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00:00J'aimerais qu'on parle d'une de vos déclarations qui m'a interpellée.
00:02Vous avez dit « Mon père est mort en mars 2004,
00:05je suis devenu numéro un mondial en septembre 2004,
00:08c'est certainement pas anodin ».
00:11Qu'est-ce que vous y voyez comme relation de cause à effet ?
00:16Je ne m'attendais pas à celle-là.
00:25Pour moi, ce que je vois après, c'est que
00:28tout, je voyais tout autrement en fait après.
00:33Je pense que…
00:36Plus de 20 ans et…
00:45Prends le temps, tranquille.
00:49Non, c'était un événement
00:52qui a été évidemment très difficile à accepter,
00:58mais en fait, ça m'a donné cette distance, je crois,
01:04dans mon tennis, dans mes objectifs, dans ce que je voulais faire.
01:09Et voilà, c'était comme ça, c'était la vie.
01:12C'était la vie, mais c'était ma vie et mon parcours.
01:21Et oui, ça permet de relativiser en fait beaucoup,
01:24parce qu'on voit les images quand j'ai 16 ans,
01:27c'était toute ma vie, mes objectifs, mes rêves.
01:31Et de se dire que ça me sortait un peu de tout ça,
01:34et je me disais, ah ouais, non, en fait, la vie, c'est autre chose.
01:37La vie, c'est autre chose.
01:39Donc, il n'empêche que c'est resté mes objectifs les plus importants
01:44et une grande partie de ma vie.
01:47Mais il y avait quand même quelque part en moi…
01:49Enfin, je veux dire, j'arrivais dans un tournoi,
01:51ça ne prenait plus l'importance que ça pouvait prendre.
01:54Même là, juste dans la foulée, j'étais arrivée à Roland-Garros,
01:57je ne sais même plus ce que j'avais fait cette année-là.
01:59C'était… Voilà, ce n'était pas grave, quoi, finalement.
02:05Et j'ai eu, après ça, toutes mes plus grandes réussites,
02:08elles sont arrivées après mars 2004, après le décès de mon père.
02:11Et en fait, ce que vous dites, c'est comme si tous les sacrifices
02:15que vous avez faits pour le tennis n'avaient pas de sens
02:19si on ne faisait pas passer la vie personnelle avant.
02:21Oui, mais en fait, ça, je l'ai toujours eu un peu en moi,
02:25parce que je suis dans l'affect.
02:29Voilà, j'aime les gens, les relations humaines.
02:33Pour moi, c'est important d'être bien,
02:34hors de ce que je fais professionnellement.
02:37À l'époque, c'était joueuse de tennis,
02:39mais même maintenant, c'est différent,
02:41mais j'ai envie d'être bien, quoi.
02:43J'ai envie d'être bien dans ma vie, bien dans ma peau,
02:46bien dans ce que je fais.
02:47Et à partir de là, tout le reste s'enchaîne.
02:50Merci.
02:51Merci.
02:52Merci.
02:53Merci.