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  • 28/05/2025
Quel avenir pour la gauche en 2027 ? La loi Duplomb, un déni de démocratie ? Fin de vie : était-ce un débat apaisé ?
Les députés Stéphane Peu, président du groupe GDR, et Pierrick Courbon, député socialiste de la Loire, ont répondu aux questions de Mael Morin, Hugo Couturier (Hugo au Perchoir), Elsa Margueritat et du chat.

Légi'Stream présenté par Mael Morin, c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.

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Transcription
00:00:00Salut à tous, j'espère que vous allez bien.
00:00:02On se retrouve, comme chaque semaine,
00:00:04dans les Gstream, avec, cette semaine,
00:00:06un programme assez chargé,
00:00:08puisqu'on va parler de la proposition de loi
00:00:11sur l'aide active à mourir,
00:00:13on va parler de la réforme des retraites
00:00:15ou encore du congrès du Parti socialiste.
00:00:18Alors, pour en parler avec moi, cette semaine,
00:00:20il y a Elsa. Salut, Elsa.
00:00:22Et il y a Hugo. Comment ça va, Hugo ?
00:00:24Comme un mercredi.
00:00:26Comme un mercredi, je suis engagé.
00:00:28J'espère que vous êtes en forme,
00:00:29parce qu'on va attaquer directement dans le dur du sujet
00:00:33avec notre première invitée, Stéphane Peux.
00:00:35Bonjour.
00:00:36Merci de venir nous voir, nous répondre dans les Gstream.
00:00:40Vous êtes président du groupe Gauche démocrate et républicaine.
00:00:43C'est assez récent,
00:00:45puisque vous avez pris la suite d'André Chasseigne.
00:00:47Le 1er avril.
00:00:49Si on veut être taqué, on peut dire co-président,
00:00:51car il y a une spécificité au groupe GDR
00:00:54que vous nous expliquerez.
00:00:55Pour l'instant, tout se passe bien ?
00:00:58C'est chronophage, mais ça se passe bien, c'est intéressant.
00:01:01On va revenir tout à l'heure.
00:01:03On parlera de votre niche parlementaire
00:01:05qui aura lieu la semaine prochaine, jeudi prochain,
00:01:08dans l'hémicycle.
00:01:09Je vous propose de commencer avec la question de l'aide à mourir,
00:01:13puisque la proposition de loi a été adoptée hier soir
00:01:16en première lecture.
00:01:17Il se trouve que vous êtes le seul de votre groupe
00:01:20à avoir voté contre. Pourquoi ?
00:01:21C'était déjà ma position
00:01:24lorsqu'on a étudié le texte l'an dernier,
00:01:28avant la dissolution.
00:01:30A l'époque, dans mon groupe,
00:01:32il y avait également Pierre Dareville et André Chasseigne,
00:01:35qui étaient, avec moi,
00:01:37plutôt contre ce texte,
00:01:40sachant que, bon,
00:01:43c'est un sujet qui renvoie un peu à l'intime de chacun.
00:01:47Il y a une dimension personnelle,
00:01:49une dimension philosophique.
00:01:51Moi, j'ai essayé d'expliquer
00:01:54que je suis contre, non pas pour des raisons religieuses,
00:01:59je suis contre en essayant d'argumenter
00:02:03une opposition de gauche à ce texte,
00:02:06parce que je pense
00:02:10que c'est un texte qui opère une rupture
00:02:13et qui peut ouvrir
00:02:17des...
00:02:18est dangereux socialement.
00:02:21Je vois beaucoup de gens, chez moi, en Seine-Saint-Denis,
00:02:24qui se refusent à aller en EHPAD
00:02:28parce qu'ils considèrent que leurs enfants modestes
00:02:31ne pourront pas payer et se culpabilisent
00:02:33d'être un poids pour leurs enfants.
00:02:35Je sais aussi que, par exemple, dans le texte sur l'aide à mourir,
00:02:39il faut un délai de 15 jours pour avoir le double avis médical
00:02:43sur une demande...
00:02:44une demande de...
00:02:47d'administration de la substance lethale
00:02:50alors que, dans mon département,
00:02:54qui a des soins palliatifs, il faut six mois
00:02:56pour obtenir un rendez-vous dans un centre antidouleur.
00:02:59Donc, je pense qu'en l'état actuel de notre santé publique,
00:03:03en l'état actuel des soins palliatifs,
00:03:06mais aussi en l'état actuel de la société,
00:03:08de plus en plus individualiste,
00:03:10où on culpabilise beaucoup les personnes âgées,
00:03:13où on attend toujours une loi grand âge,
00:03:15qui n'est toujours pas venue en débat à l'Assemblée,
00:03:19je m'inquiète beaucoup,
00:03:22non pas du texte tel qu'il est,
00:03:24mais de la porte qu'il entre-ouvre
00:03:26et qui peut, demain,
00:03:29faire triompher
00:03:30un individualisme un peu égoïste
00:03:34sur la solidarité.
00:03:37Mais du coup, vous n'êtes pas dans un désaccord de principe
00:03:40avec le tas d'Asie et la fin de vie ?
00:03:43Si on admet qu'on pourrait aller vers une société
00:03:45qui a de meilleurs soins palliatifs,
00:03:47qui accompagne un peu mieux nos malades,
00:03:50vous accepteriez une loi qui autorise les gens à choisir,
00:03:53dans le cas de maladies incurables, de partir ?
00:03:55Oui, mais j'ai du mal à croire à ce choix.
00:03:58Pour vous, c'est une question individualiste ?
00:04:00J'ai du mal à croire à un choix tout à fait libre,
00:04:04un choix de ce type,
00:04:06c'est-à-dire de la vie et de la mort,
00:04:08tout à fait libre et tout à fait libéré
00:04:11des pressions sociales ou des pressions familiales.
00:04:15Et donc, je pense que pour moi,
00:04:17la question, c'est la question de la souffrance.
00:04:20Dès lors que la souffrance peut être soulagée,
00:04:26je pense qu'on ne doit pas satisfaire
00:04:30à une demande de fin de vie,
00:04:33parce que je pense que c'est un choix
00:04:36qui ne pourra jamais être libre.
00:04:38Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent
00:04:41qu'ils n'ont pas choisi de naître, mais de choisir la mort ?
00:04:44Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous répondent ça ?
00:04:48Philosophiquement, je peux le comprendre,
00:04:50mais ce n'est pas à la société de l'administrer.
00:04:55Et justement,
00:04:58est-ce que vous pensez que le texte va aller en adoption définitive
00:05:02avant la fin du mandat, sauf s'il démissionne,
00:05:04la fin du mandat du chef de l'Etat en mars-avril 2027 ?
00:05:08Oui. Normalement, le calendrier, c'est automne au Sénat,
00:05:11et donc ça devrait revenir début 2026 à l'Assemblée
00:05:14en lecture définitive.
00:05:16Donc oui, s'il n'y a pas de dissolution,
00:05:18s'il n'y a pas d'interruption de notre mandat,
00:05:22je pense que c'est un texte qui devrait être abouti
00:05:26avant la fin, avant 2027, en tout cas.
00:05:28Et pour revenir un peu sur la philosophie,
00:05:31est-ce que vous adhérez à ce que dit François Bayrou ?
00:05:36Il disait que pour lui, l'aide à mourir,
00:05:38c'est un détournement d'un acte ultime
00:05:41en un acte normal et banal.
00:05:42Est-ce que c'est quelque chose que vous, vous partagez ?
00:05:45Je crains, oui, je partage assez cette remarque,
00:05:48je crains la banalisation,
00:05:50mais je crains surtout...
00:05:53Je crains surtout la pression sociale,
00:05:55soit les plus vulnérables et les plus pauvres.
00:05:58Vous savez, j'ai été très marqué, moi, pendant le Covid,
00:06:01d'entendre sur des chaînes de télévision
00:06:06ou dans le débat public,
00:06:08parmi les plus... les ultralibéraux,
00:06:11mais parfois aussi sur des chaînes comme CNews,
00:06:13qui sont, parfois, on dit, d'inspiration un peu catholique.
00:06:19Je sais pas si vous vous souvenez de ces débats
00:06:21où on disait, comment est-ce possible
00:06:24de mettre un pays à l'arrêt, pendant le Covid,
00:06:27pour se prévenir d'une maladie
00:06:29qui, finalement, ne touche que les vieux ?
00:06:33Les plus fragiles, pas que les vieux.
00:06:35Non, mais les inactifs,
00:06:37les gens, en gros, qui ne servent plus à rien, quoi.
00:06:40D'un point de vue...
00:06:42D'un point de vue strictement utilitaire.
00:06:45Ca m'avait beaucoup choqué.
00:06:47J'entends aussi les débats sur l'homme augmenté aux Etats-Unis,
00:06:52qui ne sont plus l'apanage de quelques Illuminés dans un coin,
00:06:56mais qui pénètrent aussi les sphères dirigeantes
00:06:59des Etats-Unis, de certains pays européens.
00:07:02Donc, il y a une évolution du débat
00:07:05intellectuel
00:07:08sur l'individualisme,
00:07:11sur le tri entre actif et inactif.
00:07:16Je pense qu'on est loin
00:07:19du sentiment de solidarité, de fraternité,
00:07:23d'égalité entre les citoyens,
00:07:25puis d'attention aux autres.
00:07:27Moi, je pense que...
00:07:30Je pense que, même au sein de famille,
00:07:33il m'arrive parfois, je vais souvent visiter des malades
00:07:36à l'hôpital,
00:07:37il m'arrive parfois d'être assez surpris
00:07:41de voir qu'au sein d'une famille,
00:07:43bon, la charge d'un parent malade,
00:07:48bon, on pouvait se dénester de cette charge,
00:07:53on s'en porterait pas plus mal.
00:07:55Vous dites qu'on vous parle de pression sociale.
