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  • 19/05/2025

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Transcription
00:00Dans n'importe quel geste du quotidien, je trouvais chez les femmes une sécurité que je trouvais nulle part ailleurs.
00:06Quand j'ai commencé sur internet, je savais relativement ce qui était sexiste et qui l'était pas, mais en surface on va dire.
00:11Je savais que dire qu'une femme conduisait mal c'était sexiste.
00:14J'avais moi-même toute ma vie essayé d'aller à l'encontre de ce qu'on dit que les femmes n'ont pas.
00:18Par exemple, j'ai un sens de l'orientation incroyable, juste parce qu'on m'a dit les femmes n'ont pas le sens de l'orientation.
00:22J'ai fait « ah ouais ». Je savais pas qu'être une femme allait être un problème.
00:25Je l'ai découvert, je devais être dans ma vingtaine.
00:27Ça a commencé dans l'univers professionnel, mais évidemment, comme beaucoup de femmes, je me suis rendue compte bien plus tard que finalement ça avait été tout au long de ma vie.
00:34Les petites réflexions qui essentialisent beaucoup les petites filles, adolescentes, mon corps a été sexualisé absolument partout.
00:41Des mecs médiocres qui font des trucs très bof et qui ont toujours du travail parce que c'est des délires entre potes et que quand t'es une femme, tu dois finalement juste jouer les mères, les sœurs ou les prostituées.
00:51Pendant un temps, ça a été difficile parce que j'étais dans un collectif principalement masculin.
00:56Puis je suis arrivée à un moment où je me suis dit « en fait, j'arrive plus à jouer ça ».
00:59J'avais plus envie de jouer quelque chose qui était dégradant et pour moi pendant que je le jouais et pour toutes les personnes qui allaient le regarder.
01:05Les castings que j'ai pas pu passer parce que quelqu'un de l'équipe artistique ne voulait pas que je le passe parce que j'étais une râleuse.
01:12Une date qui a pas été menée à bout, ça veut être quelqu'un avec qui je travaille.
01:17Je décide que comme il n'y a pas eu de réciprocité dans notre attirance, c'est une bonne raison pour ne plus me répondre pour mes projets professionnels.
01:25La plupart des producteurs avec qui j'ai travaillé étaient incapables de se projeter dans moi parce que j'étais une fille.
01:32Donc ils pouvaient me dire « mais ce mec, il est génial, il me rappelle moi quand j'étais jeune, c'est un jeune chien un peu fougueux ».
01:37Moi j'étais là et juste parce que moi je suis une femme, il n'y a rien.
01:42J'avais le même âge, on avait les mêmes expériences.
01:44J'ai mis quand même beaucoup de temps à avoir confiance et à me dire « mais je vais ouvrir ma propre chaîne YouTube »
01:48et puis mon propre compte Instagram.
01:49C'était un espace de liberté où j'allais devenir mon propre diffuseur et j'allais choisir ce que j'allais pouvoir raconter.
01:54Maintenant il n'y a plus personne pour me dire « mais non, une femme, ça ne peut pas être avocate » dans les séries.
01:59Et je sais que je suis une des premières à souffrir de ce que les réseaux sociaux sont capables de fabriquer, de négatif.
02:05Mais je reste une fervente défenseuse des réseaux sociaux qui ont permis à des personnes comme moi et à des voix comme la mienne d'émerger.
02:12Je me suis rendue compte que naturellement, tout au long de ma vie, je voyais des groupes de femmes se créer et se lier particulièrement dans une sororité profonde.
02:20Les toilettes des filles, c'est toujours le moment où tu croises des personnes pendant 15 secondes et c'est des personnes qui vont d'un coup te faire sentir incroyablement bien.
02:27Elles vont te dire « mais t'es magnifique » et elles vont te prêter un tampon.
02:30On essaie de nous faire croire partout que nous, les femmes, on est vraiment horribles les unes avec les autres, alors qu'en fait, dans les moments où on ne regarde pas, dans les moments où on ne nous écoute pas, dans les moments où on nous laisse tranquilles,
02:39quand on est en non-mixité choisie, ça se passe toujours incroyablement bien.
02:44Et je me suis dit « là, il y a une source de quelque chose qui pourrait rendre ce combat encore plus beau, qui serait plutôt que de lutter contre, de se battre pour. »
02:52Et se battre pour la sororité, c'est une autre manière de lutter contre le sexisme à mon sens.

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