Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Maud Fontenoy, navigatrice et auteure de "L’océan, source de vie – Protégeons notre mer nourricière" - Ed. de l’Observatoire & Thierry Blandinières, directeur général du groupe InVivo et président du CA Brive
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NewsTranscription
00:00Bonsoir à toutes et à tous, c'est excellent comme chaque dimanche à 19h, elle a traversé
00:08l'Atlantique et le Pacifique à la rame avant de devenir une voie incontournable de la protection
00:13des océans.
00:14La navigatrice Maud Fontenoy oeuvre depuis des années à sensibiliser le grand public
00:17et les décideurs aux enjeux marins.
00:19Maud, votre nouveau livre « L'océan, source de vie, protégeons notre mer nourricière
00:23» est publié aux éditions de l'Observatoire.
00:26Vous lancez un appel vibrant pour sauver notre patrimoine, ce patrimoine vital, on
00:30va en parler évidemment.
00:31Bienvenue Maud Fontenoy.
00:32Bonjour, merci beaucoup.
00:33Avec plaisir.
00:34C'est excellent, c'est l'émission qui crée le lien.
00:36Défenseur d'une agriculture durable et innovante, il porte une vision ambitieuse
00:40pour renforcer la souveraineté alimentaire française.
00:43Thierry Blandinière est le directeur général du groupe InVivo, premier groupe coopératif
00:47agricole français.
00:48Thierry, vous êtes aussi un passionné de rugby et ça sur ce radio, la radio du rugby,
00:51on adore évidemment.
00:52Vous avez pris depuis peu la tête du C.A.B.Rive et puis vous êtes très engagé dans le monde
00:56de l'Eau Vallée.
00:57Tout un programme.
00:58Bienvenue sur celui de radio.
00:59Merci.
01:00Avec plaisir.
01:01Bonjour.
01:02Chers auditeurs, bienvenue chez vous.
01:03Alors, Maud Fontenoy, on va commencer avec vous autour de ce nouveau livre et de votre
01:07cri d'alerte pour nos océans.
01:09Je rappelle le livre « L'océan, source de vie, protégeons notre mer nourricière »,
01:13vous lancez un appel fort.
01:14Je rappelle aux auditrices, aux auditeurs ce que vous nous racontez, que les océans
01:17écouvent 70% de la planète, qu'ils abritent 80% de la biodiversité marine, qu'ils produisent
01:23plus de la moitié de notre oxygène et qu'ils nourrissent plus de 800 millions de personnes,
01:26ce qui est énorme.
01:27On a oublié à quel point ils sont essentiels à notre survie en fait.
01:30Non, c'est vrai qu'en fait, ces océans, il faudrait demander à Thomas Pesquet, il
01:34te dirait que la planète, c'est d'abord une bille bleue qui flotte dans l'espace.
01:36Quand on la regarde de l'autre côté en fait.
01:38Eh oui, notre planète, c'est d'abord une planète-océan, c'est pour ça qu'on l'appelle
01:41la planète bleue.
01:42La vie, elle est née quand même dans la profondeur des océans, il y a trois milliards
01:45d'années, les premières particules de vie, c'est dans le fond des océans, au niveau
01:49des sources hydrothermales.
01:50Ensuite, la vie, elle a évolué.
01:52Moi, j'adore cette image du dauphin qu'on aime tant, qui a été à un moment donné
01:56un animal terrestre.
01:57On retrouve dans ses nageoires des traces de phalanges.
01:59Il a marché et ensuite, il a rejoint la mer pour tout simplement assurer sa survie.
02:03Et c'est ce que nous faisons, nous les hommes, aujourd'hui.
02:05On retourne, on rentre en mer pour l'oxygène, vous l'avez rappelé, qu'on respire, 50%
02:11de... un poumon sur deux qui respire que grâce à l'océan, c'est près de 22 000
02:14médicaments, donc c'est la trousse à pharmacie de demain, c'est la régulation du climat,
02:18ce sont forcément les énergies marines renouvelables et puis la marmite de l'humanité.
02:22Et oui, il y a trois milliards de personnes qui ne mangeraient pas de protéines s'il
02:25n'y avait pas les protéines de l'océan.
02:27Donc, il y a un vrai besoin de se tourner vers la mer et pourtant, la vérité, c'est
02:32qu'on investit 100 fois plus dans l'espace, on connaît mieux la surface de la Lune que
02:35la profondeur des océans.
02:36On n'est jamais allé au fond de la fausse des Mariannes, 11 000 mètres, on ne connaît
02:43pas toute cette biodiversité, toute cette richesse parce que sous les océans nous ont
02:47fait peur, ça a été souvent déjà ce qui engoutissait les humains, et puis ça a été
02:52un peu un puits sans fond dans lequel on jetait, comme le puits de dérive, inlassablement
02:55nos déchets.
02:56Puis là, on se rend compte aujourd'hui qu'en fait, c'est la machinerie qui permet la vie
03:00sur Terre et que cette machinerie aujourd'hui, c'est un géant, toujours, et ça pour l'avoir
03:04fréquenté à la rame à la voile, oui c'est un géant, parfois bien menaçant, et pourtant
03:09c'est un géant au pied d'argile.
03:10Et il tire le signal d'alarme, il a beau faire des effets de manche et temps en temps
03:14montrer ses gros bras, non non, aujourd'hui il est fragilisé par les activités humaines.
03:17Qui sont la surpêche, l'acidification, la pollution plastique, etc.
03:23Est-ce qu'ils sont en train de mourir en silence ces océans ?
03:25Les océans souffrent par nos activités, on va parler d'agriculture, l'agriculture
03:30ça a été beaucoup de déversements qui se sont retrouvés dans nos océans, on parle
03:34de déchets, les déchets plastiques dans nos océans, on parle de zones qui ont tellement
03:39absorbé de CO2 que ça s'est transformé en acide carbonique et les océans s'acidifient,
03:44donc oui aujourd'hui ils sont menacés.
03:46Et ce qu'il faut bien arriver à faire comprendre à ceux qui nous écoutent, c'est que quand
03:50je parle de l'océan avec tant d'énergie, parce qu'en fait les océans c'est de nous
03:55dont on parle, c'est notre maison, donc oui c'est le berceau de la vie, c'est aujourd'hui
03:59la clé de voûte qui permet la vie sur Terre, et c'est notre santé, parce que quand tu
04:03vas dans ton assiette de sushis du poisson, ce poisson-là il était dans la mer, et
04:07ce poisson-là s'il est complètement blindé en métaux, en mercure et autres, et bien
04:12c'est ton assiette de sushis qui est menacée.
04:14D'ailleurs vous nous déconseillez de ne pas trop en manger, une fois de temps en temps
04:16pour se faire plaisir.
04:17Alors la vérité c'est qu'aujourd'hui on mangerait trop de poissons, le français
04:21il mange 35 kilos de poissons par an et par personne, ce qui est beaucoup plus que la
04:25moyenne européenne qui est à 20, et selon les organismes mondiaux de la santé il faudrait
04:28manger 11 kilos seulement, déjà il faut diminuer sa quantité de poissons.
04:33On va dire oui mais on ne peut plus rien manger, si si si, on peut manger mieux surtout, il
04:37faut manger beaucoup plus de végétal, d'accompagnement que de protéines, on a moins besoin de protéines
04:43animales.
04:44Et puis il faut aller sur du poisson, alors du poisson de plus petit, il ne faut pas aller
04:48vers des poissons de fin de chaîne alimentaire, comme l'espadon, le marlin, le thon rouge,
04:51parce qu'il y a la bioaccumulation, ils ont accumulé beaucoup de mercure, beaucoup de
04:55polluants.
04:56Donc pour notre santé il faut qu'on aille vers la sardine, vers du macro, vers du hareng,
05:00les plus petits poissons.
05:01Ensuite il faut manger des poissons en fonction des saisons, à cette saison on peut manger
05:06du collin, de la dorade, de la sardine, il y a différentes espèces de poissons qu'on
05:10peut manger.
05:11Il faut aller vers du poisson labellisé, il y a des pêches du rap, pêche responsable,
05:15la belle MSC, donc on peut choisir un bon poisson français.
05:17Et quand on dit tout ça, oui il faut valoriser la pêche française, parce que la pêche française
05:21elle respecte des quotas, des normes très rigoureuses, les pêcheurs sont, pour la plupart
05:27en France, 80% des pêcheurs de façon artisanale, c'est des bateaux de moins de 12 mètres,
05:32faut bien comprendre pour avoir un chiffre en tête peut-être, parce que des fois on
05:35a tendance un petit peu à tout amalgamer, la France elle va prendre 1% de tout ce qui
05:39est prélevé dans la mer, rien que l'Asie c'est 50%.
05:42Donc aujourd'hui, oui on a une pêche durable et responsable.
05:45Pourtant on a des aberrations, vous le dites dans le livre et vous le racontiez en rantaine
05:48tout à l'heure, par exemple les crevettes qui sont pêchées dans les mers du nord,
05:51elles sont envoyées au Maroc pour être décortiquées avant d'être renvoyées vers chez nous.
05:54Il y a des aberrations.
05:55Il y a énormément d'aberrations, d'incohérences, c'est comme quand on pêche énormément
05:59de poissons pour le transformer en farine pour ensuite élever d'autres types de poissons,
06:04du coup il y a un moment donné, ça ne fonctionne plus, il faut aller vers des poissons végétariens,
06:08il faut aller vers des farines qui soient des farines à base d'algues, ce qui est
06:11aujourd'hui des start-up françaises qui ont développé ce process, enfin il y a beaucoup
06:16de solutions.
06:17Et dans ce livre, c'est avant tout de ça dont je veux parler, je veux parler des solutions
06:19qui viennent de l'océan et des clés pour le sauver.
06:22Ce que vous nous racontez finalement, c'est que ce n'est pas trop foutu quand même.
