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  • 20/05/2025
[#Interview] « Je croyais que Taxi gab était un projet social » Témoignage d’un ancien chauffeur

Derrière cette désillusion, le témoignage fort de Cyrus MBA, ancien chauffeur Taxi GAB.Dans une interview exclusive, il revient sur ses débuts pleins d’espoir, ses désillusions, et ce qu’il retient aujourd’hui de cette aventure.

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00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Gabon Media Time.
00:03Aujourd'hui, nous recevons Sirius Mba, ancien chauffeur de Taxi Gab,
00:08un projet censé sortir les jeunes de la précarité,
00:11mais la réalité est relativement tout autre pour lui.
00:15Pourquoi son contrat a-t-il été rompu ?
00:17Que dénonce-t-il aujourd'hui ?
00:19Il nous livre son parcours sans détour.
00:22Sirius Mba, d'abord, comment avez-vous rejoint le projet Taxi Gab ?
00:27Déjà, bonjour et merci pour l'opportunité que vous me donnez
00:31de pouvoir m'exprimer via vos antennes aujourd'hui.
00:36Comment j'ai rejoint le projet Taxi Gab ?
00:39Je me suis fait inscrit au PNPE, comme tout jeune Gabonin,
00:44voulant sortir de la précarité pour pouvoir être une personne autonome
00:49et s'assumer un peu financièrement.
00:51Donc, j'ai suivi la procédure légale et normale au PNPE.
00:55Et cela vous a motivé au départ ?
00:58Au départ, oui.
00:59Très motivé.
01:01Alors, quel a été votre parcours au sein de la société,
01:07au sein de ce projet ?
01:09Bon, déjà, à Taxi Gab,
01:14lorsqu'on a eu à signer le contrat,
01:17nous étions tous dans la joie.
01:20C'était un moment exceptionnel.
01:22On se disait qu'on allait partir d'un point zéro
01:25pour au moins commencer à compter à partir d'un, deux,
01:28des échelons dans la vie.
01:30Donc, on a eu à signer des contrats
01:31qui nous ont engagés sur un projet.
01:33Mais j'avoue que plusieurs d'entre nous,
01:36nous n'avons pas pris nécessairement
01:39connaissance du contenu du contrat à l'instant T.
01:42parce que le lendemain matin, à 6 heures,
01:46il fallait être à la base zéro un
01:48pour l'acquisition des véhicules.
01:50Donc, sinon, c'est un an, honnêtement, je vous le dis,
01:52d'aucuns diront peut-être qu'on a été un peu naïfs,
01:55j'avoue, parce qu'on a signé
01:57sans vraiment connaître le contenu du contrat,
02:00déjà par les délais,
02:01parce qu'on n'a pas eu le temps de rentrer à la maison,
02:03de prendre la peine de lire
02:05et de prendre connaissance du contenu.
02:06Donc, c'était un peu par rapport à ça,
02:08à la maison, de prendre la peine de lire
02:10et de prendre connaissance du contenu.
02:11Donc, c'était un peu par rapport à ça.
02:14Après, le parcours à TaxiGab,
02:17bien évidemment que lorsqu'on a eu acquérir les véhicules,
02:20le travail a commencé normalement,
02:22comme tout le monde.
02:24Par contre, ce qu'il faut comprendre,
02:26c'est qu'à TaxiGab,
02:28les chauffeurs ne sont pas des machines.
02:30On ne peut pas travailler de lundi à lundi.
02:35Au début, oui, tout va bien.
02:36La voiture est nouvelle.
02:37On a le goût de travailler
02:39parce qu'on sort du chômage.
02:41mais après, ça pèse sur les personnes.
02:43Nous avons abordé la désillusion.
02:45Vous partez dans ce projet avec plein d'espoir
02:48et à un moment donné, vous êtes désillusionné
02:52et survient la rupture du contrat.
02:55Que s'est-il passé pour que votre contrat soit connu ?
02:59Alors, la désillusion arrive à partir du moment
03:04où je voulais vous dire.
