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  • 04/06/2025
Au XIXe siècle, certains compositeurs homosexuels (dont Piotr Ilitch Tchaïkovski, Ethel Smyth, Reynaldo Hahn) ont dû cacher leur orientation à cause des contraintes sociales de l'époque. Le pianiste David Kadouch met en lumière ces compositeurs et interroge le pouvoir cathartique de la musique : comment permettait-elle de dire ce que l'on ne pouvait pas dire ?

#davidkadouch #homosexualité #musique #tchaikovsky #cultureprime

Crédits
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Vidéo : Lucie Bombled
Prise de vues : Cannelle Louisy-Gabriel
Voix off : Clémence Guinard
Musique : "Amours interdites", David Kadouch, Mirare records (Piotr Ilitch Tchaïkovski, Ethel Smyth, Reynaldo Hahn)
Captation concert : DPAV
Images : Getty, Gallica / BNF

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Catégorie

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Musique
Transcription
00:00La musique véhicule des secrets, beaucoup de secrets, et c'est ça qui fait que l'on est si ému par la musique.
00:07Ces compositeurs ne pouvaient pas dire « j'aime cette personne », ils pouvaient seulement le dire en musique.
00:14Le pianiste David Kadouch met en lumière des compositeurs homosexuels du début du XXe siècle
00:20qui ont dû cacher leur orientation à cause des contraintes sociales de l'époque.
00:24Être homosexuel à cette époque, c'était évidemment une grande pression sociale.
00:31La société n'acceptait pas l'homosexualité, il fallait vivre dans le secret.
00:36Je suis là pour célébrer ces compositeurs pour qui ils étaient.
00:39Je suis là pour, en quelque sorte, dire ce qui a été tué lors de leur vie.
00:46Les lettres de Tchaïkovski à son frère Modès sont bouleversantes parce qu'il y confesse la bataille contre son identité
00:57et cette volonté même de cacher son identité à travers le mariage pour pouvoir faire taire les hondis.
01:06Dans le cas du lac des signes, Odette doit se transformer la nuit.
01:16Elle est un signe, mais elle est une femme.
01:18Et donc, dans cette dualité de soi, dans ce dédoublement de personnalité,
01:23se situe là une zone que Tchaïkovski peut comprendre et à laquelle, j'imagine, il peut s'identifier.
01:27J'ai voulu donner d'autres témoignages d'amour que ceux qui m'ont bercé au conservatoire.
01:38Johannes Brahms, Clara Schumann, Robert Schumann, le triangle amoureux, l'immortel bien-aimé de Beethoven.
01:45J'avais besoin peut-être d'autres exemples.
01:49C'était véritablement pour célébrer des histoires et pour aussi rendre hommage à ce qu'est la musique,
01:56à un endroit de confession, à un véritable refuge.
02:02Ces histoires qui n'ont pas pu peut-être s'épanouir au grand jour.
02:05On ne peut que être, j'espère, empathique par rapport à ça.
02:10Ethel Smythe est une compositrice anglaise du début du siècle.
02:13Elle s'est notamment engagée pour que les femmes obtiennent le droit de vote.
02:16Elle, c'est une personnalité très forte qui a toujours assumé sa sexualité,
02:21qui en parle dans ses mémoires.
02:22Elle tombe amoureuse de Elisabeth von Herzogenberg.
02:25Et qui est la femme de son professeur de composition,
02:28à laquelle elle va vouer un culte absolu.
02:31Elle se rend bien compte qu'elle ne correspond pas aux normes de l'époque,
02:35aux normes de la société.
02:38Pourtant, dans cette musique, notamment dans le nocturne que je joue,
02:41il y a vraiment quelque chose de voix qui semble être en miroir.
02:45Encore un dédoublement de soi.
02:46La musique n'a pas de sexualité.
02:51C'est une autre grille de lecture, une autre lumière qui vient peut-être renforcer celle que l'on avait déjà.
02:57Il y avait une souffrance de soi, une impossibilité à dire qui on était.
03:03Et d'une certaine manière, moi-même, même dans une société beaucoup plus tolérante,
03:07j'ai vécu ça.
03:11Et c'est quelque chose avec lequel j'ai évolué.
03:13Donc je n'ose m'imaginer à quel point cette recherche d'identité de soi
03:17a pu influencer ces compositeurs.
03:21Reynaldo Hahn, c'est un compositeur franco-vénézuélien
03:29qui, au début du siècle, va publier les chansons de Grise
03:34qui vont faire de lui un peu l'idole de tout Paris
03:36et qui va entretenir une relation qui est aujourd'hui très connue
03:40avec l'écrivain Marcel Proust.
03:43A priori, il y avait quelque chose de différent des autres compositeurs.
03:47une acceptation de soi qui, moi aussi, m'émeut particulièrement.
03:55Dans cette musique, où on confesse son amour,
03:58c'est là où réside cet indicible.
04:00Il ne pouvait pas le dire dans la vie réelle.
04:02Donc la musique vient prendre le relais
04:03et d'une certaine manière devient cathartique
04:06parce qu'ils peuvent finalement avouer leur amour.
04:17Sous-titrage Société Radio-Canada
04:17L'éternité
04:18Sous-titrage Société Radio-Canada
04:20L'éternité
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