00:07:58Oui, oui. Et je pense qu'il y a des gens
00:08:00qui intériorisent le fait de...
00:08:04Vous savez, plus vous êtes pauvre,
00:08:06plus vous êtes modeste,
00:08:07plus on vous a donné le sentiment,
00:08:09pendant toute votre vie, d'être une charge pour la société.
00:08:13Les gens qui ne sont rien.
00:08:14Absolument.
00:08:15Et donc, voilà,
00:08:17et quand vous avez le sentiment,
00:08:19et que parfois, on vous dit que vous faites partie
00:08:21de ces gens qui ne sont rien,
00:08:23eh bien, vous pouvez l'intérioriser
00:08:26jusqu'au point de considérer
00:08:28que vous devez soulager la société de votre présence.
00:08:32Justement, parce que là,
00:08:34on parle de personnes qui sont très âgées,
00:08:36ou extrêmement pauvres,
00:08:38mais dans le cas où ce sont des personnes
00:08:40qui sont atteintes de maladies incurables,
00:08:42ils souffrent énormément,
00:08:44je pense à plein de maladies,
00:08:45les sclérose en plaques, la maladie de Hitchington,
00:08:48Charcot, etc., évidemment,
00:08:50c'était une véritable demande
00:08:53qu'on puisse avoir cette aide à mourir là,
00:08:58plutôt que d'aller payer très cher dans des pays étrangers,
00:09:02ce qui, en plus,
00:09:04il y a une forme d'inégalité, du coup,
00:09:06dans la question.
00:09:07Oui, j'entends cet argument.
00:09:10En même temps, on peut aussi se dire
00:09:12que la loi Claes-Leonetti,
00:09:15dans ce qu'elle permettait de soulager les souffrances,
00:09:18voire, éventuellement,
00:09:20de recourir à la sédation longue et continue,
00:09:23a été trop méconnue,
00:09:24parce que, normalement,
00:09:26ce type de souffrance réfractaire,
00:09:31parce qu'une maladie incurable,
00:09:33on peut avoir une maladie incurable et vivre très longtemps.
00:09:36C'est pour ça qu'il y a le long et moyen terme
00:09:39qui a été défini par l'AS de quelques mois,
00:09:42moins d'un an.
00:09:43C'est pour ça aussi que j'avais déposé un amendement
00:09:46pour essayer d'introduire la notion de prévisibilité,
00:09:50bon, ce qui est compliqué,
00:09:53mais qui essayait quand même de dire qu'incurable,
00:09:57c'est insuffisant.
00:09:58Vous pouvez avoir une maladie incurable
00:10:00et vivre 15 ans.
00:10:01Dans lesquelles on souffre énormément.
00:10:04Oui, mais...
00:10:05C'est pour ça.
00:10:06Mais attention, la loi ne dit pas
00:10:08dans les cas où on souffre énormément.
00:10:10La loi dit incurable.
00:10:11Incurable, oui, ça peut être incurable,
00:10:14sans souffrance, et durer longtemps.
00:10:17Vous avez peur qu'il y ait une pression de la société
00:10:19qui amène les gens à se tourner vers un suicide assisté,
00:10:23c'est ça ?
00:10:24Oui, moi, je pense que...
00:10:26Enfin, je pense que...
00:10:29La loi telle qu'elle est
00:10:30comporte un certain nombre de garde-fous,
00:10:33mais je pense qu'elle en trouve une porte dangereuse.
00:10:36Civilisationnelle, en fait.
00:10:37Oui, civilisationnelle.
00:10:39Je pense que...
00:10:40Oui, on peut dire...
00:10:41On peut dire que c'est...
00:10:43Enfin, je l'avais utilisé en 2024,
00:10:46je ne l'utilise plus parce que ça a été repris
00:10:50par d'autres personnes avec qui je ne me reconnais pas,
00:10:53mais il y a une dimension de rupture anthropologique,
00:10:56je crois, dans cette loi.
00:10:57Il y a une question dans le tchat de Stéphane qui nous demande
00:11:00la différence d'être mis dans le coma et d'en mourir à long terme
00:11:04et d'y mettre fin de façon consciente.
00:11:06La différence, c'est que...
00:11:08Oui, bon.
00:11:09La différence, c'est que le médecin, dans un cas,
00:11:12vous soulage, et dans l'autre cas, vous administre la mort.
00:11:16Dans la loi, c'est le patient qui s'injecte lui-même le produit.
00:11:20Oui, enfin...
00:11:21Si il est dans le coma, c'est quelqu'un qui lui injecte,
00:11:24mais s'il est conscient, c'est lui-même qui s'injecte.
00:11:27C'est lui-même qui l'injecte, d'après avis médical,
00:11:30et on lui donne les moyens de le faire.
00:11:32C'est...
00:11:34Dans un cas, on administre la mort,
00:11:36dans l'autre cas, on soulage les souffrances.
00:11:38C'est pas du tout le même geste, c'est pas du tout la même intention,
00:11:42c'est pas du tout la même signification.
00:11:44Je trouve qu'Elsa disait un truc très intéressant
00:11:47sur un peu cette... Pas discrimination,
00:11:49entre les riches qui peuvent se le payer et les moins riches.
00:11:53Un exemple qu'on a tous cuits, c'est Guy Bedos,
00:11:55d'un medicament qu'ils lui ont fait mourir chez lui
00:11:59avec sa famille.
00:12:00Comment on peut trouver cet équilibre
00:12:03entre des gens qui veulent mourir et que certains choisissent
00:12:07de mourir seuls ou d'autres entourés,
00:12:09parce qu'ils ont les moyens de pouvoir le faire ?
00:12:11Oui, oui, non,
00:12:13mais je vois bien,
00:12:15j'ai moi-même un ami très cher
00:12:18qui a procédé de la sorte,
00:12:21et j'ai beaucoup discuté avec sa famille,
00:12:24et, en même temps, je pense que si on lui avait...
00:12:30fait connaître les ressources que permettait la loi Claes Leonetti,
00:12:35il n'aurait pas recouru à cette...
00:12:38En fait, il a abrégé ses souffrances.
00:12:41Bon.
00:12:42Mais normalement, on est en capacité, aujourd'hui...
00:12:47-...d'y répondre. -...d'y répondre.
00:12:50Et donc, la question du suicide assisté,
00:12:54c'est une autre question qui, de mon point de vue,
00:13:00comporte un danger assez vertigineux
00:13:03pour une société qui, en plus,
00:13:05fait un peu triompher des individualismes,
00:13:08qui sont des égoïsmes.
00:13:09Et moi, je vois surtout une société de plus en plus égoïste
00:13:13et qui, de ce fait,
00:13:16comporte plein de dangers
00:13:20avec une loi comme ça pour les plus fragiles.
00:13:23Je vous propose d'avancer un peu dans nos thèmes du jour,
00:13:27qu'on parle un peu de votre journée d'initiative parlementaire
00:13:31La Niche, GDR, qui aura lieu en séance jeudi prochain.
00:13:35Vous allez porter une proposition de résolution
00:13:38pour abroger la réforme des retraites à 64 ans.
00:13:41Si vous pouvez nous expliquer un peu l'objectif de ce texte.
00:13:45Alors, l'objectif, il est très simple.
00:13:48La réforme Borne-Macron de 2023...
00:13:54a été un pur scandale démocratique,
00:13:56sans doute le plus grand scandale démocratique
00:13:59après le refus de reconnaître le vote des Français
00:14:02au référendum de 2005,
00:14:04célèbre les 20 ans demain, absolument,
00:14:07puisqu'il a été procédé
00:14:11à l'utilisation d'un véhicule législatif,
00:14:14comme on dit, qui était la loi de finances
00:14:17de la Sécurité sociale, avec un délai extrêmement court.
00:14:20Vous pouvez remonter dans l'histoire de l'Assemblée,
00:14:23même récente, toutes les lois sur les retraites,
00:14:26il y en a eu beaucoup, ont toujours fait
00:14:282-3 mois de débat à l'Assemblée, là, c'était 15 jours,
00:14:31possibilité d'amendés réduites, et à la fin, pas de vote, 49-3.
00:14:36Ensuite, il y a eu beaucoup de volonté de revenir.
00:14:40Il y a eu une demande de référendum d'initiative partagée
00:14:44faite au Conseil constitutionnel, qui l'a refusée.
00:14:47Ensuite, il y a eu des niches parlementaires
00:14:49qui ont essayé de réintroduire un vote de l'Assemblée
00:14:53sur la loi retraite, il y a eu une obstruction
00:14:55qui a empêché...
00:14:56-...du Rassemblement national... -...et de la France insoumise.
00:15:00Donc, à chaque fois, obstruction de la Macronie
00:15:03et de la droite pour empêcher le vote.
00:15:06Donc, nous, nous avons décidé,
00:15:08dans notre journée parlementaire du 5 juin,
00:15:10de déjouer cette obstruction et d'obtenir le premier vote
00:15:13de l'Assemblée nationale en faisant ce qu'on appelle
00:15:16une résolution, une résolution, ça ne s'amende pas,
00:15:19et donc, du coup, on ferme la porte
00:15:23à la possibilité, pour ceux qui auraient voulu,
00:15:27de faire de l'obstruction un an plus finir
00:15:29et nous amener jusqu'à minuit.
00:15:31Il y aura un vote, le premier de l'Assemblée nationale.
00:15:34Sauf qu'il n'est pas contraignant.
00:15:36Mais pour autant, vous dites que ce n'est pas symbolique.
00:15:39La proposition de résolution ne va pas abroger la réforme,
00:15:43mais vous dites que ce n'est pas symbolique
00:15:45D'abord, ce ne sera pas symbolique,
00:15:47puisque c'est la première fois que l'Assemblée va voter.
00:15:51Ca, c'est un symbole.
