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  • 24/05/2025
Retrouvez L 'Affaire dans l'affaire, tous les samedis de 12h et 13h sur les ondes de Sud Radio, en partenariat avec la revue Affaires Criminelles de McSkysz.

Avec Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, Me Margaux Mathieu, avocate de Dino Scala, est l’auteure de Sambre, l’autre rive (éditions Michalon), coécrit avec la journaliste Plana Radenovic.
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##L_AFFAIRE_DANS_L_AFFAIRE-2025-05-24##

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
00:04Bonjour, bienvenue pour votre rendez-vous du samedi midi en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles
00:10dont nous accueillons le rédacteur en chef Victor Lefebvre. Bonjour Stéphane Simon.
00:13Jean-Marie Bordry est avec moi également. Bonjour Stéphane.
00:15La voix des matinales de Sud Radio le week-end.
00:18Et puis Adrien Pelletier, expert en communication. Bonjour Stéphane.
00:22Et Johanna Rosenblum que nous accueillons aujourd'hui, nous sommes ravis de la voir,
00:26psychologue, clinicienne, qu'on retrouve aussi avec plaisir sur BFM TV.
00:30Aujourd'hui, nous allons parler du violeur de la sambre, une affaire hors du commun
00:35où pendant 30 ans, un homme, Dino Scala, bien sous tout rapport,
00:39technicien de maintenance la semaine, entraîneur de football le week-end,
00:43ami des gendarmes, a pu sévir et violer des dizaines de femmes dans le nord de la France,
00:49sur les bords de la Sambre pour être précis, mais aussi en Belgique.
00:52Une affaire jugée en juillet 2022 où Dino Scala a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
00:58Une affaire enfin qui a rebondi il y a quelques jours,
01:01où on a appris que de nouvelles accusations pèsent désormais sur lui,
01:05de nouvelles accusations que Dino Scala nie en bloc.
01:08Pour l'instant, nous y reviendrons avec son avocate Margot Mathieu que nous accueillerons tout à l'heure.
01:13Je vais vous d'abord faire un petit tour de table et j'aimerais que chacun nous dise
01:17pourquoi cette affaire est tout à fait hors du commun.
01:21Sur le papier, ce qui est hors du commun, c'est ces 30 ans d'errance, 30 ans d'impunité,
01:26ces témoignages, 56 témoignages qui se succèdent de femmes victimes qui ne sont pas entendues,
01:31des témoignages et des procédures qui ne sont pas recoupées par les OPJ
01:36et la défaillance collective, le déni collectif.
01:39Mais finalement, plus on y pense, moins c'est surprenant au regard de ces dernières années
01:43avec les Pélico, les Le Squarnec, les Fourniret,
01:46on se rend compte qu'il y a vraiment une matrice qui se répète, une impunité qui est en marche
01:50et des victimes qui peinent à être entendues.
01:52Adrien Pelletier, vous, ça vous inspire quoi cette affaire en particulier ?
01:57Ça m'inspire, on a l'impression effectivement que c'est une sorte d'éternel retour.
02:01Toutes les décennies, il y a comme ça cette espèce de serial violeur, serial killer
02:05dont on a toute une séquence médiatique qui revient par à-coups avec différents rebondissements.
02:11Victor Lefebvre, cette affaire est exceptionnelle, pourquoi ?
02:14Oui, peut-être aussi dans la manière dont elle a été sous-estimée, sous-évaluée.
02:19Il ne s'agit non pas d'un tueur en seille mais d'un violeur en série.
02:22Les crimes ont commencé, vous l'avez dit, dans les années 80
02:24et peut-être effectivement que le profil de Dino Scala a été passé sous les radars pour cette raison.
02:29Et puis l'ampleur de ces crimes donne le vertige tout simplement
02:32puisqu'on n'imagine pas que ce soit possible d'en commettre autant, aussi longtemps
02:36à l'insu de tout le monde.
02:38Absolument. Mais si vous voulez bien, revenons sur les faits.
02:41C'est d'ailleurs Victor Lefebvre qui nous fait le récit de cette affaire hors du commun.
02:45Dino Scala reconnu coupable de 54 viols.
02:52Par un froid matin d'hiver du mois de février 2018,
02:55un quinquagénaire rondelé et dégarni prend sa voiture comme chaque jour pour aller au travail.
02:59Il se dirige vers l'usine de Gemont où il est mécanicien depuis quelques années.
03:03Que se passe-t-il dans sa tête à ce moment-là ?
03:06Il décide soudainement de faire un petit détour sur son trajet habituel
03:09et passe par la gare d'Herculine, en Belgique.
03:12Sur le quai, il croise la route d'une jeune fille âgée de 17 ans.
03:15Le prédateur a repéré sa proie.
03:17Les caméras de surveillance de la gare captent la scène.
03:20L'homme attrape l'adolescente par derrière et commence à l'étrangler.
03:23Ce n'est pas la première fois qu'il commet un tel geste.
03:25Le mécanisme est bien rodé, il a toujours échappé aux autorités.
03:28Sauf que cette fois-ci, les choses tournent mal.
03:31Sa victime parvient à défaire l'étau,
03:34court à toute force en direction d'une station de bus située quelques mètres plus loin.
03:38Sidérée, elle alerte les passants,
03:40qui s'empressent à leur tour de prévenir la police.
03:43L'agresseur est parvenu à s'échapper, mais les enquêteurs agissent vite et bien.
03:48Les plaques d'immatriculation de plusieurs véhicules sont relevées.
03:51Parmi ces derniers, une Peugeot 206 grise,
03:54dont le propriétaire est un certain Dino Scala,
03:57un homme de 57 ans, marié, père de famille,
03:59qui n'avait aucune raison valable de se trouver là, à ce moment-là.
04:03Le 25 février 2018,
04:05l'homme est interpellé devant son pavillon familial de Pont-sur-Sambre,
04:08un petit village situé dans le nord de la France.
04:11Les forces de l'ordre découvrent à son domicile et dans sa voiture des cordelettes,
04:14des couteaux.
04:19Placé en détention, Scala avoue tout.
04:22Il reconnaît avoir commis plus de 50 viols et agressions sexuelles
04:25au cours des 30 dernières années.
04:27Reste cette question lancinante, cruelle.
04:29Comment un violeur multi-récidiviste a-t-il pu passer sous les radars
04:32et commettre un tel nombre de crimes en toute impunité
04:35pendant toutes ces années ?
04:37A l'annonce de son arrestation, tout le monde tombe des nus.
04:40Dino Scala, décrit comme un homme très attachant, proche des gens,
04:43attentionné, papa-poule avec ses enfants, gendre attentif,
04:46n'a rien du profil du violeur en série.
04:48Père de cinq enfants issus de deux unions différentes,
04:50jeune grand-père, il est par ailleurs passionné de football
04:52et cumule les fonctions d'entraîneur et de président du club de football
04:55de Berlaymont dans les années 2000,
04:57puis de Pont-sur-Sambre de 2011 à 2015.
05:00Les psychiatres qu'il examine ne détectent aucune pathologie mentale,
05:03mais relèvent tout de même cette caractéristique bien particulière.
05:07L'homme semble moins tirer sa jouissance dans l'acte sexuel en tant que tel
05:11que dans la domination d'autrui.
