- 20/05/2025
Avec le Dr Gérald Kierzek, Ludovic Mesnard (directeur et rédacteur en chef de l’Echo du Berry), Loïc Kervran (député Horizons du Cher), Xavier Roy (médecin urgentiste) et Florian Barrier (taxi en zone rurale, effectue du transport sanitaire)
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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-05-20##
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00:00Renault Car Service propose le bilan confort et sécurité avec 60 points de contrôle à 45 euros.
00:0660 points de contrôle, c'est beaucoup, non ?
00:08De l'usure des pneus à la vérification des systèmes électroniques,
00:12le tout réalisé par les experts Renault.
00:14Oui, c'est beaucoup.
00:15Mais c'est ce qu'il faut pour partir serein en vacances.
00:18Une fois de plus, qui mieux que Renault peut entretenir ma Renault ?
00:319h10, Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Roger.
00:36La Vérité en face, c'est la France qui reste debout, c'est notre semaine spéciale.
00:41Impuissance publique, a dit d'ailleurs Édouard Philippe tout à l'heure,
00:44affaiblissement de la France.
00:46S'il y a un secteur qui est aujourd'hui très fragile, c'est la santé.
00:49Les déserts médicaux, une maladie chronique, c'est évidemment le thème ce matin
00:54que nous faisons en collaboration avec la presse hebdomadaire régionale
00:59et ce matin, nous aurons avec nous dans un instant Ludovic Ménard,
01:03qui est directeur et rédacteur en chef de l'Eco du Berry.
01:06Beaucoup d'invités en direct du terrain.
01:08En fil rouge aussi, dans un instant, le docteur Gérald Kierzek,
01:11bien sûr que vous connaissez.
01:13C'est le directeur médical de Doctissimo, auteur de beaucoup de livres.
01:17Et puis vous également, 0 826 300 300, 0 826 300 300, vous pourrez témoigner.
01:25Ben oui, parce que qui va s'occuper de nous demain ?
01:29Qui va s'occuper aussi de nos aînés, de nos plus anciens ?
01:32Combien de semaines est-ce qu'il faut attendre pour consulter un spécialiste ?
01:36Rien n'est foutu pourtant.
01:38Rien n'est foutu parce qu'il y a des Français qui se retrouvent sur les manches,
01:42la France qui trouve des solutions, qui mobilise les bonnes volontés.
01:45C'est ce que nous voyons sur ce radio avec des médecins à la retraite qui reprennent du service,
01:48des jeunes praticiens qui s'installent malgré tout en zone rurale ou sensible,
01:53des élus qui ouvrent des maisons de santé là où tout fermait,
01:56des taxis sanitaires, des réseaux d'entraide, des soignants itinérants.
02:00Heureusement qu'il y a cette France qui reste debout, qui bouge pour essayer de sauver ce système qui est quand même fragile.
02:08Gérald Kirzak, bonjour.
02:09Bonjour.
02:10La France qui reste debout à travers le secteur médical.
02:13Vous, vous êtes médecin depuis des années aux urgences.
02:16Comment vous avez vu évoluer les choses au fil des années ?
02:20Ça fait des années que ça va de pire en pire.
02:23C'est-à-dire qu'on a un système, vous parliez des déserts médicaux, ça c'est pour la médecine de ville,
02:27et les gens n'ont plus de médecin généraliste, ont des rendez-vous difficiles chez le spécialiste,
02:31mais c'est les urgences qu'on attend pendant des heures,
02:33c'est des interventions chirurgicales qui sont parfois obligées d'être repoussées.
02:38Bref, on voit bien que l'hôpital ou la ville, ça ne va pas.
02:41Ça ne va pas ni pour les patients, et c'est un drame pour des patients qui ont un retard de soins.
02:46Et qui dit retard de soins dit perte de chance en termes de maladies, en termes d'aggravation,
02:52mais ça ne va pas non plus pour les professionnels de santé.
02:55Et c'est ça qu'il faut bien comprendre, c'est que l'objectif il est commun,
02:58et actuellement on est dans un système où ni les gens qui prodiguent les services,
03:04ni les gens qui reçoivent ces services ne sont satisfaits,
03:07et j'allais dire, c'est pas du tout pris en compte par les politiques actuellement.
03:10C'est-à-dire que les politiques, on voit bien qu'on tape d'un côté, on met...
03:12Pour l'instant, ils s'en occupent quand même, non ?
03:14Il y a beaucoup de débats autour justement des déserts médicaux, de la santé...
03:18Bien sûr, il y a beaucoup de débats, mais ça fait combien de temps que ce problème existe ?
03:21Et par qui a-t-il été créé ? On voit bien que ça fait 30 ou 40 ans qu'on a un système qui s'aggrave...
03:25Nous sommes tous collectivement responsables, non ?
03:27Collectivement, je ne dirais pas ça du côté des professionnels de santé, ni des patients.
03:32Pardon, mais les patients, ils ne sont pas responsables de ça.
03:35Quand on dit aux gens, n'allez pas aux urgences, appelez le 15, parce qu'on filtre,
03:38ça c'est le mot un peu, c'est l'euphémisme de dire on filtre avant d'aller aux urgences.
03:41Globalement, on vous interdit l'accès avant de passer un coup de fil au SAMU qui est débordé.
03:46Donc on voit bien que ni les patients ni les professionnels ne sont responsables des politiques qui ont été mises en place
03:50ou de la dépense publique qui a été dépensée de manière déraisonnable depuis des décennies.
03:55C'est ça, parce qu'on met beaucoup d'argent...
03:57On met trop de pognon dans le système de santé, pardon de parler comme ça.
04:00Un pognon dingue sur les dépenses sociales, mais un pognon dingue sur l'hôpital,
04:04un pognon dingue sur le Ségur, rappelez-vous, un des derniers ministres de la santé,
04:08enfin ce n'est pas le dernier parce qu'il y en a eu 7 ou 8 en quelques années,
04:11qui avait dit ça y est, on va sauver l'hôpital, on met le Ségur,
04:14on a mis beaucoup d'argent, des centaines de millions, voire des milliards dans le système de santé,
04:18sauf qu'il est mal dépensé, et en particulier il est administré,
04:22et c'est ça le problème, il est administré par une haute administration de la santé,
04:27les agences régionales de santé, différentes agences de contrôle,
04:30dans les hôpitaux, des postes de direction, de sous-direction, etc.,
04:33par des gens qui ne sont pas sur le terrain.
04:35Il est là le problème, parce que pour être debout et pour faire des choses pragmatiques,
04:38il faut être sur le terrain.
04:39Alors c'est justement sur le terrain, parce que dans les grandes métropoles,
04:41on trouve encore des grands hôpitaux, d'ailleurs on a tout concentré dans les grandes métropoles,
04:46et sur les territoires, il y a un moment donné, on fermait les maternités,
04:51on n'encourageait pas les médecins généralistes à aller sur le terrain,
04:55il y avait beaucoup de spécialistes dans les grandes villes.
04:58On a supprimé les gardes, on a complètement fermé...
05:02Heureusement, je le disais, il y en a quand même qui se bougent actuellement sur le terrain.
05:06Heureusement, ça ne tient que sur ça, d'ailleurs.
05:08Ludovic Ménard est avec nous.
05:10Ce n'est pas forcément Ludovic Ménard qui se bouge lui-même,
05:13mais il fait bouger les choses.
05:15Il est directeur et rédacteur en chef de l'Eco d'Uberis,
05:17c'est dans le centre de la France, pas très loin du côté de Châteauroux.
05:21Bonjour Ludovic Ménard.
05:22Châteauroux-Bourges, oui.
05:23Châteauroux-Bourges, voilà, c'est ça.
