de la capitale pour aller en découdre avec une certaine catégorie de la population.
02:19Et minimiser ce fait-là, c'est nier le réel, c'est faire le jeu de l'extrême droite.
02:23Et c'est par ailleurs venir encore plus fragiliser le lien de confiance que les habitants de ces communes peuvent avoir avec l'institution publique et le reste de la société.
02:32Donc non, non, il ne faut pas minimiser ce qui s'est produit.
02:34C'est un incident d'une gravité non négligeable.
02:37Et par ailleurs, la manière de répondre politiquement représente aussi quelque chose de très singulier qui mérite d'être interrogé.
02:42On y reviendra aussi sur la réaction des politiques.
02:45Pourquoi ? Tout d'abord, vous parlez d'une ratonnade.
02:47C'est un terme qui est assez fort, vous assumez ?
02:49Alors, c'est un terme qui est fort, qui est bien moins fort que la réalité à laquelle ont été confrontés certains citoyens le 4 mai
02:55et qui est pleinement assumé.
02:56Lorsqu'on a affaire à un groupe d'individus motivés par des considérations d'extrême droite
03:03qui décident de frapper une catégorie de la population bien spécifique pour des considérations racistes,
03:08bien évidemment que le terme le plus adapté et le plus assumé, c'est le terme de ratonnade.
03:12On va peut-être rappeler que ce sont des événements qui se sont passés après le match de football entre Anderlecht et Bruges,
03:19si ma mémoire est bonne.
03:21Est-ce qu'il y a une responsabilité apportée à la police dans le déroulement de ces événements ?
03:26Est-ce qu'on n'aurait pas pu, disons, canaliser ces ultras avant et après le match ?
03:30C'est précisément l'objet de la création de ce collectif.
03:34En fait, on n'est pas là, nous, pour apporter des réponses aux dysfonctionnements
03:37qui ont justifié qu'un incident de cette ampleur ait pu se produire.
03:40En fait, on est là pour poser des questions qui sont totalement légitimes,
03:43pour interroger ce qui a justifié, ce qui a permis de voir des dizaines d'individus
03:48qui sont, j'espère, probablement fichés, parce qu'ils ne sont pas à leur coup d'essai, ces hooligans,
03:52entre les chats antisémites dans les gradins et les comportements violents qu'ils ont pu adopter par le passé,
03:58j'espère que ces individus sont connus des services de police.
04:01Ces individus ont la possibilité de traverser le pays de Bruges à Bruxelles,
04:04sans qu'on puisse les en empêcher, arrivent à Bruxelles et peuvent se balader impunément dans la capitale
04:09pour rejoindre une commune qui n'est pas sur l'itinéraire du stade
04:13et pour aller ratonner des concitoyens.
04:15En fait, ce que nous on fait aujourd'hui, c'est ne pas apporter des réponses à ces multiples questionnements,
04:20c'est poser ces questions aux pouvoirs publics qui sont en charge de la sécurité de nos concitoyens,
04:26de l'ensemble des citoyens, et qui, eux, doivent nous répondre.
04:28Comment se fait-il qu'effectivement, il y ait eu manifestement un manque de coordination des forces de l'ordre
04:32qui justifie qu'une dizaine d'individus puissent traverser le pays,
04:37se balader impunément dans la région de Bruxelles-Capitale,
04:39se rendre dans une commune qui n'est absolument pas sur l'itinéraire du stade
04:42pour aller ratonner, insulter des concitoyens moleumbécois et gêtois d'ailleurs.
04:48Nous, on est là pour poser des questions et on attend de l'institution publique,
04:52des responsables de notre sécurité, de répondre à ces questionnements
04:55et de répondre à l'ensemble des concitoyens pour nous expliquer comment ça a pu se produire.
04:59Il y a eu manifestement de dysfonctionnements et on veut savoir d'où vient ce dysfonctionnement
05:02et il faut, on en reparlera probablement tout à l'heure,
05:05qu'il y ait une mise en place d'une commission d'enquête impartiale
05:08en capacité de répondre à l'ensemble de nos questions.
05:11Ce n'est pas à moi de dire ce qui a posé problème en termes de coordination du travail des forces de police,
05:15c'est aux politiques de prendre sa responsabilité et de nous dire
05:18qu'est-ce qui a dysfonctionné manifestement et qui a pu justifier qu'un incident de cette ampleur puisse se produire.