00:15:52Que l'Assemblée s'exprime pour la première fois,
00:15:55je trouve ça symbolique.
00:15:56Oui, c'est un symbole de...
00:15:58Oui, c'est ça, oui, c'est...
00:16:00Oui, c'est un symbole, si on veut,
00:16:02mais c'est surtout un acte politique qui est posé,
00:16:06parce qu'à partir du moment où l'Assemblée ne peut pas voter,
00:16:10où l'Assemblée ne peut plus déposer de proposition de loi,
00:16:13où le référendum est refusé par le président de la République,
00:16:17encore il y a quelques jours, dans l'émission qu'il a faite,
00:16:20le vote de l'Assemblée,
00:16:22tel qu'il va se dérouler le 5 juin,
00:16:25va être un vote beaucoup plus que sympolique.
00:16:29Ca va être l'expression des représentants du peuple
00:16:33vis-à-vis de cette réforme, qui, je le répète,
00:16:36que certains disent...
00:16:38J'ai entendu Gabriel Attal dire
00:16:40que les Français ont tourné la page.
00:16:42Ils n'ont pas tourné la page de la réforme des retraites.
00:16:45D'abord parce que cette réforme était à la fois injuste
00:16:48mais aussi très brutale,
00:16:50dans la mesure où elle s'appliquait immédiatement.
00:16:52Jamais une réforme des retraites ne s'est appliquée immédiatement
00:16:56à la génération qui partait.
00:16:58Il y avait des gens, au moment du vote de la loi,
00:17:02qui avaient déjà programmé leur pot de départ à la retraite.
00:17:06Le pot de départ, c'est pas grave,
00:17:08mais il y en avait d'autres qui avaient déjà donné congé
00:17:11leur appartement pour partir dans l'endroit
00:17:14où ils avaient décidé de passer leur retraite,
00:17:17qui ont été obligés de renoncer.
00:17:19Donc, elle a été brutale, elle était d'application immédiate.
00:17:22Aujourd'hui, les Français, quand ils sont sondés,
00:17:25d'ailleurs, quand le président de la République a essayé
00:17:28de dire qu'il allait recourir au référendum
00:17:31et que les sondeurs disaient ce qu'ils voulaient,
00:17:34en tête des questions, souhaitaient la réforme des retraites.
00:17:37Donc, nous, ce que nous disons au Premier ministre,
00:17:40c'est la question que je lui ai posée hier,
00:17:43d'ailleurs, lors des questions au gouvernement,
00:17:45c'est, entendez-vous,
00:17:49ne serait-ce que pour la bonne santé démocratique de notre pays,
00:17:53reconnaître enfin l'aspiration majoritaire des Français,
00:17:56le vote des représentants du peuple à l'Assemblée nationale
00:18:00et en tenir compte pour abroger cette réforme
00:18:02et revenir devant le Parlement pour qu'on ait un vrai débat
00:18:05sur la question des retraites.
00:18:07Si on nous dit, comme m'a répondu François Bayrou hier,
00:18:10oui, mais il y a un problème de financement,
00:18:13bien sûr, il y a un problème de financement.
00:18:15Personne ne dit qu'il y a un problème.
00:18:17Le seul sujet, c'est que nous souhaitons débattre
00:18:20des chemins à suivre pour financer
00:18:23et consolider la retraite par répartition.
00:18:26Nous avons plein de propositions à faire,
00:18:28donc il faut que l'Assemblée puisse en discuter.
00:18:31Si jeudi prochain, elle est adoptée,
00:18:33cette proposition de résolution, c'est que derrière,
00:18:36vous demandez s'il y a un nouveau texte qui arrive.
00:18:39C'est pour...
00:18:40Et ce, d'autant plus qu'il est probable
00:18:42que le conclave sur les retraites, qui va se terminer le 17 ou le 20 juin,
00:18:47n'aboutisse pas à...
00:18:49Qu'attendez-vous de ce conclave ?
00:18:51J'entendais encore
00:18:53le secrétaire général de la CFE-CGC, ce matin,
00:18:58qui semble dire qu'il n'y aura pas d'accord,
00:19:01puisqu'il y a un blocage absolu
00:19:03du MEDEF, du patronat,
00:19:06de bouger aucune ligne de financement.
00:19:10Dès lors qu'ils veulent bouger aucune ligne de financement,
00:19:13d'ailleurs, il prenait l'image qui m'a fait rire,
00:19:16il disait que le MEDEF et le patronat,
00:19:18c'est un peu comme quand vous allez prendre l'apéro
00:19:20le dimanche matin au PMU.
00:19:24Quand c'est à son tour de payer la tournée,
00:19:26il a plus soif, quoi.
00:19:27Donc...
00:19:28Donc c'est un peu le...
00:19:30C'est un peu l'attitude très fermée
00:19:34du MEDEF vis-à-vis de...
00:19:36Donc il faut revenir vers l'Assemblée,
00:19:38il y a plein de propositions qui sont sur la table,
00:19:41et je rappelle, juste, fini là-dessus,
00:19:43c'est que François Bayrou a écrit aux députés
00:19:46au mois de février.
00:19:48Il nous a adressé une lettre
00:19:50où il s'est engagé à revenir devant l'Assemblée nationale
00:19:54avec un texte sur les retraites.
00:19:55Bon.
00:19:56Euh...
00:19:59Voilà. Donc nous allons lui offrir la possibilité de le faire
00:20:03avec le vote, j'en suis certain,
00:20:05qui sera un vote majoritaire de l'Assemblée.
00:20:08Vous parlez de sauver le système de retraite par répartition.
00:20:11Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui accusent ce système
00:20:14d'être profondément injuste
00:20:16envers les générations les plus jeunes,
00:20:18qui sont moins nombreuses, qui ont plus de difficultés
00:20:21économiques et financières par rapport à des générations
00:20:24plus jeunes, les années 50, etc.,
00:20:26qui doivent financer un système de retraite
00:20:29qui est quand même assez colossal ?
00:20:31Bah... Non, parce que le...
00:20:33Aujourd'hui, le déficit
00:20:37des retraites ne vient pas
00:20:40du nombre de personnes à la retraite
00:20:42et du nombre de personnes qui travaillent.
00:20:44Il vient du fait que les gouvernements successifs
00:20:47ont décidé d'exonérer de cotisations sociales
00:20:50euh...
00:20:53une partie des entreprises.
00:20:56Ce qui fait qu'il n'y a pas de problème d'équilibre.
00:21:00En soi, il y a un problème de recette.
00:21:03Bon. Et donc, c'est pas les générations actuelles.
00:21:06C'est le choix d'avoir exonéré
00:21:10les entreprises de cotisations sociales,
00:21:12en parlant toujours de charges,
00:21:14alors que c'est ce qui finance nos retraites,
00:21:16notre sécurité sociale et notre modèle social,
00:21:19donc, contrairement à une idée reçue
00:21:21sur le nombre de jeunes par rapport au nombre d'actifs
00:21:24et au nombre de retraités,
00:21:26aujourd'hui, le grand problème qu'il y a pour les jeunes,
00:21:29c'est l'idée que le système par répartition
00:21:32ne serait pas pérenne,
00:21:34parce qu'on ne s'en donnerait pas les moyens.
00:21:36A force de couper dans les recettes de ce système,
00:21:39en exonérant et en libéralisant l'économie
00:21:43et en exonérant de cotisations sociales,
00:21:46on met en situation d'inquiétude
00:21:48la jeunesse de ce pays qui est en train de se dire
00:21:51s'il aurait le droit à une retraite,
00:21:53non pas parce que le système est déséquilibré,
00:21:56mais parce qu'on est en train de casser
00:21:58les fondements de ce système qui fait que,
00:22:01oui, dans ce pays, il y a des impôts
00:22:03et des cotisations sociales.
00:22:07On peut dire la même chose de la sécurité sociale.
00:22:10Donc, demain, si...
00:22:12Si on inquiète les jeunes sur la retraite,
00:22:15on les inquiète aussi sur la santé publique,
00:22:17on les inquiète sur l'école.
00:22:19Si, demain, le modèle qu'on veut pour la France,
00:22:22c'est que, à chaque fois que vous allez chez le médecin,
00:22:25c'est plus la carte verte que vous sortez,
00:22:27mais la carte bleue, si, demain, l'école pour vos enfants,
00:22:30ce n'est plus une école gratuite et publique,
00:22:33mais une école qu'il faut payer très cher
00:22:36et qui est, donc, de ce fait, très sélective,
00:22:38et que, par ailleurs, la retraite,
00:22:40il faut que vous la payiez vous-même,
00:22:43alors là, l'individualisme dont je parlais tout à l'heure
00:22:46sur un autre sujet, c'est une société
00:22:48totalement individualiste, où les gens ne comptent que sur eux-mêmes.
00:22:52Sans parler de passer à un système de capitalisation,
00:22:55la répartition peut être un peu plus...
00:22:57Un peu moins forte sur le salaire des actifs.
00:23:01Vous parlez des cotisations...
00:23:03Je parle des cotisations sociales.
00:23:06Le financement des retraites, aujourd'hui,
00:23:08c'est une part de cotisation patronale,
00:23:10une part de cotisation salariale.
00:23:13Donc, aujourd'hui, le sujet des exonérations,
00:23:16ce n'est pas l'exonération des cotisations payées
00:23:18par les salariés, c'est les cotisations payées
00:23:21par les entreprises.
00:23:23C'est la socialisation de cette recette.
00:23:26Donc, si vous voulez...
00:23:27Voilà, enfin, je pense qu'on est à temps de...
00:23:31Il y a toujours eu des velléités.
00:23:35Vous savez, les retraites,
00:23:38c'est plus de 350 milliards par an.
00:23:41Il y a plein de gens qui considèrent
00:23:45qu'il est anormal que cette manne financière
00:23:49soit socialisée et pas mise au profit
00:23:52de la rentabilité.