05:25Précisez d'ailleurs, où est-ce que vous êtes distribués, vous, Ludovic Ménard ?
05:29Alors, l'Eco d'Uberis, il se trouve à Lachâtre, donc près de Châteauroux dans l'Inde,
05:32et puis à certains moments ronds, près de Bourges.
05:34Et on est diffusé sur l'Inde, le Cher, l'Allier et la Creuse.
05:38Ah oui ?
05:39On connaît bien ces problématiques.
05:41Bien sûr.
05:42C'est ce que l'on appelle...
05:44Vous êtes un journal de pays.
05:46On dit souvent la presse hebdomadaire régionale,
05:50mais c'est de pays, quoi, dans ces différents petits pays,
05:54bien sûr, dans ces départements, Ludovic Ménard.
05:57Oui, c'est qu'en fait, on nous dit souvent qu'on est le petit journal,
06:00et souvent c'est dit de manière affective plutôt que péjoratiste,
06:03parce qu'effectivement, on va parler du quotidien des gens,
06:07vraiment de ce qu'ils rencontrent et de ce qui leur arrive à longueur de journée.
06:12Et c'est vrai que nous, dans notre ligne éditoriale,
06:14c'est de porter ceux qui prennent l'initiative,
06:17qui prennent des responsabilités sur notre territoire
06:19pour montrer qu'on peut y vivre et avec une belle qualité de vie.
06:24Et d'ailleurs, vous parliez d'initiative,
06:26et c'est vrai qu'en matière de désertification médicale,
06:29évidemment, comme la politique nationale ne prend pas de fortes décisions,
06:35il y a pas mal d'initiatives locales.
06:38Vous voyez, dans le Cher, il y a un cabinet médical itinérant.
06:42Il y a des maisons médicales qui marchent très bien,
06:45Nevis-Saint-Sépulcre, à la souterraine,
06:47quand il y a des médecins aussi qui sont très actifs,
06:49qui sont proches des universités.
06:51On a les centres de santé de Médecins Solidaires,
06:53vous savez, qui viennent intervenir une semaine par an,
06:56à Charenton-du-Cher, à Royi, à Agin.
06:59Mais tout ça, c'est un peu des pansements sur une jambe de bois,
07:02parce que tout à l'heure, j'entendais le médecin.
07:06Il ne faut pas oublier quand même qu'il y a eu une connivence,
07:09on va dire, pendant les années 80-90,
07:11en faisant baisser le numerus clausus,
07:14le nombre d'étudiants qui rentraient en deuxième année,
07:17de 8 000 à 4 000, voire à 3 500.
07:19C'était même avant, c'était les années 70.
07:21Oui, les années 70 jusqu'à 90.
07:24Voilà, on paye aujourd'hui tout ça.
07:26C'est une génération de médecins qui nous manque,
07:28évidemment sur le terrain.
07:30Comment est-ce qu'on fait ?
07:32C'est compliqué.
07:34Vous le disiez, cette semaine,
07:36on doit faire un sujet sur les allergies.
07:38Qu'est-ce qu'on dit pour mieux prévenir les allergies ?
07:40Il faut les traiter précocement.
07:43Dans l'Inde, il y a trois allergologues,
07:45vous imaginez, pour 200 000 habitants.
07:47Forcément, c'est compliqué.
07:49Un pédiatre pour les enfants, c'est totalement oublié.
07:52La prévention, elle est mise de côté.
07:54Et forcément, après, on ne traite plus que les urgences.
07:56Quand on n'a plus de médecin généraliste traitant,
07:59ce qui est le cas de beaucoup de monde,
08:01on se tourne vers quoi ? Vers les urgences.
08:03Donc, localement...
08:05C'est vrai, difficulté, Ludovic Ménage,
08:07d'avoir des généralistes,
08:09parce que les médecins de famille,
08:11progressivement, quand ils ne sont plus là,
08:13on a du mal à en attirer de nouveau.
08:15On verra dans un instant.
08:17Et les spécialistes ?
08:19Parfois, il faut 3-4 mois.
08:21Par exemple, vous, quand on est du côté de la Châtre,
08:23si on veut un bon spécialiste,
08:25il faut aller où ?
08:27Est-ce qu'il y en a, en fait, à la Châtre ?
08:29Ou alors, il faut aller beaucoup plus loin,
08:31du côté de Châteauroux, à Bourges, à Poitiers,
08:33ou même monter jusqu'à Tours,
08:35si je puis dire.
08:37L'exemple le plus criant, c'est le cardiologue,
08:39parce que c'est quelque chose qui peut arriver
08:41à pas mal de personnes.
08:43Il y a quelques solutions à Châteauroux et à Bourges,
08:45mais bien souvent, nous, les berichons,
08:47on se tourne vers Tours,
08:49Limoges, Clermont ou Paris,
08:51pour avoir des rendez-vous
08:53dans des délais satisfaisants.
08:55Carrément.
08:57Aller chez le cardiologue jusqu'à Paris
08:59alors qu'on est là-bas,
09:01grosso modo, quand on est à la Châtre,
09:03on est à 280-300 km de Paris.
09:07Oui, c'est ça, à peu près.
09:09Et il n'y a pas de cardiologue ?
09:11Dans les environs,
09:13très compliqué d'avoir un rendez-vous.
09:156 mois, 8 mois, un an plus tard.
09:17Et souvent,
09:19il y a des gens qui ont besoin.
09:21Evidemment, il ne faut pas non plus...
09:23Non, dramatiser totalement.
09:25Dramatiser totalement,
09:27parce que si vous allez aux urgences avec un enfant,
09:29vous voyez, par exemple, généralement,
09:31les services des urgences vont essayer
09:33de le traiter tout de suite.
09:35Et puis, s'il y a quelqu'un qui est vraiment
09:37en urgence visitale, évidemment qu'il va être traité.
09:39Par contre, si vous, faute de médecin
09:41ou faute de possibilité
09:43de pouvoir être consulté
09:45pour un problème de deuil
09:47ou quelque chose comme ça,
09:49vous risquez de passer un bon moment aux urgences.
09:51Puis parce que vous n'avez plus de médecin de famille,
09:53parce que l'exercice de la médecine a aussi changé.
09:55On a des jeunes qui veulent pratiquer
09:57en collaboration.
09:59On fait beaucoup de maisons de santé.
10:01Les collectivités mettent beaucoup la main dans les poches
10:03pour qu'il y ait des conditions d'exercice
10:05qui soient satisfaisantes.
10:07A vrai dire, c'est presque insuffisant.
10:09Je pense qu'on arrive effectivement
10:11au bout de...
10:13On a laissé un petit peu
10:15la médecine libérale
10:17pouvoir faire un petit peu ce qu'elle voulait
10:19en disant, en confiance,
10:21on va faire ce qu'il faut.
10:23Alors, je crois
10:25que la profession est prête
10:27à avoir délocalisé les enseignements,
10:29à avoir délocalisé l'internat
10:31mais aussi l'externat. Il faudrait qu'elle s'exprime.
10:33Moi, je trouve plus...
10:35Parce que là, on a l'impression d'être laissé un peu au milieu du guet.
10:37Oui, ça c'est vrai.
10:39Et je ne parle pas des maternités
10:41de proximité, des petits hôpitaux qui ont disparu.
10:43Parfois aussi
10:45des maisons de retraite et
10:47des EHPAD parce qu'on voudrait maintenir les gens
10:49à domicile mais on ne peut pas toujours
10:51pour des personnes âgées. Gérald Kiersek, vous voulez ajouter
10:53un mot à ce que dit Dominique Ménard ?
10:55Pourquoi on n'a plus de médecins généralistes ?