05:14Dino Scala a par ailleurs organisé toute sa vie autour de ces crimes
05:17dans un procédé parfaitement rodé et ritualisé.
05:20Ainsi qu'il l'explique lui-même aux enquêteurs,
05:22il chasse ses proies, des joggeuses le plus souvent,
05:25à la même période de l'année, de septembre jusqu'à fin mai.
05:29Il repère d'abord ses victimes, les observe pendant leur trajet du matin
05:32durant quelques jours, avant de passer à l'acte.
05:35Les victimes âgées de 13 à 48 ans sont le plus souvent agressées à l'aube,
05:39en hiver généralement sur la voie publique, sur la route,
05:42de l'usine de jemons électriques où Scala embauche tôt.
05:45Le mode opératoire ne varie jamais.
05:47Le visage masqué, Dino Scala saisit les femmes par derrière,
05:50les étrangle avec l'avant-bras ou à l'aide d'un lien,
05:52avant de les traîner à l'écart.
05:54Puis il les menace avec son opinel avant de les agresser sexuellement
05:57ou de les violer.
05:58Enfin, il les presse de compter le temps pour lui
06:01de fuir les lieux du crime sans être inquiété.
06:04Le terrain de chasse imputé aux violeurs de la Sambre
06:06s'étend dans un rayon de 30 km environ,
06:09autour de cette rivière qui traverse la frontière franco-belge.
06:12La traque du violeur de la Sambre, qui a longtemps terrorisé la région,
06:15reste un échec cuisant pour les policiers français et belges.
06:19Si l'affaire a mis si longtemps avant d'être bouclée,
06:21c'est avant tout parce que les différents témoignages des victimes
06:24n'ont jamais été recoupés.
06:26Les commissariats locaux n'ont jamais pris la peine
06:28de mettre en commun les éléments qu'ils avaient accumulés.
06:31Ce n'est qu'à l'aube de l'an 2000 que l'analyse des traces ADN
06:34laissées par Dino Scala sur deux de ces victimes
06:36permet d'établir qu'un seul auteur se cache derrière ces différentes affaires.
06:40Mais l'individu auquel appartient l'échantillon
06:42n'est pas renseigné dans les fichiers de la police.
06:44Impossible donc de l'identifier formellement.
06:48De leur côté, les enquêteurs français optent pour une autre stratégie.
06:51Plutôt que de lancer un appel à témoins,
06:53ils préfèrent ne pas divulguer d'informations au public
06:55afin d'éviter que l'affaire ne soit polluée par de faux témoignages.
06:59Par une fuite dans la presse, un profil est donné.
07:01Type européen, brun, taille moyenne.
07:04Mais les enquêteurs ont beau réaliser un travail de fourmi
07:06pour recouper la trace du suspect, rien n'y fait.
07:09Dino Scala leur échappe toujours.
07:11La traque tourne à vide jusqu'à l'agression manquée d'Herculine.
07:14Aux enquêteurs, Scala confie en vouloir aux femmes
07:17et s'être toujours sentie insuffisamment reconnue,
07:20éternelle seconde, dans sa vie professionnelle comme intime.
07:26Le 10 juin 2022, le procès du violeur de la Sambre,
07:30comme le surnomme désormais la presse,
07:32s'ouvre devant la cour d'assises du Nord.
07:34Dino Scala est inculpé pour 17 viols, 12 tentatives de viols
07:37ainsi que 27 agressions sexuelles ou tentatives,
07:40pour un total de 56 victimes,
07:43faisant de lui le plus grand violeur en série français connu à ce jour.
07:47Il est condamné le 1er juillet 2022 à 20 ans d'emprisonnement,
07:50de réclusion criminelle, après avoir alterné aveu et dénégation.
07:54Scala a finalement consenti à présenter ses excuses aux victimes.
07:57Le 15 mai dernier, Dino Scala est mis en examen pour 13 faits supplémentaires
08:01de violences sexuelles, dont un viol,
08:03lesquels auraient été commis entre 1986 et 2009.
08:07Une chose est sûre, le violeur de la Sambre n'a pas fini de faire parler de lui.
08:13Merci Victor Lefebvre pour ce récit circonstancié.
08:16Johanna Rosenblum, c'est un parcours qui sidère, véritablement.
08:20Je pense qu'on est encore surpris,
08:23mais c'est parce que ce qui est sidérant,
08:25c'est que la société n'arrive pas à comprendre qu'un prédateur,
08:28c'est pas forcément quelqu'un qui agit la nuit avec un imperméable,
08:32qui est un addict, quelqu'un d'étrange, de marginalisé.
08:38On n'arrive pas à comprendre que les prédateurs,
08:41c'est nos voisins, nos pères, nos oncles, nos amis, nos entraîneurs de sport.
08:46Et tant qu'on ne comprendra pas que ces prédateurs, finalement,
08:49ils n'ont pas de profil type,
08:51et je pense que le procès Mazan nous a prouvé ça,
08:54tant qu'on n'entendra pas toutes les femmes qui parlent,
08:57et tant qu'on ne les croira pas,
08:59on sera toujours surpris de découvrir les choses.
09:01Et le fait d'être surpris aussi, ça permet d'être dans le déni.
09:04Ça permet de justifier le fait que pendant des années,
09:07on puisse avoir des soupçons, on puisse imaginer,
09:09on puisse se douter de quelque chose,
09:11sans avoir à dénoncer, à prendre la parole, à aller voir la police.
09:17Absolument.
09:18Absolument.
09:19Dans un instant, nous allons revenir sur cette incroyable affaire,
09:22qui est vraiment, d'ailleurs, d'Innos Calas,
09:24le portrait de ce violeur en série.
09:26Et puis, on va se demander comment, pendant 30 ans,
09:28il n'a pas pu être inquiété.
09:30Pourquoi autant d'impunité ?
09:32C'est tout de suite sur Sud Radio.
09:34Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
09:37De retour dans l'affaire dans l'affaire,
09:39une émission en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles,
09:43dont nous accueillons le rédacteur en chef, Victor Lefebvre.
09:45Rebonjour Stéphane.
09:46Rebonjour.
09:47Marie Bordry, toujours avec nous également.
09:49Johanna Rosenblum est avec nous.
09:51Psychologue, clinicienne, qu'on retrouve sur BFM,
09:54dans l'affaire suivante, n'est-ce pas, avec Dominique Rizet ?
09:57Exactement. Bonjour Stéphane.
09:58Rebonjour.
09:59Et puis, Adrien Pelletier, notre expert en communication.
10:03Dans un instant, nous rejoindrons Maître Margot Mathieu,
10:05qui est avocate de Dinos Calas,
10:07auteur de Sambre, l'autre rive aux éditions Michelon,
10:10co-écrit avec Plana Radénovic, journaliste.
10:13Mais, vous l'avez compris, nous revenons sur l'affaire du violeur de la Sambre,
10:16un violeur en série, Dinos Calas,
10:18qui a sévi pendant près de 30 ans dans le nord de la France,
10:2154 viroles 56, disent d'autres sources,
10:24pour lequel il a été reconnu coupable,
10:26commis pendant 30 ans,
10:28et pour lesquels il a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle,
10:32en juillet 2022.
10:34Mais ce qui intrigue par-dessus tout,
10:35c'est ce profil très particulier de Dinos Calas.
