[#Reportage] Dubaï : l’Afrique repense ses contrats pétroliers
Face à des contrats souvent déséquilibrés, l’Afrique veut reprendre la main.
À Dubaï, la 3ᵉ édition des Journées Pétrole s’est ouverte autour d’un enjeu stratégique : mieux négocier et suivre les contrats de partage de production (CPP) entre États et compagnies pétrolières.
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Face à des contrats souvent déséquilibrés, l’Afrique veut reprendre la main.
À Dubaï, la 3ᵉ édition des Journées Pétrole s’est ouverte autour d’un enjeu stratégique : mieux négocier et suivre les contrats de partage de production (CPP) entre États et compagnies pétrolières.
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TVTranscription
00:00Rien dans le contrat ne dit que c'est interdit.
00:04C'est par cette phrase entendue par Gassien Mouéli Mwanga,
00:08cofondateur du cabinet 3e partenaire et conseil,
00:10lors d'un audit pétrolier en 2014,
00:13entamé son propos.
00:15Une anecdote révélatrice des failles systémiques
00:17rencontrées par de nombreux Etats africains
00:20dans leur gestion de ressources pétrolières.
00:23C'est à partir de ce constat que s'ouvre ici, à Dubaï,
00:26la 3e édition des Journées pétrole.
00:27Plus de 10 pays africains représentés sont 10 participants
00:30et une vingtaine d'organisations désespèrent,
00:34des opérateurs publics et privés réunis autour d'un sujet central.
00:38Comment mieux négocier et surtout mieux suivre
00:40les contrats de partage de production,
00:42ces accords complexes qui lient les Etats aux compagnies pétrolières
00:46sur l'exploitation des ressources ?
00:48Dans son allocution d'ouverture, Gassien Mouéli Mwanga pose le cadre.
00:52Le CEPP n'est pas un simple contrat technique,
00:55c'est l'ossature de la relation entre l'Etat et les compagnies pétrolières.
01:04Trois défis ont été mis en lumière dès ce premier jour.
01:06D'abord, des négociations souvent déséquilibrées
01:09où l'Etat peine à défendre ses intérêts face à des multinationales aguerries.
01:13Ensuite, un suivi contractuel insuffisant
01:16malgré l'existence de mécanismes prévus pour contrôler coûts et engagements.
01:20Enfin, un manque de coordination entre pays africains,
01:24chacun avançant seul face à des enjeux pourtant communs.
01:29C'est sur ces bases que s'ouvre le programme.
01:32La matinée a été marquée par la présentation
01:34de plusieurs institutions pétrolières africaines,
01:37du Gabon à la Côte d'Ivoire,
01:39passant par la Guinée et le Tchad.
01:41Une parole d'expérience précieuse
01:43qui montre que les défis techniques se doublent souvent
01:45des questions politiques et financières.
01:47Ce mercredi après-midi, les discussions portaient sur
01:50les conditions économiques et fiscales dans les CPP.
01:53Comment fixer un prix équitable pour le brut ?
01:56Quelles règles encadrent la récupération des coûts par les compagnies ?
02:00Et surtout, comment garantir que l'Etat touche sa juste part ?
02:04La participation de S&P Global,
02:06référence mondiale en matière d'analyse des marchés pétroliers,
02:09vise à apporter des outils concrets
02:11pour mieux valoriser les ressources africaines.
02:14Données fiables, benchmark, audits,
02:16le continent a besoin de s'armer.
02:19Cette journée d'ouverture pose les bases
02:21d'un dialogue plus stratégique, plus solidaire.
02:24Et à propos, je vous propose d'écouter
02:26cette phrase de Galsien Moïli Moïnga,
02:29l'un des fondateurs, l'un des organisateurs,
02:31autant pour moi, de ces assises,
02:33qui résonne en cette fin de journée.
02:35La question n'est pas de savoir si l'Afrique
02:37peut peser dans la transition énergétique.
02:39La vraie question est,
02:42allons-nous construire cette influence ensemble
02:45ou la subir séparément ?
02:48Voilà la suite des journées pétrole
02:51pourrait bien esquisser un début de réponse.