LES DANGERS DE L'OBÉSITÉ : LEUR COMBAT

Tibo InShape

avant-hier

Catégorie

🥇

Sport

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00Tu pèses combien aujourd'hui ?

00:01Aujourd'hui, je pèse 145 kilos.

00:02Et tu pesais combien avant ?

00:03254.

00:04Et je suis descendu à 141, mais j'ai repris un peu, ce qui est normal, parce que j'ai vachement perdu très vite.

00:10Maëlys, combien tu pèses aujourd'hui ?

00:12Alors ça, par contre, je le garde pour moi.

00:14D'accord, très très vite. Il n'y a pas de souci.

00:15Combien tu pesais avant ?

00:17Je le garde pour moi aussi, parce que je n'assume pas encore. C'est encore difficile.

00:19Il n'y a pas de problème. Ta réponse permet aujourd'hui de comprendre.

00:22Ce que je peux te dire, c'est que j'ai eu une perte de 15 kilos en l'espace de 6 semaines.

00:26Thibaut, est-ce que tu peux raconter un peu ton parcours, ton enfance ?

00:29Comment tu as pris du poids ? Comment tu as perdu du poids ? Raconte-nous un peu ta vie.

00:32J'étais un beau bébé. Je pesais quand même presque 4 kilos.

00:35J'ai toujours été obèse dans toute ma vie.

00:36Selon toi, ton obésité, elle vient d'où à la base ?

00:39Des gènes. J'ai fait plein de régimes. J'ai été suivi par plein de nutritionnistes, plein de docteurs.

00:44Ça n'a jamais marché. Et au final, ils m'ont appris qu'en fait, ça vient des gènes.

00:48Mon père est costaud, ma mère est maigre. Et en fait, j'ai hérité des gènes de mon père.

00:51Selon toi, qu'est-ce qui t'a fait prendre du poids alors ?

00:54La séparation avec ma sœur à la maternelle. Donc c'était tout bête, même prouvée, etc.

00:58Quand tu dis séparation, ça veut dire qu'elle est passée dans une autre école ?

01:01Non, moi j'étais à la maternelle, elle est passée en école primaire.

01:04Mon corps, il a réagi avec la nourriture pour avoir un peu plus de plaisir, pour compenser ce vide.

01:09Ok, ok. Est-ce que quand tu étais petit, toi, quand tes parents te préparaient à manger,

01:12ils te faisaient manger des légumes ? Comment ça se passait ?

01:14Je mangeais des légumes, je mangeais des protéines, des féculents, mais peut-être mal cuisiné

01:19parce que c'était toujours avec de la graisse. Vu que je viens du Gers, on a le canard.

01:23Ah oui, le foie gras !

01:25À mes 19 ans, j'ai mon père qui est décédé. Il est mort dans mes bras, il s'est électro-oculé.

01:29J'ai essayé de le réanimer pendant 15 minutes. Donc c'est très dur.

01:33Tout mon passé, toutes les souffrances que j'ai accumulées, etc., ça m'a fait un burn-out pendant mon école d'ingénieur.

01:37Donc je n'ai pas pu réussir mes études. J'arrivais plus à me concentrer.

01:41Et puis je passais de 170 à 208 kg.

01:44La nourriture, c'était vraiment le seul truc qui te procurait un peu de bien ?

01:46Ouais.

01:47Au moment, tu as commencé à prendre du poids, Max ?

01:48J'ai perdu mon père, j'avais 10 ans. Je faisais déjà à 10 ans 80 kg.

01:51Et là, j'ai pris un peu plus de poids encore.

01:53J'ai fait un premier centre d'amaigrissement à 14 ans.

01:55Je suis rentré là-bas, je faisais 120 kg à peu près.

01:57J'ai fait un autre centre d'amaigrissement, je suis ressorti à 70 kg.

02:00Waouh !

02:01J'étais venu fin. Pas beaucoup de muscles parce qu'il n'y avait pas beaucoup de muscles à l'époque.

02:05Et ensuite, il y a eu des périodes dans ma vie qui ont été très dures.

02:08Des décès, je me suis mis à fumer beaucoup, beaucoup, beaucoup.

02:12Et du coup, j'ai repris, je comptais jusqu'à 120 kg jusqu'à l'année dernière.

02:15130 kg.

02:16À quel moment tu as commencé à prendre du poids ?

02:18J'ai toujours arrêté un petit peu au-dessus des curseurs toute ma vie.

02:21Et puis il y a eu un traumatisme assez fort dans ma vie quand j'avais 19 ans.