06:24Il y a quand même de l'espoir.
06:27J'ai quand même cinq enfants, donc je vais leur placer un peu d'espoir.
06:29Donc il y a des gestes simples, concrets, accessibles à tous, par exemple changer
06:33effectivement, comme vous le dites, notre manière de consommer.
06:35Est-ce que vous pensez que ça peut vraiment faire la différence ?
06:38Ah oui, alors moi, je crois beaucoup dans la responsabilité individuelle, chacun d'entre
06:43nous.
06:44Ensuite, moi, très modestement, vu que moi avec mes petits bras, j'ai réussi à traverser
06:48les océans à la rame, seule pendant cinq mois sur un tout petit bateau.
06:51Vous avez fait ça ?
06:52Pourquoi déjà ?
06:53Mais surtout, et ça m'a fait tenir jusqu'au bout.
06:55Ça veut dire que c'est possible.
06:56L'homme avec un grand H est capable de réaliser des rêves plus grands que lui.
06:59Moi, j'adore l'idée qu'on est tous dans nos vies et ceux qui nous écoutent, pareil.
07:03Des fois, devant un défi, on se dit, waouh, la montagne, elle paraît grande.
07:07Et puis ce sommet, ben écoute, il est toujours dans les nuages.
07:09Tu te dis, mais jamais.
07:10Et puis alors moi, j'essaie de me dire, OK, c'est comme l'océan, tu restes concentré,
07:14focus.
07:15Alors coup de rame après coup de rame, morceau après morceau.
07:16Et puis, mine de rien, petit bout par petit bout, on y arrive.
07:19Et là, face au défi environnemental, c'est pareil.
07:22C'est chaque jour et chacun sa part.
07:24Et j'aime bien, et je rappelle dans le livre, cette petite légende amérindienne à la part
07:27du colibri avec tous ces animaux de la forêt qui sont éberlués devant ces feux partout,
07:32qui ravagent tout.
07:33Et tous les animaux de la forêt, ils voient d'un seul coup un petit colibri qui arrive
07:35et qui prend dans sa gorge une petite goutte d'eau, qui va la verser, une petite goutte
07:37d'eau qui va la verser.
07:38Et les autres lui disent, mais tu crois pas que tu vas éteindre la forêt quand même ?
07:40Il dit peut-être pas, non, mais au moins j'aurais fait ma part.
07:42Et donc, je pense beaucoup dans le fait que chacun peut faire et à tous les niveaux.
07:46Et si tous les oiseaux s'y mettent, effectivement, tout d'un coup, le feu est éteint.
07:48Tous les humains peuvent s'y mettre aussi et chacun peut agir.
07:50Et on change vraiment la donne.
07:51C'est Coluche qui disait, il suffirait que les gens ne l'achètent plus pour que ça
07:54ne se vende pas.
07:55C'est réglé.
07:56J'adore.
07:57Thierry Blandinière, je rappelle que vous dirigez une vivos, c'est le premier groupe
08:00coopératif agricole français.
08:01Maud, elle nous parle de mères nourricières.
08:04Vous vous défendez vraiment la souveraineté alimentaire, mais à terre.
08:10Oui, c'est le sens du vivant, en fait, qu'il faut retenir.
08:14C'est de se dire, on a entre nous un bien commun, qui est cette planète, cette planète
08:18bleue.
08:19Et il faut savoir la préserver.
08:20Il y a des ressources, il faut savoir les gérer.
08:24Il faut aussi relever le challenge de nourrir 9 milliards d'habitants sur la planète demain,
08:29dans de bonnes conditions, à un prix compétitif.
08:31Et tout ça, c'est un défi considérable.
08:33C'est un défi considérable et quand on regarde, c'est immense, c'est la grande montagne
08:37qu'il faut gravir.
08:38Si on regarde la montagne, on ne va pas y arriver.
08:40Pour autant, comme l'a dit Maud, on est vraiment dans cette logique de travailler en séquence
08:44et de se dire, finalement, c'est possible, il y a des solutions, un problème, une solution
08:48et on avance et on démontre que c'est possible pour embarquer le maximum de monde.
08:52Donc, il faut des éclaireurs, vous en faites partie Maud, il faut des éclaireurs pour
08:56porter ces messages et démontrer avec certains que c'est possible, qu'à petite échelle,
09:01c'est possible.
09:02Donc, à grande échelle, c'est possible.
09:03C'est vraiment un défi politique qu'il faut relever et dans l'agriculture, c'est aussi
09:06ça.
09:07Il faut changer les pratiques agricoles tout en étant très compétitif, en préservant
09:11le revenu de l'agriculteur, c'est essentiel.
09:13Donc, ça veut dire trouver des nouvelles solutions innovantes pour produire plus, mieux
09:17et durable et ça, c'est très important.
09:19Et de réconcilier l'ensemble et démontrer que la mer et bien sûr la terre, ce sont
09:23des solutions au réchauffement climatique, que l'agriculture, l'alimentation, ça peut
09:26être une solution.
09:27On prend partie de la solution et pas du problème si on est en capacité, effectivement, de
09:32pouvoir se poser les bonnes questions et utiliser les cerveaux, le jus de cerveau de tout le
09:36monde pour trouver des nouvelles idées.
09:38Alors, Maude Fontenoy, justement, l'agriculture, ça existe en mer.
09:41Vous nous en parlez notamment dans votre livre que je rappelle, L'Océan, source de vie,
09:45protégeons notre mer nourricière.
09:46Vous nous parlez de l'aquaculture qui peut être durable, par exemple, ça c'est un des
09:49modèles qu'on pourrait suivre aujourd'hui pour continuer à nourrir beaucoup de monde
09:52mais en faisant les choses correctement.
09:53Non, mais c'est vrai que oui, aujourd'hui, la problématique, c'est comment nourrir le
09:57monde.
09:58Alors, c'est vrai que dans nos pays développés, on a quand même accès à une nourriture assez
10:02riche, assez variée et on pourrait limiter quand même modestement, sans trop faire d'efforts,
10:06la dose de protéines.
10:07C'est pour ça que je travaille sur un programme à destination des 55 000 écoles primaires
10:11avec Alain Ducasse sur le mieux manger grâce à la mer parce qu'aujourd'hui, on peut réorganiser
10:15notre assiette et la gastronomie, c'est la haute couture, j'espère qu'elle va influencer
10:20une tendance.
10:21Il faut qu'on aille plus vers des protéines végétales, plus de végétal.
10:23Donc oui, il faut qu'on choisisse mieux notre poisson et on ne peut plus que prélever du
10:27poisson sauvage.
10:28À un moment donné, il faut être réaliste.
10:29Il va bien falloir qu'on l'élève et qu'on élève du poisson dans des bonnes conditions,
10:33avec des bonnes règles d'hygiène, avec des antibiotiques à tout va, sans dégrader
10:38les milieux, tout en les nourrissant d'autres types de farines et pas des farines d'autres
10:43poissons, parce que sinon, à un moment donné, ça ne va pas non plus.
10:45Donc, c'est à repenser, mais aujourd'hui, c'est pensé, c'est-à-dire qu'il y a de
10:48l'aquaculture raisonnée, il y a du poisson de qualité, c'est accessible.
10:53Oui, parce que quand on pense à l'aquaculture, on se dit aïe, aïe, aïe, aïe, on pense
10:56aux fermes par exemple en Norvège pour les saumons, c'est assez catastrophique quand
10:59même.
11:00Il y a beaucoup de choses, tu en tempères ton latin, parce qu'il y a du poisson d'Atlantique
11:04qui est élevé maintenant au Pacifique, enfin bon bref, les trucs, quand tu vois le taux
11:08de l'antibiotique, de machin qui sont trucs, honnêtement, t'arrêtes de manger de saumon.
11:13Alors, c'est vrai qu'à la veille des fêtes, on aime bien manger ces poissons-là, mais
11:16il faut qu'on apprenne à manger d'autres types de poissons, d'autres types de...
11:19Oui, qu'on aille vers des poissons plus lèvres, des poissons qu'on connaît moins, des poissons
11:23plus petits.
11:24On révolutionne un petit peu notre assiette, c'est chacun d'entre nous...
11:26C'est très bon la sardine grillée d'ailleurs.
11:28Absolument, tout à fait.
11:29Et même la sardine en boîte, c'est très accessible.
11:32Oui, c'est vrai, c'est très bon en boîte aussi.
11:33Alors, vous insistez aussi, Maud, sur la nécessité d'une meilleure éducation à l'environnement
11:37et d'une prise de conscience dès le plus jeune âge, et d'ailleurs vous avez été
11:39émissionnée par le ministère de l'Éducation à ce sujet.
11:42Oui, alors moi, c'est vrai que ma fondation, elle travaille depuis 20 ans sur l'éducation.
11:45Donc nous, on a des programmes dans les écoles primaires, dans les collèges, dans les lycées,
11:50partout, on travaille pour justement sensibiliser un plus grand nombre.
11:54Parce que moi, dans ma vie, je me suis dit, ok, quelle est la meilleure façon de faire
11:57passer le message ? J'ai trouvé que c'était en étant pragmatique, réaliste, sans culpabiliser,
12:02sans montrer du doigt, en essayant de rassembler tout le monde et en essayant de porter un
12:05discours enthousiasmant, un peu oxygénant, parce que si tu dis qu'on va tous dans le
12:10mur, enfin honnêtement, on a tous envie de fermer la fenêtre et de se mettre la tête
12:12dans le sable, c'est sûrement le fait d'avoir connu les 40e et les 50e moments qui me font
12:17dire qu'à un moment donné, voilà, il faut se poser et il faut être calme.
12:21Et deuxièmement, pour moi, la meilleure levier d'action, c'est l'éducation.
12:25Je teste ça sur mes enfants, certes, mais je trouve qu'il y a une appétence chez la
12:28jeunesse, il y a une envie de faire des choses, il y a des professeurs qui font un travail
12:32formidable.
