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  • 20/05/2025
Le film est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en salles. Sa sortie est prévue en octobre 2025.
Transcription
00:00Nouvelle Vague, c'est le film d'un cinéaste américain
00:02qui fait un film français sur une révolution française.
00:05Un joli garçon.
00:08Une jolie fille.
00:11Paris, 1959.
00:13Une salle de sport.
00:15Un réalisateur.
00:17Une caméra.
00:19De la pellicule.
00:20Un producteur.
00:23Une ingénue.
00:25Des stars.
00:27De l'argent.
00:30Une belle américaine.
00:32Et une belle américaine.
00:35Rossellini.
00:35Merci pour la balade Jean-Luc.
00:37Melvin.
00:38On tourne ça comme une vraie interview.
00:40Bogart.
00:42Truffaut.
00:43Bon, je voulais voir si tout se passait bien.
00:44Richard Linkletter, on le connaît, c'est un cinéaste indépendant américain, texan.
00:48Il se retrouve à faire Nouvelle Vague en compétition à Cannes
00:51qui raconte le tournage d'A bout de souffle de Jean-Luc Godard.
00:56Film emblématique s'il en est de la Nouvelle Vague.
00:59C'est intéressant parce que le scénario consiste en une sorte de making-of, 65 ans après,
01:07d'un film qui est vraiment un jalon dans l'histoire du cinéma.
01:12Alors qu'on l'ait vu ou pas, c'est pas très grave parce que le film est très accueillant.
01:16Il y a par exemple cette idée géniale qui est un tout petit peu déconcertante les premières minutes
01:20mais qui fonctionne à plein et qui, je pense, résume bien la philosophie de l'œuvre.
01:24C'est que tous les personnages, et il y en a beaucoup, sont introduits par un portrait face caméra
01:31avec le nom qui s'écrit sur le portrait.
01:34Il n'y a pas d'élitisme, il n'y a pas d'entre-soi.
01:36Ce n'est pas le petit club des cinéphiles adorateurs de Jean-Luc Godard.
01:41C'est « Bienvenue, on va vous raconter l'histoire folle d'un film fou ».
01:44D'hyper, c'est un projet quand même où on se dit un petit peu « Ouh là, c'est un peu risqué ».
01:47Et puis Godard, on n'y touche pas.
01:49On se rappelle que quand Michel Azanenvicius a fait il y a quelques années le redoutable,
01:52il en a quand même entendu des « Vertes et des pas mûres » de manière assez injuste
01:55puisque le film était très plaisant, enfin, sous ses dehors de comédie.
01:59Et le film, contrairement à ce que beaucoup ont pu dire, n'était pas du tout irrespectueux envers Godard,
02:03bien au contraire.
02:03Ce film-là, on est dans un vrai respect, un vrai amour du cinéma de la Nouvelle Vague en général
02:08et du cinéma de Godard en particulier.
02:11Ce que je trouve vraiment très réussi dans le film, c'est d'avoir restitué l'esprit de ce mouvement,
02:15c'est-à-dire la jeunesse.
02:16La jeunesse, le mouvement, l'énergie.
02:19Voilà, c'était ça d'abord, la Nouvelle Vague.
02:20Même si ses principaux acteurs, c'était des gens qui étaient un peu vieilles France d'une certaine manière,
02:26qui avaient une culture très très classique, mais qui étaient nourris de cinéma américain
02:29et qui étaient en phase avec ce qui se passait à la jeunesse,
02:32fin des années 50 et début des années 60, dans la France du général de Gaulle.
02:36Et ça, le film, je trouve, le restitue admirablement,
02:38que ce soit dans les dialogues, dans le rythme du film qui est vraiment très énergique tout le temps,
02:42ça va vite, c'est vraiment très plaisant.
02:44Le petit bémol que moi j'ai sur le film, c'est qu'on reste souvent dans l'anecdote.
02:50C'est-à-dire qu'on raconte l'histoire, c'est vraiment jour après jour le déroulé de ce tournage
02:55assez en-cobolesque pour les mœurs de l'époque.
03:00Godard a tout changé, de tourner sans les syndicats, de tourner un peu quand il en avait envie,
03:04il convoquait les gens, il écrivait au fur et à mesure,
03:07et puis finalement, il arrêtait parce qu'il n'avait pas d'inspiration,
03:09il renvoyait tout le monde chez soi.
03:11Donc le film raconte ça très bien, mais on est souvent dans la petite anecdote.
