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  • 19/05/2025

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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Philippe Guibert, Mathieu Bocoté pour parler de l'actualité.
00:07L'actualité c'est bien sûr cette élection de Bruno Retailleau au président des Républicains.
00:1374% des voix, un petit peu plus d'ailleurs.
00:16Bruno Retailleau déterminait à mener deux fronts et deux missions,
00:19celle de président des Républicains et ministre de l'Intérieur.
00:22D'ailleurs il l'a dit encore ce matin sur Europe 1 et sur CNews
00:26qu'il avait sans doute été choisi par les militants aussi
00:29parce qu'il était ministre de l'Intérieur et qu'il menait à bien ses missions.
00:33Je voudrais qu'on écoute Gilbert Collard qui était invité de Pascal Praud et vous tout à l'heure sur Europe 1.
00:41Et il disait quelque chose d'intéressant sur le positionnement pour 2027.
00:47Vous allez voir c'est assez surprenant sur les finalistes.
00:51Gilbert Collard, rappelons-le, ancien du Front National,
00:54sur les finalistes, c'est pas forcément ce qu'on croit.
00:57Écoutez bien ce que dit Gilbert Collard.
00:58Moi je connais bien l'électorat du RN, c'est un électorat très aimant de la France.
01:05Profondément je veux dire, ça n'a rien à voir avec une espèce de nationalisme à rirer.
01:11S'ils se disent en risque un deuxième tour, Marine Le Pen, Mélenchon,
01:15ils ne prendront pas le risque.
01:16Ils ne prendront pas le risque.
01:17Ils iront vers Retailleau, ils ne prendront pas le risque.
01:20On a trop peur d'un deuxième tour parce qu'on sait très bien ce qui peut se passer.
01:24On sait très bien ce qui peut se passer, Gilbert Collard dit,
01:26attention, ils savent les électeurs de la droite, j'allais dire conservatrice historique de la France,
01:33là où ils seraient tentés d'aller vers Marine Le Pen,
01:35le jour où ils se disent finalement il y aura peut-être Mélenchon au deuxième tour,
01:39et bien Bruno Retailleau arrive à prendre les voix du Rassemblement National.
01:45Est-ce que c'est plausible, Philippe Guébert ?
01:47D'abord, si on regarde les sondages, avec toutes les précautions à deux ans d'une élection,
01:52Marine Le Pen écrase Jean-Luc Mélenchon au deuxième tour.
01:54Et c'était l'introduction de Pascal Praud d'ailleurs dans l'émission,
01:57en disant de toute façon il y aura de toute façon le Rassemblement National.
02:00Ce à quoi Gilbert Collard répond ceci.
02:03Et donc je ne suis pas sûr que par crainte d'une victoire potentielle de Mélenchon,
02:09les électeurs du Rassemblement National puissent se tourner vers Bruno Retailleau.
02:13Moi il me semble qu'il y a peut-être un autre scénario qui pourrait aller dans le même sens,
02:18qui est que si Marine Le Pen est vraiment en grande difficulté judiciaire et affaiblie,
02:22quoi qu'il arrive, par une décision judiciaire, même sans exécution provisoire,
02:27et si Bardella n'est pas en situation, compte tenu de son jeune âge,
02:33de gagner cette présidentielle,
02:36là Bruno Retailleau peut avoir une vraie opportunité
02:41pour rassembler un électorat qui se dirait
02:44le RN a une crise de leadership et n'est plus en capacité de gagner cette prix.
02:47Donc vous êtes d'accord avec Collard, mais uniquement dans le scénario Bardella.
02:50Mathieu, au côté ?
02:51Moi j'ai la plus grande estime pour Bruno Retailleau,
02:53alors on est chez lui avec quelqu'un qui a...
02:55Ce n'est pas une conversion récente aux idées qu'il met de l'avant.
02:58Si on connaît le parcours intellectuel politique de Retailleau,
03:00ce qu'il pense maintenant, il le pense depuis longtemps.
03:02Ce qui fait en sorte qu'on ne peut pas craindre que dans trois mois, dans deux ans...
03:07Dix autres choses, premier élément.
03:08Deuxième élément, la question des alliances qu'acceptera, que portera Bruno Retailleau.