05:23Donc il n'y a pas eu de réponse ferme et unanime des autorités, c'est bien cela.
05:26Alors c'est même plus que ça, moi j'ai envie de dire,
05:28comment on arrive à justifier, on est tous d'accord aujourd'hui pour dire que le 4 mai
05:32s'est produit une ratonnade raciste dans la commune de Mollembeck-Saint-Jean.
05:36Comment on peut expliquer décemment aujourd'hui que le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité
05:39ne se soit pas encore présenté auprès des victimes au sein de la commune de Mollembeck-Saint-Jean
05:43pour au moins rendre ce droit à la dignité
05:47et ce minimum de considération vis-à-vis de nos concitoyens
05:49en indiquant que le pouvoir public s'indigne
05:51et se présente auprès des concitoyens pour garantir
05:54qu'il ne laissera pas passer ce genre d'actes odieux.
05:57Il y a quelque chose qui pose problème.
05:59Alors déjà, le 4 mai, dans la manière de gérer la sécurité des concitoyens,
06:04mais après le 4 mai, dans la manière de considérer l'événement.
06:06Et ça n'est pas, et je tiens à insister sur ce point-là,
06:09ça n'est pas un fait divers.
06:10Le slogan de ce collectif, c'est de dire
06:14« il n'y a pas et il n'y aura jamais de citoyens de seconde zone dans notre pays ».
06:18Et considérer cet événement comme un fait divers,
06:20c'est déjà relayer une partie de nos concitoyens
06:22comme étant des citoyens de seconde zone
06:24qui n'ont pas droit à la sécurité
06:26comme d'autres habitants dans d'autres communes
06:29pourraient effectivement revendiquer ce droit.
06:32Moi, je l'ai dit récemment, je m'excuse, c'est un peu long,
06:35mais c'est important pour moi,
06:36le droit à la sécurité ne peut pas être appliqué à géométrie variable.
06:39Or, je persiste et je signe.
06:41Un incident de cette nature se déroule à Waterloo, à Hucle ou à Lannes.
06:44La réponse, qu'elle soit politique ou autre,
06:47aurait été complètement différente.
06:48Deux points, deux mesures ?
06:49Moi, je pense.
06:50Je pense qu'il y a quelque chose, malheureusement,
06:52peut-être un billet qui indique que la réponse politique
06:54ne doit pas être d'une ampleur justifiée, nécessaire
06:57et d'ampleur au vu de ce qui s'est produit.
07:00Je crois qu'il y a eu une période d'inertie
07:02où on a eu du mal à qualifier les faits.
07:04On a très vite parlé de heurts entre hooligans,
07:06puis on a renvoyé dos à dos une violence
07:08que je condamne par ailleurs,
07:10de jeunes en réponse à une violence d'un groupe hooligan.
07:13Et on a mis un peu trop de temps, à mon sens,
07:16à dire qu'en fait, ce qui s'était produit,
07:17c'est d'abord et avant tout la violence
07:19issue d'un groupe raciste
07:21qui se déplace dans la commune
07:23avec une volonté d'aller ratonner des individus
07:26issus d'une catégorie de la population bien spécifique.
07:29Or, si on est d'accord sur ce constat,
07:30on est d'accord sur le fait que la réaction politique
07:32doit être d'ampleur et doit être nationale.
07:34Alors, d'une manière plus générale,
07:35est-ce que vous pensez que notre État, l'État belge,
07:38prend réellement au sérieux cette lutte
07:39contre ce qu'on appelle le racisme structurel chez nous ?
07:42Alors moi, je crois qu'on évolue dans un climat
07:44qui est très compliqué aujourd'hui.
07:45On le voit à l'échelle locale,
07:47à l'échelle nationale et à l'échelle internationale.
07:49Et je crois que là, pour le coup,
07:50c'est le rôle des sociétés civiles de rappeler
07:51que la dimension majeure qui nous permet
07:55d'évoluer sereinement et de garantir le vivre ensemble,
07:57c'est notre citoyenneté.
07:59Et notre citoyenneté, elle se négocie,
08:00ni au travers de nos devoirs,
08:01ni au travers de nos droits.
08:02Or, aujourd'hui, on remarque que dans le droit à la sécurité,
08:06au travers de cet événement,
08:07quelque chose de particulier s'est produit.
08:08Et on remarque que le corollaire en matière de réaction politique
08:11n'est pas suffisant.