03:08Déjà, il faudrait comprendre une chose d'abord à la base,
03:11c'est que le projet, à la base,
03:13est dit être un projet social.
03:15Et les chauffeurs de TaxiGab prennent beaucoup sur eux.
03:21Parce qu'à TaxiGab, vous allez constater que
03:24que vous êtes malade,
03:29vous apportez des documents.
03:31Je vais arriver sur mon volet.
03:33Que vous êtes malade,
03:34que vous apportez des documents,
03:36TaxiGab, ce qui les intéresse,
03:38c'est leur argent.
03:39Nous sommes tous africains.
03:41On a des cérémonies, on a des décès.
03:42Il faudrait qu'on assiste.
03:43Le papier est légal.
03:44Par exemple, pour un décès, c'est l'acte des décès.
03:46Vous apportez, vous déposez à la direction.
03:48TaxiGab, ce qui les intéresse en retour,
03:50c'est leur argent.
03:53À TaxiGab, il n'y a qu'une seule fausse
03:56à la base technique.
03:59À la base, nous étions 400 véhicules.
04:01Vous arrivez à 8h, 9h pour une vidange,
04:03vous sortez de là 15h, 14h, 30h, 15h, 16h parfois.
04:07Mais TaxiGab prend en compte cette journée.
04:10Vous devez payer ces 20 000.
04:14Il est dit dans le contrat à TaxiGab
04:17que le promoteur remettra le véhicule
04:21aux bénéficiaires avec les accessoires du véhicule,
04:25notamment un stinker,
04:27trousse de premier secours,
04:29cale métallique et autres.
04:30Mais il n'en est rien.
04:33Les chauffeurs de TaxiGab n'ont jamais fait un tapage pour ça.
04:35La trousse médicale qui est censée nous revenir
04:37dans le véhicule gratuitement,
04:39on nous la vend à la direction à 55 000 francs.
04:43Vous allez faire le tour des TG,
04:4480-90% des TG ont refusé d'acheter cette trousse
04:48à l'heure où je vous parle.
04:49Mais elle est en vente à la direction à 55 000.
04:52Les TG ont pu s'assurer,
04:54les TG ne sont jamais pleins.
04:55Les TG ont...
04:57Qu'est-ce que vous appelez TG ?
04:58TaxiGab, chauffeur TaxiGab.
04:59C'est l'abréviation, c'est comme ça qu'on s'appelle.
05:01D'accord.
05:02Les TG ont versé une caution taxiGab
05:04de 1,1 million.
05:06100 000 francs pour la carte du chauffeur.
05:09Jusqu'à l'heure où je vous parle,
05:11les chauffeurs n'ont jamais eu bénéficier
05:12de cette carte-là.
05:14Où sont passées les 100 000 francs ?
05:15Où sont passées les cartes ?
05:16Les chauffeurs ont pris ça sur eux.
05:19Les plaquettes de frein,
05:21pour ceux qui ont eu la grâce,
05:23ont pu changer la plaquette de frein.
05:25Au bout de 3, 4, 5 jours,
05:27vous appuyez sur le frein,
05:28le frein siffle.
05:30La jante devient noire.
05:31Il y va de la sécurité du chauffeur
05:33et des passagers.
05:35Les chauffeurs TaxiGab
05:36prennent ça sur eux.
05:37Alors, comment se fait-il
05:38que lorsqu'un chauffeur,
05:41avec tous ces éléments
05:42que j'essaye de mettre sur la table,
05:44lorsqu'un chauffeur a des retards de paiement,
05:47il faut acculer le chauffeur.
05:49Il faut faire pression sur le chauffeur
05:50parce que ce qui inconduit sa TaxiGab,
05:52c'est l'argent.
05:53Regardez par vous-même.
