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  • 21/05/2025
"Nous interdirons les Frères musulmans", affirme le président du RN et eurodéputé Jordan Bardella alors qu'un rapport sur ce mouvement, commandé par le gouvernement, est présenté ce mercredi matin en conseil de Défense et de Sécurité nationale.

Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien

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Transcription
00:00Cléa Salamé, nous recevons ce matin le président du Rassemblement National.
00:05Vos questions 01, 45, 24, 7000 est sur l'application de Radio France.
00:10Jordan Bardella, bonjour.
00:12Bonjour, merci pour votre invitation.
00:13Bienvenue sur Inter.
00:14Beaucoup de questions à vous poser ce matin.
00:16Que ce soit votre réaction à l'élection de Bruno Retailleau à la tête des Républicains,
00:21le rapport choc sur les frères musulmans en France,
00:25l'examen du texte sur la fin de vie.
00:27Mais commençons par l'International et le Proche-Orient.
00:31Alors qu'Israël a annoncé lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza.
00:37Hier, à ce micro, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
00:43parlait d'une situation insoutenable dans l'enclave palestinienne.
00:48Et je le cite encore, la violence aveugle et le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien
00:54ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière.
00:59Il a dénoncé une violation absolue de toutes les règles du droit international
01:04et évoqué des enfants affamés et assoiffés.
01:09Soutenez-vous toujours, Jordan Bardella, sans réserve,
01:13la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou
01:16et cette offensive dite des chariots de Gédéon.
01:20D'abord, je n'ai jamais apporté de soutien sans réserve et inconditionnel
01:25parce que je suis français et quand on est la France en matière de politique étrangère,
01:30on veille toujours à garder une forme de hauteur
01:32et à ne jamais prendre un parti qui soit inconditionnel.
01:35Si on recontextualise la situation,
01:37Israël a subi le 7 octobre 2023 une attaque terroriste
01:41d'une violence d'ampleur, une violence sans précédent,
01:46où des civils, des femmes, des enfants ont été assassinés lâchement
01:50par les terroristes du Hamas.
01:53Dans ces conditions, j'avais indiqué, nous avions indiqué à l'époque,
01:56que la riposte israélienne était légitime
01:59et qu'elle devait se faire dans le respect du droit international
02:03et dans le respect des populations civiles.
02:06Ce qui se passe à Gaza est évidemment une catastrophe humanitaire.
02:09Je n'ai pas, si vous voulez, l'émotion sélective
02:13et chaque civil qui meurt est un drame absolu dont nous devons mesurer le poids.
02:18Mais il faut bien se rendre compte que la difficulté
02:20dans laquelle se trouvent aujourd'hui les acteurs de ces opérations à Gaza,
02:26c'est que le Hamas est un mouvement terroriste
02:28qui utilise la population civile à Gaza comme des boucliers humains.
02:33Et plusieurs rapports, enquêtes journalistiques,
02:36observations d'instituts internationaux
02:38ont fait état de l'utilisation par le Hamas
02:40de sous-sols, des mosquées, d'écoles, d'hôpitaux,
02:45de bâtiments institutionnels pour y dissimuler ces quartiers généraux.
02:47Donc, on ne peut pas faire fi non plus de ce contexte.
02:52Maintenant, pour vous répondre,
02:53quelle doit être la position de la France ?
02:55Parce que vous savez que la France, le Canada et le Royaume-Uni
02:57ont adopté l'Indien, un communiqué conjoint
03:00qui condamne fermement l'extension des opérations militaires à Gaza.
03:04L'Union Européenne va examiner la possibilité
03:06de suspendre l'accord de coopération avec Israël.
03:09Est-ce qu'il faut faire ça ?
03:10Alors, quelle doit être la position de la France ?
03:12D'abord, réaffirmer notre demande de libération sans condition
03:18des otages qui sont retenus dans la bande de Gaza.
03:20Il y a 58 otages qui sont aujourd'hui retenus dans la bande de Gaza,
03:24dont environ une vingtaine seraient en vie.
03:26Et vous connaissez l'importance pour les familles de part et d'autre
03:28de récupérer les corps, et notamment les corps des otages.
03:31Deuxièmement, il faut permettre à l'aide humanitaire
03:33d'entrer dans Gaza.
03:35L'aide humanitaire est aujourd'hui bloquée depuis le 2 mars.
03:38Il y a une situation sur place qui est extrêmement difficile.
03:41Personne ne peut...
03:42Mais si Israël bloque toujours l'aide humanitaire,
03:44que faut-il faire ?
03:44Personne ne peut le nier.