02:26Et à partir de là, en fait, je n'ai plus du tout eu la maîtrise de mon corps.

02:30Est-ce qu'on peut dire qu'est-ce que c'est ?

02:31J'ai eu un décès dans ma vie. L'amour de ma vie qui est décédé.

02:33Je pense que c'est important de le dire parce qu'il y a des gens qui ont vécu les mêmes choses

02:36et qui vont pouvoir s'y rattacher.

02:38Ici, ils nous apprennent à bien nous nourrir, franchement.

02:41Je ne me cache pas qu'au début, on trouve la nourriture pas très bonne.

02:44Bien sûr, bien sûr.

02:45Mais c'est équilibré.

02:46C'est légumes, féculents, protéines.

02:49C'est des plats bien préparés, bien construits.

02:51Grâce à ça, on perd énormément de poids très rapidement.

02:54Avant de venir ici, je mangeais 200 g de pâtes crues par repas.

02:57Je ne mangeais vraiment aucun légume, aucun fruit.

03:00Je me mettais de steak, beaucoup de fromage.

03:02J'ai des boissons.

03:04Je t'accroche, je buvais un litre cinq de soda par jour.

03:06On est très, très bien encadrés.

03:09Ce sont des gens qui sont bienveillants, qui sont sans jugement, qui sont compétents.

03:13Parce que c'est très compliqué.

03:14C'est important aussi.

03:14Parce que la plupart parlent de régime.

03:16Et en fait, on comprend qu'au contraire, il faut arrêter les restrictions.

03:20Parce que quand on est dans les restrictions, on développe des troubles alimentaires.

03:23Est-ce que tu voyais la nourriture comme une addiction ou pas ?

03:25En fait, on se dit que dès qu'on est mal, dès qu'on est contrarié, on se réfugie dans le seul truc le plus facile qu'on a, c'est la nourriture.

03:32Qui te provoque, qui te fait du bien.

03:34Pour moi, c'était une sensation de bonheur parce que je me faisais plaisir par de la nourriture.

03:38Donc je me disais que j'allais me consoler avec ça.

03:40Comme un fumeur qui fume avec des cigarettes.

03:42Exactement, c'est une addiction.

03:43Est-ce que tu as eu des troubles alimentaires, toi ?

03:45J'avais des pulsions.

03:46Ça va être une pensée obsédante sur la nourriture qu'on ne maîtrise plus du tout.

03:50Moins on a envie d'y céder, plus elle revient dans la tête.

03:52C'est-à-dire qu'on a un problème souvent émotionnel, on va avoir une tristesse, besoin de réconfort, de quoi que ce soit.

03:57Et on va aller chercher du coup la réponse.

03:59Pourquoi pas dans l'alimentaire, mais ça peut être dans d'autres choses.

04:01Le sexe, ça peut être la drogue, ça peut être l'alcool, ça peut être toutes sortes de réponses.

04:05La différence avec une personne normale, qui va l'avoir également, c'est qu'elle va avoir la pulsion, elle va y céder, et puis elle va trouver la réponse émotionnelle.

04:13Et donc ça va s'arrêter.

04:14Une personne, souvent, qui a des troubles alimentaires, va culpabiliser, va avoir honte, va avoir en fait une émotion négative, ne va pas profiter de l'instant où elle sait de sa pulsion, ce qui n'est pas un problème en fait.

04:25Et du coup, c'est pour ça qu'on continue, on continue, et qu'il y a des vrais troubles alimentaires qui se développent.

04:29C'était le déclic pour toi de te dire, ok, là je pèse 250 kilos, faut que je me reprenne en main ?

04:34Alors le déclic, ça a été un ami, un ami de la famille qui m'a attrapé en soirée, qui m'a mis les quatre vérités en face, et je l'en remercie encore beaucoup aujourd'hui.

04:41Il m'a dit, est-ce que tu te vois ? Je lui dis, oui, tu te sens bien ? Je lui dis, ben oui.

04:45Il m'a dit, non, tu te sens pas bien. Je lui dis, pourquoi ? Et en fait, il m'a expliqué, t'es obèse.

04:48Il m'a pas dit que t'es gros, parce que le mot gros, j'aime pas ce mot-là, parce que ça décrit, on ne peut décrire un objet.

04:53Alors quand on dit d'une personne qui est grosse, on pourrait le décrire comme un objet alors que c'est un être humain.

04:57D'accord, ok.