03:13Parce que moi je le disais plus tôt sur CNews,
03:15on avait une course entre d'un côté Wauquiez et de l'autre côté Retailleau
03:18qui sur le fond des choses étaient plutôt d'accord, pour ne pas dire très d'accord.
03:22Et les militants étaient d'accord avec ça.
03:24Mais il y a un étage intermédiaire, c'est l'étage des barons de LR,
03:29donc Pécresse, Copé, Bertrand, qui eux marquent un désaccord de fond avec cette ligne idéologique depuis longtemps.
03:36Ils ont soutenu l'un, ils ont soutenu l'autre, mais ils ne sont pas en accord avec cette ligne.
03:39Donc premièrement, comment gérer un parti où les appuis, dans ce cas-là de Bruno Retailleau,
03:45sont des gens qui condamnent la ligne qui était la sienne et qui était encore la sienne.
03:48Premier élément.
03:50Deuxième élément, et qui est important,
03:53comment être capable pour Bruno Retailleau, dans les circonstances,
03:55de marquer qu'il n'est pas enfermé dans son alliance relative avec les barons.
03:59Ça implique une ouverture à l'autre droite.
04:01Laurent Wauquiez l'avait compris dans la campagne en disant,
04:04je n'aurais aucun problème à m'allier avec Sarah Knafo.
04:06Une droite jusqu'à celle de Sarah Knafo.
04:08En d'autres circonstances, j'avais posé la question dans le cadre du grand rendez-vous à Bruno Retailleau,
04:12en lui demandant, mais bon, Mario Maréchal disait qu'entre vous et lui,
04:15vous et elle, pardonnez-moi, il n'y a aucune différence fondamentale, idéologique,
04:19et vous avez aussi Xavier Bertrand dans votre coalition.
04:22Donc comment peut-on tenir ensemble cette coalition ?
04:24Il me dit, j'en accepte les deux pôles, sans nommer des gens personnels,
04:27il me dit que c'est la majorité nationale.
04:28Donc on comprend qu'il y a une nécessité pour Bruno Retailleau
04:31de s'ouvrir à cette autre droite pour ne pas être prisonnier de la mauvaise image d'ILR.
04:35Et dernier point qui me semble important, je passe la parole ensuite à Guibert,
04:38un dernier point qui me semble important,
04:41tout le monde a compris qu'entre Bardella et Mélenchon,
04:43Bruno Retailleau appellerait à voter Bardella,
04:45ou Marine Le Pen, je suppose, par rapport à Mélenchon.
04:47La vraie question, c'est entre Raphaël Glucksmann et Bardella ou Le Pen,
04:54entre Édouard Philippe ou Bardella ou Le Pen, ou Zemmour, etc.
04:59Donc ça, c'est la vraie question.
05:01Est-ce que Retailleau préférerait par exemple Glucksmann ou Édouard Philippe ?
05:06Alors là, c'est plus compliqué.
05:08C'est la grande question.
05:10C'est la grande question, c'est est-ce qu'il y a un ticket avec Édouard Philippe
05:12qui, rappelons-le, appelait à voter communiste ?
05:15Et justement, ça va être la vraie épreuve, la prochaine épreuve de Bruno Retailleau, c'est celle-là.
05:20Et c'est Laurent Wauquet qui disait d'Édouard Philippe
05:22qu'il était prêt à avoir une coalition jusqu'à la gauche de Mme Hidalgo.
05:26Philippe Guivet.
05:27Moi, j'ai retenu des déclarations de Bruno Retailleau ces derniers mois
05:30quand même une certaine sévérité face à la démagogie du Rassemblement National.
05:35Alors, principalement dans le domaine économique et social.
05:38Mais il a tenu à marquer, il est ministre au moment où Michel Barnier est renversé
05:43et il a des mots très durs contre la démagogie du Rassemblement National.
05:48Et pendant la campagne interne à laquelle on vient d'assister,
05:51il a eu à nouveau des mots très durs en disant,
05:53en reprenant d'ailleurs une idée qu'avait développée Éric Zemmour,
05:56que Marine Le Pen sur le plan économique et social était de gauche.