05:55Quand on parle d'un projet social,
05:57à TaxiGab,
05:58lorsque vous avez un retard de paiement
06:00ou lorsque vous êtes, par exemple,
06:01déplacé ou mieux que vous étiez malade
06:02parce que vous deviez payer ces jours-là,
06:04on vous dit que vous deviez verser
06:0540 000 francs par jour
06:07au lieu de 20 000 pour TaxiGab
06:10et 20 000 que vous payez pour le retard.
06:12Donc, 40 000 francs par jour.
06:13Le chauffeur du taxi travaille combien ?
06:16Ce n'est pas un super chauffeur.
06:17Ce n'est pas tout le monde
06:18qui fait 80 000, 70 000 par jour.
06:20S'il a fait 55 000, par exemple, en moyenne,
06:22et qu'il verse 40 000 à TaxiGab.
06:24Parce que là, il faut que tu te tues,
06:26il faut que tu travailles sérieusement,
06:27il faut que tu te casses le dos.
06:29Parce que c'est un métier
06:30qui demande beaucoup au niveau
06:31de la colonne vertébrale.
06:32Tu vas verser 40 000 fois à TaxiGab,
06:34tu restes avec 15 000.
06:35La voiture, tu dois remettre
06:36ton carburant au plan demain matin.
06:38Tu as une famille
06:38que tu dois laisser quelque chose.
06:39Comment le chauffeur va s'en sortir ?
06:41Est-ce que ce n'est pas mettre
06:42le chauffeur d'eau au mur ?
06:43Donc, la succession de ces choses-là,
06:45quand le chauffeur n'en aura pas,
06:46ça fait en sorte que des retards
06:48ne font que s'accumuler.
06:50Vous voyez un peu ?
06:51Or, on est sur un projet
06:52qui est allé sur deux ans,
06:54personne ne va fuir.
06:56Il est clair qu'il y a des échéances
06:57à respecter.
06:58Le chauffeur a des abonnés
06:59qui, lorsqu'ils peuvent payer,
07:01le chauffeur se retrouve
07:01avec quelque chose de conséquent,
07:03peut aller faire des versements,
07:04peut aller payer à TaxiGab.
07:05Mais pourquoi mettre
07:06le chauffeur d'eau au mur ?
07:07Donc, en ce qui me concerne,
07:09comme je vous disais,
07:10je me suis déplacé,
07:11je suis parti en province
07:12pour le lycée.
07:15Lorsque je suis arrivé,
07:16j'avais un rédicat,
07:17j'avoue, avec TaxiGab.
07:18Donc, quand j'arrive,
07:20M. Hissen me dit
07:21qu'il faut que je verse
07:2240 000 francs par jour.
07:23Qui est M. Hissen ?
07:24M. Hissen, c'est le directeur
07:26général adjoint des TaxiGab,
07:28directeur administratif et financier.
07:31Donc, il cumule ces deux fonctions-là,
07:32directeur général adjoint
07:33et directeur administratif.
07:34Donc, c'est le DGA et le DAF
07:36en même temps.
07:37C'est la seule personne,
07:37c'est M. Hissen.
07:38Il me dit,
07:39je dois verser
07:4040 000 francs par jour.
07:43Ne voulons pas
07:44des problèmes
07:45parce que c'est mon gain.
07:46Je lui dis,
07:46ok, j'ai fait ça une fois,
07:48deux fois,
07:49mais je me suis rendu compte
07:50que ça pésait sur moi,
07:51que je ne pouvais pas
07:52m'en sortir en faisant ça.
07:53Donc, ce qu'il était mieux,
07:54qu'on s'accorde.
07:55Je continue à travailler
07:56tranquillement mes versements
07:57et je vais payer
07:58lorsque mes abonnés,
08:00par exemple,
08:00me paieront.
08:01Puisqu'on est sur un projet,
08:02je vais trouver comment
08:03les voies et moyens
08:04pour payer TaxiGab.
08:06Mais il s'avère que
08:07je tombe malade.
08:10Quand je tombe malade
08:11et je tombe malade
08:12après la réunion,
08:14on a des réunions
08:14chaque samedi
08:15à la direction technique.