03:46Eh bien, je pense qu'il faut engager des discussions
03:48avec le gouvernement israélien.
03:50C'est précisément la voie dans laquelle se sont engagés
03:52des partenaires historiques et des partenaires importants d'Israël,
03:56notamment la diplomatie américaine sous la direction de Donald Trump,
04:00pour faire en sorte que l'aide humanitaire puisse évidemment rentrer à Gaza.
04:03Et puis, la position de la France, elle doit demeurer.
04:06Israël a droit à sa sécurité.
04:08Nous devons réaffirmer le droit d'Israël à assurer sa sécurité
04:11face au terrorisme islamiste.
04:12Mais nous devons aussi réaffirmer, parce que c'est la position française
04:15depuis le général de Gaulle.
04:17C'est une position que nous avons toujours tenue, d'un horizon à deux États,
04:22mais qui est aujourd'hui, État palestinien en l'occurrence,
04:24rendu totalement impossible par l'existence même du Hamas.
04:27Et donc, il faut s'engager à un désarmement du Hamas.
04:29Donc, Emmanuel Macron, qui devrait annoncer et reconnaître l'État de Palestine
04:33à la mi-juin, dans le sommet attendu avec l'Arabie saoudite,
04:36vous y êtes opposé ?
04:37Oui, parce que les conditions ne sont pas réunies.
04:40Et Emmanuel Macron joue à un jeu qui est extrêmement dangereux,
04:43parce que c'est le fait qu'il change sur des sujets aussi graves
04:46que celui-ci d'avis à plusieurs reprises.
04:48J'estime que les conditions, aujourd'hui, ne sont pas réunies,
04:51dans la mesure où reconnaître, au moment où on se parle,
04:53un État palestinien serait accorder une légitimité institutionnelle
04:57et internationale à une organisation qui, je le rappelle,
05:00est aux yeux de l'Union Européenne considérée comme une organisation terroriste.
05:04Et j'ai entendu, moi-même, les dirigeants de l'OLP,
05:07l'Organisation de Libération de la Palestine,
05:09appeler le Hamas à rendre les armes.
05:11Et j'estime que le Hamas, et j'en termine,
05:13est aujourd'hui le pire ennemi de la cause palestinienne.
05:16Quant à la position du Rassemblement National,
05:19quand le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich,
05:23affirme que la bande de Gaza sera totalement détruite
05:26et que les populations gazawies seront déplacées vers des pays tiers,
05:30est-ce que vous êtes d'accord là-dessus ?
05:32Est-ce que vous soutenez le déplacement des populations palestiniennes
05:36dans des pays tiers, l'annexion de Gaza par Israël ?
05:39Est-ce que c'est la position du RN ou pas du tout ?
05:42Non, d'abord, je ne partage pas les propos qui ont été tenus
05:46par le ministre que vous avez mentionné,
05:48qui n'appartient pas, en l'occurrence, au Likoud et le parti de M. Netanyahou.
05:53La position de la France, elle doit rester la position de la France.
05:57Et l'horizon d'une solution à deux États,
05:59l'horizon d'une paix entre un État palestinien,
06:02demain, mais qui ne pourrait aboutir avec le Hamas aujourd'hui,
06:06et d'un État d'Israël qui, non seulement a droit à sa sécurité,
06:08mais qui a aussi le droit de se défendre quand il subit une attaque terroriste.
06:11Donc l'annexion de Gaza, c'est non.
06:15Benjamin Netanyahou a dit qu'on est là pour rester.
06:18La question, c'est est-ce que les opérations qui sont en cours aujourd'hui
06:21nous rapprochent davantage de la paix ou d'une accélération d'un conflit ?
06:27Je pense que tout le monde a la réponse.
06:30Maintenant, on est là face à un conflit qui apparaît aux yeux de beaucoup
06:34comme un conflit inexpiable, pour reprendre les termes de Raymond Aron.
06:38Et depuis, évidemment, 70 ans, beaucoup de puissants se sont engagés
06:42pour tenter de régler un conflit.
06:45Moi, mon inquiétude, si vous voulez, c'est de protéger la France
06:47de l'importation sur notre sol de l'idéologie du Hamas.
06:49Alors, on va parler du rapport choc sur les frères musulmans,
06:53puisque vous laissez entendre, même s'il ne faut pas tout mélanger.
06:57Mais un mot encore sur les élections en Europe, en Roumanie,
07:00avec la victoire du candidat pro-européen face au candidat que vous souteniez,
07:03le nationaliste Georges Simeone.
07:05Vous parliez du vent de liberté qui souffle en Roumanie, porté par Simeone.
