Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 5 jours
En 2019, Kossdar est condamné à 18 ans de prison pour une attaque de policiers. Mais en 2021, après quatre ans de prison, il est acquitté avec sept autres accusés. C'est l'affaire des acquittés de Viry-Châtillon.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00L'affaire choque la France entière.
00:02Des policiers pris pour cible dans leur voiture avec des engins incendiaires
00:06par un groupe masqué et cagoulé.
00:08Quatre fonctionnaires sont grièvement blessés.
00:11Dans Sauvageons, il y a Sauvage.
00:12C'est une véritable attaque barbare, sauvage, qui était destinée à tuer.
00:20On m'annonce, je suis acquitté.
00:23Après quatre ans et trois mois de prison.
00:26Là où depuis le début, je dis, vous vous trompez.
00:32Quatre piges.
00:34Pour rien.
00:42La grande borne à Greenwood, vous connaissez ?
00:45Ça mérite vraiment d'être visité.
00:48Dès que je suis né, j'atterris directement à Greenwood à la grande borne.
00:52Franchement, quand tu es depuis petit et que tu grandis dedans,
00:55t'es bien, tout le monde sort les bécanes, on est là posé,
00:59on regarde tout le monde lever, ça lève, ça rigole,
01:02il y a un barbecue là-bas, il y a un mec qui a un paintball,
01:04il va allumer tout le monde, ça se court, ça truque, c'est comment, non.
01:08Mais à la fois, ça peut être aussi dramatique.
01:10Et la vitesse qu'il y a entre le changement d'ambiance,
01:13entre la fête et le drame, ça va trop vite.
01:15L'adolescence, c'était vraiment foot, foot après l'école,
01:20à l'école foot.
01:21L'objectif ultime, c'est de réussir dans le foot.
01:25Et entre-temps, t'as vu, il y en a qui ont pu avoir des opportunités
01:29pour pouvoir partir en centre de formation,
01:31partir jouer ici, partir jouer là-bas.
01:33Et moi, je me retrouvais dans ceux qui étaient encore là, tu vois.
01:38Et plus le temps passait, plus après, t'as vu,
01:41j'ai commencé à vraiment traîner dans la grande borne.
01:44Je bascule de l'autre côté.
01:46Je commence à me mettre à dealer, tu vois.
01:49On travaille au four, on est là, capuché, ça vous y sert.
01:52Ça y est, là, je suis implanté.
01:54Il y a un de mes petits qui vient d'arriver aussi,
01:55qui est là, qui a ses piges, il va se présenter.
01:57Il est très chaud.
01:58Vas-y, mon gars, grigné, gangsta.
02:00Ouais, ouais, moi, c'est cause d'art, la grande borne.
02:02J'ai là, avec cocaïne, cosy, avec tout le monde.
02:05Je fais des sons, des freestyles.
02:07Je les balance, je les balance, je les balance.
02:09Jusqu'à ce que la coméra, ils ont un concert.
02:13Et ils m'appellent, ils me disent,
02:14tu vas venir faire notre première partie.
02:17Donc, dès que je fais ce concert-là, c'est le début de tout.
02:19Tout le monde sait maintenant.
02:20Là, c'est plus un truc caché.
02:22Donc là, maintenant, on t'attend.
02:23Et c'est de là que ça part, les freestyles, les maquis freestyles.
02:27Trois, quatre, cinq, six.
02:29Je sorte des projets.
02:30J'en sors un projet, j'en sors un deuxième.
02:34Je suis en plein dans le milieu de la musique.
02:36Et qu'est-ce qui met un coup d'arrêt ?
02:38C'est mon incarcération.
02:40Deux voitures de police en feu.
02:42Ce 8 octobre 2016,
02:44elles viennent d'être attaquées par une vingtaine d'assaillants,
02:47masqués, munis de cocktails Molotov et de pavés,
02:50à proximité de la cité sensible de la Grande Borne.
02:53Deux des quatre policiers sont grièvement blessés.
02:56L'un d'eux est allié à l'hôpital,
02:58entre la vie et la mort.
02:59Deux voitures de keufs qui brûlent.
03:02Et les keufs, ils sont dedans.
03:06C'est-à-dire, quand cette histoire, elle se passe,
03:10le quartier, il en alerte.
03:13Quand on commence à voir, les médias,
03:14ils commencent à relayer
03:15une information judiciaire et ouverte
03:18pour tentative de meurtre.