10:38Johanna, c'est un homme qui n'a pourtant pas de dédoublement de personnalité.
10:43Oui, complètement.
10:44De ce que disent les expertises psychiatriques,
10:46il n'y a pas de délire, pas d'hallucination,
10:49pas de bouffée délirante.
10:50Il y a un clivage de la personnalité qui est classique chez ces prédateurs-là,
10:54parce qu'ils sont à la fois des personnes très insérées,
10:56très banales, et à la fois des prédateurs sexuels.
10:59Mais de ce qui a été retenu des expertises,
11:02il semblerait que ce soit une personnalité perverse,
11:06avec une personnalité narcissique,
11:09qui le pousse à aller jusqu'au bout de ses désirs, de ses pulsions,
11:14sans que cela ne puisse susciter aucune empathie de sa part.
11:17Alors, sa vie de famille est parfaitement normale en apparence.
11:22Et ses pulsions, il les assouvit en général tôt le matin,
11:28sur le chemin du travail, ce qui est assez singulier.
11:31On sait aujourd'hui que, comme vous le rappeliez Victor,
11:35il repère à l'avance ses proies,
11:38parmi celles qui ont un rituel le matin, un jogging, des cours, etc.
11:42Dans la même période de l'année, entre septembre, avril, mai,
11:44l'hiver, il profite de l'hiver.
11:46Absolument. Et le rituel du passage à l'acte,
11:48il se précipite derrière elle, les étouffe avec des liens,
11:52jusqu'à leur faire perdre connaissance,
11:54puis après il les emmène, il les entraîne vers le bas-côté,
11:58notamment à l'abri de la route, à l'abri des regards,
12:02et le plus souvent, le long de la sombre.
12:05Ce rituel, est-ce qu'on peut considérer que c'est une signature ?
12:09C'est complètement sa signature, c'est sa marque de fabrique.
12:11Comme vous le disiez, il agit dans la pénombre,
12:15le matin très tôt, le soir,
12:17toujours en attrapant ses victimes par l'arrière,
12:20en les étranglant, il les caresse souvent au niveau de la poitrine.
12:24On sent qu'il a un rituel d'assouvissement de son plaisir et de ses pulsions.
12:28C'est sa signature, et malgré tout,
12:30les quelques différences qui ont pu être notées entre les témoignages
12:34étaient des différences, selon la police, suffisantes
12:38pour ne pas trouver qu'il y avait ce rituel, ce procédé,
12:43ce scénario qui se met en route à chaque fois.
12:45Donc à la fois nous, avec le recul,
12:47on voit bien qu'il y a un procédé qui se répète à chaque fois,
12:50mais au moment des faits, la police peine quand même à voir
12:53qu'il y a cette habitude et cette signature dans la prédation des victimes.
12:56Oui, parce que ça paraît incroyable,
12:58on a vraiment l'impression que c'est très ritualisé,
13:00et pour autant, il y a tellement d'années,
13:03où aucun rapprochement n'est fait entre ces viols.
13:07Devant le juge, d'ailleurs,
13:09Dino Scala va reconnaître qu'avant de passer à l'acte,
13:12il se sent comme un chasseur, il se sent comme un prédateur.
13:15Il y a chez lui une sorte d'excitation irrépressible.
13:19Est-ce que c'est un homme frustré à la maison ?
13:22Est-ce que ça veut dire ça ou pas du tout ?
13:24Non, il ne faut absolument pas dire ça,
13:26parce que si on pense comme ça,
13:28on considère que les agresseurs agressent
13:31parce qu'ils ont des désirs sexuels.
13:33En fait, il n'y a rien de l'ordre de la sexualité,
13:35de l'amour et du désir là-dedans.
13:37C'est uniquement de la prédation et de la domination.
13:40Donc il n'y a aucun lien à faire avec sa vie privée,
13:43les frustrations qu'il pourrait avoir et qui seraient les siennes.
13:46C'est de la prédation et de la violence pure et dure.
13:49Alors Adrien, cette affaire a inspiré une série télévisée.
13:54On parlait des enquêteurs et des difficultés qu'ils ont eues,
13:57les gendarmes à faire le lien entre toutes ces affaires
14:01qui pourtant se ressemblent.
14:03Et d'ailleurs, cette série n'est pas tendre avec les gendarmes.
14:08On voit qu'ils sont portraiturés
14:11comme étant vraiment peu à leur avantage, on va dire.
14:15Oui, vous faites allusion à l'aveuglement et la naïveté
14:18avec lesquels ils sont dépeints, c'est vrai.
14:20Ce qui a pu susciter quelques critiques en ligne.
14:22Mais il faut rappeler d'abord qu'il s'agit d'une libre adaptation de l'affaire.
14:25C'est une fiction, les noms ne sont pas les mêmes d'ailleurs,
14:27bien que ce soit très largement inspiré de l'affaire.
14:29Mais il faut rappeler aussi que les défaillances dans l'enquête sont réelles.
14:32Elles ont été reconnues par un certain nombre de fonctionnaires
14:35et donc elles sont volontairement accentuées, sans doute,
14:37pour les rendre manifestes.
14:39Et d'ailleurs, interrogé il y a peu dans la Voix du Nord
14:41sur la crédibilité de la série,
14:43le Bourgmesque d'Hercoline en Belgique,
14:45qui a été la dernière ville où Dino Scala a commis sa dernière agression,
14:49reconnaît lui-même le réalisme avec lequel les manquements ont été menés.
14:54Il y a une réalité derrière tout ça quand même.
14:56Cette affaire a inspiré une série qui a été très remarquée.
15:00Quelle empreinte est-ce qu'elle a laissée cette série ?
15:04Comme on le disait, cette série c'est une fiction.
15:06Elle a été diffusée en 2023,
15:08quatre ans après l'arrestation de Dino Scala et la révélation des faits.
15:11Elle est réalisée par Jean-Xavier de Lestrade,
15:13qui est coutumier de ce genre d'adaptation, d'inspiration d'affaires criminelles.
15:17Mais cette dernière a absolument cartonné en France,
15:19où les critiques et le public ont salué unanimement
15:22cette manière de saisir, comme on le disait tout à l'heure,
15:25la part de Monsieur Tout-le-Monde qu'il y a même chez les pires criminels,
15:28qui peuvent parfois être au-dessus de tout soupçon malgré les évidences certaines.
15:32Cet aspect très commun qu'elle dévoile a permis à la série
15:35d'apporter une résonance à l'affaire au-delà même de la France,
15:38outre Manches où la BBC a acquis les droits de diffusion,
15:41aux Etats-Unis aussi où Los Angeles l'a primée.
15:44Elle a boosté la médiatisation de l'affaire qui était déjà en cours.
15:51On le voit aujourd'hui avec ces nouvelles révélations, ces nouvelles affaires,
15:54qui ont multiplié par 30 l'audience de l'affaire depuis la diffusion
16:00et qui en quelques jours ont donné plus de 300 papiers dans les médias.
16:05Donc il y a un intérêt qui est successif à la série.
16:08On peut s'interroger sur le rôle des médias.
16:10Est-ce qu'ils ont joué un rôle dans la résolution de cette affaire ?
16:13Est-ce qu'ils ont le pouvoir d'aider une enquête ?
16:16Dans cette enquête, en l'occurrence, les médias ont été moins bavards
16:20puisque les enquêteurs français avaient choisi de ne pas communiquer.