00:23:54Et donc, l'idée de mettre la main là-dessus
00:23:57pour payer des fonds d'investissement,
00:23:59des fonds de pension, avec toutes les fragilités...
00:24:03Pourquoi on a créé la retraite par répartition en 1945 ?
00:24:06C'est parce qu'on a expérimenté, en France,
00:24:09la retraite par capitalisation.
00:24:11Elle existait avant, dans les années 1920,
00:24:13dans les années 1930, et le krach qui a suivi
00:24:171929 et la Grande Dépression des années 1930
00:24:20a ruiné la retraite par capitalisation.
00:24:25Ils n'avaient pas pensé qu'à l'époque...
00:24:27Il y avait eu les subprimes aux Etats-Unis.
00:24:29Que s'est-il passé aux Etats-Unis ?
00:24:31Que pensez-vous ? Interrogez les retraités américains
00:24:34sur les annonces de Trump et les conséquences...
00:24:37Je ne parle pas de système par capitalisation, mais oui.
00:24:40Non, mais il n'y a pas 36 solutions.
00:24:43C'est soit la répartition...
00:24:44Je pensais à baisser la répartition
00:24:46pour que ça pèse moins sur les salaires des actifs.
00:24:49Mais le sujet, c'est surtout
00:24:52qu'on refasse payer tout le monde
00:24:54ce qu'il doit payer à ce modèle social.
00:24:58Il y a des questions dans le tchat.
00:25:01Il nous reste deux minutes.
00:25:02Sur votre niche, il y a Clara.
00:25:04C'est la deuxième fois qu'elle le pose.
00:25:07Elle demande quels sont les textes
00:25:09que vous souhaitez voir être adoptés
00:25:11en priorité dans votre niche.
00:25:12Le premier texte, ça va être les retraites.
00:25:15On vient d'en parler, je ne reviens pas dessus.
00:25:18Ensuite, on a un autre texte
00:25:21qui a été adopté en commission aujourd'hui,
00:25:23qui consiste à ce que les allocations familiales
00:25:27soient versées dès le premier enfant.
00:25:29C'est un texte important,
00:25:30parce qu'il tient compte d'une évolution de la société,
00:25:33d'une évolution de la cellule familiale.
00:25:36Et en gardant le principe de l'universalité,
00:25:40c'est l'enfant qui déclenche le versement des allocations.
00:25:45Vous pensez que ça peut passer ?
00:25:47Vous savez à peu près s'il y a des soutiens ?
00:25:49C'est passé en commission ce matin.
00:25:51Bizarrement, le Modem a voté contre,
00:25:53parce que maintenant, c'est le parti du Premier ministre.
00:25:57Ils l'avaient eux-mêmes déposé dans une de leurs niches.
00:26:00On a eu du mal à suivre.
00:26:01Ils vont peut-être rechanger d'avis.
00:26:04Peut-être, c'est possible, j'espère, en tout cas.
00:26:07J'espère, mais c'est une mesure importante.
00:26:12Nous avons un autre texte sur ce qu'on appelle les frais bancaires,
00:26:17notamment les AGO,
00:26:19qui sont payés souvent par les personnes les plus en difficulté,
00:26:22qui sont une manne financière énorme.
00:26:25Vous savez que pour les banques,
00:26:27chaque année, les AGO et les frais bancaires,
00:26:29c'est 7 milliards d'euros de recettes
00:26:31pour le système bancaire en France.
00:26:33Les AGO, c'est les pénalités quand on est à découvert.
00:26:37Quand on est à découvert, parfois, très peu.
00:26:39Parfois, beaucoup.
00:26:40Tu sais pas ce que c'est, disons, la France.
00:26:43Parfois, les AGO s'ajoutent...
00:26:47C'est cumul, oui.
00:26:48Ca peut créer des situations difficiles.
00:26:50On n'invente rien.
00:26:51Il y a des gens, le 15 du mois, ils n'ont plus rien.
00:26:54Il peut y avoir, chaque mois, une quinzaine de jours
00:26:57avec un découvert.
00:26:58Vous êtes pénalisé parce que vous payez des AGO considérables.
00:27:01Les découverts ne sont jamais gigantesques.
00:27:04Une banque, elle vous coupe toute capacité de paiement
00:27:07bien avant que le découvert...
00:27:09Donc, vous savez, il y a une grande règle capitaliste.
00:27:13Quand vous avez un petit compte en banque,
00:27:16la banque vous le ferme au moindre écart.
00:27:19Quand vous avez beaucoup d'argent,
00:27:21quand vous êtes à découvert,
00:27:23le problème n'est plus pour vous, il est pour la banque.
00:27:26Très rapidement, entre Nicolas Meilleur-Aussignol
00:27:29et Olivier Faure, vous préférez qui ?
00:27:32Vous passez du coq à la nouvelle.
00:27:34C'est parce qu'il nous reste 30 secondes.
00:27:36Il n'y a que...
00:27:37D'accord.
00:27:38Entre Olivier Faure et...
00:27:40Moi, je préfère Olivier Faure, clairement,
00:27:43parce qu'il est unitaire.
00:27:45Il a...
00:27:46Il a...
00:27:47Il veut l'union des forces de gauche.
00:27:50Et puis, je crois qu'il a été courageux
00:27:53en remontant le Parti socialiste
00:27:55après la grande déception du quinquennat de François Hollande.
00:27:59Et donc, voilà, c'est pas mon parti,
00:28:01mais je regarde attentivement.
00:28:04Je suis de gauche et je suis un partisan de l'union.
00:28:07Je regarde attentivement ce qu'il s'y passe
00:28:09et je souhaite qu'il gagne.
00:28:11On demandera ce qu'il en pense à notre prochain invité.
00:28:14Merci, Stéphane Peu, d'être venu répondre à nos questions.
00:28:17On suivra, évidemment, la niche parlementaire
00:28:20qui aura lieu jeudi prochain dans l'hémicycle.
00:28:23Vous revenez quand vous voulez sur Légistrim.
00:28:25Merci beaucoup et à très bientôt.
00:28:27Je vais vous demander de laisser la place à notre second invité.
00:28:31Au revoir.
00:28:32A très bientôt.
00:28:33Notre second invité,
00:28:35Eric Courbon, qui est à l'entrée.
00:28:37Je vous en prie, venez nous rejoindre sur le plateau.
00:28:41Eric Courbon, bonjour.
00:28:42Bonjour.
00:28:43Merci beaucoup d'être venu sur le plateau de Légistrim
00:28:46pour répondre à nos questions.
00:28:48Vous êtes député socialiste de la Loire,
00:28:51membre de la commission des affaires sociales.
00:28:54Je vous propose qu'on commence directement
00:28:58à parler de la loi du plomb,
00:29:00qui est passée lundi, rapidement, dans l'hémicycle.
00:29:03Lundi.
00:29:04Pour donner un peu de contexte, c'est une proposition de loi
00:29:08qui vise à lever certaines restrictions sur l'utilisation,
00:29:11notamment sur l'utilisation de produits phytosanitaires
00:29:14pour les agriculteurs.
00:29:15Il se trouve qu'en plus d'être député,
00:29:18vous êtes apiculteur.
00:29:19Amateur, mais passionné.
00:29:21Au fait de ces questions-là, on va en parler.
00:29:24J'aimerais bien avoir ce point de vue
00:29:27en tant qu'apiculteur, amateur ou pas,
00:29:30pour savoir de quoi on parle exactement,
00:29:32ce que sont les conséquences,
00:29:34ce que pourraient être les conséquences de ce texte.
00:29:37Pour remettre en contexte cette loi du plomb,
00:29:41le titre officiel,
00:29:42c'est lever les entraves au métier d'agriculteur.
00:29:45En fait, sous prétexte de répondre à la crise agricole,
00:29:49on a un texte qui est plein de régressions
00:29:52sur le plan environnemental,
00:29:54sur le plan de la transition agroécologique,
00:29:57sur le plan sanitaire,
00:29:58avec de nombreuses dispositions qui sont aujourd'hui très contestées,
00:30:02et en particulier, ce qu'il y a dans l'article 2,
00:30:05à savoir la réautorisation d'un certain nombre de produits.
00:30:08On revient sur des choses...
00:30:10Les fameux néonicotinoïdes,
00:30:12et en particulier l'acétamipride, dont on a beaucoup parlé,
00:30:15qui sont des insecticides
00:30:16qui sont aujourd'hui qualifiés de tueurs d'abeilles,
00:30:19parce qu'ils ont des effets extrêmement problématiques,
00:30:22extrêmement graves,
00:30:24non seulement sur les abeilles, sur la filière apicole,
00:30:27mais plus globalement sur l'ensemble des pollinisateurs,
00:30:30sur l'ensemble de la chaîne alimentaire,
00:30:32et y compris une dangerosité avérée sur la santé humaine.
00:30:35Quand je me suis fortement opposé à cet article,
00:30:38ce n'était pas simplement, on va dire, par corporatisme,
00:30:41parce que j'aime l'apiculture et j'aime les abeilles,
00:30:44mais c'est parce que je suis convaincu, en tant qu'homme,
00:30:47en tant que législateur, que c'est une véritable régression,
00:30:51y compris pour la santé de tout un chacun.
00:30:54Donc, comprennent bien,
00:30:55des agriculteurs vont utiliser l'insecticide dans leurs champs,
00:30:59et juste à côté, s'il y a un apiculteur
00:31:03ou même des champs où les abeilles vont venir putiner,
00:31:07c'est comme ça que le problème va se transmettre ?
00:31:10C'est un peu plus complexe que cela,
00:31:12puisqu'en fait, ce sont des produits
00:31:14qui sont aujourd'hui sollicités,
00:31:16non pas par l'ensemble du monde agricole,
00:31:18il faut remettre ça en contexte,
00:31:20cette loi ne répond pas aux demandes de tous les agriculteurs.