10:57Pourquoi on n'a plus de jeunes qui veulent s'installer ?
10:59Pourquoi on n'a plus de cardiologues ?
11:01Il y a un problème quantitatif, évidemment.
11:03Le virus closus qui a été remonté.
11:05Après, il faut faire attention. Le conseil de l'ordre vient d'alerter
11:07sur le fait qu'on aura peut-être trop de médecins aussi.
11:09C'est vrai que les modes d'exercice...
11:11Dans 10 ou 20 ans, il y a peut-être d'autres modes
11:13d'organisation. Il y a d'autres professions
11:15à qui on peut déléguer un certain nombre de tâches.
11:17Moi, je voudrais juste revenir sur les conditions de travail.
11:19Les infirmières, par exemple.
11:21Si les jeunes ne veulent plus s'installer en médecine générale.
11:23Parce qu'ils n'ont pas envie, en fait, de s'installer
11:25à 25 ou 30 ans et d'être coincés
11:27dans cette spécialité, dans ce mode d'exercice
11:29pendant 35 ans.
11:31Ou une jeune, puisque 80% des futurs médecins
11:33sont des femmes.
11:35Un jeune médecin n'a pas très envie
11:37d'avoir des conditions d'exercice.
11:39Il faut faire de l'abattage du terme.
11:41Mais pour pouvoir avoir une survie économique aussi
11:43puisque c'est de la médecine libérale, il faut faire de l'abattage.
11:45C'est compliqué aussi pour un médecin généraliste
11:47d'avoir le rendez-vous chez le cardiologue
11:49qui va passer son temps à faire de l'administratif,
11:51à passer des coups de fil, etc.
11:53Sans aucune évolution de carrière.
11:55Et ça, c'est un vrai sujet. C'est-à-dire qu'on choisit sa spécialité
11:57au début de son cursus,
11:59quand on a 25-26 ans,
12:01et vous êtes coincé dans la spécialité,
12:03sauf exception, jusqu'au bout.
12:05Et le métier de médecin généraliste est épuisant.
12:07Vous parliez des urgences.
12:09Évidemment que les urgences traitent les problèmes vitaux.
12:11Sauf que ce n'est pas le boulot des urgences
12:13de traiter tout ce qui est de l'ordre,
12:15de la médecine chronique, de la prévention,
12:17ou de la médecine de prévention, tout simplement.
12:19Donc, se pencher sur les questions
12:21d'attractivité de la profession.
12:23Pourquoi les jeunes ne veulent plus y aller ?
12:25Pourquoi on n'arrive pas à les inciter ?
12:27L'impression qu'on a, c'est qu'on subit
12:29au même titre que les patients, et on se retrouve
12:31maintenant avec une espèce de pistolet sur la tempe
12:33en disant, tu vas aller t'installer à tel endroit.
12:35C'est pour ça que les jeunes médecins, notamment,
12:37revendiquaient il y a quelques semaines.
12:39On va en parler dans un instant avec
12:41Loïc Carvan, qui est justement le co-signataire
12:43de la proposition de la loi Garrault
12:45sur la régulation de l'installation
12:47des médecins. On va en parler
12:49avec Ludovic Ménard,
12:51toujours avec nous, directeur
12:53et rédacteur en chef de l'Eco du Berry.
12:55Je veux souligner, au passage,
12:57l'importance de cette presse
12:59hebdomadaire régionale, qui fait remonter
13:01toutes les informations, on en parlera,
13:03et qui fait vivre et vibrer
13:05les territoires. Et puis le docteur Gérald Kierzak
13:07qui est avec nous, nous continuons
13:09La vérité en face, La France qui reste debout,
13:11jusqu'à 10h sur Sud Radio, évidemment.
13:139h-10h, Sud Radio,
13:15La vérité en face,
13:17Patrick Roger. Et La France qui reste
13:19debout, c'est notre semaine spéciale
13:21en collaboration avec la presse hebdomadaire
13:23régionale. Et ce matin,
13:25c'est avec l'Eco du Berry, on a vu
13:27la situation sur les déserts
13:29médicaux. On l'a appelé
13:31les déserts médicaux, une maladie chronique. Bah oui,
13:33parce que ça revient, effectivement, en permanence
13:35et depuis quelques années, on a du mal à trouver
13:37des solutions. Parce que, bien souvent,
13:39il y a beaucoup de fermetures de services,
13:41des kilomètres à parcourir pour accoucher,
13:43soigner, simplement obtenir un rendez-vous.
13:45Ce que nous disait Ludovic Ménard, qui est avec nous,
13:47Ménard, qui est avec nous
13:49et qui est de l'Eco du Berry,
13:51qui nous disait que parfois,
13:53pour trouver un cardiologue, quand on est au centre
13:55de la France, il faut aller jusque
13:57Tours ou jusqu'à Paris, c'est-à-dire à 300 kilomètres
13:59de là, parce qu'on n'en trouve pas.
14:01Donc il y a un gros problème autour
14:03de ça, c'est ce qu'on essaie de voir
14:05dans La France qui reste debout, parce que
14:07à côté de ça, il y a quand même des généralistes,
14:09il y a des spécialistes, il y a des aides-soignants,
14:11des directeurs de petits hôpitaux
14:13qui essaient de se bouger, en fait, localement
14:15et des élus locaux, que ce soit
14:17des maires ou des députés, comme par exemple
14:19Loïc Carvran, qui est avec nous,
14:21député aux Ruisons-du-Cher, consignataire
14:23de la proposition de loi Garraud sur la régulation
14:25de l'installation des médecins.
14:27Bonjour, Loïc Carvran.
14:29– Bonjour. – Merci d'être avec nous.
14:31Alors, on évoquait avec Gérald
14:33Kierzak, notre médecin qui était avec nous
14:35en fil rouge ce matin,
14:37qui est le directeur éditorial du site
14:39d'Optissimo, que
14:43contraindre les médecins, ce n'est pas
14:45forcément la meilleure
14:47des solutions. Avec votre loi,
14:49c'est quand même ce que vous voulez essayer
14:51de faire, Loïc Carvran.
14:53– C'est un petit
14:55morceau de contrainte. En fait,
14:57le principe, ça reste la liberté d'installation
14:59sur 85% du territoire.
15:01Ce qu'on dit simplement, c'est qu'il y a 15%
15:03du territoire qu'on dit surdoté.
15:05En France, ce sont des villes comme Biarritz, comme Nice.
15:07Et de l'autre côté, on a des territoires
15:09comme le mien, où les gens en viennent
15:11à mourir parce qu'ils n'ont pas de médecin généraliste,
15:13qu'ils n'ont pas de consultation à temps. Et donc
15:15la France, elle doit dire, je crois,
15:17aux médecins de s'installer
15:19simplement là où on a besoin d'eux.
15:21C'est 85% du territoire. Là, on garde
15:23la liberté d'installation. Simplement,
15:25on dit stop, stop à creuser l'écart
15:27et stop à aller aux installations dans les
15:29zones qui n'en ont plus besoin.
15:31– Oui. Gérald Dicard-Zec, vous comprenez ça,
15:33ce raisonnement de Loïc Carvran ?
15:35– J'entends le raisonnement. Je pense que le raisonnement
15:37est commun avec les médecins. Les médecins ne veulent pas laisser
15:39mourir les malades, bien évidemment. Les médecins
15:41font ce qu'ils peuvent. Les médecins
15:43s'installent dans les endroits où ce sont des
15:45déserts tout courts, parce qu'on parle de déserts médicaux.
15:47En fait, c'est toute la politique
15:49d'aménagement du territoire qui est à revoir.