03:23Il ne sait pas c'est quoi, finalement, là-bas, là.
03:25Hein ?
03:26Donc moi, je le vois.
03:28Je vois tout ça.
03:29Mais pourquoi je vais me sentir concerné ?
03:30T'as vu, à ce moment-là, je suis en mode
03:31« Ah ouais, putain, c'est chaud, là. »
03:35Octobre, novembre, décembre, il ne se passe rien.
03:39À part les gens qui se font perquisitionner
03:40parce qu'ils ont filmé.
03:42Ils s'orientent sur une bande.
03:43Donc, on est en janvier.
03:45Ils vont perquisitionner cette fameuse bande.
03:48Quand ils vont chercher cette fameuse bande,
03:50moi, je suis proche de cette bande-là, tu vois.
03:52Dans cette bande-là,
03:54il y en a un qui a dit que
03:55Kostdar,
03:59t'as vu, il est souvent avec
04:00certains de la bande.
04:04Pour moi,
04:06lui aussi, il va avoir dedans.
04:10Mais les keufs, à ce moment-là,
04:11il leur en faut tellement peu
04:13pour aller chercher quelqu'un
04:14parce qu'en fait, eux,
04:16ils ont une pression.
04:17Tu vois ce que je veux dire ?
04:18Ils ont une pression
04:19parce qu'on leur demande des comptes.
04:21Là, là, il faut que vous agissez vite.
04:22Donc, eux, à chaque fois
04:23qu'ils avaient une information,
04:25sans même savoir le pourquoi du comment,
04:27boum, boum, boum, boum, boum,
04:28ils allaient chercher.
04:29Chaque premier nom qui sortait,
04:31ils allaient le chercher.
04:31Moi, c'est comme ça que mon nom, il sort.
04:41J'entends.
04:42Mes soeurs, elles courent dans ma chambre.
04:49Ouais, je sais quoi.
04:52Moi, je sais, c'est quoi.
04:54Donc, je me lève.
04:56Je leur dis aller dans le salon.
04:57J'ouvre la porte.
04:59Ils me mettent un chassé.
05:02Je tombe.
05:04À ce moment-là, je vois trois mecs
05:05et une meuf qui rentre.
05:07Ils rentrent avec leur petite mallette.
05:08Ils ont un dossier.
05:12Ils me disent,
05:12« Elle est où de ta chambre ? »
05:13Je dois aller là-bas.
05:14On y va.
05:15Ils prennent le dossier.
05:16Ils le posent sur le lit.
05:20Moi, j'ai vu sur le dossier,
05:21je vois, il y a écrit « cause d'art »
05:22en gros, en noir.
05:26Et tu as vu depuis ce moment-là ?
05:27Je me dis, « Mais attends.
05:30C'est mon blase, ça. »
05:33Et je vois dans le dossier,
05:34il y a une pile de feuilles.
05:38Je dis, « Mais attends, attends, attends. »
05:40Là, je commence un peu
05:41à me rendre compte
05:42de ce qui se passe.
05:43Il y a un enquêteur,
05:45un gros, il vient.
05:46Je lui fais le malin en mode 1.
05:48« Vous n'avez pas honte
05:48de ce que vous avez fait ? »
05:50Je dis, « Voilà, de quoi tu me parles ? »
05:52Il me regarde comme ça.
05:54Il me dit, « Toi,
05:55tu vas pourrir en taule. »
05:56Il vient front contre front.
05:57« Vous n'avez pas honte ? »
05:58« Pourquoi vous n'avez pas fait ça à nous ? »
06:00« Pourquoi ? »
06:01« Pourquoi vous n'avez pas fait ça à nous ? »
06:03Je dis, « Mais qu'est-ce que tu me racontes ? »
06:04« Non, moi, je n'ai rien à voir.
06:04Je ne sais pas ce que tu me racontes. »
06:06« Ah oui, ben vas-y, on va voir ça. »
06:08C'est à ce moment-là
06:09que le travail psychologique commence.
06:11Il me met un drap sur la tête.
06:13Je rentre dans la voiture.
06:15Je ne vois pas où je vais.
06:16Et j'arrive à la sûreté.
06:19Départemental d'Evry,
06:19vous êtes placé en garde à vue
06:21pour tentative de meurtre.
