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Interrogé sur les accusations d'optimisation fiscale lors de son audition par la commission d'enquête du Sénat sur les aides aux entreprises, le patron de LVMH a rappelé que son groupe était celui "qui paye le plus d'impôts en France".

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Transcription
00:00Yonel Roch, quand on entend Bernard Arnault qui dit
00:03« c'est très mauvais pour l'État de se mêler de la gestion des entreprises privées »,
00:07donc si je le prends au mot, dans ce cas-là, on arrête les aides publiques aux entreprises ?
00:12– Alors d'abord, les aides publiques… – Je n'étais pas là-dessus, oui, je n'étais pas là-dessus.
00:15– Les aides publiques, d'ailleurs, ce n'était pas là-dessus que répondait Bernard Arnault.
00:18– Oui, d'une façon générale, il répondait effectivement à l'appel au patriotisme
00:20lancé par Emmanuel Macron, mais si j'extrapole,
00:23si l'État ne doit plus se mêler de la gestion des affaires aux entreprises…
00:25– D'abord, vous avez raison, arrêtons avec les aides publiques,
00:28mais ça veut dire qu'on revient à un niveau de prélèvement de charges, de taxes,
00:32qui soit raisonnable.
00:35Ce système est complètement fou, ce qui se passe,
00:37c'est qu'ils ont tellement chargé la barque qu'après, ils refilent un peu.
00:42Donc ils prennent 100 euros, puis après ils disent « 100 euros, ça fait beaucoup,
00:44on va vous refiler 10 », sauf que c'est très très mal fait,
00:46parce qu'au final, ça devient des cadeaux.
00:48Ce n'est pas du tout des cadeaux, d'ailleurs le CICE, c'est quand même François Hollande qui l'a mis,
00:53parce qu'il avait tellement chargé, c'était tellement dramatique,
00:56les dépôts de bilan se succédaient les uns aux autres,
00:58qu'en 2016, il a dû mettre le CICE, et ça lui a coûté d'ailleurs très cher,
01:03puisqu'il l'a fait contre son parti, qui lui a fait payer très cher,
01:10il n'a même pas pu se représenter.
01:12Donc sur les cadeaux, vous avez raison, il faut arrêter les cadeaux,
01:16il faut baisser les charges, il faut baisser les cotisations, il faut baisser les impôts.
01:20– Alors ça, c'est ce qu'on entend toujours, on entend toujours les entreprises françaises
01:23qui se sont trop taxées, on entend toujours ça dans la bouche des patrons,
01:25mais la CGT rétorque, mais en fait, deux tiers des prélèvements obligatoires reposent sur les ménages,
01:29donc c'est logique, vu notre modèle social, pour le financer,
01:32et que les entreprises elles participent.
01:33– Non, il y a un truc qui s'appelle les charges salariales, les cotisations patronales,
01:37c'est-à-dire les charges directement rattachées aux salariés,
01:40et donc il y a les impôts de production,
01:42mais il y a les charges salariales et cotisations patronales qui posent un problème,
01:45mais de toute façon, je crois de façon incontestable,
01:48et je parle sous le contrôle des gens brillants qui sont autour du plateau,
01:52les entreprises françaises sont les plus chargées, les plus taxées au monde.
01:57Donc à partir de ce moment-là, je ne sais pas quels cadeaux on fait,
02:01mais même après les cadeaux, ça reste les plus taxés.
02:03– Je vous donne la parole dans un instant, Franck Boisiz,
02:05mais je suis tombée sur cette note d'Anne-Laure Delatte,
02:08qui est directrice de recherche au CNRS,
02:10qui a fait une note de blog d'Alternative Économie,
02:12et elle montre que les entreprises françaises sont celles qui ont vu leur impôt net,
02:17donc quand on déduit les aides, diminuer le plus fortement au cours des 30 dernières années.
02:22En moyenne, les prélèvements français ont baissé de 0,8% chaque année depuis 25 ans,
02:26tandis qu'ils ont augmenté de 1% chez nos voisins européens.
02:29Donc on voit bien que la tendance, justement, elle est profitable.
02:32– Mais parce que c'est moins pire,
02:37et que notre président de la République
02:41avait commencé avec un verbatim que je n'aime pas,
02:43la politique n'est pas pro-business,
02:45elle est pro-entreprise, mais je n'aime pas ce pro-business,
02:48je n'aime pas la politique de l'offre qui parle à personne.
02:51La vérité, c'est qu'on a besoin des entreprises,
02:53et on a besoin d'entreprises fortes dans notre pays pour embaucher.
02:57Comment on fait pour essayer de les garder dans une Europe qui est ouverte,
03:00dans un monde qui est ouvert ?
03:01Voilà, toute la question est là.
03:03Et effectivement, les côtés fait entrer l'accusé de Bernard Arnault,
03:08mais c'est une longue liste, de Michelin, il y a eu Renaud,
03:12il y a dû y avoir Total Énergie, c'est extrêmement désagréable,
03:18la façon dont c'est fait, parce qu'en plus,
03:20quand ils disent des choses intéressantes,
03:21parce que les patrons disent aussi des choses intéressantes,
03:24on ne les écoute pas.
03:25C'est-à-dire que Michelin, le patron de Michelin,
03:28a expliqué pourquoi en France, vous ne pouvez pas fabriquer de pneus.
03:30Pour une bonne raison, si vous voulez,
03:32c'est parce qu'avec le coût de notre modèle social qui est sur le travail,
03:36on ne peut pas avoir des gens bien payés,
03:40et avoir des pneus compétitifs.

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