08:12Et donc, si on veut empêcher que cette idée se pérennise
08:15et prenne de l'ampleur,
08:16de considérer que l'État applique de manière différenciée
08:19le droit à la sécurité notamment,
08:23et qu'effectivement, on alimente cette idée
08:25qu'il existerait une discrimination structurelle
08:27à l'échelle étatique,
08:28il faut rapidement, je pense,
08:30et là, je m'adresse d'abord et avant tout aux politiques
08:32revenir à la raison
08:33et rassurer l'ensemble de nos concitoyens
08:36dans l'idée qu'il y a des mesures fortes
08:38qui vont être prises et qui sont prises.
08:40Et par ailleurs, s'il y a un mea culpa à faire
08:42en matière de dysfonctionnement sécuritaire,
08:44il faut le faire et rapidement.
08:45Et il faut aller à la rencontre de ces gens
08:46qui ne sont pas des citoyens de seconde zone
08:48et qui méritent aussi de se sentir protégés
08:50par l'État de notre pays.
08:53Alors, je reviens à votre collectif,
08:55je suis la Belgique,
08:56donc appelée une mobilisation citoyenne
08:58le 1er juin dernier.
08:59Alors, est-ce qu'il y a un bilan à tirer,
09:01justement, de cette mobilisation ?
09:02Comment ça s'est passé ?
09:03Alors, il y a un bilan très positif à tirer,
09:05de par le fait qu'on a pu mobiliser
09:07dans un temps très court
09:08une centaine de personnes
09:09qui représentaient toute la diversité
09:11de notre pays.
09:12Et une société civile
09:13qui a passé un message très clair,
09:15une société civile engagée,
09:16qui a manifesté son soutien,
09:18sa solidarité auprès des victimes
09:19et qui a décidé d'interpeller le politique
09:21pour toutes les considérations
09:23que j'ai évoquées préalablement.
09:25Moi, je tiens juste à insister sur un point.
09:26Cette marche est un signal important,
09:28d'autant plus qu'on a eu
09:28un réunionnement médiatique
09:29qui a permis aussi d'interpeller
09:30le monde politique.
09:31Mais c'est un moment important
09:33parce que ça marque un début.
09:34Il ne faut pas considérer
09:35que la marche en soi est une finalité.
09:36Ce collectif ne va pas s'arrêter.
09:38Le collectif Je suis la Belgique
09:39est là pour obtenir des réponses
09:40et obtenir la possibilité
09:42de voir se créer une commission d'enquête
09:44qui permettra de répondre
09:45de manière impartiale à ces questions-là.
09:47Et donc, tant qu'on n'aura pas obtenu
09:48de réponse à nos questionnements légitimes,
09:50on continuera à se manifester.
09:52Et ce projet-là,
09:53et cette volonté-là,
09:54elle a une vertu citoyenne,
09:55elle a une vertu éducationnelle.
09:57Là, c'est important.
09:58Beaucoup de vos auditeurs
09:59sont des jeunes, j'espère,
10:00et j'espère qu'ils vont pouvoir
10:01entendre ce message.
10:02Quand on est lésé dans ses droits,
10:04en tant que jeune citoyen,
10:06on a le droit et peut-être même
10:07le devoir de se manifester
10:08et d'interroger les pouvoirs publics
10:10sur l'absence de réaction adéquate
10:12et d'anticipation sur ce type d'événement.
10:14Et plutôt que de répondre
10:15de manière violente,
10:16en fait, il y a une autre manière
10:18de réagir.
10:18Et cette manière de réagir,
10:19c'est de revendiquer notre droit
10:20à parler, à interpeller,
10:22à questionner
10:23et à obtenir des réponses
10:24à nos questions.
10:24Et ce collectif ne va pas
10:26s'arrêter à cette marche.
10:27Cette marche était un début,
10:28elle a permis de faire rayonner
10:29notre action,
10:30de faire entendre le fait
10:31que le 4 mai,
10:31ce n'est pas un fait divers.
10:33C'est un événement d'ampleur,
10:34c'est un point de bascule
10:35qui mérite d'être traité
10:36en tant que tel
10:37et qu'on attend par ailleurs
10:38des résultats.
10:39Et moi, j'invite,
10:40je profite de cette tribune,
10:41le ministre de l'Intérieur
10:42et de la Sécurité
10:42à se rendre le plus rapidement possible
10:44auprès des victimes,
10:46au sein de la commune
10:50important de rappeler
10:52que ce lien de confiance
10:53est un préalable nécessaire
10:54pour construire le vivre ensemble
10:55dans notre société.