03:14Et alors qu'il y a vraiment des choses que j'aurais aimé voir davantage développer,
03:17en particulier la relation de Godard à l'Amérique, à travers le cinéma américain,
03:21et ici à travers une incarnation superbe du cinéma américain, c'est Gene Seberg.
03:26Le film en parle, mais peut-être pas assez.
03:27Moi je serais aimé qu'on se creuse un peu là-dessus,
03:29qu'il a laissé de tomber certaines anecdotes assez rigolotes, certes,
03:32mais qui restent du domaine de l'anecdote.
03:34Guillaume Marbeck, qui est un jeune acteur français inconnu,
03:37dont c'est le premier rôle, joue Jean-Luc Godard,
03:39et vraiment c'est absolument bluffant.
03:41Alors évidemment il a les lunettes, l'allure, etc.
03:43Il parle comme Godard, et donc je me disais à un moment,
03:46oulala, est-ce que je vais supporter le pastiche, la singerie, le miel, voilà.
03:51Et en fait ça marche très très bien, ça passe comme une lettre à la poste.
03:55C'est hyper agréable, on passe un moment très bon, c'est assez drôle en plus,
03:59et puis il y a plein, voilà, c'est généreux en anecdotes, etc.
04:02Et à un moment je me disais, bon, ça aurait fait un film d'ouverture épatant à Cannes.
04:06Qu'est-ce que ça vient faire en compétition ?
04:07Finalement pourquoi faire ce film ?
04:09Et je me suis dit tout à coup, en fait, en y repensant,
04:12parce que la nuit, si on ne dort pas, on pense.
04:14Ces anecdotes, elles ont un bénéfice qui est immédiat.
04:17C'est-à-dire que quand vous voyez Godard, qui dit à Raoul Coutard, son chef opérateur,
04:21qui est un sacré personnage lui aussi très bien interprété,
04:23il lui dit, voilà, j'ai trouvé un triporteur de la poste.
04:26Tu vas te foutre dedans, le mec fait 4m20.
04:29Tu vas te foutre plié en 14 dans le triporteur,
04:32et on va faire un trou, et tu vas filmer,
04:34on va faire notre travelling à travers ce triporteur.
04:37Et comme ça, les gens de la rue, les vrais gens,
04:40seront des passants qui ne regarderont pas la caméra
04:42parce qu'ils ne sauront pas qu'ils sont dans un film.
04:44Tout à coup, évidemment, on a envie illico de revoir à bout de souffle
04:48et de revoir la scène dont on vient de voir le faux making-of.
04:51Et je me suis dit, ben voilà, un film d'un cinéaste
04:55qui donne envie de revoir un chef-d'œuvre d'un autre cinéaste
04:58qui l'admire, qui l'aime.
05:00Et ben si le film ne fait que ça, c'est déjà énorme.
05:02Je fais un peu le difficile, je l'avoue, parce que vraiment le film,
05:05comme Marie m'a beaucoup plu, c'est vraiment très plaisant,
05:09très divertissant, à certains moments même, j'ose le mot,
05:12euphorisant, en particulier grâce aux comédiens.
05:15Alors ça, c'est vraiment la très bonne surprise du film
05:16parce que Richard Linkletter a vraiment pris des inconnus.
05:19Et là, pour le coup, Richard Linkletter retrouve vraiment l'esprit
05:22de la nouvelle vague qui était aussi la jeunesse
05:24et la révélation de nouveaux talents, de visages inconnus,
05:28voire presque marginaux dans le cinéma français.
05:30Belmondo, il était vraiment à rebours de tous les codes
05:33des jeunes premiers de l'époque.
05:35Et bien il y a ça aussi dans Nouvelle Vague.
05:37Et par cette manière-là aussi, c'est un très bel hommage
05:39à la nouvelle vague.
05:40Nouvelle Vague, ça ne va peut-être pas en créer une,
05:43mais c'est bien.
05:43Nouvelle Vague, ça parle d'un bout de souffle,
05:45mais ça a du souffle et c'est bien.
05:47New York Herald Tribune !
05:49Du pur génie !
05:50Un tournage.
05:51Je marche dans la rue, ce type me filme avec une caméra
05:55dans un triporteur de la Poste,
05:57et je dis tout ce qui me passe par la tête
05:59parce que tous les dialogues seront doublés plus tard.
06:03Nouvelle Vague, un film de Richard Linkletter.

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