16:22Ils n'ont pas communiqué d'informations.
16:24C'est d'ailleurs très intriguant.
16:26Même le frère Traire-Aubeau, c'est une fuite qui va le révéler.
16:30Leur parti pris, c'était de dire qu'ils voulaient éviter les faux témoignages
16:34et éviter les articles trop nombreux qui auraient pu mettre sur la piste
16:38le violeur en série et donc le maître aux abois.
16:42Mais effectivement, ça a été très reproché.
16:44Et d'ailleurs, la communication par les enquêteurs
16:46aurait pu peut-être permettre de l'appréhender plus tôt.
16:48Ce violeur de la Sambre, comme il l'appelait durant des années,
16:50à travers plus de 1000 procès-verbaux,
16:52et ce nom-là a été rendu médiatique qu'en 2018, il a été rendu public à son arrestation,
16:58ils auraient pu peut-être l'arrêter plus tôt si les portraits robots, comme vous dites,
17:01avaient été diffusés parce que l'un s'est avéré très ressemblant
17:04et leurs confrères belges, eux, ont choisi justement de communiquer ce portrait robot en 2011.
17:08Et ce choix stratégique est d'autant plus dommage
17:12qu'on le sait, beaucoup de médiatisations d'affaires en cours ont permis leur résolution.
17:16Ça a été le cas de grands scandales politiques, comme chacun sait,
17:19mais aussi d'affaires criminelles, on pense notamment à John List,
17:22cet homme qui avait tué toute sa famille il y a 35 ans aux Etats-Unis,
17:25qui avait refait sa vie et qui a été confondu par ses voisins 18 ans après son crime
17:29parce que son portrait robot avait été diffusé à la télévision.
17:32Donc c'est parfois utile de faire confiance aussi aux médias pour relayer certaines affaires.
17:36Johanna, vous avez vu cette série ? Vous l'avez suivie ?
17:39Non, je ne l'ai pas vue. On en a beaucoup parlé.
17:41Elle est effectivement assez réaliste.
17:46C'est vrai qu'elle est très réussie, ne serait-ce que visuellement,
17:49et l'interprétation est excellente. C'est un succès mérité.
17:52Dans un instant, on va se demander avec son avocate
17:56si ces nouvelles affaires peuvent lui être imputées.
18:02Encore une fois, 16 nouvelles affaires.
18:04Mais là, on se demande comment des nouvelles accusations comme ça remontent à la surface.
18:10Est-ce que ce n'est pas quelque chose de commode aussi dans des affaires criminelles ?
18:15Une fois qu'on a un suspect sous les verrous,
18:18qui plus est a reconnu l'essentiel de ses faits,
18:22est-ce que la justice n'a pas un peu tendance à vouloir solutionner un certain nombre d'autres affaires ?
18:31J'imagine que du côté de la justice et des enquêteurs,
18:33il doit y avoir une sacrée pression, et même du côté des familles,
18:37pour trouver une réponse, une issue au drame qui leur est arrivé.
18:41Mais vous savez, quand il y a des témoignages qui tombent,
18:44c'est aussi une autorisation pour des victimes qui sont restées dans l'ombre,
18:48qui sont restées empêtrées dans leur amnésie traumatique,
18:52dans leur souffrance de prendre la parole.
18:55Les victimes ont été vraiment malmenées. Dans l'enquête de Dino Scala,
18:59il y a des victimes, leur agression sexuelle a été passée pour vol de sac à main,
19:05pour tentative de cambriolage, c'est hyper violent.
19:08Et encore maintenant, quand vous voyez 20 ans de prison pour Dino Scala pour 56 victimes,
19:13ça veut dire qu'une victime pèse 4 mois dans la condamnation de Dino Scala.
19:17Et en France, on ne peut pas ajouter les peines les unes aux autres.
19:20Oui, ça c'est très important de bien le souligner,
19:23c'est-à-dire que même s'il reconnaissait 16 nouvelles affaires,
19:26là, il ne serait pas condamné à nouveau.
19:28Ce n'est pas cumulatif, on pourra le demander tout à l'heure à son avocat.
19:31Oui, il faudra lui demander comment ça se passe.
19:33Tout ça pour vous dire que c'est extrêmement dissuasif pour les victimes.
19:36Il faut savoir que Dino Scala a avoué, il semblerait qu'il suive
19:40son parcours psychiatrique et psychologique avec volonté en prison.
19:46On verra ce qui se passe par la suite pour lui.
19:48Mais les victimes, elles sont victimes à vie.
19:51La Sylvise a réussi à chiffrer le coût total des prises en charge en santé
19:56pour des victimes d'agressions et de viols.
19:589 milliards par an, c'est-à-dire des soins psychiatriques, psychologiques,
20:03des difficultés à vivre au quotidien, des troubles du comportement alimentaire,
20:08des symptômes anxio-dépressifs, elles auront toute leur vie à faire avec.
20:12Donc, des victimes qui parlent des décennies après,
20:15parce qu'elles trouvent le courage, parce qu'elles sortent progressivement
20:17de l'amnésie traumatique, c'est à souligner et c'est extrêmement courageux
20:21et elles ouvrent la voie aussi aux prochaines.
20:23Mais ce que vous nous expliquez, c'est que la justice,
20:26quand elle est rendue à travers un procès plus ou moins médiatique,
20:29et une série, une médiatisation importante, ça peut délier des langues.
20:33Ça, c'est important.
20:34Oui, ça c'est sûr que ça donne la possibilité à d'autres victimes de parler.
20:38La chose qu'on a appris, en fait, c'est que ça ne soigne jamais, ça ne guérit jamais.
20:43Toutes les victimes vous le diront, il y a beaucoup d'attentes pour ces procès.
20:47Ces procès, ils sont essentiels.
20:49C'est formidable quand ils ne sont pas faits à huis clos,
20:52parce qu'encore une fois, on brise une forme d'impunité et d'indulgence
20:55à l'égard des prédateurs.
20:56Mais ce n'est pas un traitement, ce n'est pas un honneur qu'on fait aux victimes
20:59parce que ça ne les guérit pas, ça ne les soigne pas.
21:01Quoi qu'il arrive, on leur rend juste justice.
21:03Alors, dans un instant, on va retrouver, je vous le disais,
21:05Maître Margot Mathieu, l'avocate de Dino Scala.
21:07On va lui demander ce qu'il faut penser de ces nouveaux faits
21:10qui ne sont pas tous caractérisés de viol.
21:12Il y a beaucoup d'agressions sexuelles et de tentatives de viol.
21:15Toutes ces nouvelles accusations sont-elles fondées ?
21:17On en parle dans un instant.
21:19A tout de suite sur Sud Radio.
21:25Dans l'affaire, dans l'affaire, sur Sud Radio.
21:27Entre midi et 13h, une émission en partenariat avec la revue Affaires Criminelles.
21:32Avec moi aujourd'hui, Joanna Rosenblum.
21:35Bonjour d'être là.
21:36Bonjour Stéphane.
21:37Merci d'être là, pardon.
21:38Psychologue, clinicienne.
21:39Avec moi également, Victor Lefebvre, rédacteur en chef d'Affaires Criminelles.
21:43Jean-Marie Bordry.
21:44Bonjour Stéphane.