12:33J'ai travaillé avec des inspecteurs généraux pour refondre les programmes d'éducation
12:36nationale.
12:37On a des programmes qui sont gratuits, accessibles à tous, distribués par le biais de notre
12:42site internet, dans les écoles, avec le ministère.
12:44Et aujourd'hui, on voit l'impact, ça fait plus d'un million d'enfants qu'on a sensibilisés.
12:49C'est une génération qui est très éveillée, qui s'intéresse.
12:52Quand je vais, moi, j'étais encore la semaine dernière dans une école et qu'on me dit
12:55bah oui, l'oxygène c'est le plancton, enfin voilà, qu'ils sont hyper conscients de ça
12:59et puis telle femme a été la première femme, voilà.
13:02Enfin, je trouve qu'aujourd'hui, ils ont envie, ils ont envie de ça.
13:05On privatise l'Olympia la semaine prochaine, on fait venir 2000 enfants qui sont partis
13:08découvrir la mer pour la première fois cette année, grâce à la fondation.
13:12Voilà, ça va me redonner de l'énergie, des fois on me dit mais comment tu retrouves
13:16la patate ?
13:17Ça, voilà, ça, ça donne l'énergie parce que des fois, quand tu vas de ministère en
13:19ministère, tu en sors, des fois tu te dis ok, bon, allez, ça ira mieux demain et puis
13:25à l'inverse, quand tu vas dans une école, dans une université et tout, je vois Thierry
13:28qui sourit, mais oui, c'est vrai qu'il sait ce que c'est.
13:30Même combat.
13:31Même combat, c'est toujours facile.
13:32Parlez cette excellence sur Sud Radio et on le prouve, on est en compagnie de la navigatrice,
13:36activiste, écrivaine, mot de fond, et du DG de In Vivo, qui est à la tête du CA de
13:40Brévin, le rugby.
13:41Pour les non-initiés, c'est Thierry Blandinière, vous restez là, on revient tout de suite.
13:47Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
13:49Merci d'avoir choisi Sud Radio, c'est excellent, et vous êtes ici chez vous, vous êtes avec
13:53la navigatrice, mot de fond, et son livre L'Océan, source de vie, protégeons notre
13:57mer nourricière, qui est sorti aux éditions de l'Observatoire, ainsi que Thierry Blandinière,
14:00directeur général du groupe In Vivo et président du CA Brève, c'est-à-dire le club de rugby
14:05qui est en Corrèze, c'est ça ?
14:07En Corrèze, oui, Brève Corrèze.
14:08Alors Thierry Blandinière, on va parler d'In Vivo déjà, comme je l'ai dit au départ,
14:12c'est le premier groupe coopératif agricole français, quelques chiffres, c'est 200 coopératifs,
14:16c'est des dizaines de marques, c'est une présence dans 35 pays.
14:19Quel bateau, j'ai envie de dire, voilà, en corrélation avec Maud ! Alors, ce groupe,
14:26il est en train de prendre beaucoup d'ampleur grâce à vous, vous avez piloté notamment
14:29le rachat du groupe Soufflé, vous avez lancé des filières durables, investi dans des protéines
14:34végétales justement, et je me disais que ça, ça plairait à Maud, alors racontez-nous
14:37un peu plus de choses là-dessus.
14:38Oui, en fait, nous, notre combat, voilà, chacun a son combat, c'est important, un combat c'est
14:44positif, c'est une motivation, c'est un engagement, c'est des salariés, c'est des agriculteurs
14:48qui se disent qu'il n'y a pas de fatalité, on peut nourrir la planète et on peut travailler
14:53différemment.
14:54Bien sûr.
14:55Et donc, on est parti déjà depuis 10 ans dans une agriculture qu'on appelle régénérative,
15:00donc en fait, c'est la qualité des sols qui est essentielle, la qualité de la mer, la
15:03qualité des sols, donc comment les sols peuvent être enrichis demain, retrouver une qualité,
15:07une biodiversité, et du coup, être en capacité, parce qu'ils sont plus riches, de capter
15:11du carbone, donc quelque part, en captant du carbone, on règle aussi la question du
15:15réchauffement climatique et on participe notamment à réduire l'impact carbone.
15:19Et donc, c'est là où l'agriculture peut être une solution.
15:21L'agriculture régénératrice, c'est très simple, enfin, c'est compliqué à mettre
15:24en oeuvre, mais c'est très simple sur le papier.
15:25C'est en fait des rotations de culture, donc il suffit de faire du blé, ensuite des légumineuses,
15:30ensuite laisser la terre reposer, donc de trouver des cycles, voilà.
15:34Mais en faisant ça, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on engage l'agriculteur sur un peu
15:38une aventure, une risque de perte de revenus, puisque quand il travaille son blé tous les
15:42ans, il a un revenu plus ou moins...
15:44Il a l'habitude.
15:45L'engager, ça veut dire l'accompagner, ça veut dire piloter les risques avec lui et
15:49apporter un filet de sécurité qui fait qu'il s'engage, mais qu'on garantit quelque part
15:52un peu son revenu.
15:53Et ça, c'est le rôle d'un groupe comme Univivaud, de participer à accompagner un maximum d'agriculteurs
15:58dans cette transition agricole et de pouvoir sécuriser leur revenu, parce que, quelque
16:02part, on est en capacité de vendre leur production dans le monde entier, et pour ça, il faut
16:07un groupe à l'échelle.
16:08C'est pour ça qu'on a construit le groupe Univivaud, pour être un grand groupe européen,
16:13premier européen dans les céréales, qui est en capacité de trouver des clients et
16:15des solutions pour accompagner ces grandes transitions.
16:18On le fait en France, on le fait en Europe, on le fait aussi dans les pays africains.
16:22On est présent en Éthiopie, par exemple.
16:24Ah ça, c'est un vrai sujet là-bas.
16:27Super.
16:28En Éthiopie, en fait, on a ouvert une malterie.
16:30La malterie, c'est pour faire de la bière, c'est la bière sans alcool aussi, ça marche
16:34très bien.
16:35Et du coup, quand on fait une malterie, il faut qu'on plante de l'orge brassicole,
16:38travailler avec les agriculteurs en amont, et du coup, leur apporter une agriculture
16:43différente, à valeur ajoutée, donc un revenu complémentaire.
16:46Donc, quelque part, politiquement, on est bien perçu, parce qu'on fixe les agriculteurs
16:51dans leurs fermes et on leur apporte, quelque part, un revenu complémentaire.
16:54Politiquement, on est bien reçu par le ministre de l'Agriculture éthiopien, qui nous dit
16:58que c'est super ce que vous faites, et du coup, ça permet d'avoir une filière de qualité
17:02sur les hauts plateaux.
17:03Du coup, quand on commence à faire de l'orge brassicole, on fait du blé, et du coup, on
17:06commence à enrichir, indirectement, l'agriculture de l'Ethiopie.
17:09On fait pareil en Afrique du Sud, pareil en Inde, pareil au Brésil.
17:12En fait, c'est du soutien humanitaire, quelque part.
17:14Dans une certaine forme.
17:15Sans aides, en fait.
17:16Par économie.
17:17Voilà, c'est ça.
17:18Moi, j'aime pas trop les aides, donc j'essaye d'être un peu libéral, quelque part.
17:21Vous apprenez aux gens comment pêcher le poisson, justement.
17:22On leur dit, vous pouvez gagner de votre vie, on va vous aider, on a les outils, on va vous
17:27aider à vous former, et vous allez être autonome, vous allez être indépendant, parce
17:33que c'est aussi une fierté individuelle, quel que soit le niveau de responsabilité
17:38que vous avez.
17:39Donc, responsabiliser les gens, les accompagner.
17:40Et donc, du coup, on arrive, avec une empreinte internationale, elle est présente en 49 pays,
17:44à petit à petit faire bouger les lignes, finalement.
17:46Donc, on relocalise, en fait, de la production plutôt que d'avoir de l'importation.
17:51Habituellement, on exportait, admettons, de l'orge brassicole en Ethiopie, maintenant,
17:56on va le planter en Ethiopie, on va produire sur place.
17:57Ça, c'est très bien.
17:58Donc, ça rentre dans la logique de relocaliser des productions en apportant aussi des revenus
18:01complémentaires.
18:03Et du cercle vertueux aussi.
18:04Et du cercle vertueux.
18:05Et donc, pour l'agriculteur français, on trouve d'autres solutions, d'autres produits
18:10à vendre, à produire.
18:11Alors, comment ils s'adaptent justement, ces agriculteurs ? Parce que c'est une évolution
18:16vers une nouvelle agriculture, comme vous le dites, régénérative, plus durable, etc.
18:19Mais ça change leurs habitudes ? Comment ils s'adaptent ?
18:22Alors, aujourd'hui, on a la chance d'avoir des nouvelles technologies, des datas.
18:26Je pense que dans la voie, on le sait.
18:27Dans le sport, on le sait.
18:28Maintenant, les datas, ça conditionne les entraînements, ça accélère la performance.
18:33Et dans l'agriculture, c'est pareil.
18:34Vous avez beaucoup de datas aujourd'hui qui sont collectées.
18:36Un tracteur, par exemple, c'est un véritable robot qui collecte des datas agronomiques,
18:40des datas commerciales.
18:41Et grâce à ces datas, on arrive à avoir des applications et à renvoyer des services
18:45à l'agriculteur qui peut faire de la prédiction.
18:48Parce que avant, en fonction du climat, etc., mon grand-père faisait ça ou ma grand-mère
18:55faisait ça.
18:56Qu'est-ce que je vais faire ?
18:57Il aura toute une base de données qui fait que dans telle situation, il aura un algorithme
19:01qui lui dira ce qu'il faut faire.
19:02Il sait que s'il plante du blé à tel moment, ça ira, etc., etc.
