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  • 26/05/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc.

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Transcription
00:00Bonjour à vous, merci d'être avec nous dans les 4V ce matin.
00:05Dans le journal, on l'a vu, il y a la mobilisation des agriculteurs, c'est le grand sujet du jour et ça vous concerne au premier chef.
00:11Il y a des mesures qui sont prévues dans la loi agricole, il va y avoir le débat parlementaire, etc. On ne rentre pas dans le détail.
00:15Mais d'abord, est-ce qu'ils ont raison de mener ce combat pour réintroduire certains insecticides, pour qu'il y ait davantage de stockage d'eau ?
00:21Est-ce que vous les soutenez-vous ou pas ?
00:22D'abord, c'est un projet de loi un peu fourre-tout parce que tout le monde a attendu trop longtemps pour leur répondre.
00:28Moi, je dirais que la première chose, c'est qu'on a une population agricole vieillissante.
00:33Il faut préparer le transfert de génération, demander des permis de construire, faire mieux, faire mieux pour le bien-être animal.
00:41Ça prend du temps. Les permis de construire, c'est 4-5 ans.
00:44Donc ce projet de loi, normalement, devrait alléger les procédures.
00:48Je ne comprends pas pourquoi on bataille contre ça.
00:50C'est une population qui a besoin.
00:53On leur dit, faites des cases plus grandes pour les animaux.
00:58On leur dit de faire mieux.
01:00Mais c'est un champ de bataille pour pouvoir ouvrir une ferme aujourd'hui, la moderniser.
01:05Donc je soutiens toutes ces mesures-là, ces mesures de simplification.
01:09Un agriculteur, c'est quelqu'un qui est dans la nature, qui est dans les champs, qui conduit.
01:13J'ai vu, je suis ancien mari d'agricultrice, je sais, toute l'administration qu'il faut faire, ce n'est pas possible.
01:22Alors c'est la même revendication que les autres entrepreneurs, il faut les mettre à niveau.
01:27Après, il y a tout ce qui est écologie, traitement des plantes.
01:31Mais là, on caricature un maximum.
01:34Personne ne demande de revenir à l'ancien temps.
01:36Il y a d'une part la notion de non-discrimination, puisque si en France, on interdit des...
01:42Je ne sais pas les prononcer, donc...
01:44Les néonicotinoïdes.
01:45Vous faites ça très bien.
01:46Vous vous êtes entraînés pas mal de temps.
01:47Depuis hier, oui.
01:48Depuis hier.
01:49Il faut que ce soit interdit dans les autres pays.
01:52Mais ça ne résout pas le deuxième problème, c'est comment on traite la maladie.
01:55Et donc, moi, je suis pour une agriculture raisonnée.
01:58Et ce débat n'est pas parti pour être raisonnable.
02:00Avec 3400 amendements, c'est fait pour plomber un projet.
02:05Donc...
02:06Je soutiens un projet de loi agricole, qui est l'agriculture de demain, souveraine.
02:12Vous savez, une région comme la Bretagne, on n'est peut-être que 3 millions d'habitants,
02:17mais on nourrit 20 millions d'habitants en Europe.
02:19C'est ce que me disait le président de la région Bretagne.
02:22Donc, il faut s'en donner les moyens, quoi.
02:24Il y a un autre sujet lié au commerce qui vous concerne également ce matin.
02:28C'est la question des droits de douane avec les États-Unis.
02:29Il y a eu un rebondissement cette nuit, puisque vous avez vu que finalement,
02:32Ursula von der Leyen a appelé Donald Trump pour dire
02:34attention, parce qu'on devait avoir 50% au 1er juin.
02:38Finalement, il y a une pause jusqu'au 9 juillet.
02:41Est-ce que vous êtes soulagé ?
02:43Avec le gars qu'on a en face, qui est un gars assez impulsif.
02:50Je parle du président américain.
02:51On avait compris.
02:52Qui n'a pas été tout à fait éduqué par sa mère, qui lance des coups, qui dit des méchancetés.
03:00Vendre, ce n'est pas mieux.
03:01En plus froid, ce n'est pas mieux.
03:03Je pense qu'il faut prendre son temps.
03:04Il faut faire comme les Chinois.
03:05Il ne faut pas se laisser déstabiliser.
03:06On ne fait pas comme les Chinois.
03:08Les Chinois, ils ont été très très durs, justement, dans la République.
