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  • 24/05/2025

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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h, 21h, Pascal de la Tour Dupont.
00:04Les députés ont terminé l'examen en première lecture de la proposition de loi relative au droit à l'aide à mourir,
00:10sur laquelle ils voteront donc solennellement mardi, après avoir voté sur un texte consacré aux soins palliatifs.
00:16Nous en avions déjà parlé. Alors, nouveauté hier soir, les députés ont approuvé la création d'un délit
00:21contre le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher, de pratiquer ou de s'informer sur ce sujet.
00:26Les députés ont également alourdi la peine prévue, la portant à deux ans de prison, 30 000 euros d'amende
00:31pour la calquer sur celle qui concerne l'IVG.
00:35Alors, pour tout vous dire, chers auditeurs d'Europe 1, le débat avait déjà commencé pendant la pause
00:41entre Jules Thores et Olivier D'Artigol. Vous vous dites, Jules Thores, on change de société, on bascule.
00:49Il n'y aura plus de garde-fou. Et vous, Olivier D'Artigol, vous estimez qu'on est sur un texte équilibré ?
00:55C'est le texte, contrairement au texte sorti de la commission, que le texte, via des amendements gouvernementaux,
01:00a été rééquilibré puisqu'il ne met pas sur le même plan, ce qui était le cas du texte en commission,
01:05le suicide assisté et l'euthanasie qui doit rester l'exception.
01:11Il crée un droit opposable, ça c'est sur les soins palliatifs,
01:14et il vient donc vers cette définition d'une entrée dans un processus irréversible
01:17en renforçant la collégialité de la décision. Voilà ce que je dis, ça a été rectifié.
01:22Pour ce qui me concerne, j'ai été totalement impacté par les derniers mois de débat,
01:29notamment par les témoignages des chefs de soins palliatifs.
01:33La loi Claes-Léonetti était un bijou législatif,
01:35mais nous n'avons pas doté notre pays de soins palliatifs à la hauteur des besoins.
01:42Et une personne, c'est souvent les plus pauvres, les plus démunis,
01:46qui peuvent dire j'ai envie d'en finir.
01:48Et donc quand ils sont pris en main dans une unité de soins palliatifs,
01:52quand un regard se pose sur eux, quand il y a de l'humanité,
01:55quand il y a une main posée sur une main,
01:57ils peuvent ne pas réitérer la volonté d'en finir.
02:00Donc cette dimension-là me fait très peur.
02:02Je vais rebondir sur le dernier point d'Olivier.
02:05Cette proposition de loi, c'est une proposition de loi pour les bien portants.
02:08C'est une proposition de loi qui d'abord est portée par un professeur d'histoire-géographie
02:15qui donne des leçons à tout le monde,
02:16notamment à des médecins urgentistes qui sont aussi députés.
02:19Ça déjà, c'est la première des choses.
02:21Deuxièmement, M. Juvin et M. Falorni.
02:25Deuxième chose, ça va être un changement majeur.
02:29Le délit d'entrave, par exemple, je trouve ça très symbolique.
02:33On est donc dans une situation, dans une société,
02:36où si l'on a un proche et qu'on veut lui déconseiller
02:41de recourir à cette aide active à mourir,
02:45puisque c'est vraiment de l'euthanasie,
02:47on est donc dans une société,
02:50on va faire deux ans de prison et on va avoir 30 000 euros d'amende.
02:53Est-ce que ça, c'est la société qu'on souhaite ?
02:55Non.
02:56Ensuite, je regrette que l'on ait eu que des débats très techniques
03:01sur le stade avancé,
03:03plutôt qu'un débat éthique,
03:05un débat philosophique sur la société qu'on va avoir.
03:09Est-ce qu'on doit avoir une société
03:11où il y a les gentilles personnes
03:14qui veulent accélérer la mort de personnes qui souffrent,
03:19où il y a les méchants, ceux qui sont opposés à cette loi,
03:21et j'assume, j'en fais partie,
03:23qui considèrent qu'il y a des moyens
03:26pour que la vie soit moins difficile à vivre ?
03:30Il y a des témoignages de personnes,
03:32il y en a un dans le JDD Demain,
03:34qui, s'il y avait eu cette loi il y a 20 ans,
03:38aurait décidé de le faire,
03:39et il est toujours en vie.
03:40Donc, voilà, c'est un changement majeur.
03:43Je crains malheureusement que tous les garde-fous ne sautent.
03:46C'est vrai, ils avaient sauté en commission,
03:48le texte actuel n'est pas le même,
03:50mais je trouve qu'il n'encadre rien.
03:51La collégialité, par exemple, n'est pas du tout assurée,
03:56c'est-à-dire que vous avez quelqu'un
03:58qui veut recourir à l'euthanasie
04:01ou au suicide assisté,
04:03et bien il peut voir dans son parcours un seul médecin.
04:06Ça, pardonnez-moi, je suis en total désaccord avec ça.