10:56Alors, vous avez évoqué
10:57les médias
10:58il y a quelques instants justement.
10:59Comment vous évaluez
11:00le traitement de la presse,
11:02des radios, des télés,
11:03de ces événements du 4 mai ?
11:04Pourquoi vous dites
11:04que les médias
11:05ont raté le coche ?
11:06Parce qu'on a assisté
11:08à une période d'inertie
11:09au moment des incidents
11:11où certains médias,
11:12je ne vais pas mettre
11:13tous les médias non plus
11:13dans le même sac,
11:15certains médias,
11:16probablement à la recherche du scoop,
11:17avaient déjà communiqué sur,
11:19on a les premières unes
11:20qu'on a vues,
11:20ces heures entre hooligans,
11:22des Mollembequois
11:23décident de répondre
11:24violemment
11:25en attaquant
11:26des supporters belges.
11:27Et donc, on a eu
11:27quelques-unes
11:28qui sont arrivées
11:29très rapidement,
11:30alors que parallèlement à ça
11:31et de la même manière,
11:32nous, on était déjà bombardés
11:33d'informations
11:33via les réseaux sociaux
11:34où on avait accès
11:35à des images
11:36qui indiquaient
11:37que des concitoyens
11:38étaient attaqués
11:39violemment.
11:39On a une image,
11:40une vidéo,
11:41où on voit
11:41le propriétaire
11:43d'un magasin
11:43qui se fait violenter
11:45de manière extrêmement grave
11:47dans son magasin,
11:48qui essaye de fermer
11:49la porte de son magasin.
11:50On voit des dizaines
11:50de personnes
11:51qui débarquent
11:52pour l'agresser lui
11:53et son fils.
11:54On a par ailleurs
11:55des concitoyens
11:55qui filment en temps réel
11:57et qui se demandent
11:58de manière très légitime
11:59où est la police,
12:00où est la police.
12:01Et paradoxalement
12:02et parallèlement à ça,
12:03on reçoit des informations
12:04qui semblent indiquer
12:05qu'on a affaire
12:05à des heurts
12:05entre hooligans.
12:06Ce monsieur
12:07qui se fait tabasser,
12:08ratonner dans son magasin
12:09n'est pas un supporter
12:10de l'équipe d'Anderlecht.
12:11Il n'a rien à voir
12:12avec le monde du football.
12:14Il est attaqué
12:15parce qu'il est
12:15Mollembekois
12:16probablement
12:16d'origine maghrébine
12:17dans son magasin
12:18par une horde de voyous
12:20qui sont motivés
12:21par des comportements racistes.
12:23Et ce qualificatif-là
12:24ne ressort pas
12:25dans un premier temps.
12:26Ce qui ressort,
12:26c'est effectivement
12:27des heurts entre hooligans
12:28et on recherche
12:29le sensationnel,
12:30on recherche le scoop
12:31et on néglige
12:32la sensibilité citoyenne
12:33autour de cet événement-là.
12:34Et donc oui,
12:34effectivement,
12:35on a mis du temps
12:36à traiter l'information correctement.
12:37Le traitement médiatique
12:38n'a pas été objectif
12:39dès le départ
12:40parce que certains
12:41des médias
12:43qui ont voulu
12:44trop vite traiter
12:45l'information me semble-t-il
12:46ont dit un peu
12:47tout et n'importe quoi.
12:48Et oui,
12:48il y a une rupture
12:49de confiance
12:49avec certains médias.
12:50Mais je tiens quand même
12:51à saluer
12:51que d'autres médias
12:52ont joué leur rôle
12:53correctement
12:54en traitant l'information
12:55de manière objective,
12:57en interrogeant
12:58des académiques,
12:58en interrogeant
12:59les victimes
12:59de ces incidents-là.
13:01Et malheureusement,
13:02dans un premier temps,
13:03ceux qui ont communiqué
13:04le plus vite
13:04ont mal communiqué
13:06et ont créé
13:06effectivement
13:07un climat
13:08de rupture de confiance
13:09avec l'information journalistique
13:11telle qu'elle aurait dû
13:12être traitée d'emblée.