08:16Je tombe le palu,
08:17je fais une crise de palu
08:18en présence
08:19de plusieurs collègues
08:20TaxiGab,
08:21de plusieurs collègues
08:21chauffeurs TG.
08:23J'arrive au Samu Social,
08:24je me fais consulter
08:25par un médecin,
08:26il voit mon état,
08:28il se rend compte
08:29avec son œil d'expert
08:30que ça ne va pas,
08:32il me refuse
08:32et il me faut notamment
08:34des prises de sang et autres.
08:36Donc, dans l'immédiat,
08:38il me dit,
08:39il me fait une ordonnance
08:40et il m'accorde
08:42un repos,
08:43un arrêt maladie
08:43de trois jours.
08:45J'ai un collègue
08:45qui vient chez moi,
08:46il voit mon état physique,
08:47il se rend compte
08:48que non,
08:48effectivement,
08:49ça ne va pas.
08:49Je lui dis,
08:50voici l'arrêt maladie
08:52que j'ai reçu
08:52à l'hôpital,
08:56s'il te plaît,
08:56dépose-moi ça d'abord
08:57à la direction.
08:58Entre temps,
08:59j'ai envoyé ma compagne
09:00à la direction,
09:01je reçois un coup de fil
09:02de M. David
09:04qui est censé être
09:05le substitut de M. Hyssen.
09:08Il me confie mon téléphone
09:09qu'il a reçu ma compagne
09:10et le collègue
09:11vient prendre mon document
09:13d'arrêt maladie à la maison
09:14donc je me dis quand même
09:15que j'ai essayé
09:16de suivre la procédure normale
09:17vu mon état
09:18parce que je ne suis pas bien.
09:20Donc le 8 avril,
09:22je suis parti à Bangos
09:25pour récupérer
09:26mes médicaments traditionnels
09:27et faire mon bain de vapeur.
09:30Mon cousin est venu me prendre,
09:31il était 18h30, 19h.
09:34J'ai laissé la voiture
09:35parquer à la maison.
09:36Quand je rentre
09:37à 21h30, 22h,
09:39le parking est vide.
09:41La voiture n'est pas là.
09:42Ils sont passés derrière moi
09:43pour venir récupérer le véhicule.
09:45Bon, séance tenant,
09:45je me mets à paniquer.
09:47Quand je prends mon téléphone,
09:48je constate qu'il y a un numéro,
09:50un seul appel en absence.
09:52Donc quand je relance sur le numéro,
09:54je tombe sur M. Ossini,
09:55celui qui ramasse les véhicules
09:56un peu partout.
09:58Je lui dis,
09:58il me dit,
09:59on est venu chez toi
10:00récupérer la voiture.
10:01Je lui dis,
10:01vous venez prendre la voiture
10:02chez moi,
10:02je ne suis pas là.
10:04Figurez-vous par exemple
10:05que j'étais malhonnête
10:06et que je vous dise
10:06que j'avais une forte somme
10:07d'argent dans la voiture.
10:09On devait être.
10:10Oh non,
10:10ce n'est pas nous.
10:11Il faut gérer ça avec M. Hussain.
10:12Allez-y voir M. Hussain.
10:13J'ai dit,
10:14OK,
10:14il n'y a pas de souci.
10:15Donc,
10:16le cœur se calme.
10:17Le matin,
10:17je me lève,
10:18je tire le corps,
10:18je vais voir M. Hussain.
10:20Voici les réalités.
10:21Quand je vais voir M. Hussain,
10:22M. Hussain me fait savoir
10:23que j'ai eu une dette
10:25de quasiment 700 000,
10:27680 000 font 700 000.
10:29J'ai dit à M. Hussain,
10:29comment ça?
10:30J'ai dit,
10:30M. Hussain,
10:31moi je sors de maladie.
10:33Tout ce que j'ai eu à faire
10:34étant malade,
10:35ou même quand je suis parti
10:36au village,
10:36j'ai apporté des documents
10:37légaux ici.
