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00:00Ce matin Thierry Malandin, le directeur du Centre Chorégraphique National des Ballets de Biarritz
00:04présente aujourd'hui l'édition 2025 du festival Le Temps des Méladans
00:08qui se déroulera du 5 au 15 septembre prochain, la dernière édition du festival Le Temps des Méladans
00:14version Malandin et il est votre invité Yves Tussaud.
00:17Bonjour Thierry Malandin.
00:19Bonjour.
00:19L'édition 2025 c'est la dernière version Malandin du festival Le Temps des Méladans.
00:25A dire vrai je ne sais pas encore, ça dépend, le successeur serait nommé officiellement
00:31le 1er juillet et on est censé faire un tuilage jusqu'à mon départ, donc je ne sais pas
00:36les modalités du tuilage.
00:39Il y a un peu d'émotion quand même, tout à l'heure quand vous allez présenter cette
00:42édition 2025, il y a forcément un peu d'émotion ?
00:48Si on veut, oui.
00:49Il va vous faire plaisir ça.
00:50Ce sont Didier Borotra, l'ancien maire de Biarritz et Yakech Abéberi, M. Culture
00:57à Biarritz qui vous avaient sollicité.
00:59Ils ont dit avoir eu un coup de foudre pour votre danse.
01:03Est-ce qu'à l'époque, ça nous ramène à la fin des années 90, vous avez eu un coup
01:07de foudre similaire pour Biarritz, le Pays Basque ?
01:11Je dirais ce qui nous a surpris parce qu'on était une bande, on arrivait de Saint-Etienne,
01:15c'est surtout les paysages, la mer.
01:17C'est-à-dire que, en fait, comme j'avais dit à Didier Borotra, j'étais très inquiet
01:20parce que je pensais que la plage allait nous occuper tout le temps.
01:25Bon, puis en fait, après, on a pris l'habitude.
01:28Mais, pour moi ici, c'était comme un lieu de vacances, donc c'était un peu compliqué
01:33de lier le ballet et le chorégraphique.
01:37Mais ça s'est fait vite.
01:38Ces années à la tête du ballet de Biarritz, vous avez évolué en même temps que vous
01:46avez fait évoluer ce qu'est la danse, ce qu'était ce ballet ?
01:51C'est très particulier, toutes ces questions.
01:53Ce qui est sûr, c'est qu'on a fait un gros travail puisqu'on partait de rien.
01:57Donc on a fait un travail sur Biarritz, sur le Pays Basque et puis transcentralier à
02:01partir de l'an 2000.
02:03Donc c'est-à-dire qu'on a innové en plein d'aspects.
02:08Aujourd'hui, le résultat, c'est qu'on a un public, on n'a même pas besoin de faire
02:11de publicité, le public vient.
02:13Ce rendez-vous du festival et le reste, c'est ancré en quelque sorte dans le calendrier ?
02:19Oui, mais là, par exemple, on vient d'achever rendez-vous sur Quai de la Gare, on a fait
02:222800 enfants qui ont assisté au spectacle Les Saisons.
02:27Donc en fait, on a une activité officielle, celle pour laquelle vous
02:31m'invitez aujourd'hui.
02:32Puis une activité souterraine dont on parle rarement et qui concourt aux résultats
02:39et puis à 26 ans de travail.
02:42Vous rentrez des Etats-Unis, je crois que vous vous apprêtez à partir en Asie.
02:46Biarritz est aujourd'hui une capitale de la danse ?
02:49Oui, c'est une des capitales de la danse.
02:51C'est-à-dire qu'il y a 19 centres chorégraphiques en France, celui de Biarritz a été le dernier
02:55créé en 1998.
02:57C'est sans doute un des plus actifs.
02:59Les ballets de Biarritz, le Malanda à un ballet Biarritz, ce sont une vingtaine de danseuses,
03:05de danseurs.
03:05C'est un budget, je crois, de l'ordre de 5 à 6 millions d'euros.
03:08Un peu plus de 6 millions et puis 22 danseurs.
03:11C'est une entreprise.
03:14Oui, et en tout, c'est 50 personnes.
03:17Avec une spécificité particulière parce que des danseurs, des danseuses, il faut les entraîner,
03:22il faut leur proposer des œuvres, il faut les faire vivre ensemble.
03:27Oui, c'est pour ça que c'est l'ordinaire des compagnies de ballet.
03:30C'est-à-dire que quand on est à Biarritz, ils ont le cours le matin et puis les répétitions
03:33de la journée.
03:34Là, ils sont rentrés hier de Ljubljana.
03:37Quand on est ailleurs, les horaires sont différents puisqu'il y a le stade de soir.
03:43Mais c'est une compagnie de ballet.
03:46Il est 8h20 sur votre radio ici Pays Basque.
03:48Notre invité ce matin, Thierry Malandin, directeur du Centre Chorégraphique National
03:52et des Ballets de Biarritz, qui présente aujourd'hui l'édition 2025 du festival
03:56Le Temps d'aimer la danse.
03:57Cette édition 2025, il n'y a pas un petit clin d'œil à votre histoire ?
04:00Je crois que vous allez donner une pièce qui s'appelle La Chambre d'amour.
04:03C'est la première que vous avez créée à votre arrivée ?
04:06Oui, exactement.