06:22« Est-ce que vous avez besoin d'un avocat ? »
06:25Je suis en audition.
06:26On me demande,
06:27« T'as fait quoi ce jour-là ? »
06:27Je t'explique.
06:28Je suis parti regarder mon pote jouer.
06:30Après ça,
06:30on a appris par A+, B
06:32ce qui s'est passé.
06:33Ma mère aussi,
06:33elle m'en avait parlé.
06:35En sachant que ma mère,
06:35elle m'a vu sortir.
06:37Je ne sais pas ce que vous me racontez.
06:38Vous vous blaguez, etc.
06:40« Ah ouais, tu te blagues ? »
06:41« Ah ouais, vous vous blaguez. »
06:42« Ah, donne point pour des comptes. »
06:43« Ton nom, il est sorti. »
06:44« C'est pas pour rien. »
06:45Ils me racontent toute leur vie.
06:46Ils ont essayé.
06:47Ils m'ont mis des tartes dans la tête et tout.
06:49Mais t'as vu,
06:49je dis « Eh gros,
06:51voilà ton histoire.
06:52Je ne sais pas ce que tu me racontes. »
06:54Moi, je n'étais pas là.
06:55Je n'étais pas là
06:56et je ne sais pas qui était là.
06:57« Oh, tu traînes avec cette bande. »
06:59« C'est qui ? »
06:59« C'est qui ? »
06:59Je dis « Eh, je traîne avec eux. »
07:00« Je les connais. »
07:01« On se connaît tous dans la grande bande. »
07:03Et maintenant,
07:03je lui dis une phrase
07:04qui accélère les choses
07:06mais moi, je ne savais pas
07:07parce que moi,
07:07je n'ai pas l'habitude
07:08de ce milieu-là, tu vois.
07:09Je lui dis « Écoute,
07:10de toute façon,
07:11ce n'est pas toi
07:11qui décides de mon sort,
07:12c'est la juge. »
07:14Il me dit
07:15« Tu veux aller voir la juge ? »
07:16Je lui dis « Ouais,
07:17parce que ce n'est pas toi
07:17qui décides de mon sort. »
07:18Parce qu'eux,
07:19ils aiment bien faire croire
07:19que c'est eux
07:21qui décident
07:21si tu veux en prison ou pas.
07:23Moi, ça veut dire
07:23que je vais au tribunal
07:24voir le bureau de la juge.
07:26Je suis avec mon avocate,
07:27mon CDI.
07:29Je suis en place.
07:30Je lui dis « Écoutez, madame,
07:31je n'ai rien à voir.
07:32Une crème. »
07:34Quand je te dis une crème,
07:35c'est vraiment une crème.
07:36Elle était un peu vieille.
07:38Elle me disait
07:38« Elle me regarde.
07:39Elle me dit
07:39« Dis-moi ce que tu as à dire. »
07:42Je lui dis « Écoutez, madame,
07:44je ne sais pas
07:44ce que je fais devant vous.
07:48On m'a accusé
07:49d'avoir participé
07:50à cette attaque.
07:51Je n'ai rien à voir
07:52avec cette attaque
07:52de loin ou de près.
07:54Je travaille.
07:55Je suis chez mes parents.
07:56Je subviens
07:57aux besoins de mes parents.
08:00Donc là,
08:01si vous me mettez en prison,
08:02je vais devenir un autre homme.
08:03« Ne me mettez pas en prison. »
08:06Elle me dit
08:07« Vous avez tout. »
08:10Retiens bien,
08:11elle me dit
08:11« Vous avez tout
08:13pour être
08:15en contrôle judiciaire.
08:17Vous avez tout. »
08:21Mais comme l'affaire
08:22est trop grave
08:22et comme tout le monde
08:23est allé en prison,
08:25ce soir,
08:25vous dormez en prison.
08:28Elle finit par
08:29« Je suis désolé. »
08:33La maison d'arrêt
08:40de Bois d'Arcy,
08:42l'un des plus grands
08:43centres pénitentiaires
08:44de la région parisienne.
08:46J'arrive avec Bois d'Arcy.
08:47Ils savent déjà
08:48« T'es là pourquoi ? »
08:48Donc,
08:49ils te donnent
08:50ce sentiment de…
08:52Ah ouais,
08:52c'est plus parti
08:53de cette histoire, eux ?