00:31:23Des syndicats agricoles disent qu'elle n'en veut pas,
00:31:26parce que ce n'est pas le modèle agricole
00:31:28qu'on veut promouvoir pour l'avenir,
00:31:31mais elle est sollicitée par quelques filières très spécifiques,
00:31:34la culture de la noisette, la betterave, la pomme,
00:31:37aussi, également, la cerise.
00:31:39La difficulté, c'est qu'on est sur des insecticides
00:31:42qui sont systémiques,
00:31:43c'est-à-dire qu'ils passent dans la plante
00:31:46et qui ont un double danger à la fois,
00:31:48ce qu'on appelle une toxicité aiguë,
00:31:50c'est-à-dire, quand on les utilise, il y a une toxicité immédiate,
00:31:54mais il y a aussi une rémanence dans la plante,
00:31:56dans les sols, dans l'eau,
00:31:58qui arrive ensuite à contaminer durablement
00:32:00les cultures suivantes, à contaminer l'eau,
00:32:04et donc à avoir un effet sur le long terme
00:32:06qui peut être extrêmement néfaste
00:32:08pour les abeilles, mais au-delà des abeilles,
00:32:11sur l'ensemble des pollinisateurs,
00:32:13sur l'ensemble des insectes,
00:32:14sur les oiseaux qui mangent ces insectes,
00:32:17et un certain nombre de travaux scientifiques
00:32:19ont montré des phénomènes de contamination
00:32:22chez des fœtus, des problématiques de produits
00:32:24qui sont cancérigènes,
00:32:26qui sont des perturbateurs endocriniens,
00:32:28et donc la France avait fait le choix courageux
00:32:31de les interdire, il y a presque dix ans,
00:32:33on a été précurseur, et c'est une fierté,
00:32:35d'être précurseur en termes de protection
00:32:38de l'environnement par rapport au reste de l'Europe,
00:32:41et aujourd'hui, finalement, on revient en arrière
00:32:44en toute connaissance de cause,
00:32:45et moi, ce qui me chagrine, c'est que finalement,
00:32:48au-delà du sujet, c'est qu'on légifère
00:32:50contre la science, et ça, pour quelqu'un
00:32:53qui est cartésien, qui croit dans le progrès,
00:32:55dans la science, c'est extrêmement blessant
00:32:58de dire, voilà, on connaît un certain nombre d'effets,
00:33:01on a une documentation, une littérature scientifique
00:33:04qui s'enrichit sur la dangerosité de ces produits,
00:33:07et là, on revient en arrière en toute connaissance de cause,
00:33:10donc c'est vraiment une régression,
00:33:12et surtout, ce que j'ai essayé de plaider
00:33:15dans les commissions, puisqu'on n'a pas pu en débattre,
00:33:18on va peut-être y revenir, c'est qu'on ne peut pas,
00:33:20pour vouloir aider, soutenir une filière,
00:33:23accepter d'en affaiblir une autre, d'en détruire une autre.
00:33:26La filière apicole, c'est aussi un poids économique
00:33:29dans le monde agricole, c'est aussi un intérêt
00:33:32pour l'ensemble du monde agricole,
00:33:34parce que la pollinisation, c'est important
00:33:36pour l'ensemble de nos cultures,
00:33:38pour l'ensemble du monde agricole,
00:33:40et donc, aujourd'hui, dire qu'on s'en fiche un peu,
00:33:43et tant pis si ça pose des problèmes aux abeilles,
00:33:45c'est irresponsable.
00:33:47On parle de cet amipri,
00:33:48vous êtes l'un des rares députés à avoir alerté
00:33:51sur l'utilisation de cette substance,
00:33:53je ne suis pas sûre que tout le monde
00:33:55sache ce que c'est, à quoi son action...
00:33:57En fait, c'est un insecticide
00:33:59qui est utilisé sur les plantes
00:34:01ou qui peut être utilisé pour enrober
00:34:03un certain nombre de graines,
00:34:05et qui, ensuite, finalement,
00:34:06pour résumer et le dire simplement,
00:34:08qui protège une culture
00:34:10d'un certain nombre de ravageurs...
00:34:13Comme les pucerons.
00:34:14...comme les pucerons, mouches,
00:34:16ou autres, spécifiquement, et donc...
00:34:18Ca tue directement les abeilles ?
00:34:20Ca peut tuer soit directement les abeilles,
00:34:22c'est ce que je vous disais,
00:34:24avec ce qu'on appelle une intoxication aiguë,
00:34:26immédiate, où on a eu des exemples dans le passé
00:34:29où on voyait une abeille qui venait sur une plante,
00:34:32sur une fleur, et qui était morte
00:34:33en quelques dizaines de secondes,
00:34:35ou ensuite, des intoxications chroniques,
00:34:38qui sont, on va dire, plus douces,
00:34:39mais peut-être plus violentes,
00:34:41avec des abeilles qui sont ensuite affaiblies,
00:34:44qui ont du mal à retourner à leur ruche,
00:34:46qui deviennent plus sensibles à d'autres maladies,
00:34:49et donc, globalement, ça affaiblit
00:34:51l'ensemble des colonies qui finissent par mourir.
00:34:54Et vous proposez une alternative ?
00:34:56Alors, il y a déjà, il faut le dire,
00:34:58il y a déjà des alternatives
00:35:00pour à peu près 90 %
00:35:02des utilisations, aujourd'hui, des néonicotinoïdes.
00:35:06Donc, il y a encore quelques trous dans la requête,
00:35:08et il faut pouvoir y répondre.
00:35:10C'est aussi pour ça qu'on dit qu'il faut mettre le paquet
00:35:13sur la recherche en agronomie, en particulier,
00:35:16pour trouver des alternatives,
00:35:18des alternatives qui ne soient pas dangereuses
00:35:20pour l'environnement.
00:35:22Ca suppose des moyens, et aujourd'hui,
00:35:24les mêmes qui défendent ce texte du plomb
00:35:26sont les mêmes qui sabrent les budgets de la recherche.
00:35:29Il y a, sur un certain nombre de filières,
00:35:31par exemple, la culture de l'endive,
00:35:33ça fait plus de dix ans que cette interdiction
00:35:36est mise en place et plane au-dessus de leur tête,
00:35:39et finalement, ils n'ont rien fait,
00:35:41parce que, finalement, c'est une solution de facilité,
00:35:44d'utiliser des produits phytosanitaires.
00:35:46Aujourd'hui, on se retrouve un peu au pied du mur
00:35:49et donc à devoir revenir en arrière
00:35:51avec une solution de facilité,
00:35:53mais une solution régressive et surtout dangereuse
00:35:56pour notre santé, la santé de nos enfants
00:35:58et la santé de la planète.
00:35:59Et juste pour comprendre,
00:36:01vous parliez des alternatives viables
00:36:03pour les agriculteurs, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui,
00:36:06ils ne se tournent pas vers ça ?
00:36:08Parce que c'est plus cher ?
00:36:10Parce qu'il y a effectivement...
00:36:11Déjà, il y a la question aussi de...
00:36:14Une forme de lobby d'un certain nombre d'industriels,
00:36:17parce que la question des produits phytosanitaires,
00:36:19c'est aussi un business, et donc qui s'entretient.
00:36:22On crée une forme de dépendance
00:36:24pour un certain nombre d'agriculteurs
00:36:26vis-à-vis de ces produits.
00:36:28Il y a aussi des questions de rendement
00:36:30qui sont moindres,
00:36:31avec des utilisations alternatives,
00:36:33ou en tout cas, des modes de culture alternatifs.
00:36:36Et donc, il faut changer de paradigme.
00:36:38Si on est vraiment dans une logique productiviste,
00:36:41on n'est pas enclin à se laisser séduire
00:36:43ou à vouloir essayer des méthodes alternatives.
00:36:46On a beaucoup parlé de la noisette.
00:36:48La noisette, c'est 8 000 hectares de culture en France,
00:36:51donc ce n'est pas une culture majeure.
00:36:53La majorité de la production de noisettes en France,
00:36:56c'est pour répondre à des commandes d'une entreprise
00:36:59qui fabrique une célèbre pâte à tartiner,
00:37:01qui n'est pas non plus le produit le meilleur pour notre santé.
00:37:05Aujourd'hui, on a des exemples de cultivateurs de noisettes
00:37:08qui disent qu'avec d'autres méthodes de culture,
00:37:11j'ai effectivement diminué ma production,
00:37:13je ne réponds plus aux standards de la commande,
00:37:16mais j'ai d'autres débouchés commerciaux
00:37:18avec des prix plus intéressants,
00:37:20et finalement, l'un dans l'autre, je m'y retrouve.
00:37:22Au-delà de la question de l'acétamipride,
00:37:25le sujet, c'est, est-ce qu'on veut continuer
00:37:27d'encourager un mode productiviste,
00:37:29un mode d'agriculture dont on connaît véritablement
00:37:32aujourd'hui les limites, ou est-ce que,
00:37:35et moi, j'en suis convaincu, il faut mettre le paquet
00:37:38pour favoriser une transition agroécologique ?
00:37:40On est tous d'accord sur les bancs de l'hémicycle,
00:37:43sur le fait qu'il faut défendre la souveraineté alimentaire,
00:37:46la production française, l'agriculture.
00:37:49Il n'y a pas de problème avec ça.
00:37:50La question, c'est comment, avec quels moyens et pour faire quoi ?
00:37:54Dans le tchat, c'est marrant,
00:37:56parce qu'il y a quelqu'un qui vous reproche,
00:37:58qui dit que ce gouvernement est légitime,
00:38:00pourquoi ne l'avez-vous pas censuré ?
00:38:03Ca ne vous concerne pas ?
00:38:04Ca me tombe bien, parce que je fais partie
00:38:06des quelques socialistes au sein de ma famille politique
00:38:10qui ont décidé de censurer le gouvernement.