19:04Il aura les meilleures solutions en termes d'intrants.
19:07Il sait qu'il aura utilisé juste une quantité raisonnable d'intrants et du coup, ça lui
19:10garantit son revenu.
19:11C'est vous qui avez inventé l'application en question ?
19:13Oui, on a fait ça.
19:14Comment elle s'appelle ?
19:15On a développé une Digital Factory.
19:16La marque, c'est Aladin.farm.
19:17Oui.
19:18C'est magique Aladin.
19:19On adore.
19:20C'est la lampe magique.
19:21Aladin.farm.
19:22L'application nous adhérant, en tout cas en France, on est en train de développer
19:26aussi une internationale.
19:27Maintenant, on a une bonne pratique de tout ça.
19:29Donc, ils achètent leurs intrants, ils pilotent leur production et ils vendent leur roulette.
19:33Et du coup, ils nous suivent.
19:34Facilement.
19:35Et du coup, ils nous suivent.
19:36Et du coup, on apporte des solutions.
19:37C'est quand on les rassure.
19:38Ils se rassurent aussi.
19:39La technologie les rassure.
19:40Parce que c'est un métier qui est quand même extrêmement difficile d'autant plus
19:41en ce moment.
19:42C'est un métier difficile.
19:43On dépend du climat.
19:44C'est ça.
19:45Aujourd'hui, c'est difficile le climat.
19:46Comment piloter en permanence la volatilité des prix aussi et bien sûr, des enjeux climatiques.
19:51Donc, il faut les accompagner.
19:53Mais en même temps, c'est des bosseurs.
19:55Ils connaissent leur métier.
19:56On imagine qu'ils sont bien ancrés dans leur caractère aussi.
19:59Ils sont très connectés.
20:00C'est une population, l'agriculture, qui est très connectée parce qu'ils sont un
20:04peu loin de tout.
20:05Donc, quelque part, Internet, pour eux, c'est la solution de se reconnecter avec le monde
20:08aussi au quotidien.
20:09Très connecté, beaucoup d'appétit sur les nouveaux outils, les nouvelles technologies.
20:14Et ça, c'est super.
20:15Je parle beaucoup des céréaliers.
20:17Bien sûr, il y a d'autres agriculteurs.
20:18Mais ceux-là sont très connectés.
20:19Ils sont connectés avec le monde puisque les céréales, c'est un prix mondial.
20:22Le prix mondial, ce n'est pas la grande distribution française qui le fait.
20:25C'est la cotation à Chicago qui fait que le blé a aujourd'hui 200 euros la tonne,
20:29300 euros la tonne.
20:30Il faut produire pour gagner sa vie au prix du marché.
20:32D'accord.
20:33C'est ça.
20:34Donc, tout ça, il faut le connecter.
20:35On est en train de démontrer que c'est possible.
20:37Ça, c'est ça le grand changement finalement.
20:39Ça bouge beaucoup.
20:41Par exemple, on pousse aussi nos partenaires fournisseurs à investir pour nous.
20:46Donc, l'idée de relocaliser la production d'engrais.
20:49Vous savez, on importe beaucoup d'engrais aujourd'hui en France pour l'agriculture.
20:52S'il n'y a pas d'engrais, il n'y a pas d'agriculture.
20:53C'est comme s'il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'agriculture.
20:55Donc, on est très dépendant des importations d'engrais.
20:58Donc, depuis maintenant trois ans, on travaille à relocaliser cette production d'engrais.
21:01Mais quitte à la relocaliser, autant que ce soit des engrais verts à base d'énergie
21:05renouvelable.
21:06Donc, c'est ce qu'on est en train de faire.
21:07EDAG.
21:09EDAG, c'est un peu en complémentaire de l'engrais.
21:10Mais là, il y a vraiment de l'énergie, de l'engrais à base d'énergie hydraulique
21:15notamment, qui hydrolyse.
21:16Et ça, c'est très bien.
21:17Donc, on a un grand projet, une grande usine en construction dans le nord de la France.
21:22Elle a été éligible à Choose France l'an dernier.
21:24Bravo.
21:25Voilà, 1,3 milliards.
21:26Bravo.
21:27Et donc, du coup, ça va nous permettre demain d'avoir...
21:29En plus, vous réindustrialisez.
21:30On est content.
21:31On coche toutes les cases.
21:32On essaye.
21:33Emmanuel Macron est bien au courant de tout ça.
21:34Le gouvernement aussi.
21:35Parce qu'en fait, on coche toutes les cases.
21:37Souveraineté alimentaire, recolisation de l'engrais en même temps vertueux et différenciation
21:41par rapport aux autres pays pour demain avoir des engrais verts qui pourraient demain coter
21:44sur Onex avec un premium pour changer le modèle des commodities.
21:48Ça, c'est notre grande ambition.
21:50On peut imaginer qu'en 2032, il faut du temps aussi, c'est toujours pareil, 2032, on doit
21:54pouvoir délivrer nos premiers résultats.
21:56Voilà.
21:57Donc, nous, on est en capacité, parce qu'on achète beaucoup d'engrais, de mettre 500
22:00000 tonnes d'engrais dans cette usine, garantir un approvisionnement et ensuite un débouché
22:05parce que ce sont les agriculteurs du bassin du nord de la France qui vont pouvoir s'en
22:08servir.
22:09Maud Fontenoy, quand on écoute Thierry Blandinière, on se dit que finalement, la transition écologique,
22:14elle est dans la main des grands décideurs comme Invivo, mais que c'est directement la
22:17responsabilité individuelle dont vous nous parlez qui est impactée aussi.
22:20Ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui vont changer leurs habitudes et changer notre manière
22:24de manger.
22:25Complètement.
22:26Je pense qu'elle est dans la responsabilité de chacun.
22:27Ceux qui sont ingénieurs et qui créent les machines, ceux qui sont dans le champ.
22:31Moi, j'ai mes frères qui sont agriculteurs, donc ils connaissent bien ces sujets-là et
22:35c'est passionnant justement de voir comment ce métier est en train de s'adapter parce
22:42que malheureusement, c'est un métier qui est difficile et ils voient bien que c'est
22:45en changement.
22:46C'est pour ça qu'ils ont besoin d'être accompagnés parce qu'en fait, le changement
22:49est long et peut être coûteux et que du coup, ce n'est pas si facile.
22:54Maintenant, ils le font pour eux déjà, pour leur propre santé.
22:57Ils le font pour leurs enfants qui sont sur les exploitations et ils le font parce qu'ils
23:01le font par conviction aussi.
23:02Et c'est vrai qu'au final, financièrement, il faut quand même qu'ils s'y retrouvent
23:05parce que sinon, ils mettent la clé sous la porte et Dieu sait qu'on a vu beaucoup
23:07d'agriculteurs malheureusement mal finir.
23:10Donc, on les soutient et c'est vrai que je pense que la mer vient souvent au secours
23:14de la terre et aussi au secours de l'agriculture, notamment sur ce qui concerne la question
23:18des intrants avec les algues qui sont aujourd'hui une des solutions que je pousse beaucoup parce
23:25que je pense que c'est une des solutions plus vertes.
23:28Les biostimulants pour la protection de la plante, on utilise ça.
23:33On a beaucoup de start-up qu'on finance indirectement ou indirectement pour pousser
23:36ces nouvelles idées.
23:37C'est un bouquet de solutions qu'on essaie de développer, il y en a qui sont efficientes,
23:42d'autres moins, mais enfin on fait du test and learn, on apprend, on change, c'est
23:45comme ça aujourd'hui.
23:46Finalement, ce que vous nous expliquez Thierry Bandena, c'est qu'on peut tout à fait
23:49concilier performance économique et durabilité.
23:52Oui, c'est essentiel.
23:53C'est très important.
23:55Les grandes transitions agricoles, énergétiques, c'est l'avenir de l'homme, de la planète,
24:00c'est notre génération, c'est la génération qui va arriver derrière moi, qui va sûrement
24:03en bénéficier.
24:04Mais nous, on est là pour l'initier et pour commencer à semer nos petites graines.
24:10Comme c'est ça l'agriculture, il faut être patient, donc on aura semé et puis peut-être
24:13que la prochaine génération va capitaliser là-dessus.
24:15Finalement, le grand changement, vous capitalisez sur 15-20 ans, c'est ça Thierry Bandena ?
24:18Non, je pense que sur un cycle de 10 ans, beaucoup de choses peuvent changer.
24:23Compte tenu des produits qu'on connaît, des technologies, de l'engagement de beaucoup,
24:29en 10 ans, on peut changer beaucoup de choses.
24:31Ce qui est très agréable quand on vous écoute tous les deux finalement, c'est que c'est
24:34moins alarmiste que ce qu'on entend d'habitude.
24:36C'est-à-dire qu'il y a des solutions qui existent.
24:38On n'est pas foutus.
24:39Alors moi, je suis convaincu, c'est une question de nature, quand on a fait du sport, quel
24:44que soit le niveau sportif, il y a cette idée de dire, voilà, il y a toujours une solution.
24:50En rugby, c'est pareil, il y a un peu d'engagement quand même, mais ce n'est pas le même combat
24:52que sur l'océan.
24:53L'océan et la rame, je ne le ferai pas moi.
24:56Moi, je ne le ferai pas non plus.
24:57Mais au rugby, il faut être un peu courageux quelque part, parce qu'il faut quand même
24:59s'engager, c'est physique et puis surtout, c'est l'esprit d'équipe aussi qui est important.
25:03Donc, c'est de dire, on est plus fort ensemble et dans l'agriculteur, c'est ça.
25:07Pourquoi les agriculteurs sont, par exemple, Antoine Dupont, bien connu, la star du rugby
25:10actuel, c'est un fils d'agriculteur, l'agriculteur lui-même.
25:13Donc, on retrouve cet engagement, cette motivation, cette ténacité à ne pas lâcher.