08:54Un traitement
08:56un peu spécial,
08:57tu vois.
08:57Au début,
08:58je ne te mens pas
08:58ça au début.
09:00C'est à partir
09:00de ce jour-là
09:01où je mets mes pieds
09:02en cellule
09:03qu'encore une fois
09:04dans ma vie,
09:05je deviens encore
09:05un autre homme.
09:07Je deviens détenu.
09:08On t'appelle
09:08par un numéro.
09:1019 ans,
09:10première fois
09:11que je vais au placard.
09:12Et je ne pensais pas
09:13que j'allais aller
09:13aussi longtemps.
09:15Parce que pour moi,
09:16je me dis quoi ?
09:18Hé,
09:19laisse le temps
09:19faire les choses.
09:21Minimum,
09:22quatre mois,
09:22t'es dehors.
09:23Quatre, cinq mois,
09:23t'es dehors.
09:24J'ai passé deux ans
09:26et demi en prison
09:27avant le premier procès.
09:29Enfermé
09:29entre quatre murs
09:30et la liberté
09:31et mon seul rêve.
09:33C'est bad atroce.
09:34Les conditions de vie,
09:35elles sont bad atroces.
09:36Vous pouvez vous retrouver
09:37à quatre
09:37dans une cellule de trois,
09:39un lit par terre,
09:41l'état des cellules,
09:42la vie de ma mère.
09:43Sur mon lit,
09:45mais il y avait
09:45une gravure,
09:46il y avait écrit
09:471965 ou 1964.
09:50Mais c'est bad atroce.
09:55T'es ma, t'es ma,
09:56t'es ma,
09:56t'es ma.
09:57Les bagarres,
10:03ça, c'est tout
10:03les quatre matins.
10:05C'est tout
10:05les quatre matins.
10:06Et pour des clopes,
10:07pour du bédo,
10:08tu m'as 40 mes cantines,
10:10tu me dois une PCS.
10:11C'est qui qu'a essayé
10:12de gérer ma meuf devant ?
10:15Des motifs de bagarres.
10:19C'est affroisant, ça.
10:20Ce qu'ils nous ont fait aussi
10:26au premier procès,
10:27c'était atroce.
10:29Ces quatre policiers victimes,
10:30aujourd'hui,
10:31ils vont être présents,
10:32ils vont faire face
10:33à une partie
10:34de leurs agresseurs présumés.
10:36Je dis une partie
10:37parce que sur les bandes
10:39de vidéosurveillance
10:40qui avaient pu filmer
10:40l'attaque de loin,
10:41on voyait une vingtaine
10:42de jeunes,
10:43mais aujourd'hui,
10:44ils sont 13 à comparaitre,
10:4513 qui nient toute implication
10:47dans les faits.
10:48Ils nous ont mis
10:49une escorte chacun.
10:51Quand on nous transportait,
10:53les routes,
10:53elles étaient barrées,
10:54il faut les laisser passer,
10:55eux, en priorité.
10:56Ça veut dire
10:57que c'était un convoi exceptionnel.
10:58On arrive au tribunal d'Evry,
11:00barricadé de partout.
11:03Barricadé de partout.
11:04La procureure,
11:05elle était escortée.
11:07On est là,
11:07on est tous choqués
11:08de ce qui se passe.
11:08On se dit,
11:08mais wesh,
11:09ils nous prennent pour qui, là ?
11:11Qui sommes-nous
11:12pour que la procureure,
11:13elle soit escortée ?
11:15C'est quoi ?
11:15On va appeler un commando
11:16et...
11:17Wesh.
11:19Qui sommes-nous ?
11:20Ce ne sont pas
11:20des jeunes décérébrés,
11:22ce ne sont pas
11:22des jeunes irresponsables,
11:23ce sont des criminels endurcis
11:25qui ont préparé
11:26une opération commando.
11:27J'espère,
11:28nous espérons,
11:29que la justice sera
11:30à la hauteur de la gravité
11:31de ce qui s'est passé
11:31ce jour-là.
11:33C'est des policiers
11:34du 91 qui sont brûlés.
11:37C'est des enquêteurs
11:37du 91 qui enquêtent.
11:40C'est le tribunal
11:41du 91 qui juge.
11:45Où est l'objectivité
11:47dans tout ça ?
11:49C'est un verdict
11:49qui n'a pas contenté
11:51grand monde.
