Isabelle Huppert et Thierry Klifa nous racontent "La Femme la plus riche du monde"

Marie Claire

22/05/2025

Librement inspiré de l’affaire Bettencourt, "La Femme la plus riche du monde", présenté hors-compétition au Festival de Cannes, est l’un des films français les plus attendus de l’année. Auprès du réalisateur Thierry Klifa, Isabelle Huppert nous parle, depuis la Croisette, de son rôle, de l’importance de se détacher d’une histoire réelle et de son alchimie avec Laurent Laffite.

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00:00Franchement, d'aller au bal avec la reine du bal, franchement, c'est encore plus joyeux.

00:08C'est une couronne bien lourde à porter.

00:11Je suis allé la voir, alors c'est très chic, je suis allé la voir à New York,

00:14où tu jouais une pièce de l'adaptation de Florian Zeller.

00:19Et j'ai dit à Isabelle, au départ, qui avait lu le scénario,

00:23je lui ai dit, en fait pour moi, ce personnage c'est Leonardo DiCaprio dans le loup de Wall Street.

00:28Et Isabelle me dit, en co.

00:31Il fallait s'amuser avec un personnage aussi haut en couleur,

00:34c'est rare d'écrire des personnages qui ont un tel panel,

00:40qui peuvent être à la fois séduisantes, drôles, cruelles.

00:47C'est comme jouer un super-héros, jouer la femme la plus riche du monde,

00:49c'est impossible à imaginer, c'est comme si tu faisais Batman.

00:54Ah non, moi je ne relève aucun défi, je suis beaucoup trop fariseuse.

00:58pour ça, et pas assez courageuse.

01:00Non, j'ai horreur des défis moi.

01:01Il y avait dans le scénario, dans l'écriture du scénario, dans les dialogues,

01:04quelque chose qui tout de suite nous annonçait là où on allait pouvoir aller, tous les comédiens.

01:10Il fallait au fond prendre une certaine distance vis-à-vis de l'histoire,

01:14mais il fallait surtout que ça devienne une pure fiction pour nous.

01:16C'est comme ça qu'on avait le plus de liberté possible.

01:20Moi déjà, quand je vois un film et qu'on me dit que c'est aspiré d'une histoire réelle,

01:24moi ça m'inspire, plutôt que la perspective d'un plaisir que je vais prendre,

01:30ça m'inspire toujours une petite méfiance,

01:31parce que le fait que ça soit inspiré d'une histoire réelle,

01:38ce n'est pas la certitude que ça va être un bon film, de toute façon.

01:41Donc pour moi, ce n'est pas un gage de qualité.

01:43On a beaucoup travaillé sur les costumes, sur la coiffure,

01:47il y avait tous évidemment ces indices qui sont très importants,

01:50qui sont les premiers qu'on donne aux spectateurs.

01:52C'est le cinéma qui est en jeu, ce n'est pas la réalité, c'est vraiment le cinéma.

01:55En fait, je n'ai même pas pensé pendant que je tournais le film,

01:57c'est comme une sorte d'évidence désormais entre Laurent et moi,

02:00mais c'est vrai qu'on a vraiment des relations vraiment intéressantes au cinéma,

02:07c'est fait à la fois de brutalité, puis en même temps d'attirance,

02:09d'une relation très complexe et on s'accorde tellement bien dans la vie

02:16qu'on s'accorde aussi très très bien comme ça, comme acteur.

02:19L'humour, c'est un peu l'ADN aussi de cette histoire,

02:21c'est-à-dire que les situations sont tellement énormes, les dialogues,

02:25c'est-à-dire que l'argent décuple tout, ce milieu décuple tout

02:28et donc il y a des choses quand même très excessives

02:31quand elle donne un million d'euros, enfin un million de francs.

02:36Voilà, c'est pour toi.

02:38Assez de privation, ton premier million.

02:42À ton âge, mon père m'avait donné ça.

02:44C'est des gens qui sont intelligents, qui ont de l'esprit,

02:46qui ont de la répartie et qui jouent aussi avec une certaine cruauté

02:51à côté un peu les liaisons dangereux.

02:54Sous-titrage Société Radio-Canada

02:58Sous-titrage Société Radio-Canada

03:02Sous-titrage Société Radio-Canada

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