04:07C'était la première chorégraphie, en effet, sur une musique de Peyos à ballet.
04:13Et donc, je trouvais que c'était sympathique.
04:17En fait, pour tout dire, c'est un ballet qui n'a pas marché.
04:20Et le pied de nez, c'est voir comment va réagir la presse 25 ans après.
04:2525 ans après.
04:26Et le public 25 ans après.
04:27En fait, le problème, c'est qu'à l'époque, Peyo avait composé une musique, je trouve, extraordinaire.
04:34Mais vous savez, les artistes, parfois il faut vendre, c'est notre cas.
04:39Et on m'attendait plutôt sur les choses commerciales.
04:41Et en fait, en arrivant ici, j'ai voulu surprendre.
04:45Je n'avais jamais commandé de musique.
04:47Ça ne m'a jamais réussi.
04:49Mais là, en fait, je n'en ai un peu rien à faire de la vie des uns et des autres.
04:52Ça, c'est le privilège de l'expérience.
04:54Si on veut, oui.
04:55Mais je suis curieux de voir comment vont réagir les gens.
04:59Le Ballet de Biarritz, le festival, c'est une renommée internationale.
05:02Mais c'est un festival qui a les pieds ancrés dans son territoire.
05:05Alors, vous avez fait une place aux compagnies de ce territoire.
05:09Oui, parce qu'aussi, quand on est arrivé, le temps des mai, il a été fondé déjà par Yakech Abbéry.
05:16C'est-à-dire qu'il était antérieur à notre venue.
05:19Sa particularité, ça a toujours été de s'ouvrir à toutes les danses, ce qui n'est pas vrai ailleurs.
05:24Donc, ça veut dire les danses d'ici et puis les danses d'ailleurs.
05:28Mais aussi dans leur variété esthétique.
05:31Donc là, par exemple, cette année, le festival, il est ancré sur les danses locales avec Bilaka, Koukaï, des artistes qu'on connaît bien ici.
05:38Mais aussi des ballets.
05:41C'est-à-dire que le Ballet d'Avignon, le Ballet de Lorraine.
05:44Vous avez rappelé que j'étais académicien.
05:46Donc, on va recevoir les quatre académiciens.
05:49C'est-à-dire qu'Angelin Préjocage, Blancali, Caroline Carlson et puis nous pour ouvrir.
05:54Donc, en fait, on fait ici des choses qu'on fait nulle part ailleurs.
05:59Et c'est ce qui fait...
06:00La richesse ?
06:01Oui, et son authenticité.
06:03Parce qu'ailleurs, on a tendance à considérer que ne vaut que la danse contemporaine.
06:10Et nous, on a fait depuis 35 ans, c'est vieux déjà, le pari que toutes les danses avaient le droit d'exister.
06:16Et c'est une idée neuve.
06:17Et ce n'est pas de l'élitisme ?
06:20Non, ça en a prouvé.
06:21En fait, vous savez, quand les Parisiens viennent ne serait-ce que voir nos spectacles,
06:25ou viennent tout simplement entend aimer,
06:27ils sont très étonnés de la diversité du public.
06:30C'est-à-dire qu'il y a des villes où le public est vieillissant.
06:34Là, à Biarritz, c'est carrément...
06:36C'est toute génération ?
06:38Oui, il y a des enfants.
06:40Il y a des enfants et des gens âgés.
06:41Et puis, il y a des gens de toutes conditions sociales.
06:44Parce que c'est encore vrai ici, c'est vrai partout.
06:47Il y a des gens qui craignent de rentrer à la guerre du Midi.
06:49Parce que, bon, pourtant, ce n'est pas l'Opéra de Paris.
06:51Mais il y a, pour une frange de la population,
06:54l'art, c'est pour les autres, ou pas pour eux.
06:56Et nous, c'est-à-dire que là, par exemple, pendant le temps des Mai,
06:59on va danser dans les trinquets, dans l'intérieur du Pays Basque.
07:02Ce travail...
07:03C'est une façon, ça, de démocratiser la danse
07:05et de la rendre accessible à tous ?
07:07Oui, il n'y a pas besoin de faire des opérations de culture dans les campings, par exemple.
07:11Nous, on le fait depuis 25 ans.
07:12C'est bientôt la fin de l'histoire, pour vous ?
07:14C'est le début d'une autre histoire ?
07:16Oui, c'est la fin d'une histoire et le début d'une histoire totalement connue.
07:19Je ne sais pas ce qui m'arrivera.
07:20Mais quand on est créateur, la retraite, ça n'existe pas.
07:24C'est mon problème au sein de l'Académie, par exemple,
07:26parce qu'ils sont tous plus âgés que moi et ils exposent.
07:30En fait, oui, les photographes, les architectes, ils travaillent.
07:33Et donc, c'est mon problème parce que je ne sais pas ce qui m'arrivera.
07:36Mais on verra.
07:36Mais vous trouverez ?
07:38Oui, je ne sais pas. On verra.
07:40Merci Thierry Malandine de pouvoir rejoindre ce matin dans nos studios.
07:43Bonne journée, bon festival.
07:45Merci.
07:46Septembre, du 5 au 15 septembre.
07:47C'est ça, oui.
07:48Absolument. Merci beaucoup Thierry Malandine.
07:50Merci Yves Tussaud.