07:08Il a perdu.
07:09Le PDG de Télégramme, Pavel Durov, a accusé la France d'ingérence
07:13dans le processus électoral roumain.
07:15Des élus de votre parti, dont Thierry Mariani, ont relayé sur les réseaux sociaux
07:18ces accusations.
07:18Vous pensez que la France, qu'Emmanuel Macron, est coupable d'ingérence extérieure en Roumanie ?
07:24Alors, il y a deux aspects dans votre question.
07:26La première, sur les accusations qui sont lancées contre le patron de la DGSE
07:32de manière publique, je n'ai pas d'informations sur ce sujet.
07:36Et je me garderais bien, pour être très honnête,
07:39de jeter des accusations contre un haut fonctionnaire français en l'absence d'informations.
07:43En revanche, sur les tentatives...
07:45Juste, quand Thierry Mariani reposte les accusations d'ingérence de la France,
07:49vous ne le soutenez pas ?
07:50Ce sont des accusations qui sont très graves.
07:53Maintenant, n'ayant pas d'informations sur ce sujet, il faut évidemment qu'il puisse y avoir une enquête,
07:57que les uns et les autres puissent donner leur vérité et s'expliquer.
08:00Mais en l'absence d'informations, je ne vais pas faire de la politique ou des accusations fictions.
08:04Deuxièmement, sur votre question qui porte sur la tentation d'Emmanuel Macron de s'ingérer dans les élections.
08:11Il y a eu évidemment des ingérences de la France, en tout cas d'élus français, dans ces élections.
08:17Et je note qu'on a un petit peu la lutte contre les ingérences à géométrie variable.
08:21Je vous rappelle que la première élection présidentielle qui a eu lieu il y a quelques jours en Roumanie,
08:27celle-ci étant la deuxième, a été annulée précisément parce que les plus hautes autorités roumaines
08:32y voyaient une tentative d'ingérence de la Russie, qui était en fait,
08:35et j'ai vu le documentaire qui a été diffusé par le service public sur France Télévisions,
08:39une manipulation interne à la Roumanie pour faire prêter le chapeau aux candidats, en l'occurrence,
08:44qu'on a empêché de se présenter.
08:45Mais lorsque la chef des macronistes au Parlement européen dit la phrase suivante
08:49« Nous allons mener une campagne énergique pour s'assurer que le prochain président de la Roumanie soit pro-européen »
08:54et que cette personne est en l'occurrence la présidente du groupe macroniste Madame Ayée au Parlement européen.
08:58Elle a été la tête de liste d'Emmanuel Macron lors des dernières élections européennes.
09:01Alors ça pose un problème.
09:03Et on a le sentiment qu'il y a des ingérences qui, au motif qu'elles iraient dans un soutien à la Commission européenne et à l'Union européenne,
09:10seraient tolérées.
09:11Toutes les ingérences doivent être combattues.
09:13Et il est vrai que la France, et en l'occurrence des élus français sur ce sujet,
09:17ne se sont pas tenus avec la hauteur et la retenue nécessaire.
09:20Vous aussi avez soutenu, et certains membres du RN sont allés le soutenir en Roumanie,
09:25le candidat pro-russe et anti-européen.
09:27Oui, mais moi je ne fais pas la leçon de morale.
09:32Je n'accuse pas des ingérences au motif qu'elle vient de la Russie
09:35pour ensuite aller moi m'ingérer dans le fonctionnement démocratique en Roumanie.
09:40Non, je dis je pense qu'il faut distinguer des ingérences avérées, des tentatives de déstabilisation,
09:47et la France a peut-être pu en connaître par le passé,
09:50c'est en tout cas les accusations qui ont été lancées par les services de renseignement
09:53à l'égard d'un certain nombre d'États, et notamment à l'égard de la Russie,
09:56du soutien que nous pouvons apporter à des candidats que nous estimons plus proches de nos idées.
10:00Et en l'occurrence, M. Simion, il siège dans le groupe ECR, qui est le groupe de Mme Mélanie,
10:04dont nous sommes proches, et avec lequel il nous arrive de travailler au sein du Parlement européen.
10:08Mais on voit bien, pour répondre à votre première remarque, qu'il y a un vent de liberté qui souffle sur l'Europe,
10:12et je crois qu'il y a beaucoup de pays qui regardent la France et qui attendent aussi ce vent de liberté en Europe.
10:15Oui, il a perdu en l'occurrence.
10:17Oui, il a perdu, et Mme Mélanie a été élue, et le FPO en Autriche est arrivé en tête.