00:38:13Après, la question de la censure, pour élargir,
00:38:16elle va au-delà du seul sujet de cette loi Duplon.
00:38:19Il y a beaucoup de choses à dire sur la manière
00:38:21dont cette loi va poursuivre son parcours législatif
00:38:26au forceps, mais en attendant, aujourd'hui,
00:38:29c'est véritablement une régression,
00:38:32et je pense qu'y compris dans les bancs du Bloc central,
00:38:36certains, comme Mme la présidente
00:38:38de la Commission du développement durable,
00:38:41s'est montré extrêmement critique.
00:38:44En commission, elle a tenu, en tant qu'agricultrice,
00:38:47une position courageuse en disant qu'il faut supprimer
00:38:50cet article-là, parce qu'on est sur un retour en arrière
00:38:53et on va à contre-courant du sens de l'histoire.
00:38:56Juste pour préciser pourquoi vous disiez
00:38:58que c'est une loi qui passe au forceps,
00:39:00pour comprendre, c'est fait assez inhabituel, disons,
00:39:03c'est Julien Dive, le rapporteur droite républicaine de l'APPL,
00:39:08qui a déposé une motion de rejet sur son propre texte,
00:39:11qui a été adoptée, cette motion de rejet,
00:39:13pour éviter, donc, lui, il parle de sabotage,
00:39:16c'est-à-dire, en gros, de milliers d'amendements
00:39:19qui ont été déposés par la France insoumise
00:39:21et le groupe écologiste.
00:39:23Vous pensez que, dans leur stratégie
00:39:25pour mettre des bâtons dans les rues,
00:39:28ils sont allés trop loin, LFI et les écologistes ?
00:39:31Je pense surtout qu'il faut dénoncer
00:39:34le déni de démocratie du Bloc central
00:39:36et du rapporteur, de l'ensemble du Bloc central,
00:39:39soutenu par l'extrême droite
00:39:41dans cette manoeuvre politicienne
00:39:43qui est véritablement pitoyale,
00:39:45parce que c'est assez inédit,
00:39:47en tout cas dans l'histoire récente du Parlement,
00:39:50que des partisans d'un texte
00:39:51décident de le saborder eux-mêmes
00:39:53pour éviter qu'il soit débattu dans l'hémicycle
00:39:56et qu'il aille poursuivre son parcours législatif
00:39:58en commission mixte paritaire,
00:40:00c'est-à-dire dans une instance à huit clots
00:40:03où sept députés vont pouvoir se mettre d'accord.
00:40:05Je considère que c'est véritablement...
00:40:08Le Sénat est extrêmement favorable à ce texte-là.
00:40:11La droite est majoritaire.
00:40:12Je pense qu'on a un certain nombre d'élus
00:40:15qui n'ont pas eu le courage d'assumer leur position
00:40:17devant la représentation nationale,
00:40:20devant les Français qui préfèrent
00:40:21le catimini de la commission mixte paritaire.
00:40:24Je le regrette, parce qu'effectivement,
00:40:26je suis démocrate, je respecte le fait majoritaire,
00:40:29mais j'aime pouvoir défendre mes arguments,
00:40:32les exposer, et je pense qu'on se retrouve aujourd'hui
00:40:35à affaiblir véritablement le Parlement
00:40:37quand on ne laisse pas des députés
00:40:39qui font leur travail de parlementaires,
00:40:41c'est-à-dire déposer des amendements
00:40:43et ensuite argumenter pour essayer de convaincre.
00:40:46Je ne suis pas certain que sur cet article 2
00:40:48et sur ce sujet des néonicotinoïdes,
00:40:50nous n'aurions pas été majoritaires.
00:40:53Malheureusement, on le saura sans doute jamais.
00:40:55Est-ce qu'il ne faudrait pas avoir une réflexion,
00:40:58pas pour encadrer le dépôt d'amendements,
00:41:00mais on voit le nombre de textes de loi
00:41:02qui sont déposés à l'Assemblée dernièrement
00:41:05et qui sont examinés, qui dépassent le millier ?
00:41:08On pense à la loi Fin de vie, où il y a eu 3 000 amendements,
00:41:11cette loi-là, il y en avait 3 000 aussi.
00:41:13On parle de la loi Simplification,
00:41:15où pareil, je crois que le timing, c'est jusqu'à demain soir,
00:41:19et si ce n'est pas fini, c'est reporté.
00:41:21Est-ce qu'il ne faudrait pas limiter,
00:41:23en respectant le droit de chacun,
00:41:25limiter le mettre une vigule
00:41:26ou le nombre d'amendements identiques ?
00:41:29Est-ce une solution ?
00:41:30La question, plus largement,
00:41:32c'est est-ce qu'aujourd'hui, on légifère bien
00:41:34et de manière sérieuse ?
00:41:36Très clairement, non.
00:41:37On fait aujourd'hui du mauvais travail parlementaire.
00:41:40Je suis très clair là-dessus.
00:41:42Le droit d'amendement, c'est un droit constitutionnel
00:41:45des parlementaires, on a une situation politique
00:41:48extrêmement complexe et si, finalement,
00:41:50on vient limiter le pouvoir d'agir des parlementaires,
00:41:53ça devient compliqué.
00:41:54Là, on a créé un précédent grave.
00:41:56Si aujourd'hui, la solution pour contourner
00:41:59le débat parlementaire quand on est majoritaire au Sénat
00:42:02et qu'on ne sait pas ce que ça peut donner à l'Assemblée,
00:42:05c'est voter avec le soutien de l'extrême droite,
00:42:08ce n'est pas anodin sur le plan politique,
00:42:10pour empêcher l'Assemblée nationale de travailler
00:42:13et ensuite laisser les textes se poursuivre,
00:42:16on ne va pas s'en sortir.
00:42:17La limite, c'est quoi ?
00:42:19C'est quoi un nombre d'amendements raisonnables
00:42:22sur un texte comme La fin de vie dont vous venez de parler ?
00:42:25C'est des sujets sociétaux majeurs.
00:42:27Je ne suis pas choqué que sur un texte comme La fin de vie,
00:42:30on n'est plus en débatte pendant 15 jours.
00:42:33On a montré le plus beau visage du débat parlementaire
00:42:36avec ce texte-là.
00:42:37On aurait pu passer quelques dizaines d'heures
00:42:40sur cette loi Duplon,
00:42:41parce que c'est aussi notre modèle agricole qui est en jeu.
00:42:44Je pense que c'est des sujets fondamentaux
00:42:47qui méritent qu'on puisse, encore une fois,
00:42:49débattre argument contre argument.
00:42:51Il ne faut pas avoir peur du débat,
00:42:53même si c'est long et fastidieux.
00:42:55Vous parlez de La fin de vie,
00:42:57très bonne transition pour pouvoir parler de notre deuxième thème.
00:43:01Vous, vous avez voté pour, hier,
00:43:04sur la PPL, sur l'aide active à mourir.
00:43:07Comment est-ce que vous, vous avez vécu ces discussions,
00:43:11souvent sur des sujets qui sont lourds ?
00:43:13Est-ce que vous avez douté ?
00:43:15Comment avez-vous vécu ça ?
00:43:16Alors, c'était, honnêtement, un moment émouvant,
00:43:20hier, pour le vote,
00:43:22parce que, comme j'ai pu le déclarer,
00:43:25ça a été un long processus législatif,
00:43:27entamé bien avant mon élection
00:43:30et puis porté par un certain nombre d'élus
00:43:32depuis de nombreuses années.
00:43:34Et on a eu 15 jours de débats extrêmement intenses,
00:43:38le soir, la nuit, le week-end,
00:43:40et vraiment un débat de grande qualité,
00:43:43je pense, avec des arguments développés par les uns,
00:43:45les autres, les partisans, les opposants,
00:43:48y compris par celles et ceux dont l'opinion n'était pas faite
00:43:51au moment du début de l'examen.
00:43:54C'était intéressant parce que, bien évidemment,
00:43:58ces échanges-là, ils nourrissent notre propre réflexion,
00:44:01notre propre construction idéologique.
00:44:05Et puis, comme j'ai pu le dire aussi,
00:44:07c'était un sujet qui dépassait les clivages traditionnels,
00:44:11les partisans et les positions de partis politiques.
00:44:14On est nourri de ces convictions personnelles,
00:44:16de ce débat parlementaire,
00:44:18on est nourri, quand même, on va dire,
00:44:20du caractère plus ou moins progressiste
00:44:23ou conservateur de sa famille politique,
00:44:25mais surtout, on était, les uns et les autres,
00:44:28nourris par sa propre expérience de vie,
00:44:30la propre confrontation avec la mort,
00:44:32avec la souffrance d'un proche.
00:44:35Et voilà, moi, j'ai perdu des proches
00:44:38dans de terribles conditions, il y a plusieurs années.
00:44:41Je m'étais juré que si un jour,
00:44:43je pouvais travailler sur ce sujet-là,
00:44:45je porterais ce sujet avec conviction.
00:44:47Je pense que les uns et les autres,
00:44:49au moment d'appuyer sur le bouton pour voter hier,
00:44:52on a peut-être tous pensé à quelqu'un,
00:44:54ça a tous résonné avec une histoire personnelle.
00:44:57Justement, on avait Stéphane Peu,
00:44:59qui reste quand même de gauche,
00:45:01mais qui, lui, a voté contre,
00:45:03qui nous a dit craindre, justement,
00:45:06qu'on fasse peser cette fin de vie,
00:45:09surtout aux plus fragiles, aux plus précaires,
00:45:12parce que ça induirait
00:45:14une vision assez utilitaire de l'individu,
00:45:17et comme il ne pèse trop sur la société,
00:45:19on s'en débarrasse.
00:45:21Vous, c'est pas quelque chose que vous redoutez ?