15:51Depuis des décennies, en fait, on a
15:53aussi bien sur le plan médical que sur le plan
15:55des services publics, par exemple, paupériser
15:57les territoires. Et donc, comment voulez-vous
15:59qu'un médecin s'installe ? Je vous disais,
16:01c'est plutôt des femmes qui s'installent,
16:03qui ont une vie de famille à construire.
16:05– Oui, parce que 80% des
16:07personnes qui sortent de médecine,
16:09des études de médecine, sont des femmes.
16:11– Oui, 80% qui rentrent
16:13en deuxième année.
16:15Et donc, comment voulez-vous motiver un jeune
16:17médecin à s'installer dans un désert
16:19tout court ? C'est-à-dire qu'il n'y a plus de voies
16:21SNCF, il n'y a plus
16:23de lignes SNCF, parce que les
16:25petites lignes SNCF ont été supprimées.
16:27Les écoles, c'est compliqué aussi.
16:29Donc, on voit bien que ce n'est pas qu'une problématique de déserts
16:31médicaux. Donc, jeter l'opprobre
16:33un peu sur les médecins en les traitant
16:35d'irresponsables parce qu'ils ne veulent pas s'installer,
16:37je trouve que pour la profession
16:39qui en prend déjà plein la figure,
16:41qui fait ce qu'elle peut… – Vous avez l'impression que les médecins…
16:43– Il y a un médecin bashing qui est assez terrible, mais
16:45il n'y a pas que le médecin bashing d'ailleurs. Les aides-soignants,
16:47les infirmiers, pourquoi il y a autant de burn-out ? Pourquoi
16:49il y a autant de démissions ? Vous savez, les
16:51internes, ce n'est pas une sinecure de faire son
16:53internat. On sait qu'il y a plus d'un interne sur deux
16:55qui a des signes de burn-out, par exemple.
16:57Et rajouter une contrainte, ça ne va pas aider
16:59globalement à ce que la profession soit bien.
17:01Et on s'en fout à la limite que la profession soit
17:03bien ou pas. Vous allez me dire que ce n'est pas le problème. Ce qu'on veut,
17:05c'est être bien soigné. Mais pour être bien soigné,
17:07il faut soi-même être bien. Parce que
17:09sinon, ça va être des gens qui vont refuser de
17:11s'installer, qui vont dévisser leur plaque, qui ne vont
17:13plus du tout aller faire des métiers
17:15de soins. On a des gens qui partent soit à l'étranger,
17:17soit faire autre chose. Et je crois que ce n'est pas du tout
17:19l'objectif. Donc on l'entend, bien sûr, cette problématique
17:21de déserts médicaux. – Et le quatrième point, parce que quand vous avez
17:23rédigé ce rapport, vous avez enquêté,
17:25vous avez auditionné, vous avez
17:27regardé en fait la situation.
17:29Quelle est-elle ?
17:31Face à vous,
17:33quelles sont les revendications des uns et des autres ?
17:35Des populations, en fait, localement, qui ont besoin
17:37de médecins et
17:39des médecins, Loïc Carvran.
17:41– Oui, il y a une demande très forte
17:43dans la population de la régulation de l'installation,
17:45parce qu'on ne comprend pas pourquoi en France, il y aurait
17:47des citoyens de seconde zone qui n'auraient
17:49pas le droit d'avoir accès aux soins.
17:51Sur les médecins eux-mêmes, moi j'ai
17:53une vingtaine de médecins du sud de Cher qui ont
17:55écrit avec moi, au ministre de la Santé, pour dire
17:57réguler l'installation. Nous, on n'en
17:59peut plus, on est tout seul, on a trop de travail,
18:01on refuse des patients, c'est pas ça
18:03qu'on veut pour la médecine, on est
18:05favorable à la régulation de l'installation. Donc c'est vrai
18:07qu'il y a une vision syndicale et parfois ordinale
18:09de l'ordre aussi, mais encore que ça dépend
18:11des départements opposés à
18:13toute régulation, alors que je rappelle quand même que
18:15toutes les autres professions de santé, maintenant, sont
18:17régulées, que les dentistes eux-mêmes ont fait
18:19un pas vers ça.
18:21Mais ça c'est la vision syndicale,
18:23c'est comme si vous vouliez confier la réforme
18:25de la SNCF à Sudra, il y aurait des
18:27résistances. Et bien là, c'est la même chose.
18:29Parce que la demande, elle est là,
18:31la demande des citoyens, elle est quasi unanime,
18:33il y a besoin de
18:35médecins. Aujourd'hui, la question c'est plus
18:37de ne pas avoir un médecin traitant,
18:39c'est qu'il y a des territoires où on n'a plus de médecins
18:41tout court. Et vraiment, moi je m'insurge
18:43contre l'idée que ces territoires
18:45seraient des déserts tout courts. Dans un désert,
18:47il n'y a personne qui vit. Là, il y a des Français
18:49qui vivent, ils ont le droit aux soins.
18:51Et vous savez, si un député, il peut vivre
18:53dans mon petit village du sud du Cher,
18:55je pense qu'un médecin peut vivre aussi.
18:57Et c'est pas vrai qu'il n'y a pas d'école, c'est pas vrai
18:59qu'il n'y a pas de ligne de train. Vous prenez
19:01Saint-Amand-Moron, la sous-préfecture
19:03du Cher, il y a un réseau scolaire
19:05qui est excellent, il y a une liaison
19:07directe ferroviaire avec Paris, etc.
19:09Il faut arrêter avec ça.
19:11C'est un peu
19:13déjà logique d'entendre ça. Ça fait
19:1530 ou 40 ans qu'on a une
19:17administration qui est en train d'essayer de réguler,
19:19de contraindre, de taper à la fois
19:21sur les médecins, de taper sur les infirmières
19:23aussi, vous prenez les ans d'autres professions.
19:25Mais si, d'autres professions comme les infirmières,
19:27elles sont régulées. On a
19:29des territoires, malgré la régulation, où il n'y a
19:31pas d'infirmières. Parce que ce qui va manquer, ce sont
19:33les forces vives, en fait. Ce sont les gens
19:35qui vont dire, on en a marre, on ne veut plus
19:37exercer ses professions de soins.
19:39C'est ce qu'on est en train de voir avec des gens qui démissionnent.
19:41C'était aussi un problème de rémunération, peut-être, d'ailleurs.
19:43C'est toujours un problème de rémunération.
19:45Payer un médecin généraliste à 25 euros
19:47la consultation, ça s'est passé
19:49à 30. Mais enfin, on voit bien que ça fait 20 ans
19:51que ça n'avait pas évolué. On voit bien qu'à un
19:53moment donné, le soignant, et quand je dis le soignant,
19:55ce n'est pas que le médecin, parce que moi, je ne suis pas
19:57syndiqué, donc je n'ai pas de problème avec ça, sur le
19:59côté syndicaliste
20:01ou ordinal. C'est une discussion
20:03de bon sens. Le bon sens, les médecins,
20:05les infirmières, les aides-soignants
20:07veulent pouvoir exercer
20:09leur métier correctement. Or,
20:11que ce soit à l'hôpital ou que ce soit
20:13dans les « déserts » médicaux ou autres,
20:15on est obligé de faire de l'abattage, de faire de la
20:17productivité. Et pardon, monsieur le député,
20:19mais c'est ce
20:21qui a été mis en place par vos
20:23prédécesseurs, par des gens qui
20:25ont une formation sciences politiques,
20:27ENA, École de Santé Publique,
20:29et qui nous envoient dans le mur depuis 30
20:31ou 40 ans, malgré...
20:33C'est pas le terrain.
20:37C'est pour ça que
20:39nous proposons des choses très
20:41différentes. C'est un peu
20:43le pompier pyromane, après avoir créé cette
20:45situation.
