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  • 26/05/2025

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00:00Sur Europe 1, 9h30, 11h, avec Thomas Hill et votre invité ce matin.
00:03Oui, je reçois ce matin Fabrice Leclerc, journaliste cinéma pour Paris Match,
00:07de retour du Festival de Cannes, pour faire un bilan de cette 78e édition
00:11qui s'est terminée comme un bon film, avec un cliffhanger
00:14et cette coupure de courant samedi à Cannes.
00:18Et alors, ce qui est fou, c'est que du coup, vous aviez moins d'infos
00:21sur ceux qui allaient gagner, ça a rajouté un peu de suspense.
00:23Pour le coup, quand vous n'avez plus de portable, quand vous n'avez plus d'ascenseur
00:27et quand vous vous retrouvez comme ça un peu sans plus rien,
00:30Ah oui, ça devient difficile, oui.
00:31Et c'était un peu la chasse aux infos, comment vous faisiez ?
00:33Alors, est-ce que d'habitude vous parlez ?
00:36Alors, d'habitude, normalement, nous, entre journalistes,
00:39on se réunit pour le déjeuner, on appelle un peu tout le monde
00:42et vers 14h-15h, on sait à peu près qui va gagner, voilà.
00:47Sauf que là, on n'avait plus de portable, on n'avait plus rien,
00:49on n'avait plus l'endroit pour se retrouver,
00:51on se retrouve toujours dans un restaurant qui était fermé,
00:54il n'y avait plus de terminal bancaire, ni de frigo.
00:57Donc, on s'est retrouvé au Palais, qui était le seul endroit
01:00où il y avait encore du Wi-Fi, parce qu'il y avait un générateur.
01:03Donc, au Palais, les projections ont pu continuer.
01:06Et puis, on a attendu le retour des réseaux portables
01:09pour pouvoir recommencer à bosser.
01:11Et puis, on a eu des informations dans l'après-midi.
01:13Mais même pour les délibérations, ça a été compliqué
01:16parce que le délégué général du festival, Thierry Frémaux,
01:19normalement prévient en fin de matinée,
01:21les équipes, revenez, vous êtes à Paris, il faut reprendre l'avion.
01:24Sans savoir quel prix ils vont avoir, mais on leur dit,
01:27venez, il va y avoir quelque chose.
01:28Revenez, vous avez quelque chose.
01:30Et là, le problème, c'est qu'à 15h, quand les portables sont revenus,
01:34Thierry Frémaux a réuni tous les distributeurs
01:37et les attachés de presse de tous les films pour leur dire,
01:39vous devez revenir, mais ça s'est fait à l'ancien.
01:42Et les frères d'Ardennes sont déjà à l'aéroport, je crois.
01:44Quand ils les préviennent, ils sont déjà à l'aéroport en train de partir.
01:46Et les d'Ardennes sont déjà à l'aéroport en train de partir.
01:48Quand ils sont prévenus, on a frôlé la catastrophe.
01:51Vous remettez le smoking.
01:53Et alors d'abord, bravo à Paris Match qui avait bien pronostiqué
01:55que la palme d'or irait à Jaffar Panaï.
01:59Pour le film, un simple accident.
02:02En même temps, vous n'étiez pas les seuls à l'annoncer.
02:03C'était vraiment le grand favori, Jaffar Panaï.
02:06C'était effectivement le grand favori,
02:08parce qu'il était à la fois attendu,
02:11pour des raisons politiques, pour des raisons géopolitiques.
02:13Et puis c'était un très très beau film.
02:15Donc c'était une palme logique,
02:17une palme à la fois politique et cinématographique.
02:20Mais justement, vous pensez qu'on récompense d'abord
02:22le côté politique ou le côté cinématographique ?
02:24On récompense les deux.
02:26Et je crois que pour le coup,
02:27je n'ai jamais été fan des prix politiques,
02:30mais je crois que pour le coup,
02:31cette année, c'était réellement une palme nécessaire.
02:35Il faut savoir que Jaffar Panaï a dit
02:36« Moi, je retourne à Téhéran,
02:38je repars dans mon pays,
02:40parce que c'est mon pays. »
02:42Pour un film qui l'a tourné clandestinement en Iran.
02:46Comme tous les autres, il a déjà fait de la prison.
02:49Et on verra ce qui arrivera à son retour.