03:13Vous vous dites, la Commission européenne ne parle pas.
03:16Justement, on ne prend pas de plein fouet ce que Trump dit.
03:21On lui dit même, mais pourquoi pas aller plus loin et supprimer les droits de douane,
03:25ce qui est tactiquement pas mal du tout.
03:28Deuxième chose, si vous nous tapez, on va vous taper.
03:30Donc là, ce serait sur les services, sur les GAFA, que ce soit sous forme de normes qu'on va s'appliquer à nous-mêmes.
03:37Donc c'est quand même normal, tout ce qui concerne le traitement de la vie privée.
03:42Mais aussi la publicité sur les GAFA.
03:44Parce que vous savez, aujourd'hui, dans des boîtes comme Carrefour, Leclerc, Intermarché,
03:49la moitié de nos budgets publicitaires sont sur les GAFA aujourd'hui.
03:53Donc on peut aussi taxer ces publicités-là.
03:57Enfin, il y a des manières de négocier.
04:01Après, il ne faut pas se les mettre à dos.
04:03Nous aimons les Américains, nous aimons le cinéma américain, le soft power américain.
04:07Mais il ne faut pas oublier qu'ils protègent quand même, aujourd'hui encore, l'Europe.
04:11Donc ne rentrons pas dans un rapport de force.
04:13Alors c'est un équilibre.
04:14Et on voit que vous n'êtes pas tout à fait d'accord avec votre grand copain Bernard Arnault, décidément.
04:18Il a dit devant les sénateurs la semaine dernière,
04:19« Pas sûr que pour le moment, les négociations soient menées comme il faut pour aboutir à des concessions réciproques ».
04:23Vous vous dites « Si, on s'y prend de la bonne façon ».
04:25Oui, oui, oui.
04:26Moi, je pense que Mme von der Leyen est forte.
04:30Ce qui est intéressant, vous voyez, c'est qu'à part peut-être les Anglais,
04:34qui l'ont joué un petit peu solo, mais même Mme Meloni…
04:39C'est l'exemple du Sud Bernard Arnault où il dit « Les Anglais, ils ont eu la bonne méthode ».
04:42Mais bon, on a les Allemands quand même qui sont le premier marché européen avec nous.
04:47Les Polonais, on joue quand même…
04:51C'est un bon pack, quoi.
04:52Enfin, je ne suis pas rugbyman, mais il me semble qu'on a de quoi bien négocier.
04:58Puis, alors moi, par contre, je voulais dire un truc.
05:00Je le dis plusieurs fois, ce n'est pas trop repris,
05:02mais il y a 4500 entreprises américaines en France
05:05et qui d'ailleurs fournissent 460 000 emplois en France.
05:10Ce ne sont pas des entreprises qui importent,
05:12ce sont des entreprises qui produisent.
05:14C'est Ford, c'est les ascenseurs Otis,
05:18c'est la restauration rapide dans le poulet,
05:22c'est les chips, l'ail, tout ça.
05:25Il y a Agendas, tout ça, c'est américain.
05:28Moi, j'aimerais quand même faire pression gentiment
05:31auprès des patrons de boîtes américaines en France.
05:34On les aime, on aime vos produits, on va souvent chez vous.
05:38Téléphonez donc à chaque sénateur républicain
05:42là où vous avez vos sièges et aidez-nous à sortir de ça, quoi.
05:46Et parce que si on ne le fait pas, à un moment donné, si ça casse,
05:49il va y avoir des demandes de boycott américains.
05:51Il va y avoir une détérioration de la relation avec les Américains.
05:55Autre sujet qui concerne vraiment de très nombreux Français
05:57et de très nombreux Français qui viennent dans vos magasins,
06:00c'est la question des prix, naturellement, sur les carburants d'abord.
06:02Parce qu'on voit que le prix des carburants a nettement baissé.
06:05Ça va continuer ou pas, d'après vous ?
06:06Ça ne va pas descendre beaucoup plus bas.
06:08Ah bon, là, on est à un plancher ?
06:10Oui, autour de 1,50.
06:12On a des Leclerc qui doivent être à 1,47 et 1,48.
06:15On est sur ces zones-là pendant trois mois, parce que ça correspond à des stocks.
06:21Après, ce qui va faire bouger le prix du pétrole, c'est le prix du dollar.
06:24Et ça, je ne suis pas de vin, je n'ai pas de boule de cristal.