20:47Je suis trop jeune élu
20:49pour assumer la responsabilité
20:51à l'origine de cette
20:53situation.
20:59Si on se dit les choses, c'est aussi
21:01en accord avec la profession
21:03médicale. Le numerus clausus,
21:05par exemple, moi je suis très fier, ça a été un de
21:07mes premiers votes en 2018, la suppression
21:09de cette aberration. Ça a été
21:11une co-construction, en réalité, entre
21:13le monde politique et
21:15les médecins.
21:17Un numerus clausus qui n'a pas été supprimé.
21:19Ça n'a pas été supprimé.
21:21C'est un numerus apertus
21:23maintenant, mais il y a toujours un nombre.
21:25Et j'allais dire, heureusement, qu'il y a un
21:27nombre qui est fixé.
21:29On en est où, d'ailleurs, justement,
21:31de ce projet de régulation
21:33de l'installation des médecins ? Parce qu'il y a eu des navettes
21:35parlementaires.
21:37Loïc Carvan, il va voir
21:39le jour, précisément, ce texte
21:41ou pas ?
21:43Il y a deux textes législatifs en ce moment.
21:45Il y a un texte qui a été adopté par l'Assemblée, qui prévoit
21:47la régulation comme je vous l'ai décrivé,
21:49c'est-à-dire qu'on interdit l'installation
21:51dans les zones surdotées
21:53et pour le reste du territoire, on laisse la liberté,
21:55donc les médecins vont là où on a besoin d'eux.
21:57Et il y a un autre texte qui a été
21:59adopté au Sénat, qui reflète
22:01plutôt la vision gouvernementale,
22:03qui imposerait, en gros, deux jours
22:05par mois de
22:07consultation des zones les mieux dotées
22:09vers les zones les moins bien dotées.
22:11Et nous ne savons pas très bien
22:13encore comment tout cela va se terminer.
22:15Bah non, d'autant qu'il y a des incertitudes
22:17au niveau parlementaire.
22:19Donc, ça c'est vrai. Tout à fait.
22:21Et gouvernemental. Merci d'avoir
22:23été avec nous. Nous poursuivons dans un instant avec
22:25Ludovic Ménard, qui est toujours aussi avec nous,
22:27rédacteur en chef de l'Eco du Béry,
22:29directeur également. Et dans un instant, vous savez
22:31qu'il y a un mouvement
22:33en ce moment, et aujourd'hui depuis hier
22:35d'ailleurs, des taxis et des taxis
22:37sanitaires, parce que
22:39bien souvent, il y a
22:41notamment des malades,
22:43mais aussi des personnes qui sont âgées,
22:45qui ont du mal à se déplacer, et comme les médecins
22:47sont de plus en plus loin, ou les spécialistes,
22:49il faut les emmener, les emmener aux hôpitaux.
22:51Et qu'on a fermé les hôpitaux de proximité,
22:53les centres de dialyse qui ont été fermés.
22:55Mais ça coûte très cher, tout ça.
22:57Bien sûr, mais encore une fois, qui a pris ces décisions ?
22:59Ce ne sont ni les patients, ni les professionnels de santé.
23:01Et on est en train de payer les pots cassés.
23:03Allez, nous serons avec un taxi,
23:05justement, dans un instant. Taxi sanitaire.
23:07Et nous allons poursuivre
23:09La vérité en face et La France qui reste debout
23:11jusqu'à 10h sur Sud Radio.
23:19Je voudrais bien un spécialiste, mais
23:21il est à 250 kilomètres de chez moi.
23:23C'est un peu ce que l'on dit parfois
23:25dans les territoires,
23:27en dehors des grandes métropoles,
23:29où il y a quand même une bonne
23:31densité de médecins. Ailleurs,
23:33c'est beaucoup plus compliqué.
23:35C'est le sujet de La France qui reste debout.
23:37Aujourd'hui, les déserts médicaux,
23:39une maladie chronique.
23:41En partenariat avec la presse hebdomadaire régionale
23:43et Ludovic Ménard qui est avec nous,
23:45directeur et rédacteur en chef de l'Eco du Berry.
23:47Toujours avec nous. Vous avez entendu
23:49Ludovic Ménard
23:51les propos depuis une demi-heure.
23:53Vous-même, vous y avez participé.
23:55C'est ce qui ressort quand vous, vous allez
23:57sur le terrain pour mener vos enquêtes
23:59pour votre journal ?
24:01Oui, mais
24:03c'est vrai que ce qui est un peu dur,
24:05c'est qu'on voit qu'il y a quand même des médecins
24:07chez nous qui se battent
24:09pour offrir les meilleures conditions
24:11d'accès aux soins.
24:13Il y en a vraiment qui sont à l'initiative,
24:15qui essayent d'être en rapport
24:17avec les universités, qui essayent de trouver
24:19des idées. Mais je pense que ce qui
24:21peut être regrettable, tout à l'heure,
24:23le Dr Kierzek a dit « vous les politiques ».
24:25On a l'impression d'entendre. Vous savez, nous aussi,
24:27on nous dit « vous les médias » parfois.
24:29Moi, j'ai envie de dire
24:31« vous les médecins » aussi, parce que
24:33je crois qu'ils participent aussi à un cercle
24:35vicieux depuis un moment. Moi, je me
24:37souviens de mon médecin de famille, il y a 20 ans,
24:39parce que ça fait un moment que je n'en ai plus,
24:41qui disait « les gardes,
24:43moi, maintenant, je ne les fais plus, parce qu'il n'y avait plus
24:45que moi qui les faisait ». Et c'est vrai que
24:47il y a un changement aussi
24:49chez les médecins de l'exercice
24:51qu'il faut aussi assumer, parce que vous savez que maintenant,
24:53il y a beaucoup de maisons de santé et de
24:55cabinets médicals, et souvent, c'est les collectivités
24:57qui mettent la main à la poche pour les communs,
24:59pour une secrétaire,
25:01et je trouve que
25:03cet exercice,
25:05il a changé. Et puis les médecins, il ne faut pas qu'ils
25:07oublient qu'ils ont un chiffre d'affaires garanti quand même.
25:09Moi, j'aimerais qu'à chaque fois que
25:11j'imprime un journal, il soit vendu.
25:13Et là, quand même, derrière,
25:15il y a une clientèle, patientelle
25:17presque assurée, et peut-être
25:19que derrière ça, ils ont un
25:21petit devoir. Moi, je ne veux vraiment
25:23pas jeter l'eau propre
25:25sur les médecins
25:27chez nous, parce que
25:29franchement, ils font ce qu'ils peuvent, ils font le maximum,
25:31et c'est vrai qu'ils ne sont pas très loin du burnout,
25:33mais là, on sent bien qu'on atteint
25:35une limite. Là, il y a
25:37François Bayrou qui a lancé un plan
25:39d'urgence, d'ailleurs, pour ça, puisqu'il dit que c'est
25:41le plan de la dernière chance. Ils se mettent en
25:43opération commando pour essayer
25:45d'inciter les médecins à aller
25:47au moins deux jours par
25:49mois dans les zones rouges,
25:51comme ils disent. Donc, on sent quand même
25:53bien qu'il y a une urgence. Et c'est vrai que
25:55on entend souvent la parole
25:57syndicale, ordinal,
25:59et ce n'est pas nécessairement
26:01celle qui est portée par nos médecins locaux.
26:03– Oui, Gérald Kerzak va vous répondre,
26:05mais on est aussi avec, il y a
26:07des appels au 0826-300-300, on va y
26:09revenir, Gérald, là-dessus, sur les médecins,
26:11mais les médecins qui, eux, déplorent
26:13depuis des années la paperasse.