00:45:23Non, pas du tout. J'ai entendu mon camarade
00:45:25parler d'une forme d'égoïsme et d'individualisme exacerbé.
00:45:29Je pense qu'il faut bien remettre les choses en contexte.
00:45:32On a voté deux lois.
00:45:34Une loi, déjà, pour généraliser l'accès aux soins palliatifs,
00:45:37qui doit être la première réponse
00:45:39pour une fin de vie digne pour tout le monde.
00:45:41Si on a fait cette loi, c'est parce qu'aujourd'hui,
00:45:44il y a 22 départements qui sont dépourvus
00:45:47de maisons de soins et d'accompagnement
00:45:49sur le soin palliatif.
00:45:50On a créé, non seulement, le droit à avoir accès
00:45:53à ces soins palliatifs,
00:45:54c'est un droit opposable,
00:45:56on s'est aussi assuré que la question des soins palliatifs
00:45:59serait exclue du secteur privé lucratif
00:46:02et qu'il pourrait exister, dans au moins chaque département,
00:46:05une maison d'accompagnement.
00:46:07Mais il y a un certain nombre de cas où, on le sait,
00:46:09la réponse de la médecine n'est pas satisfaisante,
00:46:13qu'on a des douleurs qui sont atroces,
00:46:16un sentiment d'échéance physique et psychologique.
00:46:21Et donc, on a créé,
00:46:22avec une loi qui est extrêmement équilibrée,
00:46:25un modèle français de l'aide à mourir
00:46:27avec des conditions extrêmement claires
00:46:31et un processus extrêmement encadré,
00:46:33avec des conditions cumulatives,
00:46:35je pourrais les rappeler,
00:46:37il y a les cinq conditions nécessaires,
00:46:39qui ont été renforcées,
00:46:42une collégialité qui a été rappelée,
00:46:44bien évidemment, la question de la capacité du patient
00:46:48à exprimer sa volonté de manière claire et évidente.
00:46:53Et donc, on a un processus qui est extrêmement canalisé.
00:46:57Il ne faut jamais avoir peur de créer de nouveaux droits.
00:47:00Là, finalement, on enlève...
00:47:02On n'oblige personne à faire le choix, finalement,
00:47:06de partir de manière assistée.
00:47:10On crée simplement la liberté, pour celles et ceux qui le souhaitent,
00:47:13d'y avoir recours.
00:47:14Et je pense que...
00:47:16Après, lui, il soulevait quelque chose de très intéressant,
00:47:19c'est quand même la question de l'effet pervers d'une telle loi.
00:47:22C'est intéressant, il faut en débattre,
00:47:25ça pourrait durer des heures,
00:47:26mais on finirait quand même par ne plus être dans une société
00:47:30qui accompagne l'individu jusqu'à la fin,
00:47:32qui lui permet de vivre le plus longtemps possible
00:47:35et dans des conditions très dignes,
00:47:37et que, finalement, on peut arriver à des situations
00:47:40où se débarrasser de quelqu'un qui constituerait une charge.
00:47:43Je ne souscris pas à cette analyse-là, bien évidemment.
00:47:46Pouvoir être accompagné avec du soin,
00:47:49c'est ce que nous avons voulu faire
00:47:51et ce que nous avons voulu garantir
00:47:53avec la question de la première loi sur les soins palliatifs,
00:47:56qui a été adoptée à l'unanimité.
00:47:58La réponse prioritaire et le cadre général,
00:48:00c'est les soins palliatifs.
00:48:02Et ça, c'est pour l'immense majorité de la population
00:48:05et l'immense majorité des personnes qui vont s'éteindre.
00:48:10Mais il existe un certain nombre de cas,
00:48:13où on a tous été confrontés,
00:48:15où la médecine n'a pas de solution,
00:48:18où les douleurs sont terribles
00:48:21et surtout, le sentiment de perdre en dignité
00:48:25est insupportable et pour des patients
00:48:27et pour des proches.
00:48:29Quand on est confronté à quelqu'un qui dit
00:48:32que j'en ai assez, que je sais que je suis condamné,
00:48:36que mon pronostic vital est engagé,
00:48:38et je demande simplement à arrêter de souffrir
00:48:40et à pouvoir partir dignement au moment où je l'ai choisi,
00:48:44comment je l'ai choisi, je pense, encore une fois,
00:48:47que c'est aussi respecter la liberté de chaque individu
00:48:50et ne pas, finalement,
00:48:52infliger des souffrances inutiles.
00:48:54Juste, dernière chose, vous...
00:48:57Vous disiez que c'était un texte équilibré.
00:49:00Avez-vous voulu aller plus loin ?
00:49:02Oui, je fais partie de celles et ceux
00:49:05qui défendaient peut-être encore une position plus libérale
00:49:08sur ce sujet, avec la question des directives anticipées,
00:49:11par exemple, qui n'a pas la prise en compte,
00:49:14qui n'a finalement pas été retenue,
00:49:16la question du tiers de confiance,
00:49:18la question aussi, finalement, de l'administration choisie
00:49:22soit en auto-administration pour le patient,
00:49:24soit par le soignant,
00:49:26et finalement, le choix de la représentation nationale,
00:49:30ça a été de faire l'auto-administration la règle,
00:49:33sauf en cas d'incapacité physique.
00:49:35A titre personnel, je le regrette
00:49:37et j'aurais aimé aller plus loin,
00:49:39mais il était important pour avoir une large majorité,
00:49:42c'est ce que nous avons eu hier, avec plus de 300 votes favorables,
00:49:45d'avoir un texte qui permettait de concilier celles et ceux
00:49:49qui auraient pu être heurtés par une petite disposition
00:49:52et qui auraient finalement mis en péril l'adoption de cette loi,
00:49:56qui, je le dis aussi, doit continuer son parcours législatif
00:49:59et aller au Sénat pour peut-être être applicable prochainement.
00:50:03Il était donc important que chacun fasse des concessions.
00:50:06Je pense que c'est ce qu'une grande partie
00:50:08de la représentation nationale a su faire.
00:50:11On a montré le plus beau visage du débat parlementaire,
00:50:14un texte, finalement, qu'on annonçait être un bourbier,
00:50:17un pugilat, et qui s'est montré non pas consensuel,
00:50:20mais équilibré et qui a recueilli une très forte majorité.
00:50:23Est-ce un succès de la Convention citoyenne ?
00:50:26A votre avis, que ce soit bien passé, quand même ?
00:50:29Je pense que, voilà,
00:50:31chacun avait un véritable devoir de responsabilité sur ce débat.
00:50:35On sait que la société a beaucoup évolué
00:50:38et est très majoritairement favorable
00:50:40à ce modèle français du droit à mourir.
00:50:44On a un certain nombre de travaux de la société civile
00:50:47de cette Convention, mais au-delà d'autres associations,
00:50:50je pense à la DMD, etc., qui, depuis de nombreuses années,
00:50:54viennent aussi enrichir la réflexion,
00:50:56ce qui a permis, je pense, aux uns et aux autres
00:50:59d'être modérés, pondérés dans l'argumentation
00:51:01et de trouver, finalement, une voie qui permet de satisfaire
00:51:06ou d'emporter l'adhésion d'un maximum de parlementaires.
00:51:09Je vous propose de terminer cette émission,
00:51:11il nous reste un peu moins de dix minutes,
00:51:14en parlant du Congrès du Parti socialiste
00:51:16qui a lieu actuellement.
00:51:18Il y a eu, donc, les résultats du premier tour.
00:51:22Il semblerait qu'Olivier Faure, enfin,
00:51:24lui dit que...
00:51:26Termine devant Nicolas...
00:51:29Meier-Rossignol.
00:51:31Est-ce que, comme Stéphane Peu,
00:51:34vous trouvez qu'Olivier Faure serait un bon candidat
00:51:38à sa propre succession ?
00:51:39Je n'en parle pas au conditionnel.
00:51:41Je vais dire qu'Olivier Faure sera un bon premier secrétaire,
00:51:45tout simplement, ce qu'il l'a déjà été.
00:51:47Je lui suis extrêmement reconnaissant
00:51:49du travail qu'il a fait, pas tout seul,
00:51:52avec une équipe, depuis qu'il a pris le Parti socialiste
00:51:55dans une situation où il était bien mal en point.
00:51:58Il faut rappeler les conditions de travail
00:52:00au niveau du Parti socialiste.
00:52:02Nous étions devenus inaudibles,
00:52:04nous étions devenus parfois infréquentables,
00:52:07on ne pouvait plus aller
00:52:09dans un certain nombre de manifestations.
00:52:11Olivier Faure a remis le Parti socialiste au travail,
00:52:15l'a rendu, finalement, central à gauche.
00:52:18Nous sommes redevenus un acteur qui compte
00:52:21dans le paysage politique dans notre pays.
00:52:25C'est à lui mettre au crédit.
00:52:27Si notre groupe parlementaire est passé de 33 à 66 unités,
00:52:30c'est parce que la démarche qu'il porte,
00:52:33et notamment la démarche d'union de la gauche,
00:52:35à laquelle je suis attaché, porte ses fruits.
00:52:38Je souhaite qu'on puisse continuer
00:52:40dans cette voie-là pour les prochaines échéances.
00:52:43J'ai apporté mon soutien à Olivier Faure très rapidement
00:52:46et je souhaite qu'il puisse avoir la plus large majorité possible
00:52:50sur le vote du premier secrétaire la semaine prochaine.
00:52:53Vous ne vous dites pas du tout, comme Nicolas Maguire-Rossignol,
00:52:57qu'il faut qu'on se sépare,
00:53:00briser les liens avec, notamment, la France insoumise,
00:53:03en disant qu'on ne voudra pas de primaire à gauche,
00:53:06on aura le Parti socialiste, rien que le Parti socialiste.
