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  • 24/05/2025
Le restaurateur et président du groupe Éclore, Stéphane Manigold alerte : «Le coût du travail asphyxie les entreprises», à propos du secteur de l'hôtellerie-restauration sous tension, dans La Matinale Week-end sur CNEWS.

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Transcription
00:00– Alors je vais vous le dire, non seulement je le dis, mais je vous le confirme.
00:06Pourquoi ? Parce que les faits sont têtus, les chiffres sont là,
00:09et évidemment que les travailleurs qui bénéficient d'Alias,
00:15c'est-à-dire qui prétendent s'appeler A, qui s'appellent B en réalité,
00:18et qui sont exploités par la misère humaine,
00:21évidemment que ces personnes ne posent aucun problème à la France,
00:24ils travaillent, ils ont envie de travailler,
00:27et que ces personnes-là, je dis bien ces personnes-là,
00:30il faut trouver une solution, c'est-à-dire les régulariser,
00:32pour qu'ils puissent travailler normalement,
00:34et pas être en proie de ces espèces de salopards
00:39qui exploitent la misère humaine, que sont les businessmen de la misère.
00:42Mais je vais prendre des chiffres clairs, factuels.
00:46Je vais prendre les chiffres de BMO, publiés par France Travail,
00:50donc le besoin en main d'œuvre.
00:51France Travail indique qu'il y a 326 850 employeurs
00:59qui, enfin, on aurait besoin, nous, dans notre secteur, en France,
01:03de ce nombre de personnes qui seraient, en fait, des emplois non pourvus.
01:09Ça, c'est ce que les syndicats disent, c'est faux.
01:12C'est simplement des intentions d'emploi,
01:15parce qu'il manque quelqu'un, parce qu'une personne est malade,
01:18parce que quelqu'un en arrêt maladie,
01:19parce que quelqu'un, une personne, a un congé maternité.
01:24Non, ce n'est pas des CDI.
01:26Et je vais même aller dans la précision chirurgicale
01:29des chiffres de France Travail,
01:33et je vais prendre tous les chiffres de France Travail
01:35pour vous démontrer à quel point nous n'avons pas besoin.
01:38Selon donc BMO, le besoin en main d'œuvre,
01:41rien que sur Paris, ils estiment qu'il y a un besoin de 22 140 personnes.
01:45Sur ces 22 140 emplois non pourvus selon les syndicats,
01:5020% sont des saisonniers.
01:52Je vais aller de l'autre côté.
01:54Je vais regarder ceux qui bénéficient du chômage,
01:57ceux qui sont disponibles tout de suite,
01:59qui ont leur papier, qui ont de quoi travailler
02:01et qui bénéficient de l'argent des Français
02:03pour rester à la maison.
02:05À Paris, vous avez 5 227 serveurs disponibles de suite
02:10qui touchent le chômage,
02:117 397 cuisiniers disponibles de suite
02:14qui touchent le chômage
02:15et 2055 saisonniers.
02:19Je vous fais grâce des réceptionnistes dans l'hôtellerie
02:23puisqu'ils parlent de la restauration de l'hôtellerie.
02:26Vous avez 1 900 réceptionnistes en hôtellerie
02:29disponibles de suite.
02:31Et puisqu'on est en France et qu'il y a des normes,
02:34sur les chiffres que je vous donne,
02:35nous arrivons à un total de plus de 16 000 salariés
02:38disponibles de suite.
02:40Sauf que dans ces 16 000,
02:42il y a un chômeur sur deux
02:44qui ne veut pas être dans ces chiffres
02:46et qui coche la case « je ne veux pas qu'un employeur,
02:50un méchant patron puisse m'appeler
02:51pour me proposer du travail ».
02:53Donc en réalité, vous n'avez rien qu'à Paris,
02:5532 000 personnes qui touchent le chômage
02:58et qui ne retrouvent pas le chemin du travail.
03:01Vous nous dites qu'il faut concrètement
03:02remettre les gens au travail en fait.
03:03Écoutez, je crois que le courage politique,
03:06ce n'est pas d'amener de la précarité
03:08de l'ordre de la précarité.
03:09Il faut régler le problème.
03:11Si nous sommes un secteur en tension,
03:13je m'adresse à M. Bayrou,
03:14Premier ministre de la France,
03:16aux députés, aux sénateurs,
03:19mais ayez un peu de courage
03:20et dites que si nous sommes un secteur en tension,
03:23alors pourquoi continuer de protéger par le chômage
03:26ce même secteur en tension
03:27par 18 mois de chômage ?
03:29Si nous sommes un secteur en tension
03:31et que M. Macron, le président de la République,
03:33a dit qu'il n'y a qu'à traverser la rue
03:35pour trouver...
03:36Vous voyez, j'en enlève mon micro.
03:38Vous êtes animés par votre propos.
03:39Il n'y a qu'à traverser la rue
03:42pour trouver du travail.
03:43Moi, je dis que non seulement il se trompe,
03:45parce qu'il n'y a même pas besoin
03:46de chercher un passage piéton
03:48pour traverser la rue.
03:49Sur le même trottoir, vous trouvez du travail.
03:51Donc je viens de vous démontrer,
03:52par les chiffres de France Travail,
03:54que non seulement mon secteur n'est pas en tension,
03:56mais que c'est France Travail
03:57qui est en tension de salariés disponibles
03:59et qu'il serait temps de vider le robinet
04:01de ces travailleurs disponibles.
04:03Et c'est une question de dignité, bon sang.
04:06Moi, je ne peux pas accepter
04:07que dans mon secteur,
04:08on nous explique aux Français
04:09que la restauration fonce et le bagne
04:12et que seuls les travailleurs immigrés
04:14pourraient trouver un refuge.
04:15La vérité, c'est que le coût du travail
04:17asphyxie les entreprises,
04:20que ce soit la restauration,
04:21que ce soit nos amis bouchers,
04:23que ce soit les boulangers,
04:24que ce soit tous les artisans de ce pays,
04:26quand on a un tout petit peu ras-le-bol
04:27de financer un système
04:29qui porte, ou nous en porte,
04:31en fait à bout de bras,
04:33eh bien, celles et ceux
04:34qui n'ont pas envie de bosser.
04:35Moi, je dis que c'est une question de dignité
04:37que de parler du coût du travail,
04:39que de enfin régler ce coût du travail
04:41et que de dire,
04:42les Français qui sont déjà sur le territoire,
04:44redondons leur envie de travailler,
04:46réduisons, fracturons
04:48cette différence entre le salaire brut
04:50et le salaire net.
04:51Et je suis sûr que même
04:52vous allez en bénéficier de mon coup de gueule.
04:55Et je suis sûr que vous galerez même votre vie
04:56et que tous celles et ceux qui nous écoutent
04:58gagneront mieux leur vie.

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