21:45Et Adrien Pelletier, notre expert en communication.
21:48Alors, nous sommes rejoints par Maître Margot Mathieu,
21:51qui est l'avocate de Dino Scala
21:53et qui est également auteur du livre
21:55« Sambre, l'autre rive » aux éditions Michelon.
21:58Un livre qu'elle a co-écrit avec Plana Radénovic, qui est journaliste.
22:02Bonjour Maître, vous m'entendez ?
22:04Bonjour, je vous entends très bien, merci.
22:06Parfait.
22:07Nous le rappelions, Dino Scala a pu sévir pendant 30 ans
22:11dans le nord de la France et de l'autre côté de la frontière, en Belgique.
22:15C'est tout à fait incroyable.
22:16On peut se demander ce qu'a fait la justice pendant si longtemps.
22:21On aimerait avoir votre avis sur la question.
22:24Alors effectivement, c'est un homme qui est coupable
22:27de très nombreuses infractions pénales en matière sexuelle.
22:31C'est quelqu'un qui a commis et qui a reconnu
22:34une quarantaine d'agressions commises dans la région
22:36sur une période qui était très longue.
22:38Et c'est quelqu'un qui, quand il a été arrêté,
22:40quand il a été interpellé,
22:41a tout de suite reconnu cette quarantaine de faits commis
22:44de manière spontanée et sans la présence d'un avocat.
22:47C'est quelqu'un qui s'est tout de suite ouvert
22:50par rapport à la gravité de la situation,
22:52à la gravité des faits qu'il a commis.
22:54Vous dites en gros que les victimes dans cette affaire
22:59ont été traitées avec un grand mépris pendant 30 ans
23:02par des enquêteurs locaux assez limités pour rester polis.
23:07Tout à fait.
23:08Ce qui m'a choquée le plus à la lecture du dossier,
23:11c'est l'absence de moyens mis pour essayer
23:14de trouver les responsables de toutes ces agressions.
23:17Parce qu'en fait, il y a aujourd'hui un certain nombre
23:20d'agressions qui ont été analysées,
23:21mais il y en a en réalité plein d'autres
23:23qui ont été analysées dans le cadre de cette affaire,
23:25qui était une affaire, une instruction extrêmement ample.
23:29Et en réalité, ça a permis de faire ressurgir l'existence
23:32de très nombreux agresseurs sexuels dans cette région,
23:35mais également partout en fait.
23:37Et j'ai trouvé que le manque de sérieux
23:39avec lequel ces personnes avaient été interrogées,
23:41confrontées, a été extrêmement irrespectueux
23:46à l'égard des victimes.
23:47C'est quelque chose qui, je pense, a choqué tout le monde
23:49lors du procès.
23:50Maître, on a beaucoup parlé de défaillance manifeste
23:52dans l'enquête, mais est-ce qu'il ne faut pas reconnaître,
23:55et c'est encore plus grave, qu'il y a une défaillance manifeste
23:57dans plus de 50 enquêtes différentes,
23:59puisqu'on n'a pas réussi à les recouper à chaque fois,
24:01alors même qu'il aurait fallu pouvoir le faire ?
24:04Mais en fait, ce n'est pas 50.
24:06Là, ce sont des milliers d'enquêtes
24:07où les services de police ont été complètement défaillants.
24:10Et ce que je regrette, c'est qu'en réalité,
24:13en matière de violence sexuelle,
24:14encore aujourd'hui, il y a un manque de sérieux
24:17dans le traitement des plaintes.
24:19Il y a un manque de sérieux qui perdure aujourd'hui.
24:22Ça se manifeste comment ?
24:24Concrètement, quand une victime vient porter plainte
24:27pour le genre d'agression qu'a pu commettre Dino Scala,
24:30voire de viol, qu'est-ce qui vous fait dire
24:33que leur parole n'est pas accueillie de manière sérieuse ?
24:36Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que vous savez,
24:38quand on est avocat, on est parfois du côté de la défense,
24:41mais aussi parfois du côté des parties civiles.
24:43C'est mon cas, en tout cas.
24:44Et je relève que quand j'accompagne des personnes
24:46qui ont été victimes de violences sexuelles,
24:48très souvent, c'est un parcours des combattants pour elles.
24:51C'est-à-dire que la plainte,
24:52souvent, elles ne sont même pas informées
24:54du traitement de leur plainte.
24:55Est-ce que oui ou non, la plainte est classée ?
24:57Est-ce que oui ou non, elle est traitée ?
24:58Est-ce que oui ou non, le suspect,
25:00quand il y en a un, a été entendu ?
25:02Il y a très peu d'informations.
25:03Je pense qu'il y a déjà cette première énorme difficulté
25:07pour les victimes.
25:08La deuxième difficulté,
25:09c'est qu'il faut se battre procéduralement,
25:11ce qui n'est pas normal.
25:12En fait, il devrait y avoir des investigations
25:14de manière beaucoup plus fluide
25:16en matière de violences sexuelles.
25:18Et c'est vrai que ce n'est pas le cas.
25:20Alors, Maître, la première fois que vous avez rencontré
25:23votre client, Dino Scala, il était déjà en détention.
25:26Vous lui avez parlé très franchement
25:28et vous lui avez dit sans ménagement
25:30qu'il représentait le pire cauchemar pour une femme.
25:33Pour autant, il ne vous a d'abord pas récusé.
25:36Et puis, vous avez pu constater
25:38qu'il avait été très coopératif avec la justice.
25:42Et on a envie de vous demander,
25:43qu'est-ce que vous a appris tout ce chemin fait à ses côtés
25:47et en particulier le procès de juillet 2022 sur Dino Scala ?
25:52Alors, c'est vrai que quand on rencontre
25:55pour la première fois un client,
25:57puisque ça s'est fait dans un cadre de détention,
26:00quand j'ai rencontré Dino Scala,
26:02il avait déjà été arrêté.
26:03Il avait déjà avoué les faits qu'il a commis.
26:06Et quand je l'ai rencontré,
26:08évidemment, je lui ai dit ce que je pensais.
26:10Et j'ai été étonnée par le fait, déjà,
26:13qu'il comprenne ce que j'ai essayé de lui expliquer
26:17et surtout qu'il me dise,
26:18mais j'ai conscience de la gravité de tout cela.
26:21J'ai compris aussi qu'il avait mis en place
26:23un suivi psychiatrique dès son arrestation.
26:27Et en réalité, c'est quelque chose
26:29qui devrait être mis en œuvre
26:30de manière absolument systématique
26:32en matière de violence sexuelle
26:33et en matière de violence envers les femmes.
26:36C'est important quand une personne est incarcérée
26:40pour des faits de violence commis envers les femmes.
26:42Pour moi, ça me paraît fondamental
26:44d'aider cet homme,
26:46mais dans l'intérêt de la société,
26:48à comprendre les mécanismes de violence,
26:50à comprendre les raisons de son passage à l'acte.
26:52Parce qu'il faut comprendre
26:54qu'une personne qui est détenue
26:56aura à un moment la grande question de la réinsertion,
26:59c'est-à-dire dans quel contexte
27:01cette personne va être réinsertée dans notre société.
27:03C'est pour ça que je trouve fondamental,
27:05et j'ai été marquée dans le cadre du traitement
27:07du dossier de Dino Scala,
27:09j'ai été marquée par le fait que ce suivi psychiatrique
27:11ait été mis en place dès le début.