02:51Mais voilà, c'est mieux de repartir avec une palme.
02:54Parce qu'une palme, ça peut être aussi
02:55un moyen de le préserver,
03:01de le protéger aussi un peu.
03:03On va devoir attendre un petit peu
03:04avant de se faire un avis, nous,
03:05sur ce film, un simple accident.
03:06Parce que ça ne sort qu'en septembre prochain.
03:09Je n'ai jamais compris pourquoi il fallait attendre autant
03:10pour voir un film qui avait une palme d'or.
03:12Parce que la date de sortie est déjà prévue depuis longtemps.
03:15Elle ne va pas bouger.
03:16Et alors vous, Fabrice Leclerc,
03:18j'ai vu quand même dans votre classement
03:19que vous, vous auriez remis la palme d'or
03:21à un autre film, qui est « L'agent secret ».
03:24Alors, qui est « L'agent secret »,
03:25c'est un film brésilien de Kleber Mendoza Filio.
03:29Qui a eu quand même deux prix.
03:30Qui a eu quand même deux prix,
03:31le prix de la mise en scène et l'interprète.
03:34Moi, pourquoi j'aime ce film ?
03:35Parce que d'abord, c'est le meilleur
03:37que j'ai vu à Cannes cette année.
03:39Et puis, c'est un film de genre.
03:41C'est-à-dire que c'est un film qui dure deux heures et demie,
03:44où on voit à un moment une jambe coupée
03:45traverser un lieu de drague homosexuelle.
03:48Donc, vous voyez, on est quand même dans quelque chose de fort.
03:51Et c'est un film qui brasse tout.
03:53C'est un film qui brasse des thématiques politiques,
03:56parce qu'on est dans le Brésil des années 70,
03:58là où la liberté d'expression n'est pas toujours très simple.
04:00Et c'est du cinéma de genre,
04:04c'est du cinéma polémique,
04:05c'est du cinéma qui va beaucoup plus loin.
04:07C'est un cinéma absolument extraordinaire visuellement.
04:10C'est un cinéma aussi qui est très accessible.
04:13C'est un film qui peut rencontrer...
04:14Oui !
04:15Enfin, c'est grand public.
04:17Qu'est-ce qu'on entend par grand public ?
04:18Parce que le film de genre, d'habitude,
04:20ce n'est pas très grand public, justement.
04:21C'est vraiment pour les cinéphiles et les spécialistes.
04:23C'est un film qui peut s'adresser à plein de gens,
04:25en tout cas,
04:26qui peut s'adresser à d'autres gens
04:27que des festivaliers et des cinéphiles purs et durs.
04:31Et alors, le cinéma français s'en sort pas trop mal.
04:34Salué à deux reprises,
04:35avec le prix du jury pour Sirat d'Olivier Lax,
04:38le prix d'interprétation féminine aussi,
04:40pour Nadia Meliti.
04:41Olivier Lax, c'est un cinéaste espagnol.
04:43Oui, c'est ça, mais c'est un film franco-espagnol.
04:46Oui.
04:46C'est ça.
04:47Et alors, Nadia Meliti, dans La Petite Dernière,
04:50qui a été découverte grâce à un casting sauvage,
04:52donc ça, c'est un peu la belle histoire de ce festival.
04:54C'est la belle histoire,
04:55parce que, oui,
04:56Casting Sauvage, c'est son premier film,
04:58et surtout, c'est l'année où Émilie Dequenne est morte.
05:01Et Émilie Dequenne avait été révélée à Cannes,
05:04Casting Sauvage, dans le film des Dardennes.
05:06Elle avait reçu le prix d'interprétation
05:07pour son premier rôle.
05:10Voilà, je trouve que c'est un beau petit film.
05:12Le festival a été dédié à Émilie Dequenne.
05:14En revanche, l'un des films dont on a beaucoup parlé,
05:16c'est Alpha, de Julia Ducourneau,
05:18avec Taharayne, avec Goldschiff et Farahny.
05:20On en a trop parlé, parce qu'il repart bredouille de ce festival, finalement.
05:24Encore heureux ?
05:24Ah bon ? Ah oui, vous n'avez pas aimé ?
05:26Écoutez, on va être simple et on va être direct.
05:29Le film est raté.
05:31Julia Ducourneau avait eu la palme pour Titan,
05:34en 2021.
