Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00Jolie Foster, vous avez une longue histoire avec le festival de Cannes,
00:06puisque la première fois que vous êtes venue ici, vous aviez 14 ans pour présenter un film,
00:10mais pas n'importe quel film, Taxi Driver, qui avait remporté La Palme.
00:14Est-ce que vous avez l'impression que vous aviez déjà tourné d'autres films avant,
00:18mais est-ce que ça a été un moment décisif, ce passage à Cannes ?
00:21Ah oui, très décisif, parce qu'on ne l'avait pas sorti aux Etats-Unis encore,
00:25et on ne savait pas si les gens vont aller l'aimer.
00:28Mais déjà, il y avait pas mal de problèmes, parce que c'était un peu violent.
00:31Enfin, pas comparé à ce qu'on voit maintenant, mais à l'époque, on avait des critiques qui n'étaient pas sûres.
00:39Et le metteur en scène, Martin Scorsese, Robert De Niro, l'acteur, ils avaient un peu peur.
00:45Et alors, ils se sont tous les deux, enfin tous les trois, parce qu'il y avait Harvey Keitel aussi,
00:50ils se sont tous les trois mis au cas d'Antibes et ils ne sont pas sortis.
00:54Ils se sont mûrés.
00:55Voilà, ils se sont mûrés et c'était moi qui faisais tous les interviances.
00:58Cette année, vous venez pour Vie privée et vous jouez Liane Steiner, qui est une brillante psychiatre,
01:03dont une des patientes meurt, et Liane Steiner va être persuadée qu'il s'agit d'un meurtre,
01:09et elle va commencer à partir dans cette enquête.
01:11Il a tué la tante et puis sa femme.
01:19Je crois que t'aimais pas les huiles.
01:22C'est vrai, j'aime pas tout ça.
01:25J'ai trouvé des choses comprometttantes chez lui, dont il se débarrassait.
01:31Tu fais ses poubelles ?
01:32C'est mon boulot.
01:34C'est une femme intelligente, mais cette intelligence se heurte souvent à ses émotions.
01:46Est-ce que c'est ce conflit qui vous a plu dans ce personnage-là ?
01:50C'est le conflit qui m'intéresse partout dans ma vie, dans tous les films que je prends.
01:56Le jeu et la bataille des fois entre l'intelligence et les émotions qui se réunissent dans le physique.
02:05C'est ça ce qu'est le cinéma, en fait.
02:08Et oui, Liliane, elle est brillante, mais elle est aussi angoissée, elle est embêtante.
02:14Elle pense qu'elle fait une enquête, mais en fait, c'est une enquête sur soi.
02:19Et c'est ça ce qui est très beau dans le film.
02:21Dans le rôle de votre ex-mari, on retrouve Danielle Auteuil.
02:25Alors, je sais pas si vous imaginez, mais pour nous, Français,
02:27Johnny Foster, Danielle Auteuil, c'est le meilleur des deux mondes.
02:30C'est le top, ok.
02:32Un peu pour moi aussi, d'ailleurs.
02:34Et je pense qu'on fait un bon couple parce qu'il est tellement calme et, avec ce clin d'œil,
02:41il prend rien au sérieux et Liliane, elle est angoissée.
02:47Oui.
02:47Alors, les deux, ça fait un peu le contrarié.
02:50Ce qu'on aime aussi beaucoup chez vous, évidemment, en dehors de votre talent d'actrice,
02:53c'est votre amour de la francophilie.
02:56Oui, les Français, ils aiment ça.
02:58Oui, des films de Truffaut, des films de Louis Malle.
03:01Vous avez même soutenu activement Kassovitz au moment de la sortie de la haine aux Etats-Unis.
03:07Et même, vous avez aussi exprimé votre enthousiasme en voyant le portrait de la jeune fille.
03:11Ah, j'ai adoré ce film.
03:13C'est quoi ?
03:14Qu'est-ce qu'il y a de particulier dans ce cinéma français qui vous touche, vous, américaine ?
03:18Américaine francophile, certes, mais américaine.
03:20Américaine francophile, oui.
03:21Je suis un peu des deux.
03:22J'ai fait une école française, je suis bilingue, j'ai vécu entre les deux cultures.
03:28Et pour moi, il y a une beauté entre l'intellectuel et l'émotionnel, on en a parlé avant.
03:35Et l'intellectuel est parti un petit peu des films américains.
03:40C'est rare de trouver un film qui est censé faire penser.
03:47Et c'est une chose...
03:48Moi, mon grand amour, ça a toujours été la littérature, les livres.
03:52Pour moi, j'aime bien, de temps en temps, d'avoir un film que je lis comme un livre.
03:57Et ce film-là, on peut le lire à travers cette lentille freudienne
04:01qui est un peu dépassée chez nous, aux Etats-Unis.
04:05On n'aime pas beaucoup Freud.
04:06Chez nous, il est cancelled.
04:07C'est un film.
04:08C'est un film.
04:08Freud, mais la lentille de Freud à travers le cinéma,
04:13c'est une chose qui est très riche et qu'on ne voit à peine.
04:16À propos de ce bon vieux Sigmund, je voudrais terminer en nous soumettant une de ses phrases
04:22qui dit « Après 30 ans passés à étudier la psychologie féminine,
04:25je n'ai toujours pas trouvé de réponse à la grande question.
04:28Que veulent-elles au juste ? »
04:29Ah, eh oui.
04:30Il n'a jamais compris les femmes.
04:32Que voulez-vous au juste ?
04:34Ah oui, il n'était pas très doué pour voir les femmes en tant qu'être humain.
04:41C'est dommage.
04:42Mais pour son temps, il a fait des énormes trajets
04:46que maintenant, lui, il était pionnier,
04:50pionnier, et que maintenant, on en profite.
04:54Merci, Julie.
04:56Merci à vous.
04:57Ok.
04:58Ok, c'est fini.