25:18Never ever give up, on y va comme ça.
25:21Et puis c'est dur ce que l'on y va.
25:23Voilà.
25:24Et en fait, c'est ça.
25:25C'est un peu ça.
25:26C'est la volonté de dire, je vais y arriver, je vais échanger et trouver des solutions.
25:30C'est comme quand vous vous entraînez en rugby, en poussant avec vos épaules et tout,
25:33vous poussez le mur en fait.
25:34Mais ça finit à force de pousser, même si ça ne se voit pas au début, ça finit par
25:38craquer.
25:39Ce qu'il faut, c'est ne pas lâcher.
25:40C'est le dernier qui lâche qui recule, vous savez bien.
25:43Donc ça, on l'apprend.
25:44On ne gagne pas tous les matchs, je vous accorde, mais quelque part, on apprend de la défaite aussi.
25:48Il y a un vrai lien entre le rugby et votre poste de directeur général.
25:51On va y revenir.
25:52C'est excellent sur Sud Radio, vous le savez, on est en compagnie de la navigatrice Maude
25:56Fontenoy et du directeur général de InVivo, qui est aussi le président du CA de Brive-Corrèze,
26:02Thierry Blandinière.
26:03Vous restez là, à tout de suite.
26:09Bon, sur Sud Radio, c'est l'émission qui crée le lien, nous sommes avec Maude Fontenoy,
26:13la navigatrice qui a écrit un livre très très sympa, que je vous recommande, L'Océan
26:18source de vie, protégeons notre mer nourricière, c'est sorti aux éditions de l'Observatoire.
26:21Puis on est aussi avec Thierry Blandinière, qui est directeur général du groupe InVivo
26:24et président du CA Brive, le club de rugby de la Corrèze.
26:28Alors, justement, dans vos domaines respectifs, l'un et l'autre, finalement, on en parlait
26:33à l'instant, vous incarnez une forme de résistance constructive, de transition par
26:37l'action, en fait, Maude Fontenoy.
26:39De toute façon, je pense que l'action rassure.
26:41C'est-à-dire que vous parliez, est-ce qu'on n'est pas trop à l'armise, est-ce que le
26:45monde ne va pas mal et qu'est-ce qu'il reste à faire ? Non, je pense qu'aujourd'hui,
26:49on se rassure dans l'action, il y a ceux qui tentent de faire quelque chose, qui s'agitent
26:54et qui...
26:55Qui brassent de l'air ?
26:56Oui, parfois, qui ont du mal, c'est sûr, mais bon, tu avances toujours un peu.
27:00Et puis le goût de l'effort, vous le disiez, ça c'est ce qu'on retrouve chez les sportifs,
27:04c'est vrai.
27:05Il y a cette idée de plaisir aussi dans la difficulté.
27:08Moi, j'aime bien l'idée que le bonheur n'est pas forcément confortable.
27:11J'aime bien l'idée qu'on trouve du plaisir dans le dépassement de soi, qu'on se révèle
27:14face aux obstacles.
27:15Donc, il y a vraiment une stimulation à essayer de chercher des moyens de faire.
27:20Et puis, peu importe le temps que ça met, parfois, quand on traverse à la rame, à
27:23la voile, tout ce que j'ai pu faire sur les océans, parfois, il faut tirer des bords.
27:26Parfois, c'est un peu plus long.
27:28Parfois, le bateau à rame se retourne.
27:29Mais bon, l'idée, c'est de continuer.
27:30Justement, parlez-nous un peu de ça, quand même, parce que vous avez traversé l'Atlantique
27:34à la rame, notamment.
27:35Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ça ?
27:38C'est vrai que j'ai voulu, à travers mes aventures, l'Atlantique Nord à la rame, le
27:42Pacifique à la rame, et ensuite le Tour du Monde à la voile, à contre-courant, toujours
27:46en solitaire et sans assistance.
27:47À contre-courant.
27:48Voilà, pourquoi pas.
27:49Quand tout le monde le fait dans le bon sens.
27:51Non, j'aimais l'idée, justement, de se pousser, de relever un défi ambitieux.
27:57Et de dompter la peur un peu aussi.
27:59Alors déjà, c'était les premières féminines.
28:01Je voulais montrer que l'homme et la femme étaient vraiment égaux et que ce n'était
28:04pas une question de gros bras, c'était avant une question de volonté, de détermination,
28:07d'envie, de certains sacrifices.
28:09Donc déjà, ça, on est égaux, donc pourquoi pas une femme ?
28:12Ensuite, après, c'est vrai que moi, je suis une amoureuse de la vie, donc j'avais envie
28:15un petit peu, quelque part, de tout risquer pour elle.
28:17J'aimais bien cette idée d'aller me confronter.
28:20Et puis j'aime l'océan, presque.
28:23L'océan, c'est une prison sans toit, sans barreau, sans gardien.
28:29C'est là où il n'y a plus de grands discours, il n'y a pas de faux semblants.
28:34C'est une relation qui est directe.
28:36L'océan est un chef de rang exigeant qui vous repousse dans votre tranchement, mais
28:40du coup, face auquel vous devez être vrai, vous devez être immédiat.
28:42J'aime presque cette brutalité vraie de la mer.
28:47Et j'aime bien l'idée que l'horizon disparaît à chaque fois sur les traves du bateau.
28:53Et puis ce planton phosphorescent qu'on laisse à l'arrière.
28:57Et puis c'est la liberté la plus absolue.
28:59La liberté absolue.
29:01Je trouve qu'on se sent fort en mer.
29:04Et ces océans, on est vraiment connectés.
29:06C'est peut-être un des derniers espaces de liberté.
29:09Est-ce que vous pensez qu'on est plus libres aujourd'hui ?
29:11Ah non, alors là, c'est sûr qu'on est de moins en moins libres chacun.
29:14Heureusement, certains le restent un peu dans leur tête.
29:17Je pense qu'aujourd'hui, il faut qu'on soit plus libres et plus courageux.
29:21Et je trouve qu'on perd cette connexion avec la nature.
29:24Et moi, je retrouve en mer à la fois le dépassement de soi,
29:27à la fois les grands espaces, à la fois une rigueur.
29:31J'aime cette rigueur, ce soutien de l'excellence.
29:33Et puis aussi un peu d'insouciance, quoi.
29:35Alors l'insouciance, oui, parce qu'à un moment donné, c'est vrai qu'il faut lâcher prise.
29:39À un moment donné, il faut que tu lâches la rampe pour partir.
29:43Et que quand tu pars seul comme ça, sans assistance,
29:45tu es tout seul et que tu n'as pas de main tendue.
29:48Alors oui, c'est un travail d'équipe parce qu'on n'est pas complètement seul.
29:51On est surtout isolé.
29:52Donc, on a quand même des gens derrière soi.
29:54Et ça permet de faire vraiment un travail en commun.
29:57Et j'ai envie de dire heureusement, d'ailleurs.
29:58Et heureusement qu'ils vous soutiennent et qu'ils potentiellement vous conseillent.
30:01Mais c'est vrai qu'à un moment donné, oui,
30:04quand le bateau à rame se retourne 17 fois dans la même nuit,
30:07que tu es enfermé dans ton petit habitacle au cercueil d'environ un mètre cube,
30:11que tu es dans un mi-vomir, mi-vomis,
30:13que tu es genre dans un tambour de la machine à laver,
30:14tu vas en mode essorage,
30:16tu te dis, oui, pourquoi ?
30:18Pourquoi suis-je venu là ?
30:19Donc, c'est sûr qu'à ce moment-là...
30:21Mais il y a une révélation à ce moment-là, non ?
30:22Parce qu'en fait, tout d'un coup, on se dit, je suis là, mais pour telle raison.
30:25C'est-à-dire que quand le bazar est passé
30:27et que là, on se remet à respirer,
30:29on a compris pourquoi on est là, non ?
30:31Alors, on comprend pourquoi on part.
30:33On sait pourquoi on le fait.
30:34Et en même temps, on se dit, mais non, mais je suis complètement dingue.
30:38Et quand c'est passé, on se dit, j'ai vécu tout ça, je ne vais pas abandonner maintenant.
30:41À un moment donné, j'ai quand même dit à tout le monde
30:43qu'il ne fallait jamais baisser les bras,
30:45qu'il fallait aller au bout de ses rêves,
30:46que le goût de l'effort, tout ça...
30:48Il faut donner l'exemple, quoi.
30:49Il faut donner l'exemple.
30:50Et donc, tu continues et tu repars.
30:51Et puis, finalement, il y a...
30:53Oui, il y a un plaisir dans le dépassement de soi.
30:55C'est indéniable.
30:56Indéniable.
30:57Alors, vous, Thierry Blandinard, on l'a dit,
30:59vous êtes président du club athlétique Brive-Corrèze-Limousin,
31:01le CA de Brive, qui évolue, donc c'est du rugby,
31:03qui évolue actuellement en pro D2.
31:05C'est le deuxième échelon du rugby français.
31:07Il a été relégué, après sa rélégation du top 14,
31:09à la fin de la saison 2022-2023.
31:12Alors, justement, reprendre sa présidence
31:14à un moment hostile stratégique,
31:15ce n'est pas pour rien.
31:16C'est un vrai pari pour vous.
31:18C'est aussi le dépassement de soi,
31:19et puis la volonté de redresser.
31:21C'est ça ?
31:22Qu'est-ce qui vous a poussé à revenir,
31:23à prendre les commandes comme ça ?
31:25Alors, j'étais déjà dirigeant,
31:26mais je n'étais pas du tout acteur.
31:28Oui, engagé de la même manière.
31:31C'est un club que je soutiens.
31:32C'est un club de cœur,
31:33dans lequel j'ai joué il y a très longtemps.
31:34Oui, c'est votre région.
31:35Oui, c'est ma région.
31:36Je suis tout à fait ami là-bas.