10:22Mais enfin, il se trouve qu'il est arrivé...
10:23Et vous avez perdu, en 2022.
10:25Et je travaille, et nous travaillons activement avec Marine Le Pen,
10:29pour que les idées que nous portons arrivent au pouvoir en France.
10:30On voulait vous entendre ce matin sur la place du mouvement des frères musulmans,
10:34alors qu'un rapport sur le sujet doit être présenté aujourd'hui en Conseil de Défense.
10:40Rapport qui alerte sur la place croissante de la mouvance islamiste dans notre pays.
10:45Hier, Bruno Retailleau pointait, je le cite,
10:48« un islamisme à bas bruit qui se répand en tentant d'infiltrer les associations sportives, culturelles, sociales ou autres ».
10:56Il parlait d'une menace très claire vis-à-vis de la République,
11:00une menace sur la cohésion nationale, une menace vraiment de submersion.
11:05Fin de citation.
11:06Est-ce que vous reprenez ce matin les mots de Bruno Retailleau ?
11:09Et M. Retailleau conclut en indiquant qu'il n'interdira pas les frères musulmans,
11:14et c'est un petit peu d'ailleurs le problème du ministre de l'Intérieur,
11:17c'est qu'il pose des constats que tous les Français partagent,
11:20mais que dans les actes, il mène une politique contraire au constat qui le dresse.
11:25Maintenant, sur le constat, je suis convaincu que protéger les Français de la menace islamiste
11:32qui se diffuse dans tout notre pays est peut-être l'un des défis les plus existentiels qui s'opposent à notre pays.
11:38Les frères musulmans, ce rapport le rappelle et nous le dénonçons depuis plusieurs années,
11:42mènent une stratégie d'entrisme dans la société française
11:45qui s'appuie sur une double action, à la fois la culpabilisation et la victimisation,
11:50qui consiste à instrumentaliser les procès en islamophobie,
11:53à taxer tous ceux qui remettent en cause la progression de l'islamisme dans notre société d'islamophobe,
11:59à jeter des fatwas sur des responsables politiques, sur des intellectuels ou sur des journalistes.
12:03Et en l'occurrence, l'argumentaire de...
12:06J'ai fait un lapsus très intéressant en disant la France insoumise.
12:10Vous allez dire la France insoumise.
12:10Mais pour le coup, l'argumentaire des frères musulmans et la stratégie des frères musulmans,
12:14elle trouve au mot près...
12:15Pardon de revenir sur votre lapsus, mais...
12:17Il est très intéressant parce qu'il se trouve que...
12:19Pour vous, la France insoumise égale les frères musulmans ?
12:23La stratégie des frères musulmans, elle trouve aujourd'hui un écho institutionnel auprès de la France insoumise
12:28qui reprend au mot près la stratégie de victimisation et de culpabilisation des frères musulmans.
12:33Je veux dire, quand on soutient les associations politico-religieuses,
12:36quand on soutient le CCIF, quand on soutient le Burkini,
12:39quand on soutient le port du voile dans l'espace public,
12:41quand on soutient le lycée Averroès à Lille,
12:44quand on se fait le porte-voix des thèses du Hamas en France
12:47en allant décrire ce mouvement terroriste comme un mouvement de résistance,
12:51c'était les mots de députés de la France insoumise,
12:53on est effectivement dans la roue de toutes les revendications politico-religieuses.
12:57Donc, pour vous répondre...
12:57Oui, qu'est-ce qu'on fait surtout face à ce rapport ?
13:00Puisque vous dites Bruno Retailleau est limité,
13:04il déplore mais il ne fait rien, c'est ça ?
13:05Si demain nous arrivons à la tête de l'État,
13:07nous interdirons les frères musulmans.
13:09Comment vous ferez pour interdire juridiquement une idéologie ?
13:14Alors, nous ferons en France ce qui se fait dans beaucoup de pays,
13:18à commencer par des pays arabes ou des pays du Golfe.
13:21Et ce qui m'étonne toujours,
13:22c'est que nous sommes beaucoup plus faibles en France
13:24à l'égard de l'idéologie islamiste
13:25que ne le sont certains pays musulmans eux-mêmes.
13:27Les frères musulmans, aux Émirats arabes unis par exemple ou en Jordanie,
13:32et pour vous citer des pays un peu plus proches des nôtres,
13:35sur le plan civilisationnel, je pourrais citer l'Autriche,
13:38sont considérés comme une organisation terroriste.