10:39M. Hussain ne veut rien savoir.
10:41J'ai dit,
10:41mais attendez M. Hussain,
10:42de quoi s'agit-il?
10:44Je lui ai dit,
10:44bon,
10:44dans tous les cas,
10:45vous dites que je vous dois,
10:46il faut qu'on s'accorde.
10:49Calculons mes arrêts maladie,
10:52mon séjour,
10:52puisque vous avez ces documents-là.
10:54Ce qu'il reste,
10:56j'ai ma caution.
10:57De toutes les façons,
10:58il faudrait qu'on puisse s'accorder.
10:59Vous ne pouvez pas me dire
10:59que je vous dois 700 000 francs
11:00pendant ce temps.
11:01Moi, je sais que j'étais malade.
11:03Les documents de l'hôpital
11:04le prouvent.
11:04Il y a plusieurs collègues
11:05qui connaissent
11:06qui étaient au courant
11:06de mon état
11:07et vous me dites
11:08que je vous dois 700 000 francs.
11:08Et quasiment 700 000 francs.
11:10Il me dit,
11:12j'ai décidé de te sortir du projet.
11:14Je lui dis,
11:15comment je peux trouver
11:16un tel montant
11:18sachant dans quel état
11:19j'étais,
11:20dans quel état je sors?
11:21Il me dit, de toutes les façons,
11:22moi, j'ai décidé
11:23de te sortir du projet.
11:25J'ai essayé de lui demander
11:26de faire preuve de clémence.
11:29Mais il me dit,
11:30je te donne 24 heures.
11:32Si tu n'apportes pas
11:32les 700 000,
11:33je te sors du projet.
11:35Quand le directeur arrive,
11:37quelques temps plus tard,
11:40par l'intermédiaire
11:41d'un collègue,
11:41parce que je n'avais pas
11:42le numéro du directeur,
11:43il me met en contact
11:44avec le directeur.
11:45Donc, quand le directeur,
11:45si j'ai discuté avec le directeur,
11:47le directeur commence
11:48directement à me mettre
11:49la pression,
11:50à me mettre dos au mur,
11:51à m'accueillir,
11:52je lui dis,
11:52mais bon,
11:54je n'ai pas le temps
11:54de m'expliquer.
11:55Comment se fait-il
11:56que ta dette,
11:57tu dois déjà quasiment
11:57900 000.
11:59J'ai dit,
11:59ah, monsieur le directeur,
12:00depuis le 9 avril,
12:01je ne suis pas en possession
12:02du véhicule.
12:03Donc, vous,
12:04la voiture est avec vous
12:05et vous n'avez pas
12:06bloqué le compteur.
12:07Vous continuez à compter
12:08les jours sur le véhicule.
12:11Entre-temps,
12:11si j'ai eu des difficultés
12:12à trouver 600 000,
12:14c'est 900 000
12:14que je vais trouver
12:16sachant très bien
12:17que moi,
12:18je souhaite à ceux
12:18qu'on s'accorde
12:19qu'on puisse trouver
12:19une solution
12:20dans la voiture
12:21avec vous depuis le 9
12:22et pendant ce temps,
12:23vous, vous continuez
12:23à compter les jours.
12:24Comment ça peut se faire ?
12:26En nom de toutes les façons,
12:27je t'attends demain
12:2710h30 avec mon bureau.
12:29Si tu ne viens pas
12:29avec l'argent,
12:31je résilie ton contrat,
12:32je donne la voiture
12:32à quelqu'un d'autre.
12:33Ça fait deux préméditations.
12:34Je me pose la question
12:35de savoir ce qui se passe.
12:38Connaissant quand même
12:39le directeur
12:40et la façon qu'il a toujours été
12:41avec nous,
12:43je me suis dit
12:43si on m'a reçu
12:44un rapport
12:45de ses collaborateurs,
12:46je vais laisser un peu
12:47le temps de se calmer
12:48et je vais faire
12:49encore une dernière approche.