27:13J'ai trouvé ça très positif.
27:15Alors cet homme, il est en détention,
27:18il est coopératif.
27:20Est-ce qu'il a eu à un moment ou à un autre
27:22conscience de la gravité
27:24de ce qu'il faisait subir à toutes ses victimes ?
27:27Ou c'est quelqu'un qui a, je dirais,
27:29avec le temps pris beaucoup de confiance,
27:31d'assurance et qui avait un sentiment d'impunité ?
27:34Ça c'est une question qui se pose.
27:36Bien sûr, c'est une question
27:38qui est effectivement très intéressante
27:40et qu'on se pose tous face à la gravité
27:42des faits qui ont été commis
27:44et à l'ampleur aussi de ces agissements.
27:47Ce qui est certain, c'est que
27:49au moment des faits,
27:51il a toujours dit qu'il n'avait aucune conscience
27:54non seulement de la gravité de ce qu'il faisait,
27:57mais surtout de l'impact
27:59que cela avait sur les victimes.
28:01Et ce qui a été vraiment un moment clé
28:03dans cette affaire judiciaire,
28:05c'est le procès.
28:06En fait, le procès, c'est un moment
28:08où cet homme a rencontré
28:10et a été confronté de manière
28:12tout à fait réelle aux récits des victimes
28:14qui ont eu le courage de venir à la barre,
28:16parler de ce qu'elles avaient subi.
28:18Et ça a été un moment important
28:20par sa prise de conscience
28:22non seulement de la gravité des faits,
28:24ce qu'il avait commencé à réaliser,
28:26mais aussi de la réduction,
28:28du gâchis, de la violence
28:30de tout ce qu'avaient subi les victimes.
28:32Et je pense qu'il est fondamental
28:34dans ce type de dossier
28:36où il est question de violence sexuelle,
28:38que les victimes soient en mesure
28:40de dire quelles ont été
28:42les conséquences
28:44des agissements sur leur vie
28:46et sur leurs personnes.
28:48Maître,
28:50Dino Scala a sévi pendant extrêmement longtemps
28:52en continuant ses crimes.
28:54Avant de se faire arrêter,
28:56il se voyait déjà comme un criminel en cavale,
28:58en liberté,
29:00ou est-ce qu'au contraire il n'en avait
29:02qu'une conscience assez diffuse ?
29:04Ce que décrivent les experts psychiatres,
29:06c'est qu'il avait construit
29:08un mécanisme de clivage absolu
29:10où il y avait vraiment l'homme criminel
29:12et l'homme qui était
29:14dans sa vie de famille
29:16avec sa carrière,
29:18son travail,
29:20son rythme.
29:22Il avait vraiment créé deux mondes.
29:24Ce que décrivent les experts psychiatres,
29:26c'est une double personnalité,
29:28ce sont leurs termes,
29:30qui empêchait la prise de conscience.
29:32Tout ça s'est réellement
29:34écroulé au moment où
29:36il a été incarcéré et mis face
29:38à ses crimes
29:40et à tous ces délits qu'il avait commis.
29:42L'étude de son passé
29:44a-t-il permis
29:46de révéler des violences intrafamiliales ?
29:48Souvent, dans ce genre
29:50d'affaires,
29:52sans excuser,
29:54on arrive à expliquer
29:56qu'une partie du profil du violeur,
29:58en particulier du violeur en série,
30:00vient de violences
30:02familiales
30:04subies par lui-même.
30:06Est-ce que c'est le cas dans l'affaire
30:08qui nous concerne aujourd'hui, Dino Scala ?
30:10Ce qui a été
30:12marquant lors du procès,
30:14c'est que la première victime de violences sexuelles
30:16n'était en réalité pas une victime
30:18de Dino Scala, mais c'était la sœur
30:20de Dino Scala qui venait parler de ce qu'elle avait
30:22subi, des viols qu'elle avait subis,
30:24de la part de leur père.
30:26C'était la première victime parce que,
30:28lors d'un procès, on étudie d'abord
30:30la personnalité de l'accusé,
30:32ce qui faisait qu'on a d'abord, avant d'entendre
30:34les personnes ayant été victimes
30:36de violences sexuelles de la part de Dino Scala,
30:38on a entendu sa sœur
30:40et un certain nombre d'autres témoins.
30:42Mais vous avez, lorsqu'elle a prononcé
30:44ces mots, lorsqu'elle a parlé de la violence sexuelle
30:46qu'elle a subie quand elle était petite,
30:48ça a été un moment terrible
30:50parce que c'est un moment où on a
30:52compris aussi l'environnement
30:54dans lequel, et l'omerta aussi,
30:56de ces violences intrafamiliales
30:58et c'était très éclairant
31:00pour comprendre effectivement la personnalité
31:02de Dino Scala, qui lui-même s'est ouvert
31:04sur les violences qu'il avait subies de la part de son père.
31:06Dans un instant, on va revenir avec vous
31:08sur l'enquête et sur les nouveaux faits.
31:10On va voir s'ils sont caractérisés
31:12et si Dino Scala pourrait être
31:14à nouveau tenu responsable de ces faits.
31:16Vous restez avec nous, on se retrouve dans un instant
31:18sur Sud Radio.
31:20Sud Radio, l'affaire dans l'affaire,
31:22Stéphane Simon.
31:24En compagnie de Victor Lefebvre,
31:26rédacteur en chef de la revue Affaires Criminelles,
31:28d'Adrien Pelletier,
31:30de Jean-Marie Bordry, de nos deux
31:32invités aujourd'hui, Johanna Rosenblum,
31:34psychologue clinicienne,
31:36rebonjour Johanna, et
31:38Maître Margot Mathieu, l'avocate de
31:40Dino Scala, également auteur de
31:42Sambre, l'autre rive, aux éditions
31:44Michelon, qu'elle a co-écrit avec
31:46Plana Radenovic, journaliste.
31:48Alors, vous l'avez compris, nous revenons
31:50sur l'affaire du violeur de la Sambre, un violeur
31:52en série, Dino Scala,
31:54qui a sévi pendant près de 30 ans, entre
31:562008 et
31:581988. Il y a quelques jours,
32:00de nouvelles occasions, de nouvelles
32:02accusations, pardonnez-moi, pas moins
32:04de 16 affaires de viol,
32:06tentatives de viol, agressions sexuelles
32:08sont tombées,
32:10ont été révélées,
32:12et que la justice, on peut dire, aimerait
32:14mettre au compte
32:16de Dino Scala ces agressions.
32:18Maître Margot Mathieu,
32:20Dino Scala a de nouveau
32:22été interrogé, cette fois sur ses
32:2416 nouveaux faits.
32:26Il avait reconnu la
32:28majeure partie des faits reprochés
32:30entre 2008 et 1988,
32:32et cette fois-ci, il
32:34nie catégoriquement les faits.
32:36Qu'est-ce qu'il faut entendre ?
32:38Alors, ce qui est important, c'est
32:40qu'il faut comprendre un point crucial,
32:42c'est que ces nouveaux faits ne sont pas
32:44des nouveaux faits, c'est-à-dire que ce sont des faits qui avaient
32:46été écartés, en réalité, du premier
32:48dossier d'instruction,
32:50c'est-à-dire qu'il avait déjà été
32:52pris la décision
32:54de ne pas imputer, de ne pas tenter
32:56d'imputer ces faits à Dino Scala.