31:37C'est un club qui a été champion d'Europe en 1997,
31:40qui fait partie du patrimoine du rugby français,
31:43qui, pour moi, a un potentiel incroyable,
31:46on va y revenir,
31:47mais qui avait besoin de se régénérer.
31:49Donc, il était temps, peut-être,
31:51de changer de tête de gondole,
31:52en tant que président.
31:53Donc, on m'a un peu poussé devant,
31:55parce que je suis breviste parisien international.
31:57On me dit, ça serait quand même bien que tu y ailles.
31:59Donc, j'y suis allé,
32:00parce qu'on a raté la marche l'an dernier.
32:02On n'est pas remonté.
32:03Du coup, il fallait régénérer tout ça
32:05et repartir de l'avant avec une nouvelle dirigeante,
32:07une nouvelle équipe,
32:08voilà, un nouveau joueur.
32:10Vous avez tout changé ?
32:11Non, on n'a pas tout changé,
32:12parce qu'on traîneur, il restait là,
32:14mais on a travaillé avec lui
32:15sur une nouvelle équipe, plus compétitive.
32:17D'accord.
32:18Et peut-être plus unie aussi ?
32:19Voilà.
32:20Au départ, pendant l'été,
32:21il a fallu travailler,
32:22parce que les gens venaient d'Angleterre,
32:23des Fidji.
32:24Le rugby, c'est aussi ça aujourd'hui.
32:25C'est un peu compliqué.
32:26Donc, il faut gérer plusieurs cultures.
32:27Donc, ça met un peu de temps.
32:29Mais maintenant, depuis le mois de mars,
32:31on n'a juste perdu qu'un match.
32:33Donc, la machine est en train de se mettre en marche.
32:35On sent que ça est en train de monter.
32:38Le public suit.
32:39On était, au dernier match contre Grenoble,
32:4115 000 abris.
32:42C'est un record historique du club.
32:4415 000 personnes dans une ville de 50 000 habitants.
32:47Donc, on sent qu'il y a un véritable engouement
32:49derrière ce club.
32:50Je ne suis pas surpris,
32:51parce que je viens de là.
32:52Donc, je savais que ça allait se passer comme ça.
32:54C'est quoi ? C'est de l'instinct ?
32:56Je connais tellement cette région,
32:58et l'amour du rugby,
32:59et le fait que tout le monde a joué au rugby
33:01dans cette région,
33:02et que Brive, sans le rugby, n'est pas Brive.
33:04Donc, tout ça, c'est le lieu
33:06où tout le monde se rencontre,
33:07les familles se croisent.
33:08Les Brive, ils voyagent beaucoup.
33:10On se retrouve toujours au stade à Brive.
33:12C'est toujours plusieurs générations qui se croisent.
33:14C'est toute une histoire.
33:15Et puis, ce n'est plus que Pâques-Brive.
33:16C'est la Corrèze.
33:17C'est aussi jusqu'à Périgueux, le Limousin.
33:19Donc, c'est une grande région, en fait.
33:21Et donc, Brive est assez seule.
33:23Du coup, on est capable de fédérer beaucoup de monde.
33:25Je savais qu'on avait ce potentiel-là.
33:27Du coup, on avait investi sur une nouvelle tribune.
33:29Donc, on a fait le pari de l'investissement
33:31d'une belle tribune, avec des loges, etc.
33:33Tout ce qu'il faut aujourd'hui pour que ça marche.
33:35Vous avez une soirée de club professionnel.
33:37Et là, aujourd'hui, on est prêt.
33:39On est qualifié.
33:41On a réalisé le programme objectif
33:43de nous qualifier directement pour les demi-finales.
33:45On joue la demi-finale la semaine prochaine
33:47à domicile.
33:48Puis, après la finale,
33:49si on est champion, on remonte.
33:51Donc, on a deux matchs.
33:53J'aurais aimé venir après, si vous voulez.
33:55J'ai deux étapes importantes à franchir.
33:57Donc, une grande motivation.
33:59Avec l'humilité, bien sûr.
34:01Au sport, il faut rester humble.
34:03On est d'accord que la remontée en top 14,
34:05ce n'est pas qu'une affaire de budget ou de joueurs.
34:07C'est une question de mental et de culture du club.
34:09C'est une question de culture,
34:11d'alignement aussi des personnes,
34:13des dirigeants, des entraîneurs,
34:15de l'environnement, des bénévoles,
34:17du public.
34:19Il faut qu'il y ait une hausse-pause.
34:21C'est ce qu'on est en train de vivre à Bribes.
34:23C'est formidable.
34:25On sent qu'il y a un véritable engouement.
34:27Il ne reste plus qu'à conclure.
34:29En sport, il faut conclure.
34:31C'est comme quand on finit le Tour du Monde.
34:33Il ne faut pas s'arrêter avant.
34:35Il faut qu'on arrive à conclure.
34:37Si jamais, par bonheur, on arrive à être champion de France
34:39de Pro D2, ce sera historique pour le club.
34:41On sera en top 14.
34:43On n'est pas loin de ça.
34:45Il y a des concurrents qui vont nous empêcher.
34:47On croise les doigts, les doigts de pied, les jambes.
34:49Si la radio est avec nous.
34:51La radio du rugby vous suit, elle vous soutient.
34:53On parle souvent, tous les deux,
34:55c'est une question globale pour vous deux,
34:57d'engagement. Vous êtes tous les deux très engagés
34:59dans vos parcours respectifs.
35:01On ne parle pas forcément de la prise de risque qui va avec.
35:03Que ce soit affronter l'océan,
35:05ou restructurer un groupe, ou restructurer une équipe,
35:07comme vous êtes en train de le faire, il y a un moment où il faut oser.
35:09Est-ce que, Maud, pour vous,
35:11la peur est un moteur ?
35:13Non, on ne cherche pas du tout
35:15la peur, on cherche
35:17le défi.
35:19La peur, pour moi, en mer, en tous les cas,
35:21dans chacun de mes défis, c'était vraiment
35:23un soutien, parce que la peur, c'est ce qui vous permet
35:25d'être plus raisonnée, d'être plus responsable,
35:27d'être plus organisée, d'être plus structurée.
35:29La peur, elle est toujours là.
35:31Il ne faut pas s'imaginer
35:33la différence. Tout le monde a peur.
35:35Il y a juste ceux qui sont paralysés
35:37par la peur, et ceux qui s'en servent.
35:39Ceux qui en font un moteur.
35:41Et puis, qui vont peut-être
35:43transcender ça. C'est peut-être ça,
35:45le courage. C'est d'avoir peur, mais de partir quand même.
35:47Et du coup, oui, naturellement
35:49qu'on a peur chaque seconde, parce que quand
35:51on est un peu raisonnée, on a ces deux neurones
35:53qui nous restent un peu connectés, on se dit, oui, c'est quand même un peu dangereux.
35:55Il y a quand même des bêtes dans l'océan aussi.
35:57Il y a quand même aussi des grandes, grandes frayeurs.
35:59Vous avez vu quelques baleines, on imagine.
36:01Des baleines, des dauphins, des poissons-volants,
36:03des requins aussi, pas mal, mais surtout des
36:05cargos, des porte-containers.
36:07C'est ça, les grosses bêtes qui font peur.
36:09Quand tu rentres dans la nuit par un cargo,
36:11t'as peur de ne pas être bien attaché,
36:13que le bateau se retourne et que tu retournes à la mer
36:15et que d'un seul coup, du coup, là,
36:17tout simplement, t'as peur que le bateau soit disloqué.
36:19Non, c'est sûr que quand tu rentres,
36:21t'apprends à donner un peu du relief
36:23aux choses simples de la vie. Tu reprends une douche chaude
36:25quand tu t'es lavé à l'eau de mer pendant cinq mois.
36:27Quand tu recroques dans une pomme quand t'as mangé
36:29de la nourriture en poudre,
36:31pareil, pendant des mois. J'ai bu mon urine,
36:33moi, parce que mon désalinisateur était tombé en panne.
36:35Donc, j'étais bien contente quand j'ai revu couler
36:37l'eau douce. Je me suis dit, waouh, c'est génial
36:39quand même. Donc oui,
36:41on est quand même content de rentrer.
36:43C'est des choses qui vous poussent dans vos retranchements.
36:45Et on se sent comment après ?
36:47Alors, on se sent bien dans ses baskets
36:49parce que quand on... Et vraiment,
36:51je souhaite à tous ceux qui nous écoutent, c'est-à-dire
36:53d'aller au bout de soi, de réaliser ce qu'on a
36:55au fond de soi, de laisser personne vous dire que c'est impossible.
36:57Et voilà. Et le sport,
36:59d'ailleurs, pour tous les amoureux du sport, c'est ce qui nous
37:01fait du bien, c'est ce qui nous fait vibrer.
37:03Moi, de vous entendre vous parler du rugby,
37:05ça me fait vibrer,
37:07ça me donne envie. C'est des bonnes valeurs.
37:09J'essaye, moi, dans mon combat pour l'océan,
37:11à chaque fois, de parler de cet amour de l'océan,
37:13de ce que l'océan nous apporte,
37:15de la beauté de ces espèces,
37:17pour essayer peut-être d'allumer une certaine fibre
37:19chacun d'entre vous, pour qu'ensuite on s'intéresse
37:21et puis qu'après, on ait envie nous-mêmes de porter
37:23le combat. La transmission,
37:25c'est ça le plus important. La transmission, l'éducation
37:27par la transmission. Exactement.
37:29Ça passera et ça passe par l'exemple.
37:31Vous voulez que vos enfants lisent, lisez. Vous voulez que vos enfants fassent du sport,
37:33faites du sport. Et voilà, vous voulez que vos enfants
37:35aiment l'océan, eh bien, commencez par le protéger
37:37vous-même. C'est ce que, voilà, petit
37:39jour par petit jour, j'essaye de faire.