13:13Alors,
13:13qu'est-ce que vous répondez
13:15à ceux qui pensent
13:16que dénoncer
13:17comme vous le faites
13:17ces violences
13:18peut au contraire
13:19parfois renforcer
13:20les tensions communautaires ?
13:20Alors,
13:21je réponds
13:21que c'est
13:22totalement l'inverse.
13:24C'est-à-dire qu'en fait,
13:25c'est précisément
13:26lorsque l'on décide
13:27de fragiliser
13:29l'idée de citoyenneté
13:30qu'on favorise
13:31les tensions communautaires.
13:33Précisément
13:34parce que notre citoyenneté,
13:35c'est ce qu'on a de commun
13:35et elle est
13:36non négociable
13:37dans nos droits
13:38et dans nos devoirs.
13:39Or ici,
13:40on a été confronté
13:41à quelque chose
13:42de très grave.
13:42Le droit à la sécurité
13:43d'une partie
13:45de nos concitoyens
13:46a été remis en question.
13:47La manière
13:48dont on répond
13:49à cet incident
13:49d'une nature
13:51et d'une ampleur grave,
13:52de manière politique
13:53en tout cas,
13:54fragilise
13:55d'autant plus
13:55ce rapport
13:56à la citoyenneté.
13:56Et moi,
13:57je dis que précisément,
13:58ce qu'on fait,
13:58c'est une démarche citoyenne.
13:59Et c'est une démarche citoyenne
14:00qui vise
14:01de manière anticipative
14:02à lutter
14:02contre toute tension communautaire.
14:04Parce qu'on rappelle
14:05à tout le monde,
14:05et d'abord et avant tout,
14:06aux premiers concernés,
14:07les victimes
14:07de ces incidents-là,
14:08que lorsque le politique
14:10dysfonctionne,
14:11lorsque la sécurité
14:12n'est pas garantie
14:13et qu'on estime
14:14que la réponse
14:14est insuffisante,
14:15nous, société civile,
14:16structurée ou non d'ailleurs,
14:19de par le fait
14:19qu'on partage
14:20cette citoyenneté commune,
14:21on vient défendre l'idée
14:22que votre droit
14:23à la sécurité
14:24n'est pas négociable
14:25et qu'on va exiger
14:26pour vous
14:26des réponses politiques
14:27et des réponses fermes
14:29par rapport à ce qui s'est produit.
14:30Et ça,
14:31c'est le meilleur moyen,
14:32de par le fait d'ailleurs aussi
14:33que notre collectif
14:33regroupe
14:33toutes les sensibilités citoyennes.
14:35On n'a pas affaire
14:36à un groupe communautaire.
14:37C'est un groupe
14:38qui représente
14:38toute la diversité
14:39de notre pays
14:39à tous les niveaux
14:40en termes d'origine ethnique,
14:42en termes de confession,
14:43en termes d'orientation sexuelle,
14:44en termes de genre,
14:45en termes de statut social.
14:46En fait,
14:46on représente notre pays
14:47et on va défendre
14:48le droit de tous nos citoyens.
14:49Quand l'institution publique,
14:51lorsque les responsables politiques
14:52dysfonctionnent,
14:53lorsqu'on a affaire
14:54à un événement d'ampleur,
14:55alors nous,
14:55on s'érige
14:56comme rempart citoyen.
14:57Et on est là
14:57pour garantir le droit
14:58de tous et de toutes.
15:00Et donc non,
15:01on anticipe précisément
15:02la question
15:02des tensions communautaires
15:03en rappelant à nos concitoyens
15:05qu'on est tous les mêmes
15:06et que nos droits
15:07ne sont pas négociables
15:08en fonction d'où on provient,
15:09où on vit
15:09et quelles sont les origines
15:11de nos familles.
15:12Alors justement,
15:13est-ce que vous avez eu
15:14des échanges
15:14ou des réponses concrètes
15:15de responsables politiques
15:17depuis la publication
15:18du communiqué du collectif ?
15:20Alors,
15:20ce qui s'est produit,
15:21c'est qu'on a été interviewé
15:22par un média régional
15:24qui, pour le coup,
15:25a été interrogé
15:26le cabinet
15:26du ministre de l'Intérieur
15:27et de la Sécurité
15:28qui n'a pas accepté
15:30la critique en lien
15:32avec l'application
15:33du droit à la sécurité
15:33et à géométrie variable
15:34et qui a répondu
15:35que ce qui a justifié
15:35l'absence de présence
15:36sur le terrain
15:37à ce moment-là,
15:38c'était des considérations
15:39liées à l'agenda.