11:52Cinq acquittements
11:52et huit condamnations
11:54allant de dix à vingt ans
11:55de réclusion.
11:56À ce procès-là,
11:57je suis condamné
11:57à dix-huit ans
11:58de prison,
11:59à dix-huit ans
12:00de réclusion criminelle.
12:02Je prends les dix-huit ans.
12:05On me regardait
12:06ce qui s'est passé,
12:07on se dit,
12:07mais wesh,
12:09c'est un truc de ouf
12:10ce qui s'est passé.
12:12Donc c'est à ce moment-là,
12:13après je retourne
12:14en cellule.
12:15J'étais déjà dans une mentale
12:16où je préparais la sortie
12:17pour te dire
12:19que les dix-huit ans
12:20en fait,
12:20ils m'ont tellement affecté
12:21que je me disais,
12:24non, c'est pas possible.
12:25C'est impossible.
12:27J'y crois pas,
12:27mais je suis dedans.
12:29Donc c'est vrai,
12:30mais j'y crois pas,
12:31tu vois.
12:32Je fais appel,
12:33le jour même.
12:34Je n'ai même pas attendu,
12:34je ne sais pas quoi,
12:35le jour même.
12:36Le jour même,
12:36je fais appel.
12:37Les avocats de la Défense
12:39estiment eux
12:39que quatre ans après les faits,
12:41il y aura une approche différente
12:42lors de ce procès.
12:44Le fait que ce soit jugé à Paris
12:46et non plus en Essonne
12:47avec un délai plus long
12:48va permettre des débats
12:49moins anesthésiés
12:50par l'émotion
12:51et plus sereins et techniques.
12:52C'est ce qu'a expliqué
12:53l'avocat d'un des accusés
12:56avec ce procès
12:57qui se tient à nouveau
12:58comme en première instance
13:00à huis clos
13:00en raison de la minorité
13:02de trois des accusés
13:03au moment des faits.
13:04Là, l'appel,
13:05c'est à Paris,
13:07c'est des gens de Paris
13:09qui ne connaissent pas l'histoire,
13:12qui vont apprendre l'histoire
13:13au procès.
13:15Le piège,
13:15il ne pouvait pas durer
13:16aussi longtemps que ça.
13:17Dans une garde à vue,
13:20tout ce qui se dit,
13:21tu le notes.
13:22Eux, ils ont décidé
13:22de noter ce qu'ils voulaient
13:23parce qu'il y a d'autres auditions
13:26où le monsieur B en question,
13:28il dédouane des bougs
13:29mais les keufs, eux,
13:31ils n'ont pas pris les parties
13:32où ils dédouanent ces bougs-là.
13:33Ils ont arrangé à leur sauce,
13:34ils ont pris ce propos-là,
13:35ils ont pris ce propos-là,
13:36ils ont effacé ce qu'il y avait
13:37au milieu.
13:38Hop, ça fait une phrase,
13:39ça fait que lui,
13:39ça l'incrimine.
13:40Une fois qu'on a mis
13:41ces auditions à la télé,
13:43on regardait,
13:46on se disait,
13:47c'est ça, là,
13:48qui a fait qu'on fasse
13:49tout ça de tolou.
13:53On m'annonce,
13:55je suis acquitté.
13:56La vie de ma mère,
14:01on m'annonce que je suis acquitté.
14:02Donc là,
14:02on m'annonce que,
14:04là, on va te ramener en cellule,
14:06tu rentres chez toi.
14:07Après quatre ans
14:08et trois mois de prison.
14:11Là où depuis le début,
14:13je dis,
14:13vous vous trompez.
14:15Quatre piges.
14:17Pour rien.
14:19Je ne veux même plus
14:20entendre parler de dons,
14:21je n'ai même pas porté plainte,
14:22rien.
14:24Moi, ce que je voulais,
14:25c'était juste ma liberté.
14:26Maintenant que j'ai eu gain de cause,
14:28désolé du terme,
14:29mais...
14:49Pendant trois jours,
14:50je suis resté éveillé,
14:51de peur de dormir
14:52et que ça soit faux.
14:54Je me rappelle,
14:55moi,
14:55je sors à deux heures du matin.
14:57Je ne dors pas.
14:57Je ne dors pas jusqu'à dix heures.
15:01Je ne dors pas jusqu'à dix heures du matin.