13:41Donc, je souhaite,
13:42et nous le mettrons en œuvre demain si nous arrivons à la tête du pays,
13:45que les frères musulmans soient interdits,
13:47dissous, considérés comme une organisation terroriste,
13:50et que l'ensemble de ces relais
13:51soient combattus sur le plan administratif.
13:53Il y a 139 mosquées radicales
13:56qui sont aujourd'hui aux mains des frères musulmans,
13:58il faut les fermer.
13:59Il faut dissoudre l'ensemble des associations ou des relais
14:02qui se font l'écho des thèses des frères musulmans.
14:06Ça a été pendant longtemps l'UEF en France,
14:08qui s'est renommé musulman de France,
14:09comme s'ils prenaient la voie et comme s'ils étaient le porte-voix
14:12de l'ensemble des Français de confession musulmane.
14:14Il faut expulser les imams étrangers
14:17qui prêchent la haine dans notre pays
14:19et il faut remettre en cause, madame,
14:21la convention fiscale avec le Qatar,
14:24qui est, nous le savons,
14:25l'un des premiers fournisseurs financiers
14:27des frères musulmans dans le monde.
14:29Les sources sont tarées.
14:30Et qui, pendant très longtemps,
14:34par la mensuétude de la droite,
14:36par la convention fiscale qui a été mise en place avec cet État,
14:39a pu financer un certain nombre de programmes dans les banlieues
14:42qui ont étendu l'influence des frères musulmans dans notre pays.
14:46Et je vais vous dire,
14:47lutter contre l'islam radical et contre l'islam politique,
14:50c'est le meilleur moyen de protéger nos compatriotes
14:52de confession musulmane,
14:53qui respectent nos lois,
14:54qui travaillent et qui respectent les valeurs de la République.
14:56À l'Assemblée, cette semaine, Jordan Bardella,
14:59la proposition de loi pour un droit à l'aide à mourir.
15:03Récemment, au JDD, vous disiez votre opposition au texte
15:06dans des termes particulièrement forts.
15:08En réalité, il s'agit d'un basculement historique de notre droit,
15:13d'un tournant anthropologique majeur.
15:15Marine Le Pen a également indiqué mardi
15:17qu'à titre personnel, elle y était opposée.
15:21Sur le papier, vous dites,
15:23laissez la liberté de vote à vos députés,
15:25mais finalement, il y a une ligne officielle
15:28au RN sur ce texte.
15:30Écoutez, sur les sujets de société,
15:34il est compliqué d'affirmer
15:36qu'il existe une vérité absolue.
15:38Moi, j'ai des convictions sur ce sujet.
15:42Je suis toujours très prudent
15:44quand je manie un sujet de société
15:46parce qu'il fait appel bien souvent
15:47à des expériences personnelles,
15:49à des convictions intimes.
15:50Et en l'occurrence ici,
15:51un texte qui questionne le rapport de chacun à la vie
15:54et le rapport de chacun à la mort.
15:56Ce texte m'apparaît être dangereux
15:58dans la mesure où il fragilise un équilibre français
16:01qui a été construit autour de la loi Leonetti
16:04et qui visait en même temps
16:05à refuser l'acharnement thérapeutique
16:07et en même temps à refuser toute forme d'euthanasie.
16:09Et cet équilibre au français,
16:10c'est le soin palliatif
16:11qui est une véritable médecine du lien
16:15qui permet précisément
16:16d'accompagner la fin de vie dignement,
16:20d'organiser la sédation lente et profonde,
16:22d'accompagner les familles
16:23et de le faire sans provoquer une mort
16:27qui pourrait apparaître.
16:27Donc vous n'êtes pas sensible
16:29quand on entend tous ces malades
16:30qui prennent la parole,
16:32Charles Bietry et d'autres
16:33qui sont atteints de maladies incurables,
16:36très difficiles,
16:37comme la maladie de Charcot,
16:38comme des Parkinson sévères
16:39et qui vous disent « moi je ne veux pas aller en Suisse,
16:43je ne veux pas faire le voyage en famille,
16:45aidez-moi »,
16:45vous dites « non, il ne faut pas toucher à ça ».
16:48D'abord je dis comment ne pas y être sensible.
16:51Évidemment qu'il y a aujourd'hui
16:52beaucoup de gens
16:54qui sont dans des situations très difficiles
16:56et je comprends
16:57qu'un tel processus législatif
17:01puisse évidemment trouver un écho.