04:11Il n'y a pas ces garde-fous.
04:12Je pense surtout qu'un adolescent mal dans sa peau,
04:17qui a envie d'en finir,
04:18on arrivera-t-on là ?
04:20C'est ça la question.
04:20C'est le problème, c'est les garde-fous.
04:22Oui, mais j'adore le pour l'instant.
04:24Il y a eu un amendement qui s'est fait pour poser cela.
04:26Voilà, mais vous voyez,
04:27c'est-à-dire que ça, c'est la première étape.
04:29Oui, dans d'autres pays,
04:30cette clause-là a sauté.
04:33Mais moi, je suis assez d'accord avec ce que...
04:35Je préfère que les législateurs aient la main tremblante.
04:39Je regrette que ce débat,
04:41qui est un débat anthropologique,
04:43un débat lourd,
04:45n'ait pas donné lieu à quelque chose
04:47qui dépasse le cadre parlementaire.
04:49Vous auriez souhaité un référendum sur cette question ?
04:52Oui, très certainement.
04:53Oui, très certainement.
04:53Vous auriez un référendum sur la question ?
04:55Oui, bien sûr,
04:57mais à condition qu'on ait un débat national de qualité,
05:00instruit, organisé.
05:03Et encore une fois,
05:04pour ceux qui le peuvent,
05:05aller chercher les témoignages
05:07des chefs d'unités de soins palliatifs.
05:10Je pense à Mme Fourcade, par exemple.
05:11Ce sont des témoignages qui disent
05:14que parfois, il faut rajouter
05:15de la vie aux jours,
05:17et non des jours à la vie.
05:19Que il y a...
05:21Cette formule m'a beaucoup...
05:23Et puis, aujourd'hui,
05:25la loi Claes-Léonetti,
05:26via la sédation profonde,
05:27dans le colloque singulier,
05:29des médecins et de la famille,
05:30des proches,
05:31permet des solutions.
05:33Je crois qu'il faut faire très attention.
05:36Et en tout cas,
05:37l'inégalité sociale face à ce choix définitif
05:41me touche beaucoup,
05:42parce qu'une personne,
05:43encore une fois, je le dis,
05:44on a eu des cas très précis dans certains pays,
05:46où les statistiques éclairent
05:49cette inégalité sociale,
05:50que ce sont les gens dans la solitude,
05:52qui n'ont pas de liens sociaux,
05:54qui sont en effet esselés,
05:55parfois démunis,
05:57qui disent, bon, mais enfin,
05:58qu'est-ce qui me raccroche à la vie ?
06:00Les gens qui sont entourés,
06:02et qui sont accompagnés.
06:03Je suis très gênée, Olivier D'Artigol,
06:04vous avez raison,
06:05vous avez raison,
06:05effectivement,
06:06il y a des gens qui sont entourés.
06:08Je trouve que moi,
06:09moi, ça me met très mal à l'aise,
06:10cette question.
06:11Ça me met très, très mal à l'aise,
06:12cette question,
06:13qui décide du droit de mourir ?
06:16J'ai peur des abus,
06:17je vous le dis franchement.
06:18Les personnes vulnérables.
06:19Les personnes vulnérables,
06:20moi, j'ai très peur de ça.
06:21Moi, je trouve que la boîte de Pandore
06:23est ouverte.
06:23Les personnes isolées,
06:24les personnes pauvres,
06:25car il y a un sujet
06:26qui n'est jamais abordé,
06:28c'est l'aspect économique.
06:30Le Canada a décidé d'autoriser
06:32l'aide à mourir,
06:33le suicide,
06:34l'euthanasie,
06:34comme vous voulez.
06:36Et le système canadien,
06:37je parle juste du système,
06:38je ne parle pas des gens
06:39qui ont recours à cela,
06:41puisqu'on sait que les soins palliatifs,
06:42en effet,
06:43c'est très cher.
06:43Le Canada,
06:44en une seule année,
06:45en 2022,
06:45a économisé 80 millions d'euros
06:46dans son système.
06:48Donc,
06:48c'est évidemment conséquent,
06:49et c'est un argument
06:50qu'il faut prendre en compte.
06:51mais on parlait
06:53d'un potentiel référendum...
06:54C'est un cynisme sans nom,
06:55c'est-à-dire qu'en substance,
06:57vous laissez entendre...
06:57Non, mais je ne dis pas...
06:58Non, non, non, je ne dis pas...
06:59Mais que la France
07:00aurait tout intérêt à faire ça.
07:01Bien sûr.
07:02Économiquement, bien sûr.
07:03Pour faire faire des économies
07:04de la sécurité sociale.
07:05Le premier texte propose
07:06le développement
07:07des soins palliatifs.
07:08Oui.
07:08Grâce à M. Bayrou.
07:09Mais je veux juste insister
07:11sur quelque chose,
07:13c'est qu'un référendum,
07:14ce serait très bien
07:15sur cette question-là.
