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00:00Vous n'avez pas vu le temps passé, c'est ça ?
00:02C'est ce qu'on dit toujours.
00:04Vous n'avez pas vu le 25e, le 26e, le 27e ?
00:08Non, c'est vrai que je n'ai pas vu le temps passé.
00:09Alors c'est un album pas tout à fait comme les autres, il s'intitule Une vie, je le tiens entre mes mains.
00:15Il sera publié vendredi, pas tout à fait comme les autres, parce qu'il dit, derrière ce titre,
00:21Une vie, un mort qui vous est cher, qui vous est plus cher que tous les autres.
00:25C'est Gérard Leclerc, c'est votre frère, qui s'est tué dans un accident d'avion il y a presque deux ans.
00:31Et pourtant, il y a quelque chose de très joyeux, de très vivant dans cette chanson.
00:59Je n'entendais pas une chanson triste pour mon frère, et le texte que Paul Ecole m'a envoyé,
01:06et que j'ai mis en... le texte m'a permis de faire ce que je souhaitais,
01:11c'est-à-dire une musique plutôt, sinon joyeuse, en tout cas pas triste.
01:16Pourquoi son Nazaire ?
01:18Alors, je vais vous faire une réponse.
01:21Il est parti de l'aéroport de Loudin, mon frère.
01:24D'abord, Loudin, ça sonne moins bien que Saint-Nazaire, je trouve que c'est moins poétique que Saint-Nazaire.
01:32Et en fait, je pense que son avion est tombé sur l'estuaire de la Loire.
01:39C'est très brutal, un accident d'avion, parce qu'évidemment, on ne peut pas s'y préparer,
01:45on ne peut même pas l'imaginer.
01:46Et puis surtout, ça laisse mille traces, un accident d'avion.
01:51Mais ça ne permet quand même pas de reconstituer ce qui s'est passé à ce moment-là.
01:56Jamais, on ne saura jamais.
01:58On ne saura jamais.
01:58Bien sûr.
01:59Ce qu'il a vécu, ce qu'il a ressenti.
02:01J'espère qu'il n'a pas eu peur.
02:03C'est ça, c'est ce que vous vous dites ?
02:05Oui, c'est ce que je me suis dit tout de suite, oui.
02:09Et alors, une chanson, ça comble un vide ?
02:13C'est-à-dire, est-ce que ça comble son absence ?
02:15Vous savez, tous les gens qui sont partis, on apprend ça dans la vie, je crois.
02:21Mes parents, par exemple, ça fait un certain temps.
02:23Il n'y a pas un jour, depuis qu'ils sont partis, où je ne pense pas à eux.
02:28C'est incroyable.
02:29Donc, mon frère rejoint, il les rejoint.
02:34Et c'est vrai que depuis maintenant quelques mois, il n'y a pas un jour,
02:39sans qu'à un moment donné de la journée, je ne pense à lui.
02:42À lui ?
02:43Pour ne pas que tout ça soit trop triste,
02:49comme il avait, comme beaucoup de gens de la famille,
02:52en particulier une de mes sœurs et moi-même, je crois,
02:55une façon de rire bien précise,
03:00je pense souvent à lui dans les grands éclats de rire
03:03qu'il avait après avoir fait une vanne qui pouvait être douteuse.
03:08complètement ratée.
03:10Mais vous entendez son rire.
03:11Ah oui.
03:12Son rire vous est resté.
03:13Ah oui, vraiment.
03:14Et c'est pour ça que je voulais que la chanson reflète ça.
03:17Et j'ai adoré la façon dont Paul Ecole a traité le sujet.
03:21Mais justement,