00:53:10Je ne suis pas partisan de l'isolement du Parti socialiste,
00:53:13tout simplement parce que la réalité électorale
00:53:16s'impose à nous, la gauche est très faible
00:53:20dans les urnes, dans toute sa diversité,
00:53:22dans toutes ses composantes,
00:53:24et sans rassemblement, sans large union,
00:53:26la gauche est condamnée à faire de la figuration
00:53:29à toutes les élections qui vont se jouer à deux tours,
00:53:32que ce soit des élections présidentielles, évidemment,
00:53:35mais y compris des élections législatives
00:53:37et même avec l'échéance des élections municipales.
00:53:40Donc, si nous voulons faire autre chose que de la figuration,
00:53:43il faut trouver la voie du rassemblement.
00:53:46Un Parti socialiste isolé, on a vu ce que ça a donné,
00:53:49et je ne souhaite pas revivre ces années traumatisantes.
00:53:52Il y a une question de Chaka dans le chat.
00:53:54Est-ce que le prochain Premier secrétaire
00:53:56se mettra au service de place publique
00:53:58pour les présidentielles ou un candidat individuel ?
00:54:01En tout cas, je souhaite que le prochain Premier secrétaire
00:54:05se mette au service des Françaises et des Français
00:54:08pour présenter un projet politique sérieux et crédible
00:54:11qui nous permettra d'affronter l'extrême droite
00:54:13lors de l'élection présidentielle,
00:54:15de nous qualifier au deuxième tour et de l'emporter.
00:54:18C'est ce que je souhaite.
00:54:20Je ne suis pas là pour parler de casting de personnes.
00:54:23Je ne sais pas quel sera le candidat
00:54:25qui sera le mieux placé pour incarner
00:54:27ce nécessaire rassemblement.
00:54:29Si on me demande mon choix personnel,
00:54:31je souhaiterais que ce soit un candidat socialiste,
00:54:34et on se battra pour que ce soit un candidat socialiste,
00:54:37mais je pense que la question de l'union,
00:54:39la nécessité du rassemblement,
00:54:41est plus importante que de savoir
00:54:43s'il faut se mettre au service de telle ou telle écurie.
00:54:46La politique, elle crève de cette logique
00:54:48d'écurie présidentielle,
00:54:50et donc qu'on reparle tout simplement
00:54:52de dynamique politique, de collectif,
00:54:54c'est ce que j'essaie de faire au sein de ma famille politique.
00:54:58Vous parliez des contraintes électorales
00:55:00et du fait que le Parti socialiste a été considéré
00:55:03comme infréquentable pendant longtemps,
00:55:05évidemment, à la suite du quinquennat de François Hollande,
00:55:09de ce qu'a pu faire Manuel Valls, etc.
00:55:12Cependant, il y a quand même, parmi les socialistes,
00:55:15des gens, notamment ceux qui votent Nicolas Maillol-Rossignol,
00:55:18qui reprochent au PS
00:55:20d'une forme de compromission avec LFI.
00:55:23Est-ce que c'est encore possible, aujourd'hui,
00:55:26d'incarner quelque chose d'autre ou d'être simplement
00:55:29un appui, un soutien de la gauche majoritaire ?
00:55:33Moi, je pense qu'il ne faut pas raisonner
00:55:36en termes d'appareil politique.
00:55:38Il faut regarder ce que la gauche est capable de faire ensemble.
00:55:41Il y a quelques jours,
00:55:43nous nous sommes révoltés ensemble
00:55:45contre la manière dont la loi Duplon
00:55:47a été adoptée, finalement,
00:55:49ou en tout cas poursuit son chemin au forceps,
00:55:52et toute la gauche était à l'unisson
00:55:54et défendait la même ligne.
00:55:55La semaine prochaine, nous allons voter ensemble
00:55:58la proposition de résolution
00:56:00sur l'abrogation de la réforme des retraites.
00:56:02Donc, moi, c'est de cette gauche-là,
00:56:05qui est unie dans les combats au service de la France
00:56:08et des Français, dont j'ai envie de parler,
00:56:10je ne souscris pas du tout
00:56:12aux logiques d'inféodation ou de soumission à qui que ce soit.
00:56:15Je pense qu'on a montré,
00:56:17dans ce que nous avons fait depuis de nombreux mois,
00:56:20et depuis, en particulier, la question du budget,
00:56:23que le Parti socialiste assumait sa ligne politique,
00:56:26quelles que soient les pressions,
00:56:28poursuivait son chemin, mais, encore une fois,
00:56:30il n'y a pas d'horizon pour un Parti socialiste
00:56:33qui serait isolé, durablement coupé
00:56:35du reste de la gauche et de ses partenaires naturels.
00:56:38On sait ce que ça pourrait donner, effectivement.
00:56:41Certains citent beaucoup la question des élections européennes.
00:56:45Je le vois dans le tchat.
00:56:47C'est très bien, le score qu'on a fait aux élections européennes.
00:56:51Ca ne permet pas de se qualifier dans quelques deuxièmes tours
00:56:54que ce soit si on n'élargit pas ce score-là.
00:56:57Je pense, aujourd'hui, que le barycentre de la gauche,
00:57:00il n'est pas à la France insoumise,
00:57:02mais pas plus qu'il est dans l'aile la plus sociale, libérale.
00:57:05-"Aux présidentielles", c'est plutôt les insoumis.
00:57:08En tout cas, je pense que les insoumis,
00:57:10ils ont un socle électoral important,
00:57:13et c'est une réalité.
00:57:14Est-ce que ça permet de se qualifier au second tour ?
00:57:17Est-ce que ça permet d'emporter un second tour
00:57:19face à l'extrême droite ?
00:57:21Non, ça ne permet pas de se qualifier pour le second tour
00:57:24et de battre Mme Le Pen ou M. Bardella
00:57:26dans un second tour de l'élection présidentielle.
00:57:29Soit on continue d'aller dans le mur, soit on essaye,
00:57:32et ça fait partie de la voie que nous portons avec d'autres,
00:57:35comme François Ruffin, qui porte ce message-là,
00:57:38de dire qu'il faut trouver une position d'équilibre
00:57:42qui soit suffisamment rassembleuse à gauche,
00:57:44et c'est ce que nous essayons de faire.
00:57:47On arrive, je crois, à une minute.
00:57:49Oui, sur 2026, à Saint-Etienne.
00:57:51Vous faites quoi ?
00:57:53Alors, on va essayer de tout faire
00:57:55pour tourner la sinistre page du maire sortant,
00:58:00qui est empêtré dans des affaires judiciaires
00:58:03triplement mises en examen.
00:58:04Une sortie d'affaires de chantage à la sextape
00:58:08et également des mises en examen pour détournement de fonds.
00:58:11Je pense qu'aujourd'hui, à gauche,
00:58:13tout le monde est d'accord sur le diagnostic
00:58:16pour véritablement sortir Saint-Etienne de l'ornière.
00:58:19On travaille à un rassemblement.
00:58:21J'ai annoncé il y a quelques jours
00:58:22que je ne serais pas le leader de ce rassemblement,
00:58:25mais j'y prendrai toute ma part,
00:58:27parce que Saint-Etienne a besoin de retrouver de sa splendeur,
00:58:31mais même, au-delà de ça, de retrouver un peu de dignité.
00:58:34J'espère bien qu'on arrivera à emporter
00:58:36notre belle ville de Saint-Etienne d'ici 10 mois.
00:58:39Est-ce que vous pensez qu'il aurait dû être démissionné
00:58:41par le ministère de l'Intérieur ?
00:58:43Oui, nous l'avons souhaité.
00:58:45Je pense qu'on a une anomalie démocratique
00:58:47quand on a un maire qui est triplement mis en examen,
00:58:50qui reste comme si de rien n'était
00:58:52pendant deux ans et demi en responsabilité,
00:58:54qui a été mis en minorité aujourd'hui
00:58:56au sein de la métropole.
00:58:58On a un angle mort du droit des collectivités locales,
00:59:01puisqu'il n'existe pas de système révocatoire
00:59:03de type motion de censure,
00:59:05un équivalent dans des exécutifs locaux.
00:59:07C'est ce qui permet aujourd'hui aux maires en place
00:59:10de se maintenir envers et contre tous
00:59:12et qui isole terriblement notre territoire,
00:59:14qui n'a pas besoin de ça, parce qu'on a des difficultés
00:59:17sur le plan social, économique.
00:59:19On aurait pu parler de Casino,
00:59:20qui a été un traumatisme pour notre territoire.
00:59:23Aujourd'hui, on a besoin de rebondir.
00:59:25J'espère que pour ça, on aura besoin d'une alternative.
00:59:28On suivra ça en 2026, plus proche dans le temps,
00:59:33mais il ne faut pas qu'on nous enterre.
00:59:35On reviendra plus fort.
00:59:37I'll be back, le showdown.
00:59:39On suivra, évidemment, le second tour du Congrès,
00:59:43qui aura lieu jeudi prochain, 5 juin.
00:59:46Écoutez, merci beaucoup, Pierre Courbon,
00:59:48d'avoir répondu à toutes nos questions.
00:59:51C'est un jeudi.
00:59:53Jeudi 5, juin.
00:59:54Jeudi 5, pendant la niche.
00:59:55Pendant la niche, mais on ira voter.
00:59:58Beaucoup d'actualités, jeudi prochain.
01:00:00Merci beaucoup, Elsa, merci beaucoup, Hugo,
01:00:03merci à vous d'avoir suivi cette émission.
01:00:05On se donne rendez-vous mercredi prochain,
01:00:08même heure, 16h30.
01:00:10Passez une bonne journée, un bon week-end,
01:00:12pour ceux qui passent... 4 jours.
01:00:14Profitez bien. Ciao, à la semaine prochaine.
01:00:16Je faisais coucou à la caméra.
01:00:18Mais t'étais pas filmée.
01:00:19On fout.

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