Un film entre exorcisme culturel et tragédie vampirique
Ryan Coogler signe avec Sinners l’un des films les plus puissants de l’année 2025. Abandonnant l’univers des super-héros pour mieux ancrer son œuvre dans l’histoire et la mémoire afro-américaines, il plonge dans le Mississippi des années 1930 pour raconter un conte gothique profondément politique.
Deux frères, deux visages (interprétés par un Michael B. Jordan habité) : Smoke et Stack Moore, vétérans de guerre, reviennent bâtir un sanctuaire musical dans un vieux moulin transformé en juke joint. Mais la renaissance est de courte durée. Des vampires blancs – figures littérales de l’appropriation culturelle – rôdent dans l’ombre, prêts à se nourrir de leur art, de leur rythme et de leur âme.
L’esthétique de l’oppression
Visuellement, Sinners impressionne. Le chef opérateur Rachel Morrison livre une photographie sépia brûlée au clair de lune, entre moiteur sudiste et frissons d’outre-tombe. Les scènes nocturnes, baignées de blues et de terreur, rappellent autant Interview with the Vampire que Candyman version 2021, tout en affirmant une identité propre. Coogler convoque aussi bien l’horreur que le politique, dans un mélange maîtrisé de réalisme magique et de commentaire social.
La bande-son : cœur battant du récit
La musique, composée par Ludwig Göransson, n’est pas un simple accompagnement : c’est le cœur du film. Des morceaux joués en live, des riffs hantés de guitare slide, une complainte collective qui se transmet de voix en voix. Le personnage de Sammie, jeune musicien interprété par Miles Caton, devient alors le porteur d’une mémoire sonore qu’on veut faire taire… ou voler.
Ce que dit Sinners, sans crier
Sinners ne se contente pas d’être un film de genre : il parle d’un vol historique. Il montre comment les Noirs américains ont vu leur culture pillée, édulcorée, revendue. Les vampires ne sont pas seulement des créatures nocturnes : ce sont les forces systémiques qui s’emparent des corps, des sons, des récits. À ce titre, le film s’inscrit dans une tradition engagée, et même militante, du cinéma afro-américain.
Notre verdict :
À Radio Sisko FM, Sinners nous a coupé le souffle. Rarement une œuvre aussi stylisée parvient à dire autant, sans céder au didactisme. Ce film est à la fois une déclaration d’amour à la musique noire, une tragédie familiale, un film d’horreur politique. Michael B. Jordan brille dans ce double rôle, et Coogler, fidèle à sa vision, offre un long-métrage aussi audacieux que viscéral.
Note finale de la rédaction : ★★★★☆ (4,5/5)
Une claque esthétique et spirituelle. Sinners mérite sa place parmi les grandes fresques modernes du cinéma américain.
Ryan Coogler signe avec Sinners l’un des films les plus puissants de l’année 2025. Abandonnant l’univers des super-héros pour mieux ancrer son œuvre dans l’histoire et la mémoire afro-américaines, il plonge dans le Mississippi des années 1930 pour raconter un conte gothique profondément politique.
Deux frères, deux visages (interprétés par un Michael B. Jordan habité) : Smoke et Stack Moore, vétérans de guerre, reviennent bâtir un sanctuaire musical dans un vieux moulin transformé en juke joint. Mais la renaissance est de courte durée. Des vampires blancs – figures littérales de l’appropriation culturelle – rôdent dans l’ombre, prêts à se nourrir de leur art, de leur rythme et de leur âme.
L’esthétique de l’oppression
Visuellement, Sinners impressionne. Le chef opérateur Rachel Morrison livre une photographie sépia brûlée au clair de lune, entre moiteur sudiste et frissons d’outre-tombe. Les scènes nocturnes, baignées de blues et de terreur, rappellent autant Interview with the Vampire que Candyman version 2021, tout en affirmant une identité propre. Coogler convoque aussi bien l’horreur que le politique, dans un mélange maîtrisé de réalisme magique et de commentaire social.
La bande-son : cœur battant du récit
La musique, composée par Ludwig Göransson, n’est pas un simple accompagnement : c’est le cœur du film. Des morceaux joués en live, des riffs hantés de guitare slide, une complainte collective qui se transmet de voix en voix. Le personnage de Sammie, jeune musicien interprété par Miles Caton, devient alors le porteur d’une mémoire sonore qu’on veut faire taire… ou voler.
Ce que dit Sinners, sans crier
Sinners ne se contente pas d’être un film de genre : il parle d’un vol historique. Il montre comment les Noirs américains ont vu leur culture pillée, édulcorée, revendue. Les vampires ne sont pas seulement des créatures nocturnes : ce sont les forces systémiques qui s’emparent des corps, des sons, des récits. À ce titre, le film s’inscrit dans une tradition engagée, et même militante, du cinéma afro-américain.
Notre verdict :
À Radio Sisko FM, Sinners nous a coupé le souffle. Rarement une œuvre aussi stylisée parvient à dire autant, sans céder au didactisme. Ce film est à la fois une déclaration d’amour à la musique noire, une tragédie familiale, un film d’horreur politique. Michael B. Jordan brille dans ce double rôle, et Coogler, fidèle à sa vision, offre un long-métrage aussi audacieux que viscéral.
Note finale de la rédaction : ★★★★☆ (4,5/5)
Une claque esthétique et spirituelle. Sinners mérite sa place parmi les grandes fresques modernes du cinéma américain.
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