05:35Là, le film part dans le grand n'importe quoi.
05:38Et voilà, il a été très globalement,
05:41extrêmement vilipendé.
05:44Après, c'est tout à fait normal que Julia Ducourneau,
05:46qui a eu la palme, revienne en compétition au festival.
05:48C'est normal, on suit le travail des auteurs.
05:50Mais là, bon, non.
05:52Et alors après, c'est toujours intéressant de regarder aussi les audiences,
05:54pour voir si Cannes intéresse le grand public.
05:57Et on voit que la cérémonie de clôture a rassemblé
05:592,3 millions de téléspectateurs,
06:01ce qui est un bon score,
06:02mais quand même en baisse, par rapport à l'an dernier.
06:05Les audiences de la partie cannoise de C'est à vous
06:06n'ont pas non plus fait des étincelles cette année.
06:10Alors, c'est vrai que le festival,
06:11ça a toujours été plutôt à destination des cinéphiles.
06:13Mais est-ce que vous ne ressentez pas un fossé, Fabrice Lottler,
06:17qui est en train de se creuser avec le grand public ?
06:19Je ne crois pas qu'il soit en train de se creuser.
06:21Il est creusé depuis très très très longtemps.
06:23C'est vrai que voir le festival de Cannes à Paris,
06:27moi je l'ai fait une fois.
06:29Et je vous jure qu'on n'est pas intéressé,
06:32parce que je crois qu'on est dans deux mondes différents.
06:35Moi, je dis souvent qu'à Cannes,
06:37le festival s'arrête rue d'Antibes.
06:39C'est-à-dire que de la rue d'Antibes jusqu'à La Croisette,
06:42on ne parle que de cinéma,
06:43on est dans notre monde totalement fermé.
06:46Et après, la rue d'Antibes, c'est la vraie vie.
06:48Et voilà, quand on regarde Cannes de Paris,
06:51c'est juste bizarre.
06:52Et moi, je comprends que les téléspectateurs regardent ça.
06:55Il y a le glam démarche, il y a les stars,
06:57il y a Tom Cruise, il y a qui vous voulez.
06:59Mais in fine, quand on parle d'un film que personne n'a vu,
07:02quel est l'intérêt ?
07:03Moi, je le comprends alors que je suis dans ce monde-là.
07:06Est-ce que vous pensez qu'il y a un film
07:07qui cette année peut faire des entrées en salle ?
07:09Est-ce qu'il y a un film qui peut faire des entrées en salle cette année ?
07:13Vous voyez ?
07:13Je ne suis pas sûre.
07:14La réponse ne vient pas tout de suite.
07:16Même Jeune Mère n'est pas accessible au grand public, non ?
07:20Non, tous les films sont accessibles au grand public.
07:22Pour le coup, la sélection cette année
07:24était quand même très ouverte,
07:26avec des films, je le redis,
07:27qui ne sont peut-être pas populaires,
07:29mais qui sont réellement accessibles.
07:31Après, un succès possible,
07:33quand on voit que le film d'ouverture
07:35ne réalise pas autant d'entrées que ça,
07:37mais quand on voit que Mission Impossible
07:40n'est pas le succès annoncé
07:42et que les résultats ne sont pas très bons non plus...
07:43Le film d'ouverture, vous parliez de partir un jour,
07:45qui fait quand même une petite carrière en salle,
07:48mais qui est assez modérée.
07:49On voit aussi que le grand succès cinéma,
07:52en ce moment,
07:53c'est l'Ilo et Stitch de Disney,
07:55qui n'était pas du tout à Cannes.
07:56A priori, restez avec nous, Fabrice Leclerc,
07:59pour suivre l'actu des médias dans un instant.
08:01Oui, avec le journal des médias de Julien Pichnet,
08:03qui arrive dans un instant.
08:04Alors aujourd'hui,
08:05on va vous parler de cette rumeur,
08:07Anne-Sophie Lapix, une nouvelle fois.
08:08Ça fait quelques années,
08:09à cette époque de l'année,
08:10on vous parle d'une rumeur,
08:11comme quoi Anne-Sophie Lapix devrait quitter
08:13le JT de France 2.
08:14Cette année, la rumeur est un peu plus insistante.
08:16On va vous en parler dans un instant sur Europe.
08:18A tout de suite.
08:19Sous-titrage Société Radio-Canada

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