37:41Allez, Thierry Blandignan, vous allez répondre juste après la
37:43pause à la même question. On est avec
37:45Maude Fontenoy aussi. Vous restez avec nous.
37:47A tout de suite, chers auditeurs.
37:49Sud Radio, c'est excellent.
37:51Judith Beller. Bienvenue dans
37:53C'est excellent sur Sud Radio. Si vous nous rejoignez,
37:55c'est presque la fin de cette émission, mais pas encore.
37:57On est avec la navigatrice Maude Fontenoy et son livre
37:59L'océan, source de vie. Protégeons
38:01Notre mère nourricière s'est sortie
38:03chez l'Observatoire. Et puis Thierry Blandignan,
38:05qui est directeur général du groupe In Vivo et président du
38:07club athlétique Brève Corrèze Limousin.
38:09Alors, je rappelle ma question
38:11pour ceux qui viennent d'arriver.
38:13Justement, on parlait,
38:15Thierry Blandignan,
38:17du fait que quand on restructure un groupe
38:19ou qu'on sort en mère
38:21à la rame, comme l'a fait
38:23Maude Fontenoy, ça me fait toujours rire quand je le dis, pardonnez-moi
38:25parce que je trouve ça tellement incroyable.
38:27Il y a un moment où il faut oser. Est-ce que pour vous
38:29cette peur dont on parlait
38:31à l'instant est aussi un moteur ?
38:33Est-ce que c'est ça qui vous pousse parfois ?
38:35L'audace, en fait. Il faut être audacieux.
38:37Il faut avoir envie, être audacieux.
38:39Il faut avoir
38:41peut-être une vision, un rêve, porter un message.
38:43Et on sait que c'est très loin
38:45et c'est très loin. Le chemin
38:47est intéressant. Ce qui est important pour moi, c'est le chemin.
38:49Je ne sais pas si on va être champion
38:51mais déjà l'aventure
38:53collective
38:55de tracer un chemin ensemble,
38:57de se lancer ensemble dans la bonne direction
38:59c'est déjà une victoire.
39:01Et ça c'est important et du coup on a déjà gagné en fait.
39:03Donc comme on a déjà gagné parce qu'on est sur le bon
39:05chemin, on ne doit pas avoir peur.
39:07On sait qu'il y aura des obstacles,
39:09on sait qu'on va rebondir dessus mais on est sur le chemin.
39:11Donc il faut embarquer les équipes sur le chemin.
39:13Et ça fait une sacrée histoire après.
39:15Une fois qu'on est arrivé, même si on est champion,
39:17on va être content. Mais on se rappellera
39:19du parcours. Vous avez les yeux qui brillent
39:21quand vous nous racontez ça. Et si vous n'êtes pas
39:23champion, vous avez le chemin et vous racontez.
39:25C'est ça.
39:27C'est un engagement qui finalement est
39:29presque enivrant parfois.
39:31Oui mais c'est important. Ce n'est pas messianique
39:33tout ça mais je crois que c'est important aussi
39:35d'avoir quelque chose qui nous porte,
39:37qui est
39:39inaccessible quelque part et qui embarque
39:41tout le monde parce qu'on a besoin de ça pour vivre
39:43aujourd'hui. On a besoin de ça.
39:45Tout le monde a besoin de ça. Dans une entreprise,
39:47sur un terrain de sport, dans
39:49un club de rugby, il faut qu'on ait
39:51un discours positif en disant on va avancer.
39:53Il y a un monde meilleur devant. On va y aller
39:55ensemble. Le faire ensemble,
39:57le faire tout seul, c'est très bien mais le faire ensemble, c'est encore mieux.
39:59Vous, Maude Fontenoy,
40:01vous êtes à la fois une navigatrice,
40:03vous êtes une militante, vous êtes une maman aussi.
40:05Vous avez cinq enfants.
40:07Et vous êtes souvent là où on ne vous attend pas.
40:09Surtout en tant que femme,
40:11je peux le dire. Est-ce que
40:13vous avez eu à vous battre contre les clichés ou
40:15est-ce que vous vous en fichez ?
40:17Il faut toujours se battre contre les clichés.
40:19C'est un principe parce que dans la vie,
40:21on le dit depuis le début de l'émission,
40:23vous n'avez rien sans combat, vous n'avez rien sans travail,
40:25vous n'avez rien sans abnégation. Parfois, vous ne réussissez pas
40:27toujours et oui, ça peut vous faire peur.
40:29Parfois, on vous le dit, ça va être dur.
40:31Mais ça ne doit pas vous démotiver.
40:33La difficulté aussi, c'est
40:35passionnant de chercher la difficulté.
40:37Parce que si c'était gagné d'avance, ce qu'on irait finalement,
40:39ça n'a pas... Comme vous le disiez, le chemin,
40:41moi je dis toujours dans mes
40:43interventions à l'école, cette fameuse phrase
40:45où il y a une volonté, il y a toujours un chemin.
40:47C'est la volonté qui fait tout.
40:49Et c'est vrai, on vous met une métaille autour du cou
40:51le jour où vous arrivez. Finalement,
40:53ce n'est pas tellement ça.
40:55L'acquisition, c'est la concrétisation
40:57qui fait la différence.
40:59Donc, le combat
41:01est long à mener. Aujourd'hui,
41:03moi, je le poursuis modestement
41:05chaque jour qui passe. J'essaie de me dire
41:07chaque soir quand je me couche, je ne sais pas où je serai
41:09demain, mais au moins ce soir, j'ai donné
41:11le meilleur de moi-même.
41:13Donc, ça a marché, ça n'a pas marché,
41:15peu importe. Mais je peux me regarder, droit en face,
41:17je me dis, voilà, moi, avec ce qui m'a été donné aujourd'hui,
41:19voilà, je me suis dépassée
41:21et je peux être fière. Et je pense que c'est ce qu'on doit
41:23pousser notre jeunesse à faire. Être fière
41:25de ce qu'elle fait au quotidien.
41:27De croire en soi. Alors, c'est vrai que moi,
41:29il y avait les remarques machistes.
41:31Alors, c'est un vrai mec celle-là, elle en a.
41:33Bien sûr que, bon, voilà, c'est pas
41:35toujours... Moi, j'en ai
41:37joué.
41:39Elle en a, c'est sympa.
41:41J'en ai souri, tu vois. Je disais, oui, moi,
41:43je me maquille en mer dans les 40e Rougissant.
41:45J'avais un bateau qui portait la marque
41:47d'une grande marque de cosmétiques. Enfin, voilà,
41:49vraiment, je tendais le bateau pour me faire battre.
41:51Mais c'était une façon de dire, voilà,
41:53elle ait le courage aussi d'assumer
41:55qui vous êtes. Ne vous transformez pas.
41:57Soyez vous-même. Et c'est là,
41:59quand on est soi-même
42:01la bonne personne au bon endroit,
42:03c'est ce qu'on dit, mais c'est là
42:05où on est le meilleur. C'est là où on est
42:07au bon poste. J'imagine que c'est le cas aussi au rugby.
42:09C'est ça, l'excellence, c'est s'incarner complètement,
42:11en fait, Thierry Blandonière aussi. Ouais, je pense que c'est important
42:13d'incarner ce que l'on fait et puis aussi
42:15de travailler collectivement. Il ne s'agit pas d'être
42:17tout seul. Oui, c'est ce que disait Maud,
42:19c'est que quand elle est seule en mode, en mer,
42:21elle n'est pas seule. Avec une équipe, j'imagine, à terre,
42:23avec chacun à la même place,
42:25qui l'aide aussi à réussir. Donc tout ça,
42:27c'est des personnes de l'ombre
42:29qu'on ne connaît pas, mais qui sont essentielles au succès
42:31dans le sport, dans l'entreprise. Il y a des gens qu'on ne voit pas
42:33dans la lumière, mais qui sont essentiels
42:35et qu'il faut savoir valoriser et reconnaître.
42:37Et ça, c'est très important.
42:39On ne réussit pas tout seul, en fait.
42:41Jamais.
42:43Il ne faut pas hésiter à demander de l'aide aussi. C'est ce que je dis souvent, moi, aux jeunes,
42:45dans mes interventions dans les écoles. Il ne faut pas hésiter
42:47à tendre la main et à demander de l'aide.
42:49Il y a des gens qui savent mieux que toi, il y a des gens qui se rendent conseillers.
42:51Il ne faut pas hésiter à écouter aussi les conseils.
42:53On ne sait pas toujours et parfois
42:55on n'a pas toujours.
42:57C'est des valeurs
42:59que j'essaie en tous les cas de transmettre.
43:01On a besoin des autres pour y arriver.
43:03Parfois, on a un éclairage différent et ça nous fait du bien.
43:05Finalement, au-delà de la stratégie des responsabilités,
43:07l'un et l'autre, il y a une forme d'engagement intime
43:09dans ce que vous portez aussi.
43:11Oui, forcément, parce qu'on essaye tous modestement
43:13de donner un peu un sens à nos existences.
43:15Laisser une trace, ça serait un bien grand mot.
43:17En tous les cas, moi, j'ai été
43:19connectée à l'océan depuis que je suis toute petite.
43:21Je suis partie en mer, j'avais à peine une semaine.
43:23J'ai passé plus de temps de ma vie
43:25sur les océans.
43:27Quand on est seul comme ça sur un bateau à rames,
43:29on est un peu connecté avec la eau.
43:31Je ne sais pas si on se sent d'une mission
43:33de retour sur Terre, de défendre
43:35ce géant, de défendre celui qui vous a porté.
43:37Moi, je sens ce devoir,
43:39en tous les cas, en moi, ce devoir d'incarner ça.
43:41Je l'ai fait dès 16 ans.
43:43J'ai créé ma première association.
43:45Je le fais aujourd'hui un peu plus dans la lumière.
43:47Je l'ai fait dans l'ombre.