12:51Je retourne vers le directeur
12:52quelques jours,
12:54on va dire peut-être
12:55une semaine plus tard.
12:57Je lui dis,
12:57monsieur le directeur,
12:58on est à la réunion
12:59à la base technique.
13:00Monsieur le directeur,
13:00finalement,
13:01à quel niveau
13:02de ma situation ?
13:05Je lui dis,
13:05je n'ai pas encore payé
13:06la maison d'autre.
13:07Il me dit,
13:08c'est en ce tenant,
13:09tu peux réunir combien ?
13:11Je lui dis,
13:12monsieur le directeur,
13:12là dans les médias,
13:14je ne travaille pas
13:14ça fait un mois.
13:16Je ne peux pas trouver
13:16un tel montant.
13:18Si je cogne à gauche
13:19à droite,
13:20parce que c'est ça
13:20le problème,
13:22mettre des chauffeurs
13:23dans des situations
13:23où on ira s'endetter
13:24et c'est pour se retrouver
13:26dans les problèmes.
13:26Je lui dis,
13:27si j'essaye,
13:27je peux trouver
13:28300,
13:28je vous apporte.
13:29Il me dit,
13:29c'est bad.
13:30Ça veut dire que c'est
13:31insuffisant.
13:32Il me dit,
13:32ça tombe bien,
13:32tu voulais parler avec Usain.
13:33Allons,
13:34on va voir Usain.
13:35C'est comme ça
13:35que je me retrouve
13:36dans le bureau d'Ussain
13:37en présence du directeur
13:38et d'un TG
13:39qui m'accompagne.
13:40Monsieur Usain
13:41se braque encore
13:42sur ses positions.
13:43Il me répète la même chose.
13:45Il me dit,
13:45de toutes les façons,
13:46ils ont reçu
13:47des instructions
13:47de leur hiérarchie.
13:49Je suis en larme.
13:50C'est comme ça
13:51qu'ils apportent
13:52les documents
13:52de résiliation du contrat.
13:54Il me met la pression.
13:55Il me dit,
13:55si tu signes
13:57avec ce document,
13:58j'avoue que c'est là
13:58où j'étais carrément naïf,
14:00il me dit,
14:00si tu signes,
14:00je verrai dans quelle mesure
14:01avec ce document,
14:03comment je pourrais
14:04éventuellement t'aider.
14:07C'est comme ça
14:07que j'impose la signature.
14:08Je leur laisse
14:09même tous les documents.
14:10J'étais en larme,
14:10j'étais sous pression,
14:11j'étais déboussolé.
14:12Je me suis demandé
14:13dans quoi je me retrouve,
14:14dans quoi je suis.
14:15C'est comme ça
14:16que je me lève,
14:17je sors, je pars.
14:18La question ici
14:19est celle de savoir
14:19Taxi Gable,
14:21quand c'est les chauffeurs,
14:22on prend sur nous.
14:22Je vous ai énuméré
14:23un certain nombre d'éléments.
14:24Mais quand c'est la direction,
14:26ils ne nous brandissent
14:27que des menaces
14:28pour nous arracher
14:29des véhicules.
14:30C'est de menacer
14:31la pression de l'argent
14:32finalement.
14:33Sommes-nous dans
14:35un projet social
14:36ou est-ce que nous sommes
14:37dans du business?
14:41L'objectif du président,
14:42c'était de sortir
14:43les Gabonais
14:43de la précarité,
14:44pas de renvoyer
14:45les Gabonais au chômage.
14:46Qu'est-ce qui vous a alors
14:47le plus déçu
14:49dans cette expérience?
14:51Ce qui m'a le plus déçu,
14:52c'est-à-dire que
14:54il y a un manque de vérité.
14:59Il y a un manque de vérité
15:00parce que tout ce qui s'est
15:02foncé à l'intaxigable,
15:03l'opinion n'est pas au courant.
15:05Il n'y a que ceux qui sont
15:06en interne à l'intaxigable,
15:07qui savent ce qui se passe.