32:58Ces dossiers avaient été écartés, d'ores et déjà.
33:00Il y a eu ensuite le procès,
33:02et aujourd'hui, juste
33:04après le procès,
33:06on essaie de revenir, finalement,
33:08sur cette décision en tentant
33:10d'imputer ces faits à Dino Scala.
33:12Il y a quand même, là, de nouveau,
33:14et je le critique, je ne peux que le critiquer,
33:16une incohérence judiciaire,
33:18un manque, aussi,
33:20je pense,
33:22de sérieux,
33:24les méthodes sont totalement
33:26approximatives, et c'est vrai
33:28que tout ça est extrêmement critiquable.
33:30Donc, nous,
33:32évidemment, nous avons été entendus par le juge d'instruction
33:34et nous avons répondu à la totalité des questions.
33:36Il a accepté de répondre
33:38à toutes les questions posées par la juge d'instruction,
33:40et au terme du premier interrogatoire
33:42de mon client, il a d'ores et déjà
33:44été décidé par la juge d'instruction d'écarter
33:46certains faits.
33:48L'instruction va encore durer un certain
33:50temps, on a fait des demandes d'actes,
33:52des demandes d'actes vont être formulées
33:54dans le courant des prochains jours.
33:56On est au début d'une nouvelle
33:58affaire, mais qui n'a rien
34:00à voir avec l'affaire qui était initialement reprochée
34:02à Lino Scala. Alors, il y a un point
34:04de droit que l'on soulevait dans la première
34:06partie de l'émission, qui était de savoir si ces
34:08peines étaient
34:10cumulatives ou non.
34:12C'est-à-dire que s'il reconnaissait des nouveaux
34:14faits, est-ce que pour autant, il pourrait
34:16être condamné à nouveau
34:18à avoir sa peine
34:20de prison allongée ou non ?
34:22Mais c'est pour ça, en fait.
34:24C'est très important dans la question que vous posez,
34:26effectivement. Non, ça ne changerait
34:28rien, parce qu'il y a ce qu'on appelle,
34:30dans ces situations, une confusion
34:32de peines. En fait, en France,
34:34on part du principe, le système judiciaire
34:36a été créé ainsi.
34:38À partir du moment où une personne n'a pas été
34:40condamnée, on ne peut pas faire
34:42ce qu'on appelle un cumul de sanctions.
34:44C'est-à-dire que tant qu'elle n'a pas été arrêtée
34:46et condamnée définitivement,
34:48on ne peut pas lui reprocher
34:50et cumuler les peines, comme c'est le cas, par exemple,
34:52aux Etats-Unis, où chaque peine
34:54correspond à un montant,
34:56à un certain nombre d'années de prison.
34:58Au contraire, là, s'il devait
35:00être condamné au terme d'une procédure,
35:02on n'y est pas, puisqu'encore une fois,
35:04on n'est qu'à l'ouverture d'une instruction.
35:06On est très loin d'une nouvelle
35:08condamnation, mais dans l'hypothèse
35:10où il y aurait une nouvelle condamnation, il y aurait ce qu'on appelle
35:12une confusion de peines.
35:14Dinozgan n'a en réalité aucune
35:16raison de mentir, puisque de toute façon, il a déjà
35:18été condamné au maximum encouru
35:20pour les faits qu'il a commis.
35:22Et je rappellerai aussi que les nouveaux faits sont
35:24principalement des agressions sexuelles,
35:26des faits délictuels pour lesquels la peine
35:28encourue est bien moindre que 20 ans.
35:30Ce sont des faits qui sont délictuels.
35:32Maître, vous avez dit tout à l'heure
35:34que le but de la justice était de pouvoir
35:36aussi réinsérer
35:38les condamnés après
35:40leur avoir fait purger leur peine.
35:42Est-ce qu'aujourd'hui, un homme comme Dinozgan
35:44vous paraît réinsérable
35:46si le terme existe,
35:48dans la société, une fois qu'il sera libéré
35:50et qu'il aura purgé sa peine ?
35:52Moi, il ne me paraît rien du tout.
35:54Ce n'est pas à moi de déterminer cela.
35:56Je suis juste avocate de la Défense
35:58et ma conviction personnelle ne vous intéresse probablement pas du tout.
36:00Par contre, des experts psychiatres
36:02se sont penchés sur cette question
36:04et ont tranché véritablement en faveur,
36:06sans l'ombre d'une hésitation,
36:08d'une réinsertion tout à fait
36:10sereine et en sécurité.
36:12C'est-à-dire qu'il n'y a pas
36:14de risque de récidive dès lors que
36:16vous avez un homme qui reconnaît les faits,
36:18qui assume la gravité,
36:20qui répond aux questions,
36:22qui ressent une empathie tout à fait sincère
36:24à l'égard des victimes et surtout
36:26qui accepte la sentence,
36:28qui accepte la responsabilité pénale,
36:30qui a mis en place un suivi psychiatrique.
36:32Le risque de récidive,
36:34selon les experts,
36:36il est nul.
36:38Il n'existe pas.
36:40Malgré tout, et vous l'avez dit vous-même
36:42quand vous l'avez vu la première fois,
36:44vous comprendrez que pour beaucoup de femmes,
36:46lorsqu'elles apprendront qu'ils se retrouveront à nouveau dans la nature,
36:48ce sera le retour d'un cauchemar possible.
36:50Mais il ne faut pas penser que
36:52Dino Scala n'est ni le premier homme
36:54accusé de violences sexuelles en Série
36:56ni le dernier qui sera condamné.
36:58Il y a d'ores et déjà des hommes
37:00qui ont commis des faits de violences sexuelles
37:02et de viols en Série
37:04qui ont purgé des peines et qui ont été
37:06réinsérés dans notre société.
37:08C'est le principe même
37:10de notre état de droit,
37:12c'est-à-dire des peines qui sont déterminées
37:14et qui permettent ensuite la réinsertion en société.
37:16Vous avez de très nombreuses personnes
37:18qui ont été d'ores et déjà
37:20réinsérées dans notre société
37:22sans difficulté et sans réitération des faits.
37:24J'aimerais revenir sur les faits en particulier.
37:26On parlait tout à l'heure de la signature
37:28de Dino Scala.
37:30Est-ce que dans ces
37:32nouveaux faits qu'on essaye de lui faire
37:34porter, on retrouve
37:36le même mode opératoire que celui
37:38de Dino Scala ou ses
37:40lointainements voisins ?
37:42En fait, c'est dramatique
37:44ce que je vais vous dire et c'est là aussi
37:46inquiétant pour tout le monde, je peux l'entendre.
37:48Pour moi, la première, c'est qu'il y a en réalité
37:50des centaines d'hommes
37:52qui ont un mode opératoire totalement
37:54similaire à celui de Dino Scala.
37:56C'est-à-dire que s'en prendre à des femmes
37:58de tout âge,
38:00que ce soit le matin ou le soir
38:02voire même en journée, avec un couteau
38:04en les attrapant par derrière,
38:06c'est un mode opératoire qui est très
38:08commun. Et au dossier,
38:10nous avons d'ailleurs
38:12nous sommes sur le point de formuler
38:14cette demande d'Axe, c'est-à-dire que nous, ce qu'on souhaiterait
38:16c'est que soient entendus dans ce cas-là tous les suspects
38:18qui ont un mode opératoire totalement
38:20identique à celui de Dino Scala.