07:16Mais justement,
07:17Olivier parlait
07:18de main tremblante
07:19du législateur.
07:20Moi, je n'ai pas l'impression
07:21que les promoteurs
07:22de cette proposition de loi
07:24aient eu la main tremblante.
07:25La seule victoire
07:26qu'ont eues les personnes
07:27qui étaient opposées,
07:28c'est sur la question
07:28de la mort naturelle.
07:29C'est-à-dire qu'il y a une semaine,
07:30on a quand même des députés
07:31qui ont déposé des amendements
07:32pour dire que cette euthanasie-là
07:34serait considérée
07:36comme une mort naturelle.
07:38Oui.
07:38Bon, je pense que ça,
07:40ça heurte tout le monde.
07:41Et ça m'amène
07:42à une autre réflexion,
07:44c'est sur les mots.
07:45Le président de la République,
07:47c'est lui qui décide
07:47de la question d'un référendum.
07:49Emmanuel Macron,
07:49il est pour cela.
07:51Moi, je considère
07:52que c'est du suicide assisté
07:53ou de l'euthanasie.
07:54Oui.
07:54Le texte que l'on a,
07:56c'est la fin de vie,
07:57l'aide active à mourir.
07:58Déjà, la question,
08:00si elle était posée ainsi,
08:01elle serait viciée.
08:02Car ce ne sont pas
08:03les mêmes débats
08:03quand on parle d'aide active à mourir
08:05ou quand on parle d'euthanasie.
08:06Bien sûr.
08:07Ça n'a pas du tout
08:07dans l'inconscient collectif
08:08la même signification.
08:09Et d'ailleurs,
08:10ce n'est pas la même chose.
08:11Donc, un référendum,
08:13pourquoi pas ?
08:14Mais je crois malheureusement
08:15que les Français
08:15n'ont pas eu accès
08:17à un débat sain.
08:19Et je les invite demain
08:20à acheter le GDL
08:21puisqu'il y a une interview
08:21de Philippe Juvin
08:23qui a mon sens
08:24sur cette question
08:25qui est un député LR
08:26et qui est médecin urgentiste
08:28et qui, sur cette séquence,
08:30s'est battu début à la fin,
08:33ce sera mardi,
08:34et qui se battra encore après
08:35et qui, je crois,
08:36a donné tous les bons arguments
08:37pour être content.
08:38Personne de grande qualité,
08:40un vote solennel
08:41sur les deux textes mardi,
08:42liberté de vote
08:43à l'intérieur des groupes
08:45et un groupe macroniste
08:46divisé.
08:47Cela s'est vu
08:48en commission à l'admicycle.
08:49Puis après,
08:50ça part au Sénat.
08:51Donc, nous ne sommes pas
08:52à la fin du processus.
08:53Bon.
08:54Voilà.
08:54Mais nous suivons évidemment
08:55ce dossier qui,
08:56voilà,
08:57je pense que ça met
08:58tout le monde mal à l'aise.
08:59Tout le monde.
08:59C'est parce que c'est un sujet
09:00qui n'est pas facile.
09:01Ça met tout le monde mal à l'aise.
09:03Il est 19h57
09:04sur Europe 1.
09:06Dans un instant,
09:06je reçois deux auteurs
09:08dans ce studio.
09:10Deux auteurs
09:10qui ont écrit.
09:11Alors,
09:11c'est une enquête.
09:13C'est une enquête
09:13extrêmement nourrie.
09:16sur la communauté juive
09:18en France.
09:19Le livre s'appelle
09:20La fin des juifs de France.
09:21Ils estiment que 150 000 juifs
09:23sont en danger.
09:25J'ai bien dit en danger
09:26aujourd'hui en France.
09:28Aux Etats-Unis ?
09:30Voilà,
09:30aux Etats-Unis.
09:31On en a parlé évidemment hier
09:32avec cet assassinat épouvantable
09:34de ce couple
09:35cette semaine
09:36à Washington.
09:37Didier Long,
09:38expert en stratégie numérique
09:39ancien moine bénédictin
09:40et théologien français
09:41sera dans ce studio
09:42et en direct
09:44depuis Tel Aviv.
09:46Dov Maimon,
09:46chercheur au
09:47Jewish People Policy Institute
09:49à Jérusalem,
09:50docteur en islamologie
09:51et conseiller du gouvernement
09:53israélien sur les relations
09:54avec le monde musulman
09:55sera avec nous en direct.
09:57Vous verrez,
09:57c'est extrêmement intéressant
09:59et on tire
10:00la sonnette d'alarme.
10:01Vraiment,
10:01on la tire,
10:01cette sonnette d'alarme.
10:04Pour la communauté juive
10:05de France,
10:05150 000 juifs
10:07sont menacés en France
10:08sur une communauté
10:09qui est estimée
10:10peu ou prou à 500 000.
10:11A tout de suite
10:11sur Europe 1.
10:12Europe 1 Soir Weekend
10:1319h-21h
10:15sur Europe 1.

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