17:04Maintenant je regarde aussi la situation
17:07où ce texte,
17:08vous avez cité un certain nombre de pays
17:09où l'euthanasie a été légalisée,
17:10on s'aperçoit de l'aveu même d'ailleurs
17:12de militants pro-euthanasie
17:13comme M. Touraine
17:14qui est un député
17:15qui a été l'un des premiers militants
17:16de l'euthanasie
17:18à porter ce combat dans le débat public
17:19que pour citer ces mots
17:21c'est une stratégie du pied dans la porte
17:23et qu'au début ça commence
17:24par quelques cas difficiles
17:26qu'il nous faut traiter et accompagner
17:27mais c'est ce que prévoit aussi précisément
17:28le palliatif
17:29et le problème c'est qu'il y a aujourd'hui
17:31un département sur
17:32il y a encore 20 départements en France
17:35un département sur 5
17:36et 50% des gens
17:37qui devraient avoir accès à l'euthanasie
17:39aux soins palliatifs
17:40pardonnez-moi
17:41qui n'ont pas accès à ces structures
17:42faute de moyens
17:43et je dis qu'il n'y a pas plus antisocial
17:45que de renoncer à développer
17:46une politique publique
17:47qui s'appelle le palliatif
17:48qui prévoit y compris
17:49dans les maladies de Charcot
17:50la possibilité d'une sédation
17:51lente et profonde
17:53et que évidemment
17:54et c'est ça que dissimule ce texte
17:55donner la mort
17:56ça coûte moins cher que de soigner
17:57or quand un médecin prête serment
17:59ou quand un soignant
18:00s'engage dans la santé
18:00ça n'est pas pour donner la mort
18:02c'est pour soigner
18:03quoi qu'il en coûte
18:03et accompagner aussi dignement
18:05des gens qui sont en fin de vie
18:07et je vois aussi la manière pardon
18:09dont la gauche est en train
18:09d'extrémiser ce texte
18:10à l'Assemblée Nationale
18:11jusqu'à créer un délit d'entrave
18:13à l'euthanasie
18:14et je considère encore une fois
18:15que là
18:15on n'est plus sur un texte d'équilibre
18:17on est sur un texte
18:18qui ouvre la porte
18:19à des dérives plus tard
18:20Jordan Bardella
18:20on est à deux ans
18:22de l'élection présidentielle
18:23l'appel de Marine Le Pen
18:25ce sera dans un an
18:26vous allez faire quoi
18:27la prochaine année ?
18:28Attendre ?
18:30nous allons travailler
18:31et nous allons nous préparer
18:33à l'accession au pouvoir
18:34de qui ?
18:37du Rassemblement National
18:38incarné par qui ?
18:40de Marine Le Pen
18:40et je l'ai dit
18:41d'abord Marine Le Pen
18:43est présumée innocente
18:44nous allons nous battre
18:46et je vais me battre
18:46à ses côtés
18:47en appel pour qu'elle puisse
18:48prouver son innocence
18:48et porter nos couleurs
18:50lors de l'élection présidentielle
18:51mais je veux juste dire
18:52et ça a été le sens aussi
18:53des déclarations
18:54que j'ai pu faire
18:54ces derniers jours
18:55que le Rassemblement National
18:57sera là
18:57quoi qu'il arrive
18:58avec vous si elle était empêchée
19:00évidemment
19:00je suis président
19:01du Rassemblement National
19:02et nous travaillons ensemble
19:04main dans la main
19:05non pas seulement
19:06pour gagner l'élection présidentielle
19:07mais pour préparer
19:08le redressement du pays
19:09et je crois que nous pouvons
19:10gagner cette présidentielle
19:11j'essaye de mettre
19:11dans votre tête
19:13vous êtes jeune
19:14vous avez 31 ans
19:15il se peut
19:17il y a de sérieuses chances
19:18que Marine Le Pen
19:19soit empêchée
19:20de participer
19:21à l'élection présidentielle
19:22les prochains mois
19:23c'est quoi pour Jordan Bardella ?
19:25c'est bosser très très très vite
19:27pour être prêt dans un an ?
19:28c'est quoi ?