26:15Ils disent aussi qu'on a trop
26:17d'administration, on n'a pas été
26:19réévalué à un moment donné, il a fallu
26:21s'équiper avec les ordinateurs,
26:23c'est un peu compliqué, tout n'est pas allié,
26:25etc. Je comprends, en fait, les deux
26:27parties, justement. Et puis, des nouvelles
26:29façons de vivre, aussi.
26:31Des médecins qui ne veulent plus faire 70 heures,
26:33comme ils faisaient 70 heures pour les médecins
26:35de famille, comme on avait, mon cher
26:37Ludovic, il y a quelques années.
26:39Je le disais, donc, il y a un mouvement
26:41aujourd'hui, et depuis hier,
26:43des taxis, et des taxis
26:45sanitaires, parce qu'ils estiment
26:47qu'ils ne sont pas suffisamment
26:49remboursés, ou
26:51qu'il va y avoir une diminution dans la prise en charge.
26:53On est avec Florian Barrier, qui est
26:55taxi sanitaire, lui, en zone rurale, justement.
26:57Du côté...
26:59Vous êtes en Indre-et-Loire, c'est ça,
27:01Florian Barrier ?
27:03Oui, c'est ça.
27:05Voilà, c'est ça. Vous, vous êtes
27:07un maillon indispensable
27:09aujourd'hui, de ce maillage
27:11de la santé territoriale,
27:13parce que vous vivez beaucoup
27:15de ça, du transport
27:17de malades, où parfois, il faut faire beaucoup de kilomètres.
27:19C'est ça,
27:21beaucoup de kilomètres, en sachant que
27:23certains de mes collègues, et moi-même,
27:25sommes entre 90
27:27et 99% de notre temps
27:29de travail, c'est que du médical.
27:3180-90%
27:33du médical, quoi ?
27:35C'est ça, tout à fait.
27:37Même certains qui approchent
27:39les 100%,
27:41ils ont vraiment que le médical
27:43avec qui ils travaillent.
27:45Qui est-ce que vous transportez, alors ?
27:47Alors, des personnes
27:49qui vont soit en chimio,
27:51en radiothérapie,
27:53les dialyses, les consultations,
27:55tout ce qui va sur les centres hospitaliers
27:57pour diverses choses.
27:59Avec souvent beaucoup de kilomètres
28:01à faire, quoi, bien sûr, parce que
28:03quand on est implanté en milieu rural,
28:05ou semi-rural,
28:07bien sûr, il faut aller...
28:09Vous allez jusqu'où, vous, par exemple,
28:11de là où vous êtes, en Indre-et-Loire ?
28:13En Indre-et-Loire, on va
28:15jusqu'à la limite de l'Indre-et-Loire, et après, on peut aller
28:17sur les hôpitaux de Paris, Nantes,
28:19Angers, qui sont autour de nous.
28:21Et là, c'est des courses à combien ?
28:23Alors,
28:25aujourd'hui, c'est des courses qui
28:27sont entre 450
28:29et 450 euros.
28:31Et tout
28:33est...
28:35Non, tout n'est pas pris en charge, ou tout est pris en charge ?
28:37Si, quasiment, en fait, aujourd'hui.
28:39Tout est pris en charge par la
28:41Sécurité sociale ou les mutuelles,
28:43mais aujourd'hui,
28:45c'est...
28:47Oui, c'est une grosse partie
28:49de notre travail.
28:51Oui, de votre travail.
28:53Alors, on dit souvent qu'il
28:55faudrait essayer de
28:57regrouper les rendez-vous,
28:59plutôt que d'emmener quelqu'un à un endroit
29:01un jour, deux jours après,
29:03de l'emmener ailleurs. Est-ce que ça vous arrive,
29:05ça, Florian Barrier ?
29:07Alors, ça arrive, oui,
29:09que des fois, on emmène une personne,
29:11et une journée ou deux après,
29:13il a un autre rendez-vous au même endroit.
29:15Oui, ça serait bien de regrouper
29:17les consultations
29:19ou les examens pour qu'ils soient faits en même temps,
29:21et ça, ça ferait une grosse dépense en moins
29:23pour la caisse aujourd'hui.
29:25Oui, parce que vous comprenez, c'est-à-dire
29:27qu'il y a d'un côté la Caisse d'Assurance
29:29Nationale Maladie qui veut faire des économies,
29:31qui dit, bon, il faudrait quand même
29:33qu'on revoit un petit peu ça, et puis
29:35vous, c'est devenu, aujourd'hui,
29:37votre revenu principal.
29:39Mais vous comprenez que ça coûte, en fait,
29:41quand même très cher, quoi.
29:43On le comprend tout à fait.
29:45Après, c'est vrai que si demain,
29:47les taxis ne font plus ce transport
29:49de personnes,
29:51ça va être très compliqué pour les gens
29:53d'aller se faire soigner,
29:55et il y a des gens qui vont être délaissés,
29:57délaissés, alors que, parce que nous, ça sera
29:59pas viable pour nos entreprises d'aller les chercher
30:01au... voilà.
30:03Parce que la CPM veut nous
30:05dédommager, en fait. Aujourd'hui,
30:07on sait très bien qu'il faut faire des efforts au niveau
30:09de la sécurité sociale, mais à côté de ça,
30:11il faut que nos entreprises puissent continuer
30:13à vivre, et
30:15aujourd'hui, nous sommes dans une
30:17perte de... avec la nouvelle convention
30:19qui nous ont... qui passe en force,
30:21parce qu'il faut le dire, cette nouvelle convention,
30:23elle passe en force depuis vendredi soir,
30:25sans négociation,
30:27plus que ça avec nos syndicats,
30:29il y a eu des négociations qui ont été faites, mais
30:31aujourd'hui, vu que ça a duré, je pense, un peu de temps,
30:33ils ont passé vendredi soir
30:35ce texte en force, et aujourd'hui,
30:37on a juste à signer la convention,
30:39et à accepter les conditions qui nous ont
30:41donné, en fait.
30:43Et ça changera quoi pour vous, très concrètement,
30:45sur une course, avec cette nouvelle convention,
30:47ou sur les courses ?
30:49Aujourd'hui, si vous voulez, c'est...
30:51alors, si on parle en global, c'est à peu près
30:53sur l'année, c'est une perte entre
30:5530 à 35%, voire même 40%
30:57de chiffre d'affaires sur une entreprise.
30:59Donc, aujourd'hui, ça sera...
31:01il y a des entreprises qui vont tomber, quoi.
31:03– Oui, on comprend
31:05cette difficulté.
31:07Alors, il y a possibilité
31:09de transiger, de trouver, en fait,
31:11un accord, quand même, pour
31:13revoir, pour qu'il y ait
31:15peut-être des économies, et que, vous, ça ne
31:17vous mette pas par terre,
31:19puisque c'est ça, pour certaines entreprises.
31:21– C'est ça. Alors, aujourd'hui,
31:23il n'y a plus d'accord,
31:25comme je vous dis, ça a été signé
31:27vendredi soir au journal officiel.
31:29Aujourd'hui, il faut prendre le texte
31:31comme il est, on va recevoir la nouvelle convention
31:33dans nos boîtes mail assignées,
31:35et il faudra la signer dans l'état actuel.
31:37Si vous ne la signez pas, vous serez déconventionné,
31:39et malheureusement, les entreprises
31:41qui font principalement que du médical,
31:43ça sera fini pour eux, et les salariés
31:45qui vont suivre derrière aussi, quoi.