38:22Je pense qu'il faut vraiment, ne serait-ce que par respect
38:24à l'égard des victimes,
38:26dire la vérité. Et oui,
38:28ce mode opératoire n'est pas un mode
38:30opératoire unique et non, il n'y a pas de
38:32signature criminelle dans ce dossier.
38:34D'accord. Alors, on a
38:36quand même conscience que
38:38les faits sont extrêmement
38:40graves. Est-ce que
38:42vous nous avez expliqué
38:44que Dino Scala
38:46en avait lui aussi pleinement
38:48conscience ? Il est,
38:50je crois, très collaboratif
38:52avec la justice et
38:54spontanément se propose même d'être
38:56étudié. Vous nous le confirmez ?
38:58Avant de demander à Johanna Rosenblum
39:00si ça fait progresser des sciences
39:02criminelles, un tel acte de
39:04volontariat, est-ce que c'est dans cet
39:06état d'esprit qu'il se trouve toujours ?
39:08Alors, ce n'est pas qu'il propose
39:10d'être étudié, parce que ça pourrait
39:12paraître très égocentrique de sa part, mais
39:14c'est juste qu'il a été contacté,
39:16et moi-même, par différentes
39:18personnes, des personnes qui sont victimes de violences sexuelles
39:20et qui m'ont interrogé
39:22sur ce qu'on appelle la justice restaurative,
39:24qui est vraiment quelque chose qui me tient énormément
39:26à cœur, c'est-à-dire, ce sont des
39:28ateliers qui se fondent sur le volontariat,
39:30qui permettent à des victimes de violences
39:32sexuelles de rencontrer des auteurs de violences
39:34sexuelles et de
39:36tenter, dans un cadre vraiment
39:38évidemment très
39:40serein et encadré,
39:42d'avoir un dialogue,
39:44et d'essayer de comprendre, de restaurer
39:46un dialogue entre ces deux
39:48personnes. Et à la demande
39:50de plusieurs victimes de violences sexuelles, j'ai
39:52demandé à mon client s'il accepterait
39:54de participer à ce type
39:56d'atelier de justice
39:58restaurative, et il l'a accepté.
40:00Voilà juste, effectivement,
40:02l'état d'esprit dans lequel il se trouve
40:04Alors, on aura des nouvelles
40:06informations sur
40:08ces affaires en cours,
40:10dans quel calendrier mettre ?
40:12Alors,
40:14c'est difficile à dire, parce qu'en plus, il y a ce qu'on appelle
40:16le secret de l'instruction, c'est-à-dire que moi, je ne suis
40:18pas autorisée à parler de ce dossier qui est
40:20nouvellement en cours, puisque
40:22c'est très récent, cet interrogatoire,
40:24donc je ne peux pas parler
40:26du calendrier à venir. Ce qui est certain,
40:28c'est qu'on demandera évidemment
40:30à ce que des investigations sérieuses soient menées
40:32pour essayer de déterminer qui sont les auteurs
40:34de ces infractions, mais on ne va pas se mentir
40:36qu'hélas, quand vous avez
40:38des infractions qui datent de 1990,
40:40les investigations, elles auraient dû
40:42être menées spontanément à l'époque
40:44et c'est aujourd'hui bien tard
40:46que la justice s'intéresse
40:48à ces dossiers, c'est lamentable
40:50qu'elle s'intéresse si tardivement
40:52à ces victimes.
40:54Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Maître Margot Mathieu.
40:56Je rappelle le nom du livre
40:58également que vous avez consacré à cette affaire
41:00« Sambre, l'autre rive »
41:02aux éditions Michelon. Très bonne journée à vous.
41:04Johanna Rosenblum,
41:06on voit que c'est important
41:08un criminel qui collabore avec la justice.
41:10Est-ce que ça fait progresser les sciences criminelles
41:12et est-ce que c'est fréquent ?
41:16Moi, je serais un petit peu plus
41:18timide
41:20quant à l'éventuelle
41:22collaboration d'Innoscala.
41:24Déjà, par rapport à ce
41:26qui a été dit sur les expertises
41:28comme quoi la récidive était quasiment
41:30nulle
41:32dans le cas d'Innoscala s'il était réinséré.
41:34Franchement, s'il y a bien une chose qu'on ne sait pas faire
41:36en santé, que ce soit en santé physique ou en santé
41:38mentale, c'est faire
41:40de la prévention de la
41:42récidive. On est tous incapables
41:44de savoir comment il va se comporter.
41:46Son comportement comme ça
41:48qui semble être à l'écoute,
41:50qu'il reconnaît,
41:52qu'il suggère
41:54de participer à une justice restaurative,
41:56c'est aussi fait dans le but
41:58d'une remise de peine ou d'avoir
42:00une forme de rédemption.
42:02Ce n'est pas toujours d'une sincérité absolue.
42:04Non, pas du tout.
42:06Quant à la sévérité éventuelle
42:08de cette justice qui imputerait
42:10à Innoscala les 16 nouvelles
42:12plaintes, sincèrement, comme l'a dit
42:14très bien Maître Mathieu, s'il y avait une peine,
42:16elle ne s'ajouterait pas aux 20 ans
42:18déjà. A qui ça profite ?
42:20A personne. Les victimes n'ont aucun
42:22intérêt à accuser, à acculer
42:24un prédateur qui ne serait pas leur agresseur.
42:26Elles demandent juste justice
42:28et elles ne pourront pas prétendre
42:30à une peine supplémentaire.
42:32Donc non, on est un peu
42:34comme ça encore, en train de cafouiller
42:36en criminologie
42:38en France. Je trouve qu'il y a toujours
42:40une indulgence et une permissivité énorme
42:42à l'égard des agresseurs
42:44et une remise en doute
42:46perpétuelle des victimes.
42:48On n'a rien à apprendre.
42:50Enfin, je veux dire, on ne découvre rien ici.
42:52On devrait apprendre des pays anglo-saxons
42:54et notamment des Etats-Unis qui sont largement
42:56plus en avance avec nous et qui ont des
42:58psychologues, des psychiatres spécialisés
43:00en criminologie à tous les étages de
43:02l'enquête et pas seulement à la fin quand il s'agit
43:04de faire une expertise. Donc on a encore beaucoup
43:06de progrès à faire. – Merci Joanna Rosenblum
43:08d'avoir apporté toutes ces
43:10nuances. On vous retrouve prochainement
43:12sur BFM avec Dominique Rizet
43:14qu'on aime beaucoup aussi ici.
43:16Merci à tous de nous avoir suivis.
43:18Vous pouvez retrouver Affaires
43:20Criminels sur le site
43:22affaires-criminels.fr
43:24et puis nous allons rejoindre
43:26dans un instant, comme tous
43:28les samedis, Alain Marti qui nous
43:30amène sur les routes des vins de France. – Oui, le vin qui devient
43:32de plus en plus durable et écologique. On vous
43:34montrera deux exemples entre le Bordelais
43:36et le Sancerre. – Allez, à tout de suite
43:38sur Sud Radio.

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