06:27Mais je trouve que c'est quand même presque 40 centimes de moins,
06:3040 centimes d'euros de moins de l'année dernière.
06:32Je vous rappelle la publicité totale qui était « nous ne dépasserons pas 2 euros ».
06:35Oui, bien sûr.
06:36On est aux alentours de 1,50.
06:37Comment vous expliquez que malgré cette évolution, les Français n'aient pas le moral ?
06:40On voit que le moral est dans les chaussettes et les Français ne consomment pas.
06:44Parce qu'il n'y a pas que vous qui présentez le journal télévisé.
06:46Et puis, il faut des gens qui ont un peu de punch.
06:48Non, c'est vrai que…
06:49Non, on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas le moral.
06:51Il y a quand même des secteurs aujourd'hui qui se développent très très bien.
06:54Le tourisme, vous savez, on va faire un carton en France.
06:56Ce n'est pas mon métier.
06:57On va faire un carton.
06:59Il va y avoir énormément de…
07:01On va être la première destination du monde.
07:03après la carte postale des Jeux olympiques.
07:07La consommation tient son rang.
07:10On continue à tirer la croissance.
07:12C'est le logement et le bâtiment, les infrastructures,
07:16où là, on sent qu'il y a un marché colossal.
07:19Et là, la politique gouvernementale,
07:21la paralysie du dialogue entre le Parlement et le gouvernement
07:25fait que ces secteurs-là sont plombés.
07:27Mais même, vous voyez, les nouveaux modes de consommation,
07:30la jeune génération les porte.
07:31Le bio était trop cher.
07:33Ok.
07:33Mais maintenant, les jeunes s'affichent très clairement.
07:37Flexitarien au mieux.
07:38Végan.
07:39Je ne sais pas.
07:40Végane, je dirais.
07:41Et donc, je pense que son…
07:43Il y a un…
07:44Moi, je suis assez…
07:45Volontariste, en tout cas.
07:47D'accord.
07:47Pas forcément optimiste, mais volontariste.
07:49Ce qui n'est déjà pas si mal.
07:52Une petite précision, également, sur la politique.
07:54Parce qu'il y a quelques heures, vous avez publié un tweet.
07:56Parce que vous vous êtes vu en une de challenge.
07:58Il y a marqué ici, c'était lui.
08:00Alors d'abord, vous n'étiez pas au courant de ça.
08:01C'était fait sans votre…
08:03Je vous pose la question, d'ailleurs.
08:04Vous le saviez ou pas ?
08:05Non, il faisait un numéro sur les patrons et la politique.
08:08Donc, j'ai effectivement soutenu l'idée que les entrepreneurs devaient s'investir.
08:12Je suis pour les patrons engagés.
08:13On a discuté de la loi Pacte, je ne sais pas pendant combien d'années, sur le fait qu'on a…
08:19Mais alors, on se demande jusqu'où peut aller cet engagement.
08:21Évidemment, ça fait plusieurs mois que cette petite musique elle monte.
08:23Et ce matin, vous expliquez…
08:25Vous dites, ce n'est pas ma cam.
08:26Est-ce qu'une bonne fois pour toutes, vous dites, non, je ne serai pas candidat en 2027 ?
08:29Non, je ne le dis pas une fois pour toutes.
08:31Non, non.
08:31J'ai compris aussi qu'il fallait intéresser.
08:33Donc, dans les débats qui vont venir, là, sur les choix de société, sur les choix économiques,
08:38sur la décarbonation, vous avez vu, on est en train de faire des marches arrières sur l'écologie,
08:43peut-être même sur le projet agricole.
08:45Donc, il faut être prêt.
08:46Moi, je suis un chef d'entreprise, un fédérateur d'entrepreneurs.
08:51On veut aller vers le progrès.
08:53On veut aller vers l'accessibilité de la nouvelle économie.
08:55Il faut aller vers l'écologie.
08:56Il faut aller vers la décarbonation.
08:58Donc, s'ils freinaient un peu, il faudrait aller leur donner un petit coup de booster.
09:02Et on se rend bien compte que maintenir une part de suspense,
09:04ça vous permet sans doute d'être mieux entendu.
09:06C'est ça que vous avez remarqué depuis plusieurs mois.
09:08Merci beaucoup, Michel-Edouard Leclerc.
09:09Merci de votre accueil.

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