15:40Cet argument-là
15:40n'est pas recevable.
15:41En fait,
15:42on le sait tous,
15:43en cas de crise,
15:44l'agenda,
15:45en ce compris l'agenda
15:45d'un ministre,
15:46est modulable
15:46et peut-être même
15:47encore plus modulable
15:48en cas de crise.
15:49Et par ailleurs,
15:50cet argument n'est pas recevable
15:51aussi parce qu'on est quasi
15:52à un mois des faits
15:54qui se sont produits.
15:58auprès des victimes
15:59au sein de la commune
15:59de Mollembex-Saint-Jean.
16:00Et donc,
16:01je réitère ma demande
16:02et j'invite véritablement
16:03le ministre de l'Intérieur
16:04et de la Sécurité
16:05à se présenter rapidement
16:07auprès des victimes
16:08sur le territoire
16:09de Mollembex-Saint-Jean
16:10pour marquer un soutien
16:11au moins institutionnel
16:13et symbolique
16:13auprès des concitoyens touchés
16:15et par ailleurs
16:16à mettre en place
16:16une commission d'enquête
16:17impartielle
16:18pour répondre
16:19aux dysfonctionnements
16:20qui ont eu lieu.
16:20Et s'il y a un mea culpa
16:21à faire,
16:22qui soit de l'ordre
16:23du ministère de l'Intérieur
16:24ou d'autres responsabilités,
16:26il faut le faire
16:26et il faut le faire rapidement
16:27pour recréer du lien
16:28et de la confiance
16:29avec les concitoyens.
16:30Et il faut qu'on prenne
16:31des mesures adaptées
16:32en fonction des conclusions
16:34qu'on va tirer
16:35pour que plus jamais
16:36ça ne se réitère.
16:36Dernière question,
16:37le temps passe très très vite.
16:39La prochaine étape
16:39pour le collectif
16:40Je suis la Belgique
16:41après donc cette mobilisation.
16:43Alors on est déjà
16:43en train de travailler
16:44sur deux actions
16:44qui vont arriver très prochainement.
16:46Une action qui vise
16:46à marquer la solidarité citoyenne
16:48auprès des victimes.
16:49Ça c'est important pour nous
16:50et donc là on va essayer
16:50d'impliquer un maximum de monde
16:52au sein de la commune
16:53de Molenbeek-Saint-Jean
16:53et un maximum de jeunes
16:54parce qu'on veut leur montrer
16:55qu'il y a des démarches citoyennes
16:56à entamer.
16:57J'ai dit tout à l'heure
16:58c'est une démarche citoyenne
16:59mais aussi éducative.
17:00Et alors on organisera
17:01très prochainement une marche
17:02mais d'une ampleur
17:03beaucoup plus importante
17:04pour à nouveau interpeller
17:05les pouvoirs publics
17:06et les responsables politiques.
17:08Je tiens à dire
17:08que le Premier ministre
17:09n'a toujours pas pris la parole
17:10autour des événements
17:12qui se sont déroulés.
17:13Et pourtant on est tous unanimes
17:14sur l'idée
17:15qu'on a à faire
17:15un événement
17:16qui renvoie des violences racistes
17:18à l'encontre de nos concitoyens.
17:20Et je tiens à le répéter
17:21et c'est vraiment le slogan
17:22de notre collectif
17:23notre devoir
17:24en tant que citoyen
17:25et en tant que membre
17:26de ce collectif
17:26c'est de rappeler à tout le monde
17:28qu'il n'y a pas
17:28et qu'il n'y aura jamais
17:29de citoyens de seconde zone.
17:30Voilà c'était
17:31vous l'avez compris
17:32le coup de gueule
17:32de Younes Montassir
17:34du collectif
17:35Je suis la Belgique
17:36merci d'avoir été avec nous.
17:37Merci Tariq.
17:38On se retrouve dans quelques instants
17:39pour la deuxième partie
17:39de votre Carrefour de la Faux.
17:41sur Arabel
17:43Et à présent
17:46c'est l'heure
17:47de la bonne nouvelle
17:48avec Shema Medbi
17:49sur Arabel
17:52Et voilà
17:55on se quitte
17:55sur les prévisions météo
17:57on retrouve Shema Medbi
17:58Bonjour Tariq.