00:00Chaque jour à Boilem sans salle, c'est impossible d'ailleurs d'imaginer la vie qu'il peut avoir sans soi-même être passé par ce calvaire.
00:09J'ai appris il y a quelques minutes qu'il y avait une audience aujourd'hui, que c'était une audience en appel, et j'avais le sentiment que je n'étais pas au courant.
00:15Est-ce que c'est une surprise que cette audience, Arnaud Benedetti ?
00:18Écoutez, nous, pour tout vous dire, on a appris ça ce matin très très très tôt,
00:21et cette audience qui s'est déroulée ce matin, il y a tout juste une heure, une heure et demie, a statué un report du procès au 24 juin.
00:32Donc toute la question est de savoir maintenant comment on interprète ce report.
00:37S'agit-il de la volonté des autorités algériennes, à quelques jours, le 24 juin, de leur fête nationale le 5 juillet,
00:46puisque c'est la fête de l'indépendance algérienne, d'ouvrir la voie ensuite après un procès,
00:50et l'antuelle grâce des Boilems sans salle, c'est en tout cas nous ce que l'on voudrait croire.
00:56Ensuite, on peut l'interpréter d'une autre manière, c'est-à-dire considérer que c'est un signal envoyé aux Français,
01:01en leur disant, vous voyez, nous allons juger le 24 juin prochain Boilems sans salle,
01:07nous ouvrons une petite porte possible pour une grâce,
01:11mais tout dépendra de votre attitude dans la relation aujourd'hui avec Alger.
01:15Donc je crois que c'est peut-être cette lecture, cette deuxième lecture,
01:19qui me paraît plus conforme à ce que nous venons de vivre.
01:22Alors pourquoi cette audience aujourd'hui pour expliquer que le procès aura lieu dans un mois ?
01:27Vous savez, la procédure en Algérie est aux mains du pouvoir politique,
01:33et donc c'est pour ça qu'il faut le lire d'abord politiquement.
01:38Vraisemblablement, bon, de toute façon, on sait très bien que le parquet avait interjeté appel,
01:43Boilems sans salle également avait interjeté appel de la décision,
01:46le condamnant en première instance, il faut s'en souvenir, à cinq ans de prison ferme.
01:51Donc là, on est, j'allais dire, dans une procédure judiciaire,
01:54c'est une procédure judiciaire qui suit son cours.
01:57La question est de savoir pourquoi ils vont finalement aujourd'hui donner un minimum d'ailleurs de publicité à cette audience.
02:05Vraisemblablement, c'est encore une fois un message politique qui est envoyé aux autorités françaises.
02:10C'est-à-dire, en plaçant au plus près, si vous voulez, le procès le 24 juin de la fête nationale,
02:16on laisse entendre qu'on pourrait éventuellement gracier, encore une fois, peut-être Boilems sans salle,
02:21et encore une fois, je vous le dis, c'est une lecture qui doit être prise avec les plus grandes précautions,
02:27mais en même temps, on dit, compte tenu de la relation extrêmement aujourd'hui tendue entre la France et l'Algérie,
02:33on laisse entendre, écoutez, tout dépendra de votre bonne volonté, quelque part, sur un certain nombre de dossiers.
02:38Donc, c'est un message politique, me semble-t-il, qui est envoyé aux autorités françaises.