15:10On miroite à l'opinion
15:12une autre version des faits.
15:13On envoie des chauffeurs,
15:17on va dire,
15:18avec beaucoup plus d'affinité
15:19sous la roulette de la direction,
15:21dans les médias publics,
15:22les médias publics,
15:23à la radio,
15:24à aller raconter
15:24des contre-vérités
15:25qui ne sont pas vrais.
15:28Donc, il y a un manque
15:29de vérité totale
15:30dans cette affaire
15:33des taxigables.
15:34Selon vous,
15:35pourquoi autant de chauffeurs
15:36se retrouvent en difficulté?
15:39C'est comme je vous disais tantôt,
15:41les chauffeurs se retrouvent
15:41en difficulté
15:42parce que
15:43les gens découvrent
15:46le métier du transport.
15:48Il ne suffit pas juste
15:48de démarrer un véhicule
15:49un matin,
15:50et puis se mettre au volet
15:51puis commencer à tourner
15:51dans la ville,
15:52c'est faire du transport.
15:53Non, il y a beaucoup
15:54de paramètres à prendre
15:55en compte au fait.
15:56Aujourd'hui,
15:56vous décidez de prendre
15:57la parole publiquement.
15:59Pourquoi avez-vous décidé
16:00de médiatiser votre cas?
16:02Parce que j'ai tenté
16:03toutes les approches
16:04nécessaires avec M. Hussain.
16:05M. Hussain a toujours
16:06refusé de dialoguer.
16:08Je me suis dit,
16:09avant même
16:10de rentrer en contact
16:12avec le directeur,
16:13j'ai tenté au moins
16:134 ou 5 fois
16:14de rencontrer M. Hussain
16:16et M. Hussain a toujours
16:16refusé.
16:18Pour lui,
16:19il fallait impérativement
16:20nous sortir du projet.
16:21C'est tout ce,
16:22enfin à la limite,
16:22c'est tout ce que M. Hussain voulait.
16:25Est-ce que d'autres chauffeurs
16:26sont dans la même situation
16:27que vous?
16:27Bien sûr,
16:28il y a même qui sont
16:29même pires.
16:30Pour revenir à ma question,
16:31le message que vous souhaitez
16:32passer aux Gabonais
16:34et aux autorités.
16:35D'accord.
16:37Je voulais déjà remercier
16:39le président de la République
16:40déjà pour
16:41l'initiative
16:44et la pensée
16:45qui était la sienne
16:45de vouloir sortir
16:48les Gabonais
16:48de la précarité
16:50parce que je pense
16:51que c'est
16:52l'un
16:54de ces combats
16:55les plus
16:56les plus rudes
16:58et les plus durs.
16:59Donc lorsque le président
17:00arrive
17:01à apporter
17:02de plus
17:03qu'une petite solution
17:05déjà
17:06à ce problème
17:06et qu'il y a des gens
17:07qui veulent torpiller ça
17:08pour envoyer
17:09les Gabonais au chômage,
17:11je me dis à partir
17:11de cet instant
17:12qu'il y a un problème.
17:12Je viens de dire ici
17:14que je suis un jeune Gabonais.
17:16Dans la vie,
17:19on se sert
17:19de certaines expériences
17:20pour pouvoir avancer.
17:25Aujourd'hui,
17:27j'attire l'attention
17:28du président de la République
17:29qui est la première autorité
17:30de ce pays,
17:31notamment du ministre
17:32des Transports
17:32et j'étais en regard
17:33au niveau
17:35de la direction
17:35des taxis Gab.
17:36Aujourd'hui,
17:37je me retrouve
17:37lési.
17:38Merci Sirius Mba
17:40d'avoir partagé
17:41votre histoire.
17:41Nous espérons
17:42que votre témoignage
17:43permettra d'ouvrir
17:44le débat
17:44sur ce projet ambitieux
17:45mais controversé.
17:47Merci encore.
17:48C'est bon.
17:48Merci.
17:48Merci.
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