43:49Jusqu'à mon dernier souffle, mon combat sera celui-là.
43:51Parce que c'est ma conviction intime.
43:53C'est là où je pense être le plus efficace
43:55et que je pense
43:57que c'est quelque chose qui me dépasse.
43:59Il faut être sur quelque chose d'un peu plus grand que soi
44:01parce que sinon, la vie serait quand même
44:03un petit peu triste.
44:05Vous Thierry, c'est pareil.
44:07C'est un engagement intime et puis c'est aussi
44:09un rôle de leadership
44:11qui va vraiment au-delà de la performance.
44:13C'est ça qu'on entend dans vos mots.
44:15La performance est importante parce qu'il faut
44:17capitaliser, mais l'échec aussi est important.
44:19Il faut savoir comprendre, analyser son échec,
44:21rebondir derrière.
44:23La pédagogie de l'échec, ça existe aussi.
44:25C'est important parce qu'on ne réussit pas tout.
44:27Par contre, on est plus fort quand on arrive à trouver des solutions
44:29par rapport aux échecs.
44:31C'est une expérience qu'il faut savoir vivre.
44:33C'est comme ça qu'on apprend,
44:35quel que soit son métier, quel que soit le sport.
44:37On sait qu'on ne va pas tout réussir,
44:39ça ne va pas être facile, mais on sait qu'on va échouer
44:41mais que derrière ça, on a la conviction et le courage
44:43et la volonté surtout d'apprendre de ses échecs
44:45pour continuer le chemin.
44:47C'est ça qui est important. J'ai été formé comme ça
44:49tout petit par mes parents, par l'école de rugby.
44:51J'essaie de transmettre ça
44:53à mes enfants, petits-enfants maintenant.
44:55De leur dire
44:57que c'est un chemin, c'est un combat.
44:59Il faut prendre du plaisir aussi, parce qu'il ne s'agit pas
45:01simplement de vivre ça toujours sous pression.
45:03Il faut aussi prendre du plaisir sur le chemin
45:05et puis savoir célébrer les bons moments.
45:07Célébrer, c'est important.
45:09Ça donne de l'énergie pour repartir
45:11en disant on a réussi, maintenant on repart sur une autre direction.
45:13Il y a beaucoup de séquences
45:15comme ça. C'est la vie, c'est le chemin de vie.
45:17Il y a beaucoup de séquences. Il faut savoir apprécier,
45:19souffrir, célébrer,
45:21se mobiliser, rebondir
45:23sur l'échec.
45:25Quand on regarde le chemin parcouru,
45:27on s'est dit finalement j'ai fait tout ça.
45:29On ne se rend pas compte parce qu'on est dans l'action.
45:31Comme vous l'avez dit, on est dans l'action.
45:33On avance, on avance, on avance.
45:35Quand vous vous posez au milieu de l'océan,
45:37c'est plus facile parfois de se poser et de regarder derrière
45:39que quand on vit en entreprise tout le temps.
45:41Mais de temps en temps, je prends du recul, je me dis quand même,
45:43on a fait tout ça. Après, il faut aussi
45:45revaloriser le chemin parcouru.
45:47Regarder tout ce qu'on a fait.
45:49Ce qu'il nous reste à faire,
45:51finalement, on l'a déjà fait.
45:53Avec tout ce qu'on a fait, on va le faire.
45:55On vient de là, on l'a réalisé.
45:57C'est quoi la plus grande satisfaction
45:59que vous retirez de vos métiers respectifs,
46:01Maud Fontenoy ?
46:03La satisfaction, encore une fois,
46:05c'est de bien faire.
46:07Tous les jours, quand je vais dans une école,
46:09quand je vois les enfants qui me posent des questions passionnantes
46:11et je comprends qu'ils ont bien travaillé
46:13les programmes de la Fondation,
46:15qu'ils ont envie. Ce que je revois
46:17dix ans plus tard, parce que ça fait un petit moment,
46:19et qu'ils me disent, moi finalement,
46:21je me suis lancée dans l'océanographie.
46:23Tu te dis, tu as peut-être fait une vocation,
46:25tu sois qui est née.
46:27C'est quand tu donnes
46:29envie aux autres d'y croire,
46:31quand tu donnes envie aux autres de suivre
46:33le combat. Moi,
46:35à chaque coin du monde où j'ai la chance d'aller
46:37avec Canal pour mes films bleus,
46:39je vois des hommes et des femmes qui consacrent leur vie
46:41à ça et qui sont tellement heureux de leur engagement.
46:43Ils consacrent leur vie à une espèce,
46:45à un endroit,
46:47et toute leur vie n'est remplie que de ça.
46:49Et ils sont très
46:51heureux de faire cette mobilisation.
46:53Il faut vraiment qu'on se dise que
46:55oui, c'est ce travail,
46:57c'est ce combat qui nous remplit.
46:59Il faut chacun qu'on puisse modestement
47:01remplir un peu sa vie de tout ça.
47:03Et se dire
47:05que ça ne sera peut-être pas
47:07grand-chose, mais ça sera un petit bout déjà.
47:09Et vous Thierry Blandinière,
47:11c'est quoi votre plus grande satisfaction ?
47:13C'est de voir
47:15effectivement que les gens progressent
47:17autour de moi. Parfois,
47:19de retrouver quelqu'un,
47:21dix ans après, et de le voir réussir,
47:23moi je suis très heureux. Et souvent,
47:25ils me disent, finalement, tu te rappelles, on avait parlé
47:27il y a dix ans, j'ai réfléchi, j'ai fait ça,
47:29j'ai réussi, j'ai dit bravo.
47:31Je vois des gens réussir autour de moi,
47:33c'est l'évocation. La dernière fois, une émission de radio,
47:35il y a un jeune qui monte sa start-up, il me dit, mais vous rappelez-moi,
47:37j'étais juste étudiant,
47:39stagiaire chez InVivo, du coup j'ai monté ma start-up
47:41pour faire des bio-stimulants à Nice
47:43d'ailleurs, avec Minerae.
47:45C'était une émission sur une autre radio.
47:47Oui, c'est vrai. Il me dit, mais à l'époque, on avait discuté,
47:49on me rappelait, et du coup,
47:51j'ai créé ma boîte. Et du coup, je suis en train
47:53de le faire avec deux copains.
47:55Et j'ai créé un brevet, et j'ai trouvé
47:57des solutions pour lutter
47:59avec des éléments naturels,
48:01contre une maladie du melon, par exemple.
48:03Et on a fait ça avec des agriculteurs
48:05de la région de Nice. Et ça marche.
48:07Donc voilà, moi je suis très content d'entendre
48:09des témoignages comme ça.
48:11Un petit mot pour nos auditeurs, si vous avez un message
48:13à passer l'un et l'autre, vous avez la parole,
48:15allez Thierry. Moi, je dis simplement que dans
48:17le monde d'aujourd'hui, il faut croire en soi,
48:19il faut croire en la France, il faut croire
48:21à nos projets. On a des talents incroyables,
48:23et il faut positiver,
48:25et sortir du French bashing,
48:27et de la sinistrose. On a des solutions.
48:29Moi, je voyage beaucoup dans le monde, et je vois
48:31que les Français ont une super image, et donc,
48:33quelque part, on est capables de faire
48:35beaucoup de choses.
48:37Maud ? Non, mais qu'on a le plus beau
48:39des océans, parce que nous, la France, on est la deuxième puissance
48:41maritime mondiale. Alors, on l'oublie.
48:43On est, c'est nous. Juste derrière les
48:45Etats-Unis, on ne peut pas dire que le leadership sur la protection
48:47des océans soit présenté.
48:49Donc, du coup, je pense que c'est
48:51à la France d'incarner, justement,
48:53ce besoin
48:55de prendre le leadership sur cette
48:57préservation, d'assurer que la mer
48:59ne soit pas... Voilà, qu'on
49:01ne reproduise pas en mer les erreurs qu'on a pu commettre sur Terre.
49:03Non, ce n'est pas une planète de rechange.
49:05Et qu'aujourd'hui, voilà, il y a tout à apprendre,
49:07tout à explorer, il y a beaucoup à protéger
49:09aussi, mais il y a beaucoup à s'inspirer. Moi,
49:11à chaque fois que je prends une espèce, quand tu prends
49:13l'éponge qui, aujourd'hui, permet
49:15de travailler sur la lutte contre le cancer,
49:17quand tu prends le verre arénicol, qui est ce petit
49:19verre de sable qui a une hémoglobine 40 fois
49:21plus oxygénante que l'hémoglobine humaine
49:23et qui va être transmissible à l'ensemble des groupes
49:25sanguins, c'est une révolution qui vient de la mer.
49:27Quand tu penses au cœur de la baleine qui fait le
49:29pacemaker de demain sans pile,
49:31chaque fois que tu regardes la nature et que tu regardes l'océan,
49:33tu as une solution pour la survie des
49:35hommes. Donc, regardons l'océan
49:37avec une autre paire de lunettes ou avec une paire de jumelles,
49:39je sais pas, venez avec moi traverser
49:41l'océan à la rame, vous verrez l'océan autrement.
49:43Allons traverser l'océan à la rame ensemble.
49:45Maud Fontenoy et Thierry Blandinière,
49:47merci à tous les deux. Maud, je rappelle
49:49votre livre, c'est en source de vie, Protégeons notre
49:51mère nourricière, c'est sorti à l'Observatoire.
49:53Vous, Thierry, on vous souhaite bien, bonne chance,
49:55c'est bientôt le match.
49:57Merci, on croise les doigts. Allez, Brief.
49:59Je rappelle que c'est le
50:01Club Athlétique Brief Corrèze Limousin
50:03qui est bientôt en demi-finale.
50:05Merci à Julien, qui réalise
50:07pour vous aujourd'hui. Je vous embrasse, on se retrouve
50:09le week-end prochain. Bye bye.