04:57Il m'a dit, tu n'arrives pas à vivre, tu ne peux pas profiter de ça, tu ne peux pas faire ça avec nous, tu ne peux pas te promener.

05:02Et là, en fait, j'ai eu un déclic dans ma tête.

05:04Ça m'a cassé, en fait. Je me suis vraiment écroulé, j'ai pleuré devant lui, alors qu'il m'a bien fait comprendre qu'en fait, j'étais en train de détruire ma santé.

05:10À quel moment t'as eu ce déclic ? Ok, il faut que je perde du poids, là, ça ne va plus.

05:13Déjà pour mon dos, parce que je ne peux plus travailler. Je ne peux plus, je suis logisticien et ajusteur-monteur.

05:18Je ne suis plus en train de faire du rugby, j'ai des problèmes d'audition.

05:20Trop de mêlées ?

05:21Non, je n'ai pas eu le temps de faire des mêlées. J'ai eu deux cholestéatomes et ça peut mener vers un cancer de l'oreille.

05:26Ok, ok.

05:27J'ai l'interdiction de faire du rugby.

05:28C'est sûr qu'à 254 kg, on ne peut pas faire tout ce qu'on a envie de faire, on ne peut pas profiter des gens, on ne peut pas se promener.

05:34On est vite essoufflé, on est vite fatigué. Donc, en clair, la vie, ce n'est pas une vie.

05:38Grâce à lui, j'ai eu le déclic et aujourd'hui, je la remercie parce que je revis, c'est une nouvelle vie.

05:42Pour moi, il m'a sauvé la vie.

05:43J'ai vu un rhumatologue il n'y a pas si longtemps que ça qui m'a dit que je dois changer de travail, je dois arrêter le foot, je dois arrêter tout ça et je ne pourrais pas le reprendre si je ne fais pas attention à moi.

05:52Tu as dit que si tu veux reprendre des activités que tu avais avant, il faut que tu partes du poids.

05:55Je perds du poids.

05:55Objectif, là ?

05:56J'ai eu le déclic quand j'ai passé mes 18 ans où vraiment je voulais perdre énormément de poids. Je faisais à peu près 170 kg.

06:02Combien tu mesures ?

06:031m80.

06:04Je n'ai jamais accepté mon corps. Ça a été toujours compliqué de vivre avec ce corps. Faire ses lacets, prendre une chaise, on se dit « Ah, elle ne va pas supporter mon poids ».

06:12Stressé continuellement, en fait.

06:14Par exemple, si tu veux aller au restaurant, quelque chose de bête, c'est la première chose que tu vas regarder, c'est si les sièges sont adaptés.

06:19C'est quand même quelque chose de terrible de se dire qu'on ne peut pas vivre normalement.

06:22C'est assez angoissant, au final. C'est des questions bêtes que les jeunes n'ont pas à se poser, mais que nous, on se pose.

06:28Donc souvent, on prend les personnes obèses pour des personnes apathiques, mais on trimballe un poids sans arrêt qui est assez terrible.

06:33Si la détermination suffisait pour perdre du poids, ça fait longtemps que beaucoup d'entre nous serions minces.

06:39J'adore le sport. J'aime vraiment le sport. Même en étant à 154 kilos, on peut faire du sport à mon rythme, mais j'en faisais.

06:46Et à côté, comme je suis coach de sport aussi, ça aide aussi.

06:49T'as passé des diplômes ?

06:50Je suis coach de foot en district, mais je commence à passer des diplômes et pourquoi pas devenir après coach sportif.

06:56Ça serait un rêve délice.

06:57Trop bien, bien sûr.

06:58J'ai essayé de faire le suivi Team InShape.

07:01C'est vrai ?

07:02Salle tous les jours, rigue, danse, salade.

07:04Bien.

07:04Pendant deux ans, j'ai perdu 40 kilos tout seul.

07:09Putain.

07:10Au début, ça a été hyper compliqué.

07:12Mentalement, il fallait se mettre des terres.

07:14Après deux ans et demi où j'ai quasiment pas bougé, je faisais 50 mètres, j'ai été chaos.

07:17Des douleurs de dingue.

07:18Le pire, c'est le regard des gens envers soi, surtout pour nous et pour les familles, parce que les familles empathisent beaucoup.

07:23Ok, même les familles, ok.

07:24Plus on est dans l'obésité, plus on s'enferme, on se crée une bulle, on se sert de notre obésité comme une carapace au final.

07:30Plus on est dedans, plus on s'enfonce et plus on prend du poids.

Recommandations