05:59Mais Philippe, je vous pose la question.
06:01Je vous donne une différence entre d'un côté accuser l'ERN
06:04d'être un parti crypto-fasciste ou d'extrême droite,
06:06critique morale qui dit infréquentabilité pour cause de crypto-fascisme,
06:11et l'autre critique qu'on s'est-à-dire qu'on est en désaccord économiquement.
06:13Un désaccord économique, ça se surmonte.
06:15Si vous êtes devant des crypto-fascistes, c'est une critique du nom de nature.
06:19C'est vous qui le dites, Mathieu.
06:21C'est un désaccord structurel.
06:22C'est un désaccord structurel, la question électorale.
06:24C'est-à-dire que Marine Le Pen est quand même allée chercher
06:26beaucoup de gens dans le nord de la France
06:28qui votaient communistes et qui aujourd'hui votent Marine Le Pen.
06:31Comme le général de Gaulle autrefois.
06:32Mais oui, mais sur une base sociale, Mathieu.
06:35Elle gagne la présidentielle par rapport à Éric Zemmour.
06:37Le général de Gaulle, on dit toujours...
06:38Aussi sur la question sociale.
06:40Surtout sur la Russie.
06:40C'était une autre époque, je le général de Gaulle.
06:42La Russie a été un déclencheur, mais le thème du pouvoir d'achat, elle avait un discours
06:49préparé pour parler du pouvoir d'achat.
06:52Donc, je trouve que la force de Bruno Rotaillot, c'est quand même d'avoir développé une
06:57identité de droite qui ne soit ni macroniste ni lopéniste et d'avoir retrouvé une cohérence
07:04idéologique entre, disons, le conservatisme libéral.
07:07C'est sans doute la plus originale.
07:11Il a la droite en lui qui est, j'allais dire, la plus originale de tous.
07:15Il me semble.
07:16Je dis ça, nous sommes en 2020.
07:18Si on connaît son parcours, il y a Philippe de Villiers.
07:20C'est ce que vous disiez tout à l'heure.
07:21Philippe de Villiers qui est un état qui...
07:22Alors là, il y a eu une rupture personnelle les deux.
07:24Il y a eu réconciliation ensuite, j'en avais de le dire.
07:26Mais c'est une ligne qui s'ancre dans ce qu'on appelait l'autre fois le MPF.
07:30Donc, le mouvement pour la France.
07:32C'est poursuivi avec François Fillon.
07:34On pourrait dire que Bruno Retailleau était le gardien de la...
07:38Oui, c'est la droite de Séguin.
07:41Donc, je pense qu'il y a chez Bruno Retailleau une force intellectuelle.
07:44Et ça, c'est probablement une de ses plus grandes forces.
07:46Il n'est pas de cette droite qui se laisse intimider par la gauche.
07:49Il est capable de lui répondre mot pour mot.
07:50Il a même posé la question la plus fondamentale qui soit,
07:53celle du régime, l'état de droit dévoyé d'aujourd'hui,
07:56qui n'est pas le véritable état de droit et qui est la négation de la démocratie.
07:58Bruno Retailleau a eu le courage d'aller sur ça.
08:00Là où j'ai un doute sur ce que vous disiez, Mathieu Bocoté, sur les barons,
08:05c'est que la droite, on a souvent dit, on a la droite la plus bête du monde
08:09parce qu'elle se divise à chaque élection.
08:11Ça a été le cas en 2016, ça a été le cas en 2012, ça a été le cas en 81, surtout.
08:16Et là, quand même, force est de constater que si la droite veut regagner en 2027,
08:21il faudra qu'elle se ressoude.
08:22Barron, pas barron, idée par idée.
08:24Et si je peux me permettre d'ajouter, Mathieu,
08:28la légitimité électorale de Retailleau est très forte
08:32et les barons sont très loin, et dans le parti, et dans l'opinion.
08:36Donc c'est Retailleau qui a bien eu d'en Chiepe.
08:38Le propre baron, c'est de se foutre de l'opinion.
08:41C'est de se foutre de l'opinion, j'allais dire.
08:43Merci Mathieu Bocoté, merci Philippe Guibert.
08:45Merci Mathieu.

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