31:47– Oui, oui. Non, mais on comprend parfaitement
31:49la situation, et c'est justement
31:51quand... Merci, hein,
31:53Florian Barrier d'avoir été avec nous,
31:55Gérald Kerzec, quand on parlait de
31:57l'aménagement et de la répartition, en fait, des médecins
31:59et des hôpitaux de proximité,
32:01etc., des spécialistes,
32:03on comprend tout, hein, quand ce sont des courses
32:05à 300, 400 euros, évidemment,
32:07ça concerne la sécu, quoi. – Et quand on parlait des décisions
32:09aberrantes depuis des dizaines d'années où on a
32:11fermé des structures de proximité, ça veut dire
32:13pour faire sa dialyse, il faut bien y aller
32:15à la dialyse, il faut bien y aller
32:17deux à trois fois par semaine, et donc
32:19heureusement qu'il y a les taxis,
32:21les véhicules sanitaires, pour pouvoir
32:23emmener les patients. Ce que je veux dire par là,
32:25c'est que sans être dans...
32:27Ils sont tous pourris du côté des politiques, c'est quand même
32:29depuis 30 ou 40 ans que ces décisions
32:31ont été purement administratives,
32:33de faire des économies sur le territoire
32:35en fermant les structures de proximité,
32:37et donc, du coup, ces économies, il a fallu
32:39dépenser, finalement,
32:41plus ou mal de l'autre côté.
32:43Alors, je comprends ces entreprises, il y a probablement
32:45de l'optimisation à faire. Ce que propose
32:47l'assurance maladie, c'est éventuellement de regrouper
32:49des trajets ou plusieurs patients, alors
32:51attention, parce que les patients sous
32:53chimiothérapie qui ont risque d'infection,
32:55etc.
32:57– Gérald, nous avons du côté de Marignane,
32:59on était dans le centre de la France, en Indre-et-Loire,
33:01on descend à Marignane avec Sébastien qui est chauffeur de taxi
33:03et qui participe justement à la mobilisation
33:05pour ça, qui est concerné, qui est du côté
33:07de l'aéroport de Marseille-Provence.
33:09Bonjour Sébastien !
33:11– Bonjour à vous.
33:13– Comment ça se passe du côté de
33:15Marseille-Provence sur ce mouvement des taxis
33:17là, ce matin ?
33:19– Alors, grosse mobilisation des
33:21confrères dans les Boucheronnes,
33:23trois points de mobilisation,
33:25l'aéroport Marseille-Provence,
33:27bien sûr, Place Castellane à Marseille,
33:29et la gare
33:31TGV d'Aix-en-Provence.
33:33En ce qui
33:35concerne nos revendications,
33:37je vais juste reprendre…
33:39– Ce que disait Florian Barrière.
33:41– Oui, et vous-même d'ailleurs,
33:43parce qu'il ne s'agit pas de
33:45taxis sanitaires,
33:47je refute cette appellation,
33:49il n'y a pas de taxis
33:51sanitaires, il y a des confrères
33:53taxis, qui
33:55effectuent des transports
33:57à la fois sanitaires, mais également
33:59privés.
34:01Moi, pour ma part, j'effectue tous types
34:03de transports sanitaires
34:05et autres. En l'occurrence,
34:07notre profession souffre maintenant depuis
34:09de nombreuses années
34:11de la concurrence déloyale
34:13des plateformes VTC,
34:15et si vous voulez, nombreux taxis à travers
34:17le territoire ont été
34:19contraints de combler
34:21leurs chiffres d'affaires par du
34:23transport aussi sanitaire.
34:25Aujourd'hui,
34:27la tarification
34:29que veut nous imposer
34:31l'assurance maladie n'est plus
34:33viable pour nos entreprises,
34:35parce qu'elle
34:37se fout complètement
34:39de nos charges
34:41fixes,
34:43et si vous voulez, on arrive
34:45à un stade où on a perdu
34:47énormément de notre clientèle
34:49et de notre chiffre d'affaires
34:51via cette concurrence déloyale des plateformes
34:53VTC,
34:55et d'un autre côté,
34:57on en vient
34:59à perdre, si vous voulez, notre
35:01route secours
35:05qui est le transport sanitaire
35:07pour la viabilité économique
35:09de nos entreprises. Donc pour moi,
35:11les deux combats sont essentiels,
35:13et il n'y en a pas un
35:15plus important que l'autre. Il faut absolument
35:17sauver nos entreprises,
35:19nous sommes quand même
35:21un maillage du
35:23territoire.
35:25C'est essentiel, bien sûr.
35:27Merci Sébastien, on va suivre
35:29ça, on comprend, c'est-à-dire que
35:31d'un côté, il y a le sujet que nous évoquons,
35:33nous, des déserts médicaux,
35:35et une maladie chronique, effectivement,
35:37sur l'ensemble du territoire, et puis de l'autre, là, c'est un
35:39problème interne, en fait, à l'ensemble
35:41des taxis, avec des
35:43plateformes qui sont venues apporter une concurrence
35:45aux taxis
35:47traditionnels
35:49qui s'étaient reportés
35:51sur le transport
35:53sanitaire. Et on voit bien que ça tire dans
35:55un sens, ça fait marche avant et marche
35:57arrière. Tout à l'heure, on employait l'expression de
35:59cotter sur une jambe de bois. Le problème, c'est qu'il faut changer
36:01la jambe. On a un système où on met
36:03des rustines, finalement, et qu'on n'a
36:05aucune vision d'ensemble, une vision
36:07stratégique. Quand je parlais de l'aménagement du territoire,
36:09c'est pour motiver un médecin généraliste
36:11à venir. Il faut qu'il y ait un hôpital de proximité,
36:13il faut qu'il y ait une maternité de proximité.
36:15Les centres de dialyse, ça éviterait des transports
36:17sanitaires, et en termes de confort, ce serait
36:19quand même super bien pour les patients
36:21d'être à côté de chez eux. C'est pareil pour le
36:23maintien à domicile dont vous parliez, Patrick, tout à l'heure.
36:25On voit bien que le territoire,
36:27en fait, il a été déshabillé. Donc, on demande
36:29à des fantassins, qui sont les médecins généralistes,
36:31les infirmières de première ligne,
36:33d'être là, tout seuls.
36:35Le niveau de proximité,
36:37maternité, hôpital de proximité,
36:39il a disparu, de même que la maison de retraite,
36:41j'allais dire, ou l'établissement qu'il pourrait accueillir,
36:43et on a tout concentré sur des hôpitaux
36:45qui sont à 200 kilomètres. Donc, forcément, il faut y aller
36:47à ces 200 kilomètres.
36:49Évidemment, ça pose un certain nombre de
36:51problèmes. C'est ce que nous abordons dans la France debout.
36:53On va continuer, parce que nous sommes ensemble jusqu'à
36:5510h, évidemment, sur Sud Radio,
36:57avec, ce matin, le partenariat
36:59de l'éco-duberry.
37:01Juste avant ça, petite parenthèse, parce qu'il ne faut
37:03pas l'oublier, ce week-end, c'est quoi ?
37:05Dimanche, c'est la fête des mers.
37:07Eh bien, voilà, la fête des mers.
37:09Et nous vous offrons, toute la semaine, un bracelet
37:11de la collection lettres de la
37:13marque Levent, à lafrancaise.com.
37:15Vous pourrez avoir les lettres, etc.,
37:17et le personnaliser.
37:19C'est pour vous. C'est
37:21le douzième appel au 0826
37:23300 300, 0826
37:25300 300. Manu est très content
37:27de vous répondre, comme d'habitude, et nous continuons
37:29La Vérité en face jusqu'à 10h.