19:29à partir du moment
19:30où vous vous préparez
19:31c'est avoir des troupes aussi
19:33parce que c'est ça aussi
19:33qui vous fait défaut
19:34à partir du moment
19:35madame Salam
19:35où vous vous préparez
19:36à devenir premier ministre
19:37vous travaillez tous les jours
19:39d'arrache-pied
19:39matin, midi et soir
19:40vous préparez vos dossiers
19:42vous allez à la rencontre
19:43des français
19:44vous essayez de réfléchir
19:46à des propositions
19:46qui puissent permettre
19:47de répondre aux attentes du pays
19:48et nous le faisons
19:49avec Marine
19:50dans une très grande confiance
19:52dans une très grande proximité
19:53et nous le faisons
19:54avec une très grande responsabilité
19:55parce que la réalité
19:56c'est que nous pouvons
19:57gagner cette élection présidentielle
19:58le Rassemblement National
20:00a réalisé plus d'un tiers
20:01des voix lors des élections européennes
20:03et des élections législatives
20:04et nous sommes aujourd'hui
20:05dans tous les sondages
20:06donnés non seulement
20:07en tête du premier tour
20:08de l'élection présidentielle
20:09mais donnés comme gagnants
20:11au second tour
20:11de l'élection présidentielle
20:12que ce soit Marine Le Pen
20:13ou moi
20:13donc nous avons une responsabilité
20:15qui est une responsabilité
20:16historique
20:17et nous allons utiliser
20:18ces précieux mois
20:19qui nous séparent
20:20de l'élection présidentielle
20:21pour travailler
20:22pour nous préparer
20:24et pour permettre
20:24aux français
20:25de renouer
20:26avec le fil de l'espoir
20:27et nous préparons
20:28d'ores et déjà
20:28Il y a un rival sérieux
20:29depuis trois jours
20:30il s'appelle Bruno Retailleau
20:32qui a largement gagné
20:34ça vous fait sourire
20:35qui a largement gagné
20:36la présidentielle
20:37Ça intéresse nos éditeurs
20:38Oui oui
20:39Pensez-vous que vous avez
20:41une chance
20:41face à monsieur Retailleau ?
20:43C'est la question
20:44que vous pose Kouamé ?
20:45Non mais
20:46vous savez
20:46le chemin vers l'élection
20:47présidentielle
20:48c'est un long chemin
20:49et j'ai bien compris
20:51qu'on serait amené
20:52à commenter
20:53les déclarations
20:54de candidature
20:54des uns et des autres
20:55Dominique de Villepin
20:57dit quand j'entends
20:58Bruno Retailleau
20:58sur bon nombre de sujets
20:59j'ai du mal à faire la différence
21:00avec ce que dit le ARN
21:01Oui mais bon ça c'est
21:03je veux dire
21:04monsieur de Villepin
21:04il essaie d'exister aussi
21:05en réalité ce à quoi
21:06on a assisté
21:07il y a quelques jours
21:07avec l'élection
21:08de monsieur Retailleau
21:09c'est la première étape
21:10de la primaire macroniste
21:11parce que lorsque
21:13monsieur Retailleau dit
21:14quand on lui demande
21:16de choisir
21:17entre Edouard Philippe
21:18et Marine Le Pen
21:18vers qui irait son cœur
21:20il répond Edouard Philippe
21:21donc pour moi
21:22tout est dit
21:22il y a beaucoup de français
21:24qui ne sont pas naïfs
21:25et qui considèrent
21:26qu'on ne peut pas être
21:26ministre d'Emmanuel Macron
21:27en 2025
21:28et être un homme
21:29de rupture
21:30donc c'est en réalité
21:31Donc il ne vous fait pas peur ?
21:32Non c'est le retour
21:33des gens qui ne sont jamais partis
21:35je ne suis pas certain
21:35que les français
21:36aient envie de voir
21:37au pouvoir
21:38madame Pécresse
21:39monsieur Bertrand
21:40monsieur Copé
21:40monsieur Barnier
21:41qui vient d'être nommé
21:42président du conseil national
21:43des républicains
21:44et puis je vais vous dire
21:45depuis 2017
21:46en réalité les républicains
21:47ils cogèrent la France
21:48avec Emmanuel Macron
21:49ils ont fourni à Emmanuel Macron
21:50l'intégralité de ses ministres
21:51ils ont fourni à Emmanuel Macron
21:53des premiers ministres
21:54et même monsieur Wauquiez
21:55qui n'est pas un ami politique
21:57que je ne connais pas personnellement
21:58lorsqu'il porte un regard
22:01sur monsieur Retailleau
22:02parle d'une droite
22:03diluée dans le macronisme
22:04et puis au-delà de la popole
22:06il y a les faits
22:07et moi je ne juge pas
22:07monsieur Retailleau
22:08à ce qu'il dit
22:09je le juge à ce qu'il fait
22:10et je note que
22:11depuis qu'il est ministre
22:12il a été le ministre
22:13de la parole
22:14des verbes
22:14du constat
22:15que beaucoup de français partagent
22:16il avait promis
22:17de remettre en cause
22:18la gratuité des soins
22:19aux clandestins
22:19il ne l'a pas fait
22:20il avait promis
22:21d'interdire le port du voile
22:22pour les accompagnatrices scolaires
22:23il ne l'a pas fait
22:24il avait promis
22:25un référendum
22:25sur l'immigration
22:26il n'y aura pas de référendum
22:27sur l'immigration
22:28et encore une fois
22:29face à Bruno Retailleau
22:31elle est où
22:31la riposte graduée
22:32face à l'Algérie ?