15:03Ma sœur,
15:03elle me dit,
15:04viens,
15:04viens,
15:04on va à Leclerc.
15:05Viens avec moi,
15:06on va à Leclerc.
15:07J'arrive à Leclerc,
15:08je ne suis pas bien.
15:09Pourquoi je ne suis pas bien ?
15:10Parce que je me retrouve
15:11dans un endroit
15:11où il y a trop de gens.
15:13Moi,
15:13je n'avais pas,
15:14j'avais perdu cette habitude-là.
15:15Il y a trop de gens.
15:17Il y a trop de trucs
15:18que je peux choisir,
15:19avoir le choix.
15:19quand tu es en taule,
15:21tu n'as pas le choix,
15:22frère.
15:23Tu sors à l'heure
15:24qu'on te dit,
15:24tu vois ta famille
15:25quand on te le dit,
15:26tu manges ce qu'on te propose.
15:30Là,
15:30je suis à la Leclerc.
15:32Elle me dit,
15:32prends ce que tu veux.
15:34Tout ce que j'avais envie
15:35quand j'étais en cellule,
15:37je n'ai même pas envie
15:38de le prendre.
15:38parce qu'en fait,
15:41je t'ai déconnecté,
15:44je ne te ment pas,
15:44je t'ai déconnecté.
15:45Je suis parti voir un psy
15:46parce qu'il fallait que,
15:47tu vois,
15:47je suis parti voir un psy.
15:51Même lui,
15:51il me dit,
15:53le fait de te voir
15:54comme ça entier,
15:55c'est déjà une victoire
15:56pour toi.
15:57Moi,
15:57tu as vu,
15:58quand je suis avec des gens,
16:00les gens,
16:00ils ne savent pas
16:00que moi,
16:02je savoure le moment.
16:04On ne savoure pas
16:04le moment
16:05de la même manière.
16:07Et ça,
16:08ça va être
16:08jusqu'à la fin de ma vie.
16:11Parce que j'aurais pu
16:11faire partie
16:12de ceux qui restent.
16:34Le rap,
16:35à titre personnel,
16:37moi,
16:37le rap,
16:38c'est une sorte
16:39de thérapie.
16:42Il y a des mecs
16:43qui aujourd'hui
16:43sont sortes devant
16:44de la scène,
16:44tu as vu,
16:45que je connais,
16:45tu vois,
16:47que je connais,
16:48qui aujourd'hui,
16:48vraiment,
16:49ils font partie
16:49des noms que tu cites
16:52quand tu parles
16:52du rap français.
16:54Donc,
16:54ça montre
16:54que c'est possible,
16:55tu vois.
16:56Et en vérité,
16:57c'est ça aussi
16:58qui fait en sorte
16:59que j'y crois aussi
16:59pour moi.
17:00S'il n'y aurait pas eu
17:01tout ça,
17:01il y a même
17:02de fortes chances
17:03que je fasse partie
17:04de ce lot-là.
17:05Parce que j'étais bien
17:05parti pour.
17:06Et je pense
17:07que je n'aurais pas arrêté.
17:08Les gens aussi
17:09auront reconnu
17:10le travail
17:10qui aura été fourni.
17:12Il n'y a pas de regrets,
17:13ça fait partie
17:14de la vie,
17:14c'est une expérience.
17:15Toute cette histoire,
17:16c'est vraiment
17:17quelque chose
17:17qui m'a beaucoup appris.
17:18« Le temps s'est écoulé. »
17:21« J'ai eu le temps
17:22de bouler. »
17:23« C'est pas ça
17:24qu'on voulait. »
17:25« Non. »
17:27Aujourd'hui,
17:28je sais que,
17:29musicalement parlant,
17:31t'as vu,
17:32le dernier projet
17:32que j'ai sorti
17:33à Solo,
17:35tout ce qui s'est passé,
17:36c'est bon.
17:37On met ça de côté
17:38et là,
17:39je vais arriver
17:40avec du renouveau.
17:42Je veux tourner la page.
17:43Et c'est même pour ça
17:43que j'ai accepté
17:44de faire ça avec toi.
17:46C'est vraiment pour...
17:48J'en ai parlé
17:49et ça y est.
17:51Maintenant,
17:52suivez-moi
17:53pour vraiment
17:55que vous soyez
17:56convaincus
17:58de mon talent.

Recommandations