37:319h10, Sud Radio,
37:33La Vérité en face,
37:35Patrick Rocher. La Vérité en face,
37:37c'est la France qui reste debout sur la médecine
37:39ce matin, avec toutes ses difficultés
37:41de trouver un médecin spécialiste
37:43autour de soi, des petits établissements
37:45et parfois
37:47des médecins, mais aussi des infirmières. Vous l'avez
37:49évoqué, Gérald Kerzak, vous avez eu raison.
37:51D'ailleurs, ça a suscité
37:53un appel au 0826 300
37:55300, c'est Marie-Alice Dajun
37:57qui est avec nous. Bonjour, Marie-Alice.
37:59Bonjour. Vous vouliez
38:01témoigner, hein ?
38:03Oui, par rapport à la désarticulation,
38:05bien sûr. Je suis
38:07confrontée en tant qu'infirmière
38:09libérale, en semi-rurale,
38:13à ce manque
38:15de médecins, de praticiens.
38:17Oui. Bien que
38:19nous ayons mis en place,
38:21via la CPTS du Grand
38:23Ingenieur, un relais,
38:25mais cela s'avère
38:27très compliqué.
38:29Un midi-compus, aussi,
38:31à disposition dans le département.
38:35Vous avez dit un bus ?
38:37Non, je n'ai pas bien compris.
38:39Un médicobus.
38:41Comme ça se fait dans le Berry,
38:43là où nous étions à l'instant, aussi,
38:45avec Ludovic Ménard. Oui, ça se fait
38:47de plus en plus.
38:49Pour nous aider à...
38:51Ah, ça ne passe pas.
38:53Pour nous aider
38:55à pallier
38:57à ce souci
38:59de désertification.
39:03Merci,
39:05Marie-Alice. J'ai voulu prendre votre témoignage.
39:07La ligne n'est pas très bonne, et j'imagine
39:09parce que vous êtes en tournée,
39:11entre guillemets. Oui, quand on parle
39:13de désert tout court, on n'a même pas
39:15une couverture nationale pour le téléphone,
39:17et on nous parle de télécabines ou de téléconsultations
39:19qui vont remplacer les médecins ou les infirmières.
39:21Les zones blanches, justement, là-dessus, ce sera
39:23jeudi. Ce sera notre programme de jeudi.
39:25Xavier Roy est avec nous, aussi.
39:27Un scientiste, médecin du sport du côté de Châteauroux
39:29qui est favorable à une forme de régulation,
39:31justement. Bonjour, Xavier Roy.
39:33Bonjour.
39:35On a beaucoup évoqué ce problème
39:37de régulation. Vous vous y êtes favorable ?
39:39Oui, alors moi, je suis favorable.
39:41Moi, ça fait 28 ans que je suis dans l'Inde.
39:43L'Inde, c'est le département le plus sous-décalisé
39:45de la France métropole.
39:47Il y a juste derrière nous Mayotte et la Guyane,
39:49je crois, au niveau des
39:51dom-toms. Et on est dans une situation
39:53catastrophique. Moi, je le vois à chaque gare
39:55aux urgences, quand je suis dans le service.
39:57C'est-à-dire qu'on a
39:5940% des Indriens qui n'ont
40:01plus de médecin traitant. Ce qui fait
40:03qu'il n'y a plus aucun suivi.
40:05Heureusement, on a des médecins traitants
40:07très motivés, qui voient
40:091 500 à 2 000 personnes, mais on a
40:11quand même 40%. C'est les patients qu'on voit aux urgences
40:13et ça provoque vraiment des drames
40:15humains. On commence à avoir un début
40:17de surmortalité.
40:19Par exemple, ma dernière gare,
40:21juste pour donner un exemple très concret,
40:23on a un patient
40:25qui n'avait pas de médecin traitant depuis 7 ans.
40:27Il a écrit partout, au Conseil de l'Ordre,
40:29il a écrit à l'Assurance
40:31maladie, on n'a pas eu de médecin traitant, donc
40:33tant pis, il n'a pas été suivi.
40:35Ce médecin, vous savez, le marqueur des cancers
40:37de la prostate, il s'appelle les PSA,
40:39il était inférieur à 5 il y a 7 ans, à 1,4.
40:41Il est revenu aux urgences pour
40:43une fracture du col du fémur. Et en fin de compte,
40:45la fracture du col du fémur, c'était une métastat
40:47dans le cancer de la prostate qui s'était développé
40:49pendant les 7 ans, et les PSA étaient à 4 000.
40:51Et donc, on a,
40:53ce monsieur a une espérance de vie de quelques mois, alors qu'il aurait
40:55eu un médecin traitant, il avait 15, 20 ans
40:57de vie devant lui, le cancer de la prostate
40:59aurait été diagnostiqué tout de suite.
41:01Et donc, on a ce drame que l'on voit tous les jours,
41:03et c'est vraiment,
41:05ça ne peut plus durer comme ça, c'est pour ça qu'il faut
41:07avoir une action concrète,
41:09et c'est pour ça que moi je suis pour une certaine
41:11régulation, même si
41:13la régulation est compliquée,
41:15et je pense que la solution
41:17qu'évoquait aussi le
41:19gouvernement, d'obliger un petit peu
41:21des jours,
41:23d'envoyer des médecins généralistes, mais aussi spécialistes,
41:25parce qu'il faut que les généralistes soient
41:27entourés d'experts, et moi je suis plus
41:29pour une sorte de
41:31semaine solidaire, c'est-à-dire
41:33comme les médecins, et là
41:35c'est un petit peu un scandale, comme les médecins
41:37ne veulent pas, il n'y a pas de coercition,
41:39alors qu'il y en a pour les profs, pour les instits,
41:41vous faites l'école de la magistrature,
41:43vous avez une coercition, bon les médecins
41:45peuvent s'installer où ils veulent, tant mieux, mais je pense
41:47que peut-être, ce qui pourrait
41:49plaire à tout le monde, c'est cette semaine solidaire, c'est-à-dire
41:51obliger tous les médecins spécialistes et généralistes
41:53une semaine par an, payé à l'acte
41:55évidemment, à aller dans des
41:57déserts médicaux. – Bon, en tout cas,
41:59on l'a compris, l'urgence, à travers
42:01votre témoignage, docteur Xavier Roy
42:03et Gérald Kerzec, bien sûr. – Mais on en est tous
42:05conscients, que ce soit les urgentistes hospitaliers,
42:07les libéraux, bien sûr. – Ah oui, c'est un collègue
42:09que vous pouvez saluer. Merci aussi à
42:11Ludovic Ménard qui était avec nous, directeur et
42:13rédacteur en chef de l'Eco du Berry, merci
42:15pour cette opération spéciale
42:17et je vous invite, quand vous êtes dans la région, à lire
42:19l'Eco du Berry, Ludovic Ménard.
42:21– Ah oui, bien sûr,
42:23tous les jeudis, et puis
42:25sur le net, parce que aussi
42:27la presse hebdomadaire
42:29régionale est aussi en pleine transition numérique
42:31et on va fêter d'ailleurs
42:33au mois de juin, le cinquantième
42:35congrès de la presse hebdomadaire régionale à Paris
42:37et puis ça va être un grand barouf
42:39pour faire un grand coup de projecteur sur notre
42:41famille de presse. – Bien sûr, et
42:43nous vous donnerons évidemment
42:45et nous partagerons cette Eco. Merci Gérald
42:47Kierzek, la gagnante pour
42:49le bracelet, c'est Sandrine Dujers dans un instant,
42:51Valérie Expert,
42:53Gilles Gansman, on se retrouve demain,
42:55La France qui reste debout, ce sera sur les
42:57commerces et les services de proximité,
42:59Patrick Sébastien, parce qu'il a
43:01un commerce aussi, sera avec nous.
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