22:33vous venez de m'interroger
22:34sur le rapport
22:35sur les frères musulmans
22:36monsieur Retailleau
22:37il partage le diagnostic
22:38mais il dit
22:39je n'interdirai pas
22:40les frères musulmans
22:40donc il rappelle
22:42encore une fois
22:4330 ans de trahison
22:45de la droite
22:46et croyez-moi
22:47les français aujourd'hui
22:48qui votent pour le changement
22:49ne votent pas
22:50pour le ministre
22:50d'Emmanuel Macron
22:51question très rapide
22:52donc je suis effectivement
22:53très serein pour vous répondre
22:54on l'entend
22:55en tout cas
22:55une question sur le financement
22:56de votre campagne européenne
22:57de 2024
22:58selon journal Le Monde
22:58vous serez dans le viseur
22:59de la commission nationale
23:00des comptes de campagne
23:01et des financements politiques
23:02sujet de prêt
23:03contracté auprès
23:04des particuliers
23:05pour un montant total
23:06de plus de 4 millions d'euros
23:08en fait vous avez le droit
23:09de faire des prêts
23:10aux particuliers
23:11c'est autorisé
23:12sous deux conditions
23:13être réellement remboursé
23:14et ne pas être réalisé
23:16à titre habituel
23:17auprès d'un même prêteur
23:18et c'est là
23:18apparemment
23:19que le bas blesse
23:20puisqu'il y aurait
23:21des prêteurs habituels
23:22qu'est-ce que vous répondez
23:23ce matin ?
23:24On est là dans une opération
23:25de harcèlement
23:26de la part de la commission nationale
23:27des comptes de campagne
23:28qui a validé
23:30mes comptes de campagne
23:31et qui en a validé
23:32la sincérité
23:32mais qui considère
23:35que des français
23:36ne pourraient pas prêter
23:37au rassemblement national
23:37ce qui est un peu
23:38d'ailleurs la contradiction
23:39avec le fait d'empêcher
23:40les banques de prêter
23:41au rassemblement national
23:42et de l'autre
23:43ça a été validé
23:44on a le droit de prêter
23:46au rassemblement national
23:47mais c'est les prêteurs
23:47habituels
23:48c'est sur ce terme
23:49qui n'est pas encadré
23:51juridiquement
23:51donc j'ai respecté
23:52toutes les règles
23:53et je répondrai
23:54évidemment à l'ensemble
23:55des demandes
23:55de la commission nationale
23:56des comptes de campagne
23:57mais attention
23:58parce que ça commence
23:59à se voir
24:00Marine Le Pen
24:01moi
24:02ça commence peut-être
24:03à être un peu visible
24:05donc nous avons respecté
24:06toutes les règles
24:07j'ai des comptes de campagne
24:09qui ont été validés
24:10j'ai remboursé
24:10les français qui m'ont prêté
24:11et je tiens à la disposition
24:13du président
24:13de la commission nationale
24:14des comptes de campagne
24:15l'intégralité
24:16des justificatifs nécessaires
24:17et plutôt que
24:17de s'adresser à la presse
24:19pour me poser des questions
24:19il peut me les poser directement
24:21j'y répondrai
24:21avec la plus grande transparence
24:22Qu'est-ce qui commence à se voir ?
24:25Que tout est fait
24:29pour mettre à mort financièrement
24:30le rassemblement national
24:31et comprenez bien
24:32qu'il y a un paradoxe
24:34à nous empêcher
24:35d'aller trouver
24:36des prêts
24:37et des financements
24:38auprès des banques
24:39pendant les campagnes électorales
24:40et nous reprocher également
24:41d'aller trouver
24:43des solutions de financement
24:44auprès des français
24:44moi je ne dépends pas
24:46d'organismes extérieurs
24:47je ne dépends pas
24:48de banques
24:49mes campagnes électorales
24:50elles sont financées
24:50par les français
24:51dans la plus grande transparence
24:53et l'intégralité
24:54des justificatifs
24:54ont été fournis
24:55et seront encore fournis
24:56si nécessaire
24:56Merci Jordan Barbera
24:58Merci à vous
24:59d'avoir été au micro d'Inter
25:00ce matin
25:01il est 8h49
25:02et l'intégralité

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